La Flandre libérale

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06 februari 1914
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s.n. 1914, 06 Februari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0v89g5gz1n/
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40'Aimée — Vendredi 6 Février 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 87 — Vendredi 6 Février 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. B mois. i mol*. 1 «a. BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr„ 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonm au buriau du journal et dans tous les bureaux Au posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6ÂND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, G AMD âSBNNEMEMTS ET ANNONCES : •• RÉDACTION Téléphone 32, Téléphone 13 ANNONCES Ponr la ville et les Flandres, s'adresser au bureau ësi JonrnaL _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. PATIENCE La loi Scolaire va être votée. Elle l'est peut-être à l'heure où paraîtront ces lignes. C'était l'inéluctable et il nous faut nous résigner pour le moment. Il faut patienter, mais ne jamais admettre comme une loi belge cette odieuse loi de parti. Cette loi, nous ne l'acceptons pas, nous ne l'accepterons jamais. Mais il convient de-ne se laisser aller ni à la colère, ni au découragement. La première est mauvaise conseillère. Le second est un signe de faiblesse et malgré la fraude et la corruption qui maintiennent au pouvoir les cléricaux, les partis d'opposition sont loin d'être défaillants. Patience. Ah ! sans doute, voilà bien longtemps que le pays libéral et anticlérical prend patience et beaucoup de partisans, ardents et résolus, sont exaspérés, voudraient recourir à ces moyens extrêmes que les Irlandais protestants n'hésitent pas à employer pour se prémunir contre l'oppression catholique. C'est à ^mnos de ces funestes sentiments, qu'à l'heure actuelle, nous voudrions me'ttre en garde les nôtres. La violence ne sert à rien, et il n'est permis d'y songer que quand vraiment le désespoir atteint "'ces degrés profonds, où le ciel n'offre plus d'éclaircie, ou plus rien n'est à perdre. Aujourd'hui, tout serait à perdre et, pour commencer, l'édifice laborieusement construit par près de cent années de travail dans la paix et de prospérité matérielle et intellectuelle. Malgré tout, notre situation est encore enviable. Voyez l'Espagne, rongée de misère. Voyez la France, écrasée par le poids de son écrasante armure militaire et par le souci de sa gloire, de son rang. Voyez l'Allemagne où les deux tiers des électeurs ne parviennent à envoyer au Reichstag qu'une minorité de représentants. Voyez; les pauvres nations des Balkans, terniai/t» par les- passions sanglantes. Voyez la Turquie agonisante et la Russie despotique. Oui, comnarativement, la Belgique est encore un sujet d'envie. Ce qu'elle neut déplorer le plus amèrement aujourd'hui, c'est le triomphe comolet d'un fanatisme religieux qui met l'Etat sous la tutelle de l'Eglise, rogne encore cette précieuse liberté de conscience pour laquelle nos ancêtres ont tant souffert, et conduit le pays au créti-nisme.Patience, pourtant. Sans doute, voilà trente années que nous déplorons la chute du gouvernement Libéral et bien des hommes mûrs d'aujourd'hui ne se rappellent pas ce régime. Mais, pourquoi faudrait-il désespérer? N'avons-nous pas encore derrière nous près de la moitié du corps électoral? La majorité pourra-t-elle longtemps encore maintenir un système électoral qui vicie l'expression de la volonté nationale? Et cette majorité n'aura-t-elle pas des comptes bien lourds à rendre, avant peu ? Patience, et courage. Des tâches importantes nous attendent. Après le vote des lois sociales, après_ l'examen de la situation de la colonie, il nous faudra reprendre vigoureusement la campagne en faveur de la réforme constitutionnelle. Il nous faudra _ faire aboutir les travaux de la commission électorale, rechercher une formule d'entente entre les partis. Ce qu il nous faut viser, ce sont des élections générales dans le t>1us bref délai, après déclaration qu'il y a lieu a révision. Songeons à la Constituante. LE DÉBAT SCOLAIRE Le choix de l'école publique Dans sa séance d'hier mercredi, la Chambre a continué l'examen des amendements présentés par MM. Pecher, Nolf, Rens, Buyl, Mechelynck et d'autres députés de la gauche libérale, amendements qui ont pour but de garantir la liberté du père de famille dans le choix de l'école publique. Ces amendements ont été excellemment défendus par MM. Mechelynck et Buyl. Voici un extrait de l'important discours de M. Mechelynck : La loi de 1884 était une réaction contre celle de 1879. Le pouvoir des communes a été substitué à celui du gouvernement pour déterminer le nombre des écoles, «auf la restriction quant à la dernière école communale. Elles en ont fait usage pour détruire l'enseignement public. Le nombre des communes qui n'ont plus d'école officielle dans les Flandres et le Limbourg est considérable. Dans l'ensemble de l'arrondissement de Gand, dei nombreuses école® publiques ont disparu ou ont été transformées. Dans le ressort d'Eecloo, il y a des communes de 4,000 habitants où il n'y a pas d'école communale. Même à Maldegem, commune de plus de 10,000 habitants, il n'v a qu'une seule école publique mixte et elle est située dan® un hameau éloigné. (Exclamations à gauche.) M. ALLARD. — C'est le sabotage de l'école publique! M. MECHELYNCK. — Voilà comment M. le ministre fait respecter la volonté du père de famille. M. POULLET, ministre des sciences et de® arts. — Il n'y a pas de plaintes. (Interruptions.)M. MECHELYNCK. — Pas de plaintes! On sait l'accueil qu'on leur fait à votre département. Parcourez dans l'Almanach royal le ressort de l'inspection cantonal d'Eecloo, vous y verrez, ce qu'est l'enseignement public dans cette région importante du pays flamand. L'amendement de M. Rens tend à empêcher dans l'avenir la suppression d'écoles communales existantes. Le projet de loi crée une situation nouvelle. Les écoles libres vont voir leurs subsides considérablement augmentés. Une disposition permettra aux congrégations de prendre des instituteurs au rabais. Un grand nombre de classes nouvelles devront être créées ; près de 800, disait M. le ministre. Les charges des communes vont augmenter: on leur dira: "Renoncez à vos écoles et vos charges seront diminuées ; les comités des écoles catholiques organiseront l'enseignement."Nous redoutons c© danger. L'amendement de M. Rens assure le maintien des écoles communales. S'il n'y avait pas chez vous ce parti pris politique, vous accepteriez notre proposition. Nous avons le droit d'nvoir de la méfiance et de l'exprimer: l'intérêt de l'enseignement confessionnel seul vous guide au banc ministériel. ^Très bien! à gauche et à l'extrême gauche.) Vous instaurez l'instruction obligatoire : dès lors, que deviendront les enfants des hameaux écartés ? M. le ministre nous a dit qu'il les autoriserait éventuellement à fréquenter l'école d'une corce mune voisine. Nous demandons, nous, nue ces enfants puissent suivre l'école rmbli'-ue dans leur hameau. Mais toujours môme réponse: "Que ces enfants aillent à l'école adoptée!" N'y a-t-il dono de liberté respectable que celle des pères de famille catholiques ? Voici quelques chiffres cités par M. Buyl : Nos amendements tendent seulement à empêcher les communes de. supprimer las quelques rares écoles communales, surtout de filles, qui existent encore, et à' garantir ainsi la liberté du père de famille. Nous voulons aussi mettre une digue à l'envahissement des écoles pa.r les instituteurs congréganistes. Cet envahissement . est effrayant, d'après les instituteurs chrétiens eux-mêmes. Voici dos chiffres : Dans les écoles communales: en 1900, 9,963 laïcs et 254 religieux et religieuses; en 1911, 11,869 laies et 455 religieux et religieuses ; soit une augmentation de 1,907 ou 19 p. c. de laies et 201 ou 80 p.c. de religieux et religieuses. Dans le3 écoles adoptées et adaptables: en 1900, 2,131 laies et 4,284 religieux et religieuses ; en 1011, 2,958 laiC3 et 6,500 religieux et religieuses ; soit une augmentation de 827 ou 39 p. c. de laïcs et 2,216 ou 52 p. o. de religieux et religieuses. Et si je considère l'augmentation totale des membres du personnel enseignant dans leis écoles adoptées et adoptai) 1 os, c'est-à-dire dans les écoles catholiques mêmes, je constate que sur 3,043 nouveaux instituteurs et institutrices, 2,217 ou 70 p. c. sont des religieux et seulement 327 ou 30 p. c. des laïcs. D'après la législation actuelle, une commune satisfait à ses obligations en créant ou en maintenant une seule école communale, quels que soient les besoins de sa population. Qr, souvent, une école communale suffit pour un village, mais dans les grandes communes, il faut, au besoin, cinq, six ou plus1 d'écoles communales pour satisfaire à toutes les exigences légitimes. Ed. tout état de cause, il en faut au moins une dans chaque circonscription scolaire, s'il y a des enfants en nombre suffisant pour la. peupler.Dans environ 170 communes, il n'existe plus d'écoles communales. Mais c'est surtout l'enseignement communal pour filles qui a été et est encore le point de mire des destructeurs de l'école publique. Au 31 décembre 1908, il n'existait plus en Belgique que 1,308 écoles communales pour filles. Dans certaines provinces, le nombre de ces écoles est à peu près nul. Dans lai Flandre Occidentale, sur 248 communes, il y a seulement 23 communes qui comptent encore une ou plusieurs écoles communales pour filles. Dans la Flandre Orientale, sur les 298 communes que compte cette province, il y en a 28 qui possèdent encore une école communale pour filles. Sur 152 communes de la province d'Anvers, il y en a 34 qui .ont une ou plusieurs écoles communales pour filles. La province de Limbourg ne compte! que 22 écoles communales pour filles pour 206 communes. On sait que la loi actuelle, par son article 2, laisse aux communes le soin de régler tout ce qui concerne renseignement Frcebel. A l'heure présente, il n'y a que 1,027 écoles gardiennes communales, alors qu'il y a 2,159 écoles adoptées et adoptables, soit deux fois plus d'écoles gardiennes libres que d'écoles gardiennes communales. Quant au corps enseignant de ces écoles adoptées et adoptables, il est composé de 1,932 religieuses diplômées et de 1,092 religieuses non diplômées. Dans un grand nombre de communes, les mères d© famille ne trouvent pour leurs enfants de 3 à 6 ans d'autre école que la garderie eongréganiste. C'est un attentat à la liberté du père de famille dans le choix de l'école. Comme il fallait s'y attendre, M. le ministre — sans rencontrer un seul argument d'e la gauche — a reprussé tous le3 amendements, sous prétexte que lo gouvernement est suffisamment armé contre les communes indifférentes ou hostiles. Et comme si le discours de M. Poullet ne suffisait pas encore, M. Woeste, " l'homme néfaste s'est levé pour signifier soni " veto ". Qu'elles disparaissent, les dernières écoles publiques ; qu'ils s'en aillent, les derniers instituteurs communaux, tel est le cri de M. Woeste et de tou/te la droite. Il n'y a plus que l'enseignement con- i grégan:?te, les petits-frères et les non-nettes qui comptent ' nour eux. P. CNUDDE. Echos & Nouvelles Bb 1rs» pou? baueher un trou Un journal financier a annoncé que le gouvernement belge venait de conclure un emprunt de 300 millions de francs en obligations 3 p. c. remboursables en vingt-cinq ans et qui seront émises à 77 p. c. M. Levie, interrogé, n'a ni confirmé ni infirmé la nouvelle. 11 négocie cet emprunt depulis un an. Le sits&iloa Qasnjièro i Les gouverneurs viennent d'informer officiellement les administrations communales que la Caisse générale d'épargne et de retraite, par suite de la fiersistance du prix élevé du loyer de 'argent, a décidé de porter à 4 p. c. l'an le taux de l'escompte des subsides promis par l'Etat et les provinces aux communes ainsi qu'aux établissements publics. Ce taux était de 3 fr. 40. Différence, soixante centimes. Et l'on affirmait que ie imarché financier allait s'améliorer considérablement. Les b»l3 de Cour Le Roi et la Reine ont lancé leurs invitations pour les deux soirées qu'ils donneront au Palais les 18 et 21 février, à 9 h. 172. Très aimablement, les invitations ont été adressées à 150 jeunes ménages et elles ont été équitablement réparties entre la diplomatie, la noblesse et la bourgedisie- Ces fêtes n'auront rien de protocolaire, ce sont des bals, de véritables bals, où l'on dansera. Les messieurs n'auront pas à endosser l'habit de Oour, le simple habit de soirée est indiqué. Les toilettes des dames, sans aller jusqu'à la jupe collante ou fendue, n'auront rien de grave ni d'imposant. Bref, ces réunions auront ceci de neuf c'est que l'on pourra s'y divertir et s'y amuser sans accroc aux règles officielles. La gusrre aux Tarses On va faire la guerre aux varons. Les varons, si vous l'ignorez, sont d'affreuses larves pondues par une mouche sur le dos des bêtes à cornes et qui causent à l'industrie du cuir des dommages considérables.En se développant, elles percent le cuir, le criblent de petits trous et le rendent impropre aux usages auxquels on le destine. En vue de réduire les ravages causés par cet insecte, les Chambres syndicales de la tannerie se sont réunies récemment, ainsi que des délégués de ''a Bourse aux cuirs, des fabricants d'articles d© voyage, de sellerie, de maroquinerie, avec la Fédération des bouchers de Belgique. Et il a été décidé d'instituer un prix international de vingt-cinq mille francs à décerner à celui qui trouvera le moyen de détruire les maudits varons. Hier, mercredi Décidément, c'est un printemps précoce. C'est comme une fête de soleil et de bleu, et l'on ne s'aborde plus sans constater, en prose évidemment, que le temps a auitté son manteau de vent, de froidure et de ce que vous n'ignorez pas. Oui, mais, gare là-haut ! Si cela continue, les arbres, c'est certain, vont se tromper, et bourgeonner, nos squares se rajeuniront, et les élégantes, qui de-| meurèrent stoïquement décolletées du rant la période de gelée, pour être logiques, vont enclore leur gorge dans des robes austères aux collets montants et sévères. Mais, il y a les grincheux. Ceux-là, ils ne manquent jamais; ils sont là, guettant, avec soin, toute occasion d'attrister, de rembrunir les fronts... puisqu'ils ne peuvent voiler le ciel. Ils nous annoncent que nous ne tarderons pas à payer tout cela. Ils nous prédisent de la pluie, de la neige, du froid, de la bise. Ils nous prophétisent la revanche des éléments hivernaux que le soleil a un peu rudoyés ces jours-ci. Laissons les grincheux parler et discourir. Jouissons de l'heure présente ! Goûtons les promenades, relisons ou ne relisons pas les œuvres d'Horace et de Ponsard, et cueillons joyeusement la douceuir du jour. A A A Êlopesee militaire Un journal publie quelques motifs de punitions infligées dans un des régiments d'infanterie de la garnison de Paris : " A pris les bottines d'un sous-officier qui était parti en permission dans son placard." " Est sorti en ville avec son képi sur sa tête n° 2." " A imité la voix de son caporal en criant comme un âne." Le dernier est bon. Mais il en existe, dans cei genre, de meilleurs. Par exemple : " Huit jours au soldat Poilut, pour s'être moqué du sergent Canard en imitant le cri de cet animal." Le tour do monde L'Aéro Club des Etats-Unis offre, comme on sait, un prix de 500,000 francs à l'aviateur qui, partant de S an-Francisco, y reviendra le premier après avoir fait le tour du monde en moins de 90 jours. La course est fixée au mois de mai 1915. L'itinéraire imposé aux concurrents passe par New-York,Belle-Isle, le Groenland. l'Islande, les Hébrides, Edimbourg, Londres, Paris, Berlin, Pétersbourg,Moscou, la Mandchourie, la Corée, le Japon, le Kamchatka et le détroit de Behring, ïl comprend au total 45,000 kilomètres, c'est-à-dire qu'il surpasse de 5,000 kilomètres le tour du méridien, dont le mè-la qu?raTitp-millionième partie. Jj&S détours qui l'allongent ont été ajoutes pour réduire aui minimum la traversée de l'Atlantique et celle dui Pacifique. Malgré cette précaution, les compétences se montrent un peu sceptiques; la difficulté du ravitaillement, l'obligation de traverser des climats où l'huile se fige, où l'essence même s'altère, leur font regarder le programme comme inexécutable ; elles estiment que les concurrents peuvent s'engager sans : crainte, puisque les fonds déjà versés as ! surent le pavement du prix; mais elles pensent que le prix ne sera point ga^ gné. L'état présent des appareils et leur état probable en mai 1915, ne permet guère, suivant eux, d'escompter le succès de l'entreprise. Elle eût intéressé Jules Verne: mais, s'il vivait encore, il constaterait, à son grand étonnement, que les progrès de la science se traduisent par un recul. Vers 187.5, quand il écrivait "le Tour du Monde", son héros Philéas Fogg bouclait la boucle en 80 , jours ; il en faut 90 à l'aéroplane qyi dépasse pourtant en vitesse tous les engins connus ; et l'aviateur, en définitive, avec un appareil qui fait 200 kilomètres à l'heure, se trouve battu! d'avance par M. Gaston Stiegler, un simple journaliste, qui accomplit le voyage en 60 jours, il y a déjà vingt ans, alors qu'on ne connaissait que le lent paquebot et le tar-digrade chemin de fer. REVUE DE LA PRESSE La question des langues à l'école primaire Sous ce titre, M. M. De Miomandre consacre dans la Revue de Belgique, un article au-x débats auxquels ont donné lieu ù la Chambre les divers amendements au projet PovMet, récriant l'emploi des langues à l'école primaire. Voici la conclusion de l'article de M. De Miomandre: La Chambre a voté deux dispositions : 1. Dans t°utes les écoles communales adoptées ou adoptables, la langue ma-ternelle est 'la langue véhiculaire aux divérs degrés de l'enseignement primai• re; 2. Des dérogations partielles peuvent être autorisées, notamment dans l'agglomération bruxelloise et dans les communes bilin-gues. Ce qui signifie qu'en Flandre et en Wallonie, la langue véhiculaire à l'école, est celle de la famille. Les Belges de langue française, en Flandre, peuvent donc avoir des écoles françaises, soit communales, soit adoptées, soit adoptables, toutes ayant droit aux subsides établis par la nouvelle toi scolaire. On peut donc créer en Flandre, partout où des enfants parlent le français, des écoles françaises subsidiées par l'Etat à égalité avec les écoles flamandes. Donc pas de territorialité. En outre, des dérogations à la règle suivant laquelle l'enfant doit recevoir l l'enseignement dans la langue qu'il connaît en entrant à l'école sont admises dans l'agglomération bruxelloise et les communes bilingues, comme Anvers, Gand, Louvain, Malines, Liège, .ChJarle-roi, etc. Dans If agglomération bruxelloise et dans ces communes on pourra admettre deux sortes de dérogations : a") Soit que l'enfant puisse recevoir, dès le début, un enseignement dans une autre langue que sa langue maternelle ; b) Soit que l'enfant reçoive d'abord l'enseignement dans sa langue, maternelle puis, plus tard, — au 2e, au 3e, au 4e degrés — dans une seconde langue. Ceci est important pour des villes comme Louvain, qui ont décidé de donner le 4e degré entièrement en français. A côté de ce que la Chambre a adopté, il importa aussi de marquer ce qu'elle a rejeté, parce que, en vertu du règlement de la Chambre, les dispositions re jetées ne peuvent plus être présentées au second vote. La Chambre a rejeté : 1. Le principe de la territorialité : flamand en Flandre, français en Wallonie;2. Toutes disposition» visant à inter--dire >l'enseignement de la seconde langue dès le début des études primaires. Nous pouvons donc conclure que la loi soolaire institue la liberté de choisir la langue véhiculaire de tout enseignement primaire, français ou flamand, dans toute- l'étendue du pays, sous la condition que l'enfant possède les éléments de cette langue, en entrant à l'école. L'exercice de cette liberté sera assuré par la concurrence qui ne manquera pas de s'établir- entre les écoles communales adoptées ou adoptables; celles-ci s'efforceront d'offrir à la population scolaire tous les avantages compatibles avec l"oc-troi des subsides gouvernementaux. La loi soolaire garantit, en outre, la liberté entière de l'étude d'une seconde langue, à tous les degrés de l'enseignement.Enfin, elle fait une situation spéciale " notamment " à l'agglomération bruxelloise et aux communes bilingues où la pratique de la " liberté de clioix " de la langue pourra s'étendre de plus en plus, soit pour l'ensemble des cours, soit pour certains cours. Au total, la loi nouvelle (sous réserve des dispositions que peut amener te second vote) est une loi modérée de liberté en matière de langue : liberté des minorités assurée théoriquement par les textes linguistiques votés, liberté assurée, en outré, pratiquement par la concurrence que la nouvelle loi institue entre les établissements scolaires, en mettant dans les mains des particuliers comme des pouvoirs publics les moyens pécuniaires de fonder des écoles. La granss pitié des Eglises de Franc: •* M. Maurice Barres verse, dans la Revue des deux Mondes, son dernier pleur sur la " grande pitié des Eglises de France Ce pleur est sincère ; il est touchant. Et en même temps, il amuse, comme un paradoxe. Il est mieux fait peut-être pour éveiller la sympathie des sceptiques que celle des croyants. En effet, ce défenseur des églises, qui tombent en ruines, n'est lui-même pas un croyant, ni ne prétend l'être. ' ' Que me demande-t-on si je crois ' ' ? 's'écrie M. JBarrès. Je suis sûr que j'appartiens à la civilisation dui Christ, et que c'est mon destin d'e la proolamer et de la défendre. Ici ma raison, mon être tout entier trouve son élément, son bien-être et son élévation. Dans une église, que m'importent les difficultés de mon esprit ! J'accueille le chant des chrétiens et m'y associe dans mon cœur. J'aime ces grandsi repos, cette quiétude où nous laissent, dans l'ombre des piliers, les longs exercices et leg certitudes de! la foi ; j'aime ces fusées sonores qui jaillissent, ces élans subits des foules croyantes, et, sans plus ratiociner, je demeure en paix à mon banc, je porte mes yeux sur les fidèles, j'écoute ce que disent les prêtres, et je prends tout ce dont je puis faire profit, laissant le reste me baigner, me pénétrer s'il le peut... Ce qui est froissé dans l'âme de M. Barrés, ce n'est donc pas une foi, qu'il a perdue. C'est un sentiment profond du mystère du monde, sentiment qui s'accorde aisément avec une certaine répugnance pour les idées d'une clarté superficielle, qui ont la vaine prétention de l'expliquer. Mais cette disposition philosophique, qui ne paraît guère propre à réconcilier l'esprit avec les dogmes des Eglises, se combine chez M. Barrés avec une prédilection atavique pour les rêves qui jadis ont peuplé l'ombre de l'ignorance humaine de tout un peuple de dieux, grands ou petits, d'esprits, de fées, de génies. M. Barrés parle avec attendrisse ment de ces " pensées de nos lointains "ancêtres, qui exercent toujours de " mystérieuses et fortes poussées dans " notre vie ". Le peuple des fées et des génies qui vivaient dans, les eaux, les bois et les retraites a disparu, mais, en mourant, il a laissé aux lieux qu'il animait des titres de vénération et gardé avec notre race d'es liens d'amitié ou de terreur. Les siècles comptent peu pour celui qui dans la solitude prend soin d'écouter sat conscience, d'en accueillir les murmures profonds et de recevoir au fond de son être les dieux dépossédés. Il faut lire dans le bel article de M. Barrés, le passage où il cite Saint-Eloi, qui, au Vllme siècle, énumère et vitupère toutes les survivances païennes demeurées dans les mœurs de ses ouailles, " nos pères " N'observez, leur dit-il, aucune! des coutumes sacrilèges des païens, ne consultez pas les charlatans, ni les devins, ni les sorciers, ni les enchanteurs... ; n'observez pas les augures, ni les éter-nuements, et quand vous êtes en chemin, ne faites pas attention au chant des petit* otisealux. Qu'aucun chrétien n'observe quel jour il sort de chez lui, ni quel jour il y rentre... Que nul, pour entreprendre un travail, ne fasse attention au jour ni à la lune; que nul, aux calendes de janvier, ne se déguise en veau ni en cerf, ne tienne table ouverte pendant la nuit, ne donne ou reçoive dies étrennes et ne se livre aux excès du vin ; que nul ne croie aux devineresses et ne s'assoie1, pour écouter leurs chants; que nul à 'a Saint Jean et autres fêtes des saints, aux solstice®, ne pratique lea danses, les sauteries, les caroles et lea chants diaboliques; que nul n'allume deB flambeaux, ni ne fasse des vœux au pied des temples, auprès des pierres, des fontaines, des arbres, des enclos ou dans les carrefours ; que nul ne garde le repos de Jupiter (ô mes jeudis de collège!...) ; que nul ne suspende au cou d'un homme ou d'un autre animal des phylactères même offerts par les clercs et déclarés sacrés, sous prétexte qu'ils contiennent des passages de l'Ecriture; que nul n'ait la prétention de faire des lustrations, ni d'enchanter les herbes, ni de faire passer son troupeau par un trou* d'arbre ou par un trou creusé en terre, parce que c'est là, en quelque sorte, le consacrer au diable; que nulle femme ne suspende de l'ambre à son cou ; que nul ne* se mette à vociférer pendant les éclipse® de lune ; que nul ne croie aui d'estin, à la fortune, à l'horoscope. En cas die maladie, n'allez pas chercher les enchanteurs, les devins, les sorciers, les charlatans, et n'appliquez pas des phylactères diaboliques aux sources, aux arbres, aux embranchements des routes... Mais laissez là les fontaines et coupez les arbres qu'on appelle sacrés." Quel trésor qu'un tel texte, dit M. Barrés ! Son admiration, notez-le bien, ne va pas à la rigueur avec laquelle le saint homme proscrit ces superstitions barbares, dont on pourrait peut-être trouver bien des survivances dans l'Eglise d'aujourd'hui. Ce que loue l'académicien, c'est que ce texte " rend "compte de tant d'usages injustifiés, " qui nous plaisent et nous émeuvent, " comme ce morceau d'ambre au cou " d'une femme, parce qu'ils ont, à no-" tre insu, des origines religieuses." Saint Eloi nous décrit là une couche profonde de notre être, ce qu'il y a en nous d'irrationnel et de si fort, et qui nous gouverne) encore d'une façon despotique. Au milieu de toutes ces niaiseries que le bon sens avec le saint réprouve, on distingue de l'excellent, de l'éternel. Saint Eloi, n'exigez pas de moi que je vous sacrifie les arbres séculaires et les forêts profondes, les sources et 'es collines, les fleuves, les enclos, les solitudes et les fontaines, non plus que les âmes des ancêtres-. Rien de tout cela ne me laisse insensible. Les déesses des sources étaient bienveillantes, les dieux des bois, redoutables. Quand je suis seul d'ans la forêt, j'éprouve une angoisse ; auprès d'une source, un sentiment d'amitié douce. Grand saint Eloi, n'interprétez pas mal mon involontaire souhait de désarmer le silence menaçant des bois et mon désir de protéger la source! M. Barrés conte joliment comme cette foi aux merveilles antiques est née dans son âme. C'est un récit du vieux curé de Portieux, le chanoine Pierfitte, qui l'y a éveillée, M. Barrés peut-être dirait, réveillée. Il racontait qu'un soir de son enfance, au côté de son père, par la porte entrebâillée de leur hutte de bûcherons, il avait vu les fées danser dans une clairière : "Ne bouge pas, petit, disait son " père, elles sont capricieuses, tantôt "bonnes, tantôt méchantes; le meil-" leur est qu'elles nous ignorent." Nous ne résistons pas au plaisir de citer encore M. Barrés, dont l'imagination vive anime une langue pure, souple et pittoresque. Arbres fatidiques, dames fées des prairies et des sources, mystérieuse res- l

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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