L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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28 september 1915
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s.n. 1915, 28 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/j38kd1rp3z/
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Année NÔT 34Q BT ceiifs fïO Centiraes) cardi as seplemferfgISjlp 1 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer Journal quotidien «âjta matin paraissant à Amsterdam 1 - -v '• . Beige est notre nom de Famille. toutes les lettres doivent être adressées bureau de rédaction: N. z. VOOKBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: .2797. Rédacteur en Cfiet: Gustave Jaspaers. 1 Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: < „ , „» ( René Chambrf, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration dn Journal: JV.Z. Voor-burswal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements: Hollandefl.l.SQpar mois. Etranger fl. 2.00 par mois. Annoncesi IS cents la ligne. Réclames: 30 cents Sa ligne. L'opinion française et les Bulgares. Ce n'est pas sans étonnement que nous ! ivoiis suivi au cours des dernières semaines Jes commentaires des journaux français sur l'attitude de la Bulgarie. A la surface, ces articles dénotaient un optimisme anormal, une candeur naïve pourrait-on dire presque, dont cependant le lecteur tant soit peu averti ne pouvait pas être dupe. La clé de w mystère était d'ailleurs vite trouvée. La | gnsure empêchait nos confrères français de jire oo qu'ils pensent sur la duplicité du gouvernement du roi Ferdinand et sur les mesures à prendre pour parer à la trahison des Bulgares. La censure, en France, est d'une rigueur extrême. Elle ne saurait l'être trop pour tout ce qui concerne les opérations militai-îcs. Cela va do soi. Au contraire, on voit mai pourquoi elle empêche la libre discussion de certaines questions où il est bon que l'opinion publique manifeste sa volonté. Mais la censure française a peur de l'opinion publique, de sa nervosité, de son irritabilité. Elle méconnaît cet admirable peuple français si calme, si digne, si résolu, et elle donne raison, presque, à ceux qui le calomnient ou qui le méconnaissent. On savait la teneur des propositions de l'Entente à Sofia et à Nich. On n'ignorait pas que Sofia voulait avoir plus que Nich ne pouvait accorder, mais, le principe d'un aocord paraissant admis, il semblait aisé d'arriver à un arrangement sur les modalités.Or, d'apprendre qu'au lieu de marcher avec l'Entente la Bulgarie s'était vendue aux Germano-Turcs, l'opinion française alkib-elh être dangereusement atteinte ? Allons donc. Qu'elle manifestât un mouvement d'humeur, oui, non à cause du fait en lui-même, mais parce qu'on le lui avait laissé ignorer si longtemps, rien de plus naturel. La faute en est à la censure et non au pu-! blic. Aussi do grands journaux comme ,,Le ï Temps'' et ,,L'Echo de Paris" ne cachent | pas leur mécontentement, un mécontentement où Anastasio a ménagé de grands I espaces blancs. Depuis -un mois nous savons et tout le monde sait que Radoslavof a partie lice avec Berlin, Vienne et Constarïtinople. On en jubile dans ces trois capitales; à Londres et à Rome on ne perd plus son temps à faire la cour au lion bulgare et on discute froidement les moyens de lui arracher dents et ongles. A Paris, le silence. Heureusement que le gouvernement fran-! çais y a vu clair pour le public. Il a pris [ une réassurance sur la Grèce, en sorte de remporter à Athènes une victoire diplomatique qui annule celle que les Boches ont obtenue à Sofia. La nouvelle de la mobilisation de l'armée grecque a éclaté comme un coup de foudre à Berlin où l'on se disait sûr ! de la neutralité de la Grèce et de la Rou-| manie. Car voilà. S'il eût mieux valu que ■ les Bulgares acceptant les propositions de [ l'Entente, au prix de la Macédoine et de la I Thrace, polissent leurs armées vers Tscha-[ taldja, tout compte fait il est peut-être pré-! iérable qu'elles se jettent dans le dos des Sear-[ tas (jue de les voir rester dans une expecta-f tive énigmatique plus irritante que tout. ! Car l'attaque bulgare serait le signal de l'entrée en jeu de la Grèce avec la possibilité pour les alliés de débarquer à Salonique et i a Cavalla, de s'emparer de Dédéagatsch et de s'en faire une ba-se d'action contre Saros et Boulaïr, c'est-à-dire d'en finir une bon-no fois avec Gallipoli. Aussi nous aimons à croire que les gouvernements alliés qui ont agi avec tant d'habileté à Athènes ont également pris toutes les mesures militaires ,que la situation comporte. Personne ne sera dupe des déclarations ndicruîes du gouvernement de Sofia que ses mesures militaires ne signifient pas un changement de politique. Un pays pauvre comme la Bulgarie no va pas inutilement dépenser un million par jour pour entretenir sur le pied de guerre une armée de 300.000 hommes. Etant donné les circon-I itances, les Alliés eussent été en droit d'exi-I ger la démobilisation immédiate. S'ils ne 1 ont pas fait, c'est qu'ils ont vraiment de la . : bonté de reste pour un peuple qui a misérablement trahi ses alliés en 1913, pour leur ^ arracher le fruit de leurs victoires, et qui s'apprête aujourd'hui à trahir les Russes et les Anglais, qui l'ont libéré du joug | turc, au profit des Turcs! Un journal italien l'imprimait avec raison, j., no faut_ pas avec les Balkaniques user une politique raffinée. Ils ne sont acoes-; Bibles qu'au matérialisme le plus grossier et ne se courbent que devant le droit du poing, j e^re le canon qui tonne en Champagne 6-ura-t-il de l'écho à Sofia et apprendronS-nous bientôt que les ^Bulgares ont toujours We les meilleurs amis de la France. Charles Bernard. 1 Avisr nous serions reconnaissants à nos abonnés reçoivent leur journal par la poste et dont 'abonnement expire le 1 octobre do bien fl en nous env°ïer «n mandat poste de „ 1 en mentionnant sur le mandat poste : «-nouvellement ,''abonnement. SI y a un an! 28 septembre 1914: Vennemi renouvelle de violentes et vcoines attaques sur tout It front, entre l'Oise et Reims et vers Souain} il subit des pertes considérables en hommei et en munitions; un drapeau lui est pris. A Mulhouse, suicide du commamdant allemand, désespéré de son échec sur les Vosges, En Frusse orientale, les Eusses refovlenx Vennemi au delà du Niémen; en Gahcie, il: occupent le col d'Oujok et menacent la plaine hongroise. Un peuple civilisé Les Allemands détestent les Turcos et pour cause, car ces vaillantes troupes, qui se sont couvertes de gloire à Wissembourg en 1870, ont enfoncé la garde prussienne lors de la bataille de la Marne. Les Boches, ce jour-là, ont complètement oublié le pas de parade pour adopter le pas de gymnastique beaucoup plus pratique quand on f.... le camp! Et voilà ce que les Allemands ne pardonnent pas aux soldats d'Afrique, et, pour s'en venger, la Wilhelmstrasse vient de publier une brochure contre les troupes de couleur, anglaises et françaises. Il paraît, d'après ce factum, quo les Turcos, spécialement, ont la fâcheuse habitude de _ couper la tête et les oreilles des morts prussiens et de les emporter comme trophées. Les Teutons trouvent cette coutume horrible, et nous devons reconnaître qu'il y a des- distractions d'ordre plus relevé, mais «e n'est cependant pas là ce qu'on peut appeler des atrocités. Du reste, les officiers français empêchent ces pratiques autant qu'ils le peuvent mais, aux dires des Allemands, n'y arrivent pas toujours. L'intendance surtout — les riz, pain, sel — doit voir de mauvais oeil le gaspillage de sel que cet acte ropréhensible doit fatalement entraîner ! Au demeurant en quoi la France est-elle coupable si l'un ou l'autre Turco, au mépris des règlements, ballade sur son dos à côté du singe (le sac) une tête de boche. Le tout doit au surplus composer un ensemble assez assorti. Les Belges n'appellent-ils pas leur gouverneur général provisoire, von Bis-singe? Alors.... Quant aux tirailleurs sénégalais, les Allemands — incapables de faire du mal à une mouche — leur reprochent de crever les yeux des blessés. Nous ne croyons pas à cette accusation, mais nous nous l'expliquons et voici pourquoi. Tout le monde sait que les corbeaux qui s'abattent sur les champs de bataille s'attaquent parfois aux yeux des blessés. Or, qu'y aurait-il d'étonnant à ce que les Poméraniens et Hanovriens qui, à Louvain, n'avaient vu aucun franc-tireur mais croyaient néanmoins mordicus à leur existence, qu'y aurait-il d'extraordinaire à ce que ces troupiers balourds aient pris la tête d'un corbeau pour une main do nègre. Avec les soldats teutons on peut s'attendre à tout. Quoiqu'il en soit, la Wilhelmstrasse reproche aux Alliés d'employer des troupes de couleur contre un peuple 'civilisé,! Celle-là est bien bonne par exemple! Les Allemands n'ont donc rien appris, et, dans leur infatuation, se figurent quo l'univers les considère encore comme an peuple civilisé. Un peuple civilisé! ce peuple qui s'est attaqué lâchement et férocement à une petite nation dont il n'avait eu qu'à se louer. LTn peuple civilisé! celui qui approuve le torpillage du ,,Lusitania" et s'en réjouit! Un peuple civilisé! celui qui envoie les Zeppelins bombarder des villes ouvertes et y massacrer des centaines de civils, pour la plupart des femmes et des enfants. Un peuple civilisé! celui qui emploie les gaz asphyxiants et les liquides enflammés. Ce ramassis de gens sans foi ni loi c'est tout ce que l'on veut, mais un peuple civilisé, jamais ! Du reste, est-ce que l'Allemagne, qui a partie liée avec les massacreurs d'Arménie, so fait faute de se servir do troupes noires dans ses colonies ; ces fameux contingents de couleur qui, dans chaque renco'ntro avec nos petits soldats congolais, sont régulièrement battus, et filent encore plus vite que les grands échassiers de la garde impériale sur la Marne. L'Allemagne, un peuple civilisé ! allons donc, laissez-nous rire!! -«a»— — [es Cafholinuss espagnols manifestent en faneur de la Belgique A l'occasion de l'anniversaire de l'incendie de la Bibliothèque de l'Université de Louvain un groupe d'intellectuels catholiques espagnols, sur l'initiative de Pedro Sangro Yros dt Olano, avocat madrilène, membre de l'instu-tut do réformes sociales, ont eu la délicate pensée d'envoyer au recteur de l'Université do Louvain un manifeste de sympathie et de solidarité. C'est une adresse émue signée par 38 notabilités appartenant à toutes les professions libérales ; clergé, ordres religieux, avocats, médecins, publicistes littérateurs, artistes, professeurs enseignement moyen, normal et universitaire, membres de commissions officielles, académiciens, membres de la noblesse et du monde parlementaire, notam ment deux députés aux cbrtès : Diaz Canaja et marquis de Pida-1. Les signataires, parlant en hommes libres, tiennent, disent-ils, à dénoncer l'attentat do Louvain avec d'autant plus d'énergie que le temps écoulé permet un' jugement plus serein et une mesure exacte des responsabilités. Us condamnent surtout dans cet incendie moins encore le dommage irréparable que ce qu'il contient d'outrages aux idées et aux sentiments les plus nobles de ['humanité. Dans cette corruption, ce forfait méritera éternellement l'exécration do tous :eux qui refusent d'admettre la prééminence 3e la force sur le droit; s'il devait rester impuni et irréparé, les sociétés modernes au lieu l'acheminer l'homme vers le progrès le feraient rétrograder vers la barbarie ancienne. Les signataires expriment en terminant la confiance que le jour de la réparation suivra bientôt pour l'université et poiir la Belgique, En Belgique. A BruxeUss. S'il est une classe particulièrement éprouvée par la guerre, c'est bien celle des employés de commerce. En temps ordinaire déjà, bon nombre d'entre eux, s'ils ne sont pas précisément dans la gêne, doivent cependant y regarder à deux fois avant de se payer un petit extra. Ils sont le plus souvent à la merci d'un patron bilieux et acariâtre, que le simple mot d'augmentation a le don de metttre hors de soi. Et, étant donné le taux dérisoire de leurs appointements, ils doivent rogner sur la nourriture pour avoir toujours un col et des manchettes propres et un costume un peu présentable. Si leur situation est déjà telle en période normale, que ne doit-elle pas être en temps de guerre? Certains patrons, du jour au lendemain, ont mis leur personnel sur le pavé en lui jetant une croûte de pain comme indemnité. D'autres ont conservé leurs employés, mais ne leur payent que demi-traitement, certains même pour un même nombre d'heures de travail. Les salaires diminués de 50 p. c. et les denrées augmentées de 100 p. c., il ne faut pas être grand clerc en mathématiques pour voir que le compte n'y est plus. Véritablement, la situation présente des employés de commerce, si nombreux en notre ville, est extrêmement difficile. Il faut absolument qu'on vienne en aide, non pas seulement à ceux qui sont membres d'une société privée et touchent de ce chef un secours, mais à tous les employés de commerce, sans distinction de parti et de classe. La Ligue de6 industriels et de6 commerçants, réunie à Bruxelles, a voté un ordre du jour qu'il est utile de reproduire : ,,La Ligue des industriels et des commerçants exprime le vceu que les industriels et les commerçants écartent les services extraordinaires que peuvent rendre et que sollicitent les employés salariés relevant et attachés à des services d'Etat, de province, de communes, de grandes banques et institutions similaires. Ces employés sont à l'abri de tous besoins, puisqu'ils touchent leurs appointements intégraux et plus tard une | pension. Il est injuste qu'ils fassent une concurrence déloyale aux employés de commerce qui forment une catégorie autrement intéressante et qui méritent la préférence à tous pointe de vue; d'abord parce qu'ils sont plus besogneux, n'ayant ni salaire fixe, au vrai sens du mot, ni pension de vieillesse ou de retraite." " Evidemment, les employés du gouvernement vont protester. * * * Après avoir découvert, à l'aide d'une pince monseigneur et de fausses clés, lo dossier relatif à la défense de notre neutralité par l'armée anglaise en cas d'une violation du territoire belge par l'Allemagne, les Allemands ont fait cent tentatives pour s'emparer des dossiers qu'avait possédés feu lo sénateur Sam Wiener, en qualité d'avocat de Léopold II et de la liste civile. Ces dossiers se trouvent actuellement déposes chez M. l'avocat Francis .Wiener, fils du défunt. Aux détails publiés, concernant les dossiers du feu Iloi, un correspondant du ,,New-York Herald" en ajoute d'assez curieux. M. Sam Wiener possédait également les dossiers relatifs au procès en revendication d'une pension alimentaire engagée contre le duc d'Orléans par sa femme, l'archiduchesse Marie-Dorothée d'Autriche. Le défunt, confident de Léopold II et avocat do la liste civile répétons-le, était également détenteur de maints papiers inédits concernant le mariage de l'archiduc Maximilien, empereur du Mexique et frère de François-Joseph, avec la princesse Charlotte, et touchant à certains démêlés entre les cours de Vienne et de Bruxelles à 1a. suite do la mort tragique de Maximilien à Quere-taro. C'est l'ensemble de ce butin qu'ont visé les Allemands en osant violer chez M. Francis Wiener lo secret professionnel de l'avocat. Dans les cercles officiels belges on se montre d'autant plus indigné do ce nouvel outrage au droit, qu'il est susceptible de léser, non seulement le fils et héritier de M. Sam Wiener, mais encore toutes les personnes dont il avait reçu les papiers en dépôt. * * * Nous avons annoncé le licenciement de la garde bourgeoise. Le 20 août, se fit cette petite opération. Les commandants des diverses sections s'étaient entendus pour suspendre le service actif de la garde, tout au moins momentanément, et ils avaient communiqué cette décision à leurs subordonnés dans un ordre du jour où ils , les remercient chaleureusement du zèle et du dévouement qu'ils • ont apportés dans l'exercice de leur tâche ingrate. La garde meurt, mais ne se rend pas. Elle refuse notamment de se rendre aux sollicitations de l'autorité allemande. Figurez-vous que Son Excellence le général von Bissing avait réclamé des autorités communales la liste des membres de cette milice bourgeoise. Est-ce dans le but de les affubler d'un uniforme, d'un casque à pointe, d'un collier de cuivre ou d'un brassard aux couleurs impériales? Peut-être bien. Car le service de la ..polizei" requiert un assez grand nombre d'hommes dont la présence serait bien utile en ce moment au front. Son Excellence n'aurait pas été fâchée, sans doute, de voir la garde bour-geoiee embrigadée dans les cadres de la police. Co beau calcul est déjoué. La garde bourgeoise est dissoute. Elle tire galamment sa révérence à M. le gouverneur k général, * * L'émotion provoquée par la venue d'un avioi allié au-dessus de la capitale n'est pas encor< calmée. On nous fait savoir quo l'audacieux aviateur a éparpillé sur la ville des journau: français, notamment ,,Excelsior" et.,,Le Ma tin". Sur chaque journal, il y avait un cache portant: „Compagnie d'aviation belgo — 2< Escadrille". Près de l'avenue de Tervueren, l'avion a jet un petit drapeau belge dont on s'est arrachi les morceaux. Le soir, on en vendait les mor ceaux aux enchères,, au profit d'oeuvres d< bienfaisance. A Anvers. Les artistes qui ont passé par le Théâtr< des Variétés et qui étaient redevables d< service militaire font tous leur devoir ave< un beau courage. Nous avons parlé déjà de M. Martin de Vloët, engagé volontaire à l'âge de 45 ans, chevalier de l'Ordre de Léopold, mort sujr l'Yser. M. Tapie, seconc régisseur du même théâtre, a trouvé égale ment une fin glorieuse aux avant-postes près d'Arras. MM. Cos6et et Colin son dans les tranchées, Rémy est cycliste dan, l'armée française, le fils du directeur Paul Jorge est infirmier à Reims, Henry' de Névry est interne à Iiarderwijk. Enfin, le célèbre Campagnola. le ténor aimé des Anversois, a réendossé la tunique de maréchal des logis. Il sert actuellement aux spahis. Enfin, le fils du directeur Adolphe Corin porte fièrement l'uniforme belge, * * * M. de Dorlodot communiquo au ,,XXe Siècle" la lettre suivante quo lui écrit d'Amérique le coureur cycliste belge Victor Linart, un enfant do Floreffe. Victor Linart a, durant toute la saison, fait triompher les couleurs belges dans les courses- derrière moteur, sur les pistes américaines; nos lecteurs, principalement nos lecteurs anversois, car c'est à Anvers quo Linart a gagné toutes 6es courses; qui, au milieu des malheurs de la guerre, n'ont pas perdu de vue les choses de la vie sportive, liront sans doute avec intérêt le récit do ses... campagnes. ,,...L'hiver dernier, j'ai fait quatre courses de six jours : New-York, Newark N. J., Buf-falo et Chicago; au début do la saison, en avril, j'ai participé à la course la plus importante, comme handicap, en Amérique, pour sprinter: lo ,,Shanley handicap", avec 62 partants. J'ai terminé troisième à uno longueur seulement; sans me vanter, c'est uno performance remarquable, car je ne suis pas ,,sprinter", mais ,,stayer" ; je me suis spécialisé dans les courses sur pistes à longues distances, avec entraîneurs. ,,Jc n'ai pas couru en mai, car le 9 j'ai fait une chute en m'entraînant derrière moteur à Newark, et j'ai dû rester huit jours au City Hospital, où j'avais été transporté sans connaissant avec deux côtes brisées, le ,,bridge" du nez casse et des écorchures sur tout le corps. La chute s'est produite par suite do l'éclatement de mon pneu avant à la sortie d'un virage; comme je' marchais à plus de S0 kilomètres à l'heure, tous mes efforts pour essayer do nie redresser furent vains; jo heurtai la balustrade pour venir retomber à l'intérieur de la piste après uno glissade sur la tête, lo dos, bref dans tous les sens, d'au moins 50 à 60 mètres. ,,A peino remis, et malgré les conseils du docteur, la poitrine entourée d'un corset, je commençai le 31 mai et, à ma grande surprise, je gagnai la course de 30 milles à Reverne Beaoli Mass. J'avais marché superbement, malgré que je fusse à court d'entrainement et souffrant plus ou moins. ,,Parmi les courses que j'ai gagnées en Amérique, il y a la course d'ouverture, lo 19 avril, à Rovere Beach (Boston). J'ai été félicité par M., le mayor Curtiss qui m'offrit un beau bouquet d';, American roses", comme il a dit. La seconde fois quo lo mayor Curtiss et les officiels de la ville de Revere assistaient à uno course, ce fut lors de la ,,Rouo d'Or" (Golden Wlieel), et encore une fois les applaudissements de la foule (12,000 personnes) et les félicitations du mayor allèrent au Belgo, et le mayor mo fit cadeau d'une médaille en or avec brillant: c'est le plus beau souvenir quo j'emporterai do l'Amérique. J'avais couvert 44 milles dans une heure, ce qui est remarquablement vite, si l'on pense que je courrais sur une piste de huit tours pour un mille, à peu près 200 mètres au tour. En Europe, nos pistes ont toutes' 4, 5 et 600 mètres et nous atteignons facilement le 100 à l'heure. ,,Jo détiens tous les records ici avec entraînement mécanique; jeudi dernier (19 août), à Philadelphie, j'ai couvert 50 milles en une heure 23 secondes 2/5. Record. ,,Nombreux sont les Belges et Français qui assistent à mes courses et inutile de vous dire quel accueil ils me font quand je passe le poteau en vainqueur. L'on jouo alors cetto vieille* „ Brabançonne" qui rappelle tant le pays. ,,Bref, j'ai gagné la plupart des courses ici; celles que j'ai perdues le furent souvent par accident, pannes do moteurs, crevaisons, etc..." Pour compléter les renseignements donnés par Linart dans sa lettre, «-joutons que notre compatriote s'est classé premier dans les courses suivantes : Le 19 avril, à Boston, 25 milles en 35 m. 10 sec. ; le 31 mai, à Boston, 10 milles en 14 m. 15, puis en 13 m. 57 ; le même jour, dans la soirée, 43 milles 200 yards, en une heure; le 9 juin, à Boston, 30 milles en 42 m. 17 > le 18 juin, à Boston, 43 milles 1200 yards en uno heure; le 26 juin, à Boston également, 25 milles en 33 m. 59 (record). Linart s'est adjugé un autre record à Boston, le 30 juin, dans la Roue d'Or, dont il est question dans la lettre : 44 milles en une heuro. Ses autres succès sont les suivants : lo 3 juillet, à Boston, 42 milles 1,200 yards une heure ; lo 6 juillet, à New-York, 20 milles en 29 m. J3 sec. ; le 14 juillet, à Boston, 25 milles en 34 m. 31 ; le 24, dans la môme ville, 40 milles en 53 rçi. 47, et le 27^ à New-York* 5Q milles en .1 14 inâ Ses deux dernières victoires datent du 11 août (à Boston, 25 milles en 34 m. 12), et du_ 19 (à Philadelphie, 50 milles en 1 h. 23, « qui est un record). L AuPays Waîîon. : Mme la baronne Marie de Villenfagne, do-• miciliée à Sorinnes, vient d'être condamnée à J si* cents marks d'amende ou à 120 jours de J prison. Son crime? Avoir écrit l'année der-, nière une lettre à von Bissing. Cette lettre l a été trouvée injurieuse. Elle contenait cette J phrase : ,,Memo que nous étions loin de penser que notre château était livré au pillage". 5 Or, cette phrase fut jugée calomnieuse pai les Boches. Eh effet, d'après le jugement rendu par ceux-ci (nous citons), ,,il résulte que le soupçon mentionné est dénué de tout fondement. Il a été établi que le château, la seule maison non détruite du village, a été épargné avec le plus grand soin!" Comme l'écrit ,,Le Courrier de la Meuse", cette explication est tout simplement renversante. * * * Les Allemands sont entourés de telles sympathies, notamment dans le bassin de Charlerod, qu'ils ont jugé prudent de mas-' ser 50.000 soldats aux environs de cette ' ville-, 5 * * * t À Nimy, les Allemands, voulant organiser leur campagne de mensonge dans la presse qui se trouve à leur solde et à leur dévotion, avaient projeté de faire circuler dans la commune de Nimy une liste à signer par les habitants pour affirmer que toutes les maisons incendiées et pillées dans le village en août dernier l'avaient été par les troupes belges et françaises. Dès qu'il eut vent de cette manoeuvre, le bourgrhestre fit afficher un avis défendant formellement à ses administrés de signer cette fausse déclaration. Les Boches ont fait procéder aussitôt à son arrestation. Nous ignorons la suite que les Allemands ont donné à l'affaire. A Roulers M. lo comte Limbourg-Stirum, ancien questeur de la Chambre des représentants, possède un superbe château à R-oobeeck, près de Rou-lers. Celui-ci n'a pas tardé à recevoir la visite d'un officier allemand, le baron von Hugel, attaché à la Kommandantur de Roulers. Ce gentilhomme aime la campagne. Iï décida donc que, le château ayant belle apparence, il l'habiterait. Mais on n'est pas en pays conquis pour no pas exécuter toutes ses volontés. 11 sembla dono au hobereau boche que ses armoiries devaient remplacer celles du comte Limbourg-Stirum. Ainsi fut fait. Première goujaterie qui va être suivie d'une série d'autres de plus en plus écoeurantes et - tellement répréhensiblee qu'on espère unanimement voir M. von Bissing sévir contre son impertinent subordonné. A peine installé d'ailleurs, celui-ci prit des airs do conquérant (la victoire était aisée!). Il décréta, par exemple, que l'habitation n'était pas installée à son goût et qu'il serait bon qu'on y apporta quelques changements essentiels. Un entrepreneur de la région fut convoqué, des plans dessinés, un devis dressé. Le baron von Hugel approuva. Les travaux devaient coûter la bagatelle de soixante mille francs! Tout ceci, bien entendu, à l'insu du propriétaire ! L*?s ouvrière se mirent au travail. Des murs tombèrent sous la pioche, on reconstruisit certaines parties do la bâtisse, les ameublements furent, en partie, renouvelés. A l'heure de la douloureuse, l'entrepreneur se présenta devant l'officier. — Et alors, cria celui-ci, suis-je donc le propriétaire de cet immeuble? Adressez-vous au comte Limbourg-Stirum. L'immeuble lui appartient; à lui do payer les frais. Mais le châtelain ne l'entendit pas de cette oreille. Il suffisait que le baron fut installé chez lui. Mais il n'avait, pour sa part, rien commandé. C'était donc la Kommandantur ou lo nommé von Hugel qui devaient acquitter la note. Co que l'entrepreneur vint dire aussitôt au Boche. Explosion de colère, hurlements, jurons. Von Hugel se rend chez le comte Limbourg-Stirum et le menace ainsi que madame la comtesse. On dit même dans, le pays qu'il les menaça de mort. Mais le gentilhomme belge ne se laissa pas émouvoir : il tint bon. Sur ces entrefaites, von Hugel crut devoir se venger. Il fit jeter dans l'étang do la propriété tous les livres de la bibliothèque du comte, une bibliothèque riche en livres rares. M. Limbourg-Stirum décida do mettre fin aux folies de son hôte indésirable et se plaignit à la kommandantur. L'affaire e est là. . Ajoutons — car ce fait donne la mesure de la kultur de certains officiers de l'armée allemande — que le baron allemand von Hugel fit transformer la chapelle du château en salle de bains et la sacristie en un petit endroit qu'il est inutile de désigner plus clairement. Co représentant de la ICivilisation pousse la délicatesse vraiment trop loin. Nous sommes curieux de voir la tournure que prendra l'affaire, une plainte formelle ayant été déposée. Les Catholiques IoIiIr Nous recevons la lettre ci-dessous : La Haye, le 25 septembre '15. Monsieur le Directeur, Nous lisons volontiers, plusieurs de mes amies et moi, votre honorable journal. Il nous rappelle les bonnes années que nous avons passées en Belgique, au Sacré-Coeur de Jette, près Bruxelles. Nous aimons beaucoup votre beau pays et nous avons vu avec peine que vous faites trop grand état de certaines appréciations pro-allemandes .sans importance aucune^ J1 ne suffit j>as aux femmes hollandaises que leurs hôtes belges soient ici dans les conditions maté-1 rielles voulues- Us doivent se .sentir entourés de oette atmosphère de chaude sympathie qui est la meilleure consolation de l'exil. C'est en acquit de ce grand devoir de l'hospitalité, que nous avons décidé dans notre dernière réunion hebdomadaire do vous écrire ce qui suit. L'immense majorité, la presque totalité des catholiques hollandais de bonne famille est certainement pro-belge. Ils sont toujours révoltés de l'invasion trois fois scandaleuse de la Belgique. Cette invasion a été faite au mépris de tout droit et de toute justice, par ceux-là mêmes qui avaient solennellement garanti votre neutralité, et cela avec une sauvagerie qu'on ne croyait plus possible. Encore, si après cela l'occupation avait été pacifique! Mais c'est uno oppression sans nom, uno exploitation éhon-tée. C'est la Belgique.brutalement piétinée et littéralement saignée à blanc. Comment des catholiques pourraient-ila pactiser avec ces barbares ? Serait-ce en haine de la France persécutrice? Mais la Belgique est-elle responsable de la France? Et la France elle-même est-elle tout entière responsable de l'aveugle sectarisme de ses maîtres d'un jour? Il y a plus. Nous ne sommes pas de ces simplistes, qui identifient toute l'Allemagne avec la Westphalie et le Rhin. Nous savons très bien que, ni religieusement, ni moralement, l'Allemagne ne vaut mieux que la France. Le magnifique travail des catholiques allemands ne nous ferme pas les yeux sur le travail parallèle de perversion auquel l'Allemagne protestante est en proie. La religiosité sincère ou hypocrite du kaiser ne nous en fait pas accroire. L'Allemagne, dans son ensemble, a Dieu aussi peu dans le coeur qu'elle l'a beaucoup à la bouche. Le kul-turkampf n'est qu'endormi. La main-mise de l'Etat sur l'église dure toujours. De quelle liberté les catholiques allemands jouissent-ils sur le terrain de l'enseignement? Et celui qui a l'enfant n'a-t-il pas l'avenir? Combien d'ordres religieux sont tolérés en Allemagne? Le recrutement de l'épiscopat, désormais libre en France, n'est-il pas soumis en Allemagne au bon plaisir impérial? Les catholiques hollandais ne so font aucune illusion sur cette situation précaire, croyez-le bien. . Mais quand il en serait autrement, nos voeux n'iraient pas pour oela à vos ennemis. La question n'est pas de savoir si la France a démérité de l'Ejglise, mais si l'Allemagne avait le droit d'attaquer la France. Nous tressaillons encore au souvenir de. l'émotion contagieuse avec laquelle Madame Malou, fille de votre éminent ministre, nous commentait le fameux passage de Bossuet : Dieu n'aime rien tant que la justice, et là où est la justice, là est Dieu. Dieu est donc avec la Belgique et la France. Le kaiser a beau vouloir le mettre de son côté, l'accaparer, comme on l'a très bien dit. Son odieux et fastidieux ,,Gott mit uns" ne saurait donner le change qu'aux malheureux abusés que sont les Allemands de tout ranjy et de toute profession. Une inconcevable hallucination emporte l'Allemagne tout entière. Comment Dieu pourrait-il être avec l'injustice? Le mot ,.Gott mit uns" dénote une démence fanatique ou une co.médie sacrilège. Dans les deux cas, Dieu se doit à lui-même et doit à ses fidèles de le démentir avec éclat. Aussi votre cause ne saurait-elle pas no pas triompher. Lorsqu.'éclata la guerre, je me trouvais à Bruxelles, chez Madame X., mon ancienne compagne du Sacré-Coeur. Comme je m'apitoyais sur\e sort incertain de la Belgique, sur la France surprise, humiliée, mutilée peut-être de rechef,Monsieur X. s'écria ave un regard étincelant et un accent inspiré quo je n'oublierai jamais: ,,Cela ne sera pas, parce qu'il y a un Dieu!" Et de fait ce serait à douter de l'existence de Dieu si l'iniquité allemande venait, a, prévaloir. Mais elle ne prévaudra pas I Notre grand ironiste Raemaekers a croqué à la fin de l'année dernière le pastiche le plus suggestif de l'Adoration des Mages d'un de nos primitifs. Devant un appentis où se trouve la Sainte Famille sont prosternés Guillaume II " et François-Joseph. Le sultan s'incline profondément. A celui qui est venu apporter .la paix au monde, ils offrent i le premier un immense obus, le second un canon, le troisième un cimeterre ensanglanté. Derrière eux sévissent le carnage et l'incendie. Mais le Divin Enfant se détourne avec horreur et se* cache, la tête couverte de ses petites mains, dans le sein de sa mère. Marie f rrme les yeux en rougissant, comme une vierge devant un spectacle inmonde, et Joseph lève les yeux au ciel et semble jeter de la main l'anathème aux trois sacrilèges. Non, Dieu ne sera pas avec l'Allemagne. J'ajoute un dernier mot. Ce sont des mères qui parlent. Comment ne compatiraient-elles pas aux larmes des mères belges ? Mais comment aussi ne feraient-elles pas un retour sur elles-mêmes? La Belgique, définitivement conquise, ce serait à bref délai l'annexion de la Hollande, de l'aveu de la diplomatie allemande elle-même. Ce serait nos enfants jetés à leur tour en proie au monstre du militarisme allemand. Dieu nous préserve d'une pareille calamité! Dieu sauve donc la Belgique ! J'ai l'honneur, Monsieur le Directeur, de vous offrir nos salutations les plus respectueusement dévouées.. J* ÇpOuise Maireska,

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