La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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01 september 1918
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s.n. 1918, 01 September. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 18 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4j09w0b84t/
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LA BELGIQUE KU'HUUBCalBUHiiV u ^vgjauuiliVI HJ PRIX DES ABONNEMENTS : 1 mois (Septembre), fr. 3.SO- Les demandes d'abonnement sont reçues exclusivement par les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamations ccr.icemant les abonnements doivent être adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION IBontagnc-aux-Herbes-Potagères, 31, Bruxelles. — •— ^■•'<CT,TryTl-nwi»a»wnwwLHjMiMwiM< n PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, Ir. 1.00. — Réclames neani les ann., la lig., lr. 2.5— Corps du journal, la lig., fr. 7.60. — Faits divers, la ligne lr. 5.0(X — Nécrologie, la li»., fr. 3.50. — Coin de*Eleveur* annonces notariales, avis de sociétés (assemblée^ paiement de coupons, tirages), la ligne fr. 2.00. 5 BUREAUX do 8 à 17 heures. « Direction et Administration : jK tfh'l |? Jos. MORESSÉEt directeur. Aujourd'hui : SIX pages. U GUERRE 1,490° jour de guerre La vaste contre-offensive du maréchal Foch se développe depuis six semaines avec une inlassable énergie et sans que l'on discerne parmi les troupes des Alliés, en dépit de l'effort épuisani qui leur est demandé, le moindre signe de fatigue. A l'extrémité septentrionale du front de bataille, les Anglais attaquent sans répit au sud-est d'Arras, entre la route de Cambrai et Ba-paume; ils consentent aux plus cruels sacrifices pour gagner pas à, pas du terrain. Leur tâche est d'autant plus pénible que les Allemands, cédant tantôt sans combattre, tantôt se défendant à outrance, impriment à la lutte un caractère imprévu dans le but d'infliger à leurs adversaires les plus fortes pertes possibles.A l'autre extrémité du front, entre l'Oise el l'Aisne, mais principalement entre l'Ailette el le secteur de Soissons, la bataille n'est pas aussi suivie, mais la fureur des assaillants y <66t portée au paroxysme par l'opiniâtreté que mettent les Allemands à défendre les positions favorables dans lesquelles ils sont établis et d'où leur artillerie sème dans les vagues d'assaut le carnage et la mort. Entre Bapaume et l'Oise, l'action s'est momentanément ralentie, les Allemands ayanl réussi, bien que leurs intentions n'eussent pas échappé au commandement des Alliés, à se dégager sans encombre de l'étreinte de leurs adversaires et à exécuter un ample mouvement de retraite : les derniers communiqués maintiennent leurs nouvelles lignes, partani du sud de Bapaume, à l'est de Nesle, au nord et à l'est de Noyon. Les belligérants ont déjà vigoureusement repris contact dans ces nouveaux secteurs; mais, bien que leur résistance paraisse devenir plus opiniâtre, on ne voit pas encore nettement si les Allemands ont atteint les positions sur lesquelles le maréchal von Hindenburg se décidera à accepter la bataille décisive que le maréchal Foch cherche vainement à lui imposer. *** Quoi qu'il en soit, les critiques militaires d'outre-Rhin se réjouissent de la manière dont la retraite des Allemands a pu s'exécuter, en pleine bataille, sans pertes appréciables d'hommes ni de matériel. Certains neutres aussi sont d'avis que la réussite de cette opération empêchera la contre-offensive des.Alliés d'avoir pour leurs adversaires des conséquences graves : ils estiment que, de même que cette contre-offensive a bouleversé les plans de l'état-major allemand, cette retraite va faire échec aux plans des Alliés. C'est possible et nous disons même probable. Il n'est du reste pas discutable que la stratégie redoutable du maréchal Foch n'a rien fait perdre au maréchal von Hindenburg de son imperturbable sang-froid. Cela ne diminue toutefois en rien le mérite du généralissime français : il s'est assuré, de haute lutte les premiers jours, puis grâce au repli des Allemands qui en a été la conséquence, des avantages considérables et qui constituent pour les Alliés, auxquels la fortune des armes n'avait guère souri depuis quatre ans, un encouragement précieux. On en peut juger par les indications suivantes : Des 6,400 kilomètres carrés de territoire belge et français que les Allemands avaient conquis dans le courant du printemps dernier, ils en ont, entre la Marne et la Vesle, évacué 2,000. A l'heure actuelle, on peut estimer très approximativement qu'il ne reste guère en leur pouvoir qu'un millier de kilomètres carrés du territoire qu'ils avaient occupé entre la Scarpe et l'Aisne. Compte étant ténu des 400 kilomètres de positions désavantageuse-ment saillantes qu'ils détiennent depuis avril dernier entre Ypres et Béthune, on voit que, sous la pression continue des armées de l'Entente, ils ont abandonné les trois cinquièmes de leurs plus récentes conquêtes. D'autre part, aux 220,000 prisonniers faits par les Allemands, les Alliés peuvent en opposer 112,000, de même qu'en regard des 2,300 canons capturés cette année par leurs adversaires, ils en peuvent mettre, si nous comptons bien, de 1,400 à 1,600. Ce sont là des chiffres — la bataille n'étant pas finie, ils peuvent se rapprocher encore — qui font impression : ils constatent que si au printemps le maréchal von Hindenburg a magistralement gagné la première manche de la formidable partie qui se joue cette année dans l'Ouest, le maréchal Foch s'en est pendant l'été brillamment adjugé la seconde. Qui gagnera la «belle»? Comme il est de notoriété publique que les réserves de combat des Allemands se sont abstenues de participer à la bataille, il serait fort téméraire de le vouloir préjuger. N'ayant réussi ni à percer le front des Allemands ni à transformer leur retraite en déroute, les Alliés vont se retrouver bientôt devant toute une série de' lignes fortes, anciennes et nouvelles, sur lesquelles leurs adversaires pourront, s'ils le veulent, recommencer l'abominable «guerre de tranchées» aux meurtrières péripéties de laquelle on ne songe pas sans un serrement de cœur. Un critique militaire allemand réputé écrivait le 28 août : Admettons, théoriquement bien entendu et sans aucune bonne raison d'y croire, l'hypothèse pour nous la plus défavorable, à savoir que nous ne puissions reprendre l'initiative des opérations, que nous soyons obligés de nous remettre sur la défensive et de recommencer la guerre de positions. On ne s'imagine pas ce qu'il faudrait à l'Entente de sacrifices et surtout de temps pour nous forcer — à supposer que cela soit possible — à évacuer la France et la Belgique. Dans les conditions les plus avantageuses pour nos adversaires et en admettant contre toute vraisemblance que la fortune des armes leur reste constamment fidèle, il leur faudrait au moins dix ans pour que des succès partiels puissent exercer sur l'ensemble de la situation une influence suffisante pour obliger les' Puissances centrales à s'avouer vaincues... » Cette thèse est malheureusement très défendable et ne fait que confirmer l'opinion que nous avons récemment exprimée ici même en . disant que la libération de notre territoire par la force des armes entraînerait la déchéance irrémédiable de notre race et la ruine complète de notre pays. Ce sont des choses qu'il est utile de répéter tandis que, grâce aux incontestables succès du maréchal Foch, on voit partout les jusqu'auboutistes reprendre le haut du pavé et prêcher la nécessité de conquérir, au prix de millions de vies humaines, de souffrances intolérables et de maux sans nom, une paix que l'on eût Pu négocier à l'amiable depuis près de deux ans déjà. Fous criminels qui ne voient pas qu'une paix de conciliation est la seule qui puisse être durable et permettre au monde de panser ses atroces blessures!... LESlPÉRMS A L'OUEST Londres, 31 août : Le correspondant de l'Agence Reuter au grand quartier général français signale les violentes contre - attaques exécutées jeudi après-midi par les Allemands contre les troupes canadiennes. Le soir, vers 6 heures, la vigoureuse contre-attaque qu'ils ont prononcée près de Boiry n'a pu être repoussée qu'à frand'peine. Paris, 31 août : Une note Havas narle de la continuation du repli du front allemnad; elle reconnaît qu< l'ennemi se retire méthodiquement et fait pré voir que l'attaque des Alliés approche de sor point culminant. Du Petit Journal: — Il n'est plus question d'une percée di front allemand. Même si l'ennemi recule en core, nous ne saurions pourtant l'anéantir ai point de vue militaire. On estime que les Al liés ont c-ngagé 2 1/2 millions de soldats dan£ la bataille depuis le 1er août.. » Berne, 31 août : L'Intellioenzblalt de Berne apprend de Paris que le commandant Rousset, chroniqueur mi litaire du Petit Parisien, a eu un entretier avec le maréchal Foch. Le généralissime des Alliés croit que les Allemands pareront les as sauts qui leur sont portés par les armées alliées et se retrancheront après sur leur an cienne ligne Hindenburg. On peut toujours s'attendre à une contre-offensive des Allemands. La guerre navale Londres, 31 août : Le vapeur anglais Wimmea (8,800 tonnes a touché une mine et a coulé au large de le côte néo-zélandaise. Le vapeur américain Président (2,000 ton nés) a coulé à la suite d'une collision. *** Londres, 31 août : Le Times annonce que la Cunard Line a re pris les affaires de la Compagnie de navigation à vapeur japonaise Tokio-Kisen-Kaischa. #** La Haye, 29 août : On mande de Batavia que les six navires allemands «Silesia» (4,489 tonnes), «Ulenfels» (5,577 tonnes), Gérais» (6,550 tonnes), «Bismarck» (5,870 tonnes), «Cas-tel Pelesch » (3,464 tonnes) et « Linden » (4,188 tonnes), ont été cédés au Rotterdam -sche Lloyd, à la Holland-Amerika Linie et au Lloyd Royal Néerlandais, pour remplacer les six navires torpillés appartenant à ces sociétés. Les navires seront le plus rapidement possible envoyés aux docks de Surabaja et de Tandjeng Priok. *** Paris, 31 août : Les ports français de la Méditerranée ont été fermés mardi dernier. Les journaux de Marseille annoncent que, depuis le 1er août, six vapeurs qui naviguaient entre Marseille et Port-Saïd sont eu retard. Berlin, 29 août! L'amiral Degouy publie dans l'Information de Paris un article très remarqué sur la guerre sous-marine. Constatant que, dans le courant du mois de juin, la France a perdu un tonnage considérable, il estime prématuré de dire que la guerre sous-marine a pris fin. Les moyens de défense dont les Alliés disposent contre les sous-marins sont en notable progrès, mais loin encore d'être efficaces. — Je reproche aux dirigeants de l'Entente, dit l'amiral, de traiter l'ennemi comme s'il était déjà à leur merci et qu'une surprise ne pûl plus se produire. C'est un jeu très dangereux. Depuis quatre ans que dure la guerre, nous avons eu tout le loisir de prendre les mesures nécessaires pour assurer le sauvetage des passagers et des équipages des navires torpillés. Or, qu'a-t-il été fait dans cet ordre d'idées ? Rien, moins que rien- Le Balluin, la malle-poste* de Corse et le Djemmah ont coulé en moins d'une minute. Aucune précaution n'avait été prise pour sauver la vie des hommes à bord. » EN AMÉRIQUE Londres, 30 août : L'Agence Reuter apprend de Washington que le département des finances annonce qu'il a accordé à l'Angleterre un nouveau crédit de 400 millions de dollars. **• Washington, 29 août : Le Sénat a voté un J>ill décrétant la cessation complète de la fabrication et de la vente des boissons alcooliques à partir du 10 juin 1919. On croit , que la Chambre des représentants votera le projet. Londres, 30 août : La Chicago Tribune annonce que la tribu des Peaux-Rouges desOnondagas vient à son tour de déclarer la guerre à l'Allemagne. La cause de ce nouveau conflit est d'ordre moral : dix-sept Peaux-Rouges travaillant dans un cirque en Allemagne auraient eu à se plaindre des agissements des autorités allemandes à leur égard. Les Onondagas forment, aux termes d'un traité passé avec le premier président Georges Washington, un Etat indépendant. Le siège de la tribu se trouve dans l'Etat de New-York et leur nation comprend environ 200 têtes. Leur chef célèbre a été chanté par Longfellow dans son poème : The Sono of Heawalhat Washington, 29 août : Le tribunal fédéral supérieur ayant décidé qu'un juif allemand n'est pas un Allemand, le juif allemand M.Samuel Lehmann a été autorisé à solliciter une seconde naturalisation.•% Londres, 31 août : Les journaux américains annoncent que des troupes américaines, débarquées sur divers points de la côte de Saint-Domingue, ont eu à soutenir des combats sanglants avec des indigènes. Les pertes sont sensibles de part et d'autre. Washington, 30 août : On mande de Nogales (Arizona) : — Malgré l'armistice conclu, les Mexicains ont de nouveau tiré au-dessus de la frontière le 27 août au soir. Les Américains se sont immédiatement préparés au combat. Le général Cabell a informé le gouvernement mexicain que les troupes des Etats-Unis passeraient la frontière si la fusillade ne cessait pas immédiatement. » *♦* Lugano, 30 août : On câble de New-York aux journaux italiens : — Le gouvernement américain menace le Mexique de suspendre toutes les exportations s'il ne rompt pas immédiatement les négociations qu'il a engagées avec l'Espagne pour la livraison de 50,000 balles de laine importées des Etats-Unis. Le gouvernement américain craint que cette marchandise soit achetée en Espagne par des agents de l'Allemagne. » Washington, 30 août: Le Roi d'Espagne a prononcé sa sentence en qualité d'arbitre dans le conflit qui a surgi entre le Honduras et le Nicaragua à propos de la délimitation des frontières entre les deux Etats. L'arbitrage du souverain espagnol n'a pas eu l'heur de satisfaire le Nicaragua, qui a immédiatement envoyé des troupes à la frontière pour maintenir ses exigences. On est convaincu à Washington que la découverte de pépites d'or dans le voisinage de la rivière qui sépare les deux Etats est la cause primordiale du conflit. •** Washington, 30 août : Le Nicaragua et le Honduras ont mis fin au conflit menaçant provoqué par une ancienne divergence de vues au sujet d'une question de frontières. Ils ont conclu un accord suivant lequel ils retirent leurs troupes des frontières et soumettent le différend à l'arbitrage des Etats-Unis. Les événements de Russi Moscou, 28 août : Les écoles qui servaient d'églises, de ch-1 pelles et de 6alles de prières seront déso mais affectées exclusivement à l'instrui 1 tion et à l'éducation, et toutes les ressource réservés jusqu'ici à l'entretien des églist ' et des chapelles seront mises à la dispos tion des établissements d'instruction. Berlin, 31 août: On mande de Riga au Berliner Tagcbla que l'ancien archevêque de Riga et de Lithu nie, M. Agatangen, ainsi qu'un grand nomb] ' de prêtres orthodoxes ayant exercé leur mini tère à Riga, ont été massacrés par les solda de la Garde Rouge. **• Berlin, 31 août: Les représentants de la Taryba lithu. nienne, de passage à Berlin, ont, sous -la coi duite de leur président, M. Smatona, été reçi par M. le secrétaire d'Etat von Hintte. La> d légation a fait remettre un mémoire volum neux au chancelier de l'Empire. »** Constantinople, 30 août : Haidar Bey, représentant à Constantinnp de la République du Nord du Caucase, a ïeç le télégramme suivant : — Après douze jours de sanglants combat nous avons réoccupé Vladicaucase, qui éta cernée depuis quelque temps par des solda de la République ciscaucasienne. La ville e; complètement purgée de l'ennemi; l'ordre < la sécurité y sont rétablis et la vie y redeviei normale. Vladicaucase se trouve sous la garcl cîe soldats indigènes. » EN ITALIE Rome, 30 août : L'Agence Stefani annonce que le dir geable « A. 1. », parti le 16 août au 60i pour le théâtre des opérations militaire dans l'Adriatique méridionale, n'est pa rentré. Rome, 30 août : Les journaux écrivent que les dépenses mei suelles de guerre ont passé de 661 millions e 1915-1916 à 1,242 millions en 1916-1917 et 1,786 millions en 1917-1918. Depuis le début d la guerre mondiale, l'Italie a dépensé 60 mi liards de lire pour la guerre. DÉPÊCHES DIVERSES Londres, 31 août : On mande de Santander au Times : — Le gouvernement espagnol n'a pas ei core publié d'information concernant sa nol à l'Allemagne. La censure se montre très r goureuse, ce qui mécontente l'opinion publ que. Certains indices permettent de prêvoi qu'un accord interviendra entre l'Espagne f l'Allemagne. »** Saint-Sébastien, 29 août : A son départ pour Madrid, le miniktr des affaires étrangères a dit qu'il allait èon voquer un conseil des ministres, mais il < refusé de dire quelles questions seraien l'objet de délibérations. *** Berlin, 31 août: On télégraphie au Lokal Anzeiger que, dan l'une des prochaines semaines, les gouverne ments alliés se proposent de faire une décla ration politique de la plus haute importanc comme le résultat de la Conférence des pay alliés tenue à Londres. *** Londres, 30 août : Les journaux annoncent qu'à l'occasion di Congrès général du parti libéral anglais, qu se tiendra le 27 septembre, M. Asquith pre noncera un grand discours. »** Zurich, 29 août : Les hauts fourneaux anglais manquent d< main-d'œuvre. Dans le district de Jassyde, lei ouvriers font défaut pour transporter le mi nerai. D'autre part, les usines métallurgique: souffrent beaucoup de la pénurie de charbor et travaillent très irrégulièrement, de sort< que la production de l'acier est tout à fait in suffisante. L'approvisionnement des haufc fourneaux en coke présente aussi des diffl cultés. •** Londres, 30 août : La plupart des agents de police ont aban donné leur service depuis jeudi, les autorité: leur ayant refusé une augmentation de sa laire. Dans quatre divisions seulement, le tra vail continue. Les autorités sont prêtes à fain certaines concessions. **• La Haye, 31 août : Le chargé d'affaires américain à La Haye, M. Garrett, est parti à Berne pour y assister en qualité de premier délégué des Etats-Unis, à la Conférence germano-américaine pour l'échange des prisonniers. Le secrétaire de légation, M. Alex. Kirsch, est chargé par intérim de la direction des affaires de la légation. **• La Haye, 29 août : La commission allemande est arrivée en Hollande pour négocier avec divers établissements la livraison des grandes quantités de matériel de chemin de fer. Les ordres porteraient sur 500 locomotives et 25,000 wagons livrables immédiatement après la guerre. Comme l'Allemagne fournit elle-même la matière première nécessaire, il 6era possible de commencer la construction aussitôt le contrat signé. •**> Amsterdam, 30 août : Après la reprise des relations diplomatiques entre le Portugal et ie Vatican, Mgr Locatelli, nonce à La Haye et à Bruxelles, sera accrédité en la même qualité à Lisbonne.Berlin, 30 août : La Commission électorale de la Chambre des Seigneurs de la Diète de Prusse se réunira le 4 septembre. *** Vienne, 30 août : Les journaux annoncent que la situation du comte Burian, ministre des affaires étrangères, est ébranlée ; on estime que la question polonaise amènera bientôt sa retraite, •% Berne, 30 août i La Confédération helvétique a émis son neuvième emprunt de mobilisation, d'un import de 100 millions de francs; Le taux du nouvel emprunt est fixé à 5 p. c., le cours d'émission à 99.5; il sera remboursable après six ans. •** Berne,. 30 août : M. Lukassevitch, conseiller au département oukrainien des affaires étrangères, vient d'arriver ici, chargé par son gouvernement, en qualité de représentant plénipotentiaire, d'entrer en pourparlers avec le Conseil fédéral en vue de l'établissement de relations diplomatiques entre l'Oukraine et la Suisse. »*» Copenhague, 29 août: Le Finanz Tidende écrit .• — La nouvelle que l'Angleterre défend d'amener le charbon du Spitzberg en Suède a provoqué une grande émotion. Trente-cinq mille tonnes de charbon sont prêtes à être expédiées, mais les navires norvégiens affrétés pour en faire le transport ont été empêchés COMMUNIQUÉS OFFICIELS uuiiiutuiiiijuuo ucd ruiooâubco utJiiiraies Berlin, 31 août. — Officiel de ce midi : Théâtre de la Querre à l'Ouest„ Armées du feld-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière et du général-colonel von Boehn : Combats d'avant-postes des deux côtés de la Lys. Nous avons repoussé des détachements de reconnaissance ennemis qui avaient traversé la Lawe. Sur le champ de bataille au sud-est d'Arras, les Anglais ont une fois de plus cherché hier à percer notre front. Mettant en ligne un grand nombre de chars d'assaut, des divisions anglaises et canadiennes ont attaqué à l'aube entre la route d'Arras à Cambrai et le sud-est de Bapaume, sur un front de 20 kilomètres. Au sud de la route, des troupes wurtember-geoises ont tenu l'ennemi à distance de leurs lignes. Collaborant avec des bataillons de la Prusse rhénane, elles ont rejeté l'ennemi qui avait avancé au nord de Hendecourt. Au sud de Hendecourt, des régiments de tirailleurs montés ont fait échouer l'assaut ennemi entre Vaulx-Vraucourt et Frémicourt. Ils ont repris Hendecourt que nous avions perdu passagèrement et, après avoir repoussé l'ennemi, ils l'ont attaqué à leur tour et l'ont rejeté des deux côtés de Bullecourt et au delà des abords occidentaux du village. Au sud d'Ecoust, attaquant furieusement, des régiments de la Prusse occidentale ont repoussé plusieurs attaques ennemies. Faisant intervenir de sa propre initiative des compagnies du régiment d'infanterie n° 175, le premier-lieutenant Mann a permis à nos troupes de reprendre le village d'Ecoust que nous avions perdu passagèrement. Des deux côtés de Bapaume, des régiments prussiens, saxons et bavarois ont brisé l'assaut ennemi. L'après-midi, l'ennemi a envoyé des troupes fraîches au feu des deux côtés de la route d'Arras à Cambrai. Une nouvelle mise en ligne de masses de tanks et d'infanterie devait lui apporter la décision. Vers la fin de l'après-midi, la bataille était décidée en notre faveur. Les lignes épaisses de l'ennemi, qui débouchait du fond de la Sensée par Eterpigny et Haucourt, ainsi qu'au sud de la route de Vis-Chérisy, se sont écroulées sous notre feu et au cours de corps à corps acharnés. Les tanks de nos adversaires ont été mis en pièces et leur infanterie a subi des pertes extraordlnairement lourdes. Au nord de la Sommé, nous avons repoussé des attaques exécutées par les Anglais entre Morval et Clery. Partout où l'ennemi a atteint nos lignes, notre contre-attaque l'a rejeté dans ses positions de départ- Au nord de l'Oise, d'importantes forces françaises ont attaqué le secteur du canal entre Libermont et le nord-est de Noyon. La plupart de leurs attaques ont déjà été enrayées par notre feu sur la rive occidentale du canal. Après d'acharnés combats, l'ennemi a de nouveau été rejeté hors de Chevilly sur la rive orientale. Plusieurs attaques ennemies débouchant de Noyon ont échoué sous notre feu et au cours de contre-attaques. Violent duel d'artillerie et combat d'infanterie sur l'Ailette. Au nord de Soissons, nous avons replié nos positions dans le secteur de notre front qui formait un saillant jusqu'à -la tète de Pasly et les avons ramenées sur la ligne plus courte-Juvigny-3uoy-le-Long. Au cours de ses attaques d'hier, l'ennemi a pris pied dans Juvigny. Ces deux derniers jours, nous avons descendu 52 avions ennemis. Le premier-lieutenant Loerzer a remporté sa 32° et sa 33° victoire aérienne, le lieutenant Koenneke sa 32® et le lieutenant Laumann sa 28e, v •*# Berlin, 30 août. — Officiel du soir: Au sud-est d'Arras, de grandes attaques anglaises prononcées sur un large front ont échoué. Combats locaux au nord-ouest de Noyon et sur l'Ailette. **• Berlin, 31 août. —• Officiel : Dans la zone barrée autour de l'Angleterre, nos sous-marins ont coulé 19,000 tonnes brut. *** Vienne, 31 août. — Officiel de ce midi ï Sur le théâtre de la guerre en Italie, combats entre détachements de reconnaissance en Judicarie; ils se sont terminés à notre avantage. Le Monte Mayo (ouest du Pasubio) est tombé hier passagèrement au pouvoir de l'ennemi; le feu de l'artillerie et des lance-mines italiens, dirigés pendant plus de deux heures sur notre position,avait enseveli celles de nos troupes qui l'occupaient, et c'est ainsi que l'ennemi a réussi à pénétrer dans nos tranchées. Nos détachements de la réserve du secteur, appartenant au 3a régiment des chasseurs impériaux du Tyrol et au bataillon d'assaut des chasseurs impériaux, ont immédiatement contre-attaqué ; excellemment appuyés par les batteries de la division des chasseurs impériaux et de la 40° brigade de l'artillerie du Honved, ils ont rejeté l'ennemi hors de nos positions après un court et acharné combat. Le 20° régiment de bersaglieri a payé son échec de la perte de plus de 200 tués et d'une cen-' taine de prisonniers. En Albanie, rien de nouveau à signaler. •** Sofia, 29 août. — Officiel : Sur le front en Macédoine, dans la vallée supérieure de la Skumbi, nous avons dispersé des détachements de reconnaissance français par notre feu. Entre les lacs d'Ochrida et de Prespa, nos troupes d'assaut ont pénétré dans des positions ennemies d'où elles ont ramené des prisonniers français. A l'ouest de la Czerna, près des villages de Gradnitza et de Tarnova, ainsi qu'à l'ouest du Dobropolje, courtes attaques d'artillerie de part et d'autre. Depuis Huma jusqu'au Vardar, la canonnade réciproque est devenue plus violente. Des dé-taohements ennemis ont tenté par deux fois d'approcher de nos postes établis près d'Alt-schack-Mahle; ils ont été repoussés d'une manière sanglante. Sur la rive orientale du Vardar, au sud des villages de Bogoroditza et de Djakovo (?), nos détachements de reconnaissance ont fait plusieurs prisonniers anglais. Sur l'avant-terrain à l'ouest de Seres, des opérations de patrouilles se sont terminées à notre avantage. *** Constantinople, 30 août. — Officiel : En Palestine, nous avons exécuté sur un large front sur notre aile droite des attaques de patrouilles contrc les lignes ennemies ; nous avons obtenu des résultats précieux. Ces opérations ont eu pour conséquence de provoquer une très violente canonnade ennemie à certains endroits dans le secteur de la côte. Sur la rive orientale du Jourdain, la région de Tell Kimrin a aussi été prise hier sous un violent feu. Grâce aux observations faites par nos aviateurs, une tentative d'attaque des rebelles contre le chemin de fer de Hetschas a échoué le 25 août près de Bir Hermas. Sur le front en Afrique, une attaque de troupes italiennes débouchant de Homs a été repoussée le 25 août. Rien de nouveau à signaler sur les autres fronts. i D'après des informations complémentaires, un des avions ennemis qui avaient lancé, la nuit du 28 août, des bombes sur Constantinople a été forcé à atterrir sous le feu de nos canons de défense à proximité de la ville. L'appareil a été réduit en cendres. L'aviateur ] blessé — un capitaine anglais — a été fait pri- j sonnier. \ ; •neimi, ou aoui. —■ uillCieux : Les Anglais et les Français poursuivent sam interruption la grande bataiiile entre l'Oise el Soissons, sans obtenir jusqu'ici un succès décisif. Pendant la première phase de cette bataille, du 21 au 28 août, les Anglais ont mis en ligne vingt-huit divisions entre Arras et lAvre. dont dix ont été au feu plus d'une fois entre l'Avre et l'Aisne, les Français ont mis en lignt quarante divisions, dont cinq environ ont ét<? deux fois au feu. Y compris les formations d'artillerie et< d'autres groupes d'année, nos ennemis ont donc lancé de 1,100,000 à 1,200,Û0C hommes contre nos fronts en l'espace d'une semaine. Toutes ces divisions, empruntées aux meilleurs effectifs de l'Entente, sont allées au combat bien équipées et au grand complet. Du côté anglais, ce sont les corps d'élite, canadiens, écossais et néo-zélandais et la 63* division de marine qui ont été sans relâche lancés dans la mêlée. Depuis le 28 août, les chefs français ont appelé à leur aide, pour les aider dans leur tentative de percée toujours vaine entre l'Ailette et l'Aisne, des troupes américaines, mais cette aide ne leur a pas donné de résultat. Us ont renouvelé leurs attaques pendant toute la journée du 29 août, toujours avec l'appui des Américains, en mettant en œuvre des masses compactes d'infanterie, des tanks et des escadrilles d'avions comptant jusqu'à cinquante appareils. Tous leurs assauts se sont écroulés après un dur combat, leur coûtant des pertea extrêmement élevées et ne leur assurant pas le moindre gain territorial. On peut dire que le 29 août a vu une grave défaite commune des Français et des Américains, bien qu'ils nous fussent de beaucoup supérieurs en nombre. Le repli de notre front sur la ligne est de Bapaume-nord-ouest de Péronne ,a été effectué d'après un plan arrêté depuis longtemps, avec méthode et sans provoquer aucune intervention de l'ennemi. Après qu'il fût exécuté, les faibles arrière-gardes et les batteries que nous avions postées dans des positions préparées d'avance ont in-lligé des perles sensibles aux troupes ennemies qui ne s'avançaient qu'en hésitant. ••• Berlin, 30 août. —• Officieux : Par un temps pluvieux et un fort vent d'ouest, de nouveaux combats acharnés ont été livrés à la date du 28 août, entre l'Ailette et l'Aisne. Dès la veille au soir, l'activité croissante de l'artillerie française faisait entrevoir de nouvelles velléités d'attaque. Notre artillerie accepta le combat avec une énergie farouche, dirigea un feu destructeur sur les batteries ennemies et les troupes prêtes à l'attaque, et dispersa si bien la concentration de l'infanterie ennemie que l'assaut qu'elle projetait ne put se développer. Le 28 août, vers 8 heures du matin, un violent feu roul.ant fut déclanché. Une demi-heure plus tard 4'ïnifanterie française, appuyée par les Américains, se lança à l'assaut, dévalant des hauteurs à l'ouest de Juvigny, Chavigny et Pasly. Engageant des forces considérables, elle réussit après des luttes opiniâtres, à approcher de notre ligne et à atteindre le village de Chavigny. Une contre-attaque énergique lui enleva village. Durant toute la matinée, des attaques d'une violence extrême, soutenues par de nombreux tanks, furent prononcées contre les hauteurs à l'est de Pftfôly : toutes s'écroulèrent devant la fermeté inébranlable des défenseurs cîe ce secteur du front. De nombreux tanks, démolis par le feu de nos mitrailleuses et de nos canons spéciaux, gisent devant notre front. En même temps, les Français firent une tentative pour franchir l'Aisne, à l'est de Soissons, en vue d'occuper le saillant de Modard, qui en cet endroit pointe vers le nord. Ils avaient dans ce but amené sur place de nombreuses batteries ; mais notre feu concentrique les empêcha do mettre leur projet à exécution. Communiqués des armées alliées Paris, 30 août. — Officiel de 3 heures : Sur la Somme et dans la région du canal du Nord, aucun changement pendant la nuit. Entre l'Ailette et l'Aisne, nous avons repoussé plusieurs contre-attaques ennemies à l'est de Pasly et maintenu nos gains. Sur la Vesle et en Champagne, des coups de main ennemis n'ont obtenu aucun résultat. Nuit calme sur le reste du Iront. Paris, 30 août. — Officiel de IX heures; Au cours dé la Journée, nous avons rejeté sur la rive est du canal du Nord des éléments ennemis qui résistaient encore. Catigny et Ser-maize sont à nous. Poursuivant nos progrès, nous avons franchi le canal à deux endroits en face de Catigny et de Beaurains, enlevé Chevilly et la cote 89 et pénétré dans Genvry. Plus au sud, des combats acharnés ont été livrés dans la région au nord et à l'est de Noyon. Nous tenons Happlincourt et le mont Saint-Siméon. Au cours de ces actions, nous avons fait plusieurs centaines de prisonniers. Entre l'Oise et l'Aisne, la lutte a été moins vive. Sur la rive nord de l'Ailette, nous avons conquis Je village de Champs. Au nord de Soissons, nous nous sommes emparés de Chavigny et avons porté nos lignes aux lisières ouest de Crouy. ••• Londres, 30 août — Officiel : Quoique l'ennemi ait détruit les ponts, nos troupes avancées ont franchi la Somme au sud et à l'ouest de Péronne. Nous avons conquis Chéry-sur-Somme et Combles. Dans ce secteur, nous avons, dans la seule journée d'hier, fait plus de 200 prisonniers et pris plusieurs canons. Au nord de Bapaume, des troupes de Londres et de l'ouest du Lancashire ont fait des progrès notables hier après-midi à l'est de la Sensée. Après un dur combat, elles se sont emparées de Hullecourt et de Hendecourt lez-Cagnicourt, ainsi que du puissant système allemand de tranchées qui défendait ces villages. Entre Hendecourt et la route d'Arras à Cambrai, on signale que l'attaque engagée ce matin par les Canadiens se développe à notre avantage. Des deux côtés de la Scarpe, une division anglo-écossaise a continué hier après-midi à marcher de l'avant et a gagné un important terrain dans la direction d'Eterpigny-Ham-blain-Leupres-Plouvain. Le village de Remy est entre nos mains. Nous avons fait des prisonniers.Nos troupes continuent à avancer dans les vallées de la Lawe et de ia Lys. ••• Rome, 30 août. — Officiel : Violente canonnade de diversion dans quelques secteurs du front de montagne et le long le la Piave. Dans la partie supérieure de la vallée de Zebru, sur la rive droite de l'Adige, lans la Vallarsa, sur le col del Rosso et dans !e secteur du Grappa, des patrouilles d'assaut înnemies ont tenté des coups de main; elles 3nt été arrêtées partout et forcées par nos ivant-postes à se retirer en laissant des tués sur le terrain. En les poursuivant, nos soldats >nt fait quelques prisonniers. Un détachement sritannique a pénétré dans les lignes enne-nies établies au sud d'Asiago ; il a infligé des pertes aux Autrichiens, détruit une mitrail-euse et fait plusieurs prisonniers. Nos aviateurs et ceux de nos alliés ont bom->ardé des baraquements ennemis établis dans e bassin de Vezzena (plateau de Lavarone) et nitraillé de faible altitude des chariots auto-nobiles. Deux avions ennemis ont été descen-ius au cours de combats aériens. Jos. MORESSÉE. directeur. Chronique bruxelloise Si, pour une fois, une seule fois, nous 'élevions nos .idées un peu plus haut que les plaies et bosses de la guerre ? Un petit livre qui vient de voir le jour nous le commande, nous en fait un devoir. Il est des pages qui arrivent à leur heure et réveillent les esprits comme un soufflet du temps. Nous sommes en train d'oublier que la pensée marche et qu'au delà des sanglantes lignes frontières elle édifie, à travers tout, le spirituel royaume des communautés de l'esprit. Un de nos savants les plus distingués, conservateur au Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles, un géologue, un préhistorien à qui ses travaux sur les premiers outils de silex au moyen desquels nos ancêtres fondèrent l'industrie et les arts et métiers dans la forêt tertiaire, il y a des centaines de mille ans, ont valu la célébrité dans le monde savant tout entier; l'organisateur du classement qui a fait de la section de préhistoire du Musée de Bruxelles un modèle envié par tous lea établissements similaires des grandes capitales ; enfin, un savant qui a su vivre uniquement pour la science sans sortir de cette voie rigoureuse au cours d'une carrière de plus de trente ans, j'ai nommé M. A. Rutot, membre de l'Académie royale de Belgique, vient de publier le petit livre auquel nous faisons allusion, sous ce titre impressionnant, noble défi aux turpitudes du temps : La conception nouvelle de l'Univers d'après les données de la Science moderne. L'apparition de ce petit ouvrage aux grandes envolées m'a rappelé ce que disait récemment le Temps à propos de quelques prix dé« cernés par l'Académie à des ouvrages n'ayant, absolument aucun rapport avec la guerre. Les] idées émises par ce journal sont si conformes! aux principes intellectuels que nous avons, ici, toujours défendus, qu'elles me sont restées dans la mémoire. « Le sens de ces prix, disait le Temps, est sans doute intentionnel et ne manque pas d'une saine et patriotique philosophie. C'est bien le rôle de l'Académie de proclamer que la vie intellectuelle doit continuer à travers tous les orages, que les lettres ont! une éminente valeur intrinsèque et restent, même en temps de guerre, un des plus beaux titres du patrimoine d'une nation. Si c'est cela que l'Académie a voulu dire, elle a donné une salutaire leçon et un bon exemple. * Est-ce à ces grands principes qu'a obéi M. Rutot, membre de l'Académie des Sciences de, Belgique, en publiant la Conception du Monde| au milieu du fracas des batailles? C'est une, des rares beautés de notre temps fiévreux et attentif que rien de ce que l'on fait ne passeï inaperçu et que les partis sont à tel point] excités que tout acte ou toute abstention prend] soudain une signification qui en augmente la] portée. Nous avions pour devoir de répondre àj l'espérance tacite que tout homme de bien ou de science qui publie a droit de fonder sur lai propagation de ses idées par la presse, aujour4 d'hui que, plus que jamais, chacun regarde àj ses mots. Nous devons supposer à la publica-J tion actuelle un double but : répandre les idées] d'une morale régénératrice spiritualiste basée! sur les conceptions nouvelles de la 6Cieno« moderne; et, en outre,- par opposition à l'œu-j vre de ténèbres de certains esprits, affirmer] le droit souverain de la continuité et de la permanence de la science et de son enseigne-' ment. Les raisons en sautent aux yeux. 11 est hors de doute crue Humanité malheureuse cherche $a voie depuis des milliers d'années; il est hors de doute qu'en aucune des plus douloureuses époques, jamais les yeux, de nul homme n'ont vu, en réalité ni en imagination, le monde aux prises avec une catastrophe d'une aussi vaste étendue. Ni guerres du passé, ni tremblements de terre, ni déluge biblique, ni éruption de volcan, ni épidémie, n'ont même approehé des crimes encore sans nom que la fourberie et la duplicité ont déchaînés sur le monde au nom de la Justice et du Droit. Il ne convient jamais — et infiniment moins aujourd'hui qu'en temps de paix — que ceux qui croient détenir une parcelle de la vérité à la recherche de laquelle s'appliquent les sciences — celles-ci n'étant que la poursuite du bonheur — s'arrogent le droit de garder par devers eux ce qui pourrait plus tôt rendre l'humanité meilleure et l'éclairer. M. Rutot, conformément à cette logique de l'esprit et du cœur, a jugé lucidement et sainement que puisque la conception nouvelle de l'univers basée sur la science moderne est en relation intime avec la morale de demain, il y a lieu de la faire connaître dès aujourd'hui. Et c'est ce qu'il a fait sans attendre. Il aurait pu imiter tant d'autres dont l'esprit politique plus que scientifique leur impose une égoïste et haïssable patience. Un passage de la préface décrit les caractères de la lamentable mentalité du jour, contre laquelle il faut réagir parce que, des hommes faits pour s'entendre, elle fait des en-aemis.— Une multitude non dirigée vers un idéal lumineux va droit à la débâcle et au chaos, iit-il. En effet, s'il n'y a plus que matière périssable en ce monde — malgré les belles propriétés dont on l'avait parée (identification de !a matière avec l'esprit, le génie et l'intelligence), mais dont la masse ne se soucie guère — il ne reste plus de certitude pour l'avenir, ?lus d'autorité, plus de sanction; chacun ne >onge qu'à faire ce qui lui plaît, à « vivre sa vie >, comme on dit de nos Jours, et ainsi toute >rganisation disparaît, môme la famille, et ;'est alors le développement rapide de 'égoïsme, de l'arrivisme chez les uns, de l'apa- ; hie, du découragement chez les autres; enfin/ ;hez tous, le doute, le scepticisme, le pessi-j nisme et la sécheresse. » j Ces simples paroles sont, une exhortation., 40us pouvons en déduire que ce n'est pas en ibandonnant, fût-ce momentanément, les re-:herches philosophiques et scientifiques; ce l'est pas en fermant les laboratoires et en ridant les chaires ; ce n'est pas uniquement en îourant à la frontière et en fermant les audioires que l'on portera remède aux maux de 'âme et de l'esprit. Voici comment s'exprime le savant réfléchi rue ses études ont mené à la connaissance de oute l'histoire humaine à travers son évolu-ion depuis la sombre caverne jusqu'au palais les Césars et aux raffinements de notre épo-[ue. Nous pouvons croire aux conseils de ce pectateur de la série des âges : — Si l'humanité veut se résoudre à suivre la raie route qui doit la conduire au bien-être et ,u bonheur, il faut tout d'abord qu'elle se nette résolument à acquérir le Savoir qui ^ ide dans la connaissance des lois qui régisent l'Univers et dans la compréhension dn leau. A C'est plus souvent encore par ignorance que ar méchanceté que l'Humanité transgresse 3s lois infaillibles de la Nature; mais dans un comme dans l'autre cas, la sanction — i Fatalité, disaient les anciens — est inévi-ïble et elle intervient en semant alors à foi-on le malheur sous ses pas. «j L'ignorance se montre à nous comme l'enne-lie la plus implacable de l'Humanité. Ceux ui savent ressentent un bien-être moral, un« atisfaction intime, résultat inévitable du res-ect de soi-même, fruit de l'acquisition d'un avoir étendu; aussi ses élus sont-ils double-lent heureux, car le Savoir leur ouvre, avec i possibilité d'atteindre, avec la santé morale, j u bonheur matériel, tout en leur procurant la: êrénité et ia jouissance du Beau, bases du » onheur moral. j On en arrive ainsi à s'assurer — contraire* ient à ce que pensent bien des gens — que, : but de la vie est réellement le Bonheur. Il doit devenir bien certain pour tout !e îonde que l'ignorance est la tare la plus BZînmamcïse T"* gepiomurc it>»« aaumxAxj youTXJJiiSixr — jue JSfuxnéro : 15 Centimes ■IBB—aCEM-ri — —g—BIM^—————t—BBgMM ?*&&&&&*& fcBBHflW» liMMÉR? 11 5* Année. - PRIX DES • H" 136Ï

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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