La dernière heure

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18 november 1918
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s.n. 1918, 18 November. La dernière heure. Geraadpleegd op 18 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/nk3610wp17/
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jp&i . mm? nwrwg-Tn^ BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE, BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 h. Les jours fériés de 9 à midi. Les annonces et réclames | t reçues aux bureaux du | ,p?:rnal et à l'Agence Havas, | 8, place des Martyrs (1er étage), | à Bruxelles. j 18 NOVEMBRE 1918 2me Edition. BULLETIN' PROVISOIRE DES JOURNAUX «' « La Dernière Heure et La Petite Feuille LE NUMÉRO 10 CENTIMES DANS TOUTE LA BELGIQUE PETITES ANNONCES 30 CENTIMES LA LIGNE Â NOS LECTRICES A NOS LECTEURS Le jour même où les armées du Kaiser firent leur entrée à Bruxelles — le 20acût1914— La Dernière Heure cessa de paraître. bans accord préalable, sans s'être même concertés, sans motd'ordre de qui que ce soit, tous Ses directeurs des journaux bruxellois avaient adopte une attitude identique. Démocrates et conservateurs, libres penseurs et catholiques, wallons et flamands, tous avaient conpris d'instinct que ni leurs collaborateurs, ni eux-mêmes ne pouvaient accepter d'éclairer l'opinion publique et de traduire ses sentiments, aussi longtemps que l'envahisseur aurait la prétention de donner des ordres à Bruxelles ou d'imposer sa volonté à n'importe quel citoyen. , Cette protestation digne et muette reflétait bien l'état d'esprit d'une population désarmée qui a subi, sans défaillance, le joug momentané du plus fort, en conservantaux heures les plus douloureuses, une confiance inébranlable dans l'avenir de la Patrie, dans la justice de notre cause et dans la vaillance He nos sol dots. Depuis 1914, comme l'a déclaré courageusement un de nos grands magistrats dans un jugement qui lui a valu la persécution de l'occupant, il n'y a plus eu de presse belge en Belgique. Car on ne pouvait qualifier telle, l'abominable volée de papier noirci que des trafiquants, des inconscients et des traîtres ont jetée quotidiennement sur le pavé avec Ip bienveillant concours de toutes les "Zentrales,, et de toutes les " Kommandantures ,, venues d'Cutri-Fhin. N'insistons pas. Il ne nous appartient pas decondamnernide punir ces gens-lc. Au reste, les plus coupables ont pris le large pour la plupart. Le monu fretin laissé derrière eux, nous a donné pendant quelques jours l'écœurant spectacle d'une valetaille en délire qui essaye, quand le patren est parti en voyage, de prendre des airs de maître en fumant des cigares et en disantdu mal de la maison. Pas-« ons. Collaborateurs des bons et des mauvais jours, lecteurs d'hier et d'aujourd'hui, soyons tout au bonheur de voir la patrie libérée et à l'espérance d'une humanité meilleure. Grâce à l'entente, à la fois réconfortante au point de vue national et au point de vue professionnel, de tous les journaux de Bruxelles, nous sommes en mesure de publier provisoirement un bulletin d'informations en attendant que nous ayons pu réorganiser nos ateliers laissés dans un état des plus précaire par les réquisitions de l'ecoupant et les rapines de leurs comparses. Nous devrons donc forcément condenser nos articles et nos rubriques diverses, le public voudra bien nous en excuser ; notre rédaction, dès maintenant au grand complet, s'efforcera de suppléer è ce manquedequan-tité, par l'intérêt et la rapidité des informations. Au surplus, nous ferons toute diligence pour représenter bientôt « La Dernière Heure » telle qu'on la connaissait en 1914 avec ses qualités de conviction etd'entrain,ainsi quetoutes ses attractions d'ordre matériel qui lui avaient valu un succès si considérable et si décisif. La Direction. POUR CEUX QUI NE SONT PLUS Un vent de liberté a soufflé sur la face du mondé. Les derniers vestiges d'une féodalité barbare ont été emportés par la tourmenta, Saluons la libération de l'Humanité. Mais avant de poursuivre, recueillons-nous un instant. Inclinons notre pensée vers les tombe?. Songeons à ceux-là qui ont cté sacrifiés à la divinité monstrueuse de la guerre. Songeons auN disparus. lis sont tombés sans voir la victoire. Obscurs artisans, ils disparaissent sans voir s'accomplir le grand œuvre auquel ils ont donné leur vie. Ils ne verront pas la lumière nouvelle. Us nE connaîtront pas notre allégement. Ils ignoreront le droit nouveau qui va régir le monde et sur lequel reposera la Ligue des Nations. Songeons ît eux. Songeons à toute cette jeunesse fauchée dans la fleur, et, nous souvenant que des mères, des épouses, des enfants ont, à < ette heure héroïque et douloureuse, le cœur brisé. Répétons l'admirable parole antique : Hélas! l'année a perdu son printemps. Valère Gille. ET NOS MARK? On s'occppedanslesml'ieux compétents des mesurés à prendre pour enqiêcher toute spéculation. Il parait des à présent certain qu'il nous faudra attend! e uu peu sans doute pour en obtenir le remboursement intégTal, mais que i.ous ne subirons aucun autre prejudice. Le Ravitaillement de l'Allemagne I La famine menaçant l'Allemagne, le nouveau gouvernement a sollicité l'Amérique en vue de pourvoir au ravitaillement du pays. Le président Wilson a répondu que, d'accoxd avec les gouvernements associés, il est prêt à prendre en considération dans un sens favorable l'expédition de vivres, à condition que l'ordre public continue à être maintenu en Allemagne. " NOS ÉDITIONS 1™ Édition : 6 h. soir 2* Edition : dans la nuit M. MAX RENTRE TRIOMPHANT DANS BRUXELLES LIBERE DU BONHEUR, DE LA JOIE SANS MELANGE C était, hier, deux lois dimanche, c était plus qu'un dimanche, plus qu'une grande lête carillonnée, c'était le jour, impatiemment attendu, ô combien, de la libération de la capitale. Des les premières heures matinales, une affiche signée par M. Lemonnier, ff. de bourgmestre, était placardée partout, elle disait : Concitoyens, Bruxelles est libéré. La capitale, souillée depuis le jours fatal du 20 uout 1914, est purifiée. Le Grand roi Albert, symbole do l'honneur, du courage et de la bravoure, rentrera bientôt dans notre chère cité à la tête de son armée victorieuse. • Bruxellois ! Acclamons les héros qui ont exposé leur vie et versé leur seng pour la cause du Droit et de la Civilisation. Vive le Roi! Vive la Belgique! En attendant le roi et ses troupes vaillantes,dont le retour tardera encore un peu, un premier bonheur nous est réservé. Les Allemands sont partis et notre bourgmestre, tantôt, sera là ! L'allégresse gagne les cœurs; c'est l'hymne de joie qui monte des poitrines vers les levants d'or de la Paix. Dès 9 heures du matin, des groupes circulent en liesse, les drapeaux se multiplient, frémissent partout, en un kaléidoscope aux éclats merveilleux. Place Eogier passent en auto, deux retardataires allemands : le public crie à la chienlit, il les suit en hurlant: Nach Paris! ÎS'ach Paris! Et les derniers représentants de l'Allemagne à Bruxelles s'esquivent en vitessé. Toujours, nos soldats alliés sont entourés, embrassés, choyés, portés en triomphe. BRUXELLES EST LIBRE, ENFIN! Dimanche, à 10 heures, M. l'échevin Le-moflnier en uniforme, entouré de ses collègues Steens, Jacqmain et Hallet et des membres da Conseil communal, proclame du haut ds l'escalier des Lions,la libération enfin accomplie de la capitale belge : « Bruxellois ! Au nom de l'Administration communale de Bruxelles, je porte à la connaissante des habitants que Bruxelles, occupé par les Allemands depuis le 20 août 19U, est enfin délivré ce jour, dinunche 17 novembre 1918, à 11 heures du matin. (Bravos!) Vaincus par les armées glorieuses de la civilisation les barbares, aussi vils et lâches dans la défaite, qu'ils étaient arrogants et brutaux dans la victoire doivent fuir sous la poussée des baïonnettes de nos intrépides soldats. (Bravos.) Us s'en vont, poursuivis par les malédictions de notre population, après avoi v en-eofre accompli ici dans ces derniers jours, mnlr'i'é l'armistice, les ictes de pillages et d'assassinats las plus odieux. (Bravos. Cris : Hou ! les lâches !) Concitoyens, ne l'oublions jamais! (La foule approuve : jamais! jamais! jamais!) Que dans nos écoles on apprenne à nos petits enfants la haine du crime et de la fourberie en leur enseignant l'histoire de l'occupation allemande en Belgique. (Bravos.) Bruxellois, Comme le clame notre chant national, après quatre années d'esclavage, le Belge sort enfin du tombeau. Nous ressuscitons à la liberté. Nous respirons. Nous sommes enfin libres. Béjouissons-noas. Fêtons l'admirable victoire de nos vaillantes armées. Montrons-nous dignes des grandes et glorieuses destinées que l'avenir réserve à notre cher pays. Vive la Belgique ! Vive le Roi ! Le discours longuement acclamé est souligné de : Vive la Belgique! Vive le Roi! Vive Max ! La Grand'PIace est noire de monde. Aux fenêtres des maisons,aux balcons de la Mai-fon du Roi, des grappes humaines agitent des chapeaux et des mouchoir,. Du premier étage, au-dessus rl9 l'escalier des Lions, des hérauts font entendre des fanfares de trompettes thébaines, annonçant ainsi, comme aux temps lointains des libertés communales, la délivrance et l'allégresse générale. L'instant est solennel. L heure est belles ment grave. Une émotion i oigne au cœur de tous. Des spectateurs s'attendrissent. M. l'échevin Ballet réprime difficilement une larme qui perle et il. l'échevin Jacqmain pleure sincèrement, silencieusement. Devant- le perron, le drapeau national et les bannières de la ville flottent au vent. L'Harmonie communale jtaio la Brabançonne. Têtes découvertes, les spectateurs agitent leur chapeaux, entonnent en chœur notre chant national. L'harmonie fait éclater ensuite les hymnes nationaux frénétiquement applaudis par la foule et salués militairement par un groupe de soldats belges, anglais, italiens et américains. La chorale des « Artisans », dirigée par M. De Thier chante la « Brabançonne ». M. l'échevin Lemonnier dit encore : « Nous allons nous rendre à la Place des Martyrs pour saluer la mémoire des valeureux soldats tombés pour la Patrie. » Une émouvante cérémonie a eu lieu à 10 h. trois quarts à la Place des Martyrs. M. Lemonnier, devant une foule énorme,a prononcé un vibrant discours. EN ATTENDANT LE RETOUR DE NOTRE GLORIEUX MAYEUR La rentrée du bourgmestre Adolphe Max était attendue en ville depuis de nombreux jours, avec une impatience fort explicable; car l'homme qui incarne à jamais la liberté communale opprimée mais dignement rebelle est devenu pour tous une gloire nationale, un pur Héros do la Cité. Dès mercredi 3 h., M. l'échevin Jacqmain avait été averti par un soldat allemand de ce qu'il pouvait se rendre en auto à Aix-la-Chapelle, accompagné du lieutenant Wober — ancien secrétaire du Kreischef devenu membre du Conseil des Soldats — pour y rejoindre le bourgmestre libéré. M. Jacqmain, accompagné do M. Georges Max, frère du maïeur,avait quitté Bruxelles vers i h., ayant le vague espoir de rentrer le même jour et emportant avec lui des vivres et des couvertures de voyage. La famille de M. Max était sur les dents. Au domicile particulier rue Joseph II, une réception intime était préparée; le vestibule avait reçu une décoration florale discrète mais du meilleur goût et les drapeaux alliés y mettaient Aux abords de la maison, des attroupements s'étaient formés déjà, traduisant l'impatience de la population. — XI a fait le malheur de ma vie — s'ex clame un curieux — ...ii m'a marié; mais cela ne m'empêche pas de l'admirer sans réserve et du plus profond de moi-même ! Entretemps, les houres passaient, la bise continuait à chuinter et le glorieux maieur n'arrivait toujours pas. Il ne devait revoir la capitale que vendredi soir. LE RETOUR M. Max qui se trouvait libéré à Goslar au pied du Harz, quitta la ville, sans aucune autorisation, jeudi à 4 h. de l'après-midi.Il prit place dans un train local arclii-comble qui lui permit de joindre la grande ligne ferrée vers Cologne où il arriva à 3 h. du matin, après de nombreuses péripéties. Entretemps, M. l'échevin Jacqmain et M. Georges Max, arrivés à Aix-la-Chapelle, avaient téléphonés à de nombreuses stations jalonnant la ligne afin d'avertir le fuyard. A Hagen enfin, on parvint à le joindre. Le chef de gare l'ayant découvert dans un compartiment lui annonça qu'il était attendu à Aix-la-Chapelle. Après un arrêt de une heure à Cologne, notre Bourgmestre qui n'avait pas été inquiété au cours de sa randonnée s'embarqua pour Aix où il arriva à 9 heures du matin. Le cher prisonnier avait accompli son voyage dans des trains militaires encombrés, archi-sales et empuantis de tabagie et il en sortit dans un état tel qu'on eût aisément pu le prendre pour quelque charbonnier en rupture de travail. A la descente du train, le bourgmestre d'Aix-la-Chapelle vint saluer très respectueusement son collègue belge. Se tournant alors vers son .frère et vers M. Jacqmain, Monsieur Max leur donna l'accolade et, comme Bonivard le libérateur de Genève, sa première pensée fut jjour la capitale. Il interrogea: Et Bruxelles? A quoi il lui fut répondu par les plus rassurantes nouvelles.Ce fut alors le retour en auto, au long dos routes inénarrablement encombrées de la retraite allemande. L'auto traversa Liège incognito et sans arrêt. A Tirlemont, l'officier allemand qui accompagnait les voyageurs s'étant rendu à la ommandantur et ayant averti la population de la mission qui lui était confiés, une manifestation spontanée s'improvisa. Un échevin de la ville, remplaçant son bourgmestre malade, vint saluer notre grand citoyen. M. Max, acclamé par une foule énorme, remercia cordialement. Puis l'auto démarra vers la capitale où le bourgmestre mit v>ied à terre en face de son domicile. 11 était 9 heures et demie du soir. L'arrivée devait se faire à l'improviste. Néanmoins des voisins, des passants et des curieux s'étaient rassemblés. M. Georges Max les remercia de leur manifestation de sympathie au nom de son frère très fatigué. La réception fut tout intime.Après le repos de la nuit, repos du juste ■s'il en fut, le îxmrgmosire de Bruxelles, mandé immédiatement à Gand se rendit, en compagnie de M. Erancqui, chez le Roi. Le retour eut lieu samedi dans la nuit. Le lendemain,à 2 heures,eut lieu la réception officielle.(Voir suite au verso.) L'ÉPURATION COMMENCE Dimanche matin, la Justice belge, repré-! sentée par M. Benoidt, vice-président du tribunal de Ire instance, a fait une descente dans les bureaux des journaux « La Belgique » et le « Bruxellois ». Une perquisition rapide a été opérée puis les scellés ont été apposés et les immeubles ainsi que le matériel se trouvent, en ce moment, sous main de justice. Des mandats d'amener ont été lancés à charge des rédacteurs et commanditaires de ces journaux. Dans la matinée et dans la journée ont été arrêtés et amenés au poste de justice établi dans la salle Maximillienne de l'Hôtel de Villo: d'abord Pierre Grimbergh, actuellement rédacteur en chef de « La Belgique », puis Ghesquière, financier et administrateur-délégué de ce journal, ensuite Eay-Nyst dont le nom seul nous dispense d'autres commentaires. Plus tard, Aimé Hiitt, administrateur de la « Belgique » a été écroué également. La rédaction du « Tijd » fait aussi l'objet d'une instruction judiciaire. Parmi les rédacteurs de ce journal ont été int rrog.s par M. le président Benoidt, puis écrowés à la prison de t'orest, les nommés Ritjens, Josemi Herremans, Gilen, Stegers et Hippo-lyte Haerynck. Ghislain, le rédacteur de « L'Echo », le journal des accapareurs, est également écroué. William Vogel, auteur de publications politico-financières inspirées par l'occupant est également à l'ombre. Les traîtres écopent aussi ! De son côté, M. le juge d'instruction Lacroix n'a pas chômé non plus, secondé par par M. l'officier de police judiciaire Anger-hausen, il a rétissi à coffrer deux des principaux agents indicateurs du bureau politique de la police allemande établi naguère rue de Berlaimont. Plusieurs comparses ont été également atteints et de nombreuses autres arrestations vont suivre. ON RENTRE ! ON RENTRE ! Vendredi soir, en gare d'Herbesthal, 500 prisonniers belges attendaient un train qui devait leur permettre de rejoindre leurs foyers. Il y avait là également 25,000 prisonniers anglais prêts à regagner leur île par la Hollande, dès que les moyens leur en seraient fournis. L'UNION DES E0Y-SCOUTS DE BELGIQUE Dimanche, dans une salle de la rue des Fripiers, les trois associations officielles des boy-scouts des « Eelaireurs » et des « Baden-Powell Belgian Boy-Scouts » ont tenu une réunion à laquelle un public nombreux a assisté. Leurs délégués respectifs, Pierre Graux, Jean Corbisier et Gustave Bou-vé, ont fait des discours patriotiques et déclaré leurs organismes, quoiqu'ils fussent d'idées politiques différentes, proclamaient leur union indéfectible. LA LIBERTÉ TRIOMPHE! D! Le jour succède à la nuit. De l'air, de la lumière et surtout de la 1—1 liberté. Vite, ouvrons toutes grandes ' ' les fenêtres, et chassons cette atmosphère empestée ce violence, de tyrannie et d'ignorance, au milieu de laquelle le monde entier étouffe et meurt. Cinquante mois de despotisme ont renforcé notre conviction de toujours, que le bonheur humain est indissolublement uni à la liberté individuelle de chaque citoyen tempérée seulement par un généreux esprit de solidarité et par le respect raisonné de la liberté d'autrui. La victoire de l'Entente est et doit rester le triomphe de la liberté et de l'idéal. Le génie militaire du maréchal Foch et le cours^ de nos soldats ont gagné la guerre. Wilson, Clemenceau, Lloyd George, ces trois grands libéraux, ont organisé la victoire et l'ont d'avance rehaussée et embellie en lui assignant comme but le programme le plus noble que l'esprit humain ait jamais enfanté. L'enjeu de la bataille. Sans la sagesse de ces hommes politiques, la victoire de l'Entente eut été impossible malgré la vaillance dépensée sur les champs de bataille. Jamais le peuple français ni les démocraties anglo-saxonnes n'eussent consenti aux effroyables sacrifices nécessaires si la liberté individuelle, la dignité humaine, et par dessus tout le droit sans lequel l'humanité vivrait dans la barbarie, n'avaient été l'enjeu de la lutte. Chacun portait en lui cette conviction claire que ces souffrances payaient un avenir plus heureux qu'elles étaient indispensables pour que la vie mérite encore d'être vécue. Soldats et civil- gardaient fidèlement et fièrement dans leur cœur cette haute pensée et cette noble espérance. L'héroïsme des uns ne l'a cédé en rien â la patiente et douloureuse obstination ,des autres. Civils et soldats. Les héros de Liège et de l'Yser peuvent être tiers des ouvriers de Lessines et des bourgeois éportés de partout dont le martyre est une page héroïque de lu résistance à la tyrannie et de rattachement à la patrie. A côté de la bravoure du Roi, de l'héroïsme de Léman et de tant d'autres, les Sielges ont eu le réconfort et la fierté de voir leurs députés et leurs magistrats communaux tenir lête a la force et revendiquer les droits delà population. Parmi ceux-là, Ip bourgmestre Max restera le symbole de l'inflexible fermeté devant l'abus du plus odieux terrorisme. Les Lemonnier, Jacmain, Franck, Masson, Col-laux et tant d'autres dont nous aurons à parler bientôt, n'ont pas montré moins de courage civique Aussi durant quatre années, le malheur a révélée les Beiges les uns aux autres, a rapproché les classes et les partis politiques dans une même ,v, .[ans une même espérance, dans un effort unique. Vers l'avenir. Notre pays dévasté, pillé, ruiné, attend une œuvre de reconstruction rapide,)rationnelle, pratique. 11 est probable que la collaboration de ti us sera momentanément nécessaire pour accomplir les devoiis de reconnaissance du pays vis-à-vis de ceux qui lui ont sacrifié leur \ie et leur santé, aussi bien que pour réparer les rasages subis, dans le domaine éeo omique. Pour que pareille entente soit iéconde, il est indispensable que justice soit rendue à tous les citoyens, que l'égalité des droits politiques soit la première conquête de notre peuple héroïque. Le suffrage universel a 21 ans, sans condition de résidence, le droit (l'association épal pour tous les citoyens, assuré aux fonctionnaires aussi bien qu'à tous les travailleurs et tempéré seulement par les garanties d'intérêt public, la suppression de l'article 310 du codé pénal donl l'application unilatérale, uniquement contre les ouvriers, constitue un sca idale digne de l'ancien regime, sont des mesurts de première nécessité. Elles seraient les manifestations heureuses d'un esprit nouveau attendu par le peuple belge. Ni bolchevisme, ni réaction. Celte politique également éloignée du bolchevisme stérilisant et de la réaction stagnante ferait eu Micialisme libéral et du libéralisme socialiste. No\ reviendrons souvent sur cette idée qui peut, sai s h'm ter les convictions philosophiques ou religieutes de quiconque, fournir une base de reconstitution du pays. Mais pas d'illusions. Ne rêvons pss de combinaisons politiques à trop longue échéance. L'union sacrée est possibie et peut ttre nécessaire. Elle sera passagère. Les deux tendances sont éternelles dans l'homme. Les uns préfèrmt conserver, les autres se passionnent pour le progrès. Le (hoc inévitable se reproduira. 11 est d'ailleurs indispensable à l'équilibre dons la marche en ;:vant. Mais il n'exclut pas l'estime réciproque ni la reconnaissance de la sincérité de bien faire chez les hommes de tendances apposées. i n mot pour finir au sujet du peuple allemand. Après avoir subi la rage au cœur la Parade marche i nacli Paris», les Bruxellois ont contemplé avec stupéfaction l'Cmnieganck Bolchéviste « nach Berlin > avec fusillade entre kamrtrades. En Germanie, on dép orera peut-être ce manque de tact et de calme dans la défaite. Ici ces incidents qui ont hélas! coûté la vie à quelques-uns de nos concitoyms, semblent avoir fait naître certaines espérances dans quelques esprits impulsifs qui se sont vraiment un peu trop hàtès de saluer ces manifestations démagogiques tardives. Notre morale solidariste et nos sentiments démocratiques n'admettent pas les peines éternelles et les condamnations en bloc. Le moins que nous puissions dire cependant est qu'il est troj) tût pour oublier et surtout pourpardonner.Il ne suffit pas d'arborer un drapeau rouge et de chanter la Marseillaise en teuton pour nous empêcher de nous souvenir que, pendant des années, ces démocrates allemands n'ont pas protesté contre la violation de la neutralité belge, contre le parjure de l'Allemagne, contre les ignobles dépoitations en masse de nos ouvriers qui sont allés périr de misère dans les camps de Ger-cmanie. Pas un n'a demandé qu'on recherchât les oupables, ni des fusillades de civils sans jugement, ni du sac de Dînant et de Louvain; pas un n'a protesté conlre les destructions systématiques de nos usines. Ce n'est qu'à la onzième heure, quand la défaite profilait son ombre sur l'horizon ' ncore lointain que leur démocratie a commencé à retrouver la parole. Celte déuaccratie-tà est trop récente pour qu'elle nous en impose ou nous enthousiasme. Nous l'attendons à l'oeuvre, et nous nous souviendrons. M. W. WILSON ENTRE VIVANT DANS LA GLOIRE LA PLUS POSE " TOUS LES PEUPLES ONT DROIT A LA LIBERTÉ „ (A propos de l'Alsace-Lorraine; discours au Congrès le 8 janvier 1918.) One formidable explosion à la Gare du Midi Deux trains de munitions sautent... DE NOMBREUSES VICTIMES C'était réellement trop beau! La délivrance s'était accomplie dimanche matin dans l'allégresse générale. 11 fallut que vers midi vingt, une lormiij aille détonation vint caiuier quelque peu notre enthousiasme. D'aucuns crojaient qu'une batterie belge, dansl'un desiaubç>uigsdeBruxelles annonçait au peuple le départ définitif des Allemands. Hélas! la vérité était tout autre! L'eux traii s de munitions, 1. issés par nos ennemis dans la gare du Midi, sautaient wagon pa wagon. Dans la rue ue France, le mur de la station était en poussière, les carreaux des maisons en miettes, de même boulevar Jafnar et mCine boulevard du Midi, tellement la conflagration fut à certains moments violente. Aussitôt d'énergiques mesures de police furent prises; on lit évacuer les demeures longeant la gare: on transporta en lieu sûr plusieurs personnes paralysées de peur, et aussi des ■\ ictimes, les premières que l'on put approcher, gisant dans les arieres à proiin ité du lieu de celte horrible catastrophe.A l'avenue Fonsny, nous avons dû également déploré pareil désastre. La grande passerelle en fer, surplombant les v oies, a été entièrement démolie et projetée dans tous les sens. _ Partout on aperçoit de nombreuses victimes — on les évalue actuellement à deux cents environ — mais il est absolument impossible de leur porter.secours, tant les détonations sont rapides, continuelles,provoquant des déplacements d'air formidables. et projetant ciela mitraille dans toutes les directions. Toutefois, d'aucuns, d'un courage inouï, parviennent parfois à atteindre un blessé qu'ils emportent avec mille précautions, pour les déposer dans les voitures-ambulances de 1 hôpital Saint-Pierre. ÇA NE CESSE PAS... A huit heures du soir, c'est toujours la même conflagration. Les wagons brûlent et explosent fur à mesure c'u côté de la rue de France, se rapprochant de plus en plus du hangar cjui aboutit rue de Prusse et qui contient énormément de matières inflammables. Le danger est tel de ce côté qu'on a fait evacuer tout le quartier avoisinant la gare. Si jamais les wagons de dynamite se trouvent à pi'oximité de cet endroit, il est à craindre que les rues adjacentes soient détruites en grande partie. Vers quatre heures, quelques vaillants agents et gardes bourgeois qui étaient de poste à l'autre extrémité de la rue de France, nous certifient qu'ils ont entendu distinctement des cris éplorés d'enfants et de personnes à l'intérieur de la gare, dans les environs des wagons en flammes. Mais malgré les téméraires efforts des pompiers, des membres de la Croix Rouge, du personnel des Hôpitaux et d'autres sauveteurs, on doit assister impuissant à cette horrible catastrophe. D'aucuns d'entre eux prétendent qu'ils ont vu des victimes léchées par les flammes. Du haut de certaines maisons, on en distinguait qui étaient à moitié carbonisées. A quel spectacle douloureux dot-on donc s'attendre lorsqu'il sera possible d'atteindre les voies que l'on aperçoit soulevées et tordues?... Il paraît même que parmi les victimes, il y aurait de nombreux ouvriers du chemin de fer, qui avaient repris allègrement leur besogne ce matin, à 7 heures, dès le départ des Allemands. Pauvres gens ! MITRAILLE ET PROJECTILES DIVERS MAISONS SACCAGÉES Une incursion vers l'avenue Fonsny nous fait assister à des scènes lamentables. Toutes les vitres sont brisées et emplissent les trottoirs à tel point que l'on est forcé de marcher au milieu de la rue. A l'intérieur des maisons, les effondrements sont multiples. Des toitures sont criblées de mitraille et détrui* tes. Des plafonds entiers et même des murs de séparation gisent sur les tables, les lits, écrasent les chaises et les quelques meubles que de pauvres gens s'étaient péniblement procurés. Dans la plupart de ces demeures, nous constatons que le dîner était servi et que les convives ont dû s'enfuir en hâte; ils ont même oublié. de fermer leurs portes. Et ces constatations, nous les faisons rue d'Angleterre, rue de Suède, rue Jo-seph-Claes et autres artères aboutissant soit avenue Fonsny, soit avenue Van Volxem. Partout, les dégâts sont énormes. Des volets mécaniques ont été complètement démantibules, d'autres ont même été arraches des fenêtres. Mais garons-nous car la mitraille retombe de plus belle !... LE FEU FAIT RAGE Tant avenue Fonsny que rue de France, le feu fait rage, anéantissant non seulement les wagons explosés, mais encore d'autres pleins de marchandises, des hangars, et cette maison blanche située à proximité de la rue Joseph-Claes et qui servait de local-bureau aux Allemands. Les pompiers de SaintrGilies combattent avec vaillance l'élément destructeur mais leur tche est rude et extrêmement dangereuse, car, à chaque moment, des explosions les unes plus fortes que les autres se produisent, projetant des débris en tous sens. Depuis une heure, des ouvriers du chemin de fer, machiniste, chauffeurs et manoeuvres, tâchent, au péril de leur vie, avec une petite locomotive de fortune, d'enlever les wagons qui sont encore assez éloignés de ceux qui explosent. C'est une besogne de géant qu'ils ont entreprise. Toutefois, le succès tes a gratifiés à diverses reprises. On nous assure qu'au cours de l'a-près-m;di, quelques officiers américains sont, venus les aider. Leurs efforts se sont particulièrement portés vers les wagons chargés de dynamite. Réussiront-ils à les préserver?... Du côté de la gara de Schaerbeek des explosions de wagons ont occasionné des faits identiques.

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