La Flandre libérale

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s.n. 1914, 06 Mei. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/x921c1vg2h/
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LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. I mois. i moî». 1 su. BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 Î6„00 UNION POSTALE * Fr„ 3.75 9.00 18.00 35.00 On t'abonna an bureau du Journal et dans tous les bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, », GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : Il - RÉDACTION » Téléphone 32! j Téléphone 13 ANNONCES Poar la vîïle et les Flandres, s'adresser an fonrean é® Journal. — Pour la reste du pays et l'étranger, s'adresser è l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Elections législatives DU 24 MAI 1914 CANDIDATS EFFECTIFS : MM. BRAUN, EMILE, ingénieur, député sortant. MECHELYNCK, ALBERT, avocat, député sortant. BUYSSE, ARTHUR, avocat, dé- I puté sortant. LIPPENS, PAUL, ingénieur, député suppléant sprtant. DE SAEGHER, RODOLPHE, avoc. BODDAERT, HENRI, avocat, dé- I puté suppléant sortant. DE SAEGHER, EMILE, ancien I notaire. VAN DOORNE, CHARLES, directeur de banque. VAN ZELE. JEAN, propriétaire. TERTZWEIL, LÉON, industriel. GITTÉE, ÉMILE, négociant. LAGRANGE, EMILE, industriel. CANDIDATS SUPPLÉANTS : MM. LIPPENS, PAUL, ingénieur, député suppléant sortant. DE SAEGHER, RODOLPHE, avoc. BODDAERT, HENRI, avocat, député suppléant sortant. DE SAEGHER, EMILE, ancien ] notaire. VAN DOORNE, CHARLES, directeur de banque. La réglementation des Indastries à domicile Une proposition de loi réglementant les conditions du travail des ouvriers et des ouvrières à domicile a été déposée l'an dernier. Elle a cette particularité, très rare en Belgique, de réunir l'adhésion d'hommes politiques appartenant à tous les partis. Elle est en effet signée par deux députés catholiques, un libéral, deux socialistes et un démocrate-chrétien. Cette proposition faisait suite à l'émouvante exposition de l'industrie à domicile que l'on vit en 1910 à la Worlds'fair de Bruxelles et dont les promoteurs étaient -—- cela fut révélé avec humour par le bourgmestre Max — un pétroleur au bonnet phrygien, un révérend père à la robe affreusement cléricale et un bourgmestre lui-même horriblement doctrinaire. Pendant un an, en effet, des personnalités comme MM. Max, le B. P. Butten et Camille Huysmans avaient pu faire trêve à leurs opinions pour mener à bien cette bonne œuvre. La révélation fut frappante. Elle remua tous les cœurs, mieux que ne l'avaient pu faire tant de brochures et tant d'articles. La proposition qui a été déposée et à propos de laquelle une commission spéciale vient de déposer un rapport a un double but : d'abord, veiller à la santé des ouvriers, et ensuite relever les conditions matérielles de leur travail.Le travail à domicile réduit en effet un logis déjà souvent bien étroit. Qu'elle soit lingère ou gantière, ou dentellière, l'ouvrière travaille le plus souvent dans sa cuisine ou dans sa chambre à coucher. Ce sont là trop fréquemment les deux seules pièces du logis. D'où manque d'air et de lumière, défaut de nettoyage. Pendant l'exposition, le congrès du travail à domicile se rendit à Zele, où vivent les éjarreurs de poils. L'Etoile belge écrivait ce jour-là : Partout peinent des malheureux êtres, femmes, enfants, vieillards, éjarreurs, éjarreuses ou coupeuses de poils de lapins, fileurs ou fileuses, tisserands de jute. Les conditions de vie sont navrantes: manque d'air et de lumière dans ces logis où l'atmosphère, surchargée de particules végétales ou animales, poussière d© jute, poils ténus comme des fils d'araignées, est irrespirable, promiscuité bestiale et hideuse, malpropreté, misère sans nom. Et tout cela «mpuanté par des odeurs horribles, amas de peaux ayant subi un commencement de putréfaction, latrines et fosses d'aisance, souvent recouvertes à claire-voie que hantent des légions de mouches. Si le choléra passait dans ces bataillons carrés de paupérisme, ce serait terrible. N'y a-t-il donc pas de commission d'hygiène dans ces parages? *** Evidemment, il faut "faire quelque chose " La commission n'y va pas de J main morte. Elle propose, par exemple, de supprimer certaines industries très dangereuses pour le travailleur ou pour le consommateur. Ces industries devraient se poursuivre dans des locaux spéçiaux, et le travail des matières premières nécessitées par la chapellerie, l'industrie du filage et du tissage de jute, l'industrie du tabac, d'autres encore seraient assimilées aux industries incommodes ou dangereuses. Mais cela ne suffit pas, au dire des spécialistes : il faut absolument instituer un minimum de salaire. La Belgique en est, sous ce rapport, au même point que l'Angleterre, il y a vingt-cinq ans, quand la Chambre des lords, après enquête,condensa ainsi les caractéristiques du travail à domicile : Salaires exceptionnellement bas et insuffisants. Durée excessive du travail. Des ateliers insalubres. On peut dire que les d'eux derniers caractères du labeur industriel en chambre ne sont que la conséquence fatale du premier. Travaillant à la pièce, l'ouvrier se tue à la tâche pour atteindre un salaire hebdomadaire strictement indispensable pour vivre. Et c'est par un effort prolongé qu'il espère y parvenir. Et dans son ardent désir de produire, l'ouvrier utilise non seulement ses enfants, mais encore sa compagne qui ne dispose plus du temps qu'elle devrait consacrer aux soins de propreté du logis et du linge de la famille. A quoi faut-il attribuer cette insuffisance do salaire? A la concurrence effrénée que se font entre eux les grands magasins de vêtements, de dentelles, de lingeries, etc., et à la concurrence que l'industriel peut exciter aisément entre ouvriers disséminés et qui ont peur de manquer de pain. A l'Exposition provinciale du travail à domicile d'Anvers, en 1913, les organisateurs eurent l'occasion de recevoir la visite d'un patron fabricant de lingerie. Il leur montra deux dépêches, l'une émanant d'un client lui demandant s'il pouvait livrer 6,000 chemises d'hommes à 75 centimes, l'autre celle d'un fournisseur lui disant qu'il pouvait accepter la commande de 6,000 chemises à 71 centimes pièce. Voici les commentaires que ce fabricant ajouta aux deux dépêches : " La maison qui me commande ces chemises passe des ordres d'autres articles. Si je refuse cet ordre-ci, je cours le risque de perdre le client. " Je ne puis fabriquer cette chemise qu'à raison de 85 centimes, prix de revient net. Pour accepter de faire la livraison sans perte, je devrais diminuer le prix de la main-d'œuvre de 10 centimes par chemise. Cela m'est totalement impossible parce que ce serait inhumain et que le salaire ainsi réduit serait un salaire de famine que je me refuse de payer à mes ouvrières. Pour ne pas perdre l'ordre j'ai donc posé la question à un autre fabricant. Celui-ci me fournira les chemises à 71 centimes. Comment va-t-il s'y prendre? Je ne sais. "S'il n'était pas permis 'de 'descendre sous un prix déterminé, si la loi instituait une base de salaire au-dessous duquel il serait interdit de descendre, tous les patrons seraient au moins devant un élément loyal de concurrence et j'aurais pu répondre à mon client par un refus, sachant bien que personne n'aurait pu'aocepter les conditions qu'il voulait m'imposer. " Avec le système actuel de concurrence à outrance, non seulement j'ai pu fournir, mais j'ai gagné 240 francs sur la fourniture des 6000 chemises, mais au prix de quelles misères ! " En Angleterre on a flétri l'industrie à domicile de ce mot : Swealing-sys-tem. M. Charles Benoît l'appelle le système de la vis sans fin. *** Comment remédier à cette triste situation ? La fixation des tarifs de main-d'œuvre par une loi apparaît comme une chose bien délicate, si pas impossible. On a recherché une solution plus tempérée et plus souple, dans laquelle l'Etat légifère, mais ne réglemente pas ; se contente d'instituer des comités de salaires composés en partie d'employeurs, en partie d'ouvriers et de délégués gouvernementaux. Ces comités se mettraient d'abord d'accord sur le salaire minimum que doit gagner par heure un ouvrier de capacité moyenne, et détermineraient les conditions hygiéniques qu'il faut garantir aux travailleurs intéressés, vu les circonstances locales et professionnelles.Une fois l'entente établie sur ce point, il faudra fixer le tarif de chaque article ou de chaque opération. La 1 commission parlementaire déclare que les difficultés d'application sont plus apparentes que réelles. Nous ne nous prononcerons pas sur ce point. Mais quoi qu'il en soit, il convient que ■cela soit discuté, car il y va de la santé et de la vie de 120,000 travailleurs qui sont aujourd'hui autant de misérables, ou à peu près. >-••«►—< Billet bruxellois 5 mai. Un incident regrettable s'est produit hier à la séance du conseil communal. Un membre du collège a été accusé de s'être livré à une opération de spéculation qui se serait faite dans les conditions que voici : Depuis plusieurs années, la ville poursuit le projet d'exproprier un vaste immeuble situé au centre de la cité, à deux pzu de la Grand'Place et qui s'appelle la Grande Boucherie. On pourrait ainsi dégager notre forum et plusieurs artères trop encombrées. Cette Grande Boucherie. était, jusqu'à présent, la propriété d'un certain nombre' de' personnes. Et, petit à petit, la ville cherchait à racheter ces parts, d'un rapport pou élevé. Or, on vient d'apprendre que la Grande Boucherie est devenue la propriété d'un consortium de spéculateurs, ce qui change tout à fait les conditions du problème. 'Le rachat va être désormais très onéreux, car le consortium parle de démolir et d'établir là un immeuble do rapport ! La surprise la plus désagréable s'est donc manifestée quand M. Camille Huysmans a accusé uni membre du collège d'avoir favorisé cette* opération de spéculation en vendant ses parts personnelles au consortium. MM. Lernomnier, Hallet et Ma.es, ayant fait remarquer qu'il nei pouvait s'agir d'eux, M. Steens a déclaré qu'il donnerait en temps et lieu les explications nécessaires, se reconnaissant ainsi visé. Un conseiller insistant, M. Ste;ens a déclaré que "ça ne le regardait pas". Nous devrons donc attendre les explications. M. Steens a promis qu'elles seraient péremptoires, et nous l'espérons. Cependant, il savait que la question allait être posée. M. Huysmans l'avait assez nettement fait entrevoir dan® son journal.*** Nos confrères de la presse étrangère ont eu, cosi jours-ci, une excellente! initiative. Ils ont organisé une fête à laquelle assistaient de nombreuses personnalités et qui a été uni beau' succès. Trois journalistes qui ne font pas partie de l'Association de la presse étrangère, avaient envoyé un manifeste aux journaux catholiques et l'on avait cru que le gouvernement ne serait pas représenté à la fête. Déjà l'ineffable M. Da-vignon s'était excusé. Mais M. do Broqueville a compris que le cléricalisme ne pouvait être exporté qu'au: Congo et que, pour le reste, il fallait laisser ça au vestiaire, dans oertaines circonstances. Voilà comment MM. Helleputte et Carton de "Wiart furent reçus et complimentés par notre/ distingué confrère' Mertheimer, du "Wolfbureau", président de l'Association.Cet organisme a, en effet, une importance considérable et il est de diplomatie élémentaire' de se concilier les représentants des grands journaux étrangers qui, de plus en.plus, s'intéressent à la vie de notre pays. Or, l'Association compte quatre journalistes allemands, quatre hollandais, deux anglais, deux italiens, plus deux russes, un américain et un français (en général les journaux français ont comme correspondants à Bruxelles des oonfrères belges). Elle groupe des journaux comme 1' "A-genoe Wolff", l'agence "Vas Diaz", le "Berliner Tageblatt", le "Lokalanzei-ger", la "Vossische Zeitung", le "Tag", la "Berliner Zeitung am Mittag", le "Daily Mail", le "Standart"', le "Gor-riera de la Serra", le "Giornale d'Ita>-lia", le "Secolo", le "Rietch"' (de Pé-tersbourg), d'autres journaux russes, tous les principaux journaux de Hollande, etc, Evidemment, tous ces représentants de journaux ne s'occupent pas tous exclusivement de journalisme. Il y a dies professeurs, surtout parmi eux — comme Mme Kotchetkova (de l'Institut Solvay) qui représente le "Rietch". La Belgique est trop petite pour que les journaux de pays lointains y entretiennent des. cor respondants spéciaux et ceux-ci ne sont qu'une bonne demi-diouzaine. Mais l'Association n'en est pas moins digne de toutes les sympathies : nous n'avons pas la prétention du monopole... Et il faut la remercier des efforts si dignes qu'elle fait pour que ses membres puissent mieux connaître et mieux apprécier la Belgique. Mm DE LA PRESSE •—im—* Les lettres de M. de Broqueville .A ous avons analysé hier le dernier chef-d'œuvre épistolaire de notre Premier, la lettre qu'il a envoyée à ses bons amis de la Fédération démocratique chrétienne. M. de Broqueville y adresse aux gauches 'les plus vifs reproches ; ce sera encore la faute des gauches, à en croire notre grand ministre, si le Sénat ne peut aboutir, à son tour, en ce qui concerne les assurances sociales, avant les élections du mai. A cette accusation, que nous avons plusieurs fois déjà refutée, Z'In-dépendanoe, de son côté, répond: " M. de Broqueville oublie que d'avance on lui a répondu à la Chambre en citant des dates précises ; il oublie qu'il a été démontré péremptoirement que la droite a voulu absolument que le débat sur les assurances sociales vînt en fin de session. Et dût-on admettre que ce débat fût reculé par suife d'e la longueur du débat scolaire — ce qui est faux — qu'il faudrait encore admirer l'impudence avec laquelle le gouvernement et la droite ont donné le pas au projet scolaire — projet de parti servant des intérêts de parti — sur le projet des assurances qui a une portée sociale considérable et qui sert les intérêts généraux du pays. ° A propos de cette même lettre, le Matin d'Anvers écrit : " C'est, dans cette lettre, le gouvernement, le pouvoir exécutif, qu'il met en cause vis-à-vis de l'opposition. C'est comme ministre qu'il écrit. M. de Broqueville oublie par trop qu'il n'existe, en Belgique,, d'autre pouvoir exécutif que celui du Roi et qu'il n'a pas 'le droit d'e l'engager dans une discussion législative et encore moins dans la lutte électorale. Les ministres, constitutionnellement, ne sont rien que les délégués du Roi dont ils couvrent l'initiative par leur contreseing.Que M. de Broqueville écrive toutes les lettres qu''il lui plaira -comme simple député de Turnhout, c'est déjà beaucoup, puisqu'il est ministre, en même temps. Mais il est souverainement inconvenant qu'il engage le gouvernement. Quand donc mettra-t-on un terme à! tous ces abus ? Et quand rappellera-ton nos ministres à l'ordre? Au point de vue constitutionnel, la lettre d'e M. de Broqueville constitue un véritable scandale. Et cela vaut une interpellation, puisque M. de Broqueville ne veut pas des questions. " M. Hubert s'en va Notre correspondant bruxellois a annoncé hier que M. Hubert s'en irait incessamment. La Dernière Heure écrit à ce sujet: " Le ministre restera à son poste jusqu'après le vote de lai loi sur les assurances sociales, son chef-d'œuvre, tant admiré du " Bien public ". Ce ne sera qu'après les élections qu'il disparaîtra de la scène ministérielle. " Dans le Hainaut, notamment, son départ sera accueilli avec satisfaction. M. Hubert a tenu, en effet, durant "tout son ministère, à manifester une hostilité haineuse à cette province anticléricale et, malgré tous les efforts, il n'a jamais désarmé. Allant jusqu'à refuser d'exécuter les décisions de la Chambre, M. Hubert a fait tout ce qu'il a pu pour entraver les œuvres d'éducation du Hainaut, et ce n'est pas de sa faute si elles subsistent et se développent." Il sera remplacé par n'importe qui. Un autre clérical comme lui, d'une incompétence autant que possible incontestable. C'est la règle habituelle. Quel qu'il soit, son successeur aura de la peine à dépasser le sectarisme' cynique de M. Hubert, dont le nom restera associé aux souvenirs des lois sociales de façade, sans portée démocratique réelle, mais savamment conçues pour devenir les armes ouïssantes de l'électo-ralisme clérical. " Abonnements électoraux L» prix de l'abonnement électoral, à servir à partir de ce jour jusque fin juin est fixé à IDHÎXJX; FRANCS Les personnes qui désirent jouir de l'abonnement électoral ou en procurer le bénéfice à des tiers, sont priées de nous faire connaître l'adresse à laquelle le journal doit être envoyé et d'y joindre DEUX FRANCS en timbres-poste (de 10 ou de 25 centimes). M. Paul Hymans à Gand LE CORTEGE L'annonce d'u cortège libéral avait attiré énormément de monde hier soir, aux abords de la gare de Gand-S'ud. Et il y en eût eu davantage encore si une propagande plus active avait été faite par les organisateurs de la réunion électorale. Le cortège «'y est formé dès huit heures et s'est mis en marche à 8 h. 30. Une grande banderole était portée en tête, avec cette inscription : "Où régnent les cléricaux disparaît la paix et la lumière ". La plupart des sociétés libérales de la ville et de l'agglomération y étaient représentées par des délégations. Notons-y, outre les musiques d'Akker-gem, du Rabot, de Gentbrugge ainsi que l'harmonie " Werken en Leeren", une cinquantaine de drapeaux bleus. Les manifestants se sont rendus au marché aux Grains par la riu> de Flandre, la rue de Brabant, la place d'Armes et la rue des Champs. De nombreux curieux se pressaient sur le parcours. LE MEETING Le cortège est arrivé à 8 h. 3/4 à la Maison libérale, dont la grande salle, close encore quelques minutes auparavant — on ne sait trop pourquoi — fut rapidement envahie par une foule compacte. Nombreux sont ceux qui ne parviennent à y pénétrer. Sur l'estrade prennent place, au milieu des acclamations, MM. le député Paul Hymans ; Do Ridder, président de l'Association libérale ; le sénateur De Bast ; les députés Braun, Mechelynck et Buysse ; H. Boddaert, R. De Sagher, Van Door-ne, Cam. De Bruyne, H. Fraeys, etc. M. De Ridder, président, _ après avoir remercié la nombreuse assistance, présente à l'assemblée M. le député Hymans, auquel il adresse. sa reconnaissance d'tu-voir bien voulu venir prendre la parole devant les libéraux gantois. De longues acclamations saluent M', le député Hymans. DISCOURS DE M. LE DEPUTE PAUL HYMANS M. Hymans prend la parole et rappelle que, depuis quatorze ans, il est venu régulièrement parler à Gand, et y assister ses excellents collègues à la Chambre dans leurs luttes ardues. Il s'occupe avant tout de la situation politique du pays. Il constate qu'il n'y a dans le parti libéral, ni en Flandre, ni en Wallonie, le moindre symptôme de découragement. Après la défaite d'il y a deux ans, on aurait pu craindre une certaine défaillan-' ce. Il n'en fut rien. Le parti'.* libéral, en effet, est l'expression et l'organe d'une idée qui ne peut pas périr. Et en réalité, ce ne furent pas, en 1912, l'idée libérale et les principes, que nous défendons, qui furent abandonnés par le corps électoral.Nous encourûmes lai défaite parce que nous avions adopté une tactique qui permit à nos adversaires de répandre sur nous toutes les calomnies et tous les mensonges.Le parti libéral est étroitement uni et affirme aujourd'hui sa propre individualitéLe parti libéral se présente devant le pays avec ses principes, avec ses idées, avec ses œuvres. Avec ses principes, il défend toutes les libertés, et avant tout la liberté de conscience. Et, dans le domaine social et économique, le parti libéral, ouvert à tous les souffles de l'époque, est prêt à réaliser toutes les réformes économiques qui sont de nature à donner de la liberté à celui qui en a le moins, au faible et au pauvre, à amortir tous les antagonismes d'intérêts, à empêcher les heurts et les chocs, de manière à réaliser, dans le domaine économique, la paix sociale, comme dans la vie civile nous voulons la paix religieuse. Nous avons contre nous le part' catholique, qui est par essence un parti confessionnel où tout tend à défendre une idée religieuse, non point pour la protéger contre une persécution dont il n'y a ni trace ni symptôme, mais p^ur l'imposer partout. Nous n'avons pas seulement pour nous la valeur et le prestige de nos principes, mais aussi le prestige de notre passé. Nous avons derrière nous une série de gloires et d'oeuvres. Le parti libéral a gouverné longtemps et il a accompli son œuvre politique et gouvernementale dans l'intérêt du peuple. Il a su faire admettre une série de réformes impérieuses. Il a, par un grand nombre de réformes et de traités avec l'étranger, établi la vie à bon marché. Il a créé, organisé pendant la'première période de notre histoire nationale, tout i'outillage économique du payp Ne songeant qu'au bien-être de la classe ouvrière il a donné au peuple le droit de coalition. Il a aboli l'article 1780 du code civil aux termes duquel, en cas de conflit entre patron et ouvrier, le patron était cru sur parole, ce qui était' une énormité. Il a travaillé à la formation intellectuelle et morale de l'homme, et en organisant l'éducation populaire de la nation, il n'a songé qu'à l'intérêt de tout le monde, s'attachant à former un peuple intelligent et libre. Et à en. croire les cléricaux, l'histoire 9*~< . de la Belgique ne commencerait qu'en 1884 : Quand le parti libéral tomba du pouvoir, et après la revision constitutionnelle, il y eut un moment où notre parti semblait désorienté et désemparé. En 1900, lorsque la R. P. entra en vigueur, le parti libéral se retrouva à !a Chambre et au Sénat. Sa première tâche fût d'adopter un programme : la déclaration des gauches devint le programme général du parti libéral dans le pays entier. (Applaudissements.) Dans l'opposition qu'avons-nous fait, nous heurtant à la calomnie, à une résistance aveugle et acharnée. Par' la discipline de notre parti, jamais nous ne pouvons concevoir l'espoir d'imposer à l'adversaire. Nous avons lutté sans cesse_. Nous avons lutté pour l'instruction obligatoire, pour le développement de l'enseignement public, pour l'abolition du remplacement, pour la défense nationale, pour la réforme électorale, cherchant à réaliser l'égalité politique, nous avons lutté pour les retraites ouvrières, pous avons défendu le principe des assurances sociales. Et ayant défendu ces grandes causes nous avons le droit de dire que le parti libéral a droit à la confiance de la nation et de la démocratie. (Longs applaudissements. ) Et ainsi le parti libéral n'a-t-il pas singulièrement grandi : l'adversaire au lendemain de la bataille s'est empressé de réaliser les choses principales pour lesquelles nous avions lutté. N'est-ce pas le plus bel hommage qu'il put nous ren-dre?Le gouvernement a été obligé d'inscrire dans 'la loi le principe de l'instruction obligatoire. Malgré tout, ce principe a été inscrit dans notre législation : nous l'avions voulu, nous l'avions dicté. Le service général : les cléricaux n'en voulaient pas. Après les élections ils ont été obligés de le réaliser sous prétexte que brusquement le péril imprévu avait surgi devant la nation! (Hilarité.) Le principe de la prévoyance obligatoire? On est en-train de let réaliser. Cette législation sociale sera malheureusement, elle aussi, vioiée par l'esprit confessionnel qui est l'ennemi et contre lequel nous luttons. L'esprit confessionnel a pénétré partout. Dans toute œuvre, même la plus belle, on retrouve cette idée politique'. Là réside le plus grand mal, car on divise ainsi de plus eï>- plus la nation. Et cela se constate surtout à la campagne.C'est une situation lamentable, moralement affligeante. C'est une cause irrémédiable de faiblesse. Voilà l'œuvre que nougi avons réa'isée dans l'opposition : lutte contre l'esprit confessionnel et défense! de toutes les grandes réformes. Par suite de notre géographie électorale, de la représentation de nos sièges, nous n'avons pas la possibilité mathématique et matérielle de renverser la majorité cléricale. L'enjeu- de l'élection est de renforcer l'opposition, lui donner un surcroît de suffrages, gagner plus de viotes et ainsi dans certains arrondissements conquérir quelques sièges. La situation actuelle du pays est una situation fausse. En somme, le scrutin de 1912 a donné une majorité de 80,000 suffrages au parti clérical, dans tout l'ensemble du pays, ce qui représente au plus de 30 à 40,000 électeurs. En réalité, la Belgique cléricale et la Belgique anticléricale se valent. Et nous nous trouvons devant cette situation tout à fait fausse, qu'il y a à la Chambre une majorité de 16 sièges, ce qui est le pouvoir absolu, qui doit abojiti,r à la tyrannie! et au despotisme d'un, parti. Il convient dje renforcer l'opposition, afin de ramener la situation politique à ce qu'elle doit être pour réaliser dans 'e pays plus de modération et de justice. En dehors des milices régulières du parti, en dehors des hommes qui nous sont attachés par la conscience et qui suivent le drapeau, il y a ceux qui ne sont pas inféodés aux idées politiques, et qui agissent d'après le® circonstances. Pour ces hommes, qui n'ont pas d'opinion politique, il y a intérêt à voir établir plus d.e paix, plus de concorde. Leur devoir est d'apporter leurs voix à l'opposition libérale, celle dont le parti catholique a le plus peur, et dont l'existence est indispensable à une vie politique saine dans un pays comme 'e nôtre. L'orateur -s'adresse aussi aux hommes aux idées avancées, qui pourraient porter leurs voix à une opposition plus violente que la nôtre. Il faut qu'aux élections prochaines le parti libéral retire plus de force et de puissance du scrutin1. Faites qu,e le parti libéral soit fort et alors vous aurez d'autant affaibli le par-, ti clérical. (Acclamations). L'orateur tient encore à fixer l'attention sur deux points. Quoi qu'en dise le parti catholique, nous avons un programme très net : nous voulons avant tout défendre notre enseignement public, nous voulons assainir les finances, nous revendiquons l'égalité civile des citoyens dans la ré- —- 1 —-—■ " h ——. ■■■■■ m m IJ > ■ ■ 40* Année — Mercredi 6 Mai 1914 QUOTXDXElt. - 1© GEOT* 1. 126 — Mercredi 6 Mai 1914

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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