La dernière heure

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15 augustus 1914
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s.n. 1914, 15 Augustus. La dernière heure. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/fx73t9dz6x/
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EUREAUX 9, RUE ST-PIERRE A BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 1/2 Loi jours fériés de 10 à midi ZiOB annonces et réclames sont reçues aux bureaus du journal et à l'AGSHSE KAVAS, 8, place des Blartyrs, 8 (1« étagre) fc à Bruxelles. B ^lll— ■—iwuiiijjimuininiii niii—i m La Dernière Heure v.-s'--ïsm Bggstgy -v&mr smm Migga reapaa LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ ' < SEUL JOURNAL BELGE ayant fait contrôler eteertifiet pAi expert* comptable! •»-lermenHi prêt df» tribunaux, -s» tirage» quotidien* et moyen* de *e* numéro* payant*. Con*tat : " PAR JOUR : 125,922 NUMÉROS N* 227 NEUVIÈME ANNÉE SAMEDI 15 AOUT 1914 CINQ CENTIMES CE QU'ON PENSE A PARIS Notre ami Maurice de Waleffe, collaborateur de " La Dernière Heure „ depuis sa fondation, est enrôlé comme simple soldat au 102e d'infanterie à Chartres. Au moment de rejoindre son régiment, le 6 août, il nous adresse l'éloquent article que nous publions ci-dessous et qui nous est parvenu seulement jeudi soir. Tous nos vœux et ceux de nos lecteurs l'accompagnent ! Le monde entier, à l'heure actuelle, se l'ait une autre idée des Belges qu'il ne s'en faisait hier. A Paris, c'est une admiration stupéfaite. Que les Français partent à la frontière en chantant et en plaisantant, c'est dans la tradition guerrière de la race! Que les Autrichiens aient déjà été rossés par les Serbes, c'était prévu! Que les Anglais agissent en gentlemen, on s'y attendait. Que les Allemands brutalisent et foulent aux pieds le droit des faibles, le contraire eut étonné. Mais que les Belges se révèlent décidés à défendre leur sol avec la fierté des soldats des Thermopyles devant les armées de Xerxès, voilà à quoi l'opinion étrangère était peu préparée. Une auréole entoure aujourd'hui le nom de Belges, hier encore relégué parmi le nom des peuples indifférents sur lesquels il n'y a rien à dire, ni bien ni mal. En 24 heures la Belgique vient d'imposer pour jamais à l'Europe le respect de sa personnalité. Les seules religions durables sont celles qui ont eu leurs martyrs. La résistance sublime de Liège fonde à jamais l'indépendance belge, mieux que n'auraient pu la fonder les plumes de tous les diplomates de l'Europe. Le sang est plus noble que l'encre. A Paris, la fièvre qui régnait avanl la guerre, a disparu. Certes, les Français redoutaient la guerre. Je n'en ai pas rencontré un seul qui la souhaitât, et, plutôt que de déchaîner un pareil cataclysme sur l'Europe, tout le monde eut compris qu'on allât envers l'Autriche — puisqu'il ne s'agissait que d'une querelle austro-serbe — jusqu'à l'extrême limite des complaisances. Mais quand l'Allemagne a exigé la rupture de l'alliance franco-russe, on a compris. Alors, avec un grand serrement de cœur, tout le monde a fait son choix : L'esclavage allemand ou ^ la.jhftft? Plutôt la mort! Oui, l'on a accepté la guerre la mort dans l'âme. Les femmes pleuraient. Los hommes serraient les dénis. Qu'allait-il se passer? Le vendredi matin, quand Paris au réveil apprit l'assassinat de Jaurès par un fou, l'angoissé fut à son comble. Etait-ce la révolution devant l'ennemi? La hideuse guerre sociale ouvrant la patrie à l'étranger?Non. Ce fut là — avec l'attitude des Belges quelques jours plus tard — l'autre merveilleuse et réconfortante surprise : Le prolétariat avait senti le danger! Il faisait bloc avec la République attaquée par un empire guerrier. Pas un cri ne sortit dés couches profondes de ce peuple dont Jaurès était l'idole, et la mobilisation continua simplement avec un peu plus de gravité religieuse. Le mot de la situation fut trouvé par un socialiste au grand cœur : « On a tué Jaurès! Ne laissons pas tuer la France! Nous n'aurions plus rien ». Et, pour qu'on ne tuât pas la France, il fallait pleurer en silence. On le fit. Rien ne peut rendre l'unité d'âme du peuple parisien depuis lors. Nous vivons les jours de Sparte ou de la République romaine. Les hommes du monde partent comme simples soldats, les actrices vont aux hôpitaux, les antimilitaristes les plus farouches se découvrent devant le drapeau. Les gens riches ouvrent leurs hôtels à la. Croix rouge et donnent leurs autos sans qu'on les réquisitionne. D'anciens ministres, M. Millerand ou M. Barthou, partent comme lieutenants. Les pères s'engagent dans le régiment de leurs fils. Mais pas une manifestation bruyante, pas un vivat, rien qui ressemble aux bacchanales et aux A Berlin du Paris de l'Empire. Aucun général empanaché ne traverse les boulevards, suivi d'un cortège de braillards. Les généraux? Ils sont partis aux armées presque subreplicement, sans que nul journal ait donné leur portrait, ni prononcé leur nom. C'est la guerre stoïque, à la manière japonaise, où toute personnalité s'efface dans l'immense concert du dévouement de quarante millions d'hommes à la môme pensée : La France! L'idée que les armées prussiennes, pressées par le temps, perdues si. elles n'ont pas gagné la partie en trois semaines (car alors tombera l'avalanche russe) vont faire une atroce guerre d'extermination, est pour moitié dans cette résolution sombre et triste. L'autre moitié est due à l'attente stoïque d'une p eu:: e défaile, qu'on sait possi b'e, qu'on accepte d'avance, sa chant qu'il n'est pas'besoin d'être victorieux dès le début pour l'emporter à la fin. Une victoire centuplera les forces bandées de tout icuiî> i ; ce peuple, un échec ne les affectera même pas. 11 suffit de tenir trois ou quatre semaines,-et Paris, est imprenable. Voilà la clef du courage français, ce que chacun se dit. Une immense espérance dessine d'ailleurs son arc-en-ciel à l'horizon : Celle guerre sera la dernière. Après elle, l'hydre de la force bru-tale sera vaincue. La paix et la bonté régneront sur la terre. Telle est l'âme de la France, le 6 août 10H, et j'en puis témoigner, car je suis soldat dans son armée. Maurice de Waleffe. î LA SITUATION J RESTE FAVORABLE S AUX BELGES 1 ON ATTEND UNE NOUVELLE \ ATTAQUE DES ALLEMANDS S Le communiqué officiel Vendredi 14 août 1914. 1 Voici le communiqué fait à la presse, P par le ministère de la guerre : S « De l'ensemble des renseignements 2 recueillis depuis hier, il résulte que !a si-tuacion reste favorable pour nous com- t me pour nos alliés. i En particulier les renseignements reçus • de Lorraine sont très bons en ce qui concerne les Français. ^ On s'attend à uns nouvelle entreprise ^ des Allemands contre nous, mais toutes |^es dispositions sont prévues pour la re-f pousser comme il en a été fait pour les 3 précédentes. » Autour de Liège - Certains journaux de province annon-çaient, vendredi matin, que le fort de - Barchon avait été mis hors d'usage par 1 l'artillerie allemande. 1 Au département de fa guerre, où nous avons demandé confirmation de ce fait, i il nous a été répondu que « l'on n'avait connaissance d'aucune reddition de forts 5 de Liège. Tout ce qui est raconté à ce I sujet, a-t-on ajouté, doit être considéré comme tendancieux et faux. » Un démenti rassurant 14 août, 5 h. soir. Un journal, publié vendredi après-midi, à Bruxelles, annonce, dans une communication datée de Tirlemont, que « les Allemands prononcent un mouvement général vers notre armée de cam- ; pagne et vers Bruxelles et Anvers ». ( Au ministère de la guerre, on dément i formellement cette nouvelle. On main- I tient que la situation n'a pas changé ^ depuis jeudi. Elle reste donc bonne. f ziziiizizziz— 1 LES MORTS ? ? Certaines personnes répandent les -nouvelles les plus invraisemblables. Ils j donnent, comme tués, des officiers qui sont parfaitement en vie; témoins, par exemple, le colonel Artan, du 9e de ligne; Godenier, du même régiment qui, vendredi matin encore, étaient en communication avec leurs familles. On citait aussi, parmi les tués, le commandant Knapen, du 3e lanciers. C'est une erreur. Le commandant Kna- , pen n'est que blessé. Jeudi, dans la nuit, est mort, à l'hôpital Saint-Jean, le lieutenant Halleux, du 3° lanciers", en garnison à Bruges. Le lieutenant Halleux, qui était un soldat d'une grande bravoure, n'avait que 32 ans. Le département de la guerre met en I garde les familles contre les bruits de l'espèce. La liste des morts ne sera communiquée au public que lorsque les familles auront été avisées. — Il y a donc lieu d'être circonspect, nous a-t-on déclaré au ministère de la guerre. Il arrive que des soldats voient tomber ou chanceler leur chef dans la mêlée. Ce chef est-il mort?... Ils n'en savent rien. LE PLAN DE CAMPAGNE DE L'ENNEMI UN APERÇU DES FORCES ALLEMANDES OU ELLES SONT MASSÉES ELLES SONT INFÉRIEURES AUX FORCES DES ALLIÉS D'après le critique militaire du « Times », il semble résulter des observations faites au sujet de Ja stratégie des ennemis, que le gros de l'armée allemande, qui doit opérer en France, est au nord de la Lorraine. Vingt corps d'armée, y compris le 14* corps d'armée autrichien, sont prêts à avancer. Le 14* corps autrichien et le 15' corps allemand sont près de Loerrach et en Alsace. Le 21* corps est entre Metz et Saarburg. Le reste des troupes occupe le nord de la ligne Saarbruck-Thionville-Montmédy. Ainsi, la zone bien organisée de concentration dons l'empire, a été presque entièrement abandonnée en faveur d'une avance par les Ardennes belges. De gauche à droite, on peut trouver ] d'abord la 3* division, ou tout au moins une partie de cette divi* <>n (7\ 9" . t 10') 5 aux omnons de I. ..t ' ûr , ' '^-.lo la I Meuse, entre Mégères et N a Ç ^ HHroù- i \e, il' ' o le 4 éoj'ti- <ju ju>gnè le 19*. Ces deux corps sont lë£ ^ns avancés, pour le moment, de ce côté. A Luxembourg se trouve le 8' corps, tandis que deux autres, le 12* et le 3' des Bava- I rois sont échelonnés derrière, sur la route f de Mersch à Trois-Vierges. Le 1G* et le 2* corps bavarois sont à Thionville. Il y a i donc, au total, huit corps en ligne de < front, à l'exception des 14', 15' et 21' l corps autrichiens qui sont plus au sud. f Ces derniers n'auront, probablement, qu'une mission défensive. c La seconde ligne e En seconde ligne se trouvent les 3* et 11* corps sur la ligne de Verviers à Mal-médy, et les deux corps déjà mentionnés de Luxembourg à Trois-Vierges. i Les 13' et 1" corps bavarois sont à r Saarebriick, et derrière vient la garde, { soit les 18" et 14* corps déjà mentionnés, c Il y a donc neuf corps en seconde ligne et si les 15' et 21* corps allemands et le c 17' autrichien sont retenus au sud, il y 1 aura 17 corps dans les mains du kaiser r pour prendre l'offensive au nord de la 1 France et dans les plaines belges. Avec ceux-ci, sans aucun doute, plusieurs divisions de cavalerie déploieront leur activité sur les flancs et particulièrement »>u nord de la Meuse. Les forces allemandes Six corps d'armée allemande ont été postés pour faire face à la Russie, ce sont les 1". 2'. 5'. 6' 17" et 20*. Les Français et leurs alliés auront à rencontrer 20 corps d'armée allemande et 8 divisions de cavalerie, ce qui, avec la division de réserve, représente une force de 1,275,000 hommes. Sans cette division de réserve, les forces allemandes sont de 783,000 fusils, 65,000 sabres, 4,416 canons et obusiers et 1,488 gros canons. Les forces de3 alliés En somme, l'offensive réelle serait de 17 corps d'armée avec 1 million d'hommes. Les allies peuvent mettre en ligue plus d'hommes, plus de sabres, plus de canons et plus de fusils que l'adversaire. Avec Anvers, Namur et Verdun bien défendus, avec les masses de réserve qui les supportent, il n'y a aucune raison pour que les Français ne repoussent pas l'ennemi. Demandez partout La Dernière Heure Illustrée 8 PAGES ♦ 5 CENTIMES TEXTE. — La Semaine; De Tout un Peu; La Vie au Foyer; Les Théâtres et les Arts; Nouvelles littéraires: Le Moulin des Prés, par Georges Baume; Un Brave, par Daniel Massé. Notre Roman: Ce qu'Amour veut, par A. de Gériolles. ILLUSTRATIONS. — La guerre; le général Léman, défenseur des forts de Liège; les souverains belges au Parlement; dans les ambulances à Bruxelles; nos fantassins marchant à l'ennomi ; les voies ferrées françaises gardées par les troupes; artillerie anglaise; soldats russes; un soldat français porté en triomphe dans les rues de Bruxelles; la reine visitant les malades à l'hôpital Saint-Jean, etc. Caricatures diverses. LES FRANÇAIS MAITRES DE LA CRÊTE DES VOSGES LES PRISONNIERS ALLEMANDS ESCARMOUCHES AÉRIENNES Paris, vendredi. — Un communiqué du ministère de la guerre, daté du 13 août, 23 h. 30, dit que parmi les divers engagements qui se sont produits il convient de signaler tout spécialement ceux où les troupes françaises prirent la crête des Vosges et où elles se maintiennent depuis cinq jours, malgré les contre-attaques des Allemands, vigoureusement conduites. Aux cols de Bonhomme, de Ste-Marie et de Saales, les .Français ont repoussé t s les efforts de l'ennemi, supérieur en nombre. Au col de Saales, les Allemands ont mis en ligne leurs formations de réserve à côté des troupes actives exténuées. Les formations de réserve furent obligées de se replier et de mettre bas les armes. Une section se rendit avec ses mitrailleuses. Lès Français tiennent la vallée de la Bruche. Plusieurs Allemands, surpris en flagrant délit d'espionnage, ont été traduits devant un conseil de guerre et fusillés. notamment le maire et le receveur de Thann. Deux bataillons français, qui avaient pris le village de Lagarde, en furent chassés par une contre-attaque allemande, très supérieure en noïnbre. Au cours des opérations autour de Liège, les Belges ont fait plus de deux milles prisonniers, dont le gouvernement français a assuré l'internement. Les troupes françaises ont fait plus de 1,500 prisonniers. Un avion français, faisant une reconnaissance en Lorraine, a été poursuivi par deux forts avions allemands montés par trois personnes munies d'armes à répétition. L'aviateur français put échapper à la poursuite et rentrer dans les lignes françaises sans blessures. Un avion allemand, portant le drapeau français, a survolé, dans la matinée, Ve-soul et Lure et lança trois bombes sur la gare de Vesoul et deux sur la gare de Lure. Les dégâts sont insignifiants. La fusillade de3 trouj>es françaises a déterminé la fuite de l'avion. — Havas. BRILLANTS SUCCÈS DES RUSSES EN GALÎCIE LA PRISE DE SOKAL Saint-Pétersbouiig, vendredi. — Les troupes russes ont passé la frontière en Galicie et se sont approchées, en combat-ta: t, de Sokal qu'occupaient deux bataillons d'infanterie, un régiment de lanciers et un régiment de hussards autrichiens. Un détachement de dragons russes débusqua l'ennemi et lui infliga des pertes graves. La cavalerie russe chassa les Autrichiens au delà de la Bug et détruisit deux ponts sur la Bug et un viaduc.Les Russes occupèrent ensuite Sokal et détruisirent la gare, le télégraphe et plusieurs maisons dont les habitants avaient tiré sur eux. — Havas. RESTONS DES HOMMES I Nul n'a pu, sans frémir pjfii d'indignation et d'horreur, U rl lire les atrocités d'hier. Des bourgeois ont été fusillés, des femmes massacrées, des blessés achevés. Des témoins dignes de foi le rapportaient. En faisant la part de l'exagération, il en reste assez poui soulever la conscience du monde. Nous avons étouffé un cri de rage; nos poings se sont serrés. Mais non... Maîtrisons-nous. La vengeance est mauvaise conseillère. Sanglants, mais non abattus, donnons héroïquement l'exemple. Nous sommes les éclaireurs de la 1 Civilisation; gardons notre dignité. Point de haine sauvage; point de représailles dont nous devrions un jour rougir! Restons des hommes; restons des i intelligences. Ne faisons pas peser sur autrui la faute de quelques lâches torlion- , naires. Soyons, nous, pitoyables à . la misère humaine et, si quelque ennemi tombe en nos mains, mon- , trons que nous sommes assez forts pour être généreux. \ Observons, sans faillir, les lois I de la guerre. Mais vous, Messieurs les Prussiens, souvenez-vous que, comme nous, vous avez des foyers et qu'à ces foyers vous avez laissé des : vieillards, vos femmes, vos enfants 1 au berceau. Et si la haine vous aveugle, si le 1 sang a obscurci vos cerveaux, si 1 vous n'êtes plus que des sauvages hors les lois humaines, rappelez-vous, du moins, que les Cosaques sont à vos portes. | i LES AVIONS ALLEMANDS SURVOLENT NAMUR ESCARMOUCHES AUX ENVIRONS ENRÔLÉS SEXAGÉNAIRES Namur, vendredi. — Les avions e.nne-mis continuent à survoler la ville et ses environs. Hier soir, un « Taube » est venu planer sur notre cité, et un habitant de Salzinnes a failli être atteint par un projectile paraissant provenir de l'aéroplane. D'après les récentes instructions données à la troupe et à la garde civique, il est interdit de tirer sur eux; mais au moment où le « Taube » se disposait à regagner les lignes allemandes, le fort de Dave ouvrit le feu sur lui et l'atteignit. On prétend que l'avion est tombe et que l'aviateur est tué. Ce matin, on n'a pas vu moins de trois avions : deux français et un belge; on les reconnaissait facilement aux signes distinctifs qui viennent d'être apposés sur l'ordre des états-major. Des escarmouches ont eu lieu un peu partout aux avant-postes, durant la nuit dernière, entre des patrouilles belges et des reconnaissances de uhlans. Au cours de ces escarmouches, 70 uhlans auraient été tués. Un auto en a ramené un qui était grièvement blessé. Les convois de ravitaillement sillonnent toujours les rues de la ville. Us se composent de trains d'automobiles qui effectuent une besogne rapide et très complète. Les soldats reconnaissent volontiers qu'ils ne manquent de rien, grâce à la bonne organisation de ces services.Un spectacle pittoresque, est celui des distributions de soupes, qui ont lieu tous les jours, à midi. De longues files de ménagères viennent chercher, dans des récipients de formes différentes, le breuvage réconfortant. 400 familles sont ainsi secourues journellement, et plusieurs reçoivent des doubles, triples et quadruples portions, selon qu'elles sont plus ou moins nombreuses. De nombreux convois de la Croix rouge défilent dans les rues. On remarque parmi eux beaucoup de prêtres. Le soir, le public s'assemble sur la place d'Armes ou dans le squan Léopold et regarde curieusement tout ce qui se passe autour de lui. Les terrasses des hôtels de la place dé la Gare restent occupées jusqu'à des heures assez avancées.Deux vieux citoyens, âgés respectivement de 63 et de 58 ans, se sont engagés, hier, au 13e de ligne. Ces deux vieux braves, qui ont connu les événements de 1870, sont remplis d'ardeur. Seul le maniement du Mauser les a quelque peu ' déroutés. Us sont partis courageusement faire des tranchées avec leur "régiment, et cet exemple de bravoure a produit un , effet des plus salutaires sur le moral de ' nos soldats. i LE JOUR DU MÉDECIN RÉGIME DE GUERRE Il est dur, il paraîtra presque oiseux de parler, durant le vol des heures tragiques qui passent sur nos têtes, d'autre chose que de la Patrie. Le médecin a de ces obligations dont la modestie touche parfois à la tristesse. 11 doit parler d'hygiène quand des millions d'hommes, nos frères, s'entre-tuent. Il doit suggérer des mesures de prudence et d'abstention quand tout paraît démesuré et en dehors des lois de la raison. Cependant, quelques mots touchant la nourriture peuvent être utiles en ces jours de détresse. Sans vouloir effrayer personne, il est permis de dire que des jours peuvent être proches où la nourriture se fasse rare, coûteuse et difficile à obtenir. Or, une bonne utilisation des matières alimentaires peut doubler et tripler leur valeur nutritive, et avec un peu de connaissances il devient facile, pour la même somme d'argent, de se composer un repas infiniment plus nourrissant que tel autre choisi sans idée de la composition des aliments. Pour vivre en santé, il faut à l'homme adulte du poids de 65 kgr., se livrant à un travail modéré : 100 grammes d'albuminoïdes; 65 grammes de corps gras; 375 grammes de farineux. Avec ces aliments l'homme se fabrique, dans la machine de son corps, les 1,700 calories qu'il demande, à peu près, pour vivre. A loisir, en temps d'abondance, les albuminoïdes sont demandés, pour la plupart, à la viande, aux œufs. Le beurre fournit des matières grasses. Et la ration d'hydrates de carbonne est prise sous forme de pommes de terre, de pâtes et dessert au lait, de laitages, d'entremets sucrés. Il nous faut aujourd'hui rabattre de nos prétentions de gourmets. Dans l'obligation où nous sommes mis d'abandonner autant que faire se peut la viande à nos soldats en marche, demandons à d'autres denrées les albuminoïdes nécessaires.Elles existent. Une catégorie d'aliments trop 'décriés en temps d'abondance, je veux dire : les légumes secs, les pois, les fèves, les haricots, sont extraordinairement riches en albumine et ne coûtent rien, ou peu de chose en comparaison de la viande. Les haricots secs, les pois, les lentilles, les fèves, contiennent, en effet, environ 25 % de leur poids d'albumine; de cette fameuse albumine si chère toujours quand on l'emprunte aux animaux. S'il le fallait, à défaut de viande, une demi livre de pois ou de har-ricots nous procurerons donc avantageusement 60 grammes d'albumine.A ce légume, ajoutons, dans le cours de la journée, une livre de pain. Cela nous fait un surcroit de 40 grammes d'albumine et complète notre ration de ce côté. En même temps la quantité d'hydrate de carbone nécessaire est fournie du même coup. Il ne nous reste plus qu'à trouver 60 grammes de beurre, graisse, margarine, saindoux, lard, suif ou huile, et le tour est joué nous sommes nourris. A la ménagère, en cas de nécessité, de nous présenter ces éléments nutritifs sous forme d'aliments agréables. C'est bien facile pour une vraie femme. La soupe aux pois ou aux haricots, dans laquelle sont versés les légumes- frais que l'on a pu se procurer, est servie tel jour, avec un morceau de lard. Tel autre, les haricots préparés à l'huile et au vinaigre, embellis de quelques tranches de tomates. Un autre jour, une belle portion de riz, le meilleur marché est aussi nourrissant que le plus cher, cuit au gras, avec les pois, les lentilles et une tomate formera un plat dont les Italiens se régalent depuis des temps immémoriaux. Vous le voyez, il y a moyen de se nourrir à peu de frais et d'une façon absolument hygiénique, c'est-à-dire complète. J'en ai la conviction, appuyée sur une longue expérience. Dans nos prisons, je vois des détenus vivre de longs mois avec seulement jette nourriture, et s'en montrer très satisfaits. Ne nous laissons donc point effrayer par les pessimistes, ni ruiner par les accapareurs. Avec un neu de soins et de bonne volonté nous nous en tirerons toujours. Dr Louis Delattre. UN CHAPEAU VENDU AU PROFIT DE LA CROIX ROUGE Un fait intéressant qui démontre l'en-housiasme qui règne parmi ;es Bruxel-ois : Mme Klobukowski s'est présentée dans es magasins d'une de nos grandes mo-listes du haut de la viLle pour acheter m chapeau Au moment d'en faire le >aiement, la modiste refusa, ajoutant : fous en verserez le montant à la Croix

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Dit item is een uitgave in de reeks La dernière heure behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles .

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