tundi 30 Août 1915 A N' 283 Lundi 30 Août 1915 l h RKI.fïïOlîIR S â Èm mJÊ WjÊ Kl Ui ft I* 1 Jl wLÂ ADMINISTRATION ET REDACTION 31, jy^oniaffne-axac-Herhes-Fotagères, BFlZTKF1TiLiJEJB BUREAUX : DE 9 a 17 HEURES . !o=i. MORESSÉE, Directeur JOURNAL QUOTIDIEN LE NUMÉRO Î ÎO CENTIMES ANNONCES iPotitcs annonces la ligna, fr. Ô.4.0 Réclame avant les annonces . — i.OO Corps du journal — 4.00 Faits divers — 3.00 Nécrologie . - — 2.00 LA GUERRE 392° jour de gueirs • Nous ne nous étions pas trompés avant-•hier en estimant que les armées russes du centre se disposaient à prononcer un ample mouvement do retraite. Sur tout le front compris entre le Narew supérieur et les sources cîu Pripet, c'est-à-dire depuis l'est dJOssowîûc jusqu'à l'est de BrestkLi-towsk, elles ont renoncé à continuer la résistance opiniâtre qu'elles opposaient à l'offensive des Austro-Allemands. 1/avance de ceux-ci est rapide. A 38 kilomètres au sud-est de Bialystock, l'année von Gallwitz a occupé la ville de Narew, située sur la rivière du même nom à l'extrémité nord-ouest de la grande forôb de Bialowieska. L'armée du prince Léopold' do (Bavière poursuit les Busses, à travers cette immense région boisée, au delà de la &jesna-Prawa. Elle les refoule égaleraient, plus au sud, sur la rive orientale de la Lesna. Quant, aux trourpes du maréchal von Mackenssen, elles ont dépassé au nord-est de Brest la route Kamience-Myszcz^ce et s'avancent, à l'est de la place, entre le Mucliawioc et le Pripet. Enfin, au sudJ-est de Brest, la. cavalerie des divisions von Linaingen, partie de Kowel Vers le nord, est parvenue près de Samary, à 40 kilomètres au sud de Kobryn. A l'ouest de la ligne Grodno-Bialy stock, sur la Beresowka, les Busses ontë opposé une résistance sérieuse en vue d'essayer der retardeu? le plus possible l'investissement de Grodno par le sud-ouest. Rien dans 1a dépêche de Berlin d'hier m'indique .que l'aile droite de l'armée von Eichhorn ait réussi à se rapprocher de la forteresse par le nord, ni que son centre marchant vers le Niémen au nord et au sud d'Obta ait fait de nouveaux progrès. Quant à son aile gauche, elle accentue au sud-est de Kowpo son avance sur Wilna. Dans l'est de la Courlande, nous assistons au développement de l'offensive von •Below dans le secteur sud-ouest de Fried-richstadt, entre la Dwina et le N'iémenék!. Les Allemands sont arrivés très près du chemin de fer Mitau-Kreuzburg-Riiosckiza, av. sud do la section comprise entre Neugut et Tauorkalu; ils se trouvent ainsi à une quinzaine de kilomètres do Flriedrichstadt sur la Dwina. D-ans l'ost de la Litliuanie, ils ont porté leur front en avant sur la ligne Ractziwilischli-Swadosce, délimitée par le Kiémenek supérieur et la Jara, mais ils y •sont l'objet de vives contre-attaques russes. * * * , tï Depuis la Baltique jusqu'au Bug moyen, les événements militaires se déroulent comm^ nous l'avions fait prévoir. Par contre s'est produit, dans l'est de la Galicie, utn coup de surprise qui vient singulièrement compliquer l'ensemble de la situation. Nous parlons de la brusque attaque d'une armée austro-allemande, placée sous le commandement du général von Botimer, contre les positions russes de la Zlota-Liça. On se rappelle que l'offensive entreprise par von Mackensen le 2 mai sur la ligne S'arno'w-Gorlice avait, au début du moisi de juillet, conduit les Austro-Allemande dans l'est de la Galicie sur une ligne îBug-21 Iota Lipa-D'niester. Depuis lors, tandis que la lutte battait son plein en Pologne, le calme s'était rétabli sur cette ligne. Il vient d'être brutalement rompu1. Des positions russes de la Zlota-Lipa ont été enlevées par les Austro-Allemands en ainont et en aval de Brzezany, grâce à des attaques répétées qui ont forcé les Russes à la retraita. Le long des ÎOQ kilomètres qui séparent la Zlota-Lipa de la frontière, les Busses pourront successivement organiser avec avantage une résistance de leurs arrière-gardes sur la Strypa, le Sereth et la Schruozs. Ces cours d'eau viennent de la région nord de Tarnopol, coulent parallèlement du nord" au sud et vont se jeter dans le Dniester. Si nous envisageons l'hypothèse dans laquelle les Busses no parviendraient pas à reprendre le dessus dans le sud-est de la Galicie, c'est parce que nous croyons quo cette hypothèse doit être prise en sérieuse considération. Aussi bien, en mêlne temps quo l'armée von Bobmer prenait sur la Zlota-Lipa l'offensive que nous venons de dire, les forces austro-hongroises commandées par le général Pulailo, qui tiennent depuis quelques semaines déjà la région est do Wladimir-Wolhynsk (1), ont livré de sérieux combats à l'issue desquels ils se sont mis à la poursuite des Busses se retirant vers Luzk. Certes, on pourrait prétendre que cette action, étant engagée à 15D kilomètres au nord du secteur de Brzeeany, n'intéresse qu'indirectement les divisions russes qui abandonnent la vallée de la Zldfca-Lipa. Mais la menace dirigée contre Luzk fait éclater aux yeux quo les Austro-Allemands ont décidé de porter leur effort contre le triangle fortifié Lu.zik-Rowno-Dubno. Pas plu» tard que samedi dernier nous disions précisément que ce triangle constituait lo centre d'opération des armées russes do Oalicie, dont les communications avec les armées du centre «ont actuellement coudées. Dès lors, la crainte de voir compromise la sécurité de ce (naître d'opérations décidera sans doute le commandement russe en Galicie à songer plutôt à assurer la retraite de ses troupes qu'à persister dans une résistance dont, en cas do revers, la prolongation pourrait entraîner de très fâcheuses conséquences. LE TUMNEL SOUS LA MANCHE 'Un® nouvelle campagne. — L^ès projets biscornus.— La défense du tu n nef.— Un mot de PaSrr.erston. La question du tunnel, vieille depuis plus d'un siècle, est remise à l'ordre «iu ijOur. .Cette idée avait été soumis'--jPromier Consul dès l8o2 par un ingénieur î nommé Mathieu, qui ne voyait dans le jpfojQt qu'une machine de guerre dost-m e à l'invasion de l'Angleterre. Mathieu vou (1) Wolhvnsk est située en Wolhvnie â l'esl du I 40 Utaittè&ra «tu nord de Sokai lut couler au fond du Channel un cylindre qui communiquerait avec atmosphère par des cheminées d'aérage débouchant au-dessus de la mer. Ce projet), faut-il fy3> dire, ne fut jamais examiné sérieusement. ^ Il s'écoula onsiiite une trentaine d'années avant qu'un nouveau projet vit le jour. L'ingénieur Yhomé de Gamond, qui consacra une partie do sa vie à l'étude du problème, proposa d'immerger ^ dans la Manche, par sections successives, un tube en fer qui eût reçu un muraillement intérieur en maçonnerie. Pour couler ce tube en place, il eût fallu d'abord déblayer Ijûs aspérités du sol sous-marin, dont coût : trois cetnfc millions, sans compter ceint soixante millions pour le tube. L'idée d'un tube métallique séduisit à cette époque plusieurs autres inventeurs. L'un d'eux proposa l'emploi d'un tube s'allongeant par télescopage, tandis qu'un autre prétendait faciliter lo travail en yadap- tant des roues latérales. * * * Ce ne furent donc pas les projets qui firent défaut. En 1841 on songea mome à l'emploi d'une gigantesque cloche sous-marine sous laquelle travailleraient 1210 ouvriers. Ixî travail, assurait-on, progresserait) de 3 m. 60 par jour, de telle sorte que le tunnel aurait été achevé au bout do trente ans. « Un autre hurluberlu proposait un pont dont chaque pile revenait à trente millions et) le tablier à cent mille francs le mCt.-e courant, ce qui mettait l'entreprise au prix fantastique de quatre à cinq milliards. Vers le milieu du siècle, Tïiomé conçut un nouveau pian consistant à établir- dans la Manche treize îlots artificiels où l'on creuserait des puits pour la construction d'un tunnel partant du cap Gris-Nez et aboutissant à Eastweart-Bay, à l'est de Ifalkes-tone. Ce projet, qui figura à' l'Exposition de Paris do 1855, suscita une nouvelle éclosion de projets. Quand, do 1865 à -1867, l'Anglais Hawk-shaw eut procédé à/ l'étude systématique du fond do la Manche, une société se constitua en France et obtint la concession du tunnel en lS75v Des hommes éminonts, des géologues comme de Lapparent et Lavalldy, en firent partie. Deux millions furent consacrées aux études préparatoires et en 1882 fut déposé à la Chambre des communes le plan du tunnel, long de 33.5 kilomètres, partant do Sangatte et débouchant à Douvres sous le feu des canons du fort. Par suite do l'opposition irréductible des autorités militaires anglaises, le travail si bien conçu resta à l'état de projet. « * • Lo projet, en effet, heurtait les appréhensions, au point de vue stratégique, de l'autorité militaire qui exigeait des garanties. Elles furent offertes. L'entrée se trouverait sous lo fou des batteries, toutes les usines motrices seraient installée® sur la côte anglaise, et le tunnel, près de la côte anglaise, comporterait une partie en rampe qui pourrait être inondée à volonté de l'un ou do l'autre des" forts do Douvres. Sir William Siemens proposa môme un moyen de défense' que n'eût pas désavoué Jules Verne : il s'agissait de creuser dans la falaiso une sorte de cave contenant do valûtes réservoirs d'acide sulfurique. Au moment psychologique, l'on ouvrirait ces réservoirs et l'on enverrait des torrents d'acide dans le tunnel; au contact de la craie formant les parois de ce dernier, il se dégagerait de l'acide carbonique qui rendrait le tunnel intenable. Les Faits du Jour Il paraîit, d'après dès nouvelles de Londres, que la télégraphie sans fil sera monopolisée d'ici peu par des capitalistes anglais. On annonce, en effet, que la Compagnie Marconi do Londres vient d'inaugurer une station à Funabashi, près do Yokohama. On pourra de la sorte envoyer des messages par T. S. F. de Clifton "(Irlande) par la station de Belmar (New-Jersey) à San 'Francisco et de là, par les 1 iles lïawai, au Japon. D'autre part, la station japonaise est en communication avec Vladivostok et plusieurs villes de Chine. • On dit encore que la station anglaise do Carnarvon (au jxiys de Galles) sera mise en relation directe avec Pétrograd'. Iva société Marconi fera enfin achever la communication entre Funabashi et Singa-pore, de sorte que son réseau fera à x>eu de chose près, lo tour du monde. Les stations- Marconi . au Japon, à Ilawviï et à San Francisco sont pourvues de treize tours de 400 pieds de" hauteur; les transmetteurs développent 300 kilowatts. On assure quo loul- force d'émission est tros fois plus grande que celle de la station de Sayville. Le ministère des cérémonies de la République» chinoise vient d'approuver un nouvel hymne national qui, d'après les journaux de l'Lxtirêmio- Orient, serait ti\ s curieux aussi bien comme musique que comme tô.vt;. Ils en donnent comme preuve la traduction dos . premiers vers, qui, en effet, sonnent étrangement à des oreilles européennes., Qu'on en juge : „La Chine, e t unique dans son genre, dans l'univers et elle s étend dans toutes les directions de la j boussole. Nos pères étaient rjjs hommes du hauteurs du Koun-Loun, d où ruis.r.c.t les fleuves mugissants et où Ici» cimes atteignent le ciel. — L'union de nos cinq races de l'époque do Yao durera jusqu'aux époques les plus inconnues." Qui donc a dit que la situation bizarre et anormale dans laquelle se trouvent j (lacées. à l'heure présente, l'Italie et KAllemagne, était sans précédent dans l'Histoire? C'est là une de ces erreurs commise!? de bonne foi, mais qu'il est cependant intéressant et vutil.e de redresser. Où -'lit que — pour le moment toujours — l'Allemagne et l'Italie ne se trouvent j-as. officiellement tout au moins, en état de guerre, l'Italie ayant ouvert les hostilités contre la seule Autriche-Hongrie, sans jeter le gant à l'empire germanique. Or, une situation tout à fait analomie fut enregistrée par l'Histoire vers lo milieu du XVIIIe siècle, pendant la guerre de sept ons, engagée entre la Prusse et la Russie. Par ricochet, la Prusse entra eu conflits. armés intermittents avec la Suède,sans qu'il y eut la moindre déclaration de guerre de part ou d'autre... Lorsque, après la mort de l'impératrice Elisabeth do Russie (survenue le 5 janvier 1762), la Suède fit à Frédéric le Grand des ouvertures pour la conclusion d'un traité de paix, le Roi do Prusse déclara catégoriquement qu'il ne savait rien d'une guerre entre lui et la Suède et qu'il ne pouvait donc être question do paix, puisqu'on n'était pas en lutte !... Frédéric lo Grand ajouta toutefois qu'il avaitl bien- entendu parier de querelles que le commandant suprême des forces prussiennes, le général Billing, aurait eues aveo les Suédois, mais que c'étaient, à son avis, des „affaires personnelles'' et que les Suédois n'avaient qu'à s'arranger à l'amiablo avec Billing... C'était là, assurément, une manière aussi élégante qu'expéditive de mettre fin à des hostilités qu'aucune déclaration de guerre, ni aucune entrée on campagne officielle n'avaient provoquées et qui n'eurent jamais de sanction, puisqu'aucun acte do paix n'eut à intervenir... , i i , - ; > SA v5'- - • Le ,,Temps" publie celte amusantks lettre de M-Henri 'Bergmann, professeur d'histoire au lycée dui Havre, — lettre dontl l'intérêt psychologique n'est pas limité à la France seulement... „On sais que la guerre adonné naissance à un nombre considérable de légendes; on se souvient encore des cosaques débarquant en Ecosse et des 50,000 prisonniers do l'armée do von Kluck. Ceux quo leur préparar-tion historique rend plus sceptiques sur le contlanu de la légende s'intéressent! néanmoins à ses origines et à son développement. Le hasard d'une iromeuade m'a fait assister aujourd'hui à ce que l'on pourrait appeler la naissance d'une de ces légendes. ,,,Un train militaire, passant à. une très allure sur une ligne de banlieue, transportait) dis Indiens; parmi eux, il était très facile de reconnaître les soldats des ré-gionsi himalayennes, à- type mongol très marqué^e!) ceux des autres parties de l'Inde, à type européen, au moins par la forme du visage- En voyant les premiers, quelque!? artilleurs à côté de moi crièrent : „Tiens, des Japonais !" Je crus à une plaisanterie, mais quelques instants après, ayant repris ma route, j'entendis un soldat, rencontrant un de ses camarades, lui dinj : „Jo viens do voir passer un train rempli d'Indiens et de Japonais." ,,A l'heure actuelle, il est certain que tous les soldats de la garnison et bon nombr3 de civils sont informés; ce soir, la nouvelle sera à Versailles, et demain elle gagnera Paris par les premiers trains du matin. Bientôt, dans la France entière, les gens ,, informés" vouji diront à l'orelîllo qu'ils savent de source sûro que I s Japonais' combattent sur notre front; ils en préciseront même lo nombre. Peut-être un jour quelque journaliste étranger aura l'idée de télégraphier la nouvelle à son journal} elle fera le tour de la presse mondiale." Au cours de la dernière séance du Conseil général do la Marne, M. le docteur Langletj maire de Reims, a fait un exposé de la situation dans laquelle se trouve actuellement la malheureuse cité rémoise : — La plus grande partie de la population restée dans la ville et qui est réduite à environ 25,000 habitants doit être secourue. Ii* a fallu que la ville fasse des avances considérables au bureau de bienfaisance qui n'a plus en caisse que cinq mille francs. A l'heure actuelle, la dette de la ville de Reims, rien quo "du fait de la guerre, s'élève à plus de cinq millions de francs. Le docteur Langletj demande au Conseil général! dej prendre part à l'em|prun<j que la ville de Reims va faire dans un _ très bref délai. Le principe do la participation du département a été adopté à l'unanimité et lo montant fixé à la eommo de cent mille francs. Lo Comité central de Londres des ,,Bri-tish Gifts for Belgian Soldiers", placé sous la présidence do M. Emile Vandervelde, vient do fonder à Paris une section chargée d'aoheter et d'envoyer au front et aux ambulances des livres et des périodiques destinés aux soldats belges. A peine néo, cette librairie est en pleine activité : en moins do trois semaines, elle a expédié plus do 3,000 volumes d'histoires, do poésie, de Y°yages. ï-<o ,,Livre belge" — ainsi s'appelle cette nouvre — expédie aussi individuellement les livres réclamés par des soldats, ouvrages do géographie, de physique, do chimie, do droit, do médecine. Voici quelques renseignements statistique sur co que le service de •ravitaillement; drunu division d'infanterie fuançûise lui a fourni do viande, du 0 août 1914 au G août 193:5. Il a été distribué en viande cb tjutena-tivre (fraîche, congelée ou demi-salés) : lin 1914, 1,324,574 kilos; en 573,ftl4 kilosi ;. auxquels il convient d'aj utor 109^093 kilos de „viande provigee''. Au total, 3,007,281 kilos, qui au prix d^ la nomenclature ou de remboursement ont atteint une valeur de 4,797,959 francs. Le nombre total d'animaux abattus on livrés sur pied s'élève : J'.n 19.14, boeufs et vaches, 4,248: veaux, 54; mouton, chèvres ou agneaux, 3,107; pores, 334. En 3915, boeufs et vaches, 5,2Sl; vèau, 1; moutons, chèvres ou agneaux, 8,325; porcs", 205. Au total, 3 9,.Xr> têiss. Lo nombre de cuirs1 et de peaux provenant. de l'abat se monte à 7,33! cuini et ll,6lS peaux de moutons; au total, 1S,949 cuirs et peaux, sur lesquels il a été vendu par' le service 4,fUC. 'cuirs et 0.115 peaux pour le prix de 213.(>08 francs. !> ivc transport du bétail a été effe-tué pir !!ntili autobus avec. viiîgi i>: homme-, et lev. i manipulations ont ét'; faito?, sarv- iliées -t inscrites par deux joffhmrs, qv. tie sous-'- ï-ficiers et cinquante-trois liQinn.es. I.es boisse.liers suisses, faute do clients pour leur acheter les ,,petits souvenirs" qu'ils sculptent, se sont, mis à fabriquer des membres artificiels pour les invalides. ' Ils ont trouvé de bons débouchés en France i et en Angleterre, où cette industrie n'est pas très développée. Il paraît que beaucoup do pî\ysans suiesos trouvent là un ga^no- pain sérieux et que les commandes abondent. On a aussi inventé, en Suisse, un petit appareil en bois qui, fixé dans l'oreille, alïaiblit le conJtrecoup du bruit des obus. Le gouvernement français «"'intéresserait fort à cet appareil simple, ma'is ingénieux, et aurait passé une commando do deux millions de ces amortisseurs. DÉPÊCHES DIVERSES Londres, 28 août : Le collaborateur militaire du ,,Morning Post" écrit, à proipos des Dardanelles, quo le récent débarquement est un nouvel exemple qui montre combien les projets les mieux agencés peuvent échouer. Tout s'est passé suivant le programme élaboré, mais lorsque, après un violent combat, les Australiens s'étaient emparés des collines qui dominaient Sari-tBahr et Chunuk-Bahir, et qu'tne marche en avant partant do la baie do Suvla était devenue indispensable pour occuper la hauteur d'Anaforta, toute l'entreprise ft subi un arrêt pour des motifs quo l'on ne connaît pas encore. La marche en avant a été enrayée et lés progrès contre la hauteur d'Anaforta n'ont pas été faits. Entre-temps, la hauteur a été occupée par les Turcs. Une nouvelle attaque des Australiens n'a pu progresser, malgré les renforts qui étaient arrivés. Comme résultat, depuis la fin avril, la position dos Alliés au-dessus de Kaba Tepe a été étendue jusqu'au delà de la baie du Suvla, tandis que les Turfls se maintiennent encore toujours sur les hauteurs dominantes. L'aut-Cfar de l'article affirme, en conclusion, que les Turcs possèdent, grâce aux organisateurs allemands, une force plus grande que celle qu'on leur accordait. * * * Christiania, 28 août : La poste norvégienne sera désormais dirigée directement, vers l'Amérique, sans passer par l'Angleterre. * « * Paris, 28 août : Les aviateurs militaires Gros et Cuza-niat sont tombés près do Meaux d'une hauteur cEe 600 mètres ; ils ont été grièvement blessés. * * * Paris, 28 août : La commission budgétaire do la Chambre a -oieté la proposition de tenir une séance secrète. * • « Kancy. 29 août : A Agincourt, un incendie a éclaté dans une ferma qui abritait des détachements d'artillerie. Un artilleur a été brûlé, un autre grièvement blessé. Quatorze chevaux ont péri. Les dégâts matériels sont importants. , * * * Paris, 29 août : La presse est très satisfaite de la tournure qu'a prise la dernière séance de lâ, Chambre. Elle constitue, disent les journaux, une victoire pour M. Viviani pt pour l'Union sacrée. Le poids écrasant du malaise qui pesait depuis des jours sur la France n'existe plus. La séance a été une grosse désillusion pour l'Allemagne et pour l'Autriche-ftlon-grie, qui conspuaient sur nos dissensions intestines. L'union en France reste aujssi ferme et aussi inébranlable qu'elle l'a été dès les premiers jours. Devant le grand but à atteindre,- c'est-àrdire la libération du pays de l'ennemi, toutes les inimitiés et toutes lets divergences politiques disparaissent. Le plus important résultat do la dernière séance a été de faire lumilieaise-ment éclater cette vérité. Seul, le journal ,,L'Humanité" fait entendre une voix discordante, en disant que la désunion qui existe dans le pays ne saurait ôtro cachée, pas plus qu'elle no saurait disparaître sous des fleurs de rhétorique. Le*c- questions ouvertes attendent toujours leurs solutions. Ceux qui, on ajournant la Chambre à trois semaines, ont cru ainsi résoudre le problème, se sont trompés. Il t'aut espérer que, d'ici là, aucun événement no viendra aggraver le malaise qui n'a pas disparu. * * * Londres, 20 août : Répondant à 1',,Indépendant", organe hebdomadaire du Parti ouvrier, lord Kitchener a déclaré qu'il était inexact que le Registre national servirait à introduire lo service militaire général par voie détournée. * ** ♦ lxmdres, 28 août : D'après un rapport de l'Inspection gouvernementale des charbonnages, ceux-ci ont perdu, on 1914, plus do 152,000 ouvriers par suite du recrutement. Leur production a diminué,, comparativement à 1913, do 21,785,000 tonnes. Depuis la fin de l'année dernière, de nombreux mineurs se sont encore enrôlés, de sorte que la production de l'année 1915 diminuera vraisemblablement encore. « * Pétrogradi. 28 août : On dit que l'administration civile fusse a quitté Minsk. * * <« Lomb&rg,' 23 août, : Le 25 août, un aviateur russe a survolé ia ville et a jeté plusieurs bombes. Quatre employés des chemins de fer ont été tués. 3,'aviateur a été violemment bombardé et s'est retiré lorsqu'un aviateur autrichien s'est élevé pour le poursuivre. * c * Pétrograd, 28 août : . Le comte PerowskinPotrowo-SolovÇ^nvo a été nommé chef' do l'administration de la presse, en remplacement do M. Katomin. La nomination du comte Perovvski, journaliste lui-mOme, a fait bonne impression. CV>pouhagti'\ -îo août : Apivs do longues négociations, l'importation de coton au Danemark peut se faire de nouveau comme précédemment. Toutefois, les importateurs doivuit donner des garanties t-i-ès sérieuses et déclarer par écrit qu'ils ne réexportent ni directement ni indirectement du eotori ou des produits de coton. Les commerçants qui vendent pa-reiilo marchandise doivent faire uno déclaration analoguo. Les contrevenants sont punis d'une amende pouvant aller jusqu'à 3,000 couronnes. COMMUNIQUÉS OFFICIELS Comrrmmqués allemands iBeflin,(029 aoûïtv — Officiel de ce, midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Pas d'événements importants à signaler. Théâtre-cterlà gaerre à l'Est. Armées du général fold-maréchal von Hin-denburg : Au sud-est de Kowno, nous avons brisé la résistance opiniâtre de l'ennemi. Nos troupes poursuivent les Busses en retraite. La région boisée située à l'est d'ïAugusto-wo a été traversée. Plus au sud, nous avons atteint!, au cours de la poursuite, la ligne Dombrowo-Grodck-secteur du Narew (à l'est de la ville de Narew). Armées du général feld-maréclial prince Lôopold de Bavière : L'aile droite de nos armées, qui poursuivent) l'ennemi à travers la forêt de [Bialowieska, s'approche do Szeresaowo. Armées du général feld - maréchal von Mackemsen : Par des combats. d; arrière-gardes, les Russes ont été repoussés jusque sur la ligne Poddubno (sur la route vers Piruza-na) ^TefwU-Kp/ayn. Venant du sud, nos troupes qui s'avancent à travers . les marais, ont iî0ursum l'ennemi jusque devant Kobryn. Avec une brutalité qui inspire à nos troupes et à notre pouplo la plus profonde indignation, les Russes ont opposé à nos attaques, dans lo but) cfc masquer leur ^position, des milliers d'habitants qui sont leurs procures nationaux, parmi lesquels nombre de femmes et d'enfants ; notre feu a fait) involontairement quelques victimes entre eux. Théâtre de la guerre au Sud-Est. Les troupes alliées ont rejeté l'ennemi, battu hier, au delà, de la ligne Pomorzany-Koniuschy-Pozowa et derrière lo secteur de la Koropiee. ♦ * * Vienne, 29 août — Officiel d'hiar : Front russe. Hier, à plusieurs endroits, nos armées do la Galicie orientale se sont frayé un passage à travers le front de la Zlota-Lipa que les Russes avaient fortifié depuis des semaines. Ces armées combattent sur le terrain glorieux où ont eu lielii les premières grandes batailles qui, au début de ■ cette guerre, ont été livrées à l'est et au sud-est de Lemberg et dont ces jours ramènent l'anniversaire pour la première fois. Nqiis avons pénétré dans les lignes ennemis aussi bien à ^'ust de Przemyslany qu'à l'ouest de Podlîajce et de Monaster^yska. Entre Gologory cft . Brzezany, nous nous sommes emparés des positions russes sur une largeur de front de 30 kilomètres; entre Gologory ot Dunajow', des régiments austro-hongrois ont donné l'assaut; près de Brzezany, 03 Sont des troupes allemandes qui ont forcé le front ennemi côte à côte avec les nôtres. Après sa défaite, l'ennemi, qui a laissé entre nos mains G.uOD lipnimes et* 20 officiers prisonniers, ' a vainement contre-attaqué afin de reconquérir ses positions perdues. Il a dû évacuer lia champ de bataille, ot ce matin, il a battu en retraite sur tout le front. A l'est de Wladimir-Wo-lynskij, nous avons également livré des combats assé!z importants. L'armée du général Puhallo a ' rejeté, dans la direcion de Luck, l'ennemi qu'elle poursuit. Au nord des marais du Pripiatj, nos Alliés, débouohant du sud et de l'ouest, se rapprochent de la ville de Kobrin. Les forces austro-hongroises qui combattent près de Kaminioo-Litowsk ont délogé l'ennemi de ses positions au nord et à l'est de cotte ville. lieront italien. » La nuit dernière et ce matin à l'aube, l'ennemi a essayé d'attaquer à plusieurs '.mdroits dans le territoire du littoral; il a été partout repoussé, notamment à l'est de Pulazzo et de San Martino, sur le plateau do Doberdo, près de nos positions sur les hauteurs s'élevant au nord de la tête de pont de Tolmein.Dans la région do Flitsah, on continue à 6e battre. Dans lo Tyrol, au n o*«d de la vallée de Lugana, 13S Italiens sa rapprochent de nos positions. Constantinople, 27 août. — Officiel du grand quartier général : Sur le front des Dardanelles, rion ne s'est passé près- d'Anaforta, à l'exception do canonnades et de fusillades intermittentes.Près de Sedd-ul-Bahr, l'artillerie do notro aile gaucho a détruit une partie des tranchées ennemies. Sur les autres fronts, rion ne s'est passé qui mérite d'être signalé. * Constantinople, 20 août. — Officiel du grand -quartier -général : Dans les Dardanelles, après une préparation par l'artillerie par mer et par terre, l'ennemi a attaqué, le 27 août, notre aile droite près de Kiretsclitepe et notre centre au sud d'Asmanders-Pskakdere, dans la région d'Anaforta. Il a été, des deux côtés, repoussé avec de lourdes pertes et n'a pas obtenu le moindre résultat. Près do -kiretsclitepe, noiVi avons anéanti un batnillou^ ennemi. Notre centre a été attaqué à trois reprises; nous avons chaque fois repoussé l'eunomi en lui infligeant die fortes jcrle^. Notre artillerie a d»3 nouveau touché un • croiseur et un navire de transport. Dans la nuit du 27 août», près d-'ArirTkirnu, sur notre aile droite, lo jet de 'bombes a recommencé. Notre artillerie a endommagé un navire do transport ennemi et un remorqueur. Près de Sedd-ul-7vdir, le feu d'artillerie et d'infanterie habituel a continué. Rien de spécial à signaler sur les autres fronts. Communiqués clés armées aMiées Paris, 28 août. — Officiel de 15 heures : Quelques actions d'artillerie au coihvî de la nuit autour do Souciiez ot de N'euvillo, ainsi que dans la région de R(oye. E» Argonne, notre artillerie a ^ _ ])lusieurs reprises, les tentatives de bombardement des tranchôes par l'ennemi. l^a nuit s'est -passée sans incident sur le reste du front. Nos avions, ^icndant la nuit, ont bombardé la g'are de Châtel, en Argonno. * Paris,. 28 août. — Officiel de 23 heures : Bombardement intense et efficace do3 tranchées ennemies dans la ré>gion de Nieuport* llet Sas et, au nord d'Arras, à l'est de la route do Lille. Lutte d'engins de tranchées dans le secteur de Quennevières. Actions d'artillerie en Argonne, où nos batteries ont arrêté les tentatives de lx)in-liardoment de l'ennemi à la Fille-Morte, • à Marie-Thérèse, à Saint-Hubert et au Four de Paris. Canonnades au bois Le Prêtre, dans la forêt de Parroy et dans les Vosges (secteurs de Chapelotte et de Launois). * * Paris, 2-9 août. — Officiel : Lo 22 août, le commandant en chef de ia flotte française a décrété le blocus des côtes de l'Asie Mineure et de- la Syrie, depuis l'île de Saihos jusqu'à la frontière de l'Egypte, entre le 37°lS' do latitude nord et le 27?2' de longitude est jusqu'au 3i°21' de latitude nord et lo 34°30' de longitude ost. 1-/0 blocus ost entré en vigueur lo CS) août Il a été signifié aux autorités locales do la zone bloquéie. * * * Pétrograd, .27 août. — Officiel du grand état-major général : Dans la région do IRiga, situation inchangée.Dans les directions de tBansk'et de 3>i''slii, vers Friodrichstadt, l'ennemi a continué, le 25 et le 26, sa forte attaque contre le^ troupes qui défendent cette région. Les combats violents qui se sont déroulés ces jours derniers ont été livrés sur les routes situées au sud du ch,emin de fer Taueskaln-Neugut.Dans la direction de Dwinsk, au nord du chemin de fer Dwiusk-Poniewicz, nos troupes ont exercé hier une pression sur lo fron't allemand Ponedeli-Skopischki. Aucun fait saillant n'est- signalé, le 25 août, dans les régions de Wilna. Sur le Niémen moyen et sur le front situé entre les sources du Jiobr et dit Pripet, la retraite de nos troupes continue, sous la protection de combats d'arrière-gardes. Les Allemands ont, pendant la nuit du 26 août et le jour suivant, tenté de passer à l'offensive dans la rUgion de Bialystock et au nord de cette ville. Ces tentatives on.3 été enrayées avec succès, et elles ont coûté do grandes pertes à l'ennemi. Près de Brest-Litowsk, conformément aux ( ordres reçus, nous avons fait • sauter les fortifications" et les ponts. Nos troupes occupantes ont rejoint- l'armée do campagne. En Galicie, aucun changement à signaler. Sur lo Karst, l'ennemi a dirigé un feu violent sur le bois situé sur la rorcte Sdraussina-San Martino lorsqu'il s'.est aperçu que nous l'occupions. Il nous a assailli, un corps à corps s'est déroulé, l'ennemi a été mis en fuite, et nos troupes se sont fortement retranchées dans les ^positions conquises. ♦ <: * Pétrograd, 27 août. — Officiel de l'£tat-major do l'armée du Caucase : Dans la région côtière, le 25 août, no3 troupes de reconnaissances, après avoir franchi l'Arkhave, ont détruit un blockhaus turc. Un do nos canots automobiles et un torpilleur ont coulé deux voiliers chargés. Dans la directton d'Olty, fusillades. Sur le restant du front, aucun changement. Dépêches Diverses Paris, 28 août : Près dexVierzons, l'aviateur militaire De-lomme est' tombé et s'est tué en essayant un nouveau biplan. * * * Genève, 27 août : Les journaux français annoncent que le gouvernement espagnol a déclaré qu'il maintiendrait sar neutralité dans la guerrô ualo-turque. ♦ * ♦ Marseille, 27 août : Que délégation de deux sénateurs et de deux députés est arrivée à .Marseille, en route pour les Dardanelles, où elle inspectera les services sanitaires du corps expéditionnaire.* » • Paris, 28 août : Un accord est imminent entre le gouvernement grec et les puissances do l'Entente au sujofc des mesures propres à faciliter les importations et les exportations do la» Grèce, fortement entravées ces dernier a temps, au grand mécontentement de l'opinion publique grecque. « « ♦ Londres, 28 août : { Lo Comité exécutif des mineurs de Car-diff va envoyer à Londres une délégation chargée do conférer avec les ministres Ruri-ciman, Lloyd George et Ilenderson. Le Comité a voté une motion condamnant la grève faiih sur initiative privée et engageant les ouvriers à reprendre le travail sans retard. ♦ * * i / Londres, 28 août : La presse annonce que les içinistre^ Run-cimnn, Lloyd George et Ilenderson on't envoyé une lettre au Comité exécutif des mineurs du Pays de Galles pour lui signi- ■ fier qu'ils refusent de recevoir leur déléga- | tion. Là lettre fait ressortir que la décision arbitrale de Al. Runcimyin doit être considérée jvir tous les partis comme une solution'" définitive du conflit. * *■ ♦ Londres, 28 août : La fabrique d'automobiles de Tuubridge ! Wells a été détruite hier par un incendie. ' ♦ ♦ ♦. iBerne, 27 août : Le journal ,,Italia" confirme que l'aviateur autrichien qui a survolé Broscia a .jeté trois bombes sur lo Stabiliinento MetnJ-1 l^r^içp, _0ipq ouvriers ont été tués.

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