L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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15 januari 1915
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s.n. 1915, 15 Januari. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9s1kh0fz0s/
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jôre Année N°, 84. S cents (ÎO Centimes) Vendredi 15 janvier 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N-Z. VOOBBURGWAL 234-240» Téléphone: 2797. E Rédacteur en Chef S Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herblei, Comité de Rédaction: ■' Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. I l four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. Abonnement r En Hollande il. 1.50 par mois, payable par anticipation \ Etranger 11. 2.00 „ „ Les billets de la Société générale Nos compatriotes suivent avec grand intérêt le développement de la crise financière et notamment rémission prochaine de billets de banque par la Société générale de Belgique. Il y a lieu de fixer la portée de cet événement dont les conséquences peuvent être énormes. . , , Examinons d'abord la question legale: on a essayé de raccrocher cette émission à un ancien décret qui, à l'origine de notre indépendance, a donné à quatre banques dont la défunte Banque de Belgique et la Société générale le droit d'émettre des billets de banque dans certaines limites. Plus tard on a créé la Banque Nationale à qui la loi a donné le monopole de l'émission de papier-monnaie et qui a comme corrollaire et comme conséquence le retrait d'émission aux quatre titulaires. Il y a environ soixante ans de cela, ni les Allemands, ni la Société générale n'ont le pouvoir de rappeler à la vie cet arrêté défunt et prescrit. L'émission est donc incontestablement illégale; dans les circonstances actuelles, les Belges n'attacheront à la léaglité (qui reste pourtant intangible et dont tout Belge a le droit certain de se prévaloir) qu'une valeur de liquidation, ti nous pouvons nous exprimer ainsi. Etudions par conséquent la mesure en fait. La Banque nationale s'étant conduite en véritable établissement national, refusant de supporter les caprioes de l'ennemi, non fondés en droit, 6'est vue muselée et a dû s'incliner devant la force brutale, ce dieu allemand 1 Cela a paralysé l'industrie et le commerce, a arrêté à peu près toute vie économique et a même gêné sérieusement toute la vie des civils. Dans ces conditions on peut comprendre qu'un établissement n'ayant en vue que les intérêts matériels du pays, essaye de remplacer l'établissement officiel et nul autre ne vaut sous ce rapport la Société générale ! Ses billets ont pour garantie le capital et les énormes réserves de la banque de la Montagne du Parc, sa grande expérience des affaires, la prudence incontestable des dirigeants. Il y a mieux: ces billets ne sont émis qu'en remplacement d'autres valeurs: argent en compte-courant, escompte, fonds publics, etc. S'il peut y avoir de droite et de gauche quelques accroes inévitables, ceux-ci ne peuvent avoir aucune influence 6ur la valeur des billets. En dehors des garanties énoncées, les bénéfices réalisés par les gains d'intérêt paieront au centuple les pertes éprouvées. S'il n'y avait que cela, nous engagerions •lout le monde à accepter ces billets à pleine valeur et avec une confiance absolue, certains qu'après la guérie, les billets seraient sans le moindre doute remboursés intégralement, mais hélas, il y a autre chose et cela est grave. L'émission se fait avec l'adjonction et sous le contrôle d'un commissaire allemand Celui-ci, imbu de l'idée: „Deutchland iiber ailes", ne se préoccupera pas de la sécurité des billets, mais uniquement de fournir à nos ennemis le moyen de payer la guerre avec de l'argent et des responsabilités belges. Pour commencer l'emprunt forcé de 480 millions est maintenu; suivant 1',,Indépendance" la Société générale est autorisée (on n'avait pas besoin d'autorisation pour commettre une illégalité) à émettre un milliard dont la moitié servira aux Allemands de paiement de l'emprunt provincial. Ceci change la situation du tout au tout : les 480 millions (et nous pouvons nous attendre à pire) n'auront pas de contre-valeur .dans les coffres de la banque. Leur contre-partie toute entière 6e trou-\era dans l'engagement pris, contraint et forcé, au nom des provinces. Cet engagement ne peut avoir aucune valeur légale, ni dans son essence, ni dans sa forme. Les con-teils provinciaux sont inaptes et incapables de prendre de tels engagements et les circonstances morales de ce fait (vote forcé, absence de quorum, de publicité, manque de convocation et d'approbation légales etc.) rendent nettement nuls les votes émis. On a parlé de garanties données par les députations et les conseillers. Ces garanties, si elles existent n'ont pas plus de valeur et ne sauraient engager que leurs auteurs personnellement. Il n'existe donc aucune contre-valeur réelle pour ces cinq cents millions. La Société générale, malgré son énorme crédit, est impuissante, en admettant qu'on aille jusqu'au bout de cet emprunt, à supporter Un prêt de cette importance. Certains espèrent peut être que l'Etat belge reconnaîtra ces billets; nous ne le croyons pa6, nos gouvernants ne vont pas bénévolement fournir de3 ressources à l'ennemi, ni reconnaître une dette qu'on aurait pu éviter en modelant sa conduite sur celle si patriotique, de la Banque nationale. Il ne reste donc, comme bonne fin pour cas billets, que l'escompte d'une grosse demriité de guerre à payer par l'Allemagne, dans laquelle seront compris les cinq cents millions extorqués à la Belgique. C'est à dire, en d'autres mots, la confiance inébranlable qu'ont les Conseils provinciaux et la Société générale dans le sort final des armes alliées. Qu'il en goit ainsi* François Bosseeisé - Prophéties. On a depuis le début de la guerre cit plus d'une prophétie curieuse. Celle du frèr-'Joliannes a obtenu un succès mérité. Je m sais pas qu'on ait déjà cité un passage d< la Bible qui me paraît assez émouvant s l'on prend soin de le rapprocher des événe monts actuels et du glorieux martyrologi de la Belgique. Cela se trouve au Livre 1. du Deutéronome, chap. II. Je cite: 25. Aujourd'hui, je commencerai par jete: la frayeur et la peur de ton nom sur le peuples qui sont dans les cieux ; car, ayan ouï parler de toi, ils trembleront, et il seront en angoisse à cause de ta présence 26. Alors j'enverrai du désert de Kédé moth des députés à Sihon, Roi de Hecbon avec des paroles de paix, disant: 27. Permets que je passe par ton pays, e j'irai par le grand chemin sans me détourner ni à droite ni à gauche. 28. Tu me feras distribuer des vivre! pour de l'argent, afin que je mange; ti me donneras de l'eau pour de l'argent, afir que je boive; permets seulement que j'} passe ; 29. Comme me l'ont permis les enfant: d'Esaii qui demeurent à Séhir, et les Moa bits qui demeurent à Har; jusqu'à ce qu< je passe le Jourdain pour entrer au pay: que l'Eternel notre Dieu nous donne. 30. Mais Sihon, Roi de Hecbon, ne voulut pbint nous laisser passer par son pays car l'Eternel, son Dieu, avait endurci 6or esprit, et roidi son coeur, afin de le livre] entre tes mains, comme tu le vois aujourd'hui.31. Et l'Eternel me dit: Regarde, j'a commencé de te livrer Sihon avec son pays commence à posséder son pays, pour 1< tenir en héritage. 32. Sihon donc sortit contre nous, lui e\ tout son peuple, pour combattre à Jahats. 33. Mais l'Eternel notre Dieu nous le livra, et nous le battîmes, lui, ses enfants^ et tout son peuple. 34. Et en ce temps-là, nous prîmes toutes ses villes; et nous détruisîmes, à la façon de l'interdit, toutes lès villes où étaient les hommes, les femmes et les enfants, et noua n'y laissâmes rien de reste. 35. Nous pillâmes seulement les bêtes pour nous, et nous eûmes le butin des villes que nous avions prises." Guillaume 11 est capable — Gott mit uns ! — de trouver une justification. Il est habitué à faire servir les livres saints aux boniments les plus indécents. Il va croire que c'est lui-même qui parle dans ce passage du livre de Moïse. Sihon, dira-t-il, c'est ce jeune roi Albert qui passe d'ailleurs pour être un mécréant et ne veut point voir en moi l'exécuteur des volontés du Très-Haut. Hecbon, c'est son pays, la Belgique. Les enfants d'Esaii qui demeurent à Séhir, ce sont les Luxembourgeois qui n'ont point voulu mobiliser contre moi leur armée de 200 hommes. Enfin le pays que l'Eternel notre Dieu nous donne, c'est Calais ou. Paris où j'entrerai à Pâques, à moins que ce ne soit à la Trinité. Gott mit uns! L. P. Poil! les fonctionnaires belges. Un lecteur nous prie d'insérer la lettre ci-dessous : D'après une information, qui a paru dans les numéros des 10 et 12 janvier de la Gazette de Hollande, un organisme vient de se constituer,'- par ordonnance royale, au Havre, ayant pour but de venir en aide aux Belges réfugiés en Angleterre et en Hollande qui se trouvent dans la nécessité, bien que disposant de titres et de valeurs. Cet organisme ne s'étendrait donc qu'aux seuls Belges fortuné's! Or, il y en a d'autres qui sont aussi intéressants, si pas plus! Sans parler de ceux qui possèdent des titres ou des valeurs qu'ils ont dû forcément abandonner en Belgique, dans leur fuite épcirdue, et qui, par conséquent, ne pourront recourir à cet organisme, il y a tout un monde de compatriotes qui, loin de rouler sur l'or, ne pourront davantage tirer profit de cette institution. Je veux parler des nombreux agents de l'Etat (gouvernementaux et provinciaux) qui se trouvent momentanément ici et en Angleterre et qui ne touchent plus leurs appointements depuis leur séjour, hélas bien involontaire, à l'étranger. Ces courageux travailleurs qui se sont dévoués, pendant toute leur carrière, au bien du pays, ne pourraient-ils recevoir, de l'organisme qui vient d'être créé, contre une garantie du Gouvernement, une partie de leur traitement resté en souffrance, car j'en connais, pour ma part, plusieurs qui sont au bout du rouleau de leurs économies et qui voient, avec un désespoir, d'ailleurs très justifié, arriver le moment fatal et pénible où ils tomberont à charge des Comités publics, ! ! ! Ce serait vraiment déplorable pour ces malheureux agents, dont quelques-uns, remarquez-le, comptent de 30 a 40 années de service. Je suis persuadé qu'il suffirait de signaler le cas au gouvernement, par la voie de votre honorable organe, pour qu'il prescrive des instructions autorisant l'organisme dont s'agit à faire à ces infortunés fonctionnaires, sur sa solvabilité, une avance sur leurs appointements échus et à échoii^ En Belgique. î A Bruxelles. <, Les gamins des Marolles ne se découra 3 gent pas! Malgré l'ordonnance d'un des gouverneurs temporaires allemands, ils parodient chaque jour les officiers guindés eo ne manquent aucune occasion d'imiter leurs faits et gestes. Vous pensez bien que la veille de Noël ils ont fêté, eu£ aussi, „Weihnachten". Yoici d'ailleurs la copie d'une affiche qui se trouvait répandue à profusion dans le noble quartier de oes braves petits gosses que ne fait pas trembler décidément le sabre prussien! Pour fêter dignement les doublures reçues un peu partout, le Gouverneur Impérial ordonne un Grand Bal pour la Veille de Noël. OTdre des D'anses. 1. Paris-Berlin marche arrêtée 2. Dans les tranchées ...marche mitraillée 3. Mignon ,,C'est là que je voudrais vivre" 4/. Sur les flots de l'Yser...valse repoussée 5. Dans la forêt de l'Argonne danse macaftre 6. Hors de France valse lente mais. certaine (stamp en de deur uit) 7. Berlin-Polka... dans quelque temps 8. Courage de la Vistule ....ballet russe 9. Nous sommes foutus air connu 10. Retraite (au galop) et encore beaucoup plus vite. Le Gouverneur Impérial Allemand. VON LXJPEGOEN". * * * ' Le freiherr von Bissing a promulgué l'ordonnance suivante (en date du 13 janvier): Toutes les armes à feu, épées, sabres, poudres et balles détenues à l'heure actuelle par des Belges doivent être remises entre les mains des bourgmestres, dans les différentes maisons communales dos endroits qu'ils habitent. Celui qui. endéans le dernier délai, soi*-le 15 janvier, apportera à la Kommandan-tur un fusil ou une baïonnette, recevra une prime d'un franc cinquante centimes. Un franc cinquante pour un fusil? C'est peu! A Asivers. Nous croyons rendre service à nos lecteurs en leur faisant connaître les numéros des séries sortantes au 159e tirage (9 janvier) des lots de la ville d'Anvers 1887. Séries sortantes: 111 10311 22.584 33207 40763 51581 65645 231 10356 22830 33777 40907 51758 65747 1224 12096 22940 34377 41208 52570 65766 2044 121.54 23013 34959 42812 52639 65932 3758 12199 24007 353&4 43182 52641 67682 4603 12824 24623 35743 43809 54740 68913 4842 14591 25167 35750 44263 56735 69227 4967 15028 25952 35787 44935 57846 70090 5346 15267 26717 37467 45950 59700 70095 5396 15876 27004 37530 46653 59927 70437 5641 16467 28150 37550 46765 60748 70574 6726 16942 29090 37645 47200 61248 703âl 6754 17520 29362 39239 48099 62060 71263 7692 18919 29725 39294 48616 62175 71415 8914 21335 31021 39636 48886 64360 72762 9985 21549 31072 39989 49437 64507 10216 22345 32720 40268 51086 64881 Les primes sont gagnées par les numéros suivants : S. No. fr. S. No. fr. 16942 21 10000 68913 11 250 1224 13 1000 72762 14 250 6726 22 " 500 Numéros payables par fr. 150.— : S. No. S. No. S. No. S. No. 231 5 22830 23 46765 14 68913 20 2044 10 22830 25 48099 12 68913 25 6726 7 25952 11 50641 4 70437 23 15876 11 37530 24 57735 7 70437 25 22830 12 44263 6 59927 22 71263 7 Les autres numéros sont payables par frs. 110. Le payement aura lieu, paraît-il, le 1 juillet 1915. • « • Los Allemands réquisitionnent tout, mais absolument tout; ainsi pour vous en donner un exemple : ils viennent de réquisitionner tout le stock do la Fabrique de Conserves ,,Le Soleil'' de Malines; il y en avait pour trois millions. Ils ont payé, mais en bons de guerre sur Berlin acquittables après la guerre. Ils viennent de faire de même avant-hier pour tout le stock de la Fabrique de Conserves de Staebroeck. A première vue, ces fabriques ont fait une excellente affaire, puisqu'elles ont écoulé toute leur fabrication au prix de vente normal, mais comme le papier dont on les a .payées n'est pas négociable, elles sont toutes les deux sans le sou et dans une situation très difficile. Les Allemands agissent de même avec toute espèce de marchandises possibles. Ce qui nous console un peu de cela, c est que oela prouve qu'ils n'ont pas chez eux des réserves de vivres en quantité tellement énorme. • .* « On se souviendra, sans aucun sentiment de plaisir, de ce doctor professor Gaster, exdirecteur de l'Ecole Allemande de la rue Quellin. Lorsqu'on l'expulsa, il se rendit, furieux et passablement ridicule, — ceci pour ne pas changer — dans les bureaux de l'officieuse ,,Kolnische Zeitung". Aux valets de la rédaction de ce journal, il déclara que la Belgique préparait depuis longtemps à la guerre contre l'Allemagne Dans son rapport, qu'il signa, le Dr. Gaster déclara même qu'au début de juillet un officier de police d'Anvers était venu s'enquérir du nombre de soldats pouvant être logés dans l'école de la rue Quellin. Peu après% ajouta ce faussaire, un officier de l'armée se rendit chez lui, dans le même but. Le Dr. Gaster, nous tenons à le lui répéter, est un menteur. Ces visites se sont produites après le 28 juillet. Elles étaient imposées par le maintien de notre neutralité qui eut pour effet le rappel de toutes nos classes de milice. . 4 présent» —s 3*ne Infamie ne suffisant pas S* ■ — l'individu qui présida aux destinées di l'Ecole Allemande annonce dans un journa. de l'empire qu'il va reprendre la directior do son institut et qu'Anvers n'est, à toul prendre, qu'une ville allemande. Elle se doi" donc de rester allemande I Ce Gaster est vraiment un honnête homme Nous sommes curieux de connaître le nombrt d'élèves ,,belges" qui fréquenteront ses cour; et les noms des personnalités qui continue ront à lui fournir des dons en espèces poui poursuivre une oeuvre aussi hautement patriotique 1 m • • Le directeur de l'école allemande, le fameux Gaster, vient de recevoir d'un exprofesseur de son institution une lettre dont il ne se vantera pas ! Nous en mettons le texte sous les yeux de nos lecteurs, avec une vive satisfaction: Monsieur, C'est donc aujourd'hui que vous rouvrez les portes de votre école en cette ville d'Anvers, qu'au mépris de la psychologie et de la science dont vous devriez être le représentant, vous qualifiez d'allemande (niederdeutsch) et pour laquelle vous déplorez l'influence pernicieuse de la culture latine (welsche) dans une circulaire de novembre qu'un article de (journal me met aujourd'hui seulement sous les yeux. Ehl quoi, vous mentiez donc sciemment et pertinemment quand vous affirmiez en public et en particulier, que vous rêviez de voir s'unir et se fondre le3 deux civilisations. Certes, la Belgique est redevable de beaucoup de choses a la ,,Kultur" germanique; elle lui doit, Monsieur, ses ruines, ses villes détruites, ses habitants maltraités, sa misère et son deuil. Et bien que la civilisation latine n'atteigne pas (c'est vous qui le dites) à la hauteur de votre ,,Kultur", je suis fier d'y appartenir et de voir un abîme entre les vôtres et moi. Vous déplorez, dans la dite circulaire, la perte de quelques bouteilles de vin, plus précieuses à vo3 yeux que le sang des martyrs dont les vôtres ont inondé le sol de la Belgique, sans avoir la pudeur d'un regret, d'un senti ment d'humanité pour le noble pays qui vous fut si largement hospitalier : sachez, pour vous consoler, que vos soldats ,,qui doivent apprendre à la Belgique la discipline et le sens du devoir allemand," respectent la propriété privée en fracturant les portes des maisons vides (comme ils l'ont fait chez moi) et en y séjournant au mépris de tout droit. Ne croyez pas oependant que ce soit le ressentiment personnel, quoique bien légitime, qui me dicte cette lettre ; c'est la profonde indignation éprouvée en lisant votre circulaire qui me fait déplorer l'aveuglement où j'ai pu vivre pendant six ans, en collaborant inconsciemment à votre oeuvre néfaste, en croyant possible un rapprochement sympathique entre nos deux races. Car ce serait une erreur que de croire que les Français et les Belges soient à vendre, comme M.L.P. de Br. G. et les institutrices belges qui vous servent et dont je veux oublier les noms; il en est (et j'en suis) qui préféreraient mourir de faim que de toucher à vos râteliers dorés; vous comprendrez. donc que j'ai cessé d'être votre collègue dès la première minute de la guerre. J'admire, cependant, la naïve candeur de vos illusions sur la durée de votre séjour à Anvers, qui pourrait bien vous réserver plus de déboires que vous ne sauriez en imaginer. Et dussent même la France et la Bel' gique être écrasées—ce qui ne sera pas— ■vous ne verrez jamais plier devant l'insolence et l'orgueil de votre nation l'âme fière de ceux qu'a nourris cette culture ,,-welsche" que vous affectez de mépriser, faute d'y pouvoir atteindre. Recevez, monsieur, l'assurance de la considération qu'il m'est possible de vous accorder PAUL VAN TROOSTENBERGHE, Licencié-ès-lettres, ex-professeur à l'A.D.S. A Liège. Plusieurs trains bondés de blessés allemands, arrivés d'Arras, sont passés ici en destination de l'Allemagne, » * » Nombre de conscrits liégeois, craignant d'être forcés par les Allemands de se battre contre leur propre patrie, ont réussi à fuir et à se réfugier sur le territoire hollandais. * * * On commente vivement l'arrestation du cardinal Mercier. Plusieurs marchands de journaux qui vendaient des numéros prohibés ont été aussitôt arrêtés. * * * De nombreux ouvriers allemands ont passé par Liège. Ils se rendaient àMaubeugeetà Gand, pour aider à élever des ouvrages déten-sifs.* •* # Trois soldats allemands ont été fait prisonniers au moment où ils tentaient de passer la frontière hollandaise. Us avaient déserté à Middelkerke et avaient réussi à se procurer des vêtements civils. Us seront condamnés à mort. # * * Cent vingt malades du typlius, tous allemands, sont spigués dans les hôfiitaus, A Loitvain. A présent, il y a trois moyens de gagner Bruxelles. Le premier moyen: par chemin de fer, n'est peut-être pas le meilleur. On sait que les Allemands ne garantissent pas la régu-* larité dans la marche des trains et il est arrivé que des convois sont restés des heures entières en rase campagne! Le tram vicinal, au contraire, vous con-} duit directement à Tervueren, d'où l'on peut facilement atteindre Bruxelles en tramway ' électrique. Enfin, un tram vicinal relie directement 1 Louvain à Bruxelles, (Place Dailly). Il est ,,express", c'est à dire qu'il ne s'arrête qu'à Yossem. Et le prix du coupon est le même par tramway que jadis, par chemin de fer, soit 1.85 frs aller et retour. C'est pourquoi l'on paie de Louvain à Ter-vueren 1.15 frs pour un coupon aller et retour et 0.70 frc. de Tervueren à Bruxelles. • • • Les tramways vicinaux relient également Louvain à Diest. • • Le tribunal rend ses sentences à l'éoole do musique. Par contre, les cours de l'école de musique se- donnent à l'école moyenne de l'Etat. Quant à Pécolo industrielle, elle va s'installer dans les locaux de l'athénée royal. • • • Toutes les écoles primaires ont été ouvertes le 28 septembre. Les enfants, actuellement, ont droit à la soupe scolaire gratuite. Si les parents n'envoient pas leurs enfants à l'école, ils n'ont plus droit au soutien que leur accorde l'administration communale. .». * • Le nouveau „Kommandeur" de la ville de Louvain arrire de Hal II est installé depuis un peu plus d'un mois et l'on n'a pas encore eu à s'en plaindre. Le commandant Lubbert, ce qui n'a pas toujours été le cas, — est au moins un honnête homme qui a le sens de la justice! A TuirnSîout. De grands stocks de vêtements à l'usage des militaires allemands sont arrivés ici. Ce sont de superbes capotes faites de peaux de mouton. Six wagons de ces effets été également expédiés à Anvers. Au Limbourg. Pour le moment 58 Belges travaillent contre leur gré dans les poudreries de Caulille. Ainsi, des Belges, sous la menace allemande, fabriquent des munitions de guerre destinées à servir contre leur propre armée. Les ouvriers touchent 2 marks par jour. Pour le 20 janvier, Caulille doit fournir de grandes quantités de paille et de foin. On a fait en outre le recensement de tous les chevaux de la contrée. Rien ne peut être vendu, expédié ou abattu, sans autorisation des autorités militaires. ïjes bourgmestres sont obligés de régler eux-mêmes les réquisitions et d'en tenir note. La commune reçoit alors un bon de la Kommandantur; ce qui simplifie un pou le travail d'administration. Près d'Hamont, on a arrêté beaucoup de personnes parce qu'elles introduisaient des journaux prohibés en Belgique, délit que les Allemands punissent sévèrement: 3 personnes de St. Hubert ont été condamnées pour ce fait à 8 jours de prison et à 50 francs d'amende. » » * Dans plusieurs villages de la province, les Allemands ont fait savoir que tous les bons de réquisitions qu'ils avaient remis aux habitants doivent être présentés sans retard à la Kommandantur. Et nos ennemis ont poussé l'honnêteté jusqu'à demander les noms des fournisseurs qui n'auraient pas reçu de bons en échange des marchandises ou du bétail qui leur a été enlevé! A présent, ces réquisitions seront-elles payées en monnaies sonnantes ou en bons ? That is the question 1 Celle-ci ne saurait d'ailleurs tarder à être résolue. A Saint-Trond. Depuis le. 8 janvier, les personnes âgées de plus de quatorze ans (!) ne peuvent plus se promener dans les rues de la ville ou quitter leur domicile, même momentanément, sans avoir un passeport en due forme. Au Pays Wallon Des soldats allemands, blessés 6ur l'Yser, ont été envoyés en convalescence... en Pologne, comme troupes des réserve. Puis, sans qu'on sut pourquoi, on les renvoya à l'epinster et à Spa, afin qu'ils achèvent leur convalescence dans notre hospitalier pays. L'un d'eux dit à l'un de nos correspondants: ,,Les Français sont des soldats extraordinaires. C est effrayant combien ils nous ont tué d'hommes et combien ils en perdent peu. Mais en Russie, les Russes qui se battent comme nous, perdent autant d'hommes que nous-mêmes. Et c'est énorme!" • • » A la Croix-Rouge d'une ville du pays de Liège la mentalité des blessés et des malades est totalement changée. Au début de la guerre, ces Allemands étaient arrogants. Lorsqu'ils quittaient l'infirmerie où des soins impartiaux et empressés leur avait été réservés, ils s'en allaient en répétant : „Ce que je vais en tuer de Belges!" Et ils faisaient le geste de briser sur le genoux un morceau de bois. ,,Belgique, kapout", ajoutaient-ils! L'un d'eux même, les deux jambes immobilisées dan les plâtre, trouva moyen do se montrer brutal avec la jeune fille qui le soignait, allant jusqu'à lui arracher la chaien d'or qu'elle portait au cou. Et lorsqu'on se plaignait au sergent de garde, celui-ci levait les épaules, en disant: ,,Krieg ist Krieg!" Or, à présent, les blessés allemands — qui l'eût cru? — sont devenus polis, presque reconnaissants! Et un soldat bavarois à .. qui. l'on ïsnait .de. remettre, Je soir, de î*oël> un médaille portant le portrait du kaiser, sitôt que son supérieur se fut éloigné, arracha la médaille et la jeta loin de lui, en s'écriant: ,,C'est à cause de toi que je suis ici !" En C a m p i n e. Les Allemands ont trouvé dans plusieurs endroits de la Campine d'énormes quantités de bouteilles de vins qui avaient été précieusement enterrées. Dans diverses localités les bourgeois refusent parfois deremettre aux soldats les bouteilles que l'autorité militaire exige. Généralement, les bourgmestres partagent le plus équitablement possible les réquisitions de boissons entre leurs administrés. Mais qui ne possède pas de cave à vin garnie est frappé d'une taxe! Les villages qui n'ont pu fournir le nombre fixé de bouteilles doivent payer une forte somme d'argent ou fournir d'autres articles, équivalant à cette somme. Là où les Allemands croient savoir qu'il existe des provisions de vin, ils perquisitionnent aussitôt. Et il va de soi qu'ils confisquent ce qu'ils trouvent, sans préjudice d'une forte admonestation au propriétaire récalcitrant. A Genck, le nouveau centre des charbonnages campinois, la réquisition a porté sur 3000 bouteilles. Elles ont du reste été livrées de bon gré. A Sutendael, près de H asselt, la commune a été obligée de fournir 500 flacons! » 1 ■■■aï' ■ ■»■ L'ambulance au fort de Wavre-Ste-Eatherine.Il était 9 heures du soir, d'un soir sombre de bataille. Mes membres étaient raides et fatigués. Pendant dix jours nous avions été 6ur les dents à toute heure du jour et de la nuit et j'étais heureux à la perspective d'un peu de sommeil, même au milieu du tapage devenu familier des shrapnells qui éclatent, et du grondement sourd du canon que tous les échos répètent. Déjà je m'étais allongé sur l'un des brancards encore tâchés de sang de mon automobile „Overland" lorsqu'on me réclame. Je saute à terre, et presquo aussitôt une lanterne errante m'éclaire la figure. Un ordre : il fallait partir sur l'heure pour aller s'assurer qu'aucune vie d'homme ne se caohait sous les ruines du fort de Wavre-Ste.-Catherine, réduit au silence depuis 20 heures déjà, défendu seulement par l'arrière-garde de notre glorieuse armée. J'accompagnais le Docteur Flameng, médecin militaire, engagé volontaire, un jeune praticien de grand avenir, dont je suis heureux de pouvoir louer ici le valeureux courage et à l'amitié duquel je rends hommage. I^ous partîmes donc avec cinq autos. Nous cantonnions à Duffel, et nous ne tardâmes pas à laisser derrière nous le village. Malines, et les communes d'alentour, était couronné d'une sinistre lueur, d'où s'échappait par moments une flamme immense, qui éclairait puissamment un ciel sombre, où se dessinaient de gros nuages qui fuyaient. Sans, lune nous voyions suffisamment pour pouvoir rouler en pleine nuit sans phares% à une allure rapide. Trois ou quatre fois nous fûmes forcés de nous arrêter; des ohevaux morts empêchaient le passage. Le ohemin offrait des méandres difficiles sans compter le danger réel que nous courions de nous jeter dans les lignes ennemies sans nous en douter nous-mêmes ; car si l'automobile permet l'évacuation prompte des blessés, quand la machine retourne à la besogne elle s'approche du feu avec une rapidité par moments angoissante. Bientôt nous eûmes dépassé les dernières lignes visibles de nos troupiers, et le coeur ferme et décidé nous dévorions la route sinueuse. Celie-ci devenait presque impraticable. D'immenses excavations en barraient le passage en maints endroits, car les obus étaient tombés et tombaient encore sans discontinuer. La forme sombre du fort, qui se détachait plus nettement lorsque l'explosion d'un obus l'éclairait, était à présent très visible. — Halte! — Qui vive! Là où nous ne croyions plus rien voir, là où aucune batterie belge ne ripostait plus au tir serré do l'ennemi, une sentinelle belge nous arrêtait. L'homme était méfiant, mais peu à peu il se rendit compte à l'examen de pos papiers que nous étions bien belges. Depuis quarante-huit heures, un sergent et ses trente-cinq hommes, se tenaient là, à côté de la route, dans une petite tranchée, qui, chaque fois ,,que du sucro tombait" faisait des bonds d'un mètre, comme il nous disait. Il attendait toujours l'ordre d'avancer ou de reculer, ses hommes tombaient, harassés par une tension surhumaine de tous leurs nerfs : ils étaient expose directement aux effets meurtriers de l'artillerie, au feu des puissants engins de siège. Des avant-gardes ennemies se montraient par instants, mais chaque Allemand qui avançait était bientôt couché sur le sol. Notre sergent nous conseilla de profiter de l'accalmie relative pour opérer. Nous suivîmes 6on conseil, et bientôt le fort désormais fameux de Wavre-Ste-Cathe-rine était atteint. A 50 mètres nous descendîmes de nos voitures, ordonnâmes à nos chauffeurs de tourner celles-ci, d'arrêter les moteurs, de se tenir prêts à une mise en marche rapide, d'observer le silence complet et de ne pas fumer. A pied je me dirigeai avec le docteur vers le fort. Tout devant, la terre semblait avoir été remuée jusque dans ses entrailles; un trou béant de 10 mètres cubes au moins démontrait la puissance des obus employés; sur une circonférence de cinquante mètres, la terre était littéralement déchirée, comme par l'effet' d'un tremblement de terre. Vu de derrière, à peti+" distance, le fort semblait avoir admirablemen* résisté; il n'en était pas ainsi cependant, car nous nous aperçûmes bientôt que l'entrée étn: quasi-infranchissable. Figurez-vous une ouvo> ture de quatre mètres carrés environ ; li d<ro i do cet orifice, par terre, un trou noir dans 1*-quel nous jetâmes une pierre pour en mesurer profondeur: un clapotement d'eau nous révéla une excava^on inondée. Le docteur l'éclaira un instant à l'aide d'une lampe do poche: horreur t trois cadayreâ feorribl^g^çiit coftir^cté?»

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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