La Flandre libérale

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s.n. 1914, 12 Maart. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/0000000k6j/
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40* Innée — Jeudi 12 Hars 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 71 Jeudi 12 Mars 1914 ■ LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE ANNONCES BELGIQUE : Fr„ 2?00 MO MO Ï6.0Ô I 3AND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, GAND Pour ïa ville et les Flandres, s'adresser ac ibnrean ta UNION POSTALE : Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 ABONNEMENTS ET ANNONCES s I «RÉDACTION-- ïonrnaL _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à On t'abonna an buraaa du Journal si dans tous las bureaux do poste Téléphone 32 Téléphone 1 3 ' Office de Publicité, rue Neuve, 06, à Bruxelles» LE DÉFICIT DU CONGO * . 'Au tableau de travail de la Chambre, le budget du Congo est inscrit pour deux séances. Est-ce à dire que le problème colonial va être discuté et vidé en deux après-midi? Non, sans doute: ce n'est pas possible. Il s'agit simplement du budget. Le problème colonial ne sera discuté dans toute son ampleur qu'après les élections, quand M. Renkin aura pu réfléchir suffisamment et qu'il pourra nous apporter un programme, esquisser un plan d'action, et qu'il nous présentera, en même temps, un plan financier. Il n'y aura, ces jours-ci, qu'un premier engagement. On sait quelle est la situation : les dépenses du service ordinaire atteignent 52 millions, celles du service extraordinaire dépassent 11 millions et le budget métropolitain sera d'au moins uu million et demi. Le total des dépenses — sans qu'aucun grand travail soit engagé — est donc d'environ soixante-cinq, millions. Quant aux recettes, on prévoit qu'elles seront d'environ trente millions. Le déficit est donc de trente-cinq millions, en réalité. Ce qu'il y a de grave, c'est qu'il dépasse, ce déficit, les recettes, et qu'il n'a rien d'accidentel; que ce sera évidemment un déficit chronique pendant une période plus ou moins longue, et cela de l'aveu même des partisans les plus déterminés de la politique coloniale.Qu'on ne vienne pas nous dire que nous confondons l'ordinaire et l'extra-mlinaire. Un budget extraordinaire qui comprend par exemple une somme de huit cent mille francs pour combattre la maladie du sommeil ; un autre poste àe 607,000 francs pour la colonisation agricole ; un troisième chapitre, de 640,000 francs pour l'équipement de stations agricoles encore, n'est pas un budget extraordinaire. *** Au moment opportun, il faudra relire les déclarations que faisait le gouvernement à l'époque de la reprise. Non pas pour le vain plaisir de procurer un triomphe à ceux qui mettaient en ^arde contre le bluff des ministres, mais pour montrer avec quelle légèreté [es affirmations les plus audacieuses étaient faites et pour assurer à la discussion nécessaire un caractère plus sérieux. M. Du Bus de Warnaffe^ rapporteur du budget, rappelle fort à propos une parole de Bismarck : — La colonisation, disait le chancelier de fer, n'est possible que si elle peut compter sur l'appui énergique et décidé de l'opinion publique. " Aussi faut-il trouver étrange que i'on n'ait fait jusqu'à présent qu'égarer l'opinion par des promesses ridicules et des tableaux fallacieux ; ou la décourager par des attaques violentes, somme celles auxquelles les missionnaires se sont livrés vis-à-vis des fonctionnaires, et qui ont été couvertes par la Iroite. Ces procédés, — parfaitement cléricaux, d'ailleurs — sont détestables, car si l'on parvient ainsi à obtenir carte blanche pendant un certain temps, l'heure sonne bien vite où il faut rendre des comptes; et l'on trouve alor. devant soi des visages Bévères. Que dans un but électoral les gouvernements cléricaux se livrent, en Belgique, aux manœuvres les plus singulières, qu'ils fassent des promesses saugrenues et exécutent, au lendemain d'élections, le programme de leurs adversaires, qu'ils attaquaient la veille avec véhémence, c'est de la mauvaise foi qui n'entache pas, au moins, notre réputation à l'étranger. Mais pour ce qui est du Congo, c'est impardonnable, car nous sommes coupables devant l'Europe, et un échec serait extrêmement grave. Cependant, c'est un échec que l'on prépare, si l'on s'obstine à suivre une politique de di. simulation, de subterfuges et de bluff. La façon dont le budget est dressé, et le soin que l'on prend de reporter à plus tard des explications et un programme impressionnent très défavorablement.*** Ces procédés sont d'autant plus fâcheux que la manœuvre coïncide avec une campagne fort habilement mené© en faveur de réformes sur lesquelles u conviendrait de s'expliquer sans tarder.On agite la menace allemande, par exemple. A en croire certains, nous serions près d'être mangés par l'Allemagne, en Afrique comme en Europe. On oublie que là-bas comme ici nous avons de puissants voisins qui, pour les meilleures raisons du monde, sont de sûrs garants de notre indépendance... en temps de paix. , Le partage du Congo, pas plus que le partage de la Belgique, n'est une opération qui se pratique entre la poire et le fromage. Cependant, quand on regarde ce qu'il y a sous cette agitation factice, \ où s'aperçoit qu'il s'agit surtout d'en- i lever le vote de la construction d'une i ligne de chemin de fer allant du Bas- « Congo au Katanga en territoire con- 1 golais. La construction de cette ligne j coûterait au bas mot, suivant l'estimation du ministre des colonies, la ' somme de deux cent cinquante millions de francs. Or, elle est parfaitement inu- , tile, puisque les Allemands nous offrent i d'excellents tarifs par les lignes, beaucoup plus directes et plus courtes, i qu'ils construisent pour relier le centre de l'Afrique aux océans. j yD'autre part, on nous convie à créer des lignes auxiliaires au Katanga, au Ivatanga à propos duquel on s'est livré, dans un but trop apparent, J à un battage énorme, il y a deux ans. { En récompense de tant de sacrifices, une commission spéciale s'apprête ] d'ailleurs à nous demander une réduc- j tion considérable de nos droits. Elle réclamera aussi une réforme du con- ( trat de travail tel qu'il a été établi en i 1910, et beaucoup disent tout bas, s'ils 1 n'osent le confesser tout haut, qu'il faut revenir au régime du travail forcé. Par contre, personne ne préconise de moyens de faire face à la situation budgétaire. La question des recettes ( laisse profondément indifférents tous , ceux qui parlent en oracles de choses £ coloniales. Seules les dépenses les at- ] tirent, et si on les écoutait, on dépen- i serait un milliard au Congo avec une facilité incroyable. Il faudra doucher un peu ces enthou- ■ siasmes. Nous avons au Congo de tel- < les responsabilités qu'une prudence ( très grande s'impose. Au surplus, le mirage est" dissipé. Il i faut que la Belgique agisse désormais au Congo avec fermeté et virilité, et < non plus dans la fièvre et dans l'inco- < hérence, dont seuls les financiers bé- , néficient, narce qu'ils gardent toujours ' leur sang-froid. j Echos & Nouvelles Dus l'armés M. le ministre cîé la guerre procéder.-; dans quelque® jo-ura à des nominations et promotions intéressant le corps de! officiera II nommer» notamment 15C capitaines d'infanterie. Lss miliciens dt (914 C'est vraisemblablement vers le» 1£ septembre — sauf pour l'artillerie mon tée, qui pourra être appelée vers le 14 décembre — que devront entrer à la> ca serne les miliciens de 1914. Pour les itodlanls militaires Le ministre de la guerre a décidé qu< les étudiants qui estimeraient subir ui préjudice du chef de leur appel sous le* armes pour une période de tir oui di manœuvres peuvent solliciter un cham gement de période auprès de leur cbe: de corps et obtenir, éventuellement l'autorisation de rentrer au service ao tif pendant les vacances universitaires Devoir de la population slvlls en temps de gnerri Le jour où nos troupes devront assu mer la noble mais lourde .charge die dé fendre le soi de la patrie et la vie de nos femmes et de nos enfants, tout Bel ge aura, certes, à cœur de faciliter leui mission, d'en atténuer les fatigues et le! privations. Mais comme le dit fort justement 'e commandant d'état-major Semet dans "La Vie Militaire illustrée", de ce mois " à ca moment il sera trop' tard, tant i " est vrai qu'en cette matière on n'im " provise rien à la guerre, et les meil " leures volontés — notamment à l'égare " des sacrifices qu'on serait prêt à con " sentir —• risquent fort d'être inef fi " cacies. " Chacun doit donc nécessairement sa voir comment il peut des maintenant s< préparer à l'accomplissement de ce de voir civique : contribuer directement i soulager les charges, les fatigues, le: souffrances de nos soldats, parmi 'es quels tous compteront alors soit un fils soit un frère, un parent ou un ami ? "La Vie Militaire" passe aussi en re > vue l'intervention de la population civi le d&ns le logement de la troupe', sa noue riture, les réquisitions d'e toutes natu res, les seOours aux blessés et aux mala des. La presse fera œuvre patriotique en vulgarisant ces connaissances dont h mise en pratique pourra déjà utilemen s'exercer en périodes de manœuvres, ai grand profit de nos troupiers ; trop sou > vent, en effet, le défaut de savoir corn • ment s'y prendra paralyse les meilleure i volontés, et nos soldats en souffrent, parfois druellement ! C'est particulièrement le cas pour nos 3 bourgmestres, secrétaires communaux, instituteurs, etc. ; *** lprîs le détarrel do railway Le " Patriote " dit qu'une enquête > très séVèra a été faite par l'administration des chemins de fer sut les causes 3 dj désarroi qui a régné ces dernières semaines sur le railway. " Un certain nombre de chefs de station qui se sont 3 montrés inférieurs à leur tâche oui qui n'ont pias su prendre les mesures né-cessairelg ont été, dit-il, rétrogradas, déplacés ou mis d'office à la retraite. C'est 3 le cas notamment pour les chefs des gares de Liége-Guillemins ; Schaerbeek ; t Gand-Sud ; Châtelineau ; Namur et Ronet. Quelques sous-chefs 'ont égale-, ment été déplacés Et voilà réglée l'affaire du désarroi. t Un Joli geste 1 La Reine a envoyé hier le docteur Le Bœuf, médecin de la Cour, à Bracque-gnies pour soigner les blessés victimes de la catastrophe.' ' Accompagné du1 docteur Faucon, de Bracquegnies, il s'est rendu) chez le chef-porion Thiry, le plug grièvement blessé, î Ce nouveau geste de notre sympathique souveraine a> vivement ému la fa-1 mille Thiry et les habitants dtei toute la 3 région de Thieu. [ Une pétition [ L'Association professionnel'e des véri-ficateurs e#h aspirants-vérificateurs des douanes de Belgique vient d'adresser au ministre des finances, aux sénateurs et 3 aux députés, une longue pétition. Voici les "vœux essentiels" qui y sont formulés : ; 1. Traitement fixe de début : 2,200 fr. et augmentations triennales de 500 fr. jusque 5,700 francs y compris. 2. Tenue gratuite aux vérificateurs des douanes ou indemnité de premier 3 équipement de 250 francs. 3. Assimilation des vérificateurs aux I agents çiui service actif des douanes. 1 4. Mise au concours des emplois de b contrôleur des contributions et des douanes. 5. Accès des vérificateurs des douanes à toutes les recettes classées et exclusion du fonctionnariat des employés inférieurs des douanes et des accises qui n'ont pas passé par les cadres des surnuméraires, commis aux écritures, vérificateurs des douanes ou commis des directions. " Lss intérêts belges eu Kussle i Le développement des relations écono-3 miques entre la Belgique et la Russie 3 va grandement bénéîicier de la consti-j tution du bureau de la Société d'études ibeligo-rasse, à St-Pétersbourg, qui est chose faite. La direction de ce bureau a été confiée à M. Kagan, avocat et secrétaire juridique de la Chambre de commerce anglo-russe. M Lauwiek, ^e-5 crétaire général de la Société d'études, a présenté M. Kagan aux hautes auto-1 rites russes s'intéressant aux relations entre les deux pays, ainsi qu'au comte de Buisseret, notre ministre à St-Pé-tersbourg. Nos compatriotes se fé'icite-ront de ce que la Société d'études ait pris l'initiative d'établir dans la grande capitale russe un centre d'informations 9 et de renseignements de toute espèce, 1 spécialement organisé à l'intention des 3 Belges résidant ou de passage en Russie. ! *** f Dn home psnr danseoeis anglaises fc Paris ' Le Révérend F. Anstruther Cardew, pasteur de la "St-George's church", à Paris, vient de lancer un appel au pu-l blic anglais pour qu'il soutienne le . "Theatrical Home", qui abrite, à Paris, - les artistes anglais de passage. Cet appel a été approuvé et chamdement recom-» mandé par l'évêque de Londres. A toute époque de l'année, plusieurs r centaines de jeunes danseuses de ballet s anglaises séjournent dans la Ville Lumière, où elles s'exhibent dans les cafés > et music-halls de Montmartre. Le sort 5 de ces petits "rats", comme on les appelle à Paris, n'est pas toujours fort en- 1 viable. Abandonnées souvent à elles-mêmes, elles logent dans un hôtel garni ; et comme leurs moyens ne leur permettent j point de dîner oui de souper dans les restaurants du boulevard, la plupart d'entre elles font la popote en commun dans leur modeste appartement, de n'est pas toujours Lujcullus dînant chez Lucullus, e comme on pense bien... C'est pour offrir à ces sympathiques dancing girlg un re-^ fuge à la fois attrayant et économique s ' que le Rév. Cardew a fondé le "Theatrical Home", établi dans la rue dui Faubourg Montmartre. T'ous les danseurs ' britanniques y peuvent d'ailleurs trouver aide et assistance en cas de maladie ou de misère. Et l'on y sert des repas copieux contre une minime Redevance. Le foofbal pratiqué par les femmes e —— —— a, Le "Daily Chronicle" nous apprend t qu'un match de football a eu lieu, il y a a quelques jours à Londres entre plusieurs équipes de... dames. Devant quinze mille spectateurs vivement intéressés, quelques-s unes des plus sémillantes actrices de la City ont rivalisé d'entrain et de combativité vraiment sportive. Le journal anglais nous montre un groupe suggestif, composé de six " joueuses ", non point assises ou accroupies, comme leurs confrères du sexe fort, mais debout et, selon la coutume féminine, tendrement enlacées. Elles portent fort crânement l'uniforme classique des joueurs de football: vareuse rayée, petite culotte blanche, gros bas à côtes, et lourdes chaussures. Deux ou trois d'entre elles ont des jambes solidement musclées... Et voilà le sport le moins féminin du monde, envahi, lui aussi, par les femmes. REVUE DE LA PRESSE A propos du désarroi du chemin de fer. — Un aveu Un ancien ingénieur des chemins de fer de l'Etat adresse au Journal de Bruxelles une longue lettre relative au. désarroi de notre railway, et où! l'on prétend nous indiquer les véritables causes du gâchis. De cette lettre, nous découpons un passage, sur lequel nous attirons l'attention de nos lecteurs: " Dans mon usine, dit le correspondant du journal catholique, quand un ouvrier ne travaille pas, on le met dehors. Aux chemins de fer, quand un piocheur s'ar-'rête de faire semblant de travailler, le surveillant détourne la tête pour ne pas le voir. Je passe une partie de l'été dans une localité de la vallée de la Meuse, entre Namur et Dinant. Je constate que dans 'os gares dépendant de la Compagnû du Nord il y a moitié moins de personnel subalterne que dans des gares dépendant du chemin de fer de l'Etat belge et de la même importance. Il y a une différence: les gares de la Compagnie du Nord sont propres, bien entretenues; les nôtres sont, pour la plupart, sales. Le laisser-aller, l'incurie, l'indifférence et l'apathie du personnel sont caractéristiques des régies. Il s'ajoute parfois à ces qualités, surtout quand le personnel se sent soutenu par des influences syndicalistes et politiques, l'indiscipline et l'in-sejbance."Le' personnel de nos chemins de fer est donc indiscipliné et insolent, parce qu'il se sent soutenu par des influences syndicalistes et politiques: C'est, ce que nous n'avons pas cessé de dire. L'intrusion du clergé, le rôle néfaste joué par les associations ouvrières catholiques que dirige un moine combatif, et que n'a cessé d'encourager M. Hellepuf'te, ce sont là les causes essentielles du désarroi de nos chemins de fer. Four que le Journal de Bruxelles en fasse l'aveu, à son tour, ne faut-il pas que les abus soient bien criants? (Mérence de M, le pasteur Giran —' L'Evangile de la foi moderne M. Giran^ pasteur de l'église wallonne d'Amsterdam, a donné hier une conférence à la Maison libérale, sur l'Evangile de la foi moderne. Les auditeurs très nombreux qui y ont assisté ont vivement adlmiré la rare éloquence de l'orateur. En sortant, ils se disaient émerveillés de cette parole ardente, au service d'une imagination si riche, d'une pansée si généreuse. Ils ont été frappés, plus encore de la largeur des idées exposée© par M. Giran que de la forme à la fois opulente et fine, en laquelle elles étaient exprimées. M. Giran a fait voir avec une parfaite clarté que ce qu'il y a d'e vrai, de profond, d'immortel dans le christianisme ne lui est pas particulier. Il a mis en lumière dans l'histoire intellectuelle des peuples les plus anciens, en Chine, dans l'antique Egypte, dlans l'Asie d'Hammourabi, le germe en pleine voie de développement des vérités morales qui devaient faire la force et la grandeur des écrivains de la Bible, et par leur intermédiaire avoir une Bi grande et durable influence sur notre civilisation moderne. M. Giran a montré ces principes sous des formes diverses, presque recouverts par des conceptions mythologiques, d'es superstitions plus ou moins grossières, dans les âges divers, chez les divers peuples. Il a fait ressortir, avec une sobre justesse, que cet alliage n'a point cessé, même chez nous, d'altérer la pureté de l'or moral de la vérité religieuse que l'on retrouve en le dégageant de nos conoeptians religieuses ou philosophiques. Cet alliage n'est pas la religion, il cache, il déshonore la religion, que l'effort de l'humanité doit tendre à épurer en la libérant. Ne le voyons-nous pas dans ce que l'ignorance et le fanatisme ont fait de ces germes de large et sainte humanité que l'Evangile nous donne dans certaines de ses paraboles 1 L'admiration qu'ont inspirée ces parcelles d'e vérité p.t rlp "niR+.irPi nns pillp.in&mp. produit ces etxcès superstitieux que des églises chrétiennes ont été jusqu'à considérer comme l'essence du christianisme? Nous ne voulons pas parler ici des misérables pratiques dévotieuses de l'église catholique, mais de ce que l'on rencontre dans toutes lesi églises chrétiennes, de ce que M. Giran a appelé d'une manière propre et frappante, leur "christolâtrie". Tout en insistant avec une force persuasive sur ce côté encore grosisier et misérable des formes de culte que nous connaissons^ M. Giran a montré, avec une chaleur d'e cœur et d'e parole vraiment commiunicative, que ces tares et ces petitesses n'empêchent point que le principe religieux en lui-même ne conserve sa pureté et sa souveraine importance morale. Il, pénètre et anime toute notre société mioderne, sans que parfois elle s'en doute. L'amour d'e loi justice qui enflamme nos cœurs, cette passion de 'a vérité, le respect de la raison humaine qui s'efforce de l'atteindre, qu'est-ce si ce n'est la religion même? Seulement, la religion, cette adoration du1 vrai, du beau, du hien, qui est, à proprement parler, l'âme même de l'homme, nous ne la concevons plus comme ayant pour notre esprit une forme absolue, définitive, immuable. Comme la science, comme la morale, elfe est essentiellement progressive. U faut ajouter que nous ne pouvons plus y voir la propriété1 d'aucune église. C'est en ce sens que l'on doit dire que la foi religieuse», qui jadis a été une foi confessionnelle, ecclésiastique, est devenue et tend à devenir cha^-que jour davantage une foi laïque. Elle n'est pas celle des chrétiens ou des Juifs, des Chinois ou des bouddhistes, mais celle de tous les hommes, de tous les sangs et de toutes les classes qui, selon le mot d'e l'Evangile, veulent adorer Dieu en esprit et en vérité, c'est-à-dire en langage du XX® siècle, mettent au-dessus de tout le culte d,e la vérité et de la justice. M. Giran a dû voir hier la cordiale et respectueuse admiration avec laquelle son auditoire suivait sa parole, et il est impossible qu''il ne lui ait pas été dioux d'e sentir cette sympathie qu'il éveillait. Il peut se dire aussi, sans crainte de se tromper, que cette parole a laissé dans les cœurs une semence précieuse, qui ne sera pas perdue. C'est la juste récompense du bon ouvrier qui a conscience que son labeur n'a pas été donné en vain. Cette conscience, M. Giran peut l'avoir sans crainte*, sa conférence a été aussi salutaire que belle. La crise ministérielle en Italie Le télégraphe noua a annoncé hier que la crise ministérielle est ouverte en Ita/-lie. M. Giolitti a remis au roi Victor-Emmanuel III la démission du ministère et communiqué officiellement, selon l'usage, la nouvelle à la Chambre élective et au Sénat. Samedi dernier, le groupe radical de la Chambre avait tenu une réunion dans laquelle a été voté un ordre du jour décidant que " le groupe n'adhère plus à la situation parlementaire actuelle ce qui veut dire que, sortant de la majorité ministérielle, les députés radicaux passent à l'opposition. Or, le chef du parti, M. Sacchi, était ministre des travaux publics dans le cabinet Giolitti. Un deuxième député radical, M. Credaro, détenait le portefeuille de l'instruction publique. Trois autres radicaux étaient sous-secrétaires d'Etat. Le groupe radical, se détachant de la majorité, leur démission s'est imposée et a entraîné, par le fait même, la démission collective du ministère. Cette crise était d'ailleurs, nous l'avons dit, prévue; elle avait été plusieurs fois annoncée. Le Temps, lundi soir, la commentait sans excès de bienveillance : " M. Giolitti, écrivait notre grand confrère parisien, est virtuellement démissionnaire, par suite d'une défaillance de majorité. Les radicaux le quittent sans élégance, lui faisant payer une politique d'e combinaisons poussée jusqu'au point où la combinaison change de nom... "Au cours d'une politique exclusivement opportuniste, au dedans et au d'ehors, l'ancien président du conseil avait d'ailleurs préparé l'ingratitude dont il est victime. On sent à Montecitorio que nul n'a plus confiance d'ans le ministre qui s'en va. Ses lois démocratiques, parfois \ démagogiques, n'avaient-elles d'autre objet que de couvrir ses tractations avec les catholiques? Sea négociations avec les catholiques n'étaient-elles qu'un piège tendu aux partis d'e droite pour les mener captifs à la suite du char radical ? A vouloir jouer aiui plus fin, M. Giolitti s'est perdu. La loyauté n'est pas toujours une maladresse. " Le T e m p s en veut à M. Giolitti parce que "jamais la politique italienne n'a paru moins cordiale pour ses amis de la veille — la Triple Entente — quel depuis deux années. '' Il a peut-être raison de lui en vouloir. Les intrigues do l'Italie en Albanie sont notoires. U y a d'ailleurs vingt ans qu'elles durent, et elles forment, en quelque sorte, la contre-partie obligée des intrigues autrichiennes. Ce qui nous déplaît davantage, c'est l'attitude de l'ItaHe dans la question épirote. Rivale naturelle et traditionnelle de l'Autriche - Hongrie d'ans l'Adriatique, l'Italie^ par ambition nationaliste, s'est faite la pire ennemie des revendications patriotdquesi de la Grèce. Si les Grecs de l'Epire deviennent, malgré eux, sujets du Mbret d'Albanie, c'est à l'Italie qu'ils le doivent. L'Italie s'est unifiée en invoquant le droit des nationalités ; pourquoi re-fuse-t-ella aux Grecs le bénéfice d'un grand principe qui a dominé, pendant-tout le dernier siècle, l'histoire glorieuse de son propre Risoirgimento ? Nous sommes, avec le Temps, d'avis que cet éjjoïsme nationaliste manque d'élégance et de générosité. Mais la mauvaise humeur du Temps l'entraîne un peu loin. Le grand journal parisien donne de la chute du ministère Giolitti une version qui ne semble guère conforme aux faits, et ses commentaires un peu) hâtifs et un peu tendancieux d'une situation fort embrouillée, nous font voir, une fois de plus, que pour apprécier exactement la politique intérieu-'re d'un pays étranger, il faut s'en rapporter avant touit aux journaux mêmes de ce pays. On ne voit pas bien, d'abord, ce que le Temps veut dire en parlant, en l'occurrence, de "défaillance de majorité". Il n'y a pas huit jours, le gouvernement de M. Giolitti, dans le scrutin qui a terminé la première partie de la grande discussion sur les affaires de Libye, a obtenu l'adhésion de 361 députés sur 448 votants, soit une majorité ministérielle de 223 voix. Les radicaux sont, en tout, 70 à la Chambre. Tous passant à l'opposition, la dernière majorité obtenue par le cabinet Giolitti tomberait à 83 voix, ce qui, on l'avouera, dans une Chambre comprenant 508 députés, constituerait encore un chiffre fort respectable. Aussi n'est-ce nullement à défaut d'une majorité parlementaire que M. Giolitti se retire. Et il ne paraît pas non plus que, s'il se démet, il j ait été forcé par des amis ingrats, ni " qu'il s'effondre dans une solitude hostile ". M. Giolitti a 71 ans. Ii se sent fatigué. Il aI besoin de repos, après avoir été, depuis vingt ans, quatre fois, et fort longtemps, président du conseil La presse italienne est à peu près umt-nime à dire que si le groupe parlementaire radical a fait défection, c'est eni vertu d'un accord au moins tacite avec M. Giolitti. Voici, à ce sujet, quelques avis autorisés, émanant de l'élite des journaux italiens de divers partis. Nous les citons textuellement, parce que nous ne voudrions point qu'on nous taxe de présomption, pour avoir contredit un journal comme le Temps. "On dit, rapporte le G i oru a 1 e d ' 11 a 1 i a, nationaliste, opposant constitutionnel, et ami de M. Sidney Son-nino, que. dans la réunion du groupe parlementaire radical d'où devait sortir la crise, il y eut quelques âmes assez candides pour ne point réussir à se con-vainere que le détachement de leur groupe de la majorité ministérielle n'était point désiré par M. Giolitti ; et qu'elles voulaient résister à tout prix au'x supplications d'un cabinet qui avait lui-même décidé de mourir. " Le Oo r r i e r e d1 ' 11 a 1 i a, catholique modernisant, écrit: "La crise survient parce que M. Giolitti veut s'en aller. Les amis de M. Sacchi, lequel il y a quatre jours, déclarait que les radicaux ne lâcheraient pas le président du conseil, ont eu l'amabilité d'offrir à ce dernier un prétexte de s'en aller, et M. Giolitti en profite. " L' A v a n t i, organe des socialistes [officiels, écrit : "M. Giolitti dispose

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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