La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

1690 0
23 november 1914
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1914, 23 November. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/pk06w97v83/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Lundi 23 Nô'vembre 1914 N 19 Lundi 23 Novembre i9i4 LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION K, Rue Montagne-de-®ion9 K, BRUXELLES Bureaux : de tO à 12 ei de 15 à n heures JOURNAL QUOTIDIEN ■i ■■ i Î1i « et Faabonrfs t lO centime* le Nnsér» > 111 1<A aktKja&AlWll !L& petite ligne tr. 0.40 Réclame avant les annonce». 1.00 Corpg du journal 2.00 Nécrologie 2.00 LA GUERRE 110me jour de guerre Deux dépêches' de Pétrograd — nous en avions été privés hier — nous permettent aujourd'hui d'examiner avec moins d'imprécision la situation en Pologne russe. Nos lecteurs savent que de grandes opérations s'y déroulent, d'une part entre la Vistule et la Warta, aux environs de Lodz, et d'autre part à l'est de Czestochowa, à une bonne cinquantaine de kilomètres au nora ae Cracovie. A la bataille près de Lodz prennent évidemment part les armées russes récemment retouiées sur Kut-no,et qui paraissent avoir eu le temps,bien que l'action au continué piesque sans interruption, de se reformer sérieusement depuis. De source russe en effet on décrit, en date du 19,l'acharnement des combats engages entre la Vistule et la Warta, où des opérations d'onensive et de délensive réciproque se succèdent sans relâche. Une autre dépêche de Pétrograd, datée du 20, signale la prise au nord-ouest de Loaz de quelques canons ainsi que la capture de plusieuis centaines de prisonniers, ce qui autorise à penser que la bataille de ce côté se poursuit à l'avantage des Russes. Il est vrai qu'une communication ae i_>erlm, en date du 21, ai urine it contrane et dit que l'ottensive allemande progresse du côté de Lodz. Cette contradiction est évidemment de nature à énerver quelque peu l'opinion optimiste précédente : alors, coupons la poire en deux raisonnablement et tenons-nous en à dire que l'action reste jusqu'ici indecise. Les grands combats engagés au nord de Cracovie n'ont pas encore, eux non pius, abouti à une décision. L'état-major russe signale que.les aimées du Isar ont lait de leur côté, le 17 et le 18, un nombre respectab.e de prisonnieis, mais il ne donne aucune indication pouvant iaire préjuger du sort de la bataille, dont il se contente de dire qu'elle se poursuit normalement. A l'encontre — voici trois jours que cela dure — les austro-allemands ne cessent de prétendre qu'elle se développe avantageusement pour eux, et ai tirment même qu ils ont encore réussi à gagner du terrain : outre la reddition de 2 bataillons ennemis, Vienne signale en enet une avance générale de l'armée austro-allemande. En réalité, on peut s'ariêter à l'opinion que rien de décisif n'est encore survenu de part ni d'autre, mais que le résultat du choc tornnaabie des armées engagées ne pourra plus guère tarder à être connu. La aépê^he de hétrograd constate au sud-est de Cracovie les progrès de l'ofiensive.et l'occupation de certaines localités par les troupes russes donne à penser que ces progtès sont notables. Si i'occupation de Dukla, Gorlice et Ujsok toutes trois situées en arrière de Tarnow, c'est-à-dire au sud-est de cette ville dans la direction des Carpathes ■— qui sont depuis plusieurs jours déjà au pouvoir des Russes, ne présente qu'une importance assez accessoire, celle de Wisnicz en revanche est plus significative. Wisnicz se trouve en etiet à moins de cinquante kilomètres à l'est de Cracovie. Le fait que l'avant-garde russe a pu déjà atteindre cette place fait prévoir qu'elle est exposée à être à très bref délai cernée au sud par l'ennemi. Si l'action au nord de Cracovie — sur l'importance extrême de laquelle nous avons sufnsamment insisté — venait à se dénouer à l'avantage des Russes, il en résulterait que l'investissement de Cracovie, vainement tenté ii y a six semaines, serait aussitôt un fait accompli. Bien entendu, une résistance acharnée s'est organisée de ce côté, et de telle sorte que cet investissement exigera des peines et des sacrifices énormes. Il en va du reste de même en Prusse Orientale, où de sérieux obstacles entravent constamment la marche de l'envahisseur. Nous l'avons vu, au début de la semaine, repoussé de la frontière sud qu'il voulait franchir près de Soldau, et nous savons qu'il a dû battre également en retraite jusque près de Plock. ce qui veut dire qu'il a été poursuivi sur une cinquantaine de kilomètres en territoire russe. * * * A l'est de la Prusse Orientale, l'action se déroule depuis huit jours à une vingtaine de kilomètres de la frontière allemande, notamment à l'est d'Anger-burg. Cette ville est située sur les Lacs Mazures,qui ont été si funestes aux Russes lors de leur campagne du mois d'août dans la même région. Dans sa dépêche d'hier, l'état-major russe insiste sur la valeur stratégique des retranchements improvisés par les troupes allemandes, auxquelles il a réussi à enlever certaines positions, à faire quelques centaines de prisonniers et à prendre 1>J canons ei G mitrailleuses. Bien qu'une communication de Berlin en date du 20 — nous l'avons publiée samedi — affirme qu'il s'agit en l'espèce d'ouvrages de campagne abandonnés et de vieux canons sans valeur, ce fait d'armes démontre que la vigueur de l'offensive en Prusse Orientale n'a pas été brisée. * * * Des autres théâtres de la guerre, en Asie-Mineu-re, en Serbie, en Flandre et en France, aucune nouvelle vraiment intéressante ne nous est parvenue, et il serait oiseux par suite de prétendre à commenter en détail les dépêches qui s'y rapportent. Nous ne sommes point au surplus à la veille de voir l'une ou l'autre des armées en présence, tant dans notre pays que chez nos voisins du Sud, donner des signes de faiblesse ou d'épuisement. Des deux cA--tés, les belligérants restent pleins d'ardeur et rivalisent d'ingéniosité pour lutter avec avantage : on les voit mettre en œuvre, pour réussir, des moyens dont l'habileté fait penser à l'astuce de ces Peau rouges que nous avons, pour leurs hauts faits racontés par Fenimoore Cooper, admirés au temps de notre jeunesse. On s'arrête anxieux à la lecture de certains récits de bataille. On frémit à voir quelle science est déployée par les troupes en marche pour échapper à l'attention de l'ennemi, malgré l'attentive surveillance de la cinquième arme, de cette aviation qui a pris décidément une place de premier plan dans les services de reconnaissance- L'avion survole le champ de bataille, piloté par des officiers attentifs, et néanmoins des canons, des voitures de munitions, des brigades, des trains de matériel entiers déguisés par des branchages verts y circulent en cortèges gigantesques. Les colonnes longent la lisière de la forêt : au moindre ronflement de moteur aérien, elles se retirent dans l'ombre des arbres touffus, dissimulent leurs chevaux dans les fermes et dans les bois pour éviter qu'ils décèlent la présence d'un état-major logé à proximité, abritent la nuit leurs voitures de munitions pour les soustraire aux bombes des explorateurs de l'air. Ces méthodes modernes de dissimulation n'empêchent pas les troupiers d'user copieusement, à navets est toujours en honneur, et il n'y a pas de plus grande joie pour un détachement que de voir l'ennemi s'y laisser prendre. —+♦ — L'armée russe L'analyse que nous avons faite samedi de l'organisation et de l'effectif de l'armée anglaise, nous a montré une nation qui, malgré sa considérable population d'une quarantaine de millions d'habitants, ne peut mettre en ligne qu'une armée régulière comparativement restreinte, et qui base l'effort militaire suprême qu'elle va tenter sur le recrutement des volontaires. Il en va tout autrement pour la Russie, où tous les citoyens sont obligatoirement tenus de remplir leurs devoirs militaires, à l'exception de certaines populations asiatiques et des manométans du Caucase, qui peuvent s'en racheter par le paiement d'une taxe. Les populations cosaques sont soumises à des obligations militaires spéciales. La population de la Russie dépasse 160 millions d'habitants; elle est donc supérieure d'environ 40 millions à celle de l'Allemagne et de l'Autriche réunies. On conçoit ainsi que le Tsar ne soit pas embarrassé pour le recrutement de son armée. Au contraire, le nombre des hommes annuellement propres au service est beaucoup trop nombreux pour qu'il soit possible de les incorporer tous dans l'armée active, dont le contingent est fixé chaque année et levé par tirage au sort. Après trois, quatre ou cinq années de service actif, le soldat fait partie pendant treize ans de la réserve, pour être inscrit ensuite dans le premier ban de la milice (Opolt-chénié).Lorsqu'en 1904 éclata la guerre russo-japonaise, l'armée russe sur pied de paix comptait, en Europe et au Caucase, 208 régiments à " bataillons. Il existait en outre 33 bataillons de chasseurs du Tur-kestan et 48 de chasseurs de la Sibérie orientale. La cavalerie comportait, y compris les cosaques de première catégorie, 19 divisions représentant au total 575 escadrons et sotnias, et en outre 60 escadrons de gendarmes et de milices caucasiennes. Quant à l'artillerie, elle comprenait 412 batteries à pied et 46 batteries à cheval, sans compter les 32 batteries à pied et les c batteries à cheval de l'Asie. Au total, les effectifs russes sur pied de paix atteignaient 950,000 hommes en Europe et 125,000 hommes en Asie. En 1904 on prévoyait qu'en cas de mobilisation, ils pouvaient être portés à 55,000 officiers et 2,900,000 soldats, dont 750,000 cavaliers.* * # Si depuis les revers subis par l'armée russe en Mandchourie la situation était restée la même, il va de soi que ces chiffres n'auraient rien d'impressionnant eu égard au chiffre formidable de la population de l'Empire. Mais il n'en est pas ainsi. Une réorganisation militaire énergique a été en effet, depuis lors, patiemment étudiée et énergique-ment poursuivie, surtout dans les cino dernières années. L'effet en a été non seulement d'élever à 1 >200,OGo hommes l'effectif de l'armée sur le pied de paix, mais aussi et surtout de veiller à une instruction plus solide des cadres et à une meilleure utilisation des réserves. Les progrès accomplis sont notoires. Rien ne fait mieux apparaitre combien il y a loin de l'armée russe d'autrefois, avec ses officiers de parade et son intendance suspecte, à celle d'aujourd'i partiellement modernisée, que l'éloge qui en a été fait depuis le début de la guerre actuelle par ses adversaires eux-mêmes. — Les soldats russes que j'ai eu l'occasion de voir,écrit un olticier allemand, etaient sans exception des humilies sains, soudes et bien nourris. La musette des dusses tombes ou laits prisonniers était presque toujours remplie de comestibles, et dans les convois capoarés no-us trouvions de nombreux sacs de biscuits et des caisses de conserves de viande. i>a legenue du soiuat russe mal nourri et affamé a pris naissance le jour où certains prisonniers russes avaient ueciaré qu us n'avaient plus eu la force de supporter la faim. Ceci n'était, pour une pai-L, qu'un prétexte, mais d'autre part il s'agissait en réalité de soldais qui avaient perdu leur regimeno et avaient erré mourant de faim des journées entieres dans les t'orots, cherchant un village pour trouver un morceau de pain, et qui finalement s éi^ient rendus. L habillement des prisonniers russes et des merfs, tout au moins des corps d'armée qui ont pénétré les premiers en Allemagne, ne laisse en rien à désirer i e vêtement le plus important pour les fantassins, c'est-à-dire le6 chaussures, étaient irréprochables et en si oon état, que des compagnies allemandes, après la bataille des Lacs Mazures, s équipèrent des bottes neuves prises à l'ennemi. Mais on a fait, il est vrai, des prisonniers dont l'équipement était moins bon, c'est-a-dire qu'ils portaient sous leur épais manteau brun des blouses en toile mince, malgré le froid de la saison. Mais peut-être le soldat russe, plus habitué à un climat froid, n'éprouve-t-il pas le besoin de s'habiller aussi chaudement que le soldat allemand. L'équipement en munitions semble être abondant. Dans toutes les places conquises a été trouvée une quantité de munitions abandonnées Les véhicules pris prouvent également que les Russes étaient bien équipés aussi bien en munitions d'infanterie que d'artillerie. En ce qui concerne ses qualités de soldat, le Russe est un adversaire absolument respectable. Le soldat russe est dans la défense extrêmement tenace et persévérant. Un exemple : Une tranchée occunéepar l^s Russes se trouvait sous le feu violent de l'artillerie. L'artillerie lourde allemande était si exactement pointee que plusieurs coups portaient juste dans les tranchées, de sorte que les poutres, les madriers, les planches des abris volaient en éclats par suite dê l'effet explosif des obus. En général, l'ennemi croyait que celui qui n'avait pas été tué dans cet enfer avait dû depuis longtemps quitter lc6 tranchées. Mais lorsque l'infanterie s'approcha des tranchées, la ligne de feu se trouva subitement occupée et on constata que l'infanterie russe, malgré le feu redoublé de notre artillerie, avait tenu bon, donnant ainsi un incroyable exemple de résistance. Le Russe sait parfaitement utiliser le terrain pour ses buts. Les constructions servant d'abri sont vraiment des modèles. 11 montre ses bonnes qualités surtout quand il bat en retraite : par exemple,_celle après la bataille des Lacs Mazures a été exemplaire. Les nombreux prisonniers et surtout les récits de soldats se rendant volontairement prisonniers sembl°nt, il est vrai, contredire ce qui vient d'être avancé. Mais il s'agit là tout simplement de Cosaques peu courageux et aussi, dans beaucoup de cas, de sujets russes comme des Polonais, des juifs, etc., qui n'ont pas la moindre envie de combattre. En général, les Russes défendent leurs postes avec une bravoure et un dédain de la mort admirables. A propos de l'artillerie russe, ce même officier allemand dit qu'elle dispose de très bonnes pièces et de munitions de bonne qualité. Comme l'infanterie, elle sait parfaitement tirer profit du terrain. Les batteries sont pour la plupart si adroitement abritées aue l'ennemi doit se donner beaucoup de c ; ••• rhni^- que le terrain choisi par l'ennemi peut être pris entre deux feux. Les postes d'observation des batteries sont souvent très avancées ou très habilement placés dans les grands arbres ou sur des points offrant une grande perspective. De là, le terrain ennemi est soigneusement observé, et au moindre mouvement d'inattention un feu violent d'obus et de schrapnells, exact et bien dirigé, se fait entendre.# • * * Bref, si la guerre russo-japonaise a fait apparaître dans l'armée russe des tares certaines, il n'est pas douteux que des remèdes énergiques l'en ont depuis lors guérie : il n'est plus douteux qu'elle constitue désormais une puissance extrêmement redoutable.Ses effectifs sont devenus formidables. Bien que difficiles à évaluer, les estimations extrêmes mises en avant varient de 6 à 13 millions d'hommes! On peut admettre comme raisonnable l'opinion qui arrête aux environs de 8 millions le nombre des soldats que l'Empire est en mesure de mettre utilement en ligne, sans compter les renforts qui pourraient être ultérieurement réunis si la guerre durait longtemps, comme il n'est, hélas ! que trop à prévoir. Si ces 8 millions de soldats étaient tous instruits, équipés et encadrés de façon irréprochable, on pourrait sans la moindre témérité considérer la puissance militaire russe comme pratiquement invincible.La prudence toutefois interdit de soutenir une telle opinion de façon absolue. Il est en effet de notoriété publique que le programme de réorganisation militaire russe s'échelonnait jusqu'en 1913, et que par suite, n'a pas eu le temps d'être réalisé jusqu'au bout. On sait d'ailleurs que la crainte d'en voir l'achèvement assurer à la Russie une situation trop prépondérante, n'a vraisemblablement pas été sans influence sur l'impossibilité de dénouer pacifiquement le conflit austro-serbe. L'impôt de guerre Le sort en est jeté et voici qui définitivement mettra un a toute discussion sur ce sujet. yui metua un? titxasl non, car comme tout condamné a vmgt-quatie heures pour maudire ses juges, nous ne oebcapciuns pas de recevoir encore des monceaux de letiies démontrant toutes,le plus clairement et le plus exacieiiient du monde d'aï 'eui's, que la solution admise est la moins équitable qui soit. Cette solution, cest, sans y enanger un iota, celle que la « L>eigique » a moiquee : on en pourra inie-îer que nos îiiiuriiiations b ut puisées à bonne source. Donc, la Ville et T agglomération bruxelloise, ann de se couvrir de l'enipiunt de Zb nnLions leur consenti par un consortium de banques de la capitale pour îe règlement de la contribution de guerre, demanderont. aux contribuables un certain nombre de centimes additionnels au principal du à 1 l^tat pour le toncier, le personnel, la patente et les bénénees des sociétés commerciales. Si vous desnez connaître la quotité de ces additionnels, veuillez vous reporter à notre premier article sur ce sujet. Ce sera l'unique et derniere lois qu'on vous en panera : n n'en sera, en eriet, pius jamais question jusqa'à ce que vous receviez — ce ne sera pas avant mars, rassurez-vous! — vos rôles de contribution portant simplement l'indication des sommes que vous aurez a payer, et que vous paierez, n'est-ù pas vrai? avec ou sans le sourire. Sous peû de jours, des employés spéciaux se mettront à l'œuvre pour relever chez les receveurs les îoies des contributions. Ce n est pas une mince besogne, car Bruxelles seule compte plus de 40,000 contribuables : il faudra séparer propriétaires et locataires, puis faire les multiplications, et enfin établir ies ciiinres des rôles dénnitifs. Ce travail durera trois bons mois, d'après les prévisions. C'est ce qui nous permet de dire que ce ne sera guère avant mars prochain que nous devrons nous apprêter à débourser. En attendant, économisons, si c'est possible ! +> LA GUERRE MODERNE Un joli couplet <d'e l'écrivain français Abel Hermant : — La guerre que nous faisons clans les Flandres est aux guerres classiques ce que les draines lyriquts de YVagner étaient aux anciens opéras. Dans ies opéras, ii y avait des numéros, des niurceaux de concert, et entre les morceaux de concert, que l'on écoutait, du remplissage auquel on ne prêtait aucune attention. Wagner a inventé la mélodie continue. Les vieilles guerres d'autreiois étaient de même faites de morceaux, qui étaient les baiaiiies, situées, datées, commençant, finissant à une heure précise, et, entre les batailles, on avait du bon temps pour penser à autre chose. La guerre d'aujourdhui est le chef-d'œuvre de la mélodie continue. Je tiens cette comparaison d'un soldat qui a pasi&é des jours et des nuii^ dans les tranchées. Etant moi-même loin du feu, je ne rse permettrais pas de parler avec cette insouciance de ce qui aboutit en fin de compte à tant de deuils héroïques, à tant de belles vies sacnfiees. Mais ceux qui combattent ont le droit d'en parier iégèrement. Par antinomie, ils trouvent moyen d'être tout ensemble frivoles et graves, et voilà ce que nous ne nous lasserons jamais d admirer. Nous savions que la gaieté est une vertu chrétienne, ils nou6 enseignent qu'elle est une vertu guerrière. ++ lumineux Le « Scientific American » a un de ses rédacteurs au milieu de l'armée allemande, qui s'attache surtout à voir les applications pratiques qu'ont su faire les Allemands des dernières découvertes scientifiques. C'est ainsi qu'il nous fait connaître l'appareil à signaux lumineux dont est muni chaque régiment. La signalisation lumineuse est souvent le seul moyen possible à employer pour transmettre des instructions ou des renseignements. Mais le rayon lumineux doit être aussi mince que possible et à peu près invisible pour d'autres que pour ceux auxquels il est destiné. L'appareil optique allemand remplit ces qualités. Au-dessus des tubes d'une jumelle bioculaire et parallèlement à leurs axes est monté un petit phare électrique avec réflecteur. Le foyer lumineux est situé tout au fond d'un long tube d'acier. Il est alimenté par rne batterie de piles sèches. Un bouton de contact permet de mettre et d'interrompre à volonté le courant. Le tout est disposé de façon à ce que le point lumineux produit, prolongé en ligne droite, tombe exactement à l'endroit visé par la jumelle. L'officier qui veut faire un signal cherche d'abord le point où se trouve celui qui doit le recevoir. Il lui suffit alors d'appuyer sur le contact de façon à donner, par des éclairements et des extinctions se suivant à intervalles réguliers, les indications d'après un code convenu d'avance. Sauf dans le voisinage immédiat de l'opérateur, où une légère lueur s'échappe du tube, rien ne trahit l'émission des signaux. Ceux-ci sont, au contraire, nettement visibles pour l'homme placé exactement en face. La nuit, à une distance de six kilomètres. la correspondance s'pff°ctup d° la sort»3 sans le moindre à-coup. Même en plein jour on peut correspon--i'-- COMMUNIQUES OFFICIELS Communiqués des armées alliées . Paris, 19 novembre (C'ommuniqui officiel de 3 heures après-midi) : La journée d'hier dans le Nord a été marquée par une recrudescence du feu de l'artillerie allemande, principalement entre la mer et la Lys. Il n'y a pas eu d'attaque d'infanterie entre l'Oise et l'Aisne. Les opérations autour de Tracy-le-V^al se sont terminées à l'avantage de nos troupes. Nous avians pris ce village, il y a peu de jours; avant-hier, l'ennemi tenta de le reprendre. Après nous avoir délogé de nos tranchées avancées, il atteignit le carrefour au centre du village, mais un vigoureux retour offensif de nos troupes algériennes le refoula et, en lui infligeant de fortes pertes, récupéra le terrain »p moment perdu. En Argonne, nous avons maintenu nos positions. Sur le reste du front rien n'est à signaler. ' » * * Paris, 20 novembre (Communiqué de 3 heures de l'après-midi) : Le temps a été particulièrement mauvais au nord de notre front, où il a fortement neigé. Toute la partie à l'est de Dixmude est inondée. En Argonne, trois attaques furieuses de l'ennemi ont été repoussées. * * » Paris, 21 novembre (Communiqué officiel de 3 heures) : En Belgique, notre artillerie a eu un avantage sérieux près de Dixmude. Près de Verdun et dans les Vosges, nous avons pris de légères avances. Sur différents points, nous nous sommes établis dans des positions retranchees à moins de 30 mètres des Allemands. * * * Pétrograd, 18 novembre (Communiqué officiel du quartier général de l'armée du Caucase) : Des renforts turcs sont apparus sur la frontière de la province de Batoum, où des escarmouches se sont produites. Dans la vallée d'Ottyschai, une colonne russe a attaqué l'ennemi d ms la direction d'Erzeroum et l'a repoussé. Le 15, nous avons emporté d'assaut Datah, centre important de communications dans la vallée de l'Euphrate. Aucun changement ne s'est produit sur le restant du théâtre d'opérations. * * * Pétrograd, 10 novembre (Officiel) : L'action militaire sur la rive gauche de la Vistule s'est développée en ces derniers jours en deux points : sur le front s'étendant entre la Vistule et la Warta et sur la ligne Czenstochau-Cracovie. Ces combats ont été extraordinairement acharnés. Sur toute la ligne ce n'a été qu'une succession d'offensives et de défensives. En Prusse orientale, nos troupes attaquent les positions remarquablement fortifiées de l'ennemi. A l'est de Angerburg, les tranchées allemandes sont munies de triples rangées de fil de fer barbelé.Nous nous sommes rendus maîtres d'une partie de ces positions à 7 verstes à l'est d'Angerburg, de même que du passage entre les lacs Bouvelno et Yrklo. Nous avons capturé 19 canons, 6 mitrailleuses et fait quelques centaines de prisonniers. En Galicie occidentale, notre offensive continue.* * # Pétrograd, 20 novembre (Communiqué officiel du grand quartier général) : Les Allemands ont essayé, entre la Vistule et la Warta, de rompre notre front. Notre offensive, le 19, a été couronnée de succès. Au nord-ouest de Lodz nous avons capturé quelques canons et fait plusieurs centaines de prisonniers.Les combats opiniâtres sur le front Czestcho-wa-Cracovie continuent dans des conditions normales.En Galicie nous avons occupé Wisnicz, Dukla, Grelice et Ujsok. *** Pétrograd, 21 novembre (Officiel) : Le « Moniteur de l'Armée » dit qu'un combat violent s'est livré près de Cracovie. D'après ce journal, les Allemands considéreraient la forteresse de Cracovie comme leur dernier point d'appui sur ce front. * * * Nisch, 18 novembre (Communiqué semi-officiel du Press-Bureau de Serbie) : Lundi 16 courant, nos détachements défensifs se sont retirés de la ligne Ub-Valievo en évacuant complètement cette dernière localité. L'ennemi tenta d'entraver ce mouvement, mais sa tentative fut énergiquement repoussée par notire artillerie dont le feu dispersa ses colonnes. La colonne ennemie opérant sur la ligne Drago-jevatz-Konatitza-Lajokvatz.a particulièrement souffert du tir de nos canons. Sur le restant du front, rien d'important n'est à signaler. * * # Prétoria, t8 novembre (Officiel) : Le commandant Du Toit avec une partie du commando Wolmaranstad, de Leeuwdoorns, a capturé aujourd'hui un des lieutenants de Beyer, Hen-drik Kirstèin, avec 74 hommes et 85 chevaux. Cette bande fait partie des débris du commando de Beyer qui fut mis en déroute le 15 novembre par le colonel Celliers. Ce dernier, à son tour, annonce de Boshof que M. Van Rensburg, membre du Conseil provincial de Hopstadt, a été fait prisonnier par un de ses commandos, et que le commandant Houl a capturé également 65 hommes du commando de Beyer. A Dewetsdorp, un commando rebelle de 72 hommes s'est rendu grâce à l'influence du commandant Van Rensburg qui, d'après les communications d'hier, a fait sa soumission et a décidé 154 de ses hommes à se constituer prisonniers au fort Brandt. —= Communiqués allemands Vienne, 21 novembre (Officiel d'hier midi) . L'attaque des forces principales russes dans la Po'.oene russe par les troupes austro-allemandes avance sur tout le front. Dans les combats au nord- Constantinople, 22 novembre (Communiqué officiel du quartier général) : Le croiseur Lamidié a bombardé et détruit hier les dépôts de pétrole et la station de télégraphie sans ni installes à fuapse, localité russe à proximité de Novorossijk. Un violent combat qui dura 0 heures a eu lieu le f8 novembre entre les Anglais et nos troupes à Chatt-el-Arab. Les pertes de l'ennemi sont considérables. Les prisonniers ont déclaré que le commandant supérieur des troupes anglaises se trouve pu-mi les blessés. Un projectile lancé par not.e canonnière Marmaris a atteint une canonnière angla^^ sur laquelle elle a déterminé une explosion, '.es détails du cum'oat ;• r i encore inconnus. * * # Berlin, 21 novembre : Le prince Auguste-Guillaume de Prusse a été victime d'un accident d'automobile. Il a une rupture compliquée du bas de la cuisse et des contusions au menton. * * # Constantinople, 21 novembre : Le gouvernement turcs a confisoué le chemin de fer anglais Smyrne-Aîdin, dont il avait prolongé la concession l'été dernier. La Porte dit que cette saisie, faite à titre de représailles, se justifie par la saisie de deux dreadnoughts, l'annexion de l'île de Chypre et la violation des statuts de l'Egypte. * * » La Haye, 22 novembre : Une enquête a démontré que les mines arrivées au rivage au nombre de cent environ, y compris celle qui provoqua l'accident près de Westcap-pelie, sont toutes d'origine anglaise et qu'il ne x trouve parmi elles aucune mine allemande. ++ Dépêches diverses Londres, 19 novembre : On mande de Copenhague au « Times » que les pertes des Russes dans la bataille de la Vistule sont évaluées de 40,000 à 50,000 hommes. * * * Constantinople, 18 novembre : Deis troupes anglaises ont occupé la petite île de Fao dans le golfe Persique. C'est le point terminua du câble anglo-indien. Ils ont levé le câbie et coupé le6 communications avec la Mésopotamie. * • Canstantinople, 18 novembre : Lee Anglais ont débarqué 4,000 hommes d<e troupes indigènes à Koweit, 6,000 d^ns les îies Bahrein oians le golfe Persique e<t 5,000 à Bender-Buschir, à la côte s-ud de la Perse. * * * Londres, 20 novembre : D'après une information d'hier d'Aliwal North, la situation dans l'Etat d Orange avait fait apparaître la nécessité de mobiliser le6 sectione montées de la garde locale. Mais les hommes, lorsqu'ils furent réunis, reçurent avis que la situation s'était modifiée grâce à la soumission des rebeLes, et qu'ils pouvaient rentrer dans leurs fermes. *** Londres, 20 novembre : La légation du (Jhili à Londres a reçu de ©on gouvernement: le teiégramme suivant : Le vapeur allemand « i^arnak » a été saisi par le gouvernement chUien dans le port d'Antotagasta pour avoir ravitaille en ciiarbon deux navires de guerre allemands. Deux destroyers cniliens ont empeené un croiseur allemand de capturer, dans les eaux territoriales du Chili, les navires anglais « Uronsa » e,t « uolusa ». Les croiseurs allemanus « Leipzig » e<t a Dresden » n'ont pas reçu de charbon à Valparaiso. * " * Londres, 20 novembre : L Amirauté anglaise annonce qu'à partir du 27, en raison de l'existence en mer de mines nombreuses et dai grave danger qu'elles présentent, les navires devront se munir ae pilotes pour entrer cnans ccroain.es passes ou en sortir. Les passes visées sont celles du Humber, de la Tyne, du Firth of Forth, du Moray Firth e;t de Scar-borough.**♦ Dantzig, 22 novembre : Le général von Hindenburg ayant annoncé la victoire de la 9° armée dans les combats de Kijawie qui ont suivi la bataille près de Kutno, l'Empereur a envoyé au commandant supérieur de cette 9B armée, le général Makensen, le télégramme suivant: Lorsque je vous ai appelé à la tête de la valeureuse 9e armée, j'étais convaincu que vous justifieriez pleinement ma confiance et mon choix. Vos succès viennent de m'en apporter la preuve : je vous en félicite, vous et vos braves troupes. Votre bravoure inébranlable en face d'un ennemi de beaucoup supérieur est digne du plus grand éloge. Exprimez aux troupes mes salutations impériales et mes meiLeurs vœux pour l'avenir. * * • Athènes, 20 novembre : Les journaux publient des communiqués officieux suivant lesquels le gouvernement est d'avis qu'il doit continuer à rester neutre. Tout fait prévoir que la Turquie ne déclarera pas la guerre à la Grèce. Hambourg, 20 novembre : Le « Hamburger Fremdenblatt » atteste de source sérieuse que le sort des prisonniers allemands internés au camp anglais de concentration d'Ahmednazar, près de Bombay, est satisfaisante. * * # Hull, 20 novembre : Le « Daily Mail » annonce qu'à Hull toute lumière visible du dehors doit être supprimée entre le coucher et le lever du soleil. * * * Lisbonne, 20 novembre : Le Parlement se réunira lundi. On s'attend à ce quo le premier ministre fasse une déclaration sur sa politique extérieure. * * * Le Caire, 20 novembre : La fermeture des mosquées au Caire a donné lieu à des manifestations dans la rue ; il y a eu des collisions sanglantes avec la police. * * « Friedrichshafen, 22 novembre : Hier midi, vers 1 heure, deux aéroplanes anglais ont apparu au-dessus de la ville et tenté une attaque contre le chantier allemand des aéroplanes. Un avion qui volait au-dessus du hall à environ 400 mètres a pu être descendu par des shrapnels et des mitrailleuses. L'autre aviateur, qui se trouvait déjà à une grande hauteur et qui contourna plusieurs fois le hall, a réussi à s'échapper, mais d'après des nouvelles ultérieures, il serait tombé dans le lac de Constance. Les aviateurs ont jeté cinq bombes qui ont éclaté partiellement très près du hall. Deux maisons de la ville ont été endommagées, un homme a été tué et une femme blessée. Le passager de l'aéroplane descendu, officier de marine anglais, a été transporté grièvement „ U W.-l -- ,'.VA -p f.T.1, ..y t,,,.,.- .

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Toevoegen aan collectie

Periodes