La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 08 Juli. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/3t9d50h66b/
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LA BELGIQUE PRIX DES ABONNEMENTS: 2 mois coût-septembre, fr. 7.GO* 1 mois (août), fr. demandes d'abonnement sont reçues exclusu tentent jm* les bureaux et Les 'acteurs des oontes. — les réclamations concernant Us abonnements doi vent itre adressées exclusivement aux bureaux de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION Hontagne aux-lierbe3-Potagères, 31, Bruxelles PRIX DES ANNONCES : Pet. annonces, la ligne, fr. 1.00. — RdcLamet ava n las ann., la lig., tr. 2.50. — Corps du journal, I4 lig., tr. 7.50. —Faits divers, lu lig., tr. 5.00* —Nécrologie, la lig., lr. 3.50. — Coin dès Eleveur st annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., lr. 2.00a Bureaux de 9 à 17 heures Direction et Administration : M1[? JOS. MOBESSÉË, DIRECTEUR jiujouid hut ; 'DEUX page*. LA GUERRE 1,435e jour de guerre Bien à signaler. l'offensive allemande à l'Ouest Londres, 6 juillet : De l'Agence Reuter : m \reliii>ald iiurt, correspondant de cuerro 'du « DaUy Telegraph », prétend sa voir de source autorisée que l'offensive al lemandc sera certainement reprise dans peu de jours. X,a guerre navale Amsterdam, 6 juillet : Le Handelsblud oppose un démenti forme, au bruit que l'on s'obstine à répandre en An gleterre suivant lequel l'entrée du port de Zeebrugge serait complètement barrée. _ cela est inexact, dit-il : ces jours-ci, j'a: vu de mes propres yeux six torpilleurs entrei dans le port de Zeebrugge. **» Londres, 6 juillet : Commentant la guerre navale et la construction de nouveaux navires, le «Timest constate que les chantiers navals anglais ont toujours encore le dessous dans leur lutte contre les sous-marins. Paris, 7 juillet : Le ii Petit Journal » annonce que les ports finlandais ont été déclarés zone de guerre et placés sous les ordres d'un commandant militaire. EN AMÉRIQUE Berne, 6 juillet : On mande de New-York au «Berner In-telligenzenblatt » : — Les pertes de l'armée américaine s'élèvent jusqu'il présent à. 9,131 hommes, dont 6,024 blessés. »*. New-York, 6 juillet: L'ambassadeur du Japon à Washington, M. Ishi, a prononcé à Prierkaven, dans le Massachusetts, un discours dans lequel il a affirmé que le Japon est décidé à prendre une large part à la guerre à l'Ouest, où il interviendra de la manière qu'il estimera la plus opérante. Il a ajouté que le bruit d'un rapprochement nippo-allemand est une simple manœuvre allemande ourdie dans le but de semer la zizanie entre les Alliés. En terminant, il dit qu'il avait reçu la mission déporter à la connaissance du 'rijuple américain le message suivant du peuple japonais : — Le Japon a confiance en vous : si vous avez confiance en lui, nos deux peuples, vivant en loyale et bonne camaraderie, marcheront dorénavant la main dans la main. « *** Paris, 6 juillet : Les Etats-Unis ont consenti une nouvelle avance de cent millions de dollars à ia France. Les avances faites jusqu'à ce jour aux Alliés par les Etats-Unis s'élèvent au total à 6 milliards 82 millions de dollars. **« Paris, 6 juillet : On mande de Buenos-Ayres à l'Agence Ha-vas que ia Chambre a voté un projet proclamant le 14 juillet jour de fête nationale de la République. Des résolutions identiques ont été prises par les gouvernements du Brésil et de San Salvador. Les événements de Russie Berlin, 6 juillet. — Officiel : Deux hommes ont sollicité ce matin une audience du ministre d'Allemagne à Moscou. Reçu par le comte Mirbach en présent de M. Riezler, conseiller de légation, et d'un officier allemand, les inconnus ont tiré des coups de revolver sur le ministre, qui a été légèrement blessé à la tête. Avant qu'une intervention ait pu se produire, ils ont ensuite lancé quelques grenades à main et se sont sauvés en sautant par la fenêtre. Le comte Mirbach, grièvement atteint par les explosions des grenades, a succombé à ses blessures sans avoir repris connaissance. Le conseiller de légation et l'officier n'ont pas été touchés. Dès qu'ils ont eu connaissance de l'attentat, MM.Tchitcherin et Karrachan, commissaires des affaires étrangères, se sont rendus à la légation d'Allemagne et ont exprimé à M. Riezler, conseiller de légation, l'indignation et les regrets du gouvernement des Soviets. Il n'a malheureusement pas été possible jusqu'ici de découvrir leo criminels. Il résulte de l'enquête aussitôt ouverte que les coupables ne sont autres que des agents au service de l'Entente. Pétrograd, 6 juillet : D'après la « Novaja Chisn », l'ex-tsar, la tsarine et la grande-duchesse Tatania auraient été assassinés. Des services pour le repos de leur âme auraient été célébrés à Tsarkoié-Selo. Vienne, 6 juillet : D'après un sans-fil de Moscou, le gouvernement des Soviets s'est réuni en séance extraordinaire, l'apparition de troupes japonaises ayant été signalée à Tchita (Trans-baïkalie). Dans le cas où les troupes japonaises et anglaises prétendraient occuper le pays, le gouvernement des Soviets n'hésiterait pas h conclure une alliance avec l 'Ule magne. *** La Haye, 6 juillet : Reuter mande de Moscou que le général Mouravief a pris le commandement des troupes des Soviets. La dépêche ajoute qu'une crise menace d'aggraver la situation : les groupes de droite et la minorité socialiste ayant été écartés du Comité cen- ; tral exécutif des Soviets, la position du gouvernement 6'en trouve ébranlée. **• Zurich, 7 juillet : Les cercles russes de Suiss^ qui sont en rapport avec les bolchevistes ont appris de Moscou que les commissaires du peuple out l'intention d'adresser aux gouvernements de l'Entente une note qui aurait le caractère d'un ultimatum. Les commissaires désirent placer les Alliés dans l'alternative de traiter la Russie en puissance neutre ou en puissance ennemie. Si l'Entente continuait à se mêler des a.faires intérieures de la Russie, le gouvernement russe s'opposerait à cette tentative par les armes et demanderait 1 aide des Etats qui ne cherchent pas è. entraver le développent intérieur de la Russie. Pétrograd, 7 juillet : Trois navires de guerre français ,e-nus rejoindre les navires anglais, arrivé* déjà dans le port d'Arkhangel. On estime dans les milieux politiques, que leur apparition va marquer le début des opérations de l Entente contre les bolchevistes. Hambourg, 6 juillet : Le «Fremdenblatt» repre- ;it une information du i Petit Parisien » disant que de nombreux transports de troupes sont en route vers le nord de la Russie et en met en regard une autre de la «Pravda» disant qu'une armée bolcheviste de 25,000 combattants a été levée qui est partie avec une nombreuse artillerie pour la presqu'île de Kola afin de défendre la côte de Mour-manne.**• Londres, 6 juillet : On mande u-e Tokio au « Times » que le consulat russe à Kobé a été informé de l'occupation de Vladivostock par les Tchèques-Slovaques, dont le commandant n'est autre que le général Dieterichs, qui occupait en 1914 le poste de chef de l'état-major du généralissime Alexéief. Vladivostock est devenu le point de ralliement des adversaires des bolchevistes. On y annonce notamment l'arrivée de membres du cabinet Ke-renski.a** Vienne, 6 juillet : La « Neue Wiener Tageblatt » apprend de Moscou que la situation des troupes tchèques-slovaques devient de plus en plus critique. Ils ont subi une série de graves défaites, les prisonniers austro-hongrois résidant en Sibérie ayant été organisés pour se battre contre eux, *** Kief, 7 juillet : Le baron von Mumm, ministre d'Allemagne en Oukraine, parti il y a quelques jours pour Berlin, vient de rentrer à. Kief, où il a été reçu par l'hetman Skoropatski, qui publiera à bref délai un important manifeste. Au môme moment, le cabinet sera modifié. Le ministère Lysugub a du reste donné sa démission le 2G juin, mais l'hetman n'a pas encore pris de décision à ce sujet. Des négociations se poursuivent avec les socialistes, les fédéralistes et les socialistes autonomes pour la constitution d'un cabinet purement oukrainien. **» Kovno, 6 juillet : La chevalerie de l'Esthonie et les membres de la représentation du pays se sont réunis le 2 juillet en Diète ordinaire. C'était leur première réunion depuis le début de la guerre . le capitaine de la chevalerie, M. von Bellin-hausen, la plus haute autorité de la Livonie et de l'Esthonie, a fait rapport sur son activité durant la période écoulée depuis la précédente session de la Diète, qui remonte à 1914 La Diète a adressé à l'empereur d'Allemagne un télégramme lui exprimant sa reconnaissance pour l'accueil bienveillant qu'il a daigné réserver à leur adresse et aux délégations des diètes d'Esthonie et de Livonie. La dépêche lui exprime la conviction que le rapprochement de l'Allemagne aura une influence considérable sur l'avenir et la culture intellectuelle des deux peuples, appelés à se développer librement sous l'égide de l'Allemagne. L'Empereur a répondu qu'il était heureux de recevoir ces témoignages de loyauté d'anciens pays de culture allemande et qu'il espère, avec l'aide de Dieu, que la patrie allemande sera en mesuré d'étendre sa protection bienveillante sur les nouveaux Etats. DÉPÊCHES DIVERSES Hambourg, S juillet: On mande de Rotterdam an «Hamburger Fremdenblatt » : — Le gouvernement belge fait savoir que la Belgique a adhéré à l'accord franco-allemand du 15 mai relatif à l'échange de prisonniers.Paris, 6 juillet : Le groupe parlementaire socialiste a entendu MM. Kerenski et Branting. Le procès-verbal de la séance n'a pas encore été publié. Un échange de vues a eu lieu; il a surtout porté sur les communications faites par les représentants du parti à la Commission des affaires étrangères et sur les déclarations qu'y a faites M. Pichon. «*# Paris, 7 juillet : A la Chambre, la discussion générale du projet de renouvellement du privilège de la Banque de France a été close mardi. La discussion des articles a commencé vendredi. •*». Berlin, 6 juillet : M. von Kuhlmann partira ce soir pour le grand quartier général. La Haye, 6 juillet : Le cabinet ayant offert sa démission, la Reine a reçu aujourd'hui les présidents de la première et de la seconde Chambre des Etats-Généraux, ainsi que le vice-président du Conseil d'Etat •*» Londres, 6 juillet : M. Sonar Law a prononcé un discours au banquet qui réunissait les membres ,de la Conférence parlementaire interalliée. Il y a déclaré qu'à 6on avis l'heure décisive de la guerre sonnera bientôt. Lyon, 6 juillet : Le correspondant à Paris du « Progrès de Lyon » a interrogé M. Longuet, rentré de la Conférence socialiste de Londres, sur l'état d'esprit qui règne en Angleterre. On y e6t généralement d'avis, a répondu M. Longuet, qu'il e_-t indispensable de continuer la guerre et que le moment de négocier la paix n'est pas encore venu. Toutefois, l'Angleterre n'a jamais autant souffert que maintenant. Les pertes subies par les troupes britanniques durant les derniers combats ont été très élevées. .*« Londre.-. 7 'iiiKel : Le Board of Trade a augmenté de 2 1/2 r*i. à la tonne fe prix des charbons exportés en France et de 5 sh. à la tonne celui du combustible expédié en Italie. Le gouvernement a l'intention de limiter la consommation du charbon et du gaz, les approvisionnements menaçant d'être très difficiles en hiver. Paris, 6 juillet : On mande de Madrid à l'Agence Havas : — Les négociations entamées officiellement pour éviter la grève des mineurs de l'Asturie ont échoué. En conséquence, elle éclatera le 15 juillet, à moins que toi/es les Exigences des ouvriers ne soient acceptées d'ici là. Paris, 6 juillet : On mande de Lisbonne au « Temps » : — Le général Garcia Rosada a été nommé commandant en chef des troupes portugaises sur le front à l'Ouest. Avant de rejoindre ses troupes, il discutera à Londres certaines questions techniques. Berlin, 7 juillet : Le Bulletin officiel de l'armée publie le décret suivant : — L'administration militaire roumaine est dissoute à partir du lor juillet 1918; elle est remplacée le même jour par le commandement supérieur de l'armée d'occupation en Roumanie. Jusqu'à nouvel ordre, les troupes du groupe des armées von Macken-sen seront maintenus aux effectifs actuels et les cadres de l'administration militaire en Roumanie ne seront pas modifiés. Les dé-iails seront portés à la connaissance des intéressés par décret spécial. » •*» t Pretoria, 6 juillet: Le général Botha vient de lancer un manifeste pour inciter le peuple sud-africain à ne pas faire le jeu des intrigues ennemies : L.e gouvernement, dit-il, est informa qu'un mouvement insurrectionnel se prépare à l'effet de renverser par la force le gouvernement établi. Dans ces derniers temps se sont produits des incidents qui ont exigé l'intervention des forces militaires et policières, sans laquelle des troubles graves auraient certainement éclaté, entraînant la perte de vies humaines. » Le général exprime sa satisfaction de l'atti tude des chefs des organismes politiques et industriels qui déconseillent le recours ô. la force. OPINIONS ET COMMENTAIRES L'été de la mort et de la souffrance. L'English Review expose comme suit la situation militaire au front à l'Ouest : — La grande bataille commencée le 21 mars est le prélude des opérations gigantesques qui doivent aboutir à la décision finale. L'état-major allemand se propose visiblement d'en finir à l'Ouest par une série de batailles échelonnées au cours desquelles il anéantirait les armées do l'Entente et atteindrait un résultat stratégique qui avait, depuis ia fin de la guerre de positions, paru irréalisable à tous les points de vue. Il y a environ un an, le maréchal von Hin* denburg avait dit à un journaliste qui l'interviewait qu'il était possible de percer le front allié soit par surprise, soit par l'action de l'artillerie, soit encore par ia supériorité numérique, et qu'il y réussirait quand il jugerait le moment venu de le faire. Il a tenu parole. Après une préparation d'artillerie de quelques heures, les Allemands ont attaqué avec des forces irrésistibles un front réputé inébranlable, ont réussi à nous surprendre et atteint des résultats qui ont couronné largement leur effort. La guerre de manœuvres a remplacé définitivement la guerre de positions et abouti à une seconde percée de notre front près d'Armentières. Aujourd'hui, il n'est plus possible de reculer : il faut lutter jusqu'au bout, si terrible que puisse être l'issue de la lutte. Des armées européennes, il ne restera que des éclopés, de misérables débris. Pour la première fois, depuis 191-i, les Allemands sont en mesure de nous attaquer avec des forces supérieures en nombre et une artillerie formidable qu'ils ont considérablement améliorée. Ils ont réorganisé leur armée et placé de nouveaux généraux à la tète de leurs troupes. Leur plan de bataille a été arrêté de longue main et se développera d'autant plus méthodiquement qu'ils se sont assuré sur tous les points du front l'avantage de l'offensive. Un simple coup d'œil jeté sur la carte suffit aux moins initiés à se rendre compte de la gravité de la situation. La ligne Paris-Amiens étant coupée, nos communications avec le nord sont partiellement interrompues, nos grandes lignes menacées, notre front rejeté loin^ en arrière ; nous avons perdu d'énormes quantités de matériel de toute espèce, nos réserves ont dû intervenir et nos pertes ont été extrêmement élevées. Enfin, ce qui est pire que tout, nous avons perdu l'initiative des opérations. Ce n'est plus le moment de parler de paix. M. Lloyd George avait souhaité l'an dernier que l'occasion se présentât de mettre l'ennemi knock-out : on peut dire qu'il est servi à souhait. Nous espérons avec lui que l'héroïsme de nos soldats nous donnera la victoire désirée, mais nous ne nous faisons point d'illusions. En toute hypothèse, il faut prévoir qu3 l'été actuel sera pour notre peuple l'été de la mort et de la souffrance, un été tel que la Grande-Bretagne n'en aura jamais vécu de semblable. Mais nous n'avons pas le droit de nous plaindre... Nous pourrions, répétant un mot historique, dire au premier ministre : « Tu l'as voulu 1 » en ajoutant que, nous aussi, nous l'avons voulu. Quand lord Lansdowne éleva la veix pour rappeler la nation à la raison et au bon sens, il ne fut pas écouté. Toutes les tentatives en vue d'amener une paix honorable furent combattues et attaquées. Aujourd'hui il est trop tard pour reculer. Il nous faut tenir jusqu'au bout, malgré et contre tous, fût-ce dans des conditions d'infériorité et d'impuissance à vaincre que M. Lloyd George sera le dernier, certes, à. ébruiter. Malgré la tentative ridicule qu'il a faite de se disculper et de justifier sa politique en n'hésitant pas à discréditer son propre commandant en chef, M. Lloyd George garde toujours des partisans qui voient en lui l'homme qu'il faut pour présider aux destinées du pays. » Une voix neutre. Du chroniqueur militaire du Ftnanz Tidende de Copenhague : — Combien de fois n'avons-nous pas entendu, depuis le début de la guerre, répéter par les journaux ententistes que la force de résistance de l'Allemagne est épuisée, que le matériel humain dont elle dispose encore n'est plus comparable que de très loin à l'armée qui s'était, en 1914, frayé un passage jusqu'à la Marne. Les événements de ces dernières semaines ont mis à néant ces belles hypothèses. L'Histoire n'a jamais enregistré un effort aussi gigantesque que celui déployé par les armées allemandes se dirigeant à marches forcées vers Paris. L'offensive sur l'Isonzo avait été stupéfiante de célérité; celle sur Amiens s'en est rapprochée sensiblement pour la vigueur de l'attaque, mais celle entre Sois-sons et Reims constitue, au point de vue. sportif, un record qui a excité l'admiration même en Angleterre et en Amérique. Il est incompréhensible que les troirpes du général Foch se soient laissées bousculer à ce point : non seulement les Allemands ont marché comme s'ils avaient chaussé des bottes de sept lieues, ils se sont en outre emparés d'un butin énorme et ont occupé des points stratégiques pour la possession desquels les Français avaient versé le meilleur de leur sang. Quoi qu'on en dise, il est certain que cette défaite a profondément ému Londres et Paris où l'on doit se préparer aux plus graves .éventualités. On doit s'y souvenir que la marche en avant des Allemands provoqua en 1871 la révolution à Paris et entrevoir qu'à l'heure de la reddition des comptes on maudira non seulement Clemenceau, mais encore et surtout les Anglais, qu'on rendra responsables de la défaite. » Assez de mensonges I Le « Temps » publie un important article dont voici la conclusion : — Jusqu'à la fin de la bataille engagée, nous vivons dans une espérance virile. Il faut le dire au gouvernement; il faut renoncer à ces communiqués adoucis, à ces explications puériles dont on nous a régalés pendant ces derniers jours : un écrivain militaire, qui s'adressait à la clientèle extrêmement nombreuse d'un jouranl populaire, a protesté hier comme nous contre oe4aIns commentaires vraiment trop ingénieur qui étaient venus de source officieuse. C'est en disant la vérité que l'on monte la meilleure garde autour du moral dtf la nation. Elle aime mieux apprendre^ îjue nous avons été surpris, que des fautes ont été commises, que de hausser jusqu'au prodige l'habileté tactique des Allemands. Cette seconde hypothèse nous laisserait eu de chances. L'autre nous permet d'espérer, en rectifiant de mauvaises méthodes que I nous obtiendrons encore le succès. Voilà ce que nous demandons pour les jours qui vont suivre. Il ne s'agit plus de nous distribuer une ration de vérité d'eau pour estomacs faibles. Le pays sait Il a entendu passer dans l'air le grana i m ai m>*Mrifvœ7mx,vwj frisson des ailes de l'archange qui distribue la vie ou la mort. Ce que dit un économiste français. Du « Progrès de Lyon », examinant les problèmes de la période qui succédera à la guerre : —- Après la guerre, qu'allons-nous voir? D'abord, un déticit sbsoiu du chef des disparus, déficit relatif -lu côté J-:s muiilés. Ensuite, toute une région agricole et industrielle plus ou moins anéantie et dont la reconstitution complète exigera cinq ou dix années. Au total, des moyens de production inférieurs à ceux dont nous étions dotée, moins d'hommes, un outillage moindre, des ressources minières diminuées, un cheptel réduit, sans parier de la réduction considérable de notre portefeuille de titres étrangers, et des charges annuelles de notre dette extérieure. Certes, la perspective est loin d'être enchanteresse, ajoute le grand journal lyonnais;, mais il faut avoir le courage de regarder la vérité telle qu'elle est. Les graves problèmes de l'après-guerre sont de ceux dont les solutions ne s'improvisent pas et il importe de les aborder dès maintenant si Ton ne veut pas accroître encore leurs difficultés.Dans le domaine militaire, on doit aux. « bourreurs de crânes » trop de déceptions pour qu'on les écoute aujourd'hui quand ils viennent exercer leurs talents dan le domaine économique. » Ainsi parla le professeur suédois Un professeur de droit, M. Kjellen, écrit dans le journal Nya Dagligt ALlehanda, de Stockholm : — On continue à chauffer notre sympathie pour la cause de l'Entente, protectrice des petits Etats et des nationalités opprimées. Je n'y vois pas d'inconvénient, pour ma part, mais je suis en droit de demander que l'Entente justifie par ses actes la belle renommée qu'elle s'est faite dans le monde. Qu'on me montre un seul petit peuple qui ait été vraiment «protégé » par elle, une seule nationalité qui, grâce à elle, ait pu secouer le joug qui pesait sur ses épaules 1 Si je n'en vois aucun qui y ait trouvé le salut, j'en aperçois, par contre, au moins quatre, notamment la Belgique, la Serbie, le Monténégro et la Roumanie, qui, aux côtés des Alliés, ont été entraînés dans le gouffre, tandis que, de l'autre côté, il y en a cinq, notamment la Perse, la Grèce, la Hollande, la Norvège et la Suède, qui, connaissant tous les agréments du blocus de la faim, se trouvent réduits à sa merci. Que voyons-nous de l'autre côté de la barrière? On attise dans nos cœurs la haine de l'Allemagne. Avons-nous des raisons majeures de haïr les Allemands ? L'Allemagne ne s'est jamais affichée comme une amie spéciale des petites nationalités et s'est en conséquence bien gardée de claironner ses propres louanges. Mais n'est-elle pas à la veille de rendre à la liberté un grand nombre de petits Etats qui gémissaient sous le joug étranger : la Pologne, l'Oukraine, la Finlande, la Lithuahie, l'EsUionie et les pa$$ baltiqyes,? Les partisans de l'Entente me diront que nonobstant c'est toujours l'Angleterre qui est l'amie et la protectrice des petits Etats. Mais, étant moi même citoyen d'un petit Etat, qui ces derniers mois vécut, in animâ vilij, tous les agréments da dumping-système anglais, qui sait quelles sont les conséquences économiques et financières pour notre peuple du blocus impitoyable qu'on nous inflige comme Etat neutre, je me mets à réfléchir quand on me demande mon admiration pour les Anglais et leurs satellites. Il faudrait me décider à me crever les yeux, à m'arracher le cœur de la poitrine, pour que, n'ayant pas partie liée avec lui, je pusse me ranger ouvertement aux côtés de celui qui nous fait prendre l'apparence pour : la réalité, qui s'en tient aux belles paroles mais ne passe jamais aux actes, et qui, en définitive, est la cause primordiale de toutes nos misères et de nos souffrances, et me déclarer l'ennemi d'une puissance qui, en somme, no • nous a jamais fait de mal et n'a jamais contrecarré nos intérêts. » LaTrESSE DE GUERRE EN AMÉRIQUE Un Hollandais de marque, retour d'Amérique, donne au « Vaderland « de La Haye quelques renseignements intéressante 6iir le fonctionnement de la presse de guerre aux Etats-Unis. —• Le service d'information des journaux a été concentré à Washington par les soins du gouvernement qui a placé à la tète de ce « Coinmittee on Public Information » un journaliste assez obscur, Georges Creels, ami personnel du président Wilson. Ce bureau monopolise toutes les informations des différents départements et des in-6ti ut'ons de guerre. Une censure très sévère est établie sur les càblegram.tHs et c'est le « Committee » qui fournit au* journaux toutes leurs informations. Ces informations sont Je Jeux sortes : nouvelles du jour et a'iicles de propagande. Deux cent cinquante foactniu.aires travaillent sous les ordres de M. Cieorges Creel. Deux fois par jour, les journaux reçoivent les derniers télégrammes arrivés d'Europe ; tous les soirs et tous les matins, trois colonnes de nouvelles de guerre, cli-chées et prêtes à être mises sous presse, sont expédiées à 10,000 journaux de province qui paieut les frais de cjtifection de ces clichés, fabriqués dans une clicherie « monstre construite spécialement dans ce but. A côté du bureau d'information, fonctionne le département dit « Civic and Edu-cational Coopération ». Trois mille écrivains, professeurs,' historiens et publicis-tes se sont mis gratuitement à la di-siKjsi-tion du bureau pour rédiger des « pamphlets » de guerre. Jusqu'à présent, une quarantaine de ces « pamphlets « ont vu le jour, dont quelques-uns ont été tirés :i près de six millions d'exemplaires, dans toutes les langues européennes. Le département i Syndicate Flatures » écrit des articles sur la guerre, à peu près un par jour, qui sont envoyés aux deux mille journaux hebdomadaires et dominicaux. Il y a encore le bureau des traductions, où travaillent .80 volontaires, qui fournit aux journaux les éléments de polémique avec la presse étrangère neutre et ennemie. De plus, le Comité publie tous les jours un bulletin, tiré à 100,000 exemplaires, qui est envoyé gratuitement à tous les membres du Congrès, aux autorités constituées et aux personnages en vue. Dans les mêmes bureaux sont préparés les fameux « discours de quatre minutes » que 15,000 orateurs volontaires se chargent de prononcer chaque fois m'une occasion favorable s'offre de faire de la propagande Ce n'est pas tout encore : il y a aussi les bureaux des photos et des films. Le premier se charge de fournir à tous les illustrés une documentation indispensable contre une très légère rénumération. Quant aux films, ils sont loués aux cinémas au profit de la Croix-Rouge. Ces films sont représentés tous les soirs dans 17,000 cinémas. La fabrique de films est établie dans la célèbre université de Harward. Ajoutons, pour terminer, que le service de la station de télégraphie sans fil de Puc-kerton, envoie chaque jour environ mille mots, destinés aux pays étrangers, et que dans les bureaux de M. Georges Creel sont également fabriqués les tracts et écrits des-tinés à être jetés par les « bombardment I olanss » derrière les lignes ennemies. » i I ûoramyniqiife Officiels Communiqués dC3 Puissances Centrales Berlin, 7 juillet. — Officiel de ce midi j Théâtre de la guerre à l'Ouest. Sur les fronts de bataille entre l'Yser et la Marne, opérations plus actives par intermittence. A l'ouest de Château-Thierry, d'importantes forces françaises et américaines ont attaqué une fois de plus malgré les échecs successifs qu'elles ont essuyés ; leurs attaques ont échoué. De violents corps à corps se sont livrés jusque dans la nuit. D'après les informations de nos troupes, l'ennemi a de nouveau subi de graves pertes. Dans les Vosges supérieures, nous avons repoussé des attaques partielles sur le Hilsenfirst. Le lieutenant Kroll a remporté sa trentième victoire aérienne et le lieutenant Kônicke sa vingt et unième. Berlin, 6 juillet. — Officiel du soir : Combats locaux à l'ouest de Château-Thierry.%• Constantinople, 5 juillet. — Officiel î Sur les différents théâi«i de guerre, pas d'événement particulier a signaler. Berlin, 6 juillet. — Officieux : A l'est d'Ypres, le 5 juillet à l'aube, le feu ce barrage allemand a empêche une attaque que l'ennemi projetait visiblement d'exécuter. Nos troupes viennent encore de ramener un capitaine et sept soldais anglais qui étaient restés cachés jusqu'ici après l'échec de l'opération tentée par les Angiais'le 5 juillet au matin p^és de Moyenneville. A l'ouest de l'Avre, ainsi qu'au nord et à l'est de Merris, des attajues prononcées par dt fu'tes patrouilles fran^rses ont échoué ; elles nous ont permis de taire des prisonniers. Les troupes de i'Ent»nte *>iu t^nté ue sonniers. Les troupes de l'Entente ont tenté de ration a échoué. Berlin, 6 juillet. —- Officieux Les Anglais prétendent avoir, dans ie courant du mois de mai, abattu 397 avions allemands et en avoir contraint 95 autres à atterrir. Ces ci.ij-fres, pour les Français, comportent 2£i avions abattus et 1G0 endommagés, tandis que les Anglais et les Américains inscrivent encore à leur actif 18 avions abattus. Cela ferait donc un total général de 639 avions abattus et 255 endommagés, soit 891 appareils mis hors de combat. Les Allemands, de leur côté, assurent n'avoir perdu que 180 appareils, dont 109 au-dessus des ligne ennemies. La contradiction est inexplicable ; cependant, le nombre excessif d'avions que les Alliés prétendent «voir mis hors de combat est déjà de nature à susciter des doutes quant à sa véracité. L'expérience démontre que la perte d'appareils par le fait de l'ennemi est équivalente à celle occasionnée par l'endomma-gemént par atterrissage, les accrocs subis à la descente, et .par l'usure naturelle. Or, il appert clairement qu'aucun pays au monde n'est en , mesure de remplacer 1,800 avions perdus en un | mois. Les Alliés, d'autre part, loin de signaler un affaiblissement des forces aériennes allemandes, .parlent, au contraire, d'une plus grande activité de nos aviateurs. Un examen sérieux des chiffres produits par l'Entente fait donc naître un doute quant à la véracité du total des avions détruits annoncé pour le mois de mai. Les Allemands conviennent qu'ils ont perdu 71 appareils dans leurs lignes et 109 dans les lignes ennemies. Par contre, ils ont rais hors de combat 190 appareils au delà et 223 en deçà de leurs lignes. De ces 223 avions, la plupart ont été, dans les communiqués, désignés sous le type et le numéro, avec les noms des avia-turs qui les montaient, de sorte qu'aucun doute ne subsiste à cet égard. Lorsque, de lour côté, les Alliés prétendent avoir détruit 894 avions allemands et n'en possèdent que 109, il appert que les combats aériens livrés au-dessus des lignes allemandes au cours de la marche victorieuse en avant, auraient dû être huit fois ipîus violents qu'au-dessus de leurs propres lignes. Cela n'a pas le sens commun. Les chiffres anglais et français ont donc été exagérés à plaisir. Communiqués des armôes ailiâes Paris, 6 juillet. — Officiel de 3 heures : En Champagne, nos détachements ont pénétré dans les lignes ennemies et ramené des prisonniers. Plusieurs coups de main au bois de Chaume, dans le secteur américain de Xivray et dans les Vosges ont complètement échoué. Nuit calme sur le reste du front. Paris, 6 juillet. — Officiel de II heures? A l'ouest de Château-Thierry, nous avons réalisé quelques progrès dans la région de la côte 201 et fait une trentaine de prisonniers. Journée calme sur le re.'ts du front. *** Londres, 6 juillet. — Officiel : Dans les environs d'Ypres, quelques engagements entre patrouilles nous ont permis de faire des prisonniers. L'artillerie allemande a été active entre Villers-Bretonneux et l'Ancre. EN ITALIE Rome, 6 juillet : Dans un discours prononcé à l'occasion de 1' e Indépendance Day», le ministre Bissolati a prononcé un discours dans lequel il a exposé les buts de guerre de l'Italie : elle veut Trieste et le Trentin pour elle, le rétablissement de la Belgique et de la Serbie, la cession de l'Alsace-Lorraine à la France et la satisfaction donnée aux aspirations raciques des Roumains, des Tchèques, des Sud-Slaves et des Polonais. PETITES NOUVELLES LES EMPRUNTS CHINOIS AU JAPON On télégraphie de Pékin au Times que le gouvernement chinois a conclu un emprunt de 20 millions de yens avec un syndicat japonais, en donnant pour garantie son réseau télégraphique. Deux autres avances, s'élevant ensemble à 20 millions de yens, ont été faites au gouvernement chinois par un groupe de financiers japonais, en vue de corriger la dépréciation du papier-monnaie chinois, et ont également été consacrées par le gouvernement de Pékin à la guerre civile. D'autre part, les négociations sont en cours en vue d'un large prêt garanti par le monopole des tabacs 3t d'autres affaires du même genre qui ten-lent à procurer au gouvernement de Pékin, aux dépens de l'avenir du pays, de l'argent pour la guerre civile. UNE SINGULIÈRE INVASION Le Morning Post annonce qu'une ligue de 1 locataires vient de se constituer à Brighton ians le but de défendre ses membres contre es conséquences néfastes de l'invasion de la ' rille par les nombreux étrangers qui vien- < îent s'y établir. On calcule que la population ' le Brighton a augmenté de plus de trente 1 nille âmes. Pour la plupart, ces nouveaux ve- i lus sont des juifs. Ceux-ci révolutionnent de < ond en comble la question des loyers, car ils ] ^renchérissent fréquemment de 100 à 200 £ ] ;ur les chiffres usuels. De ce fait, de nom- I >reux habitants ont vu dénoncer leur bail par i l'avides propriétaires. PETITE GAZETTE I t aire la tile.n Qu'est-ce nue le Bruxellois 7 Un être qui fait la file. Faire la file fait telle. I ment partie de ses habitudes et de son exis. I tence iiue je me demande parfois à quoi la I Bruxellois passera son temps quand la guerra I sera finie. Oui, que pourra-t-il bien faire, la I Bruxellois — et plus encore la Bruxelloise I quand on aura supprimé les M. C., les M. du I C. N., les R. B., les M. à boules, les B. C., lea I stands des M. C., les distributions de patates, I de beurre, etc., etc. 1 Certains citoyens n'ont pas encore fini da | prendre la chose du mauvais côté. J'en sais' I qui protestent, et non parfois sans raison, I contre ce que j'appellerai les modalités de | l'obligation qu'on leur fait de passer plusieurs I heures par jour le nez fourré dans la nuque I ou dans ie dos de quelque contemporain. Mais1 I il semble que de plus en plus il y ait tendance, I à ce que les protestataires ne constituent plus- | que des exceptions. On s'est fait à cet exercice. I et même certains et surtout certaines ne le1 I trouvent pas sans charme. Celles-ci s'amènent) I à la porte d'un quelconque magasin de dlstri-l I bution. Elles ont eu soin de se munir de leur ■ petit pliant comme si elles allaient partir,' ■ pour quelque lointaine excursion. Elles en ont'l I calé les pieds entre des pavés soigneusement! I répérés, puis se sont installées. Madame sort! I de son sac tout un attirail : une boule en bois. ' I un dé à coudre, du fil, une aiguille, des bouts I de laine, du tissu et du coton à broder, unoi I vieille culotte gu'elle va rapiécer, une chemisa: I dont elle s'apprête à retaper les boutonnières1 I malades... Monsieur déplie son journal... Max' I demoiselle feuillette un roman où vraisembla- I blement il est question d'un jeune homme au1 I teint mat et à la chevelure d'un noir de jais et| fl d'une jeune fille aux veux de pervenche. Al I moins qu'il lie s'agisse de pis que cela, ce qui, I j'ai grand regret à vous le dire, arrive. Et j'ai m écrit: Mademoiselle «feuillette, un roman e&j I non pas : Mademoiselle « lit » un roman. Lire, ' I ce n'est pas cela qui est de tourner des pages, I de ne s'arrêter qu'à celles où il y a beaucoup I d'alinéas marquant un dialogue vif et animé I pour négliger celles où il n'y a presque Das I de « blancs » et qui sont généralement consa-i B crés à l'étude d'un caractère, à la description H d'un lever ou d'un coucher de soleil ou d'un H site qui a charmé l'auteur... Tout ça, qui a/ I surtout demandé de la peine à son auteur. I c'est des blagues. Même, au sens propre du H mot, ça n'existe pas. Or, vous pensez bien que lire, c'est tout H autre chose. C'est un art. Et puisque aussi bieu I l'cccasion s'en présente, je vais vous dire corn. I ment il faut lire, bien que j'aie peu da I chance de vous voir, Mademoiselle, suivra I mon conseil : Il faut lire avec lenteur, quoi que ce soit,- I en se demandant toujours si l'on a bien corn» I pris et si l'idée que vous venez de recevoir est I bien celle de l'auteur et non la vôtre. Voilà comment il faut lire. Et j'aime autant I vous dire que le conseil n'est pas de moi. Ja I ne me monte pas le cou et me sens tout h fait I incapable de dire d'aussi essentielles choses H en un nombre de mots aussi limité. Le conseil I ainsi formulé est, ne vous en déplaise, de M. I Emile Eaguet, qui fut de l'Académie Fran» I çaise et qui s'y connaissait quelque peu. Voyez donc à vous en inspirer, Mademoi- I selle, quand vous ferez et même, et surtout, H quand vous ne ferez pas la file. Par cette voie détournée, suis-je sans m'en H douter revenu à mes moutons : le Bruxellois H est un Être qui fait la file ? Oui, mais, quand la guerre sera finie, âl: I 'quoi, diable! le Bruxellois passera-t-il sort, H temps ?... Natures mortes I I Je ne visite pas t beaucoup les expositions artistiques. Non pas qu'il me déplaise, encoro I que je préfère me promener dans la forêt ou I dans les champs, de m'arrêter devant quelque I beau paysage de Viandier, devant quelque nu I somptueux d'Emile Baes ou devant quelque H toile de N'avez et de tant d'autres, mais on a si I peu de temps!... Du reste, on ira voir cela de^ H main, après-demain au plus tard, et rien au H bout du compte ne presse puisque cette expo- H sition où l'on se propose d'aller passer une I heure ou deux ne doit pas fermer ses portes! H avant une huitaine dé jours... Finalement, on I n'y met pas les pieds. Au surplus, il n'est pas I besoin d'aller dans les salles d'expositlonl H pour voir de la peinture et même parfois de la! H bonne : on en a positivement partout. A quelle I montre de magasin de confections ou de olom-' H bier-zingueur ne trouve-t-on pas des tableaux T. I L'œil est à chaque coin de rue sollicité parî I toutes les gammes de la couleur s'étalant sur, I des toiles à ne pas compter... Seulement, vous rencontrerez rarement de» H natures mortes dans le tas — j'entends des' H natures mortes qui, par exemple, portent la I date de l'année en laquelle pour l'instant nous' H vivons. Vous n'en avez pas fait la remarque î| H — Et ça s'explique, entendais-je dire hier à'! I un rapin qui ne manque du reste pas de talent,'] B bien qu'il porte une chevelure absaloniennej I Où voulez-vous, mon cher, que je trouve ce chou rouge dont j'aurais le plus urgent besoin1 I pour la disposition de mon tableau? Et ces H oranges dont la nuit dernière encore je rêvai ?i I Et cette grappe de raisins ? Et ce vieux flacon I poudreux V Et ce morceau de gruyère que Je ■ ferais si bellement paraître au travers de la cloche de cristal ? Et ce faisan doré dont, d'un I pinceau amoureux, je souhaiterais tant pou-* I voir caresser les ailes? Et ce gigot? Et ces' I côtelettes ? Et surtout — surtout — ce mirifique hareng saur qu'avant la guerro J'eusse pu entre dix mille choisir ? Mon, continua mon homme, je n'en ficherai! I plus une secousse avant la fin de In guerre,1 ■ avant que les temps soient venus où je pourrai I exercer mon art avec toute l'ampleur qu'il ré-clame. Voyez-vous que le me mette à peindre» H un de ces choux rachitiques que de loin en I loin nos maraîchers condescendent encore à' I apporter au marché ou quelques-unes de ces I pommes de terre minuscules que nous dé-bitent les magasins communaux ? La postérité, I positivement, se demanderait si j'ai voulu ma I payer sa tête, «t j'ai le plus grand souci aua I la postérité ne se pose pas cette question-là... I Et puis et du reste, quand d'aventure il me I vient un chou ou une patate dans la main, je ne pense plus qu'à les bouffer au plus vite..., I — Vous êtes une manière d'Ugolm perfec-' I tionné : vous bouffez, pour me servir de votre expression, vos enfants même avant qu'ils soient au monde ? — Si vous voulez... » Mais voilà bien pourquoi la nature morte est vraiment morte, et j'ai cru qu'il pouvait I vous intéresser d'en connaître la cause... J'ai payé 145 francs pour une paire de draps de lit usagés. Venea H me voir, 3, rue Anneessens (coin rue t'Iiint). 7470fi ■ Une dévotion bien bruxelloise Voici venue la saison des lys. Il y en I x>ur le moment une profusion au marché H le la Grand'Place ; seulement, on en de- I nande le prix fort, et savez-vous pourquoi l I ?arce que ces fleurs sont, paralt-il, dédiées I 1 saint Antoine et que l'usage s'est établi I l'en faire bénir, chaque année, le jour da I ia fête, dans l'église Saint-Nicolas, derrière I a Bourse. Un prêtre vient réciter une for- H nule latine et asperge d'eau bénite les lya I [ue les fidèles lui présentent et qu'ils rem-> I >ortent ensuite chez eux comme un gage da I >rotection céleste. Cela se pratique depuis I ongtemps ainsi en Italie ; chez nous, depuis I me bonne douzaine d'années. Mais l'usage 6'est si bien implanté à Bm< I *? je.. UmnH 3 JuiHet 1818 JOURNAL QUOTIDIEN — Le Numéro : 15 Centimes 5^ Année. — W° 1307

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Dit item is een uitgave in de reeks La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie behorende tot de categorie Gecensureerde pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1914 tot 1918.

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