La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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26 oktober 1918
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s.n. 1918, 26 Oktober. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0g3gx4620p/
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PRIX DES ABONNEMENTS î 2 mois (aoY.-décemb.), 10.00} 1 mois (cor.)# B.OO. Le$ demande* d'abonnement sont reçues exclusivement pat Les bureaux et le* racteurs des pattes. —-l^es réclamations concernant les abonnements doioen\ itre adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISrRAT!ON ET REDACTION Hontagnc-aux-jiTbos-Potagôros, 31, Bruxelles PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, tr. 1.(10. — Réclames avant les ann., la liç., lr. 2.CC. — Corps du tournai, U lig., lr. 7.50. — Faits divers, la ligno lr. (5.Q0« — Nécrologie, la lig., fr. 3.50. — Coin des Eleveurs annonces notariales, avis de sociétés (assemblée^ paiement de coupons, tirages), la ligne fr. 2.1»Ou CiURËAUX do à à 17 heures. Direction et Administration : j&JS if&'î i? '"'1™'* Jos. MO^ÈSSÉE, directeur. yJuiuuid'hui : 'DEUX Pages. LA GUERRE 1,545" jour da guerre Pas de modification essentielle. La lutte a été vive dans le secteur de Deynze, ainsi Que sur la Lys entre Deynze et Courtiai. Les communiqués signalent aussi des engagements locaux entre la Lys et l'Escaut et sur l'Escaut. La tville de Tournai et les .localités environnantes se trouvent en plein dans le feu de l'artillerie des Anglais. Le deuxième jour, l'offensive poursuivie par les Anglais entre le nord-est de Solesmes et le sud-est du Cateau a amené de violents combats aux alentours du Quesnoy et à l'ouest de la route du Quesnoy à Landrecies. En fin dô compte, avances locales. Sur le reste du front, les combats ont eu moins d'envergure et n'ont pas entraîné de résultats marquants. La Paix et l'Armistice Contrairement à l'opinion de certains journaux de l'Entente qui, considérant la réponse de l'Allemagne comme insuffisante, en prévoyaient déjà le rejet pur et simple, M. Wil-6on continue la conversation, et le moins , qu'on puisse dire de sa nouvelle note est qu'elle n'exclut pas des pourparlers ultérieurs. Le Président prend d'abord , acte des déclarations du gouvernement allemand en ce qui concerne la conduite de la guerre et les autorités appelées à négocier la paix du côté de l'Allemagne. C'est reconnaître implicitement que la note allemande remplit dans une certaine mesure les conditions qu'il avait posées à l'acceptation du rôle d'arbitre qu'on lui proposait d'assumer. Aussi se déclare-t-il prêt à entrer en pourparlers avec les gouvernements alliés aux Etats-Unis au sujet de l'armistice. Encore que cette déclaration soit formulée en une brève proposition, elle n'en constitue par moins un des points essentiels de la réponse de Rl. Wil-son.Le Président annonce en même temps qu'il a soumis aux gouvernements alliés son échange de notes avec le gouvernement allemand en les priant, au cas où ils seraient disposés à accepter la paix sur les bases qu'il a posées, d'inviter les autorités militaires à fixer les conditions de l'armistice. La réalisation de celui-ci est donc encore subordonnée du côté de l'Entente à deux conditions : acceptation par les pays alliés du programme de M. Wilson, acquiescement des autorités militaires. *** Tout en laissant à ces dernières le soin de régler la question de l'armistice, M. Wilson Indique à quelles conditions préalables celui-ci paraît discutable. — Il devrait, dit-il, mettre les Etats-Unis et ses alliés à môme d'obtenir par coercition l'exécution des conventions et empêcher l'Allemagne de. reprendre les hostilités. » Cette note, comme on le voit, va beaucoup plus loin que la précédente, qui no parlait que du maintien de la situation actuelle et du rapport existant entre les forces des belligérants.L'acceptation pure et simple de cette nouvelle condition supposerait, que l'Allemagne s'en remet entièrement à l'équité du tribunal appelé à liquider la situation mondiale. Pareille acceptation est-elle possible ? La réponse dépend des garanties d'impartialité qu'offrirait le tribunal d'arbitrage. — Le sens profond de cette guerre, disait le Chancelier dans son dernier discours, est la victoire de l'idée du Droit. » Si l'on place à la base des négociations l'idée du Droit, si tous les peuples qui y prendront part sont également décidés à en assurer le respect, s'ils adoptent tous sans restriction les principes formulés par M. Wilson et auxquels l'Allemagne s'est ralliée, s'ils sont résolus à exécuter loyalement son programme. il n'y a aucune raison pour que les hostilités reprennent, et leur continuation n'a aucun sens. La lutte doit se livrer désormais sur le terrain du droit ; les armes dont on se servira sont celles de la justice et de la raison. La nouvelle condition que M. Wilson pose à l'Allemagne nous apparaît donc moins comme une soumission que comme un acte de foi dans une justice internationale. Et il faut reconnaître qu'après la campagne de haine qui a été menée pendant quatre ans dans le monde entier et les menaces de représailles proférées par les nationalistes de tous les pays, l'adhésion de l'Allemagne supposerait beaucoup d'abnégation et de confiance dans l'avenir. — L'acceptation de ces conditions, dit le président Wilson, fournirait la meilleure preuve que l'Allemagne adhère aux principes de l'action pacifiste. » Mais M. Wilson se porte-t-il garant que tous les belligérants y adhèrent pleinement et qu'ils sont disposés à sacrifier celles de leurs prétentions qui ne paraîtraient pas conciliâmes avec les règles qu'il a tracées ? Il est vraisemblable que l'Allemagne demandera à ce sujet des éclaircissements et des assurancesLa Ligue des Peuples n'est possible que si toutes les nations y sont admises comme des individualités jouissant das mêmes droits. L'emploi de la contrainte internationale n'est admissible que si le tribunal appelé à vider les différends présente des garanties suffisantes d'impartialité Le point faible de la note de M. Wilson est de supposer la question résolue. Si l'on veut fonder la paix définitive, il faut rompre complètement avec l'ancien système. Il ne s'agit pas d'imposer la loi du plus fort, mais de permettre au fort comme au faible de défendre ses droits et d'en assurer le respect « par la force supérieure organisée de l'humanité tout entière ». (Message du 25 janvier 1917.) L'adhésion des peuples au principe du droit International suppose non seulement la renonciation à l'emploi arbitraire de sa force armée, mais encore l'utilisation de sa force en faveur du droit pour autant qu'il repose sur le consentement universel. C'est donc ce consentement qu'il importe d'obtenir et de préciser. Liquider la guerre actuelle d'après la loi du talion, oe n'est pas mettre fin aux guerres, mais les perpétuer. La question angoissante qui se pose aujourd'hui à l'humanité est celle de savoir si elle trouvera dans l'épreuve '-la force nécessaire pour rompre avec le passé et se mettre résolument à la réalisation de son Idéal de justice et de paix. **• Nous ne pouvons nous empêcher de constater que la seconde partie de la note de M. Wilson est en contradiction avec ses principes et le droit des peuples à l'autonomie qu'il a proclamé lui-même. Il admet que les propositions de paix de 'Allemagne émanent non des pouvoirs auxquels il fallait jusqu'ici attribuer la conduite de la guerre, mais d'un gouvernement qui représente la majorité du Reichstag et celle du peuple allemand. On ne voit pas, dans ces -conditions, pourquoi il juge utile de rappeler que les peuples ne peuvent accorder de confiance à ceux qui ont jusqu'ici été les maîtres de la politique allemande, de mettre en doute la portée des réformes en cours. Son affirmation que les guerres futures seront peut-être soumises à la décision du peuple allemand, waBxsmm vsjivî mais non la présente, nous paraît peu compré-5* hensible, car c'est précisément pour liquider "" la situation et mettre fin à la guerre actuelle que le peuple allemand s'est donné un nouveau gouvernement. Il est tout au moins prématuré d'avancer que l'application du îé-[ gime parlementaire reste inopérante, et les actes du gouvernement semblent, prouver exactement le contraire.. Pour ce qui est de la question de .dynastie, elle ne regarde que le peuple allemand, et c'est à lui d'en décider en ! a vertu du droit que lui reconnaît M. Wilson de [ue disposer do lui-même. M- Wilson déclare ne vouloir négocier la ge. paix qu'avec les vrais représentants du peu-îur pie allemand. C'est entendu. Cette garantie lui tés étant donnée, la prétention d'intervenir dans [eu les affaires de politique intérieure de l'Allemagne ne pourrait que rendre difficile la ?ar continuation des pourparlers. Si l'on veut que le les principes contenus dans les divers mes-,m- sages inspirent confiance aux principaux Inde téressés, la première condition est que celui de qui les a formulés en respecte, vis-à-vis de l'adversaire, la lettre et l'esprit. eu Le gouvernement allemand ne s'est pas con-de tenté de donner des promesse : il a passé aux actes. C'est à M. Wilson qu'il appartient maintenant d'user de son influence pour réaliser son programe. e La note de Ai. Wilson »ur- —- nse Londres, 25 octobre : »"é- L'Agence Reuter annonce que le Foreign Vil- Office a reçu la note de M. Wilson. Le Prési- 1ns dent ayant communiqué aux gouvernements est alliés les notes échangées avec l'Allemagne, il îrs. ne peut y avoir de déclaration officielle avant cla- que les gouvernements alliés aient fait con- qui naître leur réponse. Jto- Répondant à la Chambre des Communes à de M- Dlllon," M. Bonar Law a déclaré que rien ent ne serait plus inopportun que de discuter en ;er- ce moment au Parlement les conditions de ;ées paix de l'Angleterre, jïo- Interviewé par un journaliste, M. Hender-son a déclaré.que sa première impression était >ur- que la note de M. Wilson a largement contri- iux bué à éclaircir la situation. Il est de la plus que haute importance que le peuple allemand soit •ève amené à ne pas envisager une suspension un passagère des hostilités, mais bien l'abolition Vil- définitive de l'ordre de choses militaire et arbitraire qui a causé aux Allemands et près- u'il que au monde entier des souffrances inouïes son et causé tant de pertes en vies humaines. Si ille- la démocratie allemande veut réellement la lent paix, les Allemands doivent mettre tout en ;u'il œuvre pour entourer la future paix mondiale s à de garanties constitutionnelles si solides qu'aucun groupe parmi eux ne soit à même su- de provoquer une reprise du développement ndi- de la force milltaiie. M. Wilson a nettement pro- indiqué que le meilleur gage contre une au- guerre future était d'anéantir autant que faire se peut toute la puissance de ceux qui portent la responsabilité de la catastrophe actuelle. de *** j Berlin, 24 octobre : ,i La nouvelle note de réponse de M. Wilson a été connue au Reichstag aujourdhui, vers t midi. Dès le premier moment, tout le monde a été absolument d'accord à dire que les dé-libérations sur la réponse à y faire demande-ront encore une fois pas mal de temps. Quant à la note elle-même, on mettait à l'apprécier de prudentes réserves, les partis politiques : étant décidés à ne se prononcer à son égard \ L qu'après en avoir fait l'objet de délibérations s confidentielles. Certains chefs des partis de la majorité for-" mulent ainsi leur manière de voir : La nouvelle mal note M* W"1*5011 est très obscure, et il n'est guère douteux que cette obscurité soit voulue. Confuses sont surtout et même contradic-toires les explications relatives à l'armistice. La deuxième partie de l'exposé de M. Wilson it , vise d'une manière particulièrement habile à t , faire naître parmi le peuple allemand, dans un but très clairement indiqué, des Riverions Sences de vue6 et permet de faire toutes les conjectures quant aux prétentions de M. Wil-* son dans la question de la dynastie. Néan-J j " moins, on peut estimer que la note est favo-rable parce qu'elle laisse la porte ouverte à ' t de nouvelles négociations. Elle va nous obli-Dro- *?er à.Prendre des résolutions extrêmement les £rave6» mais U est évident dès maintenant qu'un accord pourra très certainemerit se faire parmi les partis de la majorité sur toutes les ter_ questions à discuter. vira OPINIONS DE LA PRESSE se à — nme De la Gazette de Cologne : foi — Tout dépendra du point de savoir si les ; re- conseillers militaires de l'Entente feront de qui l'armistice une question de capitulation ana->nde logue à celle de la Bulgarie ou s'ils estimeront rées que l'évacuation des territoires que nous occu-Ihé- Pons leur donne une garantie suffisante. Les oup nouveaux pourparlers dépendront de leur attitude. Nous ignorons ce que l'sn décidera à ce pré- sujet à. Berlin et au grand quartier général, uive mais notre honneur national nous impose de l'ac- ressortir dès à présent que des condi tions d'armistice comprenant par exemple tous l'occupation de forteresses ou de ponts sur le t et Rhin seraient contraires h la dernière note de ;urs l'Allemagne qui a expressément stipulé qu'au-[jia. cune exigence contraire à l'honneur du peuple allemand et à une paix de justice ne serait ian- acceptée. Que le maréchal Foch et ses conseil-as- 1ers songent aux paroles prononcées il y a quarante-huit heures par le Chancelier de e si l'Empire : des — peuple allemand rie se soumettra ja-Plts mais sans combattre à une paix par la force, j»est et un gouvernement qui n'aurait pas ce senti-ider ment serait voué au mépris du peuple et ba-iffi- Par l'indignation de celui-ci». De la «Gazette de Francfort» : est — On veut nous imposer un armistice qui . . ne serait autre, en somme, que celui auquel s'est soumise la Bulgarie lorsqu'elle a mis bas les armes. De pareilles conditions ne ibie sa'uraient ôtre acceptées par un peuple libre g et vaillant que s'il ne peut faire autrement. d " Il ne faut pas nous dissimuler que nos notes la et les réponses de M. Wil6on constituent la " plus grande humiliation que l'Allemagne ait roit subie depuis les guerres de Napoléon. Nous re_ devrons donc examiner minutieusement ce 5rce qu'il nous resterait à faire si l'on nous po-sait effectivement des conditions de ce 'ose La Gazette de la Croix consacre à la note °"e un long 'article dans lequel elle souligne les déclarations du général Scheilch, le ministre 0111 de la guerre, qui a dit au Reichstag que l'ar-T®s. mée allemande n'est pas encore battue ni la patrie allemande écroulée. est _ En CQ cas> dit-elle, il n'y a pas d'hési-uv*r tation possible sur ce que l'honneur du paya assé commande. » S0D La presse berlinoise de l'après-midi n'a pas encore pris position, mais on remarque fort que la Deutsche Taoeszeitung publie son ar-tlcle sous le titre : « Une nouvelle note humi-m: liante. . s et , pro- de VERS LA PAIX lux- . ■ uite Lyon, 84 octobre : re- Le Progrès dit qu'une conférence extrême- i du ment importante a réuni à Londres les auto- ce» rites militaires «t maritimes supérieures de «1er l'Entente. D'après le peu qui en a transpiré, :on- on pourrait s'attendre 4 bral délai à des éré- tres nements de la plus haute importance pour sute l'Entente. ma- »•« être Londres, 1A octobre : md, Le Dailu News publie un article consacré à la nouvelle note allemande par lord Lans-downe, qui exprime l'espoir de voir M. Wilson décider les Alliés à ouvrir les négociations qui doivent mettre fin à la guerre. * •*» Berne, 24 octobre : L'Echo de Parist dont les rapports avec le ministère des affaires étrangères sont notoires, publie la note suivante signée par son collaborateur militaire : — On est d'avis, dans les sphères diplomatiques, que l'arrivée des Alliés dans la région de l'Escaut va soulever à bref délai le grave problème du droit de souveraineté que les Pays-Bas se sont arrogé le i août 1914 sur l'embouchure de l'Escaut en la fermant à la navigation de guerre pour empêcher la flotte alliée de défendre Anvers. Les Alliés n'ont pas reconnu à îa Hollande le droit qu'elle a usurpé, puisqu'il ne lui avait jamais été accordé par le traité de 1839. D'avoir en 1914 laissé faire le gouvernement de La Haye, l'Entente a fait naître une situation dont les conséquences ont été des plus funestes, mais jamais elle n'a consenti à la considérer comme un fait accompli. » L'Echo de Paris pose un point d'interroga tion significatif en demandant si l'heure n'a pas sonné de parler de cette affaire. *** Berlin, 25 octobre : Le parti conservateur du Reichstag a adressé hier au Chancelier la résolution suivante : — La nouvelle note de M. Wilson demande une capitulation inconditionnelle, la dépiisition de 1 Empereur, le renvoi de i os chefs militaires et l'aceeptalion complèie d'une paix par la forée. Accepter ces conditions serait livrer tous les Allemands pour plusieurs générations à la complète privation de leurs droits et à l'esclavage économique. L'honneur commande que les .M'e-mands repoussent de telles exigences et la sécurité de l'Empire exige que le pe ip'.e allemand soit appelé à livrer de dernières batailles. » **» Berlin, 24 octobre : L'ambassade d'Autriche - Hongrie demande la publication du démenti suivant : — D'après des informations prises à source autorisée, la nouvelle d'après laquelle l'Au triche-Hongrie aurait conclu un armistice est inventée de toutes pièces. » *** Rome, 25 octobre : D'après le « Giornale d'Italia», le Vatican a l'intention de pubiier un Livre Liane contenant toutes los notes diplomatiques envoyées pur le Saint-Père au sujet de la guerre depuis le début de 1915 jusqu'à ce jour. Tous ces documents seraient publiés « in extenso ». *** Rome, 23 octobre : L'Osservatore Homano publie la note offl cielle suivante : — Dès que la presse alliée a parlé de dévastations et d'incendies que les armées aile mandes auraient provoqués au cours de leur retraite dans les régions du Nord de la France et de la Belgique, le Saint-Siège s'est adressé au nouveau Chancelier de l'Empire pour que tout dégât que n'impose pas la conduite de 'a guerre fut évité. Des instructions analogues avaient été données au nonce apostolique à Munich. A la suite de cette lettre. le Saint Siège a reçu, dès le 13 octobre, I'as#urance que la direction militaire allemande avait donné aux troupes des instructions prêches pour époigner autant que possible les Joca.itcn dont il s'agit. Én même temps, Mgr PâS-rill, nonce apostolique pour la Bavière, a fait savoir que les autorités militaires avalent décidé que Lille et les autres localités se trouvant dans la zone d'opérations seraient ménagées par les Allemands. Les installations militaires" et certains points de jonction du chemin de fer seraient seuls détruits le cas échéant. • US 8PÉ8ATI0às h L'OUEST Berlin, 25 octobre : On mandé de Genève au « Berliner Ixikal Anzeiger» : — M. Clemenceau a fait écrire dans IV Homme Libre» que le général Foch concentre ses réserve® en vue d'une nouvelle offensive qui succéderait aux combats qui se livrent autour de Valenciennes et de Tournai.*** Amsterdam, 24 octobre : Le premier ministre a déclaré aujourd'hui à la seeonde Chambre que, les opérations militaires se rapprochant de la frontière, le passage des belligérants sur le territoire néerlandais . devenait possible. En conséquence, il convient de se montrer extrêmement vigilant, de manière à faire face aux devoirs de neutralité. Le gouvernement estime qu'il est indispensable de rappeler sous les armes tous les permissionnaires. Le chef du gouvernement a conclu comme suit : — Le gouvernement considère qu'il est de son devoir de déclarer qu'il n'existe aucun motif spécial de s'inquiéter de la situation des Pavs-Bas vis-à-vis des partis belligérants. Toutefois, il estime qu'il convient qu'il soit plus énergiquement préparé qu'il y a quelques jeurs à maintenir la neutralité du pays. » EN AMÉRIQUE Rotterdam, 21 octobre : Le « Daily Mail » apprend que le colonel House a été chargé de la c»ndùite d'une mission diplomatique américaine qui se rendra en Europe afin de participer à la constitution d'un conseil diplomatique de6 Alliés. L'ambassadeur anglais à Washington, lord Reading, a remis son retour aux Elals-Unis en raison de l'imminence de la réunion du susdit conseiL »*• Rome, 24 octobre : D'après une nouvelle arrivée au Vatican, un grand nombre de réunions publiques ont dû être remises aux Etats-Unis en raison de l'extension qu'y a prise la grippe espagnole.•** Berlin, 25 octobre : On mande de Rotterdam au «Berliner Lokal Anzeiger» : §, — Le gouvernement américain prépare d'une singulière façon le désarmement futur envisagé par la Ligue des I.ations. M. David, ministre américain de la marine, a déposé, en effet, à la Chambre un programme de construction navale qui demande endéans deux années 500 millions du dollars pour construire 10 dreadnoughts. 6 croiseurs de ligne et 140 petits navires. «*• Londres, 24 octobre : Le Sénal canadien a volé lundi, à une grande majorité, une motion demandant que le paiement des dépenses de guerre du Canada par l'ennemi soit une condition préalable de la participation du Canada aux négociations de paix. Il exige que le gou-v«nnement canadien fasse une communica-tien danfl es sens à l'Angletirre. La guerre navale Amsterdam, 24 octobre : On écrit de Londres à VAlgemeen Handelst blad que le gouvernement anglais a l'intern tion'd'acheter trois des plus fortes compagnies de navigation anglaises, notamment la Cih_ nard Line, la Peninsular and Oriental Line et la Fearness Line. Cette mesure se trouverait en rapport avec la prochaine démobilisation. D'après le correspondant parlementaire du Daily Express, l'achat porterait d'abord sur les navires des lignes ci-dessus qui ont été affrétés par le gouvernement et serait ensuite étendu successivement à d'autres unités des flottes de ces compagnies. En effet, la démobilisation durera si longtemps et les transports occasionneront des frais tellement élevés que le gouvernement anglais estime qu'il serait plus avantageux d'acheter en bloc un certain nombre de navires. Les événements de Russie Stockholm, 24 octobre: L'organe officieux Hujvudstadsbladet annonce que le gouvernement finlandais mettra ses portefeuilles à la disposition du Conseil de la régence à la rentrée de la Diète, qui se fera au commencement de novembre. On aurait l'intention de constituer un ministère de coalition recruté parmi tous les partis bourgeois. Il semble qu'il faille voir dans cette intention un effet de la dernière note française, qui nie la base juridique du gouvernement actuel. Dans cet ordre d'idées, elle peut être en quelque sorte considérée comme un premier symptôme de la nouvelle orientation de la politique extérieure. DEPECHES DIVERSES Berlin, 24 octobre : La Chambre des seigneurs de la Diète de Prusse a accepté en bloc le projet de réforme électorale avec les résolutions de modifications. Les membres du parti Vieux-Allemand se sont abstenus. •*# Berlin, 25 octobre : Aujourd'hui, le Reichstag a discuté un projet de loi revisant la Constitution du 31 mai 1911 de l'Alsace-Lorraine. Cette revision a été décidée hier par le Conseil du pays. Budapest, 24 octobre : On annonce officieusement que M. Wec-kerlé, président du Conseil, a offert aujourd'hui au Roi, qui l'a acceptée, la démission du Cabinet. «*. Budapest, 24 octobre : Le Roi a accepté la démission du comte Burian, ministre des affaires étrangères, et a nommé à sa place le comte Jules An-drassy.*** Londres, 24 octobre : La Chambre des Communes a voté par 274 voix contre 25 une résolution invitant le gouvernement à déposer un proj H de loi conférant aux femmes l'éligibilité aux Communes. Rotterdam, 24 octobre : Le correspondant à Paris du «Daily Te legraph » signale une campagne rnenee en Angleterre en vue de réconcilier les libé rux et les radicaux, de telle 6orte qu'ils puissent agir de commun accord dans les importantes questions qu'il va falloir r^ gler après la guerre. Une délégation libérale de Manchester, qui sera reçue veh-tl-cdi par MM. Lioyd George et Asquith, préconise la nécessité d'une réconciliai ion et d'une union de tous les éléments libiraux et radicaux. M. Scot, l'éditeur du « Manchester Guardian », fera partie de cette délégation. Un détail important consiste- en ce que cette information a paru dans le « Daily Chronicle », ce journal entretenant maintenant des relations amicales avec le premier ministre. **• Lyon, 24 octobre : Le « Progrès » annonce que le gouvernement français a autorisé les compagnies de chemin de fer à supprimer to n les lra:ns express diurnes à partir du 2fi h co mo..-Cette décision a été prise par s rte au manque de matériel et du fait que iO k 40 ,>. c. des employés sont m.iiad:s Je la grippe, • ** Amsterdam, 24 octobre : D'après 1' i Algemeen Handelsblad » on croit en Hollande que M. Cremer, le u>n veau ministre destiné au po6te de Washington, ne partira pas pour les Etats Un:? avant la nn des négociations qui jnt actu«l lement lieu à Londres, en vue d'une convention économique avec les puissances de l'Entente. On s'attend à ce que ces aégoc avions n'exigeront pas plus de deux à trois semaines•** Copenhague, 24 octobre : La séance secrète d'hier du Riksdag danois ,au cours de laquelle M. Scavenius, ministre des affaires étrangères, a donné un aperçu de la situation extérieure, a été interrompue afin de donner aux membres l'occasion de discuter en commission les questions soulevées. Dans la soirée, la séance fut reprise. L'unanimité complète régnait dans l'assemblée. D'après une communication officielle, les membres du Riksdag, après avoir pris connaissance des explications du ministre, estiment que, comme par le passé, la neutralité absolue doit constituer la base de la politique danoise vis-à-vis de toutes les puissances; de plus, ils sont complètement d'accord sur ce que le peuple danois doit attendre la réalisation de ses espérances nationales de la juste application des principes des nationalités et du droit des peuples de d'spo-ser'd'eux-mêmes, qui ont été reconnus oair les deux parties belligérantes. PETITES NOUVELLES LES SVACVÊS FRANÇAIS EN HOLLANDE A Weert 6ont arrivés environ cinq cents réfugiés français, hommes, femmes et enfants, dont les hardes avaient été transportées jusqu'à proximité de la frontière hollandaise, au moyen de quatre-vingts charrettes réquisitionnées chez les fermiers fyel-ges. On attend encore à Weert plusieurs milliers de réfugiés, et toutes les me«»uree ont été prises pour les hospitaliser. Dans le canal, huit grandes péniches, pouvant contenir, chacune cinq cents personnes, sont tenues prêtes pour transporter plus avant dans le pays ces réfugiés français. Cinq cents rifugios arrivés mardi à Turn-hout po5serant mercredi en Hollande par Reuzsl, Les militaires cantonnés dans le camp De Vlasakkers seront transférés dans celui d'Oldenbroeclc, pour taire place à un grand nombre de rifugiés. A Deventôr, aeux mille cinq cents fugitifs seront hébergés. Des camions automobiles de l'armée hollandaise transportent des vivres aux divers points de la frontière, où l'on attend ces malheureux. Un marchand de beurre en gros a reçu ordre d'expédier 14,000 kilos de beurre à Eindhoven et 4,000 kilos à Roo-senda&l. Le chargé d'a/faires de la légation des Pays-bas à Bruxelles s'tst rendu à Roosenijaal pour négocier la location d'un grand nombre de charrette® de paysans, qui iront prendre à la frontière les réfugiés attendus. A Bergen-op-Zoom est arrivé un envoi de cinquanle-trois têtes de bétail et 50,000 kilos de farine destinés à l'alimen'ation des hûtes étrangers. ———i—Wma——P—I—H— CommaniQués Officiais Communiqués cies Puissances Centrales Berlin, 25 octobre. — Officiel de ce midi : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Armées du feid-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière : En Flandre, les combats continuent dans la vallée de la Lys. L'ennemi, qui avait pénétré dans la partie sud-ouest de Dejmze, en a été rejeté par une contre-attaque. Au sud-ouest de Deynze, nous nous sommes emparés de parties de la tête de pont que les Français avaient établie au delà de la Lys. A l'est de Vive-Saint-EIoi, nous avons repoussé une forte attaque; entre la Lys et l'Escaut et sur l'Escaut, des attaques partielles ennemies ont échoué. L'ennemi continue à détruire les localités de la vallée de l'Escaut. Le centre de Tournai s'est trouvé sous le feu des batteries anglaises. Dans cette région, le départ de la population vers l'est prend de plus grandes proportions. A l'est de Solesmes et du Cateau, les Anglais ont continué leurs grandes attaques qui se sont étendues vers le notf3'jusqu'à l'Escaut. Au sud de l'Escaut, elles ont échoué devant nos lignes sur les hauteurs à l'est du ruisseau d'Escaillon. Les attaques dirigées contre Le Quesnoy ont progressé jusqu'au chemin de fer au nord-ouest et à l'ouest de la localité. Les tentatives faites par l'ennemi pour passer au de^ du Quesnoy vers le nord ont échoué sous l'intervention de celles de nos troupes qui débouchaient de Sepmeirie et de Villers-Pol. L'ennemi, qui a pris l'offensive sur un large front contre le bois de Montrai, a réussi à prendre pied dans Poix-du-Nord et dans Fontaine-aux-Bois. Par ailleurs, il a été arrêté après un violent combat à l'ouest de la route d'Engle-fontaine à Landrecies. Par les attaques qu'il a exécutées hier, l'ennemi a obtenu un gain territorial d'une profondeur de 800 à 1,000 mètres. Malgré les forces extraordinairement puissantes qu'il a engagées, l'ennemi n'a pas obtenu davantage hier d'importants résultats. Armées du prince héritier allemand : Sur l'Oise et la Serre et à l'ouest do l'Aisne, duels d'artillerie intermittents. Des attaques partielles ennemies ont échoué sur l'Oise. Entre l'Oise et la Serre, nous avons repoussé de fortes attaques françaises. Partout où l'ennemi a pénétré dans nos lignes, nous l'en avons rejeté par contre-attaques. Dans les secteurs situés de part et d'autre de Vouziers, les opérations sont devenues moins actives. Des troupes bavaroises et wurtembergeoises ont tenu les hauteurs à l'est de Chestrso contre de nouvelles et violentes attaques. Armées du général von Gallwitz : Nous avons repoussé sur les deux rives de la Meuse des attaques partielles américaines. Théâtre de la guerre au Sud-Est. Attaques ennemies des deux côtés de la Mo-rawa. A l'ouest de la rivière, $les nous ont légèrement refoulés dans la montagne au sud de Krajujevac; à l'est de la rivière, elles ont été repoussées dans la région de Poracin. *** Berlin, 24 octobre. — Officiel du soir ï En Fla,ndrc, combats partiels fructueux pour nous. A l'est de Solesmes et du- Cateau, de très violentés attaques des Anglais ont échoué ou ne leur ont donné que u<-s gains territoriaux locaux. Rien de nouveau à signaler des autres fronts. Berlin, ZI octobre. — Officieux : Le bombardement par les Anglais des faubourgs et des abords ouest 'de Tournai a causé des dégâts considérables aux maisons. A Antoing, des grenades anglaises ont fait des victimes parmi la population civile. L'église et plusieurs maisons sont en ruines. Des bombes aériennes lancées pendant la nuit du 21 au 22 octobre à Vervins ont touché trois maisons ; elles ont tué six civils et en ont blessé huit, lyas localtbés souvent, nommées die Bois-l^s-Porgny, Pierpont, Porny-la-Ville, Rethel, Ber-t an court, les Fhesmes, le Parleux, Maison Rouge, ont beaucoup souffert sous la canonnade ennemie de moyen et de gros calibre. Communiqués des armées alliées Paris, 24 octobre. — Officiel de 3 heures : Sur le front de l'Oise, nos troupes ont franchi le canal à l'est du Grand Verly. Malgré les contre-attaques ennemies, nos éléments se sont maintenus sur la : ve est entre l'Oise et l'Iron. La lutte a été également vive dans la région de la voie 'errée au nord de Mestrecourt. Nous avons fait des prisonniers. Au nord de Nizy-le-Comte, nous avons sensiblement élargi nos gains pendant la nuit. Sur les plateaux à l'est de Vouziers, grande activité des deux artilleries.•** Paris, 24 octobre. — Officiel de 11 heures : Sur le front de l'Oise, nos éléments, après avoir franchi le canal à la hauteur de l>ong-champs, ont progressé sur la rive est en faisant une trentaine de prisonniers. Entre l'Oise et la Serre, nous avons déclanché une attaqua au cours de l'après-midi. Malgré la résistance de l'ennemi, nos troupes ont réalisé une avance sérieuse au sud d'Origny-Sainte-Benoite et au nord de ViLlers-le-Sec. A notre droite, nous avons atteint la route de la Ferté-Chevresis à la ferme Femères. On signale plusieurs centaines de prisonniers. Rien à signaler sur le reste du front, en dehors d'une assez grande activité d'artillerie sur les plateaux à l'est de Vouziers. *** Londres, 24 octobre. —■ Officiel : Le combat acharné a continué hier après-midi et le soir sur le front de bataille au sud de Valenciennes. Nous nous sommes emparés de Neuville, de Salechies et de Beaudignies, et nous avons forcé en combattant le passage de la rivière près de cette dernière localité. Vers le soir, l'ennemi a exécuté de violentes contre-attaques vis-à-vis de Vendignies; son infanterie a été énergiquement appuyée par l'artillerie. Les Allemands ont été repoussés. Ce matin, nous avons repris notre attaque sur tout le front compris entre le canal de la Sambre à l'Oise et l'Escaut. Au nord de Valenciennes, nous avons purgé de la présence de l'ennemi le bois de Raismes et conquis le village de Thershauterive. A l'ouest de Tournai, combats locaux qui n'ont pas modifié sensiblement la situation. Rome, 24 octobre. -- Officiel : Notre canonnade, violente hier durant la journée tout le long du front, est devenue plus intense encore aujourd'hui à l'aube dans le secteur du Grappa. Nous avons exécuté hier soir des attaques énergiques sur le haut plateau des Sette Communi. Des détachements français ont hardiment pénétré dans les positions ennemies du monte Sisemol et, après un violent combat, ont fait prisonniers 23 officiers et 707 soldats. Au sud.d'Asiago, des troupes anglaises se sont emparées des tranchées autrichiennes près d'Ave et ont fait prisonniers 5 officiers et 209 soldats. Malgré le violent feu ennemi, nos patrouilles ont atteint le sommet au sud de l'Assa et au nord du monte di Valbella; elles ont fait une centaine de prisonniers et pris 4 mitrailleuse». Près du monte Cor*o, neus avons repoussé une attaque exécutée par l'ennemi après l'explosion d'une mine. Nos aviateurs ont efficacement bombardé les cantonnements ennemis du secteur de Fon-zago et des dépôts importants établis dans les environs de la gare de Sacile, PETITE GAZETTE) < Vers la Paix Pour peu que nos âmes soient cousines* vous aurez comme moi poussé un soupir de; soulagement en lisant le texte de la réponsaj de M. Wilson à la note allemande. Je n'ai! point décortiqué cette réponse à la manière' de co Monsieur qui, tout à l'heure, sur lai plate-forme du tramway qui nous amenait^ vers la ville, en prit l'un après l'autre tous les mots, prétendant découvrir dans chacun d'euxJ un sens caché et finissant par conclure, en1 hochant la tête, qu'il y avait léudedans « a boire et à mangers. Comme c'est malin, du.1 reste, de dire de ces choses qui ne riment à! rien ou à presque rien I Mais je n'en ai pas moins lu attentivement cette réponse, dans la nuit d'abord, lorsqu'elle parvint au bureau de la rédaction où nous l'attendions vous devinez avec quelle impatience, et ce matin encore, en avalant ma tasse Me torréaline. Or, cette double lecture m'a laissé l'impression, gui va de minute en minute en se fortifiant, que le terrible conflit dont les phases se sont jusqu'ici déroulées au bruit du canon allait définitivement s'engager dans la voie de l'apaisement. Voyez-vous, dès l'instant où les hommes parviennent, fût-ce au plein milieu: du fraoas de la mitraille, à échanger deux: mots, il y a toutes les chances pour que ces deux mots soient suivis de beaucoup d'autres* Et sans aller jusqu'à dire que la formidable! affaire qui nous occupe est d'ores et déjà réglée comme du papier à musique, on peut! exprimer, sans risquer de passer pour un imbécile, l'idée et même la conviction qu'elle ne tardera pas à s'arranger. J'ai entendu dire l'autre dimanche par des gens qui sortaient d'une messe à Sainte-Gu-< dule : — Le cardinal Mercier ? Il se fourre le doigt} dans l'œil !... » Or, qu'avait dit Son Eminence ? Simplement ceci : — Mes très chers frères, la paix n'est pas signée, mais elle est proche. » Parbleu I ça me paraît être l'évidence môme,' à la condition que les «légumes» qui auront à en préparer les voies soient de tous les côtés animées d'une même bonne foi et de lai môme sainte horreur du sang qui coule. Or,-cela, qu'il faut croire de toutes les forces doj son âme, ne peut manquer d'être sans consti-} tuer un monstrueux défi aux aspirations des l'Humanité tout entière. Vous allez du resta voir intervenir dans le sens de ces aspirations et, sinon au premier plan, du moins dans les! coulisses, tout ce qui peut représenter un élément d'autorité morale dans le monde. Ça vous étonnerait-il, par exemple, de voir Sa Sainteté le Pape sortir un de ces quatre maj tins une de ces admirables encycliques dont} il a le secret? Moi pas, et même, sans que ja sois relié au Vatican par quelque fil spécial que ce soit, il me semble qu'en cet instant où! je griffonne ces lignes, Benoit XV est aussi occupé à mettre du noir sur du blanc... — Et vous seriez satisfait, me disait tout âj l'heure, un peu rageusement, un de ces écer-* velés comme il en reste encore quelques-uns* d'une solution qui, par exemple, laisserait debout la cathédrale de Cologne, alors que la cathédrale de Reims et tant d'autres ne sont plus que des ruines ? » Mon Dieu ! oui : mon personnel Jusqu'au-boutisme s'accommoderait parfaitement d'une! solution d'où la question des cathédrales eti d'autres de la même farine seraient tenues àJ l'écart. La belle avance que ça nous donnerait,, maintenant que nous avons l'assurance que notre patrie vivra en respirant comme elle l'entend, que la casse continuât 1 Ce serait la casse pour la casse, l'œil pour l'œil et la dentj pour la dent qui sont bonnement doctrines eti maximes de sauvages, n'est-ce pas ? « Jusqu'au) bout!» n'a jamais eu d'autre signification,, dans mon esprit, que ce que je viens d'expri-. mer, à savoir notre droit d'exister bous telle? forme que nous entendons, avec ce superbe corollaire de l'émancipation des peuples qui! sera l'une des conséquences de la guerre. Le reste ne peut s'inspirer que de la haine, qui) est bien la plus basse des passions que je connaisse. Le canon tonne encore et le sang coule tou-< jours. Fasse Dieu que ce bruit cesse et que la source rouge soit bien vite tarie 1 J'ai la ferme conviction qu'il en sera ainsi]-avant longtemps et que le reste, ainsi qu'il est écrit quelque part, nous sera donné par surcroît...Pas perfectible — Tu crois, toi", que le moins perfectible des êtres c'est, par exemple, l'huître ou l'escargot?...— Moi?... Je ne me suis même jamais posé la question 1 Ainsi ! — Soit I Mais si tu te la posais, tu serais capable, comme je te connais, de me sortir ça ou quelque chose d'approchant. Non, mon vieux, l'être le moins perfectible n'est vpas l'huître ou l'escargot. Ces bestioles-là, ça évolue. Lentement peut-être, mais sûrement. Et même l'écrevisse, encore qu'elle marche à reculons, avance. Diras-tu le contraire ? — Moi ?... Jamais de la vie!... C'est à dire que la question ne m'intéresse pas. Mais o& diable veux-tu en venir? — A te dire simplement ceci : que l'être le moins perfectible qui soit sous la calotte des cieux est le rond-de-cuir des magasins d'alimentation.— Boum !... — Oui, c'est comme ça. Tiens ! la guerre durerait* encore cinquante ans — ce qu'entre parenthèses et saperlotto je ne souhaite pas! — que le Monsieur Lebureati de ce fourbi-là; en serait encere exactement où il en était le jour où il fut intronisé dans ses fonctions» —- Tu es sévère... — Mais juste! — Est-c© que ce Monsieur Lebureau dont tu parles t'a encore tarabusté oes temps derniers ? — S'il m'a tarabusté ? Au point de me faire sortir de mes gonds. Si ça continue, il me poussera un* âme d'anarchiste. Tu veux comprendre ? Lis ce papier... » Le papier que me passe mon ami est une « carte de sucre ». Mon ami e6t cafetier et il a droit, m'explique-t-il, à une ration de 800 grammes de sucre par mois. — Cette carte, m'explique-t-il, indique que je dois me présenter le premier mardi après le 15 de chaque mois au magasin qui porte le 70 bis de la rue des Chartreux. Ce mois-ci, le premier mardi après le 15 étant le mardi 22, ma femme s'est présentée ce jour-là, dans l'intervalle des heures précisées sur la carto, au 70bis de la rue des Char< treux.Or, on l'a proprement envoyée promener, sous prétexte qu'elle eût dû se présenter le mardi précédent, qui était le 15. .le suis allé voir à mon tour le même mardi 22 octobre de quoi il retournait. — Et on a fini par te donner ton sucre ? — Et on m'a proprement envoyé promener* Je te dis que c'est à devenir enragé. Le premier mardi après le 15 du mois, c'est le premier mardi après le 15, n'est-ce pas? Il n'y a pas à ergoter, il n'y a qu'une solution possible, hein ? Pour tous les gens de bon sens, pour tous les citoyens qui savent lire... Eh I bien, le jour où tu feras entrer ça dans la caboche de Monsieur Lebureau des Magasins Communaux, tu seras plus fort, à toi tout seul, que toutes les armées alliées. Voilà ce que j'ai l'honneur de te dire. Après quoi, je te laisse le «»in de me dire où va le suebe non distribué §t de le casser, si tu le déniches, sur le dos de l'épouvantable imbéeile qu'est ce Monsieur Lebureau. Je te répète que l'huître est perfectible, que l'escargot l'est, et l'écrevisse, et le limaçon, mais que ce Monsieur Lebureau ne l'est pas... » J'ai gardé l'impression que mon copain n'était pas précisément ce .que l'on appelle un « tendre »..< ssameâï ï© GcïôB'ï'O TS"Ï3 •fUOTlRAXi QUOTIDIEN — Xe Numéro : SO Centimes 5* Année. — R3°

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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