L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 24 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rv0cv4d01b/
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«crû Atltifie N°. 1S3 "S cents (ÎO Centimes) Sânïeâi 24 avril 191S L'ECHO BELGE L'Union fait ta Force. «Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. wmmimmmmm i« m_ i imlb——— r* loc fk *-n *-ti oao ^ _ Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N.Z. VOORBURGWAL 234-340 Téléphone : 3797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ; Gustave Peellaert, René Chambrsr, • ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone-: I77S. Abonnement ( En Hollande H. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger fi. 2.00 „ ,, Lettres du pays envahi. Celles-là vraiment, plus que celles di Werther, on peut les relire sans cesse. I semble que derrière chaque mot, chaqu< phrase on voie se lever tout un "monde d< souffrances physiques et morales, on sent< palpiter l'angoisse ou frémir la colère con tenue. Mais aussi, elles nous révèlent la flo raison superbe de dévouements qui se soni dépensés là-bas comme ici pour soulager 11 iuisère et ganser les plaies de toute sorte Elles nous renseignent enfin sur le mora' de ces frères demeurés au pays envahi ei qui, malgré le supplice quotidien, n'ont pa: un 'mot de regret, sentent au contraire grandir chaque jour la haine implacable que mérite la félonie teutonne. La bonne humeur nationale elle-même, cette sorte de jovialité que le Belge, homme au tempérament généreux et expansif, garde dans le; pires heures, perce en plus d'un endroit de ces lettres. Tenez! En voici une qui vient de Bruxelles. Elle m apporte des nouvelles d'une maison amie où, à jour fixe, on se réunissait pour causer, discuter, chanter et „zwanaer", dans la fumée des pipes. Une de ces bonnes réunions- de camarades où il fait 6i bor oublier le6 soucis journalière, le tracas, le; ennuis de la vie que Lafargue, mélancoliquement, proclamait 6i ,,quotidienne'\ Oî sont-ils quelques-uns de ces peintres', de cef jeunes écrivains qui fréquentaient assidûment ces tonnes parlottes, ces joyeuses frairies bruxelloises? Partis! Au front, blessés, en exil. Mais* un petit noyau de fidèles est resté. On a repris les réunions du mercredi:me dit la lettre, s'occupe d'alimentation et brandit des textes — comme s: cela avait encore une valeur quelconque. J... aussi brandit des textes, ces avocats R... sort des récits fantastiques! F... navigue du plus noir pessimisme au plus brillant optimisme. L... est plus versaillais que= jamais. H... est raisonnable, lit tous les jours le ,,Vaderland" et la ,,Nieuwe Rot-terdamsehe Courant". Les réunions du mercredi n'ont point cessé, on y fait de la haute stratégie. „A tout moment des nouvelles ridicules circulent dans Bruxelles. Cela provieni de l'oisiveté dè certains et de l'étal •de surexcitation concentrée de chacun. De< nouvelles stupides! Il est nécessaire que le: gens de bon sens — de l'un et de l'autre côté — fassent des efforts pour couper cour1 aux fausses nouvelles et en général à toul ce qui pourrait diviser les Belges. Il y ? un élan admirable de dévouement et de solidarité — il ne faut voir que cela —- et s'i e3t quelques brebis galeuses ou égarées, au mur! Ce n'est pas le peintre Khnopff qui a assisté à la Monnaie au concert, mais bien son frère Georges Khnopff ainsi que M. E. Dwelshauwers et sa femme. C'est tout. Les agents de change avaient retenu 300 places mais au dérnier moment ils ont exi un empêchement. *Ùn trou qui a coûté 1000 francs. C'est beaucoup mais enfin cela faisait très bien! Le oenseur 4'Aix-la-Char pelle a-t-il perçu la douce ironie de^ quelques pas3iges — ou l'a-t-il dédaignée?" La lettre dit encore que les Bruxellois sont devenus très ,,américophiles" et affichent partout les ,,stars and stripes" : la reconnaissance du ventre, dit plaisamment mon correspondant. Ce sont des artistes qui ont pris l'initiative d'une vaste tombola organisée au profit du Comité national d'Alimentation. Tout: local de l'exposition (le Palais de glace), imprimés, tapis, tentures, etc. est donné gratuitement. Dans les grands magasins on a obtenu des coupons de soie avec lesquels les élèves des écoles professionnelles ont confectionné de jolis objets. Presque tous les peintres, sculpteurs, graveurs ont envoyé des doris. En province,dans les régions les plus reculées, c'est la même émulation, entre tous les citoyens. „Chez nous, m'écrit un correspondant du Hainaut, le prix des marchandises augmente chaque jour. Le pain, la viande, le beurre, les pommes de terre sont à des prix très élevés. Heureusement, les communes ont créé des magasins communaux où l'on revend à prix coûtant les produits arrivant d'Amérique. „AX à côté des comités de secours, nous avons établi des cantines scolaires, comme d'ailleurs dans la plupart des communes de la région. Là, chaque jour, les enfants nécessiteux des écoles laïques et religieuses reçoivent un bon petit dîner préparé et servi par dès dames devouées. Les frais de cette institution sont supportés par : le comité de .secours, la commune, le charbonnage, la coopérative et de généreux sous-cri pteure". Et puis, mêlées ou faisant suite à ces renseignements, quelques plaisanteries du crû, qui montrent que la botte prussienne n'a pu étouffer encore l'humour du terroir. Pensons à nos frères du pays envaiii. Eux aussi, à leur manière, se battent en supportant avec stoïcisme, voire avec bonne humeur, toutes les privations et en attendant avec confiance l'heure de la délivrance. D'eux, comme des soldats de Margueritte et leurs successeurs, nos poilus de 1915, on peut dire: „Ah! les braves gens!" touls Plérard. t Propos de Guerre. Leur Dieu. [ Le coupable entre en aveuo:. L'Allemagne j avoue qu'elle s'était trompée sur quelques ) points de son vaste programme. La France s n'est pas affaiblie et dégénérée autant qu'el-, le Vespérait... La Belgique n'est pas le peuple de couards et de ,,m%rcantis" qu'el-. le supposait en lui envoyant l'insultant , ultimatum *que l'on sait... La perfide Albion n'a pas assisté, ijnjjassible et tacitement complice, à toutes les violations morales'ou matérielles que l'état-major du kaiser croyait pouvoir se permettre sans ver-, gogne, et n'a pas laissé ses alliés d'Europe , tirer les marrons du feu à son profit... St.-) Pétersbourg est plus loin que ne le suppo-, sait Guillaume II... L'Autriche n'a pas réglé, en cing secs, l'affaire de Sarajevo, , et malgré les sous-marins ,,kolossals"y ! l'Allemagne n'a pas encore réduit John Bull au ])afh K.K! C'est bon signe! Enfin, les Allemands nous révèlent un mystère, qui depuis le début de la guerre causait, 1 chez beaucoup, un perplexe malaise. Ce 1 Dieu, dont ils parlent sans cesse, qu'ils monopolisent froidement, qui préside aux ' moindres de leurs actes — ce Dieu oibsé-dant, inquiétant, frénétique, nous savons que ce n'est pas le „bon Dieu" de chez nous. Nous nous en doutions bien un peu: ,yGott mit uns'* — y,Gott strafe England" — y,Mit Gott, fur Kônig vmd Vaterland" — cela son/nait faux, un peu comme des blasphèmes. Maintenant nous pouvons respirer. Leur Dieu terrible et vengeur, leur Dieu rouge et sanglant, pareil à quelque idole terrible des cultes barbares, leur Dieu funèbre des combats c'est... Mais, je leur cède la parole. Pour justifier la guerre sournoise et diabolique que font leurs sous-marins a/ux navires marchands anglais —- ou surtposés tels, ils citent ces vers de Goethe, à l'acte cinq de la seconde partie du génial ,yFaust". Méphisto entrant en scène, porteur du butin fait en mer, s'écrie: ifNur mit zwei Schiffen ging es fort, y,Mit zwanzig sind wir nun im Port, ,,Was grosse Dvnge wir geta/n, i t)Das sieht man unserer Ladung an. ' y,Das freie Meer befreit den Geist; | ,,Wér weiss da} tuas Besiimen heisst! . ,,Da fôrdert nur ein rascher Griff: , f}Man fàngt den Fisch, man fàngt ein ' Schiff, ,, Und ist man erst der Ilerr zu drei, ,,Dan hackelt man das vierte bei; ,,Da geht es denn dem funften schleclit; ,,Man Jiat Gewalty so hat man Recht. f,Man fragt ums W as, und nicht ums W i e, y>Tch mùsste heine Schiffahrt kennen: },Krieg, Handel und Piraterie, jyDreieimg sind sie, nicht zu trermen. Simple aveu, en vérité, dénué d'artifices. Leur Dieu donc, c'est Méphisto — c'est le diable. Voilà qui explique bien des choses. . Leur sataniaue chevauchée à travers la , Belgique terrifiée, l'odeur de souffre et de brûlé, que leurs armées laissent derrière elles, certaines proclamation# de leurs che'fsy leur rage de destruction contre les Temples du Seigneur y la furie qui les possède à la vue d'une soutane et la prédilection marquée qtt'ils semblent éprouver à réaliser les plus épouvantables visions de l'Enfer dantesque... G. P. * mm ■ g ■ I» Prières pour la paix Qu'il soit authentique, ou qu'il soit apocryphe, l'appel à la paix fait par le Pape a produit grande impression... en Allemagne et eu Autriche-Hongrie. Partout ailleurs, le fiasco en a été complet et Herr Karl von Wie-gand, au nom si purement américain, en est pour 6es frais d'imagination et de télégrammes. Cet appel, en effet, était destiné à exercer une pression 6ur les esprits en Amérique. Il a valu à notre cause, cette belle déclaration de Monsieur Charles W. Eliott, président émerite de l'Université d'Harvard: „2sTe _ priez pas pour la- paix européenne, a-t-il dit aux Baptist-Ministers de Boston. Je i ne conçois pas de catastrophe pire pour la race humaine qu'une paix actuellement conclue en Europe. Quiconque prie dans ce dessein, prend sur"soi une grande responsabilité. Si la paix était fait à présent, PAllemagne serait en possession de la Belgique et le militarisme allemand aurait triomphé. Ce serait un succès pour l'Allemagne, alors qu'elle a oommis le plus grand'crime qu'une nation puisse commettre: manquer de fidélité aux i traités, et ainsi la sainteté des traités serait réduite à néant." .,Si la, sainteté des traités était anéantie, la civilisation subirait une régression de plusieurs siècles. Tout en approuvant la politique du gouvernement des Etats-Unis, qui reste neutre, je trouve impossible d'être neutre moi-mêmo et je ne vois pas comment un Américain pensant peut être personnellement neutre.. La liberte et tous' nos îdéals américains sont intéressés dans cette guerre." A quelqu'un qui lui demandait: „Quand pourrons-nous commencer à prier pour la paix?" il a répondu: „Lorsquo l'Allemagne sera refoulée sur son propre territoire et lorsqu'elle aura été con» trainte à indemniser en totalité la Belgique." En Belgique. A Bruxelles. Un bon bruxellois, actuellement en Hol-laude, avait adressé à une personne de sa famille, habitant Bruxelles, une lettre dans laquelle il enviait sa parente de vivre sous le régime allemand. Enfin, écrivait-il en substance, vous voilà gouvernés sagement, bien policés, l'organisation allemande est la première du monde et c'est presque du bonheur pour la Belgiquè d'avoir été envahie par les troupes allemandes qui viennent apporter aux Belges ignorants, les bienfaits d'une Kultur que nous ne connaissions pas. A Aix-la-Chapelle, la lettre a été lue par la censure. Elle a été retournée à l'expéditeur, avec le cachet „Zuruck, weil unle-serlich" et ce mot, écrit au crayon rouge; „Augenpulver" ce qui veut dire: poudre aux yeux. Les Allemands deviendraient-ils plus fins ? Il est grand temps... p. • * Un restaurant économique s'est ouvert à l'hôtel Somzée, t rue Blanche. Pour cinquante centimes, on peut se procurer ■ un potage, de la viande, des porçmes de ( terre, des légumes, un morceau de pain et i un verre de bière. Ce dîner est fort bon. Le service -est fait par des dames du monde : Mmes Steens, ; Coppez, Mlle Yan der Kindere, etc. Excellente initiative et organisation parfaite. • • » Grande réunion cycliste dimanche, au Kar-reveld. On ne croirait pas que c'est la guerre! Oliveri, Van Bever, Aerts, Leviennois, Samson, Van Ingelghem, Lempercur coururent. Remarquons qu' Oliveri, qui battit trois fois Van Bever, est Italien et Leviennois Français. Le coureur laekenois François Aerts est passé professionnel. • • • Les éditeurs ne gagnent pas de l'or en barre, mais ils publient quand même ou font des réimpressions. Ainsi ,,La légende et les aventures d'Uylenspiegel" de % Charles Do Coster viennent de reparaître chez Paul Lacomblez. * * * D'après une statistique dressée par un habitant de la capitale, les neuf dixièmes des personnes qui transgressent les arrêtés von Bissingiens sont des Allemands, parmi lesquels l'élément militaire est largement représenté.# * # Le bruit a couru que notre gracieuse Souveraine, la Reine Elisabeth, attendait un petit prince ou une petite princesse... Le docteur Lebe>euf, médecin de la Cour, a démenti ouvertement ce racontar. * * * Les coiffeurs ont augmenté leurs prix dans une proportion plutôt excessive. On paie 1 franc la coupe de cheveux. # * # Des officiers boches visitent journellement certaines maisons où les jeunes gens ont réussi à fuir. Si les parents n'ont pas le bon esprit de répondre que leur fils a quitté la Belgique avant l'ocoupation allemande ils sont rendus responsables. A Anvers. Nous avons à signaler trois cas édifiants, qui convaincront nos lecteurs de la valeur de certains Boches, venus jadis à Anvers sans sou ni maille et qui, aujourd'hui qu'ils se sont enrichis à nos dépens, se pavanent Avenue de Keyser, fiers comme Artaban, heureux, satisfaits, arrogants. Trois cas, c'est peu. Evidemment, il y a des centaines de cas semblables, des milliers peut-on écrire. Occupons-nous à présent encore de Nicolas Weber, le propriétaire d'hôtel qui n'hésita pas à dénoncer son fils à la Kom-màndantur. Occupons-nous aussi de Gust. Kurten, le boulanger de l'Avenue de Keyser, et du sieur Wilhelm, ex-gérant de la Flora et dont, à Anvers, on n'a jamais connu le nom exact. Weber, Kurten, Wilhelm: belle trinité en vérité, trio d'amis boches, liés probablement . par des liens plus étroits qu'on n'aurait pu le supposer, car ces messieurs travaillaient assurément pour le Roi de Prusse, au sens sérieux du mot. Et voici quelle fut leur histoire : à la déclaratoin de guerre, on les expulse. Weber reste dans sa cave où il est nourri par les soins d'une vieille ménagère, demeurée fidèle à 60n maître. Son hôtel Va devenir le lieu de rendez-vous des gendarmes qui y prendront leur repas et, plus tard, c'est là que descendront les plus hauts fonctionnaires du pay6. M. Weber a peut-être surpris du fond de sa cachette bien des conversations intéressantes... Manque de flair de la part de certains qui auront à s'expliquer plus tard, évidemment! Restent Kurten et Wilhelm. Ce qu'ils sont devenus? Peu importe. L'essentiel pour nous est de les retrouver au moment où von Besse-ler pénètre en ville, à la suite de son armée. Et voilà qui est au moins curieux: Weber, Kurten et Wilhelm sont tous trois d'anciens déserteurs allemands. I1! sont donc passibles du conseil de guerre. Tout autre qu'eux eût été condamné à s'aligner devant les fusils d'un peloton d'exécution. Wilhelm. Kurten et Weber conservent, au contraire, le sourire. Ils ,,savent" eux et ce sont les autres qui s'étonnent. Et, non seulement ils ne sont pas inquiétés, mais i on leur octroie des faveurs spéciales.! Weber est le seul qui soit autorise à laisser son café ouvert jusqu'à minuit et à y faire faire de la musique ; tous les grands banquets — que la Ville paiera, — se donnent, chez lui. Quant à Wilhelm, on lui accorde le monopole des bières allemandes à livrer à l'armée dans la position fortifiée d'Anvers. L'un fait sauter l'anse du panic~, l'autre le bouchon des bouteilles de Champagne dont sa cave était amplement garnie, car cet Allemand, en dehors de ses fonctions de ^ gérant à la Flora, représentait une maison française do vin de Champagne. Evidemment, il ne s'occupe plus de la Flo-ra> ayant d'autres clients à surveiller. Et voilà comment l'Allemagne récompense ses déserteurs! Ne croyez-vous pas qu'elle s'acquitte aujourd'hui d'une dette contractée voici longtemps? Et Içs exemples de ces deux cafetiers sont loin d'être uniques. Il n'y a pas une branche de l'industrie ou du commerce où les Allemands n'aient rendu service à leur pays en travaillant contre nous. Tous les. mêmes, décidément. La leçon est dure, mais combien utile! Qu'on s'en souvienne. A Gand. Le rédacteur en chef responsable de toutes les sornettes qui paraissent dans ,,De Vlaam-sche Pest" — et il y en a ! — est le nommé Marcel Minnaert, un nom bien connu des Gantois, un nom qui fait songer involontairement a un théâtre où le genre gai fleurit durant quelques années, simple similitude de nom, d'ailleurs. Ce Minnaert est, du reste, bien connu pour son ardeur a Iamper des verres de triple, oe Minnaert, pour lequel on n'avait qu'un peu de mépris et qui est devenu tout a fait méprisable. Les Allemands, poux esquels il travaillait sournoisement avant la guerre, l'ont comblé de leurs faveurs insolentes. Après -avoir édité, en compagnie de gens assez mal notés, *tel le nommé Léo Picard et ce pasteur hollandais Domela Nieuwenhuys — dont nous aurons a nous occuper — après avoir édité le ,, Vlaamsche Pest", les chevaliers de la hoch kultur octroyèrent à Minnaert la chaire r CIerccï> à l'Athénée Royal de trancL. Lt des sa première leçon, se vaude-villesque pédant enseigna à ses élèves qu'il fallait baiser^la main des Allemands qui travaillaient à notre délivrance. Aussitôt, une grêle de projectiles s'abattit sur le Zannekm gantois: encriers, règles, bouts de craie, cahiers. Résultat : 40 carreaux brisés et Minnaert couvert de 'hotnte et de projectiles. Les élèves avaient donné à ce malpropre individu une leçon de dignité. Et par i surcroit, l'administration communale pria cet âne d'aller broutef ailleurs et le reconduisit, à grands coups de trique, jusqu'à la porte de l'établissement où il avait eu l'impudenoo de pénétrer. Voilà donc la mentalité de ce triste sire, sans pudeur, sans valeur, grand braillard devant l'éternel, ennemi juré de la langue française, — (ce qui est un honneur pour celle-ci) — et traître à son pays, ce qui n'est pas pour étonner ceux qui ont approché cet homme à tout faire. Quand à Wirth, le quatrième larron de la ,,Vlaamsche Pest", — on le connaît. C'est un Hollandais qui a endossé un uniforme allemand le jour de la déclaration de guerre et qui a pris la succession de l'équivoque Harald. A. Graevell. Il c'est tout de suite abouché avec une sorte de pasteur qui a nom J. D. Domela Nieuwenhuys et qui est en Belgique depuis de longues années. Le derner a la haine du français, ce qui fait que depuis qu'il habite i la Belgique, il n'est pas encore parvenu à s'exprimer en un langage à peu près correct. Et comme il est obligé parfois de parler le français dans son église, nous vous laissons à penser la façon dent il ânonne la Bible à ses corréligicnnaires ! Domela a épousé, par surcroit, ^ une Suissesse allemande. Mais voici qui va achever de le juger. C'est le journal publié par ce pasteur hollandais au service de l'Allemagne, longue diatribe contre la presse belge. En voici quelques extraits. ,,Grâce à la presse belge, (écrit Domela van Nieuwenhuys), qui assura que les Allemands assassinaient les femmes, le; enfants et les vieillards, des centaines de milliers de Flamands, pris cta panique, ont quitté leurs foyers, et sont allés se réfugier à l'étranger. D'autres Flamands, bien intentionnés ont coçimis la sottise de tirer en francs-tireurs, sur des soldats allemands. En effet, puisqu'on allait être assassiné quand même par les Barbares, mieux valait en tuer le plus grand nombre possible! Si nous avions été mieux renseignés ici, en Flandre, par des journaux sérieux, beau- ! coup d'erreurs eussent été évitées. Le I peuple a été continuellement excita/par les I récits de cruautés imagnaires, écrits dans 1 le seul but d'alimenter la haine contre l'Allemagne. Ensuite, ces feuilles nièrent que le peuple se soit coulewé contre l'Allemagne Pour- ; tant, il a été établi, dur comme roc, que ' des paysans et des bourgeois ont tiré sur les soldats allemands, en Wallonie, à Aer- I schot, à Louvain et dans beaucoup d'autres 1 endroits. Quelques réfugiés me l'ont avoué eux- mêmes. Or, oes francs-tireurs ont été les victimes des journaux qui consacraient des colonnes entières aux récits de cruautés i l dont les neuf dixièmes ne s'étaient passées que dans l'imagination de leurs auteurs. Ce* journaux consacraient une place égale aux brillants faits d'armes de l'héroïque armée belge qu'à la lâcheté allemande, à la famine qui régnait en Allemagne, au désordre des troupes allemandes en retraite; enfin à la certitude de la victoire finale des alliés. Lorsque je causais aves ,,mes'; blessés allemands de ces cruautés, ceux-ci se montraient fort affectés des faits mis ainsi à leur charge. Un intellectuel flamand qui a séjourne d'eux jours en Hollande, m'a dit, il n'y a pas longtemps: ,,Comment se fait-il que des réfugiés flamands peu ou pas au courant de la véritable situation, parlent à tout propos de cruautés, alors que nous autres qui vivons dans notre propre pays, nous n'avons jamais constaté de pareils crimes?" .(Cet intellectuel doit être Styn Streuvels sans doute N. d. 1. R.) D'après des récits entendus de la bouche même de gens du peuple, il paraît que les histoires de francs-tireurs ne sont que trop vraies. Mais ce n'est pas le bon peuple flamand qui en est coupable; c'est la presse qui a instigué celui-ci en imaginant des histoires de cruautés, fabriquées da toutes pièces. Et le „Tijdspiegel" dans lequel paraît l'odieux récit de Domela, d'ajouter, en guise d'excuse: ,,De journalistes belges eux-mêmes ont reconnu plus tard que la méthode employée par eux au début n'était pas la bonne, mais que la oensure belge en est plus responsable que la presse elle-même."Voilà le morceau! Il est d'autant plus scandaleux qu'il émane d'un pasteur qui ne devrait pas, aussi effrontément; insulter à la conscience du peuple belge. Nous ne discuterons pas longtemps avec ce Domela. Nous lui dirons simplement que ce .qu'il écrit au sujet des francs-tireurs est I un mensonge et qu'il ment encore en niant les atrocités allemandes, qu'il est à la solde de l'Allemagne et, qu'ayant perdu à nos yeux toute honorabilité, nous' nous refusons à prolonger une discussion avec un individu sans foi ni loi. Ceux qui mettaient encore quelqu'espoir en Minnaert, Picart et consorts sont, à présent, ' en mesure de les juger. Et nous serions peu surpris s'ils réclamaient à présent l'allemandisation de l'Université de Gand. Il ne manque au concert des braillards que Stijn Ezels -qui lutte avec Domela | dans ce tournoi de mensonges et de calomnies.t i • M. Lenoir, fusillé scandaleusement par les Allemands, était ingénieur aux chemins de fer. C'est au tir communal que le malheureux a été massacré par les troupes du kaiser. Avant même d'être arrivé au lieu désigné pour le supplice, un corbillard stationnait à la porte. Quel est le crime de M. Lenoir? Avoir compté, par simple curosité professionnelle, le nombre de trains se dirigeant sur Bruxelles. L'autorité allei ^ande à Gand, qui n'a qu'une parole, et qui ne la tient, jamais, avait promis à Mme J noir qu'elle ne serait pas inquiétée. Or, on s'est saisi brutalement d'elle et on l'a emmené en Allemagne. Nous espérons que les alliés agiront avec les Allemands de la même façon que ceux-ci agissent vis-à-vis de® Belges. Nous sommes en temps de guerre, n'est-ce pas? Oeil pour oeil... * » » Les vivres commencent à manquer. Un des jours de la semaine, le ,,Vooruit" n'avait de farine que pour cuire 75 pains! La viande de porc se paie 3.50 francs le kilo. Au Pays Wallon. Forchies-la-Marche a , été privilégiée; les Allemands n'ont pas traversé la commune et les habitants s,ont restés au moins deux mois sans voir de troupes ennemies. Actuellement, quelques vieillards de laLândstuïm gardent la gare et les ponts. Aux a'entours, il n'en a pas été de même. Le 19 août, un, régiment de cuirassiers français a cantonné à Forchies mais, le 20 août, il s'est retiré dans la direction d'An-derlues, devant des forces allemandes nombreuses signalées. Un engagement a eu lieu sur les territoires de Piéton, Carnières I et Anderlues, dans le triangle, formé par la route de Bascoup à Anderlues, la route de Mons et le bois des Vallées prèsdeia„Reiue les Belges". Les Allemands débouchaient du bois de Trazegnies, de Pont-à-Celles et de Gouy-lez-Piéton. *Le combat d'infanterie a duré toute la journée du 20, les Allemands ont éprouvé de grandes pertes, mais les troupes françaises durent se retirer devant le nombre. Aucune maison n'est détruite à Piéton, l'engagement ayant eu lieu en dehors de la localité. Le long de la route de Bascoup, du côté de la „Reine des Belges", ainsi qu'à Anderlues, beaucoup de maisons sont détruites. Actuellement, tout est calme dans ces localités; peu d'habitants ont quitté leur village et beaucoup de ceux qui avaient fui devant l'invasion sont rentrés au pavs. * • # On signale de sanglantes rencontres entre soldats allemands, notamment à Goffontaine et à Liège même. Le baron de Crawhez, bourgmestre de Spa aurait été arrêté, de même que M. de Lalieu bourgmestre de Nivellea. Ceci demande confirmation. On ajoute même que les "deux maïeurs auraient été envoyés en Allemagne. ■ y fcu-anaer n. je.uu tt ti Les manœuvres allemandes M. Julius Hoste, l'un d&s chefs du mouvement flamingant en Belgique, écrit un intéressant article dans ,,Le Journal des Débats" et donne, indirectement, une leçon de tact à quelques-uns de ses confrères qui essayent de jeter les Wallons contre les Flamands et de salir la France. ,,C'est un défenseur de la cause flamande, un flamingant qui vous demande l'hospitalité, afin d'affirmer, dans un organe autorisé do ■ l'opinion française, l'indéfectible union des Belges. ,,L'attente est longue, mais l'espoir raffermit les coeurs et fait vibrer toutes les âmes. Belges restés au pays. Belges si fraternellement accueillis dans l'exil, nous n'avons tous qu'une seul© pensée : celle de revoir notre Roi dans la capitale d'une patrie libérée. „Des publicistes allemands ne se contentent pas d'essayer de justifier la félonie dont la Belgique devint victime ;ils s'évertuent à diviser les Belges en ten,tant, dans ces heures tragiques que traverse notre pays, d'exploiter la question des langues. ,,Nous sommes persuadé que la presse française ne voudra pas se faire l'écho do ces manoeuvres méprisables. „Le but poursuivi par les ennemis de la Belgique est vraiment trop clair pour qu'il échappe à la perspicacité des Français: il s'agit do pouvoir alléguer que la Belgique, minée par des discordes, n'est pas digne de demeurer indépendante et de préparer ainsi le terrain à l'annexion. ,,Le gouvernement allemand prétend ne pas tolérer quo les conditions 'éventuelles de la paix soient discutées par les journaux, "mais la ,,Deutsche Tageszeitung" pouvait récein-mént affirmer que la possession do la Belgique est une quostion vitale pour l'Allemagne. „I1 y a plutôt lieu de croire que, loin d'être „une quostion vitale" pour l'Allemagne, cette prétention pourrait lui devenir funeste et le gouvernement allemand n'oserait pas, malgré toutes ses audaces, s'y rallier publiquement. ,,A Pencontre des intellectuels allemands, qui semblent atteints de cette folie collective quo provoque leur militarisme national, nous ne nous contenterons pas d'une dénégation pour confondre nos adversaires qui spéculent 6ur les divisions entre Flamands et Wallons. ,,Tous les Belges n'ont eu qu'une conscience lorsqu'il s'est agi de répondre à ceux qui voulaient acheter l'honneur du pays. ,,Tous nos soldats, qu'ils soient nés en Flandre ou en Wallonnie, font preuve du même courage, et nous n'avons guère souvenance que le gouvernement allemand ait fait une distinction entre eux quand il parlait, dans le second ultimatum adressé à la Belgique (celui du 9 août), de ,,l'héroïque résistance" (,,Helden-mutige Widorstand") dont l'armée belgo avait fait preuve à Liège. Nous voyons Souvent ici, en Hollande, des compatriotes qui ont réussi à franchir la frontière; tous nous donnent l'assurance formelle que les Belges, qu'ils soient d'Anvers, de Liège ou de Bruxelles, attendent aveo la même ferveur ^ le jour de la délivrance. D'ailleurs, n'était-ce pas le baron von Bissingo lui-même, gouverneur général allemand en Belgique, qui, récemment encore, avait la loyauté de déclarer, dans une interview, qu'il était impossible de faire une distinction entre le patriotisme des Flamands et celui des Wallons? „Un Allemand établi à Anvers depuis de longues années. M. Friedrichsen, écrivait au „Berliner Tageblatt" (numéro du 19 mars), au sujet de l'état d'esprit dans la partie flamande : ,,Le Flamand nous liait plus profondément que jamais, et il préfère, pour lo moment, entendre le moins possible notre langue".,,Nous avons lu un pamphlet, mystérieusement répandu en Belgique, qui, sous prétexte d'attaquer l'administration communale d'Anvers, déclare la guerre au mouvement flamand. Nous pourrions étayer ici notre impression, mais nous préférons la résumer brièvement: „C'est le ton des polémistes allemands". ,,Comment donc ces publicistes pourraient-ils trouver créance, _ quand _ ils prétendent que le triomphe des Alliés' serait l'écrasement de tout ce qui est Flamand ? ,,Le bon sens du peuple français fera justice de ces basses manoeuvres, et il importe non moins de comprendre que toute insinuation légère ou malveillante à l'adresse du ïaouve-ment flamand ne peut que servir les-desseins de l'ennemi. „La guerre a prouvé l'inanité du mensonge qui consistait à représenter la cause flamande comme inféodée au pangermanisme. ,,Français, et vous aussi, Belges,- gardez-vous ^bien de fournir l'occasion de dénaturer la portée de vos pensées à ces Allemands qui guettent toutes les phrases quo vous pourriez écrire, pour en tirer des conclusions qu'elles ne com-portent pas et allumer en Belgique des querelles stériles. , ,,Si nous avions le droit d'élever la voix au nom de tous ceux qui assument une responsabilité dans la destinée du peuple flamand, nous ne pourrions que confirmer notre confiance inébranlable dans la libération du peuple belge et dans lo triomphe* d'une cause juste qui a pour but d'assurer le libre épanouissement, l'amélioration des conditions intellectuelles et sociales de plus de quatre millions de Belges, do Flamands, dont la langue maternelle e^ lo néerlandais. Pas plus que Maurice Barres nous ne voulons des ,,estropiés intellectuels". ,,Dans cette guerre, la France lutte pour la liberté des petits peuples; cette liberté ne se conçoit pas sans le respect dû à tout ce qui affirme leur génie propre. ,,D'ailleurs, dans la libre Belgique, Flamands et Wallons n'auront qu'à se souvenir de leur lutte épique, si fraternellement soutenue, pour donner à toutes les questions qui pourraient les diviser une solution vraiment nationale et, par conséquent, apaisante. „Ils seront ainsi, pour toute l'Europe, nn exemple de la fraternité qui doit présider aux relations de tous les peuples dont les droits sont respectés. ,,Les Allemands sont intoxiqués par le militarisme . et l'impérialisme orgueilleux. Nous verrons où cela les conduira. Quant à nous, ayons à coeur de garder intacts lo sens de la justice et le respect du droit. £. Hoste, Junior*

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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