La Flandre libérale

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25 februari 1914
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s.n. 1914, 25 Februari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/m901z42n6m/
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40* ânnée — Mercredi 25 et Jeudi 26 Février 1914 QUOTIDIEN. — 10 CENT. B. 56-57 — Mercredi 25 et Jeudi 26 Février J9Î4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS _________ I mois. «mois. é moto. i m, BELGIQUE s Fr. 2.0G 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonna an bureau du Journal et dans tous les bureaux df poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET MPMMHIB GAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l.GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES s j =» RÉDACTION « Téléphone 3SÎ | Téléphona 13 ANNONCES Pcrnr la ville et les Flandres, s'adresser aa bnrean fe Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. L'école commune Le clergé ne veut pas que les enfants te catholiques apprennent à lire, à écrire, à compter dans la même école que les enfants des socialistes ou lies libéraux. Il pousse l'intolérance plua loin; il ne prétend pas que, même pour une heure, les enfants catholiques soient réunis dans la même salle avec des enfants "impies" pour manger à côté d'eux la soupe de midi. Ce contact momentané avec des malpensants serait pour eux une flétrissure et mettrait leur foi en péril ! Ne croyez pas que nous exagérons. Le Bien public de lundi est catégorique sur ce point. Nous le citons : La question _ n'est donc pas surtout, pour les socialistes, de procurer une as-sssiette il© soupe grasse et chaude aux petits affamés qui fréquentent l'école libre. Us veulent^ que ces petits affamés soient, chaque jour, durant un certain :emps, plongés dans l'atmosphère anti-Jéncale et socialiste, sous la direction les instituteurs que l'on sait. Mais précisément, c'est ce que les pa-ïnts catholiques et les directions d'éco-es catholiques ne peuvent admettre. Il îe faut pas que les enfants catholiques assent figure de petits assistés de l'école ifficielle, neutre sinon irréligieuse. Les parents catholiques peuvent avoir 1 autres raisons, d'ailleurs, et de bonnes disons, pour ne pas tolérer que leurs infants soient mis en contact avec tels ou els impies précoces. S'il est des in-iroyants qui savent faire preuve de tact it de tolérance, il en est malheureusement aussi, et beaucoup, dont l'éducation laisse à désirer sous ce rapport, et ion seulement parmi la jeunesse, hélas! Le Bien public prévoit l'objection lu'on pourrait lui faire et qui ' saute iux yeux : On prétendra peut-être qu'il faut laisser la jeunesse à l'écart de nos disputes confessionnelles. Est-ce l'y introduire que de l'abriter contre les influences préjudiciables? Est-ce l'en tenir à l'écart que de mettre en présence, nous allions dire : kmettre^ aux prises, deux catégories déliants elevés selon des systèmes d'édu-cnon tout à fait disparates 1 L'obstina-ta que manifestent nos adversaires à vouloir exercer une action sur les élèves m nos écoles, fût-ce à l'heure du repa-s on des récréations, confirme toutes les méfiances que la promise .lté scolaire suscite en nous. Au moment où nous lisions ces lignes ]ui marquent si nettement la volonté lu clergé de tenir les enfants oatholi-ïues et autant que possible leurs parents à l'abri de tout contact avec les personnes qui ne croient pas, nous venons d'admirer un passage du beau ivre que le président des Etats-Unis, 'I. Woodrow Wilson, vient de publier »»8 le titre de The new freedom (La louvelle liberté). M. Wilson conte qu'il a été frappe w la remarque d'un de ses conci-oyens, qui était né de "l'autre côté de eau". Celui-ci venait d'assister à une le ces réunions qui, le soir, se tiennent ®tre les voisins, dans le local de 1 éco-e publique, et où ils discutent les juestions qui les intéressent. "Je suis lepuis dix ans en Amérique, disait cet ®i, et pour la première fois, ce soir, ai vu l'Amérique telle que je l'avais Paginée. Cette réunion d'hommes de °utes classes, discutant librement utre eux, 'sur un pied de parfaite éga-ïtë, ce qui les concerne tous — voilà ce lue j'avais rêvé être l'Amérique ! " Wilson s'étonne. Il trouve que son ®i a senti "comme un étranger". 'Vous savez, continue-t-il, que le, pand creuset où se fond l'Amérique, 111 Place _ où tous nous sommes faits américains, c'est l'école publique, où es hommes de toute race, de toute ori-'lne, de toute position sociale envoient -urs enfanta ou devraient les envoyer, u tous les enfants, mêlés ensemble, ont imbus de l'esprit américain et, en e développant, deviennent l'homme wéricain et la femme américaine, 'uand après avoir envoyé nos enfants ans cette école, à des instituteurs que ous payons, nous allons ensuite, nous ussi, dans cette même maison d'école, l'école l'un près de l'autre, alors °us commençons à comprendre, lieux que nous ne l'avions fait, ce u est la vie américaine. Et laissez-ioi vous dire ceci confidentiellement, wtout où vous trouvez des commis-ons scolaires (les school boards qui Iministrent les écoles) qui se refusent ouvrir le soir les bâtiments scolai-pour qu'on y tienne des réunions obliques convenables, cherchez au-}ur de vous le politicien qui s'y op-°se, parce que la chose qui guérit les mauvaises politiques, c'est la conversa-on entre les voisins. La chose qui mène à la lumière les circonstances achées de notre vie politique, c'est la onversation du voisinage ; et si vous ouvez réunir ces voisins, les amener à se dire librement tout ce nu'ils connaissent, alors votre politique, votre politique de quartier, la politique de la cité, la politique de l'Etat seront mises au grand jour, ce qu'elles doivent être. C'est la principale difficulté dont souffrent nos politiques, c'est que la réalité intime ne correspond pas à l'apparence extérieure. Eien n'éclaircit l'air comme une libre discussion. " Comme est large la grande eau qui nous sépare de l'Amérique et que nous sommes loin d'elle, moralement aussi I Là-bas, M. Wilson voit le bien, le salut de tous, dans une société plus étroite de tous les citoyens, dans la libre discussion entre eux de tous les intérêts qui leur sont communs. Ici, dans notre pieuse Belgique, les prêtres s'efforcent de rendre difficiles ou impossibles tous rapports intellectuels entre les catholiques et ceux qui ne le sont pas. Les hommes vivent séparés, ne voulant entrer que dans des sociétés d'où le mal-pensant est exclu, ne lisant que des livres approuvés par le clergé, des journaux de son parti ; les enfants vont à des écoles confessionnelles, où ils ne rencontreront pas d'enfants "impies" — le mot est admirable ! — même pendant la demi-heure où ils mangent leur soupe ; même séparation absolue dans les collèges, et jusqu'à l'Université ! Et pour que cette division des vivants en classes ennemies soit mieux assurée, même après la mort, les Belges reposeront dans des lieux de repos séparés, les uns en terre bénite, les autres en terre maudite, comme s'ils devaient continuer à se détester dans la tombe. Voilà qui est admirable ! Et comme ces haines religieuses, comme cette intolérance, comme cette etroitesse d'esprit nous rendent supérieurs aux Américains de M. Wilson ! Ils ne sont plus chrétiens, ces Américains! Ils ne savent plus que Jésus est venu prêcher aux hommes: "Haïssez-vous les uns les autres, depuis^ l'enfance jusque par delà la mort ! " Billet bruxellois La joyeuse aventure Les journaux cléricaux publient des notes aigres-douces, depuis vingt-quatre heures, tandis que la pressa anticléricale fait des gorges chaudes. La loi scolaire connaît en effet, depuis lundi après-midi, -une aventure bien amusante. Dans tout auitre pays, les victimes seraient les première® à en rire. Ici, les cléricaux montrent un, nez rivalisant avec celui da Cyrano da Bergerac.Voici l'affaire. Il y avait réunion da la première commission du Sénat, lundi. Cette commission est composée de membres à voix délibérativa — en majorité cléricaux naturellement — et de membres à voix consultative. Ceux-ci sont en nombre illimité, c'est-à-dire que tout le Sénat peut prendre part aux travaux, sans avoir cependant le droit da vote.; Or, il a© fit que lea sénateurs cléricaux préférèrent rester chez eux, tandis que les anticléricaux vinrent en nombre. Il y avait là MM. G-oblet d'Alviella, Sam Wiener, Speyer, Hicguet, Lekeu, et bien d'autres, tandis que M. Descamps-David, qui faisait sa rentrée — le pauvre! ! — et présidait, n'avait que deux compagnons d'infortune. On lui en fit d'abord entendre de vertes, comme voua pensez. Puis, finalement, on passa au vote et l'on désigna le rapporteur. Dans l'esprit de tout le monde, et surtout dans l'esprit de M. Descamps, es rapporteur ne devait être autre que l'émanent baron et ancien ministre des sciences et des arts. Cet homme d'Etat avait donc pris des dispositions en conséquence, et son rapport était déjà écrit. La loi scolaire allait donc être enlevée tambour battant au Sénat. Quand', tout à coup, une rumeur de catastrophe s'éleva. Que se passait-il? Que prétendait-on 1 De quelle foliie» l'opposition était-elle prise t Celle-ci — composée de trois membres à voix délibérative — émettait l'idée abracadabrante de désigner le rapporteur ! Elle n'acceptait pas M. Descamps-David1. M. Descamps-David, immédiatement, protestait contre cet outrage, prétendait remettre à plus tard la désignation dta rapporteur ; mais on le con traignait à se rasseoir et à présider au vote. On votait 3 contre 3 et... M. Flé-chet était élu rapporteur en lieu et place de M. Descamps-David, grâce au bénéfice de l'âge. M. Fléchet a, en ef-let, 77 ans et M. Doscamps n'en a que 67. Cette affaire tragi-comique est naturellement très commentée. C'est qu'elle peut avoir des conséquences très sérieuses, dont la première est que l'examen de la loi est reporté à une date très ultérieure. M. Fléchet a en effet l'intention d'élaborer un rapport sérieux et comme il a 77 ans, il faut qu'on lui laisse le temps de le rédiger. Au surplus, voici les déclarations qu'il a faites : — Je vais m'en occuper. L'essentiel est qu'on sache qu'en tout cas, je ferai tout, car je ferai mon devoir d'anticlérical avec toute l'énergie dont je suis capable. Je prendrai tout le temps nécessaire pour édifier mon rapport en conscience et je peux dès maintenant déclarer que, si je ne compte pas faire du sabotage en éternisant mes travaux, je suis tout aussi résolu, d'autre part, à ne pas me laisser bousculer. " Je prendrai exemple sur la façon de procéder de plusieurs de mes collègues de droite, qui ne paraissent jamais pressés. Et notamment sur M. le chevalier de Ghellinck, chargé, depuis décembre, par la commission du travail, de faire rapport sur la loi votée par la Chambre, sur les maigres pensions des ouvriers mineurs, rapport qu'on espérait discuter en janvier et qui semble ne devoir être déposé qu'en mars. " Dites, bien, du reste, que je prendrai avant tout conseil de mes amis des deux gauches du Sénat, qui sont entièrement d'accord sur l'opposition irréductible à faire au néfaste projet qu'on veut imposer au pays. " Et voilà! Déjà les journaux officieux prévoient que cela nous vaudra une session extraordinaire. Pauvres cléricaux! Avoir montré tant de patience pour en arriver à ce stupide accident d'embouteillage ! Ils n'ont décidément pas de chance, avec leur loi scolaire, les cléricaux. On sait qu'une première fois, la loi Sohol-' laert fut embouteillée dans les sections de la Chambre. La voici qui glisse sur une pelure d'orange. On ne nous ôtera pas de l'idée que c'est le doigt de Dieu qui manifeste ainsi sa présence. Scoutisme bien-pensant Il faut admirer, me disait hier un brillant officier d'état-major, il faut admirer la discipline catholique. Le monde catholique belge était, hier encore, réfractaire aux choses de l'armée. A part quelques jeunes gens que tentait le képi galonné, on se désintéressait de l'armée, de la défense nationale. Ceci était appelé le "militarisme", ou plutôt, l'odieux militarisme. Etre militariste, c'était être atteint d'-une tare grave. Le militarisme était un ogre abominable, que le® libéraux auraient lâché en revenant au pouvoir. Il fallait l'empêcher à tout prix, cet ogre, de manger les pauvres petits Belges, si admirablement défendus, au surplus, par quelques bons traités datant do l'an 40. Un beau jour, on est forcé de marcher, sous l'aiguillon des puissances. Eh! bien, en moins d'un an, on parvient non seulement à faire passer le goût amer du> morceau, mais à donner à celui-ci des couleurs agréables. Le monde clérical est retourné comme un gant. Ce qui était hier détestable devient aujourd'hui charmant. Ce qui était considéré comme un vice devient un devoir, et un devoir agréable, charmant, un devoir qu'on appelle- gaiement. Vous croyez que j'exagèref! Pas du tout. Il y a un vaste mouvement que vous ignorez, vous autres, qui êtes perdui dans les vieilles formules politiques (merci!). C'est le mouvement de préparation militaire. De tous côtés, sous l'impulsion de l'archevêque, des évoques, des abbés, des supérieurs de collège, naissent des sociétés de boys-^scouts catholique®, et de préparation militaire. Des conférences se donnent partout... tenez, ce soir même, à "Patria",... et c'est la centième en trois mois. La jeunesse catholique mord admirablement, sent bien qu'il y a là pour elle, un admirable moyen d'action. Et de quelle ardeur elle est encore animée, cette jeunesse, de quelle souplesse est sa discipline! Je vous attends, dans un an. Us seront dix mille, et vingt mille dan® deux ans... ces jeunes gens. Voilà ce qu'on me disait, avec d'autres choses éloquentes, mais trop privées, et qui montrent avec quel airt tous ces mouvements — syndicalisme chrétien, mutualités, cercles militaires, boys-scouts, sociétés de préparation — sont conduits à la fois, sous la direction d'un chef d'orchestre unique, dont le bâton est une crosse magnifique. J'y ai songé en découvrant dans le "Courrier de Bruxelles" — imaginez cela! — dans lie grave, l'austère, le moribond "Courrier de Bruxelles", un article exaltant l'action sportive. ■ Un QPBSfB pPD&IÉEsse —$— A propos de l'article que nous avons publié l'autre jour, nous recevons, du lieutenant-général Dejardin, la lettre suivante : J'ai lu avec un vif intérêt votre article relatif à la question des1 approvisionnements en temps de guerre. Je vous remercie d'avoir rappelé mes propositions pour la défense du pays. « Le travail de la mobilisation, do la concentration et de la direction éventuelle de notre armée serait singulièrement simplifié si la région fortifiée Anvers-Bruxelles, que je propose, assurait la mobilisation sans trouble, le rassembler ment des forces mobiles et leurs mouvements vers l'ennemi éventuel, sans crainte de se voir coupée à la base. J'ai la conviction que là est le salut, et sans doute mes deux articles sur la trouée du Luxembourg, auront contribué à vous éclairer. Un général français, un des écrivains militaires les plus en vue, officier sortant du corps d'état-major, ayant fait toutes les campagnes d'Algérie, de Crimée, d'Italie et de France, m'écrivait après avoir lu mes articles : « La défense de votre province de Luxembourg n'est pas pratique, et vous défendrez beaucoup plus efficacement votre indépendance en concentrant votre armée sur la Dyle adossée à Bruxelles-Anvers fortifiées ! » J'ai même la conviction que dans notre armée un grand nombre d'officiers sont de mon avis, mais la légende de l'infaillibilité d'un grand ingénieur pèse sur notre organisation militaire territoriale, comme l'infaillibilité papale pèse sur notre politique belge. Les approvisionnements du pays en temps de guerre seraient entièrement assurés si l'armée belge, basée sur Anvers-Bruxelles, était alliée à l'armée hollandaise basée sur la ligne d'Utrecht — ces deux bases liees comme je l'ai expliqué dans mes articles précédents, couvriraient tout le littoral et assureraient les approvisionnements à moins que l'Angleterre ne soit vaincue sur mer par l'Allemagne -— pour le moment, ce n'est pas encore a redouter ; et nos deux armées hollando-belges, ainsi établies, prendraient en flanc et à revers les opérations allemandes ou r-ançaisea dans notre pays. Voilà le salue. Recevez, etc. Lieutenant-général DEJARDIN. . Hier, aujourd'hui et demain Quand, en 1862, au Sénat, à propos du mariage civil qui doit précéder la cérémonie religieuse, Malou disait: "L'état du _ citoyen, de la famille, étant assuré, chacun est libre, l'un ira au temple, un second à l'église, un troisième à la synagogue, un quatrième ne va nulle part", l'homme d'Etat catholique ne définissait pas seulement "la véritable liberté religieuse", mais aussi l'esprit même de la Constitution. U distinguait très nettement le contrat légal, uniforme, obligatoire pour tous, du sacrement, facultatif, variable, n'engageant en aucun point la puissance publique et n'en relevant aucunement. A cette époque, lorsauo l'on reprochait aux députés, aux sénateurs, aux ministres catholiques, d'être les agents de l'Eglise, les "polichinelles du clergé", ils protestaient énergiquement, ils _ revendiquaient fièrement leurs droits de citoyens, ils n'entendaient pas qu'on confondît ceux-ci avec leurs devoirs religieux, et leur attitude ne manquait ni de noblesse ni de sincérité.Trente-deux ans seulement s'étaient écoulés depuis la Révolution belge. On se souvenait du régime hollandais. La Révolution de 1789 et la domination française n'étaierit pas oubliées. On pouvait y revenir. Il fallait filer doux. Peut-être aussi acceptait-on en toute loyauté la conception moderne de l'Etat sans religion, mais protégeant au même titre tous les cultes et garantissant à tous la liberté de conscience. Pie IX était pape, mais son encyclique Quanta cura, dans laquelle les grandes libertés de penser et l'indépendance de l'Etat envers l'Eglise étaient condamnées, et le Syllabus, qui lui fait suite, ne devaient paraître qu'en 1864. *** Les choses ont changé depuis. On n'ergote même plus sur la thèse et l'hypothèse. Où sont les fières déclarations d'indépendance d'antan? Le gouvernement ne borne plus son i action religieuse à des actes de courtoisie, à une participation officielle, à des Te Deum, à des mamours envers le clergé. Visiblement il accepte la férule de l'épiscopat. Visiblement il rétablit en fait une religion d'Etat. D'annéo en année, il accentue sa marche dans la voie de la soumission aux volontés de l'Eglise. Le même Malou qui, en 1862, définissait si bien et interprétait dans un sens si constitutionnel les droits de l'Etat et ceux des particuliers, présida le ministère qui fit la loi scolaire Woeste-Jacobs de 1884, dite la loi de honte. Rien ne dit qu'il n'eût pas présenté ou voté en 1895 la loi Schollaert, en 1914 la loi Poullet, l'œuvre de haine, qui met à la charge du Trésor public les écoles congréganistes, astreintes seulement à quelques obligations insignifiantes, soumises à un contrôle dérisoire, en réalité maîtresses absolues chez elles, et légalement autorisées à combattre les croyances et les opinions qui leur déplaisent, les institutions nationales, les libertés publiques, tout ce que condamne la théocratie romaine. Rien ne dit que, chef du gouvernement, ayant à se prononcer entre M. Renkin, d'une part, ministre catholique, soucieux de l'avenir de la colonie et voulant earder pour César ce qui revient à César, tout en donnant aux missionnaires ce qui revient aux missions et, d'autre part, les Brifaut, aboyant à ses chausses, il n'eût nas, au lieu de tenir le clair langage de 1862, biaisé, souri à l'un en encourageant les autres, approuvé le ministre tout en criant taïaut aux... autres, comme le fit naguère le gentilhomme de Brooueville le Modéré. *** Le recul incontestablement est énorme.U est dû tout entier à ce qu'on a cru que les constitutions libérales» étaient choses définitives, et l'on s'est endormi sur les lauriers de ceux qui les avaient établies. Par courtoisie, par condescendance un peu dédaigneuse pour de vieilles traditions, pour échapper à tout soupçon d'intolérance ou de sectarisme, pour n'être ms appelé M. Homais, pour éviter des discussions mitantes, pour une infinité de raisons de ce genre, on a admis dans la vie publique comme dans la vie privée , de véritables anomalies, on a eu de déconcertantes faiblesses, alors que l'on avait affaire à un adversaire qui n'a renoncé à aucun de ses privilèges d'autrefois, qui ne se repose jamais, qui ne recule devant aucun moyen pour réaliser ses ambitions, pour qui toute concession n'est qu'une raison et un moyen de plus pour tout vouloir. On avait beau crier gare. On n'obtenait que des haussements d'épaules. Les prélats parlaient de plus en plus haut, les curés et les vicaires étaient de toutes les batailles, les moines pullulaient cela empêchait-il la terre ^ de tourner? Allait-on, à cette époque d affaires et de sports, quand il y a tant d'argent à gagner, de performances à réaliser, de records à battre, remonter sur la balançoire clérico-libérale ? Et voici que le danger apparaît aux moins prévenus. Va-t-on au moins s efforcer d'y faire face? Va-t-on dire à la réaction triomphante: "Tu n iras pas plus loin !" Cela même ne suffirait pas. Ce qu'il faut, c'est reprendre la lutte de haute main pour reconquérir les positions perdues et les mieux garder que par le passé. A. b. _ Echos & Nouvelles La latte prochaine Une erreur de calcul, que beaucoup de nos lecteuns ont déjà rectifiee, s'est glisses dans l'article que nous avons publié dans notre numéro de lundi suit la lutte prochaine. _ _ . Nous avons écrit qu'il suffirait aux libéraux de gagner 3093 voix sur les cléricaux pour enlever à ceux-ci un quatrième siège. L'erreur est certaine. Pareil gain ne fera qu'empêcher les cléricaux d'augmenter leur nombre d'élus, au détriment des anticléricaux, le quatrième quotient des libéraux étant en cette hypothèse supérieur au huitième quotient des cléricaux.Ajoutons que ce gain de trois ^ mille voix pour les libéraux nous apparaît comme une certitude. Il ne compense, en effet, pas même les pertes que nous avons faites en 1912 sur les élections précédentes.La rectification qu'il' convient de faire ne change d'ailleurs rien aux conclusions de notre article. Le devoir des libéraux est de votetr pour la liste libérale et rien que pour la liste libérale. L. H. Sans-gène ministériel U y a à Selzaete une école communale où l'on a parqué 185 élèves dans deux classes, soit plus de 90 élèves pour une seule classe! Or, depuis le 19 septembre 1912, c'est-à-dire il y a près d'un an et demi, on a demandé au ministre l'autorisation de construire deux classes supplémentaires. Et M. Poullet vient d'avouer que c'est le ,30 janvier dernier qu'il a renvoyé le i projet à l'approbation de la députation permanente. Il fallait sans doute laisser aux congréganistes le temps de construire une école concurrente. Et pour réaliser ce plan on n'a, pas hésité à enfermer 90 enfants dans une seule et même classe. C'est odieux. La iftebatô des tathallqan C'est l'archevêque de Malines, le cardinal Mercier, qui la dénonce dans son mandement de carême, en ces termes: " U ne m'est pas possible, mes tros chers Frères, de détailler les mille circonstances où vous avez le devoir de vous montrer chrétiens. " Mais il en est deux où dans le» conditions modernes de la vie, s'affirme plus spécialement la fidélité au drapeau ou, hélas, la lâcheté du déserteur. " Tous vous êtes amenés à voyager, à prendre place au restaurant, dans une voiture publique, en chemin de fer. " Chose étrange, une impression fréquente, chez ceux qui traversent notre pays, est que les Belges ne justifient pas, en public, leur réputation pourtant si profondément méritée de nation catholique." Pourquoi? " Mais, parce que trop souvent, lea Belges ne se montrent pas, au dehors, ce qu'ils sont dans l'intimité de leur foyer. " Us font maigre chez eux, ils font gras en voyage. Ils prient, avec leur famille, avant et après les repas ; ils se privent du signe de la croix à table d'hôte ou aui restaurant. " Us sont abonnés chez eux à un journal catholique; en voyage, ils étalent un journal anti-chrétien. " La dette publique La section centralei chargée de l'examen du budget de la dette publique s'est réunie mardi après-midi. La séance n'avait d'autre but que laj lecture du rapport de M. Wouters. Lies récentes discussions ■—- provoquées par les lois sur les impôts — rendent inutiles de longs développements. La dette publique s'élève, au lea* janvier 1914, à 3 milliards 743 millions. La. dette flottante s'élève à 534 millions, à la même date. Malgré l'élévation de ce) chiffre, M. Wouters estime la situation excellente, vu la contre-partie que l'Etat trouve dans le réseau de nos chemins de fer, dans les installations du port d'Anvers, dans les installations économiques. M. Wouters trouve toujours lai situation excellente, malgré la faiblesse de l'amortissement, qui n'est que dei 30 centimes pour cent de l'ensemble de la dette publique, et voit un succès dans le récent emprunt de 150 millions en Angleterre (première tranche de l'emprunt total de 300 millions)... Remarquons que cet emprunt est remboursable en vingt-cinq_ ans. Le rapport a été admis par 3 voix contre 2. Dae question M. Buyl avait donc adressé au ministre des finances une question précise concernant les affirmations du "Temps" par lui signalées ici. La question de M. Buyl était ainsi libellée : " Le journal français "Le Temps" écrit dans son numéro du 16 février : " L'emprunt belge a une histoire qui mérite, en vérité, d'être contée. Il j>a-raît que la France avait demandé à la Belgique de faire de gros travaux do défense intéressant la protection de notre frontière du Nord. En échange, nous nous étions engagés à faciliter sur le marché de Paris la négociation d'un emprunt belge de cinq cents millions. Nous avions, de plus, mis à ce concours, la condition que la Belgique remanierait sa fiscalité sur les valeurs mobilières, porterait, notamment, de 0 à 1 p. c. le droit de timbre sur les fonds d'Etat étrangers, afin de diminuer l'écart considérable qui existait entre une immunité absolue et le droit nouveau français de 3 p. c. " " Or, le gouvernement belge a fait voter une loi portant de 1 p. m. à 1 p. c. le droit de timbre sur les titres étrangers." Rien dans les développements du projet de loi ne permettait de se douter que cette mesure avait pour but, non seulement de procurer des ressources au Trésor mais encore et surtout de diminuer l'importance du marché de Bruxelles, an profit notamment du marché ds Paris. " Je demande au gouvernement s'il est exact que ce soit à la demande d'étrangers qu'il a fait voter par les Chambres les mesures fiscales dont il s'agit." Le ministre a répondu laconiquement : "Non, cela n'est pas exact." Le trafic des éeus Un arrêté ministériel publié oe matin au "Moniteur" : « Les envois de monnaie d'argent de tout poids soumis, à la demande de la douane, à une vérification détaillée à la sortie de la Belgique, payent unei taxe de 50 centimes par 100 francs de la valeur de leur contenu, pour accomplissement des formalités douanières par le chemin de fer. " .

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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