L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 29 Juni. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0000000z2b/
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2ême Année N». GIS a cents (ÎO Centimes1) JëlidI 29 Juin 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, «Journal quotidien du iratin paraissant en Hollande Beige est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. _,a"a*A>S?Snifn,ts et vente , , . - au numéro, s adresser a 1 Administration N. Z. VOOKBUROWA1, 23<3-240, AMSTERDAM. Comité de Rédaction: S Charles Bernard, Charles Herbleî, journal.N.Z.V<wburgwal_234-240>Amsterctom Téléphone: 2797. f 'René Chambry, Emile Palnparé. Abonnements! Hollandefi. I.SOpnr mois. Etranger R.£.00paiparioia Annoncesi 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Vive la Belgique! L',,homme au fer à clieval'' du ,,Handels-blad", celui-là même dont nous avons dé-r..entré qu'il était aussi i',,'homme qui ne sait pas l'histoire", revient à la charge. Sommes-nous annexionnistes, oui ou non? La réponse que nous avons bien voulu lui, donner ne le Satisfait pas et il trouve notre attitude ,,glibberig". Si j'entends bien, cela veut dire que nous lui glissons entre les doigts à la façon d'une anguille. Libre à noua, conclut-il, et ce n'est pas son affaire de tirer le3 annexionnistes de l'obscurité où ils se cachent. Voilà qui est sage. Ce qui l'est moins, ■c'est de vouloir à tout prix que le gouvernement belge répudie les plans annexionnistes qui ont été développes par quelques-uns de nos confrères. Ainsi, nous ne nous permettrions pas de demander au Cabinet de La Haye de se désolidariser d'avec les amis de 1',,homme au fer à cibeval" qui préconisent l'annexion de nos provinces flamandes au royaume des Pays-Bas. Nous avons .déjà dit que le gouvernement d'un pays envahi ne peut pas _se mettre dans la situation ridicule de . déclarer qu'il ne veut pas prendre le bien du voisin. D'autre part, comme l'a fait observer M. Monet dans le ,,Telegraaf", si le gouvernement de la Reine a quelque chose à nous demander, il peut le faire par l'intermédiaire de son ministre au Havre. C'est pour cela que la représentation diplomatique est faite. M. Elout, qui semble ignorer les usages internationaux autant que l'histoire, se trompe tout simplement de porte. Il n'a pas, lui, Hollandais, à s'adresser à un gouvernement étranger; qu'il se tourne donc vers son propre gouvernement qu'il ignore dans cette affaire avec une légèreté qui ressemble vraiment à de l'inconvenance. Par exemple, il n'est pas moins inconvenant de sa part de faire de 1 ironie aux dépens de M. de Broqueville ou de M. Beyens, trop occupés, selon lui, à rédiger des notes sur certain journaliste belge réfugié en Suisse pour accorder leur attention aux rapports hollando-belges. Car'voilà: M. Elout est un ami du maboul de Genève et . il s'est mis à sa remorque. Toutes raisons sérieuses mises à part, en répondant à M. Elout le gouvernement belge aurait l'air de céder aux sommations impertinentes d'un petit fonctionnaire révoqué qu'il a été obligé d'exécuter publiquement. M. Elout, à qui il manque tant de choses, doit cependant comprendre que, dans cette campagne contre les soi-disant annexionnistes, ses amis et lui se sont mal embarques. Mais voici que le ,,Handelsblad", vexé sans doute de l'échec de son correspondant auprès du gouvernement du Havre, a trouvé mieux. Il publie dans son no. du 27 juin dernier, édition du soir, un petit éditorial dont nous tenons à faire suivre la traduction parce qu'il trahit brusquement un état d'esprit dont nous avons, nous aussi, à tenir compte. Nous l'avons déjà dit: Si les relations entre la Belgique et la Hollande doivent devenir moins cordiales, ce ne sera certainement pas notre fauté à nous et un articulet- comme celui:ci n'est pas de nature à les améliorer : ,,Dans notre édition du matin de ce jour, notre Çl correspondant a de nouveau parlé de la propagande, sinon appuyée tout au moins autorisée par le gouvernement ■belge, dans l'armée belge et parmi les réfugiés belges pour une extension des frontières belges également vers le nord. ,,Nous voulons y ajouter encore une remarque. Nous avons déjà dit naguère qu'à notre avis le moment des pourparlers de paix n'est pas le mieux choisi pour demander des renseignements sur l'attitude des belligérants à l'égard de notre pays. Le meilleur moment est celui où notre attitude peut avoir également quelque signification, quelque influence. ,,C'est pour cela qu'il pourrait être certainement utile que notre gouvernement (ici au moins les formes sont respectées — Réd. E. B.) s'informe auprès de ceux du Havre (ici les formes ne sont plus respectées du tout — Réd. E. B.) au sujet de la tolérance d'une telle propagande, même dans des cercles gouvernementaux. Cependant nous ne croyons pas que ce gouvernement belge soit la meilleure adresse pour une telle requête. N'est-ce pas, la Belgique elle-même n'exigera naturellement rien de la Hollande. Elle n'a jamais été eu état de le faire tt elle ne le sera jamais non plus. La Belgique, pendant des siècles et des siècles, a été dépendante de grandes puissances voisines ou lointaines et elle n'a jamais conquis sa liberté elle-même mais elle la doit, non pas à ses propres forces, mais à l'importance et au poids des grandes puissances qui l'entourent. Elles en ont fait un Etat tampon. En effet... elle a été un Etat tampon. Pauvre tampon ! ,,Si donc on fait en Belgique de la propagande pour un agrandissement de territoire, cela ne peut être que pour des annexions qui doivent être obtenues çar le : secours des amis puissants, par leur poids, par leur importance. Alors le chemin tout indiqué pour uous ne serait-il pas de demander à ces grandes puissances, la France et l'Angleterre," ceci : Dans des cercles belges on s'agite pour provoquer une ! agression contre la Hollande. Entre-t-il dans vos intentions, ' si vous sortez vain- ] queurs de cette lutte, de favoriser ces plans ' -et de prendre part à l'agression, ou pou- ' vons-nous compter sur votre amitié et sur votre respect de notre neutralité et de nos frontières V ' Voilà un langage froidement insultant, d'une telle violence vitupératoire dans son expression sobrement calculée qu'en dehors même de toutes autres circbnstances il se- j rait impossible de le relever. Il y a beau- ; coup de choses que l'auteur de cet entre-filet semble ignorer en dehors de l'his- ; toire... Tant pis pour lui. Quand il a plu à M. Elout d'intituler l'article dont nous parlons plus haut: ,,Nog meer Honger", ,,Encore plus faim", est-ce une délicate allusion 1 Mais les Hollandais sont bien libres de penser4ce qu'ils veulent. Pour le reste, les variations du cruel Va-t-en Guerre qui pontifie au ,,Handelsblad" nous laissent froid. Le même homme qui naguère voulait en découdre avec l'Allemagne, au cas où elle aurait annexé la Belgique, ce qui mettait la Hollande en péril, veut aujourd'hui se battre contre l'Entente. Maintenant comme alors le résultat sera le même. Nous n'en voulons pas aux Hollandais, même après le langage qu'on vient d'entendre. Nous ferons seulement observer à ceux d'entre eux qui sont de bonne foi que, par une curieuse coïncidence, dans le moment où nous transcrivons les lignes méprisantes que le ,,Handelsblad" adresse à un peuple libre qui combat pour sa liberté, nous publions une liste de cinq mille noms de soldats belges morts pour la patrie. Non. Nous n'en voulons qu'à ces quelques Belges qui avaient prémédité de mettre notre patrie aux pieds de la Hollande et qui placent les intérêts hollandais au-dessus des intérêts de leur pays. C'est contre quoi crie le sa^lig de ces cinq mille •héros. Et nous, crions avec eux: Vive la Belgique ! Charles Bernard. —■■■ Le supplice des prisonniers en Allemagne. Les grands blessés et civils rapatriés d'Allemagne rapportent chaque jour, sous la foi du serment, des faits dont l'horreur dépasse toute expression. Il n'est pas de supplice qui ne soit inventé pour les prisonniers. A Ohrdhuf, un rapatrié a vu des hommes liés au poteau pendant une durée de deux à cinq heures, la pointe des pieds seule touchant le sol, la tête renversée en arrière. A Merseburg, pour refus de travail, un soldat du 139ème régiment d'infanterie française est resté suspendu à une poutre par les poignets pendant une durée de deux heures. Pour contraindre les prisonniers à des travaux contre leur patrie,, des traitements infâmes sont systématiquement organisés par l'autorité allemande. Des prisonniers du camp de Friedrichsfeld ont été obligés de se tenir toute la nuit debout et immobiles, en chemise, les pieds nus sur des cailloux, au bord du Rhin. A Meschede, les prisonniers refusant le travail- d'ans les usines à munitions sont privés de nourriture, déshabillés jusqu'à la ceinture et contraints, sous la menace du revolver, de se tenir debout et immobiles devant une bouche de four en pleine activité. Chaque jour des Russes sont conduits de force sur le front français et soumis à des traitements inqualifiables. A Heuberg, 500 Russes désignés pour aller creuser des tranchées sur le front ont été, sur leur refus, répartis en) cinq compagnies qui étaient frappées chaque jour à coups de bâton I 20 d'entre eux ont succombé, d'autres en grand nortibre sont tombés malades. * • A Meschede, il y a environ un mois, 700 Russes sont revenus du front français, où ils travaillaient nuit et jour à faire des tranchées, conduits à coups de crosse et fusillés au moindre geste de refus. Partis au nombre de 1800, il y a quatre mois, 700 seulement sont revenus, dans un état de , misère physique inexprimable. A Alten- i grabow, le 13 mai 1916, une quarantaine de prisonniers russes, ayant refusé de signer un papier destiné à faire croire qu'ils allaient travailler volontairement, ont été 1 privés de nourriture et enfermés dans une baraque, à l'intérieur de laquelle deux ^ d'entre eux ont été tués, sans motifs, par ' une sentinelle. Dans certains camps, des massacres ont . eu lieu. A Munster, un matin, au moment du départ pour le travail, une charge à la baïonnette a été exécutée contre les prison- 1 uiers. A Meschede, des prisonniers, les 1 mains dans les poches, ont été également chargés à la baïonnette. ' A Heuberg, au commencement de mai 1916, à la suite d'un différend entre un ! idjudant français et un sous-officier aile- t :nand à propos du départ pour le travail, 1 :les mitrailleuses ont été amenées du camp j l'instruction voisin et mises en action con- ! ^re les prisonniers, dont 60 français ont '< îté tués ou blessés. i De tels crimes officiellement établis ne 1 peuvent que révolter les consciences des f nations civilisées en plaçant l'Allemagne c iu ban de l'humanité. r c AVIS. 1 Nous serions reconnaissants à nos abonnés ( lui reçoivent leur journal par la poste et dont j 'abonnement expire le 30 juin de bien i ■ouloir nous envoyer un mandat posta de i I. 1 50 en mentionnant sur ie mandat poste: >' tonouvellement d'abonnement. s En Belgique. La faim A l'instar do la population de Gand les femmes et les enfants d'Alost ont décidé de faire une démonstration contre la famine. El déjà uno manifestation du même genre a eu lieu à Courtrai. Comprenez-vous renseignement qui se dégage de cette protestatior véhémente de milliers de malheureux? Les Allemands laissent mourir de faim la population belge, voilà la vérité nue. Nouî démontrerons prochainement les moyem qu'ils emploient pour l'affamer. Ils sont indéniables et, vraiment, il faut que les Etats-Unis protestent contre cette odieuse actv.or qui vient s'ajouter à tant d'autres crimes. Il est impossible que les nations civilisées — qui ne participent pas au conflit — permettent que les Belges — qui ne sont entrés dans cette guerre que pour défendre leur honneur — soient systématiquement affamés, après avoir été rançonnés comme jamais peuple ne le fut. avoir vu tuer leurs parents, citoyens paisibles, massacrer des vieillards et des enfants dont certains n'avaient pas six mois (aili ! ces frank-tireurs'!), brûler les marsons, détruire les moissons, réquisitionner les biens. Ah ! l'atroce M. vou. Bissing peut bien raconter à un Américain crédule que ,,de vastes troupeaux paissent dans les pâturages de Belgique". C'est sans doute pourquoi, poussées par la faim, les femmes doivent descendre dans la rue? Et c'est ainsi, n'est-ce pas, que lo von Albe que l'Allemagne nous a infligés prétend aimer la population flamande. Ellè demande du pain, cl leur donne une université. Grand coeur, va ! Jamaio le contraste n'a été plus éclatant qu'aujourd'hui. Jamais on ne pourra comprendre mieux, en pays neutre, que M. von Bissing poursuit de sa haine les Flamands et les "Wallons, — parce qu'ils sont Belges. Il ne fait pas de différence lorsqu'il interdit les importations dé vivres dans le but — nous le lui déînontrerons — de laisser la population aux prises avec la famine que se lève dans tout 1e pays. Nos ancêtres n'ont pas souffert davantage sous 1e joug de Philippe II. Les bûchers? Mais ils ont existé, — notamment aux environs do Louvain, où l'on retrouva des cadavres calcinés de pauvres vieilles gens, qu'au préalable les soldats allemands avaient pendus par les bras aux solives du plafond. L'écartèlement? Les doux Prussiens l'ont appliqué à des habitants du Namùro s. Les incendies, le pillage, le vriol? Ils ont sévi. Le lieutenant de Philippe II avait au moins la délicatesse de ne pas fouiller dans nos poches et do ne pas s'accaparer des caisses, remplies d'or, do nos sociétés. Qu'est-co que M. von Bissing a bien pu faire pour la Belgique? En vérité, on croit rêver à la lccturo du papier que l'inconscient journaliste américano-boche Raymond Swing adresse à son journal et que certaines feuilles, dites neutres, ont reproduit avec l'empressement que l'on sait. Mais M. von Bissing a oublié do nous parler du meurtre de miss Cavell, des pelotons d'exécution qui couchèrent sur le pavé rougi tant de héros auxquels ils ne voulurent même pas donner des juges impartiaux. 11 oubYo que 3a. Belgique, dans son triple corset de fils de fer, est sa prisonnière et qu'il la martyrise; que nos maisons de détention sont combles; que les déportations: Max, Pirenne, Fredenicq, Theo-dor et vous tous, patriotes obscurs mais non pas oubliés qur. gardez votre pensée vierge, — que les déportations sont si fréquentes que nous ne pouvons les mentionner chaque fois qu'elles se produisent. Il oublie qu'il.s'est attaqué à la religion dans les personnes du cardinal Mercier et du grand rabbin M. Bloch, qu'il oblige tous les quinze jours nos hommes valides à passer sous les fourches caudines de ses Meldeamts. Il oublie que nous aWons [le quoi ne pas mourir de faim, mais qu'iil a fait réquisitionner nos provisions dont l'Allemagne vr.t. en partie ainsi que de l'argent qu'elle nous arrache tous les mois pour l'entretien de ses soldats, de ses officiers et de sa propagande contre nous; que le régime de la terreur — enfin — institué par lui est le plus atroce, le plus pénible, le plus rigoureux qui soit. Il oublie? Non pas. Cet homme n'oublie rien. Mais il est payé pour donner le change aux neutres crédules, tel cet incroyable R. Swing, it pour faire croire aux mesures de justice et de îlémenco suivant lesquelles il gouverne la Belgique. Et ces neutres-là voudraient que nous élisions nos ressentiments et nos colères quand îous entendons nos femmes, nos parents, nos jnfants crier de faim? Il faut être vraiment dans notre situation jour comprendre les alarmes qui nous soucient >t la peine qui nous afflige, alors que nous lavons pertinemment que le pays pourrait être a vi taillé, mais que M. von Biissing et ses aides uscitent tant de difficultés que le transport les vivres vers la Belgique est devenu quasi-, nent impossible . C'est là une tactique, tout simplement, niais ! juelle tactique ! Ah ! il a le droit d'en être i 1er, le gouverneur, et M. Swing fart bien de ;aire la vérité en Amérique. Ils sont tous les leux dans leurs rôles. Mais nous, nous restons dans lo nôtre quand îous crions aux neutres que les Belges ont faim, que le pain est rare, les pommes de erre, la graisse et l'huile introuvables, que tou-es les matières de première nécessité — pour lutant qu'on puisse les trouver — ne sont iccessibles qu'aux riches et que, par suite de :e régime de privations, la race dépérit, et se r.curt. Consultez donc, vous, les incrédules, es statistiques des décès. Vous constaterez ue le tribut que les nouveaux-nés paient iliaque jour «à la mort est énorme. Et pourvoi ces tenailles, ces chaînes, ces brodequins, es chevalets? Parce que nous avons dit aux Allemands, le 4 août 1914: ,,Halte. Ou ne >asse pas!" t Pour nous, au moins, l'honneur et la dignité ious jugeront. Cette guerre aura donné la mesure de chaque peuple. L'histoire dira 'héroïsme de ceux-ci, l'égoïsme de ceux-là, la arbarie des autres. Elle ajoutera aussi aux oms de Torquemada et de Ximénès'd'autres oms, aussi lugubres, mais a consonnanoe prus-ienne. L'histoire nous vengerai A Bruxelles La semaine dernière ont eu lieu les funérailles du soldat Alexis Fréson, du 13me de ligne, réformé pour blessures reçues au champ d'Jiou-1 ncur. La cérémonie revêtit un caractère imposant. Plusieurs sociétés s'étaient fait représenter, notamment ..la Fraternelle des Mutilés" dont le défunt était membre. Les funérailles ^donnèrent lieu à une ardente manifestation de patriotisme. Les rues étaient noires de monde et une foule recueillie accompagna la dépouille funèbre du glorieux jusqu'au cimetière de Schaerbeek où il fut inhumé. * * Lettre de l'autorité allemande à la Ville de Bruxelles: ,,Au Collège échevinal de Bruxelles, Depuis longtemps déjà, l'Association des invalides de la guerre fait dans les théâtres publics locaux, avec l'autorisation des administrations communales, des collectes régulières, dont un quart est versé à la caisse communale, au profit de la bienfaisance on général. Je ne puis pas approuver que ceux qui ont pris part à la guerre et qui se sont attirés, au seivicc de leur Patrie, de graves préjudices dans leur état de santé, soient forcés de mendier la subsistance de nécessiteux et encore, en outre, de procurer des ressources aux caisses communales. En conséquence, d'accord avec M. le gouverneur général, j'interdis ces collectes et je m'attends à ce que les institutions publiques de bienfaisance soient à même de soigner, dans une mesure suffisante, pour les combattants invalides locaux qui sont proportionnellement en petit nombre. Je recommande On premier lieu la création et l'encouragement d'institutions qui permettent à l'invalide de guerre de reprendre des occupations en rapport avec sa capacité de travail limitée. Je vous prie de donner connaissance de cette lettre aux autres administrations communales du Grand-Bruxelles et de retirer immédiatement l'autorisation accordée pour les collectes dans les théâtres locaux. Il y a lieu de demander, pour l'avenir, sous communication motivée du point de vue de 1 administration communale, mon autorisation/ ,• ( niable pour ^ toutes les collectes projetées à 1 occasion do fêtes publiques." Après l'avoir lue, cette lettre, on se demandera en quelle langue elle est écrite. Il paraît que c est la langue de Corneille. Pauvre Corneille ! Au surplis, l'administration sait ce qu'elle a à faire. Cette leçon boche n'est qu'une (impertinence de plus. * * Les réclamations concernant la distribution des vivres sont toujours nombreuses. Certaines personnes ?e plaignent de n'avoir plus vu une pomme de terre depuis cinq -semaines. Et, faute de viande, on devient végétarien d'office! * .* * ' Depuis une quinzaine de jours sont exposées, au Musée des Arts décoratifs, les collections légées à l'Etat par Mlles Hélène et Isabelle Godtsc(ialck, en 1915. Les demoiselles Godtschalck menèrent, pendant plus de trente ans, la vie passionnée du collectionneur fortuné; leurs moyens leur permettaient de voyager à travers l'Ialie, l'Espagne, le Portugal, tous les pays d'Europe, fouillant les boutiques des antiquaires; elles faisaient aussi des échange*] et des achats dans les grandes familles dos pays où elles se rendaient. On devine les riches collections qu'ont pu réunir dans ces conditions deux femmes de goût; elles n'accordaient les honneurs de leurs collections qu'aux spécimons tout à i fait irréprochables et d'une conservation parfaite. On évalue le nombre des objets exposés au Cinquantenaire à environ deux mille, v compris les dentelles, qui figurent pour deux cent cinquante pièces. Les concours du conservatoire commenceront le 3 juillet. Ils ne se termineront pas avant le 17. .* * * Une manifestation a eu lieu récemment eu l'honneur de M. Duray, bourgmestre, à l'occasion du XXVe anniversaire de son entrée an. Conseil de prud'hommes. On a offert à M. Duray un bronze d'une valeur de 500 francs. De là, des critiques assez vives, l'argent étant rare, la vie chère et les malheureux innombrables. A Anvers On aux:once à Walthawston le décès, à l'âge de 61 ans, de l'avocat Joseph Gie-sen, du barreau d'Anvers. * >c La crise des suicides continue. Cette fois, c est un jeune homme de 21 ans,,domicilié-rue Courte de la Digue, qu'on a trouvé pendu dans Ja cave de sa demeure. .* * Quelques laitiers malfaisants ont défilé devant la 2e chambre correctionnelle. Des amendes de 200 et de 300 francs ont été administrées à ces individus sans foi ni loi qui additionnèrent de 40 et de 50 r>. c. d'eau la lait crème qu'ils venaient vendre en ville ! * * * Le Cercle anversois des, dames ambulancières a repris ses séances du jeudi au local de Ja rue de Bom, sous Ja présidence de M. le docteur Van Langermeersch. * * * On croit être sur la.trace des audacieux malfaiteurs qui s'introduisirent chez Te bijoutier Verdickt de la Place de Meir. Celui-ci a certifié que tous les bijoux vo lés sont sa propiété exclusive, ; il est donc l'unique préjudicié. La valeur des soustractions, suivant un contrôle définitif, peut être évaluée exactement à la somme de 50.070 francs. A Louvain Les Allemands transportent actuellement leurs canons sur un nouveau modèle de wagon. A Louvain, on a vu passer plusieurs trains chargés de batteries. Ils prirent la direction de Verdun. Trois nouveaux transports de Polonais ont passé par la ville. Sans doute, ces malheureux vont-ils être employés à travailler dans les Flandres. fc * Ce n'est pas encore la famine, mais c'est la disette noire. Au cours do la semaine dernière, on n'a abattu que deux vaches à l'abattoir communal. Adieu, veaux, boeufs, cochons! Ils n'existent plus qu'à l'état de souvenir. Au Pays Wallon Il y a quelques jours est décédé à Droué (Loir-^t-Oher), à l'âgo de 65 aus, le docteur ; Théophile Orta, un de nos médecins belges qui, malgTé son âge, s'était engagé dès le do- j but de la guerre. Il se dévoua à nos soldats I à l'ambulance de Weert-Saint-Georges. Cet- 1 te ambulance ayant été licenciée, il rentra à Ottignies. Son séjour y fut mouvementé. Un .jour, une, patrouille allemande tire »ur lui bien qu'il portât le brassard de la Croix Rouge. Deux balles allèrent se loger dans son chapeau, une balle dans son pardessus. Le 1er novembre 1914, le docteur Orta fut fait prisonnier et condamné à être passé par les armes. Il parvint' à s'évader en sautant d'une hauteur de sept mètres par la tabatière d'un grenier et réussit à gagner la ■ France où il vient de mourir, après avoir eu pendant, sa dernicre maladie les soins d'un de ses confrères belges réfugié à Mon-doublean, le docteur Dulicre. Lo défunt a donné deux de ses fils, MM. José et Tony Orta, à l'armée belge cù ils .se sent distingués comme aviateurs et où leurs mérites ont été consacrés par la Croix de guerre. * * * Nous apprenons la mort de M. Edmond Hairdy-Frai net, négociant, à Battice. "* * * Les funérailles en grande pompe ont eu lieu du baron Louis de Waha—Bail Ion ville, bourgmestre d'Antliisnes, décédé subitement en son château d'Oubar. Au Luxembourg On a célébré à Chasse-pierre les funérailles civiles de Mme Marie Deruette, décédéo à l'âge do 85 ans, mère du général Deruette, aide de camp du Roi. Le f.f. de bourgmestre, M. Mas-sonnet, a prononcé, devant la tombe, un discous ému. A Ypres Tous les touristes qui visitèrent la ville d'Ypres connaissent le merveilleux musée Merghèlynck. Par testament du propriétaire, les collections de ce musée sont léguées à l'Académie de Belgique. Par les mêmes dispositions, le donateur lègue à l'Académie des biens considérables situés à Watou. Les revenus de ces biens serviront, d'après la volonté du testateur, à l'entretien du Musée Merglielynck et à l'institution d'un prix triennal à décerner au meilleur ouvrage d'histoire paraissant en Belgique. D'autre part, l'Académie royale flamande se voit attribuer les collections réunies par le testateur au château de Wulveringlien, et qui forment aussi un musée intéressant. Dans les Flandres Les élections provinciales ^auxquelles il dovait être procodé n'auront pas lieu. Ainsi en a-t-il été décidé pour le territoire d'étape. On sait que dans les sept autres provinces ces élections sont également remises à une date indéterminée. Les membres des Conseils provinciaux sont donc maintenus à leur poste. Ceci n'est qu'une formule puisque les Conseils provinciaux n'ont plus le droit de se réunir en session ordinaire, au mois de juillet, ainsi que de coutume. Ils ne se sont réunis jusqu'ici que contraints par les Boches, pour voter les infâmes contributions de guerre dont la Barbarie allemande frappa notre pays. A ce propos, disons que la contribution mensuelle de quinze millions de marks a dû être payée, cette fois, en francs à MM. les Boches. N'auarient-ils plus confiance dans leur ,,propre" argent? #■ * On annonce la mort subite à Bruxelles, à l'âge de 40 ans, de M. Charles Van Eecke, conseiller communal de Courtrai. Aux frontières Près de Hulst, entre le premier et le second fil électrique, un soldat allemand qui tentait de déserter fut tué à coups de fusil par un de ses kamerad !-* * * La ,,Gazette générale do l'Allemagne du Mord", que l'on -considérait jusqu'à présent comme un journal assez sérieux, décrit les mesures prises par las autorités allemandes pour empêcher l'accès du territoire occupé. Ce qui a dicté ces mesures c'est la nécessité de combattre l'espionnage. Et le journal_ boche . .d'étayer ces raisons eu racontant l'histoire en-fantine que voici : .«d +nn1p?,intJd.e Pesage do la frontière de soldats hollandais ont essayé un jour de coi rompre un factionnaire allemand, par l'apn-î d un moroean de lard et de 40 marks' en faver de deux Belges qui roulaient rentier clandesti nement, dans leur pays en emportant des corre pondances. 1« soldat aurait fait mine d'accep ter puis aurait, averti ses chefs. Les deux con trebandiei-s ont été arrêtés, mais l'un a réus-i a s enfuir. Cette'histoire a pour but de montrer aux Allemands que lo Landsturm fait à la fron-' ' e do Belgique une besogne utile... Elle a d ailleurs été racontée déjà dans le journal gtlTanra.fdBrUXelleS 10 Il y a un m 29 jmn isîô: Entre Souciiez et Xeurille-baint-Vaast, le combat d'artillerie continue progression française dam le chemin creux cl Ablain-Samt-Nmaire à Angres. Attaque des positions françaises à Metzeral par l'ennemi; elle est vigoureusement repoussée, l'ront oriental: violents combats sur la (Jiuta-Lipa. Dans les ruines de Loo Un croquis cie la Belgique non envahie. Détachons de la ..Gazette de Lausanne" un joli croquis de la Belgique non envahie, brosso par M. Paul Cala-me : ,,Quand je suis arrivé à Loo, ancienne seigneurie, comptant autrefois 1700 à 1800 habi-tants, le soleil se couchait. Et j'éprouvai tout a coup 1 impression de me trouver dans une ville romaine. Partout des ruines, partout la désolation et la mort. Le coeur se serre quand on touche de près ces misères, qu'on circule dans ces rues désertes, sur cette place autrefois coquette. Ici aussi les Allemands n'ont reculé devant aucun moyen pour anéantir cette cité qui recevait autrefois les Lillois arrivant en longues files le dimanche pêcher dans la rivière qui coule, à quelques mètres de Loo. L église, l'hôtel de ville, le presbytère ont le plus souffert. Pourtant, on rencontre encore des civils qui font tache au milieu des troupiers et des cavaliers déambulant â travers les rues, profitant de quelques heures -de repos avant d aher reprendre leur poste de combat. Aussitôt arrivés, le commandant me conduit au couvent des soeurs. Nous entrons alors dans une grande cour que domine une tour ronde. C'est- une chapelle d'où s'échappent des airs religieux, car c'est l'heure des vêpres. Je reste stupéfait, n'ayant, jamais songé que l'on poussât le calme jusqu'à continuer les offices dans un tel lieu. Sans bruit, nous poussons une porte légère et nous^nous trouvons à l'intérieur de la chapelle. Un silence impressionnant vous accueille. Il y a là un très vieux prêtre qui, vêtu de ses habits sacerdotaux, la tête toute blanche, incliné devant le choeur où doux simples bougies répandent une faible lumière, chante les psaumes d'une voix monotone, tandis qu'un servant balance l'encensoir. Deux jeunes filles, un vieillard et uno soeur constituent tout l'auditoire avec, au fond do la chapelle, sur uno estrade, au milieu des chaises entassées les unes sur les autres, un soldat belge qui joue de l'orgue ayant à ses côtés un compagnon d'armes qui tourne les feuilles d'un grand livre dont-je ne vois que le dos. Lue lumière pâlo filtre à travers les trois fenêtres en ogives, recouvertes de toiles de sacs, car les vitraux ont été brisés par la mitraille. Je n'ose remuer. Il se dégage de ce lieu une telle paix, qu'instinctivement je prends garde de ne pas heurter le banc de chêne qui s allonge devant moi. Je reste ainsi de longues minutes à écouter le chant et à regarder cet auditoire restreint répéter avec le prêtre des actions de grâce. Je n'oublierai jamais l'impression de calme profond qui se dégageait de cette chapelle des soeurs de Loo, seul refuge des coeurs pieux, car l'église est totalement détruite. Ah ! combien elle est bien détruite cette église! Quelques murs qui lancent vers le ciel, comme une protestation éternelle, leurs pans déchiquetés, et sur le sol des monceaux de planches, de poutres, de débris sculptés du plafond, du choeur et de la chaire. En vain rechercheriez-vous un vestige de l'église très riche autrefois, dont la tour élancée était ornée de sculptures flamandes intéressantes., Les obus Allemands n'ont pas cessé de pleuvoir sur ce lieu saint, cherchant — c'est l'excuse habituelle — un poste d'observation. Tout autour de ces ruines s'étendent d'autres ruines.. C'est d'abord le presbytère, évidé par de grosses marmites, la tour de l'hôtel do ville coupée en deux, des maisons trouées sur lesquelles cependant nous apercevons tout à coup deux soldats qui prennent un croquis de ces lieux. Loo n'est pas tout à fait désert. On y trouve encore quelques boutique», enfouies dans les habitations les plus solides, où vous pouvez acheter du pain, du tabac, des cigarettes et des cartes postales. Elles ont été ouyertes depuis la guerre. — J'avais autrefois une belle maison, me disait une personne de Loo qui nous invita chez elle; mais aujourd'hui je suis obligée do vivre dans cette demeure rustique. Excusez-moi de ne pouvoir vous recevoir qu'au milieu d'un ameublement qui n'a rien de luxueux. Voyez: une table ronde, deux chaises, une valise, un fourneau et une glace. C'est la guerre, que voulez-vous? Toutefois je ne veux pas vous laisser repartir sans vouloir offrir une liqueur, ce sera pour vous une impression nouvelle que de déguster une boisson bien flamande sur le front belge. On nous servit alors dans uno petite chambre, vrai décor de théâtre, éclairée par uno seule fenêtre donnant sur la rue principale aux maisons criblées de balles, un délicieux verre de sirop de poire. Les Belges ont conservé, malgré la guerre, toutesjleurs ftual&és. de gens aimables,,et. eg^regsés.^***■; -

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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