La Flandre libérale

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29 januari 1914
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s.n. 1914, 29 Januari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ms3jw87d71/
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40* Année — Jeudi 29 Janvier 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 29 — Jeudi 29 Janvier 1914 LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS 1 mois. t mois. i mol*. 1 an. BELGIQUE % Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonne su bureau du Journal et dans tous les bureaux d« poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE OAND, 3, RUE DU NOUVEAU BÛIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : I •• RÉDACTION -Téléphone 32 | Téléphone 13 Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean iû Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. IIMIMBMI ■■■ —I■!■ I —— — I —Bill III LE SPECTACLE M. Brifaufc, le bon apôtre, s'est déclaré d'accord avec la gauche, hier, à la fin de son discours, pour ne pas transporter au Congo nos querelles. M. Hymans l'a interrompu pour lui déclarer nettement que les libéraux ne voudraient en aucun cas d'accord avec les cléricaux de l'espèce Brifaut. Il avait parfaitement raison. Bien entendu, qu'on n'aille pas faire de cette déclaration des interprétations à la Tartuffe. Jamais M. Hymans, ni personne n'a pensé qu'il était bon de (transporter nos querelles au Congo. C'est tout le contraire que nous voulons. Mais ce contre quoi nous protestons énergiquement en ce moment, en nous inspirant des intérêts de la colo-, nie et de l'intérêt le plus élevé de la civilisation, c'est l'exportation du cléricalisme, et du pire — celui de la calomnie et de la délation — au Congo. M. Masson a très justement mis en lumière, dans son vigoureux discours, les dessous et les mobiles de l'ardente et répugnante campagne des missionnaires contre M. Benkin. Quand M. Vandervelde dénonça, armé des documents que l'on sait, les agissements illégaux des missionnaires en Afrique, il y eut de virulentes protestations à droite. M. Benkin s'efforça de couper son effet au leader socialiste en prenant le premier la parole et en attaquant rinterpellateur... qui n'avait pu encore souffler mot. Et puis, des nuées de conférenciers se répandirent dans le pays pour exalter l'œuvre des missions catholiques. Mais il se produisit ce fait bizarre | que M. Benkin, mieux informé, dut prendre des mesures et dut mettre fin ides abus qui n'étaient que trop réels. D'où la -colère des missionnaires, qui exigèrent dès lors la tête du ministre. Car il faut bien faire remarquer ceci | — qui semble avoir été un peu perdu de vue — que M.. Brunet est l'inter-pellateur, et qu'il a interpellé surtout pour permettre au ministre de se I défendre contre des attaques odieuses, | et de défendre ses fonctionnaires et ses | magistrats. Rien d'autre n'est en question et t c'est en vain que les cléricaux essaieront de faire dévier le débat.Le problème tout entier, d'ailleurs, peut [ être abordé sans crainte par l'opposition, et M. Masson l'a démontré brillamment. Mais l'interpellation elle-même porte sur un point précis, et l'ordre du jour qui sera celui des juches devra se limiter à ce point, établi nettement encore par M. Ben-: kin lui-même, hier, dans une inter-; ruption. Interrogé sur la question de savoir s'il avait rencontré un seul agent décidé' à nuire à l'œuvre des missions, le ministre des colonies a en I ^ffet répondu : Donc, à fortiori, n'y 'a-'t-il pas complot. Donc, on ne peut songer à sévir contre des fonctionnaires. Donc M. de Broqucville n'est pas d'accord avec Benkin quand le chef du cabinet | Menace les dits fonctionnaires. Et voila où l'accord est impossible, seulement entre deux ministres dont l'un, parfaitement documenté, veut couvrir ses fonctionnaires et dont 1 autre est prêt à toutes les capitulations pour maintenir "l'unité de la j droite" et pour se maintenir lui-même [ pouvoir; mais surtout entre des [ groupes dont la mentalité, la façon de ! Penser et d'agir, l'idéal et les procédés sont aussi complètement différents. ! Et c'est peut-être le résultat le plus heureux de toute cette affaire : c'est lue le débat fait éclater plus claire-nient que jamais la profonde, la fondamentale divergence de vues, dans tous les domaines, entre la gauche libérale e't la droite. Dans tous les domaines, les cléricaux apportent ou sont forcés de mon-[ Jrer l'esprit le plus sectaire et le plus étroit. Sur le terrain colonial même, demeuré neutre jusqu'ici, il nous faut combattre, il nous faut défendre un ministre catholique. Spectacle inouï, que, pour notre part, n°us sommes très heureux de voir durer, et' auquel noua convions tous ceux qui, préoccupés "d'affaires", en sont toujours à douter du péril clérical, à croire à une modération possible... tandis que tout se corrompt et s'altère et s'empoisonne autour d'eux. Eloge de M. Levie A l'Heure où, p-our sauver de la déroute les finances cléricales* il nous fallait un ministre compétent, il se trouva que M. Levie fut un étourneau. Les politiciens eurent beau jeu à exposer le manque absolu de principes directeurs de sa politique financière: "Ses impôts n'étaient que hochepot ! " Les financiers et les contribuables, de leur côté, lui disaient : « Vob taxes sont si mal conçues, que1 nous préférons vous donner la bonnei recette à tondre, plutôt que vous voir expérimenter la vôtre sur notre dos."' 'Et les*»agents de change de modifier au proiet ceci, les assureurs cela, les automobilistes autre chose encore, si bien qu'il nei resta rien des projets de M. Levie lui-même., Après les politiciens et les financiers les avocats proclamèrent, dans leur journal professionnel, que las textes de loi de M. Levie fourmillaient d'hérésies juridiques.Et les critiques s'accumulaient... Vous devinez que notre ministre le6 attribua à la passion politique, ou au chagrin des contribuables, ou à la jalousie commune aux avocats. Il donna même une conférence aui palais de justice de Bruxelles, tout spécialement pour proclamer, — en une langue d'ailleurs aimable, — qu'il était très satisfait de sa personne. Il le fit bien voir dans la suite à la Chambre en traitant certaines opinions fiscales dta sympathique! député libéral pour Huy, M. Giroul, de "non-sens" parce qu'elles ne cadraient pas avec la sienne qui, naturellement, est la bonne. Ceci valut à M. Levie l'attention, de! la presse étrangère, qui, jusque là, l'avait ignoré. On discutait le budget. M. Giroul établit combien ili était injuste de frapper le sucre, dlont le prix de revient est de 30 francs, d'uin droit d'accise de 20 fr. (soit de 66 pour cent de sa valeur). Il proposait de le réduire à la somme fort honnête de 15 francs, et de ramener, d'autre part, le droit d'entrée à fr. 20,50, de façon à ce au© la protection des sucres indigènes ne dépassât pas les fr. 5,50 admis par la Convention de Bruxelles. M. Levie répliqua que "les conventions internationales s'y opposaient..., qu'il n'y avait pas matière à discussion..., que c'était incontestable...," et décocha à M. Giroul quelques autres aménités dui même genre pédant. Cela devenait très intéressant,, Après la presse technique belge, voici la presse étrangère qui s'émeut de cette interprétation par le ministre belge de la Convention internationale de Bruxelles. Le plus grand et' le plus influent d'en-tr'eux (Die Deutsche Zuckerindustrie), déclare net que "l'opinion du ministre belge est pour le moins incompréhensible" et "qu'il fauit souhaiter, puisque la Commission permanente des sucres se réunissait deux fois l'an à Bruxelles, qu'elle veuille bien donner quelques leçons au ministre) des finances de la Belgique !" M. Levie pourra compléter la collection des éloges reçus en Belgique, par ces précieuses appréciations de l'étranger. — Echos & Nouvelles <U- 4t< -U- WWW L'IntirpelUtlsn de H. Brunet Voici le texte de l'ordre du jour déposé, mardi, par M. Brunet: " La Chambre, prenant acte des déclarations de M. le ministre des colonies " que la discipline des fonctionnaires ap-" partient exclusivement à l'Etat, que " nos fonctionnaires ne sont soumis, ne " peuvent être soumis qu'aux lois et rè-" glements de la colonie, que seules ont " compétence pouir les juger les autorités civiles de la colonie régulièrement con-" stituées par la loi " On a été jusqu'à proposer d'exclure " de l'administration coloniale quicon-" que serait franc-maçon. "Je tiens à déclarer sans ambages " qu'une telle proposition est inaccep-" table. Je suis et je reste adversaire des " mesures d'exception. " " Considérant qu'aux termes de l'acte de Berlin dru, 26 février 1885 et de la charte coloniale, la liberté de conscience et la tolérance religieuse doivent être rigoureusement respectées aiui Congo, " Passe à l'ordre du jour. " PrnUtne»! " Il y a, paraît-il, maçons et maçons, écrit le " Matin d'Anvers. La presse cléricale s'évertue à démontrer que les maçons anglais ne sont pas à redouter et qu'ils ne font pas partie de la secte malfaisante complotant au Congo contre les missionnaires. " Il en serait probablement de même des maçons de toute autre nationalité. Il n'y a que les ma-çons belges qui soient d'affreux mécréants. " Allons donc! " Que la presse catholique nous désigne donc les catholiques de marque faisant partie de la maçonnerie anglaise ou de toute autre maçonnerie étrangère. " La maçonnerie, quelle qu'elle soit, reste toujours sous le coup des excommunications majeures prononcées par Clément XII, Benoti XIV, etc., auxquelles Clément XII avait même, en 1739, ajouté la peine de moru Les organes cléricaux savent parfaitement cela, comme tout le monde, mais ils voudraient faire croire que les catholiques tolèrent volontiers d'autres maçonneries que la maçonnerie belge. " Par conséquent, la liberté au Congo existerait pour les étrangers et non pour leï nationaux. " Cela devient littéralement insensé. " Les Innénllles de H. leujun Les funérailles civiles de M. Xavier Neujean auront lieu dans l'intimité, jeudi, à 11 heures. M. Xavier Neujean avait laissé des dispositions testamentaires refusant les hon neurs funèbres auxquels lui donnaient droit sa dignité de ministre d'Etat et son grade de grand officier dans l'ordre de Léopold. Le Roi a adressé, dès lundi soir, un télégramme de condoléances à la famille du défunt. Carrière féministe. Une nouvelle carrière^ assez spéciale, commence à être envahie en Angleterre par les femmes, celle de «play-agouts », c'est-à-dire d'intermédiaire entre l'auteur d'une pièce et le directeur du théâtre. Jusqu'à ces derniers temps, une _ seule femme, miss Morbury, s'était risquée dans cette branche, et y avait d'ailleurs parfaitement réussi. Plusieurs femmes viennent de l'imiter. Aux Etats-Unis, du reste, il y a également plusieurs femmes dans cette branche. L'agent en question tend à jouer un rôle de plus en plus prépondérant en Angleterre.*** Femmes policières. Le chef de la police de Chicago1 est extrêmement satisfait des services des . dix femmes qu'il_ a nommées agents de police en août dernier, à tel point qu'il demande au conseil municipal de l'autoriser à procéder à 15 autres nominations. Ces', femmes-agents ont été affectées surtout à la surveillance des music-halls, routefois, elles ont, à plusieurs reprises, emmené des hommes au poste bien que l'on ait généralement recours pour cela à des agents hommes, et bien" que l'on choisisse les femmes parmi les plus vigoureuses.LA DÉLATION —v— Qu'est-ce qu'un délateur? C'est la question à l'ordre du jour. La presse catholique fait des recherches, fouille des dictionnaires. Elle est arrivée à une conclusion qui la rassure : la délation est caractérisée par le secret et n'est méprisable qu'à raison du voile que le délateur jette prudemment sur , sa personnalité. Un dénonciateur qui agit publiquement et prend la responsabilité de son action n'est pas un délateur. Donc, M. Brifaut est un galant homme. Très intéressant, mais incomplet. Littré rappelle que le mot délateur est emprunté à l'histoire romaine : il servait à désigner celui qui faisait métier de dénoncer auprès du prince les actes et les paroles des personnages considérables, métier qui était flétri par l'opinion publique. Aujourd'hui, dit-il, le délateur est encore celui qui accuse et fait métier de dénoncer. Littré ne mentionne pas la condition du secret. Laissons M. Brifaut et son Bulletin intimaçonnique se débrouiller avec les dictionnaires. Il ne s'agit pas, au demeurant, d'une question de mot, mais d'une question plus haute. Tout le monde connaît des francs-maçons. On en rencontre à la Chambre. au Sénat, dans les administrations, clans les sociétés les plus respectables. M. Brifaut lui-même, ne se refuserait pas à reconnaître qu'il en eÉt parmi eux qui sont aussi honnêtes que M. Woeste ou M. de Broqueville. Alors, comment un homme de bon sens pourrait-il supposer qu'il se passe des choses abominables dans les Loges, dont de très honnêtes gens font partie, qu'on s'y livre à la débauche, qu'on y sacrifie de petits enfants ? La réflexion la plus élémentaire — M. Brifaut doit en être capable — suffit à mettre les accusations de ce genre au rang des histoires de meurtres rituels, dont on se servait pour déshonorer les premiers chrétiens. Les chrétiens d'aujourd'hui, et notamment les petits vicaires de campagne, devraient bien s'en souvenir, par parenthèse. Ni M. Woeste, ni M. de BroqueviiTe, ni M. Brifaut ne croient rien de tout cela. Mais, s'il en est ainsi, pourquoi dé-nonce-t-on les francs-maçons à la haine des fidèles et à l'action disciplinaire du gouvernement? Pourquoi tout le parti catholique, sauf M. Benkin, tres-saille-t-il d'aise à la lecture du Bulletin antimaçonnique ? Pourquoi applaudit-il M. Brifaut? Pourquoi se reconnaît-il en M. Brifaut? Pourquoi ? Parce que la mentalité du parti catholique est encore celle qui a entraîné et déshonoré l'Eglise dans les atroces répressions de l'Inquisition. Le franc-maçon est un homme qui n'obéit pas à l'autorité de l'Eglise. Il s'écarte de la foi. C'est un hérétique. Or l'hérésie est le plus grand de tous les crimes. Pendant des siècles, elle a 'été punie de la mort par le feu, et le meilleur pourvoyeur du bûcher était le délateur, encouragé, commandé par les inquisiteurs. L'historien Lea dit a ce sujet: "Non " seulement on enseignait à tous les "(chrétiens que leur premier devoir "était de contribuer à l'extermination "des hérétiques, mais on les poussait "sans scrupule à les dénoncer aux "autorités, au mépris de toute consi-" dèration humaine ou divine. Les "liens du sang n'étaient pas une ex-" cuse pour celui qui dissimulait un "hérétique: le fils devait dénoncer " son père, le mari était coupable s'il "ne livrait pas sa femme à une mort " affreuse. Tous lés liens humains " étaient brisés par le crime d'hérésie ; " on apprenait aux enfants qu'ils de-' ' vaient quitter leurs parents ; même " le sacrement du mariage ne pouvait ' ' unir une femme orthodoxe à un mari " hérétique. Les engagements privés " n'étaient nas respectés davantage. " Innocent III déclare emphatique-" ment que, suivant les canons, on ne " doit point conserver sa foi à celui qui " ne la conserve pas envers Dieu. Au-" cun serment de discrétion n'était va-" lable dans une cause d'hérésie, car " " celui qui est fidèle envers un héré-" tique est infidèle envers Dieu" (1)." Les sentiments dont s'inspiraient ces prescriptions monstrueuses existent encore au fond de l'âme cléricale. Celle-ci n'a pas changé, elle ne peut pas changer, car l'Eglise ne change pas. L'hérétique est toujours un criminel, le pire des criminels. " Quand l'ordre sera rétabli dans " les gouvernements, disait l'Ami de " l'Ordre, on ne fera plus de " distinction entre les bandits et les " francs-maçons, ou plutôt l'indulgen-" ce sera en faveur des premiers..." L'ordre, c'est le bras séculier au service de l'Eglise, comme autrefois. On y viendra, on y vient. En attendant, la sainte délation est toujours là, qui procure aux âmes pieuses la satisfaction de pouvoir nuire à l'hérétique d'ans la mesure du possible, de l'exposer au mépris des simples et _ des ignorants, de l'atteindre dans ses intérêts et de le signaler à la bienveillante attention du gouvernement tolérant, modéré et vraiment libéral de M. de Broqueville. Œuvre pie qui aura sa récompense dans l'autre monde, n'en doutez pas, et même dans celui-ci ! > •»•-< REVUE DE II PRESSE —*—• Une exécution Le discours prononcé hier à la Chambre par 3/. Masson, inspire au Peuple les commentaires suivants : Ce qu'on trouve dans son journal (le "Bulletin antimaçonnique"), ce sont des noms et des "documents", le plus souvent des lettres particulières et d autres pièces d'un caractère personnel.Comment se procure-t-on ces matériaux, et comment les met-on en œuvre? a) Lea. " Histoire de l'Inquisition", t. I, p. 258. Les documents sont confidentiels. Us n'ont pu être connus d'étrangers à 'a Loge que par des abus de confiance, vol ou indélicatesse grave. Parfois, on les "recueille" dans une mortuaire, d'autres fois, c'est l'infidélité de quelque domestique qui les livre aux amis de M. Brifaut, d'autres fois encore, ils ont été détournés soit à la poste, soit au moment de leur expédition, soit à celui de leur dépôt dans la boîte du destinataire. Dans le cas de la lettre Wangermée, le vol est évident. Voilà l'origine. L'usage? Quand le "Bulletin" contient le nom de quelque commerçant, il est envoyé à sa clientèle. Quand il s'agit de quelqu'employé ou de quelque fonctionnaire, c'est le patron ou le chef qui le reçoit. De toute façon, c'est de la délation. Quand quelaue malheureux out-cast écrit pour mander une feuille de délation ou de scandales, on le méprise, mais on comprend ce qui le pousse. Qui comprendra, s'il n'est psychiâtre, pourquoi M. Brifaut, ^ui a d'autres ressources, écrit le "Bulletin antimaçonnique" ? On ne songerait même pas à se le demander si le Brifaut était encore le député effacé d'il y a quinze jours. Mais la droite vient de lui donner de! l'importance. Depuis des semaines, elle se taisait, elle marchait lourdement, sans paroles et sans doute sans pensée au vote de la loi scolaire. Tout à coup elle apprend r-u'on a abusé de lettres volées, qu'on a dénoncé faussement un magistrat honorable, qu'on s'est fait le rapporteur complaisant d'un voleur et d'un satyre. "u'on a défendu les missionnaires par la calomnie et la délation. Et voilà que sortant de sa torpeur, elle se tourne vers celui des siens oui s'est couvert de gloire et qu'au signal du président du conseil elle tacclame son héros. C'est la moralité de l'incident: la droite a enfin le chef qu'elle mérite! Le correspondant bruxellois du "Matin" , d'Anvers, d'autre part, écrit: Le député libéral a dit au sujet des missionnaires et de leur action au Congo quelaues vérités que l'on fera bien de retenir. Et puis, il y a le couplet à M. Brifaut! Ah! M. de Broqueville n'a pas voulu suivre M. Benkin dans son appréciation de l'attitude de M. Brifaut: celui-ci n'y a rien perdu. M. Masson s'est chargé de dire ce qu'aurait dû dire le chef du cabinet de certains procédés que la lutte politique, si ardente soit-elle, ne peut excuser — et M. Masson l'a dit avec une énergie qui lui a valu les applaudissements de toute la gauche. Puis M. Masson a exécuté quelqu'un qui devait être exécuté : le monsieur qui a "découvert" la lettre de M. Wangermée à M. Vandervelde. Cette lettre ayant été volée, le monsieur oui la prit est un voleur, à n'en pas douter. Cela est tombé sur la droite comme un coup de cravache. Qui donc a été atteint 1 Où est le héros qui s'empara de cette lettre confidentielle, la fit photographier et la pro duisit ensuite pour perdre un homme ? Les cléricaux prétendent volontiers que ceux qui luttent par de tels moyens sont des hommes courageux travaillant à la gloire du Christ. Allons donc! Jésus les eût flagellés! Tout de même, le coupable, à droite, a dû avoir un frisson quand M. Masson et M. Vandervelde le traitèrent comme il mérite d'être traité. A ce moment, les auditeurs des tribunes n'ont pas dû regretter d'être venus!... Quant à la conclusion du débat qu'importe maintenant, qu'importe l'ordre du jour Woeste auquel M. Brunet opposa un ordre du iour très habile? L'opinion est fixée — la campagne cléricale est jugée. C'est essentiel pour les gens qui, dans ce pays, ont encore le souci de la dignité politique. Les casseroles à Varmée D'un article du " Journal de Char-leroi " signé: " Un officier socialiste " : Nous vivons sous des maîtres qui se maintiennent au pouvoir grâce à un système bien établi de police secrète. Tous les moyens sont bons, pourvu qu'ils facilitent l'extension du règne de la soutane et de ses dignes suppôts. Comme tous les fonctionnaires, les officiers sont étroitement surveillés et soigneusement mouchardés. Grâce au débat sur le Congo, les camarades auront leur attention attirée sur les casseroles. Leur naïveté poussée parfois jusqu'à la crédule bêtise, fera place à une appréciation plus saine de la valeur desi chefs qui nous conduisent. Us ouvriront les yeux et, au milieu de cette atmosphère de défiance, de duplicité, de ruse qu'on respire à l'armée ils sauront fermer les narines et se tenir à distance. La discussion de l'interpellation Brunet aura donc du bon, beaucoun de bon. Elle fera connaître les mauvais, elle aura pour effet d'obliger les bons à se tenir sur leurs gardes. Toute cette affaire d'antifranc-maçonnerie est d'ailleurs répugnante. Depuis le jour où la défense fut faite aux officiers de faire partie des loges, il y a eu de la suspicion parmi les officiers, et les chefs de corps ne me l'ont pas caché ; je l'ai dit au ministre. Avant la déplorable déclaration de M. de Broqu'eville à la Chambre, répondant à l'interpellation Devèze, jamais on ne s'était inquiété de tout cela chez nous, et je dois déclarer1 que jamais ceux de mes camarades de l'armée qui étaient maçons, n'ont fait de prosélytisme. Le discours de M. Benkin me paraissait un retour vers une plus exacte com i préhension du1 sentiment gouvernemental : celui de M. de Broqueville a fait renaître les rancunes. Qu'on laisse donc l'armée au-dessus de toutes ces querellesi nauséabondes, qui viennent de s'aggraver brusquement par la prime donnée à la délation. La délation, ce sont les fiches! Les fiches immondes qui vous croulent un homme sans qu'il sache pourquoi bien qu'il s'en doute. Et le danger est d'autant plus grand que le système actuel d'avancement donne au ministre le droit absolu de décider contre l'avis du comité d'armée.M. de Broqueville est, à mon arvis, un très honnête homme: mais je crains qu'il ne soit entre les mains de certains un très dangereux exécuteur de leurs basses œuvres. Nou(& nous posons cependant une question et la voici : Quand on est honnête homme pourquoi couvre-t-on des délateurs? Quand on, est honnête homme pourquoi laisse-t-on établir des fiches? Et quand on est honnête homme pourquoi serait-on l'exécuteur des basses œuvres de certains? Hommage d'adversaire Conclusion de l'article de fond que M. J. Demarteau, rédacteur en chef de la Gazette de Liège, consacre au regretté Xavier Neujean: , Cela (c'est-à-dire le fait que M. Neujean était un anticlérical convaincu) ne nous empêche pas — faut-il le dire? 1— de rendre un 'hommage sincère aux talents d'un homme qui, dans maintes circonstances, honora son parti et le Parlement, qiui fut une des illustrations de notre barreau dont il obtint deux fois le bâtonnat, et qui, par une affabilité naturellei, par une culture littéraire et &irt,istiqiue tjrès idEstinguée, avait conquis, même chez ses adversaires, de nombreuses sympathies. Le désarroi sur le railway Sous ce titre, le Bien public lui-même, toujours lent à s'émouvoir, quand il s'agit de fautes, fussent-elles même graves, commises par ses amis, admoneste paternellement le ministre des chemins de fer: U y a eu des imprévus. Mais il paraît que tout rentrera dans l'ordre prochainement, du moins si le dégel persiste. Souhaitons-le. La vie de notre industrie est étroitement liée à la circulation, régulière des trains. C'est à quoi l'administration est tenue dfe réfléchir. Par le fait qjuei l'Etat s'arroge le monopoles des transports par voie ferrée, il assume l'engagement de faire face à toutes les nécessités industrielles, et même, dans la mesure du possible, de prévoir les imprévus. L'Avenir du Tournaisis, traitant la même question, fait un piquant rapprochement entre Nestor WUmart et nos gouvernants: L'illustre Nestor Wilmart, quand il présidait aux destinées de, la Compagnie de GancD-Terneuzen, refusait énergiquement de remplacer ou de réfectioimer le matériel de l'exploitation. Les machines poussives, usées, qui auraient amplement mérité la mise à la retraite, continuaient leur service, et les wagons aux trois quarts démolis n'en étaient pas moins conservés, à défa/ut d'autres. Nestor avait, comme on sait, une ein-gulièrei façon de gérer en "bon père de tamille" et employait "son argent" à des dépenses plutôt extraordinaires. Sa méthode est un peu celle du gouvernement. Celui-ci aussi a fait du railway national une petite affaire destinée à payer ses folles prodigalités. L'intérêt dju pays commandait de ne jamais retirer un c'entime de boni dlans l'exploitation, d'affecter les recettes au renouvellement et au perfectionnement de l'outillage, de diminuer les tarifs de transport afin de favoriser l'industrie, le commerce et l'agriculture. Au lieu d© pratiquer cette sage et prévoyante administration, le gouvernement a retiré le plus d'argent qu'il a pu die la régie des chemins de fer, postes et télégraphe®. Ne fallait-il pas tromper le pays en lui présentant l'image d'une prospérité' financière inexistante? De la Gazette de Charleroi sur le même sujet: U faudrait décider, d'urgence> l'augmentation! et la miise en état de- l'outillage. Sans doute, cela coûtera beaucoup d'argent. Mais cet argent serait mieux employé que les millions affectés aux lois violemment sectaires d'un parti dont le fanatisme trouble la nation et compromet le développement normal de cette dernière. L'heure actuelle serait particulièrement bien choisie pour effectuer ces travamx indispensables. L'industrie traverse une période de calme et pourrait se consacrer à l'exécution des commandes de l'Etat, qui y trouverait un bénéfice grâce à des prix influencés par le manque de commandes venant du1 dehors. Le gouvernement fera-t-il enfin son devoir ? Béparera^t-il une partie de la faute commise par son incurie de tant d'années? Nous voulons l'espérer. Le mal est sérieux, et exige un remède immédiat. Si l'on ne fait rien, ou si l'on se borne à faire trop peu, la situation, déjà grave aujourd'hui, sera désastreuse dès que les affaires reprendront leur essor momentanément suspendu. Et, à côté des réformes matérielles, la réforme des mœurs déplorables introduites dans l'administration par le plus

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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