La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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02 september 1918
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s.n. 1918, 02 September. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0r9m32ph2f/
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PRIX SES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, fr. 1.00. — Réclames avanies ann.y la lig., lr. 2.50. — Corps du journal, la lig., fr. 7.50. — Faits divers, la ligne lr. 5.00, •— Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin desEUvetin annonces notariales, avis de sociétés (assemblées^ paiement de coupons, tirages), la ligne fr. 2.00. BUREAUX do O à 17 heures. Direction et Administration : gjj; !f^'| |? Jos. MORESSÉE, directeur. PRIX DES ABONNEMENTS : 1 mois (Septembre), fr. 3-SO* Les demandes d'abonnement sont reçues exclusif cément pat les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamations concernant les abonnements doivent ttre adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION LA BELGIQUE Jiujourd hui : 'ÛHUX. pages. I LA GUERRE cas » « u B U un 1,491' jour de guerre Leé Allemands ont évacué ces jours derniers jes positions qu'ils détenaient entre Ypres et jLa Bassée depuis leur offensive d'avril dernier contre le Kemmel, Bailleul, Hazebrouck et Bé-thune, positions dont nous écrivions précisément hier qu'elles apparaissaient dangereusement saillantes. Les Anglais viennent de s'apercevoir de leur retraite et se sont déjà avancés au delà du Kemmel, de Bailleul, de fceuf-Berquin ; plus au sud, ils ont franchi la fcawe. Entre le sud-est d'Arras et Péronne, les attaques des Anglais ont eu un caractère plus local. Les Français en revanche ont attaqué sur un large front entre l'est de Nesle et le nord-est de Noyon, mais sans résultat appréciable. Sur l'Oise et l'Ailette, de vifs engagements n'ont pas modifié la situation. Entre l'Ailette et le secteur de Soissons, de nouveaux assauts ont valu aux Français de légers progrès.1E DÉCURÂnoyU CHANCELIER A ï'occasion de son septante-cinquième anniversaire, le chancelier von Hertling a reçu une 'délégation des associations d'étudiants catholiques. Après avoir esquissé la psychologie de la guerre en Allemagne et dans les pays ennemis et adjuré la jeunesse de se serrer les coudes autour du drapeau, il a dit concernant la situation militaire : — En vous parlant de la situation de nos armées, mon premier devoir est d'exprimer notre profonde admiration aux troupes allemandes pour la vaillance dont elles ont fait preuve au cours des dernières semaines. Je puis vous donner l'assurance que la direction supérieure de l'armée envisage l'avenir avec calme et confiance, encore que des nécessités tactiques lui aient imposé l'obligation de replier ses lignes en divers endroits Nous avons déclaré dès le premier jour que la guerre que nous faisions était une guerre de défense. Les opérations militaires ont été transportées sur Je territoire ennemi pour défendre efficace- : ment nos frontières et épargner à notre patrie les horreurs de la guerre. Nous continuerons à combattre sur le sol ennemi et nos troupes héroïques sauront repousser les formidables assauts de l'adversaire et contenir ses efforts jusqu'à ce qu'il se rende bien compte que c'est ppursuivre une chimère que de vouloir anéantir le peuple allemand, jusqu'à ce qu'il se déclare enfin prêt à conclure un compromis. Cette heure sonnera, parce qu'il faudra nécessairement qu'elle sonne si l'on ne veut pas se trouver devant une Europe exsangue et voir la civilisation humaine crouler dans la misère et dans la barbarie. Nous supplions le Tout-Puissant, qui nous a visiblement assistés jusqu'ici, de ne pas retarder ce jour plus longtemps. Messieurs, je viens de prendre connaissance de l'interview accordée par lord Cecil au représentant du Stockholms Tidningen. Je ne veux'pas mtofçêter aux détails de ses déclarations, mais il est deux points de son interview qui demandent une réponse immédiate. Lord Cecil fonde son espoir en la victoire 'finale et décisive des Alliés sur la coopération des troupes américaines. Sans m'attarder à cet appel au militarisme que l'Entente nous jette dans les jambes depuis le début des hostilités, je rappellerai les divers espoirs auxquels les Alliés se sont cramponnés au cours de la guerre pour escompter la victoire finale. Ce fut d'abord l'intervention de l'Italie parjure; ce fut ensuite le tour de la Roumanie, qui devait faire pencher la balance. Lerd Cecil oublie que depuis lors la paix a été conclue avec la Russie et la Roumanie, et que nos effectifs à l'Ouest ont pu être renforcés par les divisions libérées à .l'Est. Le second point des déclarations de lord Cecil qu'il convient de relever est l'affirmation que l'Entente ne consentira jamais à faire la paix avec son ennemi aussi longtemps que l'Allemagne sera gouvernée par les Panger-mains. Messieurs, c'est l'Empereur allemand qui.seuJ gouverne en Allemagne avec la collaboration constitutionnelle du Conseil fédéral et du Reichstag. Aucun parti politique, que ce soit le parti pangermain ou un autre, n'a pu jusqu'ici influencer les décisions du Reichstag. En ma qualité de chancelier de l'Empire allemand, je ne connais que des partis allemands et qu'une politique allemande. Mon devoir tst de représenter cette politique et je n'en connais point d'autre. » tes événements de Russie Pétrograd: 30 août : La Pravda écrit en date du 2S août ï — Les troupes des Soviets ont remporté une brillante victoire sur l'Oussouri. Des détachements entiers de Tchèques-Slovaques, d'Anglais, de Français et de Japonais ont été battus et forcés à la retraite. L'ennemi a aussi été battu dans la région d'Achabad. Nous avons occupé les villes de Tadschen et de Mesw. Notre III0 armée avance avec succès. La région fortifiée de la ligne, principale Berm Iélîateri-nenbourg est en notre pouvoir. Sur le mont Sylvinsk, l'ennemi, pris de panique, se retire. » **♦ Londres, 31 août : Le (( Daily Mail » apprend de Charbin que les bolchevistes ont essuyé une grave défaite sur l'Oussouri. Après trois jours de combat ,ils ont été rejefés en arrière et ont laissé 4,000 morts sur le terrain. Les bolchevistes se sont repliés dams la direction de Chabarowski, à 400 milles au nord de LVladivostock.Les Japonais ont occupé Men. *** Amsterdam, 31 août: D'après le Times, la commission du gouvernement à Moscou a fait savoir aux troupes tchèques qu'au cas où des membres des Soviets seraient encore passés par les armes, le gouvernement ordonnerait la pendaison de deux chefs tchèques. Le général Dieterlch a répondu que 47 membres des Soviets se trouvent entre ses mains et que tous, sans exception, seront fusillés si les bolchevistes osent mettre leur menace à exécution, •'o Bâle, 31 août : Le service semi-officiel russe d'informations en Suisse publie le radio-télégramme suivant du Soviet; il est daté du 27 août : — Les tentatives faites par les Anglais pour pénétrer vers le nord dans l'intérieur du pays, en longeant la Dwina, ont échoué jusqu'à présent. Après trois jours de bataille, la flottilie anglaise a commencé sa î retraite. Les troupes des Soviets se sont emparées des villages de Pepropawslows-kaja, de Baretzkaja et de Danilowskaja, où elles ont pris un grand nombre de mitrailleuses. En outre, les maximalistes ont occupé Kadina, situé à l'embouchure du fleuve du môme nom. Les habitants de la région soutiennent avec enthousiasme la cause des Soviets. n Pétrograd, 31 août : Le vapeur allemand « Anni Stinnes » est arrivé hier à Pétrograd. C'est le premier navire qui, depuis quatre ans, bat pavillon allemand en Russie. ... j Berlin, 31 août : On mande de Pétrograd que plusieurs - coups de feu ont été tirés la nuit dernière sur M. Lénine, qui a été légèrement blessé. M. Uritzki, commissaire du peuple de l'intérieur, a été assassiné. Les coupables ont été arrêtés. *** k Moscou, 31 août : ' La «Pravda» annonce que îa commission extraordinaire a, du 24 âu 26 août, ar-3 rèté une centaine d'affiliés à la conspira-t tion contre-révolutionnaire. De nombreux r documents et des lettres prouvent l'inter-j_ vention des agents anglo-français Le dé-L tournement des cinq millions de roubles volés à la Société Centrale de Consomma-3 tion est l'œuvre des gardes blancs et des 1 socialistes-révolutionnaires de gauche. La 2 conspiration visait principalement à empê-i cer le ravitaillement de Moscou et de Pétrograd, par l'interruption du trafic, la des- - truction des ponts et des trains chargés de s vivres. Les régiments blancs se composent é exclusivement d'anciens officiers russes. Moscou, 31 août : !" Le journal « Mir » annonce que le géné-® ral Broussiloff a été arrêté et transféré au ' Kremlin. Le général souffre toujours des blessures qu'il a reçues lors des troubles qui ont éclaté en décembre dernier; il a été emprisonné dans l'intérêt de sa propre sauvegarde. En revanche, l'«Isvestija», organe du gouvernement, prétend qu'il est accusé d'appartenir à la Fédération contre-ré volu-i- tionnaire.; il existerait des preuves de ce e fait, mais elles^fe peuvent être rendues pu->- bliques. : e «** Londres, 31 ao&t:r s Le Times publie un article dû à la plume 1 d'un Russe, influent, qui fut le confident du feu comte Witte, le conseiller du malheureux tsar s Nicolas, qui lui aurait dit : r — La Russie a deux voies ouvertes devant elle : celle d'un développement lent sous le x règne d'un souverain constitutionnel et le ré-e gime des relations amicales avec l'Allemagne, 1 ou celle d'un développement plus rapide pro-c voqué par un rapprochement avec les démo- 3 craties occidentales, mais dont les corollaires seront la révolution, l'effondrement et l'anar- s chie. Les partis de gauche font, par leur appé-3 tit insatiable de liberté et leur perpétuelle 5 agitation, le jeu des partisans de la première r solution. En revanche, le tsar Nicolas, en vé-■ ritable aveugle, jette le pays dans la seconde 3 voie. Telle est l'ironie des choses. Tout me fait L prévoir que le plan du Tsar réussira : ce suc-3 cès lui coûtera son trône et peut-être la dispa-5 rition de sa dynastie. 5 En ma qualité de protecteur de l'industrie et t d'administrateur des finances du pays, mon " devoir primordial est d'empêcher l'effondre-' ment de la Russie. Mais d'autres raisons en-• core m'incitent à écarter la deuxième solu-" tion. Une révolution, dans le meilleur sens du 3 mot, ne peut venir chez nous de l'initiative 1 des classes populaires parce qu'elle dégénére-3 rait en anarchie complète. Une révolution, si l'on veut qu'elle ne soit pas une catastrophe, doit venir d'en haut. Alexandre II a tenté de provoquer une révolution pacifique qui était possible,. à la condition que fussent maintenues les relations amicales avec l'Allemagne. Nicolas II est en passe de provoquer une révolution d'en bas, et je-redoute cette éventualité d'autant plus que j'e^'h^vois, clans les mopar-^ chies occidentales, aucun homme d'Etat, c^ pable de prémunir la > Russie contre les suites de ce bouleversement. Aucun d'eux ne connaît assez la Russie, n'a scruté assez profondément l'âme de notre peuple pour imposer les mesures d'exception qui seraient sa sauvegarde. Et j'entrevois dès lors le jour où la Russie, incomprise dans sa détresse, se retournera vers le passé et que la révolution d'en bas, qui l'aura disloquée jusque dans ses fondements, n'aura été pour elle qu'un épisode inutile mais catastrophai. » *** Kief, 30 août: Le président de la délégation russe a proposé à sa commission de reprendre ses tra-, vaux et d'étudier la question de l'échange des produits entre la Russie et l'Oukraine. Les 1 autres commissions n'ont pas encore repris \ leurs travaux. Le ministère de l'agriculture a ! décidé de transférer au fond agraire tous les J domaines de l'Etat, dont l'administration n'a pas l'emploi, et de les vendre aux paysans : i le résultat en serait de mettre 455,000 décia-( tines de terrain à la disposition de l'agricul-. ture. Berlin, 31 août : On mande d'Odessa que les Puissances cen-; traies ont acheté jusqu'ici 4 millions de pouds . de sucre en Oukraine. Elles négocient encore 2 1/2 millions de pouds. De cette quantité, la Bulgarie recevrait 4 p. q,, la Turquie 9 1/2 p. c. ; le reste serait partagé entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie dans la proportion de 60 et 40 p. c. L'INTERVENTION DU JAPON Londres, SI août : On télégraphié: de Tokio au «Moming Post » : ; — Un groupe de cent et dix députés appartenant à l'opposition ont protesté auprès du président du Conseil contre la politique suivie par le Japon en Russie. Le correspondant au journaal anglais ajoute que des manifestations et des cortèges sont organisés à Tokio contre le gouvernement.DÉPÊCHES DIVERSES Madrid, 31 août: M. Dato, ministre des affaires étrangères, a déclaré ce qui suit aux journalistes : — Comme tous les autres pays neutres, nous avons des difficultés avec les belligérants. Depuis le début de la guerre, elles ont toujours été écartées et elles le seront encore cette fois si l'opinion publique reste de sang-froid et soutient le gouvernement. » Berne, 30 août: Le Progrès de Lyon annonce qu'avant-hier, en une heure de temps, cinq aviateurs militaires ont fait des chutes mortelles près de Pau, deux autres sont tombés près de Chartres. Tous les sept ont péri en essayant de nouveaux appareils, Paris, lor septembre : On mande de Londres au «Matin»: — Lord Lansdowne a adressé une lettre à lord Robert Cecil dans laquelle il exprime l'espoir que celui-ci usera de son 1 influence auprès de ses collègues pour que le Cabinet prête la plus grande attention au discours de M. Soif, secrétaire d'Etat ' allemand des colonies, de manière à arriver ainsi à entrer en rapport avec l'ennemi » ; Londres, 1er septembre : j Lord Derby a eu des entretiens à Londres ; au sujet de questions politiques anglo-françaises. Plusieurs personnalités sont venues le i trouver à la demande du Comité de Paix de < lord Lansdowne ; il leur a déclaré ce qui suit : < — Nous sommes d'accord avec la France sur i un grand nombre de questions intéressant la î continuation de la guerre ; mais nous ne som- i mes pas d'accord avec elle sur tous les points. 1 Nous n'avons pas perdu un pouce de notre^ôî ; uns par contre, nous occupons un grand territoire ère ennemi, tandis que la France doit combattre sé. pour son rétablissement. Les Etats-Unis ont 'in- promis à la France de l'aider à libérer son ont territoire. C'est aussi notre volonté. Toutefois, la question est de savoir qui doit payer les frais d'une guerre qui doit encore durer des années. Les Etats-Unis sont disposés à discuter avec nous cette question. Récemment, le Con-ar_ seil de guerre interallié a décidé d'user de ra_ tous les moyens pour mettre le plus rapide-;ux ment possible fin à la guerre et c'est ainsi que ' _ les Alliés agissent de commun accord en Rus-dé- sie* <"es dern*ers temps, des cercles comipçr-, " ciaux et industriels anglais ont souvent pro-'^ testé auprès du gouvernement contre Paggra-, vation sans cesse croissante de la concur-j rence. Le gouvernement se rend parfaitement compte du danger qui nous menace si nous devons encore soutenir la guerre pendant plu- * ê" sieurs années ; mais par malheur notre diiplo- matie n'a plus ses coudées franches à propos de nos buts de guerre, car nous sommes forcés ent do nous mettre d'accord avec nos alliés sur s- toutes les questions et nous rencontrons souvent de la résistance. On nous a fait maintes fois le reproche de ne pas souffrir de la né- guerre autant que les autres et on nous re-proche aussi de ne pas adopter, comme le 3CS désir s'en manifeste même chez nous, une raé-,jes thode différente pour en finir avec la guerre. Nous ne sommes pas d'accord à cet égard. Si nous voulions mettre fin à la guerre mainte-~ nant — et nous ne le pourrions qu'en deman-iisé ^ant à nos ennemis s'ils sont disposés à con-I chue la paix avec nous — il nous serait imposer" sible de rester les amis des Etats-Unis et de la France; d'autre part, une entente amicale P avec l'ennemi constitue une utopie que personne du reste ne souhaite. En ce moment, ce qu'il y a de plus grave pour nous, c'est l'obligation de coopérer aux frais de la guerre alors ime que la France seule a intérêt à ce qu'elle con-îeu tinue. Le gouvernement estime que les sacri-sar fices que nous avons faits jusqu'ici sont de telfe importance qu'ils ne peuvent s'accroître. ant Pour sortir de la situation, il nous faut donc [e choisir entre deux alternatives : ou bien' ré-ré' sister avec nos alliés jusqu'à ce que la victoire ne> finale nous apporte la paix, ou bien prendre )r<> une initiative qui nous permette d'en finir au-n°- trement; » re3 En terminant, lord Derby croit qu'il est tar" fort vraisemblable que les Puissances Cen-T'é- traies s'adresseront à l'Entente pour obtenir la paix. En ce cas. la situation serait moins ère difficile pour l'Angleterre, qui pourrait faire v6' valoir auprès de ses alliés les difficultés aux-quelles elle est elle-même en butte. - Lord fait Derby est absolument convaincu que la uc" France ne renoncera pas avant un an à l'es-Pa" poir qu'elle a fondé sur l'aide américaine et qu'on ne pourra éviter de régler pour un an 5 et encore la participation anglaise dans les frais lon de guerre. Ire- ^ ®n" Berne, 31 août : )îu" Les ouvriers mineurs de Western Valley du (Pays de Galles) ont décidé d'envoyer une dé-ive légation au directeur de l'alimentation pour 're" demander des rations plus fortes. Us menacent * si de se mettre en grève s'ils n'obtiennent pas ,hc' satisfaction. de ^ Londres, 29 août : lie" The Star annonce que la Commission du ser- Tîe' vice des chemins de fer a décidé de restreindre la cijsiWation des trains. Il y a non seulement ? manque de pio.çheurs.ft de personnel roulant, Lvla mais avant tout il y "a disette de" charbon. On •?<?*' ^'SWM^itout- d'abord l'intention de' ne plus. per^qîfelQ. raccès aux trains qu'aux voyageurs pouvant prouver le caractère d'urgence de leur ent déplacement. On a toutefois abandonné ce plan parce que son application aurait exigé • un trop grand nombre de fonctionnaires. Fi- p1®' nalement, on a pris la décision de restreindre considérablement le nombre des trains dans *ïïl toutes les directions, iib, * s » La. Haye, 31 août : Une note du ministère des affaires étrangères annonce que la nuit du 16 août, vej-s 11 h. 30, un avion a lancé des bombes près !j.' de Sluys. L'examen des morceaux des pro-,jes jectiles prouve qu'il s'agit de grenades an-Les glaises. En conséquence, le ministre les >ris Pays-Bas à Londres a été chargé de pro-e a tester auprès du gouvernement anglais [os contre cette nouvelle violation du territoire n-a néerlandais. ns : *** ;ia- La Haye, 31 août : ;ul- La Haagsche Post croit savoir que le cabinet sera constitué cette fois par un membre du parti catholique, qui choisira commo collaborateurs un certain nombre de personnalités de nuance neutre, notamment le ministre de .(jj la guerre, M. de Jonge, M. Karnebeck, bourg-or)3 mestre de La Haye, et M. van Gijn, ancien mi-,, nistro des finances. «** c. ; * et Amsterdam, 30 août : I et On mande de La Haye qu'une assemblée de fabricants de cigares vient de décider d'exporter 300 millions de cigares et de laisser 100 millions de cigares du type dit «uniforme» à la disposition de la consommation intérieure du pays. *** Vienne, 31 août : La «Nouvelle Presse Libre», commentant les difficultés extraordinaires que ren-ïp- contrent aussi bien les propositions alle-mandes que la solution dite «austro-polo->li- naise» de la question de Pologne, arrive à conclure qu'il s'agit de résoudre un pro-3-is blême des plus ardu et que les deux solu-lions proposées doivent être examinées 3U- avec prudence et sans prévention. Il faut surtout éviter que la question polonaise ne se transforme en pomme de discorde. Il est beaucoup plus important de maintenir intacte et solide l'alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie que de résoudre précipitamment la constitution d'un Etat, ce qui demande un examen minutieux a pour éviter des fautes dont les conséquences seraient aussi préjudiciables à l'ejm-lUs pire allemand qu'à la monarchie austro-)e- hongroise et au peuple polonais. irs jis Christiania, 23 août : )U" Le ministre d'Etat Gunnar Knudsen, parlant devant ses électeurs, s'est exprimé comme suit : — L'dée d'une Confédération des Nations er, destinée à empêcher les guerres dans l'avenir ili- gagne de jour en jour du terrain. Les neutres de ont tout intérêt à s'y rallier pour arriver à ce ar- que les conflits entre nations, aussi bien que de ceux entre personnes privées, soient soumis de droit à des tribunaux d'arbitrage. Si la guerre actuelle apporte ce bienfait au monde, les sacrifices consentis n'auront pas été vains. Dans certaines sphères, on a demandé aux re neutres d'offrir aux belligérants leur entremise en vue de la paix. Les neutres ne demSn- * " deraient évidemment pas mieux, mais ilft'ine pourront offrir leurs bons offices que lorsque les deux parties en cause en exprimeront/le désir, et nous n'en sommes pas encorefiîlà. En attendant, nous avons le devoir d'unir toutes nos forces pour assurer la défenseï du pays et éviter d'être entraînés dans la guerre. Tout le monde le comprend d'ailleurs, à part les socialistes, qui désireraient nous voiri renoncer à nous défendre. Comment des homes mes, doués de saine raison et consciente de n- la responsabilité qui .pèse sur eux, peuventffjs, le en plein conflit mondial, exiger qu'un pays ie qui veut rester neutre ne prenne pas les.pré-t: cautions que le maintien de cette neutraKié ur impose? Je suis convaincu, pour ma part^que la si nos moyens de défense avaient fait défaut, n- il y a beau temps que nous aurions été^ën-s. traînés dans le conflit. » u »s I COMMUNIQUÉS OFFICIELS i l — Communiqués des Puissances Centrales i Berlin, 1er septembre. — Officiel de ce midi : j Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feld-maréchal prince héritier ; Rupprecht de Bavière et du général-colonel - von Boehn : Entre Ypres et La Bassée, nous avons rac- - courci notre front en abandonnant l'arc sail- - lant que formait notre ligne vers Hazebrouck. - Nous avons ainsi laissé le Kemmel à l'ennemi ; t notre mouvement, exécuté depuis quelques î jours déjà, est resté caché à nos adversaires. - Les Anglais ont attaqué hier avec d'impor- - tantes forces nos anciennes lignes. Les déta-; cliements mixtes que nous avons laissés dans > l'avànt-terrain de nos nouvelles positions sont l* en contact avec l'ennemi. L'ennemi a occupé - le Kemmel et nous a suivis au delà de Bailleul-5 Neuf-Berquin et au delà de la Lawe. i Sur la route d'Arras à Cambrai, des attaques - de l'infanterie anglaise se sont brisées devant î nos lignes. L'ennemi a exécuté jusqu'au soir - de puissantes attaques entre Heudecourt et • Vaulx-Vrancourt ; elles ont échoué. Au cours i de combats à alternatives variables, Bullecourt - et Ecoust sont restés entre les mains do l'en- - nemi. . Après une violente préparation d'artillerie, des divisions anglaises et australiennes ont pris i l'offensive entre Morval et Péronne. Près de Morval et au sud-ouest de Bancourt, l'ennemi a été repoussé. Des contre-attaques nous ont permis de tenir Bouchavesnes. Plus au sud, après la fin des combats, notre ligne passait à la route Bouchavesnes-Péronne. Les tentatives faites par l'ennemi pour franchir la Somme près .de Brie et de Saint-Christ ont échoué. Fortes attaques des Français entre la Somme et l'Oise contre notre position du canal et le massif situé au nord-est de Noyon. Des divisions françaises, qui attaquaient le soir des deux côtés de Nesle. sont restées couchées sous ■ notre feu devant nos lignes. Près de P.ouy, nous avons rejeté l'ennemi par une contre-attaque. Des attaques d'ensemble exécutées • vers midi entre Beaulieu et Morlincourt se [ sont écroulées avec de très lourdes pertes pour 5 l'ennemi. Une nouvelle offensive engagée le ' soir n'a amené que des attaques isolées que ' nous avons partout repoussées. D'importantes 1 forces ennemies ont attaqué au nord de Va-1 resnes et par delà l'Oise, près de Bretigny; - elles ont été rejetées. t Entre l'Oise et l'Aisne, après une très vio-1 lente canonnade, la bataille d'infanterie a été 1 de nouveau engagée hier soir. Immédiatement au sud de l'Oise, les attaques de l'ennemi n'ont pu se développer sous le feu de notre artillerie et de nos mitrailleuses. Des deux côtés de Champs, d'importantes forces ennemies ont attaqué les fonds de l'Ailette. Nous avons rétabli l'ancienne situation par des contre-attaques. Entre l'Ailette et l'Aisne, les assaust en-1 nemis ont été précédés d'attaques partielles. A ^ cette occasion, le vizefeldwebel Haas, de la ( compagnie des mitrailleurs du régiment de ré- c serve n° 294, a mis 4 tanks ennemis hors de ; - combat et fait prisonniers leurs occupants. Le i soir, d'importantes forces ennemies ont exé-!, cuté des attaques d'ensemble.g]Près et au sud , de Crécy-a'u-Mont, nous aVQps'^rbpbussé l'en- l nent^en; partie ,par des-, c.o^trtj^WqA l'est i v. de Juvigny, il a avancé jusqu'à^'eriij-Sorny, ( 'Ç. où des réserves locales ont enrayé ae. marche t r en avant. Les attaques suctîSynYês exécutées s par l'ennemi de cet endroit vers le sud jusqu'à 1 î l'Aisne ont échoué devant nos lignes. s ( ! i 1 Berlin, 31 août. —• Officiel du r>oir ? \ Les Anglais ne se sont rendu compte j qu'aujourd'hui que nous avions raccourci J depuis quelques jours le saillant que formait ; notre front vers Hazebrouck, entre Ypres et La Bassée; ils ont suivi au delà du Kem- j mel-Bailleul-Neuf-Berquin et au delà de la ; Lawe les détachements de reconnaissance que nous avions laissés en contact c.vec l'ennemi. Au sud-est d'Arras, des attaques partielles anglaises ont échoué. Combats au nord de la Somme. Des deux côtés de Noyon et entre l'Oise et l'Aisne, après de très violents combats d'artillerie, des attaques françaises se t sont développées l'après-midi, i ^ , Berlin, 31 août. —• Officieux : ! Les Allemands ayant aussi replié leur ligne au nord de la Somme pendant la nuit du 29 août, le communiqué officiel anglais a pu annoncer la prise des villages de Fiers et de Har-decourt, qui, ajoute-t-il, récemment attaqués "vigoureusement par les troupes britanniquese, avaient été pris et reperdus. Comme près de Martinpuich et de Bazentin, et comme aussi près de Longueval, de Montauban et de Mari-court, le même jeu se renouvelle. Les attaques contre des villages en ruines, où il ne reste pas pierre sur pierre, mais qui constituent néanmoins des points où la bataille atteint son pa- a roxysme de violence à cause des caves et des r positions qui y ont été aménagées lors de la cl bataille de la Somme, coûtent de gros sacrifices sanglants aux Anglais. A peine les troupes e ennemies sont-elles arrivées entre les troncs des v peupliers et des arbres fruitiers détruits par la c canonnade — seules indications que permettent f d'établir l'emplacement de ce qui fut un vil- d lage — que l'artillerie allemande, qui attendait r ce moment, les arrose de projectiles, puis re- * jette de nouveau l'ennemi de la localité. Tel a s été le cas pour Fiers, que les Anglais avaient A occupé le 26 août et reperdu le 27, et pour Hardecourt, dans lequel ils . avaient pénétré la 2S pour l'évacuer de nouveau le même jour sous la contre-attaque allemande. Avant de replier leur ligne, les Allemands détruisent, les puits, d Ils ont fait sauter la grande distribution d'eau ti que les Anglais avaient installée à Maurepas en d 1917, après l'opération Siegfried. Les vastes dé- e pôts du génie que les Allemands avaient enlevés a aux Anglais après l'offensive du mois de mars, sont vides. En se retirant, les dernières arrière- c< gardes allemandes lancent leurs grenades à n main sur les quelques misérables baraquements 11 et abris qui restent encore debout. Jamais encore une partie du front n'a présenta un ensem- g ble aussi favorable pour la défense par secteurs que le champ de bataille de la Somme. Au mois de mars, l'armée anglaise battu© n'avait plus la force de s'y tenir et, en un jour, les troupes allemandes victorieuses l'ont chassée à travers la région de la Somme. A ce moment, n chaque pied de terrain avait pour les Anglais g une valeur inappréciable. Aujourd'hui, les con- ^ ditions stratégiques sont tout autres et, dans l'ensemble, chaque kilomètre repris n'a plus aucune importance; il conduit les Anglais de plus en plus loin dans un désert où les intempéries épuiseront et affaibliront leurs troupes, Berlin, 31 août. —» Officieux : <1 Le repli méthodique de notre front, des deux ri côtés de Bapaume, avait été minutiejsem^nt d préparé depuis assez longtemps. Tandis qu entre Longueval et la Scarpe, par Bapaume et Croisilles, nos troupes opposaient depuis le 21 août à l'ennemi une digue de fer qu ivropéchait de percer où que ce fût notre 'ront, r.Oiis avons dans l'ancienne région de la Somm* pris toutes les mesures nécessaires pour replier no- a tre ligne principale. L'abandon de Bapaume f-t a de Croisilles s'est effectué par ordre, sans la p moindre .perte d'hommes ni de matériel, te 29 a au matin, l'ennemi ne s'était pas encore -aperçu p, de cette évacuation et bombardait toujours Ba- n L-.W Wi 8 v paume. IL y a de nombreux jours déjà que nos dépôts ont été reportés silencieusement en arrière sans rien .laisser à l'ennemi qui aurait pu lui être utile pour la direction de la guerre dans la région dévastée de la Somme. Nous abandonnons une bande de terrain que nous avions en dépit des dévastations causées par les anciennes batailles de la Somme, transformée, grâce à rétablissement de nouvelles lignes de chemins de fer, de voies de déchargement, de vastes magasins, de dépôts de munitions, de parcs de voitures, de canalisations d'eau et d'électricité, en un secteur d'opérations où nous pensions que nos troupes pourraient combattre pendant l'été. Or, depuis de longs jours, nous avons procédé à l'enlèvement de toutes ces in-staallations, de sorte que, l'hiver venu, l'ennemi ne trouvera plus à s'établir que dans une région complètement dévastée et abandonnée. L'approvisionnement en eau y jouant,un rôle principal, nous avons enlevé les grandes loco-mobil.es oommandant les canalisations et les pompes que nous avions installées près de Bapaume, de Croisilies, de Mory, de Chavreuil, de Sapigny, d'Emile, etc., détruit les puits et ra-„ mené en arrière, pour les y réinstaller, les machines électriques et les moteurs des centrales électriques qui fournissaient l'éclairage à nos troupes à six et huit kilomètres de distance. Depuis quinze jours, nous avons replié en arrière nos vastes dépôts de munitions de Lebuc-quiers,, de Frémicourt, de Courcelette, etc., le matériel des gai'èif/éfî' des chargements, les stocks de benzine, tléJ vivres et d'autres marchandises précieuses,Vtos lazarets et les baraquements démontés*;Bapaume et Croisilles, pris en ces derniers jours sous un feu très violent, ne sont plus que des monceaux de décombres dans lesquels l'ennemi ne trouvera plus guère à s'abriter contre notre artillerie de gros calibre, qui se trouve à proximité. En abandonnant cet avant-terrain démoli par la canonnade, dont la plus grande profondeur mesure cinq kilomètres, nous nous sommes fait un front rec-tiligne où force sera à l'ennemi, s'il veut nous attaquer encore, de nous attaquer de front. Outre l'économie de troupes que nous fait ré-liser ce raccourcissement de front, nous avons l'avantage d'avoir nos positions de l'arrière situées maintenant dans un terrain favorable pour y mettre nos troupes dans des quartiers d'hiver à l'abri. On se demande vainement quelles raisons les Anglais pourront invoquer pour justifier leurs énormes sacrifices. Leur unique gain, et encore le lui avons nous volontairement abandonné, est celui d'un sol imbibé de sang, d'une étroite bande de terrain complètement dévastée, dans laquelle il ne reste plus pierre sur pierre. Communiqués des armées alltëss Paris, 31 août. — Officiel de 3 heures : Pendant la nuit, la lutte d'artillerie a été vive dans la région du canal du Nord, au nord do Noyon et entre l'Ailette et l'Aisne'. Des coups de main ennemis en Champagne n'ont obtenu aucun résultat. Paris, 31 août. — Officiel de 11 heures : Au cours de. la journée, la lutte a continué avec-un extrême acharnement dans la région du canal du No^d ec au nord de Soissons. Nos* troppes ont progressé pied à pied et enlevé successivement les centrés de résistance que l'ennemi défend avec opiniâtreté. Nos troupes s© sont emparées de Campagne, sur la rive est du canal. L'effort de l'ennemi a été particulièrement violent sur le village de Chevilly, qui est resté finalement en notre possession, après avoir été repris deux fois par l'ennemi. Nos troupes ont fait 200 prisonniers. Elles ont élargi leurs gains au nord d'Happlincourt et de Morlincourt. Au nord de Soissons, nos troupes ont conquis Juvigny et Crouy de haute lutte et atteint les lisières x»uest de Leury. Rien à signaler ailleurs, «S Londres, 31 août. — Officiel i Les troupes australiennes ont fait une brillante opération de nuit et se sont emparées de la colline et du village de Mont-Saint-Quentin (nord de Péronne) ; elles ont ainsi conquis une position importante au. point de vue tactique en ce qu'elle .domine, Péronne et le passage de la Somme. Pendant la même opération, nous avons pris le village de Feuillancourt et fait 1,500 prisonniers. Nos pertes sont minimes. A l'aile gauche du corps australien, nos troupes ont prononcé ce matin une attaque qui a pleinement réussi et se sont emparées du bois de Marrières, ainsi que du haut plateau à l'est et au nord du village. Nous avons fait un nombre appréciable de prisonniers. Pendant la journée, nous avons efficacement enrayé les contre-attaques dirigées par l'ennemi contre le corps australien et nos troupes. Nous avons repoussé, en infligeant à l'ennemi de lourdes pertes, une attaque prononcée à l'aube des deux côtés de la route de Bapaume à Cambrai-. Dans cette région, nous avons achevé la conquête de Riencourt lez-Bapaume. Nous avons fait un certain nombre de prisonniers et -pris plusieurs canons. Nous avons fài te d'autres prisonniers encore et légèrement amélioré notre position sur divers points entre Vaulx-Vraucourt et Bulle-court, où de fortes attaques ennemies ont une fois de plus amené de durs combats sans modifier sensiblement la situation. Plus au nord, le corps canadien a exécuté une fructueuse opération locale immédiatement au sud de la route d'Arras à Cambrai ; il a infligé de sérieuses pertes à l'ennemi. •S Rome, 31 août. — Officiel? Dans le bassin de la Posina, nos patrouilles d'assaut ont pénétré fort avant dans les positions ennemies près du monte Mayo et infligé des pertes sérieuses à leurs défenseurs. Elles en ont ramené 25 prisonniers, ainsi que des armes et du matériel. Dans la Vallarsa, nous avons repoussé à coups de mitrailleuses des détachements ennemis qui tentaient d'attaquer de très près nos lignes à gauche du monte Leno. Sur le reste du front, canonnade modérée. jLa guerre navale Copenhague, 29 août : Le vapeur norvégien Prunelle, réquisitionné par le gouvernement anglais, a été coulé. Son équipage se composait en grande partie d'étrangers. EN AMÉRIQUE La Haye, 30 août : D'après une nouvelle d'Ottawa, il semble que la rentrée de la récolte canadienne est sérieusement compromise par suite du manque de main-d'œuvre. EN ITALIE Milan, 31 août: D'après VAvanti, le député socialiste Laroti a demandé au président du Conseil s'il était au courant du fait que la censure avait supprimé la réponse des socialistes allemands et autrichiens aux socialistes de l'Entente, réponse dictée par une haute conception d'humanité et de solidarité*. ] PETITE GAZETTE Au vert — Mon ami, rien n'est plus simple* Tape», moi de la copie à l'avance, le plus possible* Après quoi, m'ayant remis vos papiers, vou« irez prendre l'air et vous mettre au vert, puisque le vert vous intéresse. Ah 1 à propos... Il ne pleuvra pas, c'est évident, mais si d'aventure «t contre toute prévision il venait cependant à pleuvoir et que vous fussiez dans l'impossibilité de courir les bois et les champs ou de tremper du fil dans l'eau — autant d'exercices que vous jugez nécessaires à votre petite santé — n'oubliez donc pas que le travail ennoblit l'homme — et envoyez-moi de la copie, le plus possible... » Là-dessus, on prépare son baluchon. En bouclant sa valise, on se dit en pensant au Monsieur qui vous a fait les recommandations que vou3 venez de lire : — Toi, mon vieux, si ta t'imagines que je vais à la campagne pour y aller pondre !... » Or, on n'y est point de quarante-huit heures que — contre toute prévision il n'a cessé de dracher depuis qu'on a débarqué — on éprouve comme des démangeaisons au bout des doigts de sa dextre. On va au fond de sa poche intérieure gauche, là où on a accoutumé ' d'enfouir son instrument de travail, on l'en sort, on en mordille l'extrémité pendant un quart de minute, puis, ayant jeté sur un coin de table un cahier de mauvais papier de guerre qu'à tout hasard on a emporté, on s'installe, on pousse un léger soupir, et vas-y, mon vieux crayon 1 Oui, mais qu'écrire ? Parbleu ! qu'on a vu des gens et qu'on les a entendu parler. C'est plus qu'il ne faut pour mettre une chronique sur pied. Quels gens l'on a vus ? Le soir même de son arrivée, on est allé voir Juliette, la grand'mère dont la maisonnette est tout proche du home où l'on a reçu l'hospitalité. Juliette a dans les septante ans. Avant la guerre, elle aimait rire. Quand je la taquinais, quand par manière de plaisanterie — un peu douteuse, la plaisanterie — je lui reprochais de se laisser conter fleurette, le dimanche au sortir de la messe, par un tel et encore par un tel, Juliette s'esclaffait. Elle disait : — Ce qu'il est canaille tout do même lisez : farceur —• ce Monsieur André !... » Or, cette fois, je n'ai pas taquiné Juliette. Quand je suis entré dans sa demeure, je l'ai trouvée assise au coin du feu. Elle avait l'air de sommeiller et ne s'est pas levée. J'ai dit : — Bonsoir, Juliette I Alors, elle s'est levée. Eli© est venue comme en titubant dans la direction de ma voiz: — Quelle nouvelle, Juliette ? — Tiens! c'est Monsieur André 1...* Et elle s'est mise à pleurer. C'est que Juliette n'y voit plus. Elle ne voit plus la Meuse qui coule au bas de sa maisonnette. Elle ne voit plus les grands peupliers du pré, ni les rochers qui sont de l'autre côté de l'eau, ni les visages de ses petits-enfants, ni la toison de sa brebis, ni rien... Juliette est aveugle» Elle n'a plus aucune joie et elle me le dit : — C'est le dernier de tout, n'est-ce pas T C'est j à cause de la guerre. On a été trop privé, et ' 1 la faiblesse s'est portée sur les yeux... » Ah l si, comme d'autres aveugles que j'ai ' connus, elle avait une vie intérieure !... Adelin, son gendre, va bien. Il a perdu vingt kilos, comme tout le monde. Les derniers mois de mai et de juin ont été tellement durs!..v ; Rien dans le? jardins, la petite provision de' patates épuisée et.plus de haricots. Alors, il a i fallu vivre de la ration de farine. On délivre la ration par quinzaine, et au bout de huit jours il n'y a généralement plus rien : — On ne peut pas refuser du pain aux en- ' fants' quand ils en demandent... Maintenant, ; ça va un peu mieux. Mais qu'est-ce qu'on va devenir l'hiver si la guerre n'est pas finie ? » ' En attendant et pour tromper sa faim, Ade- ; lin fume des feuilles de betterave. C'est en-j core, m'assure-t-il, ce qu'il y a de moins mau-i vais. Et pour ce qui est de penser à boire une • goutte, histoire de se remonter le moral,, c'est1 comme si vous chantiez : — Vous n'en trouverez seulement pas le. quart d'une dans tout le village !.,. Est-ce que 1 ça va encore durer longtemps ?... a Jules, le maître de la petite carrière, S la. même préoccupation. Ce qui l'embête en sus. i > c'est que, ayant une commande, il ne trouve pas dans tout le village, où il n'y a que des i i carriers, un seul ouvrier qui veuille travailler : ? i — Ils no peuvent pas, vous comprenez! Ils > n'ont rien dans le corps... » i Edouard, son voisin, est dans les mêmes i idées, et les autres aussi que j'ai vus : —- Alors, personne ne peut nous dire quand , la guerre sera finie? i — Personne !... » i On parle — c'est une diversion — des Jeune» : gens du village qui sont partis pour le front au début de la guerre. Ils étaient quatorze : I — Fernand a été tué à quelques mètres d'ici, • près de l'entrée du château. Il y en a sept qui sont prisonniers en Allemagne, Les autres, on ne sait pas... » J© vous aurai dit à peu près tout e© que cesc : ■ gens livrent de leur pensée quand f aurai" . ajouté qu'à les entendre il m'a semblé que le-j bon Dieu était en passe de s'affaiblir dans leurf . cœur et de perdre plutôt dans leur estime : » — Quand on est mort, c'est pour longtemps», résume quelqu'un cependant que le i petit Arnold — douze ans — à qui je flanquerais volontiers une taloche, allume une ciga-, rette faite de îeuiles de roses séchées. ! Or, ce qui se passe, ce qui se pense et se dit' dans ce village-ci se passe, se pense et se dit , dans tous nos villages. Il y a partout des gens qui souffrent et qui sont fatigués d'avoir fain* et de ne pas voir plus clair dans la situation que la vieille Juliette dans ses entours. Mais peut-être fera-t-il soleil demain !... A un curé J'aurais bien ri, Monsieur ïe eurô, n'était qu* je ne ris jamais du malheur d'autrui, en en tendant la mésaventure dont vous venez d'être la victime. Il y a quinze jours ou trois semaines, pre« nant texte d'un article paru dans je ne saû* quel torchon clandestin dont les élucubrationsr ont un moment risqué de faire perdre à d'aucuns le petit bon sens qui leur restait — mai» ce danger heureusement n'existe plus aujour d'hui —• vous avez fait le procès de La Belgique, coupable notamment de ne pas admirer^ autant que l'évangile décrété par des ignaresv et des muffles le voudrait, la sacro-sainte instiv tution du chômage. Ah! les chômeurs, quels braves gensB* il n'y en avait pas un seul, dans la paroisse que vous administrez, qui fût capable de lr;, moindre peccadille. Sans doute on signalai* bien, dans votre village, quelques vols nocturnes, mais vous ne prêtiez qu'une oreille distraite aux relations qu'on vous en faisait, et volontiers endossiez-vous ces pillages, d'ailleurs sans conséquence, à vous ouïr, à des/ gens de la ville qui, comme chaeun satt» aoni on ne peut plus mal intentionnés. Or, voici qu'une de ces dernières nuits Ses voleurs, franchissant le mur de clôture d« votre jardin, l'ont mis e£ coupe réglée. Ils ne vous ont pas laissé une pomme de terre, moi? pauvre abbé, pas une... Et ce pommier, qui la^\ veille encore ployait sous la charge des fruit9» ' ne porte plus une pomme; et ce poirier plus) une poire ; et ce prunier plus une prune ; et ce* abricotier plus un abricot! C'est un désastre, et sauf que vous vous décidiez à payer le pri:jfl ) fort à d'autres voleurs peut-être, sino* auiî mêmes, vous n'aurez pas une pomme de terre à vous mettre sous la dent avant l'année pro- i chaine, et pas un fruit, pas une de ces excel* lentes Calville, et pas une de ces succulentes, Durandeau, et pas une de ces délicieuse^ reine-Claude, et pas un de ces abricots exquis, qui avaient rendu votre jardin fameux à cinq' . lieues au moins à la ronde. Voilà donc à quoi 2 SejjrÏQSïîEsFa T9TB JO uk]RTAL QUOTTDIEKi — s Jûe Numéro : 15 Centimes 5* fôssnèe. ■—N5 1362

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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