La Flandre libérale

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15 februari 1914
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s.n. 1914, 15 Februari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rn3028r99z/
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40* Année — Dimanche 15 Février 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 48 - » Dimanche 15 Février (9(4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. f mol*. 1 «a. , BELGIQUE : Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 f UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 \ _ On t'abonna an bureau du journal et dans tous les bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 3AND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND tàiSDNNEMENTS ET ANNONCES : I — RÉDACTION --Téléphone 32 I Téléphone 1S ANNONCES Pour la ville et les Flandres, s'adresser an Lrareaa ês journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. La réforme électorale La commission des XXXI travaille toujours. Elle consacre ses labeurs, semble-t-il, à démontrer qu'ils ne peuvent aboutir à rien, qu'à conserver le régime qui existe et dont le clergé profite.On ne saurait assez le redire, ce régime tout entier du vote plural, n'est qu'une vaste fraude pieuse ad majorem Dei gloriam. Il faut ajouter que la création et la composition de la commission des XXXI aussi n'ont été qu'une fraude pieuse, ayant pour but de leurrer le pays, d'user sa volonté, d'obtenir que la lassitude lui impose la résignation au statu auo. Nous ne voulons pas dire que tous les membres de cette commission travaillent d'une manière consciente à arriver à ce résultat. Il en est parmi eux qui veulent atteindre ce but et qui l'avouent. Il en est aussi qui y travaillent sans le vouloir, sans s'en rendre compte. Ils accumulent les nuages sur une question, en elle-même simple et pratique, sans comprendre qu'en la rendant confuse et obscure, en l'embrous-saillant de toute espèce de complications, ils en rendent la solution malaisée et l'ajournement possible. Tels sont ceux assurément qui, pour remplacer le suffrage plural, rêvent la création de corps électoraux factices, postiches, qui seraient établis, d'après des formules savantes, afin de destituer le suffrage universel. Ce sont des chinoiseries, auprès desquelles on finit par se dire que même le système actuel est simple et naturel. Tels sont ceux aussi qui comprennent très bien que la chinoiserie de la représentation des intérêts, par cela même qu'elle ne tient aucun compte des réalités, est d'une réalisation impossible, mais qui, résignés à subir le suffrage universel, veulent, en défiance de lui, limiter davantage l'autonomie des communes, restreindre leur droit de s'administrer elles-mêmes. C'est demander qu'on lie la suppression du vote plural à une refonte de tout notre droit administratif communal... et provincial. Car s'il faut prendre des précautions contre la démocratie dans la commune, pourquoi n'en faudrait-il pas prendre également contre ses égarements possibles dans l'administration des provinces ? Et s'il faut restreindre la liberté des unes, pourquoi ne devrait-on pas pour les mêmes raisons restreindre la liberté des autres?L'on voit quel champ illimité s'ouvre ainsi à l'activité et à la bonne volonté' admirables de notre Parlement, et quelles nombreuses années de labeur lui seront nécessaires, avant qu'il puisse songer à supprimer le vote plural ! Mais il ne faut pas croire que les conséquences logiques de cette idée s'arrêtent à la réforme des lois communale et provinciale. Si la démocratie peut commettre des erreurs ou des excès dans l'administration des communes et des provinces. est-ce que par hasard, quand les Chambres seront élues au suffrage universel, elles seront, elles, plus à l'abri des vices et des erreurs de la démocratie? Si la crainte de ses excès explique que l'on veuille diminuer les droits de l'autorité communale ou de l'autorité provinciale, on est rationnellement conduit à vouloir prendre aussi des garanties contre le pouvoir du Parlement, à vouloir restreindre ses droits. C'est d'ailleurs ce que certains esprits malavisés, qui oublient l'histoire, ont rêvé de faire en constituant un Sénat, qui, établi contre la démocratie, puisse servir de frein à la Chambre. Ainsi la suppression du vote plural entraînerait la nécessité de refaire, au préalable, la loi communale, la loi provinciale et la- Constitution belge tout entière. Rien de plus simple pour le mécanicien politique, qui, dans son cabinet, imagine une Constitution nouvelle Pour la Belgique... ou la Pologne, ou les îles Sandwich ; il suffit d'une bonne plume, de quelques feuilles de papier et de quelques jours de loisir. Quand, sorti de son cabinet, le mécanicien doit passer de l'utopie à la pratique, et commencer la construction de sa machine, ah ! diable ! c'est une autre affaire! Si le papier se laisse écrire, une société humaine ne se laisse pas modeler ainsi par le caprice de 1 artiste. Même quand c'est pour aboutir à un fiasco complet, la tentative est de longue haleine. Il y faut bien des peines, bien du temps. Pendant ce temps, le régime du vote plural continue à vivre, à produire des fruits de plus en plus merveilleux, à donner des forces toujours croissantes aux cléricaux, à rendre son renversement de plus en plus difficile. Et pendant que soupirent tristement les mécaniciens, qui gémissent parce qu'on n'a pas voulu les comprendre, M. Woeste, M. Damoiseaux et les curés se frottent les mains. Ah ! se disent-ils, cette commission des XXXI a été une belle , invention ! Et avec quelle sagesse providentielle elle a été composée' Vrai, ,les dupes y ont fait d'aussi bonne et utile besogne que les dupeurs ! C'est le doigt de Dieu, mes frères! Ceci nous ramène a notre conclusion.S'il faut: chercher une garantie contre la majorité, soit cléricale, soit radicale, c'est d'ans le suffrage universel même et seulement là qu'on la peut trouver. C'est la représentation proportionnelle loyalement organisée qui la fournit. i Echos & Nouvelles Ad Sénat Le Sénat sera convoqué, paraît-ill, pour le 4 mars prochain. Il discutera tout d'abord le projet de loi relatif à la pension des mineurs, puis il abordera la discussion de la loi scolaire. L'opposition a l'intention d'examiner le projet scolaire en détail, le Sénat disposant d'ailleurs de tout le temps nécessaire: il n'y a, en effet, pas d'élection sénatoriale cette année, et le Sénat peut par conséquent siéger jusqu'à la veille des élections législatives. *** La question des langues et la loi scolaire Les délégués du groupe catholique flamand ont eu une longue entrevue hier après-midi avec M. Poullet. Ils ont présenté au ministre un texte d'amendement à la loi scolaire sur lequel ils espéraient que l'accord pourrait se faire; mais le ministre a présenté un autre texte et une longue discussion s'est engagée. Finalement les délégués et le ministre se sont, paraît-il, mis d'accord sur un texte transactionnel ; mais les négociateurs se sont renfermés dans le mutisme le plus absolu sur la portée de cette nouvelle disposition et celle-ci ne sera connue que marâi. La discussion des budgets M. Vandervelde a proposé! à la Chambre de ne discuter que quatre budgets: ceux des colonies, de l'intérieur, du travail et des chemins de fer. Les autres budgets seraient votés sans discussion et renvoyés immédiatement au Sénat.. Pigeons voyageurs A maintes reprises à la Chambre et dans la presse nos amis ont signalé qu'un grand nombre de congréganistes changent de domicile tous les deux ans et exercent ainsi le droit de vote à chaque élection législative dans des arrondissements distincts.Voici à ce sujet quelques faits relevés sur la liste électorale de Tronchiennes (arrondissement de Gand): Acard, Auguste, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 26 juin 1 f>12. Beernaert, Théo, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 26 juin 1912. Charles, Pierre, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Dassonville, René, religieux, 3 voix, venant d'Anvers, le 30 juin 1912. Deohiamps, Alphonse, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. de Ghellinck d'Elseghem, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. De jardin, Léon, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Demain, René, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. De Moreau, Edouard, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. Fabry, Jules, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Goetstauwers, Jean, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. Hardeman, René, religieux, 3 voix, ■venant d'Anvers, le 30 juin 1912. Hebrant, L., religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. Houyet, Paul, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Jacobs, Jean, prêtre, 3 voix, Venant de Bruxelles, le 28 juin 1912. Lallemand, Paul, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Martial, Joseph, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Oudebeek, Jean, religieux, 3 voix, venant de Namur, le 29 juin 1912. Renchon, Léon, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. Sadin, Fernand, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Sohuermans, Denis, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. Vermeulen, Séraphin, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 24 juin 1912. Verreux, Ernest, religieux, 3 voix, venant de Louvain, le 30 juin 1912. Il y a donc 23 électeurs à 3 voix qui émettent ensemble 69 votes et qui ont quitté Louvain, Anvers, Bruxelles ou Namur — où il n'y a pas d'élections législatives en 1914 — pour prendre leur domicile, à la veille de la date extrême (avant le 1er juillet) dans une commune où il y a élection en 1914. Et cependant l'art. 51 de la Constitution dispose que le mandat des membres de la Chambre des représentants dure quatre ans, alors que tant de congréganistes exercent le droit de vote tous les deux ans ! Les eosgis dans les b&ux ruraux La commission chargée d'examiner les propositions de loi sur les congés dans les baux ruraux s'est réunie vendredi. M. Van Cauwenbergh a donné lecture da son rapport et critique vivement la, j urdsprudence qui a consacré des usages locaux supprimés par des textes législatifs. Il invoque l'opinion de Potier: il faudrait un système uniforme. La commission ne s'est pas ralliée non plus à la proposition de M. Van Orme-lingen préconisant le terme uniforme de tvois ans pour les conventions de bail faites sans écrit. Elle se rallie au fond à la proposition de M. Mechelynck : préavis d'un an pour les baux faits par écrit ou sains écrit. L'article 1775 du code civil devrait, dans ce» conditions, être modifié dans ce sens. Une nouvelle séance aura lieu incessamment.A la séance assistaient MM. Van Cleemputte, Van Cauwenbergh, Gilles de Pélichy, Vandewalle, Mechelynck et Buysse. Le désarroi au ehemln de (er Nous reproduisons ci-après le texte d'urne carte-cirpulaire qui en dit long sur le gâchis qui règne depuis des mois sur notre réseau. Elta émane de la direction d'une grande usine située en pays flamand: c'est un "avis aux clients". M., en présence de la pénurie de matériel roulant et du désarroi existant actuellement au chemin de jer, nous croyons utile de vous conseiller de bien vouloir nous remettre vos ordres en temps utiïe pour vous éviter d'être pris au dépourvu. La, situation actuelle ne permet pas de prévoir des dates de fournitures régulières, le matériel n'étant fréquemment pas mis à notre disposition à nos demandes et le transport subissant d'autre part des retards considérables. Yoilà, ramassés en quelques lignes, tous les griefs qu'on a tant de fois formulés contre le ministre des chemins de fer ! L'matement dans l'armée Saint-Germain étudie dans le "XXe Siècle" les règles nouvelles qui déterminent l'avancement dans l'armée. La. confiance s'établira, conclut-il, mais à condition qu'aucune faiblesse ne vienne énerver l'application des règles adoptées : le moindre accroc à la loi commune serait de nature à ébranler cette oon-fiance indispensable cependant, sans laquelle aucune loi d'avancement ne trouvera grâce devant le corps d'officiers. Etant donné la faiblesse de l'humaine nature, surtout quand 1' "humaine nature" est cléricale, il semble bien que la confiance — indispensable cependant — nie s'établira pas aisément dans notre corps d'officiers. &&& Y Dn théâtre original V fUn jeune comédien français, qui est J en même temps un écrivain distingué, M Jacques Copeau, vient de fonder un petit théâtre fort original, qu'il appelle le "Théâtre du vieux Colombier", un titre qui fleure bon l'ancien régime. C'est un des rares théâtres parisiens où l'on a gardé le culte de "l'art pour l'art". On vient d'y représenter la curieuse pièce de Paul Claudel: "L'Echange". Chose extraordinaire! M. Copeau ne cherche pas à "faire de l'argent", ou du moins n'est-ce chez lui qu'un souci secondaire. Il veut avant tout jouer des nièces originales, d'une haute valeur ■littéraire. Les places les plus chères ne coûtent que huit francs au "Vieux Colombier", et tout y est réglé et agencé de façon à pouvoir accueillir un public aussi nombreux quie possible. On y jouera de l'Esphyle et de l'Euripide, du Molière et diu< Racine ; on y représentera des pièces de Musset, Henri Becque, Jules Renard, de Porto-Riche, Tristan Bernard et Courteline. et aussi des œuvres nouvelles de Viélé-Griffin, Claudel, Suarès, Sahlumberger et de Jacques Copeau lui-même. Parmi les étrangers, citons Shakespeare, Heywood, Ibsen et Shaw. Ce programme, le directeur le promet, sera exécuté scrupuleusement. Clhaque samedi après-midi, on donnera des matinées "poétiques", où l'on passera en revue toute la poésie française, classique et moderne. Quant aux décors, ils seront d'une sobriété, d'une simplicité parfaite, réagissant ainsi contre la débauche de luxe souvent criard qui envahit de plus en plus les théâtres du boulevard. i" Le nouveau programme du "Vieux Colombier'' comporte une farce de Molière: "La Jalousie du Barbouillé", prototype de George Dandin, une pièce en u acte de Henry Becque, et un drame ■m iim^im— i— «i«n i IIHWilnmii iiiiiwiii>ii»ii ...... -~ <T\| rustique, en dialecte berrichon, du< jeu-]! ne romancier Roger Martin du Gard. Il remporte un vif succès. m* Teins et déitlne Un fait judiciaire très rare se présente dans mue petite ville de Hongrie, à Obecse. La firme Muller et Marberg, se trouvant fort à l'étroit pour ses paiements, vendit toutes ses valeurs au docteur Alexandre Marberg. Parmi les effets de commerce, titres d'emprunts et autres papiers d'affaires, se trouvait le bienheureux numéro qui a gagné le gros lot de la loterie hongroise. Lors de! la remise des titres, il avait été formellement stipulé qu'au cas où un des numéros sortirait au tirage, avec prime, les vendeurs auraient droit à la moitié du gain. Cette clause a été exécutée aujourd'hui. Lorsque le chef de la firmie, déclarée en faillite depuis, apprit la bonne nouvelle, il fit tout ce qu'il put pour empêcher que les créanciers n'en aient vent. Il y réussit tout d'abord et leur fit savoir que par suite d'un arrangement cer- ; taine® sommes étaient en sa possession, leur offrant 25 pour cent de leurs créances, ce qu'ils s'empressèrent d'accepter. Lai nouvelle de la pluie d'or tombée ' dans la caisse des faillis ne tarda pas cependant à se répandre, et évidemment les créanciers réclamèrent devant le tribunal le paiement intégral de ce qui leur est dû. La justice n'aura pas à intervenir dans cette curieuse affaire : le docteur Marberg vient de s'engager à rembourser les créanciers, consacrant 150,000 couronnes à combler le déficit. La censure à la poste Jj'Express, de Liège, appelle l'attention sur une circulaire récente du ministre des postes et télégraphes, adressée à tous les directeurs des postes i de Belgique. Ce document, daté du , 10 décembre 1913, porte ce qui suit : On a posé la question de savoir si le destinataire peut refuser à l'avance cer- ■ tains journaux nettement désignés par leur titre. En vertu d'un-e décision de l'autorité supérieure, lorsque pareil refus aura été notifié, par écrit, il conviendra d'en tenir compte, mais seulement dans les io- ; calités où la mesure pourra être appliquée sans, inconvénient pour 1© service. Le but de cette circulaire est évi- i dent. Il s'agit d'empêcher l'envoi gratuit de journaux, en période électorale surtout, de neutraliser l'action des œuvres de presse libérales ou socialistes, qui expédient les journaux en seconde lecture où ils peuvent rendre des services dans la lutte contre le gouverne- ' ment clérical. Comme l'explique très bien l'Ex- ' press, dans les grandes villes, où les ' électeurs sont assez indépendants des curés et des vicaires, les. effets de cette mesure ne se feront guère sentir. Dans les campagnes, il n'en sera pas de même. ; Dans les villages flamands, dit 1' ''Express", là où le service postal est red'uit à peu de chose, où le clergé peut facilement le contrôler grâoe à ta sujétion où 11 tient le pauvre facteur rural, il en sera autrement, et "la mesure pourra, par conséquent, être appliquée sans inconvénient pour le service". Preniez, par exemple, une commune du Nord de la province d'A.nvers ou des Flandres. On veut, dans une période électorale, y propager la presse anticléricale. Les partis font des. sacrifices, les particuliers se dévouent pour expédier des milliers de journaux à des personnes susceptibles d'éducation politique. Le curé, l'agent électoral puissant, audacieux, sans vergogne, sans scrupule, pour qui la fin1 justifie les moyens, connaîtra vite le nom des personnes du village ou de la petite ville auxquelles est fait gratuitement le service de tel j ournal antigouvernemental. Ah! le fermier X... reçoit "Le Peuple" ; ah! le cultivateur Z... lnt "La Flandte libérale" oui un petit journal flamand de propagande socialiste ! M. le outré ne fera qu'un- bond tiiez l'électeur dont le facteur des postes, le pauvre "piéton''' des communes rurales n'aurai pas osé taire le nom par peur de la haine sacerdotale. Et oe curé ou, à son défaut, l'agent électoral, l'homme à tout faire d'ui seigneur, du hobereau de village, propriétaire de fermes et grand loueur de terres arables, viendra .chez le paysan et obtiendra aisément de sa faiblesse, de sa terreur d'être atteint dans ses pauvres petits intérêts, la signature nécessaire pour que le) percepteur des postes ne lui expédie plus le journal oui pourrait l'éclairer sur ses droits et lui révéler l'abominable régime que le pays "u-bit. depuis trente! ans. Curé ou agent du châtelain aura des formules préparées : et au besoin il trompera sans pudeur le malheureux électeur sur la portée exacte dei la picoe qu'il lui fera signer. Voilà le danger de la! mesure véritablement jésuitique qui vient d'être notifiée à tous les directeurs des postes. L'Exmess a raison. Cette circulaire montre notre gouvernement servant d'instrument hypocrite à la tyrannie des prêtres. C'est toute sa politique. Julien. l'Apostat y -V Conférence de H. J. Bidez au Cerele artistique M. J. Bidez, professeur à l'Université^ le Gand, a donné hier au Cercle artistique une conférence sur "Julien l'Apostat". Tout le monde a entendu parler de Julien l'Apostat. On l'ai porté aux nues aarfois, parce qu'il a été un adversaire lu christianisme. Le plus souvent cette même raison l'ai exposé aux railleries et lux invective® des âmes bien pensantes. M. J. Bidez est un savant, qui depuis ies années étudie de très près l'époque le Julien et les mouvements intellectuels, 3ui plutôt religieux, qui l'ont agitée. 3" est aussi un esprit très large, naturellement équitables Ayant une connaissante très complète du milieu où Julien ai ,'écu, il a pu, sans peine, apprécier, d'une nanière juste, l'idée maîtresse du malheureux empereur, les raisons de sa tentative suprême pour galvaniser le paganisme mourant : il a fait comprendre aisément à ses auditeurs ce qu'il y a eu de i.oble et d'élevé dans cette tentative, que la force des choses condamnait à .un insuccès absolu. Julien n'a pas été, comme jn est souvent tenté de l'imaginer, un ssprit critique, un négateur. Au contrai--e, élevé dans la vénération, dans le culte de cette civilisation antique — qui îtait alors toute la civilisation — niourri le ses idées, de ses sentiments, il a cru qu'il était possible d'eu assurer la conservation, sous la forme du cuit© de Mi-thra, qui s'unissait à une morale sévère St même- austère. Pour lui, le dieu du nithricisme était lie dieui suprême, dont toutes les autres divinités n'étaient que les émanations. Sa religion combinait ûnsi l'unité du monothéisme et les for-nes variées et poétiques des polythéisme® meiens. Cette idée, née d'un désir passionné de ne pas laisser se perdre le patrimoine de la belle culture intellectuelle et artistique de lai Grèce, ne devait pas prévaloir. Elle a eu sa grandeur. La religion de Julien avait même une supériorité. Julien enseignait et pratiquait la tolérance. Non pas sans doute le respect le la. liberté religieuse comme nous l'entendons. Julien n'a pas vu, comme nous, lans cette liberté, un droit. Il voulait ac-sorder à toutes les religions, fussent-elles Eausses ou grossières, une tolérance entière, faite de pitié dédaigneuse. Il voyait dans l'erreur .une maladie. On ne punit pag un malade ; on essaie de le yuérir. Combien cette conception, inférieure à notre conception moderne du! droit, est plus digne de respect que certaines intolérances, qui ont fait couler le® torrents de sang et qui ne sont inof-fensives aujourd'hui qu'en mesure de leur impuissance! M. Bidez a exposé ce chapitre d'histoire à ses auditeurs intéressés et charmés, îivec une science profonde, avec la sérénité d'un savant qui est aussi un penseur. Il l'a fait sous une forme, que tous'i jnt vivement admirée. .Sa parole, d'une ïlarté. d'une souplesse, d'une distinction rare®, sait aussi être forte ; elle rend ivee un égal bonheur les nuances les plus délicates et les couleurs vives, parce qu'elle est toujours vraie et simple. Jeux qui avaient lu le livre de M. Bidéz sur Porphyre savaient sa valeur comme 1 savant, et aussi comme écrivain. Leâ^ membres du Cercle ont été ravis de constater que ce savant était aussi un orateur très sûr eit. très fin, qui, en gardant une mesure toujours très exacte, 3st, à certains moments, d'une chaleur ' sincère et prenante. —^ SAVOIR-VIVRE —Q— Il y a des mots, des expressions qui se démodent. Dans l'éducation d'autrefois, cclle-ci revenait périodiquement: le savoir-vivre. Aujourd'hui, c'est tout juste si elle ne fait pas hausser les épaules. C'est qu'en effet ce n'est plus maintenant pour la ni u part des gens qu'un ensemble de préceptes élémentaires, variables et un peu sots, une sorte de rituel mondain dont on achète au rabais le catéchisme dans les publi cations des éditeurs de vulgarisation. C'était autrefois un art infiniment subtil et délicat, tout en nuances, qu'on ne pouvait apprendre si ce n'est par un long usage, qu'on ne possédait à la perfection que lorsque la science et l'art étaient venus compléter le don et qui > comportait une grande connaissance des hommes, le scepticisme de ceux qui ont beaucoup vu, et une part d'altruisme considérable. Rien ne montre mieux ce que le sa- j voir-vivre d'autrefois pouvait comporter de délicate connaissance des hommes et de profonde sagesse que les j conseils que lord Chesterfield donne à1 son fils dans une correspondance autrefois fameuse et dont une revue fr>an- i çaise a donné récemment une traduc- ; tion nouvelle. Ce lord Chesterfield a passé longtemps dans la légende littéraire pour une manière de monstre, pour un digne rival de Lovalace et de Yalmont. A l'époque romantique et même au temns où Rousseau et ses grands senti- J ments régnèrent sur le monde moral, on ne voyait que dureté, cynisme, scepticisme et cruauté là où il n'y avait que l'aimable sagesse d'un homme tout | à fait déniaisé assurément, mais trop ; spirituel e't aussi trop versé ès-matiè- j> res humaines pour être méchant. A la' i vérité, il y a dans sa vie, une mauyai- a se action, mais il en supporta très .simplement et très vaillamment toutes les ■ conséquences, et il la paya, somme , toute, assez cher. Il appartenait à cette grande famil- ; le des Stanhope où le goût des lettres 1 et les talents politiques étaient en ,|| quelque sorte héréditaires. Du côté ma- ' teriuel, il avait pour grand-père ce mar- j quis de Halifax qui fut ministre sous i Charles II, contribua puissamment à ; l'avènement de Guillaume III, et incarna avec une magnifique élégance lo | vieux libéralisme anglais. Il ressemblait plus à ce grand-père maternel qu'à son grand-oncle, l'illustre lord Stanhope, et surtout qu'à son père, qui fit tache dans cette famille d'hommes de lettres et de politiques, s'en- ! ferma dans son château et vécut en campagnard, maussade, atrabilaire et | tyrannique. Macaula- dans son histoire de la Ré- | volution d'Angleterre, a fait de Halifax i un magnifique portrait: "Il était par ;j le génie, dit-il, le premier des hommes | d'Etat de son époque. Cependant, il I était moins heureux en politique que !j bien des hommes en possession d'avan- j taees très inférieurs aux_ siens. Erf j réalité, ces originalités intellectuelles | qui donnent tant de valeur à ces écrits 1 lui étaient souvent un obstacle dans J les luttes de la vie active, car il voyait ] toujours les événements actuels, non j au point de vue de celui qui y prend part, mais au point de vue sous lequel : ils annaraissent bien des années après. | Avec un tel tour d'esprit, ils ne pou- jj vaient' longtemps agir cordialement j avec aucun parti. Aussi était-il le chef j de ceux que les fanatiques des deux grands partis anglais .appelaient les " trimeurs ", les " équilibreurs ".Il 1 disait qu'il considérait les titres et le a grandes charges comme des amorces- I propres à prendre seulement des fous, qu'il haïssait les affaires, la. pompe, les I grands apparats, que son vœu le plus ! cher était d'échapper au bourdon-,io-ment et aux éblouissements de Whi- \ tehall pour se retirer dans les bois pai- ; sibles qui entouraient son vieux châ- j teau de Rufford. Mais sa conduite î s'accordait assez mal avec ses déclara- 1 t-ions ; la vérité, c'est qu'il désirait at- jj tirer à la fois sur sa personne le res-pect des courtisans et le_ respect des philosophes, se faire admirer pour ces j hautes dignités et pour le mépris qu'il j affectait en même temps pour elles. "■ I On ne peut mieux définir la nature j même de Chesterfield, ni exposer la i cause de ses infortunes politiques, i Pouvant prétendre à tout, il n'arriva à rien ou à presque rien, fut réduit à ! faire de l'opposition systématique eb | stérile. Le seul poste vraiment important qu'il occupa fut l'ambassade de î|| La Haye. Il y fit de fort utiles besognes diplomatiques, mais il y mena aussi cette vie de plaisir brillant qu'il jugeait d'ailleurs indispensable aux af- ! faires. Il plaisait beaucoup aux fem- ||| mes et passait pour irrésistible. Le bruit de ses exploits fut assez grand ;|; nour qu'une jeune réfugiée française, j Mlle du Bouchet, chargée de l'éduca- I tion de quelques jeunes filles nobles, fut prise d'indignation envers ce séduc- j teur professionnel. Elle le dit à qui j voulait l'entendre. Chesterfield l'ap- ( prit et fit le pari de la séduire. Il joua ii la passion comme il savait le faire et | bientôt Mlle du Bouchet fut dans un < état qui l'obligea à quitter La Haye j sous les risées pour aller accoucher à.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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