La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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15 september 1918
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s.n. 1918, 15 September. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/b27pn8zr86/
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LA GUERRE 1,504° jour «© guerre La bataille est toujours acharnée sur le iront Ouest, mais elle s'y est cette semaine Boursuivie quasi sur place. 11 ne laut ni s;en étonner ni en conclure à la fin de 1 offensive des Alliés. Bien au contraire, malgré l'effort qu'ils se sont imposé et les sacrifices qu'ils ont consentis, ceux-ci ne font pas mystère de leur intention de continuer les opérations jusqu'à ce qu'un résultat décisif soit atteint. i Leur tâche va devenir de plus en plus rude. Jusqu'ici en effet, le maréchal Foch ne s'est attaqué qu'à des positions occupées pendant 'quelques mois seulement, dans le bassin de la Somme et entre l'Aisne et la Marne, par les .'Allemands qui n'avaient donc guère eu le !temps de les fortifier. Maintenant, il a affaire aux fortes positions que l'adversaire occupait déjà au printemps de 1917. Sans doute, le front nui existait à cette époque a subi certaines modifications : les Allemands tiennent encore le secteur d'Armentières qu'ils ont conquis en avril dernier, tandis que les Anglais ont dépassé de quelques kilomètres les premières lignes fortes allemandes entre le sud de Lens et l'ouest de Cambrai. Entre 1 ouest de Cambrai et l'Oise, les Allemands ont aussi conservé devant leur ancien front un avant-ter-* raln assez étendu, et enfin, au sud du fameux : Chemin des Dames, ils se sont maintenus au nord-ouest de Reims, entre l'Aisne et la Vesle. En fait, sauf à l'est d'Arras, c'est donc à l'avantage des Allemands que le front de 1917 s'est modifié, et leur résistance n'en sera que ■plus opiniâtre. ; Pour percer entre la mer et la Champagne 'ou pour entamer d'une manière dangereuse pour l'adversaire le système de positions défensives auquel le maréchal von Hindenburg û donné son nom, les Alliés devront s'imposer ■un nouvel et beaucoup plus considérable ^effort. Sans doute, U n'est pas question de prétendre que les lignes allemandes constituent !un bloc intangible défiant les plus furieux assauts. Nous avons déjà dit, en tenant compte des événements militaires qui s'y sont succédé depuis mars dernier, que le temps était passé de la « défense rigide • sur le front Ouest. Cela est encore vrai, maintenant que la bataille se iretrouve engagée sur un front que les deux partis ont autrefois réussi à maintenir pendant un an à l'abri presque de toute atteinte. Grâce à une préparation de plus en plus minutieuse, à la mise en ligne de masses de plus en plus considérables d'hommes et de canons, grâce aussi à l'intervention d'innombrables tanks, arme puissante dont les Alliés ont tiré ;grand parti, l'assaillant est certain désormais de pouvoir pénétrer dans les lignes ennemies ;sur lesquelles 11 concentre son effort. Le cas échéant, une grande attaque des Alliés ne manquera pas, à notre avis, d'entamer 1 ui ou l'autre secteur de la « Siegfriedstellung » .qui constitue les premières lignes du système 'de défense Hindenburg. Toutefois, d'après les , ^indications de source informée publiées jus ! qu'ici à cet égard, ce système de défense es !très vaste et conçu de telle sorte que, dans L !cas d'une pénétration de l'adversaire, de; ; lignes successives permettent d'arrêter soi élan en attendant que les réserves, dont h I concentration est facilitée par un réseai fïerré extraordinairement développé, l'empô .'chent (le tirer parti de ses premiers et inévi ; tables succès. j Envisagée sous cet aspect, la lutte Que les i Alliés — à supposer que certaines déclarations d'allure officieuse et 'les affirmations de leurs ! [journaux traduisent leurs intentions réelles — îse disposent à poursuivre entre Nieuport et i Reims menace d'être encore autrement meurtrière et dévastatrice que celle qu'ils viennent l.ide soutenir durant deux mois. Il est vraisem-i blable qu'ils ne s'y engageront pas à très brei ; délai. Théâtre depuis deux ans d'effroyables j batailles, le bassin de la Somme, réoccupê ipour la seconde fois par les Anglais et les • Français, n'est plus qu'un vaste désert où le (.cantonnement et le ravitaillement des troupes test extrêmement difficile à organiser : malgré ('les masses d'hommes dont ils disposent, les i'Alliés se trouvent à cet égard en présence .d'une tâche ardue. Il leur faut en outre regrouper leurs forces et réorganiser leurs ser-j vices auxiliaires. Tout cela demande du temps, ; et il ne faut pas s'attendre à voir les troupes 'de l'Entente donner à nouveau du jour au 'lendemain leur pleine mesure sur le théâtre 'actuel des grands combats. i *** i La forte action que les Américains ont entreprise le 12 sur la Meuse et qui a, comme nous l'avons exposé hier, amené l'évacuation ; par les Allemands de leur position saillante du ! secteur de Saint-Mihiel, montre qu'il faul • compter avec la possibilité de voir les hostilités s'amorcer sur d'autres sections du fronl •'Ouest, dont les Allemands disent qu'il est de-'puis ces derniers jours soumis «à la plus i haute tension ». j Dans le cas présent toutefois, il semble bien [qu'il s'agit d'une opération purement locale. Le saillant de Saint-Mihiel, le plus démesuré '.'dont on ait jamais constaté la présence sui l'aucun front, était visiblement à la merci de ! la première attaque résolue: les Allemands ne ,s'y sont assurément maintenus que parce que [depuis deux ans et demi... on les y laissail J tranquilles. Mais, depuis quinze jours déjà, ils • s'attendaient à être attaqués et ils avaient [commencé à évacuer cette position dangereuse. L'assaut des Américains, qui n'avaienl ;pas pu ne pas s'en apercevoir, est venu troubler la dernière phase de cette opération difficile, mais il n'a pu empêcher les Allemands de s'établir fermement entre Fresnes-en-Woevre et Pont-à-Mousson, sur une nouvelle ligne qui rectifie fort avantageusement leui iront : elle ne mesure "plus que 18 kilo mètres, alors qu'elle en mesurait 38 lorsqu'elle faisait crochet par Saint-Mihiel. Elle leur fournit donc une base solide pour résister opinià-,trement à de nouvelles attaques éventuelles. LES OFÉRMIOHS H l/DUÊST OPINIONS DE LA PRESSE Londres, 13 septembre : Du général Maurice, dans le Daily Chro-nicle : —■ Je ne voudrais nullement provoque! l'impression que les armées allemandes son; à la veille de s'effondrer au front de l'Ouest II m'a été, donné de voir un grand nombre de prisonniers qui venaient de tomber entre nos mains, et je dois avouer que leur état physique ne laissait rien à désirer, qu'à tout point de vue la moyenne ne le cédait en rien (à nos propres gens. Ils réapparaissaient bien .nourris, et leurs bottes, leurs uniformes et leur équipement étaient très soignés. L'ennemi n'a pas encore incorporé sa classe de ,1920, et lorsqu'elle fera son apparition au .front, elle sera mieux instruite que nos propres gars l'ont été cette année. La carte militaire plaide encore toujours en faveur de l'ad iversaire. Les troupes anglaises et françaises ont une rude armée derrière elles, tandis que les effectifs américains sont encore loin d'être en forme. L'ennemi est toujours redoutable, et nous ne possédons pas encore la supériorité des forces nécessaires pour le réduire ù merci. Le plus fort atout dans le jeu de l'adversaire est qu'en ce qui concerne la défense, ii est à même de se retirer sur un front qui se rétrécit toujours davantage. S'il se retire sui la ligne Hindenburg, il fera l'économie d'une quarantaine de divisions, qui seront .d'une grande importance pour lui. Par conséquent, il convient de montrer de la patience et de la mesure dans nos espérances, car il est très probable que l'ennemi ne se retirera pas plus vite qu'il n'y sera forcé. Et notre supériorité est encore loin en ce moment d'être écrasante. » **» Londres, 14 septembre; Du Daily Mail : — Ceux qui affirment que l'ennemi est découragé par sa retraite disent le contraire de la vérité. Comparativement aux résultats que nous avons obtenus jusqu'ici, nos pertes sont lourdes. Les spécialistes ne prévoient ni un écroulement de l'ennemi, ni une percée de ses lignes. » *** Berne, 14 septembre : De M. Stegemann dans le Bund: — Si le général Foch cherche une décision, il devra forcément attaquer de nouveau au risque d'aller au devant d'une crise dangereuse pour l'Entente si son offensive échouait. En ce moment, la situation d'ensemble donne l'impression que les Allemands commencent à se fixer et qu'ils disposent aussi d'une réserve stratégique dont les manœuvres sont subordonnées à la question des effectifs et à l'aspect de la situation générale. Quant aux Alliés, tout dépend du point de savoir si le généralissime Foch se laissera guider par des considérations purement stratégiques ou s'il se laissera influencer par des questions d'ordre politique. Dans le premier cas, le généralissime de l'En- | tente tiendra le gros de ses forces dans le : secteur où il cherche la décision; dans le ! second, il faut s'attendre à des opérations excentriques de courte durée sur le flanc des Vosges. » Les événements de Russie Amsterdam, 13 septembre: D'après des informations parvenues viâ Hel-singfors à Copenhague, les contre-révolutionnaires seraient maîtres de Pétrograd. *** Berlin, .13 septembre: On mande de Moscou au bureau berlinois de l'Agence Télégraphique russe, contrôlée par le gouvernement des Soviets: — Le 12 septembre, à 3 heures de l'après-midi, nos troupes ont reconquis Sim-birsk. Notre cavalerie a poursuivi, l'épée dans les reins, l'ennemi qui s'enfuit en débandade; à la soirée, nos troupes avaient dépassé Simbirsk de vingt-cinq kilomètres. Nos aviateurs bomoardent l'ennemi qui bat en retraite, mais ils font l'impossible pour ne pas toucher les habitants. *** Washington* 12 septembre: On signale officiellement, sans en indiquer les effectifs, l'arrivée de troupes américaines à Arkhaingel. **# Pétrograd, 13 septembre: 1 On mande de Moscou à l'Agence Télé-' graphique de Pétrograd: — Le docteur Obuch, qui soigne M. Lénine, a déclaré que son malade était pres- [ que rétabli. M. Lénine sera sur pied d'ici » peu de jours.» ; *** . Kief, 14 septembre : É Un radiotélégramme lancé par le gouver-" nem-ent maximaliste au Soviet de Tasch-! kent a été intercepté à Kief. Il en résulte que la loi militaire élaborée par M. Trotzkl est plus rigoureuse que celle en vigueur dans les Etats bourgeois qualifiés de militaristes. La nouvelle loi militaire, qui prescrit l'enrôlement de tous les hommes sans exception, serait publiée le 14 octobre.*** Stockholm, 13 septembre : Le Bureau de correspondance oukrainien apprend de Kharkof que le général Broussilof a été fusillé à Moscou, à proximité de la prison de Tagansk. Stockholm, 13 septembre ï D'après une nouvelle de Pétrograd, Maxime Gorki se serait affilié au parti bolcheviste. Le commissariat pour l'éducation du peuple a conclu avec lui une convention en vertu de laquelle il accepte la direction de la section de littérature. D'après une déclaration de Gorki, c'est l'attentat contre M. Lénine qui l'aurait gagné à la cause maximaliste. *** Helsingfors, 13 septembre : La Pravda du 7 septembre annonce que le commissariat pour l'éducation du peuple fait des efforts énergiques en vue de la réouverture des écoles. Tous les instituteurs ont été invités à reprendre immédiatement le travail. Stockholm, 14 septembre : M. Chichérine, commissaire des affaires étrangères, a télégraphié de Moscou au Comité à Stockholm des socialistes de Zimmerwald pour démentir officiellement toutes lés informations relatives aux prétendues cruautés commises par les bolchevistes et qui ne sont que d'impudents mensonges des puissances de l'Entente. Les maximalistes n'ont ni exécuté des innocents ni persécuté des étrangers. D'autre part, il ne se confirme pas que la tsarine et ses filles aient été mises à mort, comme le prétendait une information de source anglaise.**» Moscou, 13 septembre : Un ordre du jour du commandant des troupes des Soviets signale la campagne effrénée menée au front par le clergé russe contre le gouvernement bolcheviste. Le clergé des villes et des villages que les bolchevistes sont momentanément forcés d'évacuer sous la pression de la Garde Blanche et des bandes anglo-françaises offre à l'ennemi le pain et le sel. Cette attitude étant nettement contre-révolutionnaire, le commandant ordonne aux commissions extraordinaires du front d'y mettre bon ordre an plus tôt. En cas de récidive et quel que soit le rang occupé par l'inculpé, il ne faut pas hésiter à passer par les armes quiconque prendra position, par des actes ou des paroles, contre le gouvernement des Soviets. **« Moscou, 13 septembre : La Commission extraordinaire des territoires de l'Ouest a découvert une conspiration contre-révolutionnaire à Smolensk. La plupart des affidés, qui ont à leur tête le dictateur militaire général Dorman, ont été arrêtés ainsi que les Cadets occupant des situations en vue. Les noms du général Souwarof et du professeur Kusmin-Karawaef ont été ajoutés à la liste des otages qui seront fusillés en cas de nouvel attentat contre les autorités bolchevistes.*** Berlin, 13 septembre : Le représentant diplomatique de la Russie à Berlin, M. Joffe, a dit à un journaliste à propos de la conspiration de Lockhart et consorts : — La Commission d'enquête est en possession de documents irréfutables et irrécusables qui seront prochainement publiés et qui démontrent que les diplomates anglais et français ont abusé avec un sans-gêne extrême du privilège de l'exterritorialité. Ils ont méconnu si ouvertement les coutumes internationales que le gouvernement avait le droit incontestable de les mettre en état d'arrestation, de ne tenir aucun compte de leurs privilèges et de les traiter comme des criminels de droit commun. Cependant, il y a renoncé. S'il a placé M.Lockhart, plus particulièrement compromis, ■ sous la surveillance d'une garde en armes, c'est surtout en vue de le protéger contre la fu£§ur populaire. _ Tout au contraire, le représentant diplomatique de la Russie à Londres, M. Litvinof, bien qu'il ait droit aux mêmes égards et au même traitement que M. Lockhart, est incarcéré. Lorsque le général anglais Pool, qui commande à la côte de Mourmane, apprit que deux officiers anglais avaient été condamnés à être fusillés •— condamnation qui, si elle avait été prononcée, ne l'eût été que pour motifs graves — il a immédiatement menacé de fusiller tous les commissaires russes qu'il détient comme otages : ce n'est d'ailleurs que grâce à cette menace que nous avons su que les Anglais détenaient des citoyens russes j comme otages. Donc, d'une part, les Anglais contestent à la Russie le droit de se considérer comme étant en état de guerre avec eux, et par suite d'in- ' terner leurs ressortissants, et d'autre part ils s'octroient le droit d'interner des citoyens russes et même d'incarcérer des diplomates russes. Mieux encore, ils s'arrogent le droit de déchaîner effectivement la guerre contre le peuple russe en employant des méthodes barbares et surannées, tout au plus capables de se justifier dans une guerre contre des sauvages. » *** Moscou, 12 septembre : Un décret du- commissaire du peuple terdit aux chômeurs inscrits aux Bourses de travail de refuser un travail auquel ils sont aptes. — Négociations de paix Kief, 13 septembre : On mande de source autorisée au Golos Klewa : — Les négociations de paix entre la Russie et l'Ouliraine ont démontré qu'il était parfaitement possible de résoudre toutes les questions en suspens. Le mode de conciliation entre les deux partis a déjà été trouvé. En réunion plénière, les délégués constateront si toutes les difficultés sont définitivement aplanies. e . JLa guerre navale Amsterdam, 12 septembre : Les journaux annoncent que le vapeur anglais Ora a coulé à la suite d'une collision avec un vapeur français. m* m Amsterdam, 12 septembre : Pendant le mois d'août, 134 mines ont échoué à la côte néerlandaise, dont 115 d'origine anglaise, 13 d'origine allemande et 6 d'origine inconnue. «** Zurich, 13 septembre : L'agent du Conseil intersyndical de Beme a réussi à affréter pour le Syndicat d'importation suisse 28 navires Jaugeant ensemble 105,000 tonnes brut. •*» Stockholm, 13 septembre : Le journal « Allehanda » apprend de source sûre que l'Angleterre n'autorise pas la Suède à importer les charbons des mines suédoises du Spitzhergen. La Suède ne peut envoyer que 400 tonnes à Gottenhurg. Le reste doit aller en Norvège. Stockholm, 14 septembre : M.. Archibald Hurd ayant proposé dans un. journal anglais de fermer la mer du Nord, sans souci des inconvénients qua cette f ermeture entraînerait pour les petites nations riveraines, le « Stockholms Tidnin-gen» écrit : — Non content de nous avoir contraints par la force à accepter les miettes, d'ailleurs payées fort cher, qui soi-disant devaient nous préserver de la- famine et de la mort, O-i nous menace aujourd'hui de nous priver de toute liberté en bloquant complètement la mer. Nous avons souscrit à bien des exigences, mais nous ne croyons pas que le gouvernement anglais puisse descendre si bas.» Londres, 12 septembre: Le «Daily Telegraph» reproduit les déclarations suivantes de M. Norman Hill, armateur de Liverpool, relatives à la proposition faite par M. Havelock Wilson de boycotter l'Allemagne pendant cinq ans : — Je doute très fort qu'il soit possible de réaliser le projet de M. Wilson et je doute plus encore de la sagesse de ce projet. Le fait que pendant les cinq prochaines années aucun navire anglais ne ferait escale dans un port allemand constituerait peut-être un désagrément pour le commerce transocéanique allemand, mais cela ne le détruirait certainement pas. Nous avons affecté une très grande partie de notre flotte marchande aitix services do la guerre .Pendant ce temps-là, les neutres et les Etats-Unis ont consacré tous leurs efforts à l'accroissement de leur flotte commerciale et il est évident qu'après la conclusion de la paix ils continueront à agir dans le même sens. Allons-nous rester les bras croisés à regarder le grand commerce transocéanique du centre de l'Europe passer dans d'autres mains? A supposer même que tous les pay3 du monde s'accordent à ne plus envoyer leurs navires dans les ports allemands, -il sera impossible de détruire le commerce transocéanique du centre de l'Europe tant que les porte de Rotterdam, d'Anvers et de Gênes resteront ouverts. Quant à refuser de faire escale à Anvers, nous ne ruinerions en le décidant que la Belgique. Je ne crois pas qu'il existe pour nous aucun moyen d'exclure des marchés transocéaniques l'influence qu'y exercent les populations du centre de l'Europe, tant comme producteurs que comme consommateurs, et j'estime que si cela était possible, la suppression de leurs produits sur ces marchés influencerait défavorablement le monde entier. Une politique dont le résultat serait de forcer l'Allemagne à s'appuyer sur les neutres et à déployer des efforts énormes pour développer 6a flotte marchande, nous ferait du tort à nous, mais pas à l'Allemagne.» EN AMÉRIQUE Washington, 13 septembre: On annonce officiellement que l'inscription des recrues âgées de 19 et de 20 ans, ainsi que de celles âgées de 32 à 36 ans, a eu lieu le 12. New-Yôrk, 12 septembre ! Le nouvel emprunt américain 4, p. c. de 6 milliards de dollars sera émis le 28 septembre. Le délai fixé pour la souscription sera de trois semaines au lieu da quatre comme pour l'emprunt précédent. EN ITAL5E Londres, 12 septembre : On mande de Rome au « Daily News »1 — On croit inévitable une modification du personnel ministériel avant la réunion da Parlement, fixée à la fin du présent mois. Ce n'est un mystère pour personne que MM. Bissolati et Vereneni, les deux membres socialistes du cahinet, sont décidés à donner leur démission si M. So-nino ne modifie pas sa politique à. l'égard des jougho-slaves, et que même si celui-ci y consentait, cela ne les empêcherait pas de persister dans leur volonté de se retirer. Leur départ entraînerait encore d'autres remaniements de la composition du roinis- -lùie* COMMUNIQUÉS OFFICIELS & Communiqués des Puissances Centrales Berlin, 14 septembre. —- Officiel de ce midi : * Théâtre de la guerre à l'Ouest. q Armées du feld-maréchal prince héritier d Rupprecht de Bavière et du général-colonel von Boehn : r En exécutant une opération au nord-ouest è de Bixschoote, ainsi qu'en repoussant une "v attaque partielle ennemie, nous avons lait des c prisonniers. Dans le secteur du canal, nos i attaques et celles de l'ennemi ont amené de violents combats près de Mœuvres et d'Havrin- 1 court. Nous avons repoussé des attaques par- 6 tielles dirigées par l'ennemi contre Gouzeau- 1 court, au nord de Vermand et de part et < d'autre de la route de Ham à Saint-Quentin. j Armées du prince héritier allemand : i Les attaques prononcées pçir l'ennemi l'après-midi entre l'Ailette et l'Aisne, après i une forte préparation d'artillerie, ont échoué devant nos lignes. Des régiments de la Prusse orientale ont repoussé le soir de nouvelles attaques. Activité de l'artillerie entre l'Aisne et la Vesle. i Armées du général von Gallwitz: Au sud d'Ornes et à la route conduisant de ! Verdun à Etain, nous avons repoussé les attaques de l'ennemi. Sur le front de bataille entre les côtes de Lorraine et la Moselle, les opéra-[ tions ont été modérées dans la journée. L'ennemi n'a pas continué hier ses attaques. A l'est de Combres et au nord-ouest de Thiau- j court, il a tâté nos nouvelles lignes. Combats j locaux à l'est de Thiaucourt. « *** Berlin, 13 septembre. — Officiel du soir : Journée calme sur les fronts de bataille. Entre la Meuse et la Moselle, l'ennemi n'a pas renouvelé jusqu'ici ses attaques. Berlin, 14 septembre. — Officiel : Dans la zone barrée autour de l'Angleterre, nos sous-marins ont encore coulé 9,000 tonnes brut. Vienne, 13 septembre, — Officiel de oe midi : Théâtre de la guerre en Italie. J Au sud de Noventa, des troupes de re- j connaissance italiennes ont tenté de pas- j ser sur la rive orientale de la Piave; elles , ont été repotissées. Par ailleurs, duels d'ax- } tilleriô fréquents. , Théâtre de la guerre à l'Ouest. Dans le secteur de Saint-Mihiel, au sud de la hauteur de Combres, des régiments austro - hongrois, contenant vigoureusement l'ennemi, ont assuré la retraite mé- i thodique des troupes allemandes. Théâtre de la guerre en Albanie< La situation n'a pas changé. Le chef d'escadrille Groslovie a descendu « hier trois avions ennemis au-dessus de Du-razzû.Vienne, 14 septembre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre en Italie.-A l'est de la Brenta et sur le monte Sola-role, nous ayons repoussé des attaques ennemies. Sur la Piave, près de San Dona, les Italiens ont tenté de franchir le fleuve; leur opération a échoué. , Théâtre de la guerre à l'Ouest. Pas d'opération importante à signaler auprès des troupes impériales et royales. Théâtre de la guerre en Albanie. Au nord de Kojani, nos troupes ont arraché à l'ennemi plusieurs fermes opiniâtrement défendues. Elles ont repoussé, dans les positions conquises, de fortes contre-attaques appuyées par des automobiles blindées; les Italiens ont reflué en débandade. Dans. la région montagneuse du Tonar, nous avons élargi nos récents gains territoriaux. *** Sofia, 11 septembre. —- Officiel : Sur le front en Macédoine, à l'ouest du lac d'Ochrida et à l'est de la Czerna, notre feu a dispersé de forts détachements d'assaut ennemis. Au sud du village de Grades-nitza, nos détachements d'attaque ont pénétré dans les positions ennemies et en ont ramené du matériel dé guerre. A l'ouest du Dobropolje et sur le Vardar, la canonnade a été plus violente de part et d'autre par intermittences. Au sud de Gewgeli, nos détachements d'attaque oni pénétré dans les tranchées ennemies et ont fait des prisonniers anglais. A l'est de Doiran, une de nos batteries a incendié un grand dépôt de munitions ennemi Berlin, 13 septembre. — Officieux : Le 12 septembre, les Anglais ont renouvelé leurs efforts pour percer notre front dans la direction de Cambrai. Dès 6 h. 30 du matin, ils ont mis en ligne, en vue d'une attaque d'ensemble, de fortes masses de troupes. Le feu destructeur de l'artillerie allemande a dispersé l'assaut anglais prononcé en attaques isolées. Les Anglais n'en ont pas moins continué leurs efforts. Leurs vagues d'assaut se sont heurtées au feu de nos fusils et de nos mitrailleuses, tandis que notre artillerie intervenait dô son côté et avec efficacité dans le combat. Le sous-officier Halbreiter, du l0f régiment d'artillerie de campagne de la garde', s'est particulièrement distingué en accueillant de très près, par un feu rapide et efficace, les Anglais qui se lançaient en avant. Au sua de la routç de Bapaume à Cambrai, des corps à oorps acharnés se sont livrés à certains ençiroits, Nos troupes ont évacué le vijlage d'Havrincourt et se sont fixées dans les tranchées anglaises qui contournent le village à l'ouest et au nord. .Les Anglais ont cherché à provoquer une percée, du front en mettant en ligne un grand nombre de canons de combat postés à courte distance en avant des positions allemandes, mais une batterie dé mortiers du régiment n* 17 de l'artillerie à pied; commandée par le capitaine Rielke, a démoli les canons anglais les uns après les autres. Malgré le vent et la pluie, les Anglais ont continué leurs attaques jusqu'au soir, sans gagner du terrain. Une forte attaque franco-américaine s'est déclenchée en Lorraine contre l'angle qui faisait saillie ù Saint-Mihiel. Nous nous attendions à cette attaque, et depuis quelques jours déjà Tévacuatlon de ce saillant de notre front fortement menacé se poursuivait. Les Allemands se trouvent maintenant dans des positions depuis longtemps préparées sur la corde de l'arc. Communiqués des armées alliéss Paris, 13 septembre — Officiel de 3 heures : A l'ouest de Saint-Quentin, nous avons occupé le village de Savy. En Champagne, un coup de main ennemi a été repoussé dans la région de Mesnil-les-Hurlus. Dans la région de Verdun, plusieurs Coups de main no.us ont permis de taire des prisonniers. L'attaque des Américains dans la région de S^int-Mlhlel continue avec succès, **» Paris, 13 septembre. — Officiel de U heures: Au cours de la journée, nous avons progressé entre Savy et la route de Saint-Quentin h Ham. Au sud de l'Ailette, nous avons élargi nos positions au nord de Nanteuil-la-Fosse. Deux contre-attaques ennemies ont été repoussées dans la région de Laffaux et de la ferme MoiSy. . . - Londres, 13 septembre. — Officiel: Nos troupes ont conquis hier le bais .'Holnon et expulsé l'ennemi des positions ù il tenait encore. Plus au noni, nous vous avancé notre ligne à l'eet du village e Jaucourt, que nous occupons. Dans la soirée, d'importantes forces en-emies, appuyées par oes aviateurs volant , faible haïuteur, ont attaqué inoa ûou-ellea positions près d'Havrincourt; elles nt été repoussées et ont subi de fortes lertes. Vis-ù-vis de Mœuvres, nous avons vio-smment bombardé l'infanterie ennemie qui e préparait à l'attaquô; en conséquence, 'opération projetée a échoué et les quelles soldats allemands qui ont atteint lotre position ont été tués où faite prison-iers.Nos troupes ont progressé la; nuit à 'ouest d'Auchy-lezLa Bassée, *** Rome, 13 septembre. — Officiel : Tout le long du front, duels d'artillerie tfio-.érés. Dans la vallée de Daone iChiese), un de :0s détachements a pénétré dans la position :nnemie de Pramagiore; après un combat tcharné, nos soldats ont exterminé ou fait pri-onniers les hommes composant le peloton qui 'occupait. Dans la vallée de Lagarina, au lord du Grappa et sur la rivo gauche du cours noyen de la Piave, nos patrouilles ont exé-uté des coups de main, infligé des pertes à 'ennemi, endommagé des ouvrages de dé-ense et fait 20 prisonniers. Une troupe d'as-aut ennemie, qui tentait d'approcher de nos lgnes sur le monte Assolone, a été immédia-ement contre-attaquée ; elle a été forcée de se etirer, laissant plusieurs prisonniers entre ios mains. DEPECHES DIVERSES Berlin, 13 septembre: On mande d'Amsterdam : L'Agence Reuter publie le texte du long iiscours prononcé par M. Lloyd G-eorge à Manchester ; il constitue une reproduction «acte des discours prononcés antérieure-nent par le premier ministre, sauf que son on est encore plus arrogant. M. Lloyd 3eorge ne veut rien entendre d'un compro nis. « Nous nous battrons, a-t-il dit, jua-lu'à ce que nous ayons imposé notre vo-onté. ti *** Vienne, 13 septembre : On mande de Copenhague à la corres-jondance « Rundschau » : — Des informations de Londres, dont il ist impossible de vérifier l'exactitude, ara) roncent que lord Lansdowne va tenter à :>ref délai une nouvelle et énergique action in faveur de la paix. Le «Daily Mail» prétend que M. Lloyd 3eorge s'est entretenu avant-hier avec lord Lansdowne au sujet des déclarations que îelui-ci a l'intention de faire incessamment tu sujet de la nouvelle orientation de la si- .uation internationale. **» Londres, 14 septembre : Du Daily Chronicle : — En vue des élections pour la Chambre lés Communes, un nouveau parti s'est constitué sous les auspices de lord Lansdowne ; il iélend un programme pacifiste. Ce pro-jramme, exposé dimanche à une réunion :enue à Glasgow, prévoit une paix par compromis, le désarmement et la renonciation à :oute guerre économique. » *** Londres, 12 septembre : Le général anglais E. W. Cox, qui n'était Igé que de 35 ans, est mort en prenant un bain. •** Beme, 13 septembre : Le l°r septembre, les stocks de charbon âes compagnies anglaises de chemins de fer n'atteignaient au total que 900,000 tonnes, contre 1,800,000 tonnes le 1er septembre de l'année dernière. Il a été interdit de chauffer les salles d'attente, sauf celles des gares de croisement. «*• Berne, 13 septembre : Les journaux suisses apprennent que l'étal ae santé général au port de guerre de Toulon ièvient de plus en plus mauvais par suite de la grippe espagnole qui y règne à l'état d'épidémie. Cette situation a déterminé les autorités de la marine à arrêter l'inscription d{ volontaires pour la flotte, **• Genève, 13 septembre ^ Il résulte des statistiques publiées par le département français des finances que les droits d'entrée, les impôts directs et les régies ont rapporté pendant le mois d'août une somme de 183,805,000 francs. Cette somme es! de 75 millions de francs inférieure aux prévisions. Elle est également inférieure de 19 millions 246,000 francs au produit des taxes pendant le mois d'août 1917. *** Paris, 14 septembre : De l'Humanité : — Au Congrès socialiste- Interallié qui çoro mencera ses travaux à Londres le 17 septembre, les socialistes français déposeront une motion demandant que les puissances belligé' rantes se fassent mutuellement connaître leurs conditions de paix cette année encore par l'intermédiaire d'un Etat neutre. Ils insisteront pour que le Congrès se rallie à leur propo sition. » Paris, 13 septembre : Le «Temps» annonce <iue des représentants du groupe radical socialiste de la Chambre feront partie de la commission chargée d'examiner la question de savoir s'il y a lieu d'enlever à M. Malvy son mandat de député. Les délégués du groupe radical sont les anciens ministres Vincent el Dalziel. Parmi les délégués socialistes 6e trouvent MM. Albert Thomas, Sembat, Va-rennes et Renaudel, et parmi les socialistes républicains, MM. Viviani et Painlevé. Lee trois groupes ont chargé leurs délégués de voter contre le retrait du mandat, Des qua-rante-quatre mémbres de la commission^ vingt-trois voteront donc contre le refus de maintenir M. Malvy dans ses droits politiques.Berlin 13 septembre : Le prince Abdul Rahim, chef de la mission extraordinaire ottomane chargée de not'.Ber à la cour allemande l'accession au trône du sultan Mahmed IV, est arrivé ici en compagnie du grand vizir Tewfik Pacha, du général Zekki' Pacha et du gendre de S. M. le Sultan, Ismaïl Hakki. Il a été reçu au grand quartier général par l'Empereur, à qui il a remis une lettre autographe du Sultan. *** Berlin, 17 septembre : — Les délégués des partiâ de la majorité parlementaire se sont de nouveau reunis hier après-midi ; ils ont délibéré jusqu'au soir et continueront à discuter jeudi. **» Berlin, 14 septembre : Le <■■ Berliner ïngeblatt » annonce que le parti des socialistes indépendants, réuni le 11 et le 12 septembre, a décidé à l'unanimité de charger son bureau de demander La. crxn.vcwo.H.çviv inûJru$xli.o.tA. <*iï . Chronique Bruxelloise1 ] Je me souviens d'une conversation lointain* j où Mme Sarah Bernhardt exprimait son avi< dité de la vie par ces mots : « Comment fairf pour être encore ici dans cent ans? » Ce cri sublime devait être répété par elle trente ani plus tard dans la Belle au Bois dormant. Elle y mit cette fois une passion exaspérée pai l'âge et la volonté de dominer le temps. Tous ceux qui ont de l'imagination se son* répété bien des fois mentalement, sous un« forme quelconque, le vœu de la grande Sarahj Et aujourd'hui, plus que jamais, tous ceux qui réfléchissent sont curieux de l'avenir. Qb sait bien qu'une bataille, pour si grande ei si longue soit-elle, ne met pas la vie du gl,ob« en péril et que <Tun monde sort toujours un autre monde. Comment faire pour être encora Ici au jour des moissons et des vendanges ? L'Histoire nous enseigne que les guerres i sont suivies d'un nouveau développement de la civilisation d'une grandeur proportionnelle au choc. Parfois, c'est le transfert de la suprématie matérielle et morale des nations détentrices à d'autres nations dont le tour est venu de donner à l'univers tout leur génie. La civilisation est un flambeau toujours plus embrasé et que contemplent des yeux toujours plus nombreux. Mais verrons-nous jamais, nous, cette Europe magnifique, cette Europe nouvelle encore enfermée dans les voiles du temps, cette Europe grandie qui succédera à la nôtre comme les capitales d'aujourd'hui ont pris la place des camps et bourgades disséminés dans les forêts et les marécags de l'Europe d'autrefois ? Pourquoi pas? Nous disposons de forces éternelles. Le corps est un composé vivant qui est baigné dans le flux et le reflux de la nature, et cellé-ci, qui emporte d'un côté le temps et de l'autre le ramène, fait ainsi théoriquement l'homme immortel. De quoi donc meurt-il ? L'outil dont je me sers pour écrire ces pensées n'est que matière inerte et se consume; "v mais Mirabeau pouvait dire : « Si ma main avait été de bronze, elle serait usée tant elle a écrit. » Une statue de saint Pierre, à Rome, illustre cette parole superbe. Le pied de bronze de l'apôtre est déformé par la perte de deux centimètres au moins de métal qui ont dis. paru sous les baisers processionnaires, en quelques siècles. A l'exemple du bronze, le cœur, les membres, les sens, le cerveau, se consument, eux aussi, au contact des événements qui enflamment et embellissent la vie; mais, comme le Phénix, eux renaissent. Un généreux miracle de la physiologie renouvelle nos membres, nos muscles, nos forces et nos pensées. Celui qui est attentif peut indéfiniment rai jeunir et régénérer ses organes. Il n'a besoin pour cela de cure, ni d'eau de Jouvence, ni d'inoculation de liquides physiologiques, ni de lavage du sang multipliant lès globules < 'rouges. Le secret de la perpétuelle jeunesse est ; .de savoir écouter et de savoir comprendre. Le •corps est un temple sonore plein d'échos, où retentissent le bien et le mal et qu'habite en veilleur l'esprit subtil. *** Le commencement de ta vieillesse, c'est de ne pas percevoir l'infinitésimal, les moindres frôlements du temple, c'est de ne pas entendre le grain de sable que touche du pied la Mort en approchant ; c'est de ne plus sentir le mal, ni le bien, ni la beauté. Une seule chose nous-vieillit et nous tue: c'est la répétition qui oblitère la sensibilité, qui obnubile notre sensation, nos sentiments, qui nous surcharge du déjà vu, du déjà vécu, et fait de nous une machine en nous rendant tous les jours trop pareils à nous-mêmes, drop' parfaits, trop adéquats. Nous ne sentons plus. Etre parfait, c'est être dieu. Teus les actes qui tombent dans l'inconscient deviennent par-. faits et insensibles, automatiques, instinctifs. Nous respirons, notre cœur bat: le sentons- '? nous ? Mais montons-nous dans un train quj va nous emporter, courons-nous à unpremiei! rendez-vous : tout de suite l'exceptionnel ramène nos organes à la sensation, à la conscience ; nos facultés s'exaltent, c'est la flamme, c'est le rêve. Excelsîor ! est la maxime de celui qui ne veut pas vieillir, celle de tout le monde, de tous ceux qui ont la force de vouloir" et la curiosité de voir. Car vous et moi, tous, nous voulons encore être ici dans cent ans, citoyens rédimés des villes futures. Combien cependant d'entre ceux d'aujourd'hui auront eu la forte de réaliser ce miracle ? Oui, excelstor! est la maxime de celui qui ne veut pas mourir. A l'instant où apparaît la déplorable, momifiante et cristallisante habitude, que ce soit celle du bonheur, de la félicité, n'importe laquelle, il faut la rejeter dès qu'on s'est aperçu de sa présence. Quels que soient le paradis, la vie de bonheur, la banquette de velours, la table de félicité, le lit de volupté, le bouquet fleuri, le printemps divin, le pays édennique, les champs élyséens, qui vous aient accueilli, fuyez-les 1 Exoelsior! il faut aller plus haut ou ailleurs I Pour qui veut saisir l'occasion, le temps de la guerre est merveilleux. Tout s'est écroulé, tout se renouvelle. Demain n'est pas le frère d'aujourd'hui. Changer, s'adapter ou périr! tel est le mot d'ordre du moment de l'évolution avec lequel nous sommes aux prises. Inventez, imaginez # n'importe quoi, appareillez vers n'importe quelle Toison d'or, descendez aux enfers, entreprenez, courez par des voies inconnues, à tout prix que vos ac- >• tions soient neuves, qu'elles remettent en haleine votre sensibilité renaissante, et ce voyage furibond, extravagant, vous fera atteindre le feu et l'eau des purifications! Une nouvelle fois, votre corps, votre esprit, vos sensations, vos Instincts, auront retrouvé l'aurore rose de la vie ; vous gravirez les collines v dlun nouvel horizon, un nouveau pa3's de merveilles s'ouvrira à vos sens, à votre activité, à votre imagination. De nouveau, il y âura là des fruits, des fleurs, des animaux* des femmes, qui seront devant vos yeux comme pour la première fois. L'habitude nous attache, nous enlise, nous retient, même elle nous attendrit. Ayons la force d'âme d'y renoncer aussitôt qu'elle révèle la cristallisation. Elle' nous prépare au sarcophage; elle est l'embaumeuse qui déjà nous dispose pour l'allongement rigide du tombeau et l'enfouissement dans les déserts de la mort. Rejetons-la avec énergie, comme un drap soyeux sous lequel on a dormi et dont les feux du soleil arrachent l'homme valide au j matin. Lançons-nous dans une carrière nou- * velle, dans un pays nouveau, dans une pas- ,] sion nouvelle, et aussitôt le vieil homme fati- J gué en nous va se reposer, le presque cadavre \ va sç muer, une nouvelle vie va commencer, peut-être un nouveau centenaire. Oui, fuyez l'habitude! Excelsior! Notre corps et nos sens sont immortels comme nos 3 pensées, mais nous les lassons par notre incurie. Les mêmes plaisirs, jouissances, voluptés, frappant les mêmes notes du clavier, les À renforcent d'abord, puis les cassent. Il faut ; changer les gammes des joies et des peines. A cette tâche d'Hercule, presque tous succom- ** bent, et c'est pourtant le prix rare de la jeu- 1 nesse éternelle et de la vie centenaire. Que dis-je? La vie centenaire? L'homme a i plusieurs dizaines de vies qu'il pourrait libé- j rer! L'humanité ne fait pas autrement pour re- 1 vivre et rajeunir à travers les millénaires. Les guerres 6ont ses crises de rajeunissement. ^ Elle fait par la force ce que l'homme ne l'aide • pas à faire par la raison. Elle s'arrache les yeux, le cerveau, les entrailles, mais elle sort j • de ses crises métamorphosée, toujours plus riche, toujours plus grande. s Serons-nous les acteurs et les spectateurs j d'une renaissance si chèrement payée? C'est un espoir légitime sans lequel la guerre ne .Aôroit mx'.uxjA. foÙ» AaixsLT>rrcL _ R4.V, Dlsnasîoise 15 Septembre 1®13 PRIX DES ABONNEMENTS : m .n.ilM-cmlirit). fr*. U 1.4-Q5 JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro 15 Centimes 5* Aianée. — S' 1375

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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