La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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09 december 1914
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s.n. 1914, 09 December. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/mk6542kv06/
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Mercredi g Décembre |0^4 N 35 Mercredi 9 Déœrnbre I! —■X—■ LA BELGIQUE administration et rédaction Bue Montagne-de-Sion, BRUXELLES Bureaux : de 10 à 12 et de 15 à 17 heures JOURNAL QUOTIDIEN Bruxelles et Faubourg»! ÎO centimes le Numéro Province» : ISS Centimes le numéro I La petite ligne fr. 0.«.0 ANNONCES ( Réclame avant les annonces 1.00 ] Corps du journal ... 2.00 ( Nécrologie 2.00 LA GUERRE 126"" jour de guerre Une dépêche de Constantinople, que nous avons pubnee tuer, connrme la persistance de l'ellort que lont les iurcs pour s'emparer de iiatoum. JNous avions préceclement déjà lait pressentir qu'ils viseraient avant tout a reprcncue ce port, qui leur a été enievé en 1877, et dont 1e traiic extreinement important est alimenté par les immenses dépots de pétrole amenes par pipe-ime ae la région de isalcou. Aux dernieres nouvelles, après avoir pris récemment isorts^iika, a ZU kilométrés au sud de Ba-toum, les iurcs se sont emparés de Keda, située a distance égaie à 1 est. 1-e port de Batoum se trouve donc exposé à un prompt et prochain encerclement. Aussi bien les .Russes ne paraissent pas être en iorce suilisante — jusqu'à present, bien entendu — poui opposer une résistance elticace aux divisions turques qui ont envalu le Caucase en s'avançant pai la vanee de la 'ischaruch. ils ne semblent pas avoir davantage réussi à maîtriser les armees ottomanes qui avaient leur base dopérations à h.rze-roum.Il est bien vrai que tout d'abord des combats vie torieux leur avaient permis de s'installer en terri torre turc a is.upriKeui, le point stratégique très îm portant qui commande les principales routes ver: ivars. (Xars est la première granue viile du Cau case et tait tace en droite ligne, par dessus la iron-tieie, a J^rzeroum : tout comme iiatoum, elle éi-an turque avant la guerre de 1077.) Mais pour autanl que l'on puisse, étant donné la pénurie et la contradiction des télégrammes oliiciels, se rendre un compte exact des événements, il semble bien qu'après cette premiere of iensive victorieuse — et ceia donne à penser qu'elle n'avait mis en présence que des troupes d'avant-garde — les Russes ont été'reiou-lés par le gros de l'armée turque venant d'-krze-roum, et qu 11s se sont repliés sur une position retranchée entre le fleuve Aras (1) et les montagnes qui ie longent au nord. Ils ont par la suite reçu des reniorts, mais qui n'ont pu les empêcher d accentuer leur mouvement de retraite jusqu'à Sarika-musch.Tandis qu'ils projetaient de s'y installer, les Turcs les iorcèrent d'abandonner cette position et les poursuivirent, tandis qu'ils se reportaient en arrière, jusqu a une trentaine de kilométrés de K.ars. 11 est vraisemblable toutefois qu'ils n'ont pu les refouler au delà : l'hiver déjà très rigoureux qui sévit sur le plateau arménien et les chutes abondantes de neige ont largement suffi pour entraver leurs mouvements, d'autant plus difficiles à combmer qu'ils s'effectuent le plus souvent sur de mauvais chemins s ^ cartant fort des grandes routes. Outre ces opérations qui ont pour théâtre la frontière centrale et orientale du Caucase, les hostilités entre ies Rus ;es et les Ottomans sont engagées également à l'ouest, c'est-à-dire vers la frontière persane. Elles ont débuté par l'apparition sur l'Aras supérieur, près de Ragisman, d'un gros de cavalerie turque. Pas fort redoutable, à la vérité, car il ne s'agissait que de cavaliers irréguliers kurdes manquant d'appui et dépourvus de tout soutien d'artillerie et d'infanterie, incapables de faire obstacle à la marche de la division russe qui, descendant de l'Aras supérieur, avait pour objectif La ville de Ka-rakilissé où la route d'Lrzeroum à Bajazid traverse le fleuve Murad (2). Toutefois suivant les indications turques — les seules qu'on possède jusqu'ici en l'espèce — cette division aurait rencontré une forte résistance et aurait dû rebrousser chemin. Plus à l'est sur la même route, vers Bajazid, d'autres troupes russes se sont avancées dans la direction du sud-ouest vers Van, la ville située à l'est du lac du même nom : rien de précis n'a encore été communiqué d'aucune source concernant les suites de cette incursion. # * » Le communiqué de Berlin que nous avgjis inséré hier en dernière heure déclarait « concluant » le succès des Allemands à l'occasion de la prise de Lodz. Il est certain qu'en forçant les Russes à abandonner un point de concentration et de ravitaillement aussi favorable, ils sont arrivés à un résultat sérieux e. qui semble devoir être fort gênant pour la conduit-ultérieure des opérations russes en Pologne. On se tromperait cependant, selon nous, si on l'interprétait en ce sens que la force de résistance des arme, du Tsar dans cette région a été définitivement brisée : si les Russes disposent réellement des formida bles reserves d'hommes qu'on s'accorde généralement à leur prêter, ils pourront se retrouver bientôt en situation de refaire front à leurs adversaires. Il est néanmoins possible que leur retraite prenne une certaine ampleur. Les renforts appelés du sud de la Pologneet jusqu'au nord de Novoradomsk accourus au secours des armées russes engagées autour de Lodz n'ont pu, maîtrisés par l'action austro-allemande et ausitôt refoulés, atteindre leur but en temps utile. La promptitude avec laquelle a été paré leur mouvement démontre surtout — nous le soulignions hier encore — le soin mis par les états-majors austro-allemands à consolider leur front sur :ous les points. C'est cette consolidation, répétons-le, qui empechera les Russes de songer encore à dégarnir le sud de la Pologne pour résister à la pres-iion du centre des forces groupées par le général ron Hindenburg dans la région de Lodz. Sauf donc ju'ils renoncent à poursuivre leur mouvement enve-oppant sur Cracovie — et par contre coup à réaliser out de suite leur projet d'invasion de la Hongrie - ils seront contraints de céder du terrain et d'aller e reformer en arrière. Au surplus, des indications détaillées pourront eules nous permettre d'apprécier exactement les onséquences vraies que peut entraîner pour les Ruses la perte de Lodz. Il est extrêmement probable [ue le prochain communiqué de Pétrograd — nous 'attendons toujours — atténuera dans une certaine resure la gravité de cet échec. Une dépêche de Vienne de ce matin se borne à ignaler que les combats continuent en Polop omme aussi dans l'ouest de la Galicie et dans les 'arpathes. Une autre dépêche — de Budapest celle-i et semi-officielle — déclare que les troupes russes ui opèrent dans les Carpathes sont peu nombreuse^ (1) Fleuve qui vient des hauts plateaux arméniens et ,e jette dans la Mer Caspienne. (2) Nom indigène de l'Euphrate orientale. et de second ordre, et qu'en outre elles sont insuf fisamment nanties de munitions, tant pour l'infan terie que pour l'artillerie. Le communiqué officiel autrichien déclare, de so< côté, que l'ennemi s'est retiré en divers endroits, fait cependant remarquer que d'importantes force; recommencent à se montrer dans les cols des mon tagnes, indiquant ainsi que les Russes se disposen à tenter une fois encore — ce sera 'a troisième — d'envahir les paines de la Hongrie. Certes, il s'agit là d'une opération de vaste enver gure. Nous persistons toutefois à penser que l'im portance en est primée par celle des événement militaires dont la Pologne est le théâtre. Ces évé nements seuls méritent pour l'instant de retenir l'at tention. Le Général Léman Lin novembre on avait fait courir le bruit e la mori du générai Léman, le vaillant déienseur de Liège. Le bruic était taux, .Le général, il est vrai, a beaucoup souiiert des suites des blessures qu'il avait reçues ai cours du siège fameux, mais il est maintenant tout s iaio rétabli, il y a quinze jours, on a dù lui amputei 1;orteil du pied droit, mais cette opération, d;aoiieun peu grave, n'a pas eu de suites lâcheuses. Le journal madrilène A. JtJ. U. publie une lettre de son correspondant à Cologne, lettre relative au généra. Léman et dont nous extrayons le passage suivant : « Le général Léman a lini de rédiger ses mémoires, dont la plus grande partie est consacrée à expliquer 1^ reddition de l.îége et du fort de Loncin, où il fut fait prisonnier. Après la reddition de Liège, le 7 août, it général se rendit au fort de Loncin. U'était le plus moderne et le plus important de ceux qui constituaient Je camp retranché. Les Allemands commencèrent le bombardement le 10 août, mais le fort résista aux effets cj€ l'artillerie, qui n'était pas celle de gros calibre. » Le 14 août tombèrent sur le fort les premiers projectiles des pièces de 21 centimètres. Le 15 entrèrent ej] jeu les mortiers de 420. A 7 heures du matin, un projectile causa de terribles dommages. L'escarpe du côté nord fut démolie. Vers 10 heures du matin, comme le feu avait cessé, le général belge visita les réduits et les galeries. Les dégâts étaient énormes, les gaz que dé: gageaient les projectiles en explosant rendaient dan? les galeries l'air irrespirable. Le bombardement reprit vers 2 heures du soir. Gomme le général Léman passait dans une galerie couverte, il perdit connaissance. Lors* qu'il revint à lui, il se vit entouré d'officiers allemands, dont un lui présentait une tasse de café. Il comprit alorâ ce qui était arrivé. » Ses blessures pansées, le général fut conduit en automobile à Liège, où on lui déclara qu'on le gardait pri* sonnier, mais qu'en raison de son grand courage et de sa valeur on lui laissait son épée. » LES TURCS EN EGYPTE Les troupes turques ont passé, comme on sait, la frontière égyptienne, et se sont avancées par la presqu'île du Sinaï jusqu'au canal de Suez. Nous avons eu l'occasion — le 6 novembre dernier — de mettre en lumière les difficultés que devait rencontrer semblable opération : la rapidité de son exécution donne donc à penser qu'elle avait été préparée de longue main. Par l'ensemble des renseignements communiqués jusqu'ici, on peut se faire l'opinion que des troupes turques étaient dès longtemps massées proche la frontière est de l'Egypte — frontière qui s'étend en ligne droite du port de Rafat sur la Méditerannée à celui d'El Akaba, sur le golfe du même nom formant l'extrémité nord-est de la mer Rouge,et qu'aussitôt la guerre déclarée ces troupes se sont avancées en deux colonnes sur le territoire égyptien. La première, partie des environs d'El Ghasa, port de la Palestine situé sur la Méditerannée, n'a pas tardé à apparaître devant la place fortifiée d'El Harisch, autre port méditerrannéen, et à se rendre maîtresse de cette position insuffisamment défendue. Au lieu de continuer à suivre la côte et d'aller enlever en passant le port également fortifié d'El Katieh situé à la lisière nord-ouest du désert d'Arabie, elle s'engagea dans le désert par la route qui depuis des milliers d'années canalise le trafic entre la Palestine et les pays du Nil. De la force numérique de cette première colonne on ne sait rien, pas plus d'ailleurs que de la composition des troupes anglo-égyptiennes qui lui ont été opposées, mais il semble bien qu'elles n'ont pas dû être considérables. Comme d'autre part, les positions fortifiées échelonnées le long de cette route de caravanes ne sont en réalité que de vagues casernes bâties à proximité des puits, les Turcs n'ont pas eu grand'peine à vaincre la résistance qui leur était opposée pendant cette première phase de leur marche en avant, d'autant plus que leurs services de ravitaillement, qui jouaient en cette occasion un rôle prépondérant, leur ont donné, à ce qu'ils assurent, une entière satisfaction. Ce n'est qu'entre le fort El Katieh, à 35 kilomètres du Canal, et E! Cantara, dont l'agglomération borde ce dernier, qu'un combat d'apparence sérieuse a été livré par les Turcs aux troupes anglaises venues à leur rencontre. Les dépêches de Constantinople, on s'en souvient, ont affirmé que le résultat en avait été favorable pour les armes ottomanes. La seconde des deux colonnes turques parties du port d'El Akaba pour pénétrer en Egypte s'est avancée par la route (jue suivent les pèlerins de la Mecque. Elle aurait, paraît-il, récemment atteint l'oasis de Kalaat-El-Nachel, où elle a trouvé de l'eau en abondance. Jusqu'à cette 'oasis, la montée qui mène d'El Akaba au haut plateau du désert est assez rude, mais au-delà la route vers Suez n'offre plus de difficultés sérieuses, de sorte qu'il est vraisemblable que la seconde coloipie turque a atteint le Canal de Suez sans avoir eu à combattre.* * * Il va maintenant s'agir pour ces troupes Ottomanes de traverser le Canal. I.a tâche en sera certainement hérissée de difficultés. Tout d'aborB, il ne faut pas oublier que les Anglais disposent, en deçà, du réseau ferré qui part du Caire vers le nord-est et leur permet par suite le transport et la concentration rapide de leurs forces. Au surplus, le Canal constitue en soi un obstacle des plus sérieux à la marche en avant des Turcs. Il leur sera d'autant plus difficile de le franchi^ que le passage n'en est possible qu'en des posions très peu nombreuses, et assez étroites pour que la défense en puisse être aisément organisée. Çlle n'aura pas manqué de l'être. Notamment, la traversée par le Nord est impossible sur une bonpe soixantaine de kilomètres —- la longueur totale du Canal est de 162 kilomètres — le lac Menzalek barrant totalement, avec ses 50 kilomètres de largeur, la route à l'ouest depuis Port Saïd jusqu'au delà - d'El Kantara. Vers le Sud, deux autres lacs intérieurs creusés de chaque côté du Canal ne laissent disponible sur 5 kilomètres qu'une étroite langue de terre. Quelques kilomètres plus bas, sur la rive ; du lac Timsay, c'est Ismaïlia, le siège de l'admi- - nistration du Canal, qui est reliée par fer avec le Caire et Suez. Plusieurs canaux d'eau douce y aboutissent, puis au delà ce sont, sur une longueur de 36 kilomètres, les lacs salés auxquels s'amorce la dernière partie du canal. Les endroits propices à une traversée étant ainsi ; peu nombreux et restreints, les Anglais pourront ai-. sèment en organiser une défense efficace. En met-. tant à profit le chemin de fer qui va du Caire à Ismaïlia en passant par Sagazig, ils leur sera possible de concentrer rapidement le maximum de leurs forces disponibles. Elles n'auront pas, il est vrai, pour s'appuyer d'autre point fortifié que ce'ui d'Agrud, à 20 kilomètres au nord-ouest de Suez, mais sous ce rapport les Turcs seront encore plus mal lotis, car ils n'auront derrière eux que le désert, et il éclate aux yeux que dans ces conditions 1 la tâche de maintenir leurs lignes de communication sera extrêmement pénible. .*• Depuis de longs jours déjà nous n'avons plus reçu de nouvelles concernant les événements qui ont pu ■ se produire au Canal de Suez. Que s'y passe-t-il et s'y passe-t-il même quelque chose? Nous n'en savons rien. Nous ne pouvons qu'enregistrer l'impression produite dans le monde par l'arrivée rapide des Turcs sur les rives du Canal. Cette impression a été si profonde qu'immédiatement les assurances conclues par le Lloyd se sont élevées au taux de 60 p. c. pour le cas où la navigation sur le Canal serait interrompue 30 jours durant la période de guerre, et au taux de 25 à 30 p. c. pour le cas où elle serait interrompue du 21 novembre au 31 décembre. Le Lloyd prévoit donc un blocus et admet même qu'il puisse être d'assez longue durée. Et le blocus n'est point la pire aventure qui puisse menacer le canal : il y a lieu en effet de redouter en outre les dégâts qui pourraient être faits à cette œuvre gigantesque, qui permet le trafic direct entre la Méditerranée et l'océan Indien. Ce formidable travail d'art hydraulique a pris dans l'existence économique du monde une telle place, que la réalisation de l'une ou l'autre de ces éventualités équivaudrait à une véritable catastrophe. On objectera sans doute qu'en octobre 1888 une convention conclue à Londres a neutralisé le Canal: « celui-ci doit rester ouvert en tout temps aux navires de tous les Etats ; il ne peut être mis en état de blocus ;aucun acte d'hostilité ne peut être accompli ni dans ses ports d'accès, ni dans un rayon de trois milles, etc. » On objectera en outre qu'une dépêche de Constantinople a naguère donné l'assurance que la Turquie ne songe pas à attenter à la liberté du Canal. En attendant que les événements se déroulent, rappelons que c'est en 1856 que M. de Lesseps — le Grajnd Français — obtint le firman qui lui accordait la concession du Canal de Suez. Les travaux furent commencés le 25 avril 185g, et le Canal qui. avait coûté un demi-milliard, fut inauguré solennellement le 17 novembre 1869, en présence de l'empereur et de l'impératrice des Français. De Port-Saïd à Suez, il mesure 162 kilomètres de longueur; sa largeur à flueur d'eau varie de 68 à 100 mètres; au plafond, elle est de 22 mètres; sa profondeur est de 8 m. 50. Sur son trajet ont été. établies 13 gares ou stations dont la principale, au centre, est Ismaïlia. A l'entrée, Port-Saïd et Suez ont été aménagés. Le percement de l'isthme a amené une véritable révolution dans la vie économique du monde, en rapprochant de l'Europe les rivages de l'Océan Indien et du Pacifique, si bien que la route de Londres à Bombay, qui était de 6,000 kilomètres, n'est plus que de 3,100 aujourd'hui. Au début, craignant le développement de l'influence française qui devait en résulter, l'Angle--terre essaya, mais en vain, d'entraver l'exécution du projet, et bon gré mal gré elle dut laisser s'accomplir l'œuvre immense. En revanche, après 1870, sa concurrente en Orient se trouvant en mauvaise posture, elle fit en sorte de s'assurer sans tarder l'administration du Canal. En 1875, les Anglais rachetèrent au Khédive Ismaïl, ruiné par ses prodigalités insensées, toutes les actions du Canal de Suez qui appartenaient à l'Etat égyptien. Alors commença pour l'Egypte la série des interventions financières qui amenèrent finalement l'Angleterre à conquérir pratiquement en 1882 tout le pays dans l'intérêt des créanciers européens. Depuis lors, bien que l'ancienne constitution n'ait guère été modifiée, on sait que l'influence anglaise prédomine en Egypte et que le Canal de Suez est en réalité placé sous sa tutelle. On peut être certain que la Grande-Bretagne fera tout au monde pour l'y maintenir. LE CARILLON DE MALINES Un témoin oculaire — et auriculaire, oh ! combien V-a fait du bombardement de Malines un récit impressionnant dont nous détachons cette page : — Pourtant, sur Maline6 la tempête de fer et de feu s'abat dans une rage nouvelle. Le tonnerre de6 gros obus, déchiquetant les rues, ébranle le sol -dans un grondement ininterrompu, cependant que l'éclair et le fracas des shrapnelle parachèvent la grandiose horreur du moment. C'est vers Hofstade et Sempst que l'artillerie allemande est établie. Les « brisants » et les « minants » viennent isolée, mais les shrapnells arrivent par bandes de quatre. Dès que se fait entendre le sifflement caractéristique par lequel ils annoncent leur venue, nous supputons l'endroit exact où ils porteront leurs ravages... « Pour Saint-Rombaut »... « Pour le Beul »... « Pour la gare »... Une nouvelle rafale, et voici que soudain, dans l'intervalle de silence que troublent seuls la chute -des tuiles et le craquement des poutres qui se consument, s'envolent dans le ciel rougeoyant l'es notes claires et pures du carillon de Malines, sonnant minuit pour •la cité déserte. Chacun reste cloué sur place, doutant si ce n'est pas une hallucination de nos cerveaux trop longtemps tendus et surexcités... Mais non!... La chanson se poursuit et s'achève, sereine et lente, s'obstinant à chanter qu'un nouveau jour commence parmi la nuit d'enfer! Ah ! jamais je ne pourrai dire l'impression que nous ressentîmes à cette minute ! Ce fut pour nous une indicible entente, comme la guérison inattendue et magique d'une obsédante et indéfinissable souffrance. Ce fut, pour nos esprits hyperesthésiés par ces quatre heures de tension névrosée, comme le miracle qu opère «ur le corps la gourde <â'eau que l'on vide après l'assaut, quand tout est fini ! La fatigue, le_ danger, l'ennemi, le6 obus, les shrapnells, les incendies, comme tout cela était devenu brusquement lointain pour nous ! COMMUNIQUÉS OFFICIELS Communiqués des armées alliées A notre très vif regret, aucun communiqué des armées alliées n'est venu aujourd'hui à notre connaissance. :—++ Communiqués allemand# Berlin, 8 décembre (Officiel de ce midi) : A la côte belge, les difficultés du terrain, rendu plus impraticable par les dernières pluies, entravent sérieusement les mouvements des troupes. Au nord d'Arras, nous avons fait quelques progrès. L'ambulance militaire à Lille a été détruite hier par un incendie dû vraisemblablement à un acte de malveillance. Il n'y a cependant aucune perte de vie humaine à déplorer. L'affirmation des Français, qui prétendent avoir gagné du terrain dans la forêt de l'Argonne, ne oorrespond pas à la réalité des choses. Depuis un certain temps déjà il n'y a plus eu aucune attaque française de ce côté. Par contre, nous avons continuellement et lentement gagné du terrain. Près de Malencourt, à l'est de Varennes, un point d'appui français a été pris avant-hier. La plus grande partie des troupes ennemies est tombée sur le champ de bataille; le reste — quelques officiers et 150 hommes — a été fait prisonnier. Une attaque des Français contre nos positions au nord de Nancy a été repoussée hier. Du théâtre de la guerre à l'Est, pas de nouvelles spéciales en ce qui concerne la frontière de la Prusse Orientale. Les troupes allemandes poursuivent sans relâche l'ennemi qui bat en retraite à l'est et au sud-est de Lodz. En dehors des pertes sanglantes extraordinairement fortes déjà annoncées hier, les Russes ont perdu jusqu'à présent 5,000 prisonniers et 16 canons avec voitures de munitions. Dans le sud de la Pologne, rien de spécial ne s'est produit. . Vienne, 8 décembre (Officiel) : La lutte sur le théâtre de la guerre russe conti- • nue. Dans une attaque sur leur front au sud-ouest de Piotrkow, les troupes austro-hongroises ont repoussé les forces russes qui s'avançaient par Novoradomsk dans la direction nord, mais ce sont les troupes allemandes qui ont forcé l'ennemi à céder. Dans l'ouest de la Galicie, d'importants combats continuent. A divers endroits, l'ennemi s'est retiré, mais des forces importantes se montrent de nouveau derrière la crête des montagnes. * * * Vienne, 8 décembre (Officiel du théâtre de la guerre Sud) : Les opérations en général, maintenant que la prise de Belgrade est un fait accompli, nécessitent une nouvelle concentration de nos forces; le détail n'en rentre évidemment pas dans le domaine des commentaires généraux. * * * Budapest, 8 décembre (Communiqué officiel du bureau de la Presse) : Quelques détails sur les combats des Carpathes. Le nombre des Russes qui ont pénétré en Hongrie n'est pas si important qu'on l'avait dit précédemment. Il ne s'agit pas de soldats de première ligne, mais de troupes de second ordre, et c'est cela d'ailleurs qui explique le grand nombre des prisonniers. Les combats ont eu le caractère d'une guerre de montagne; ils n'ont constitué la plupart du temps que des escarmouches sans importance décisive. Sur ce théâtre, de la guerre, comme sur les autres d'ailleurs, on remarque que l'ennemi a mis un terme au surprenant gaspillage de munitions auquel il se livrait précédemment. Il semble que l'envoi des munitions, notamment pour les canons et les grosses batteries, offre des difficultés. * * * Budapest, 8 décembre. (De source semi-officielle) : L'ennemi, qui s'était avancé dans les comitad de Sa-ros et de Zemplen, est serré de près par nos troupes et bat partout en retraite. En plusieurs endroits nos troupes se sont avancées jusqu en territoire galicien. Une ou deux communes du territoire hongrois se trouvent encore entre les mains de l'ennemi. L'opération d'une petite colonne ennemie à Tornyo, dans le comitad de Marmaros, n'a aucune importance. * * * Constantinople, 8 décembre (Communiqué du grand quartier général) : Dans la contrée d'Adjara de nouveaux combats avantageux pour nous ont eu lieu : nous y avons pris aux Russes, qui se servaient des balles dum-dum, un canon, une masse de bombes, d'armes et de munitions. Les attaques de l'ennemi à l'est de San sac, à la frontière russe, sont restées sans succès. Par contre, nos troupes s'avançant de Revamder ont <c cupé Scouchblakhs, à 70 kilomètres au delà de la frontière, ainsi qu'un important point d'appui des Russes dans la province d'Azerbeidjan. ■fr * * Berlin, 8 décembre (officiel) : Le gouvernement impérial a été prié par les Boers de faire une déclaration concernant l'attitude de l'Allemagne à l'égard de l'Union Sud-Africaine pendant la présente guerre. Le Dr Soif, secrétaire d'Etat des colonies de l'Empire, a fait la déclaration suivante : « Pour n'avoir point à excuser l'invasion par les troupes anglaises du Sud-Ouest africain allemand et pour la justifier aux yeux de la population hollandaise de l'Afrique du Sud dont la grande majorité a été opposée à pareille mesure, les membres du ministère et du Parlement de l'Union Sud-Africaine ont déclaré, aussi bien publiquement que dans des conversations privées, que la gouvernement allemand avait la secrète intention de s emparer de l'Afrique du Sud et d'en faire une colonie allemande. te gouvernement allemand voulant effacer l'impression que ces affirmations ont produite sur les Sud-Africains, je déclare ce qui suit: Le gouvernement allemand n'a jamais eu le désir ni l'intention d'occuper br^nsitoirement ou d'une manière permanente le terri-boire de l'Union sud-ouest Africaine. Elle n'a pas eu l'intention d'obtenir de quelque manière que ce fût la domination allemande sur l'Union ou sur certaines parties de son territoire, ni par des invasions militaires partant du Sud-Ouest africain, ni de toute autre manière. Pour autant que le gouvernement impérial a été renseigné, le territoire de l'Union n'a été attaqué ni pàr mer ni par terre avant que son gouvernement eût Drdonné l'attaque sur le Sud-Ouest Africain. L'Allemagne est persuadée que les causes de la guerre entre l'Allemagne et l'Angleterre ne touchent en aucune fa-;on l'Afrique du Sud. L'Allemagne désire, au contraire, taire cesser les hostilités auxquelles le gouvernement de l'Union sud-africaine l'a forcée. A condition que le gouvernement de l'Union s'abstienne de nouveaux procédés ennemis contre les territoires allemands et qu'il évacue les territoires déjà occupés, le gouvernement allemand est prêt à assurer qu'aucune espèce d'hostilité partant du Sud-Ouest Africain allemand ne sera entreprise contre l'Union sud-africaine. » Dépêches diverse» Budapesth, 5 décembre : Le « Czas » de Cracovie annonce qu'on entend la canonnade permanente sur les lignes extérieures de la place, alors que précédemment on ne l'entendait que dans la direction de la Pologne russe. Jour et nuit, les gros canons de forteresse tonnent sans interruption devant Cracovie. La population de la ville est calme et 1 aspect des rues n'y a pas changé. * * * Londres, 5 décembre : On mande de Dublin au « Times » que les éditeurs de six journaux irlandais ont été avisés par la police qu'ils seraient cités devant un conseil de guerre et que leur matériel d'imprimerie serait saisi, s'ils publiaient des articles de nature à créer du mécontentement parmi la population ou à empêcher le recrutement. Toutes les armes et munitions existant en Irlande, même celles exclusivement destinées au sport, ont été confisquées. * * * Berlin, 7 décembre. Le lieutenant aviateur anglais Briggs, fait prisonnier api es que son aéroplane eut jeté des bombes sur les chantiers de Friedrichshafen, a été interné dans la forteresse d Ingolstadt. * * * Paris, 7 décembre : Le « Temps » mande de Shangaï que dans les opérations anglo-japonaises contre Kiao-Tchéou, 97 chinois ont été tués et 238 blessés dans la province de Shantung. Le gouvernement chinois réclamerait une indemnité de 2,500,000 francs. Cette nouvelle demande confirmation. * * * Londres, 7 décembre : Lord Curzon, ancien vice-roi des Indes, a prononcé un discours dans lequel il a fait ressortir la forte participation des princes et des peuples hindous à la guerre. T^e Pas> dit-il, préciser en chiffres le nombre des soldats qui ont quitte l'Inde jusqu'à ce jour, mais ce nombre dépasse de loin ce que le monde peut imaginer. * * * Pétrograd, 7 décembre : La « Novoïe Vrémia » estime qu'étant donné la forte tension des rapports entre la Bulgarie et la Serbie et entre la Bulgarie et la Grèce, la formation d'une fédération balkanique n'est guère possible. * * * Paris, 7 décembre : L * Echo de Paris » annonce qu'à la suite d'un accord entre la France et la Belgique, les déserteurs belges se trouvant en France y seront recherchés par j ?e*lc*armfrie ^ livrés au gouvernement belge pendant toute là durée du séjour de celui-ci au Havre. * * * Londres, 7 décembre : Le tribunal des prises a déclaré de bonne prise les voiliers allemands Ossa, Roland et Excelsior. * * * Sofia, 5 décembre : Des journaux étrangers avaient récemment annoncé que le président du Conseil, M. Radoslavow, s'était rendu a Berlin par Bucarest. L'Agence Bulgare fait remarquer que ce n'est pas le ministre, mais son fils qui a passé ces derniers jours par Bucarest pour se rendre a Berlin, ou il va continuer ses études. Le Caire, 7 décembre : Le désert à l'est de Port Saïd est sous eau. L'inondation en a été décidée par l'autorité militaire anglaise en vue d isoler la ville. A propos de cette inondation, il y a lieu de faire remarquer qu'il s'agit des terrains occupés par l'ancien lac desseché de Pelusio le long du Canal sur un espace de 53 km., jusque près d'El Cantara. * * * Londres, 6 décembre : Le «Daily Telegraph » mande de Dublin que la police a fenné l'imprimerie du journal « Irish Worker » après avoir saisi les exemplaires qui s'y trouvaient et démonté les machines à imprimer. Le journal « Sinnfein : a cesse.de paraître provisoirement. * * * Christiania, 6 décembre : « Aften Posten » se fait l'écho d'un bruit répandu à Londres, suivant lequel l'Angleterre aurait officielle-ment notifié la saisie par elle contre indemnité, dans les chantiers Armstrong, de deux cuirassés commandés par la Norvège. On dit que déjà 8 millions de couronnes auraient été payés, les 5 autres devant être prélevés sur les fonds de l'emprunt émis récemment en Angleterre.*** Berlin, 6 décembre : La nouvelle que le choléra sévissait en Russie et que la contagion s en étendait en Autriche-Hongrie a tait naître le bruit que plusieurs cas en avaient été constatés dans la Haute-Silésie. Le Bureau Sanitaire impérial fait savoir qu'étant donné ses installations hygiéniques, il n'y a aucune inquiétude à avoir de ce chef. On n'a constaté qu'un seul oas chez un sujet de l'empire allemand, ce qui prouve qu'on réussit à isoler les cas signalés. Les cas suspects de choléra parmi les soldats russes faits prisonniers à Ulm n'ont pas pris d'extension.* * * Vienne, 5 décembre : , La Correspondance Sud-Slave anonce que sur les territoires conquis en Serbie, les routes et les chemins de fer ont été rétablis, et que dans les villes la vie est redevenue normale. * * * Iglo, 6 décembre : Le commissaire du^ gouvernement hongrois a envoyé hier après-midi la dépêche suivante au chef du com-mitad de Szepsz : « Nos troupes ont repoussé au delà de la frontière les Russes qui étaient entrés dans le commitad de Zemplen-Saros. Le village de Sztropko, qui avait été quelque temps aux mains des Russes, a été réoccupé par nous. Le trafic du chemin de fer a été rétabli jusqu'à Bartfa-Orlo. * * * Vienne, 7 décembre : Les correspondants de guerre des journaux viennois s'accordent à dire que la « décision » de la lutte a< tuel-lement engagée dans l'Est de l'Europe doit intervenir fatalement en Pologne Russe. Les combats dans le centre de la Galicie et dans les Carpathes sont d'importance secondaire. Même en Galicie, dit-on à Vienne, les Russes en sont réduits à prendre de simples mesures de défense. * * * Téhéran, 6 décembre : En présence du corps diplomatique, le Shah a ouvert la session du Parlement. Dans son discours, il a invité les représentants de la nation à collaborer à l'œuvre de renaissance de la Perse. Le souverain a fait ressortir toutes les difficultés que présente la situation du pays. Il a particulièrement appelé l'attention des députés sur la nécessité de réorganiser sérieusement le corps de la gendarmerie, qui est chargé du maintien de l'ordre. En terminant, le Shah a affirmé sa résolution de maintenir la stricte neutralité de la Perse. * * * Gênes, 8 décembre : Hier midi le vapeur américain Jason, qui a apporté les cadeaux de Noël envoyés d'Amérique pour les enfants allemands et austro-hongrois, est arrivé dans le port de Gênes. * * * Londres, 6 décembre : D'après une dépêche Reuter de Washington, le général Villa est entré dans la ville de Mexico et y a pris possession du Palais national.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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