La Flandre libérale

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24 januari 1914
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s.n. 1914, 24 Januari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/m32n58fb49/
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40* Année — Samedi 24 Janvier 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 24 — Samedi 24 Janvier 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE A.BO^tivem:IÎÏEVTS 1 mois. 8 mois. I moi». S «3. BELGIQUE : Fr. 2.0G 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'abonna an bureau du Journal ei dans tous les bureaux d« posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES s -- RÉDACTION » Téléphone 32 Téléphone 13 ANN ON" CES Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnrean journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Sous la chambrière 1 ~ T Le bruit de casseroles qui s'est élevé mardi, à la Chambre belge, continue... Bien qu'il ne nous soit nulle-, ment agréable au tympan, nous le supporterons avec patience, espérant qu'à la fin ce tintamarre, si discordant dans notre honnête pays, réveillera les sourds volontaires. Si l'on avait pu douter un instant du sens exact et profond du discours de M. de Broqueville, les cris que poussent nos plus bouillants confrères cléricaux en guise d'accompagnement de l'orchestre casserolard nous édifieraient complètement. Le XXe Siècle ne se tient pas de joie: nous avions prédit l'autre jour, I en reproduisant son article, que le I sort de M. Renkin nous paraissait com-I promis. Le Bien public se livre à des entre-I chats auprès desquels la danse à la I lune ne paraîtrait qu'une honnête pol-| ka. Il' tresse des couronnes au chef I du gouvernement et accumule les hy-I perboles. M. Eenkin s'est refusé à I jouer le rôle de persécuteur, et M. de I Broqueville a menacé nettement, au I contraire, les francs-maçons s'écriant, I à propos de la colonisation du Congo : — Les missions d'abord ! | Mais le Bien public trouve que les I deux ministres sont parfaitement d'ac-I cord. M. de Broqueville a couvert de I fleurs M. Brifaut, dont il a loué la I campagne, alors que M. Brifaut at-I taquait, par la délation et la calomnie, I directement ou indirectement le minis-I tre des colonies, mais il n'y a pas dés-I accord, au dire du journal officieux ! -^on, il n'y avait qu'un malentendu I et ce malentendu est dissipé ; c'est le I Journal de Bruxelles qui nous l'ap-I prend, fort embarrassé, on le com-| prend, entre le ministre Renkin et le I chef du cabinet, à prendre position, et I lui se décide finalement à se replier. I II emploie deux longues colonnes à je-1 ter à chacun, même à M. Brifaut — I qui, à l'en croire, serait un merveilleux ■ orateur, comparable à M. Vandervel- ■ de ! — de l'eau bénite, toute une cas- ■ ' serole d'eau bénite. ■ On peut même s'étonner qu'il ne ■ Préconise pas discrètement la candida-Ita-e ministérielle de M. Brifaut, tant ■ il est chrétiennement charitable. Il y ■ fendra, nous voulons l'espérer. Le ■ oien public affiche un titre sensation- ■ nel: "Un discours vengeur du chef du ■ gouvernement". Mais qui donc M. de ■ broqueville devait-il venger, sinon M. ■ Renkin? Et par qui celui-ci était-il at- ■ jaque, sinon par les missionnaires et ■ leur représentant patenté M. Brifaut? Tout cela, à la vérité, est fort intéressant, et l'union de la droite est Mâchante, pour le quart d'heure, empêche qu'il y a quelques jours, ® Presse cléricale se déclarait peu satisfaite "du discours de M. Renkin, Wi avait, cependant, été chaleureuse-lflent félicité par la droite et les prin- ■ clMx membres de la gauche. ■ Cela ne prouve qu'une chose, c'est ■ "-"fi M. de Broqueville est ou se croit ■ igé de se montrer plus intransigeant ■ ' P'us sectaire que M. Renkin ; que B ^i'Ci n'obéit pas: assez docilement H missionnaires, et que M. de Bro-■^-'■illeest plus souple quand les or-■S^<eS «^^tions montrent la I nr,fjU<?.re ^°*s' oe^a n'est T)as P°ur ■ {ivoire, et les plus naïfs seront ■ désormais sur la fameuse modé-I "te M. de Broqueville. ■ j '1 ^ .<le Broqueville a quelquefois ■ Pari -®8 d'indépendance, et s'il a ■ de }' llfl ^ou.r son e^r°i dos curés, ■ ,]„ a "écessité de les museler, c'était ■ p s,aj°ie d'une victoire qu'il avait ■it'"!"0',^Iais on ne musèle pas les ■ de St-Hubert. Et il suffit I vapf H^eputte fasse agiter la cra-I pm 4ans l'ombre, pour que M. cle -Ue^le se décide à faire l'apolo-I y mi délation et de la calomnie. ■ dpW i s'Snifieation essentielle du ■ neiit 1 I?ar^: )es congrégations tien-I tU u c"aiïibriè,re, et nos ministres Ko]'' i l'instruction publique, | e i industrie et du travail, de la guer- ■Itii'nw"8 ja^ent avec grâce. Et si le ■ cpIp re , colonies hésite, on le har-■W °n e faille: hop! hop! Au be-I on Cohera les roquets. du beau travail de hante école. Billet bruxellois 23 janvier. On rejette, on rejette... On rejette pa: assis et levé, on rejette) par appel nomi nal. On rejette toujours. Et plus on re jette, plus on est -dans lei gâchis. Il s'agit de l'enseignement du flamand A en croire chatoun, rien n'est plus sim pie à régler et en réalité, on s'arrange rait bien vite., vous savez comment, si L loi ne devait être 'a même pcmr tous pour les écoles congréganistes et pou: les écoles communales. Or, si l'on veut bien imposer des règle! déplorables aux écoles communales, h droite n'en veut pa® pour les écoles oon gréganistes. Les R. Pères n'entenden pas qu'on leur impose une règle pou: l'enseignement du flamand ou du fran çais, pas plus que pooir le reste. Ils veu lent conserver tous leurs avantages. D'où le flottement si drôle, à droite e les accusations de M. Woeste, et les ri postes dte M. Van Cauwelaert : — Vous êtes plus flamingant que ca thodiquet ! — Parlez d'opinion isolée, vous! N'a vez-vou® pas été isolé dans le parti, na guère ? Et les aménités de voleter dans Tarent parlementaire. Pour un peu on aura/il cru que, M. Brifaut lui-même était ei cause. Alors, dans cette tour de Babel, or s'est livré à un jeu de massacre. On & jeté ba® d'abord l'amendemem Lemonnier, qui laissait sagement au? parents le soin de décider en ce qui con cerne la langue véhioulaire. On a rejeté l'amendement Nobels, qu était appuyé par M. Woeste, mais con sidéré car un certain nombre de droi tiers et d'opposants comme vague e1 dangereux. Un amendement de M. Franck relatil à une question d'heures, s'est vu opposeï la question préalable par le ministre. Un amendement de M. Troclet ex cluant l'enseignement de la seconde lan gue jusqu'au troisième degré exclusivement, s'est effondré sous les trognons d« choux. Un amendement de MM. Franck et Van Cauwelaert — selon 'lequel l'enseignement d'une seconde langue aurait pu commencer à partir du second degré — a été écrasé par 114 voix contre 47, M. Buys-se, de Gand, le votant avec les députés socialistes et MM. Braun et Mechelyncls s'y opposant, de même que les députés catholiques. Enfin, on a encore flanqué bas un amendement de M. Nobels. Après quoi, fatiguée d'avoir détruit tous ces avortons, la Chambre s'est séparée à six heures du soir, éreintée. Qu'en était-il sorti ? Du vent ! Et dire qu'il y a des gens qui trouvent que la question des langues est d'une admirable simplicité ! On répète avec insistance que M. Ren kin s'en irait ; mais sans bruit, sans tapage. M. Renkin tient à faire une sortie digne, drapé dans sa toge. Et il au rait bien tort de ne pas profiter des circonstances. Bref, il y aurait un remaniement complet, car, bien entendu, M. Hubert serait débarqué par la même occasion. MM. Tibbaut et Mélot auraient dès lors les plus grandes chances. Quant au troisième portefeuille, on parle vague-ment d'un M. Golenvaux, Colenveau, ou Têtedeveau que personne n'a encore pu apercevoir et qui s'est précipité, il y a cinq jours, dans l'arène parlementaire avant même que les funérailles de M. Petit, député décédé la semaine passéï et dont il était le suppléant, aient été célébrées. S'il devenait ministre, on pourrait dire que nous avons enfin au cabinet un homme de tact. Echos & Nouvelles Pour rindoBfrls brusleoîe Tenant compte de l'intérêt considérable que présente l'industrie brassicole en Hai naut, la commission administrative de l'Ecole provinciale des arts et métiers, e1 du Musée industriel, établis à Saint-Ghis lain, a décidé d'ouvrir un cours temporai re destiné aux brasseurs, malteurs, et aus membres de leui personnel (contremaî très, surveillants, ouvriers, comptables, etc.) Ce cours s'ouvrira prochainement dans les magnifiques locaux de l'institutior centrale provinciale. Le programme sera théorique et pratique. Les leçons corn prendront toujours des applications de ls technique dans les salles de manipulation? et les laboratoires de l'école. Un syllabus du cours sera remis à chaque élève. Le cours sera gratuit et se donnera le dimanche matin. Encore une extension de l'enseigne ment professionnel en Hainaut, où il em brasse déjà tant de domaines ! La dlseoiilos des budgets La gauche libérale, afin de permettre une discussion sérieuse des budgets, a dé cidé de charger un de seg membres d'é tudier spécialement chaque budget, de centraliser toutes les critiques auxquelle; le budget donne lieu) et de les exposer à la Chambre, au nom du groupe. La Chambre espère ainsi limiter le nombre des orateurs, tout en permettant un examen sérieux du budget. Elle a désigné dès à présent M. Crick pour prendre la parole dans la discussion du budget de la justice, qui sera un des premiers budgets dont la Chambre s'ocoupera. Rsppmhemsst L "M. Brifaut, dont le "courage" est célébré par la presse catholique, n'est qu'un pâle imitateur, remarqua le ''Matin", d'Anvers. ; " Lorsque, avec l'argent de Mme Le i, baudy, M. Guyot de Villeneuve, en France, acheta à Bid'egain les "secrets'' du - Grand-Orient, l'exploit fut qualifié d' "héroïque"- et toute la presse bien pensante couvrit son auteur de fleurs ; la "Croix" l'appela le "sauveur" et le "Pèlerin" publia une enluminure où il ^ tenait la place d'honneur, remercié par tous les "bons catholiques" et les "bons Français". " M. Brifaut ne s'écarte donc pas des sentiers frayés. La siuTprise, l'intercep-. tion de documents sont dans les usages olérica/ux. " Mais ce® mêmes cléricaux, lorsque, , quelques mois après l'exploit de M. Guyot de Villeneuve, le gouvernement saisit le L carnet au sieur Montagnini, représentant du pape à Paris, poussèrent des clameurs furieuses et prétendirent que c'était un attentat au droit des gens. " Comme c'est nature! Faites aux autres ce que vous ne vou-' (iriez pas qu'on vous fît. " C'est le contraire det ce qu'enseignent ■ les Evangiles et aussi, 500 ans avant Jé-sus, un certain Confucdus." Le Ubac du Roi ' Du Pourquoi lias? : C'était au cours de la dernière saison balnéaire. Le roi Albert, toujours très matinal, s'était rendu à l'estacade distende où devisaient quelques vieux pêcheurs.1 Tout à coup Sa Majesté sortit son habituelle petite bouffarde, la bourra, fit flamber un briquet est sa mit à fumer comme une petite cheminée. Un pêcheur s'approcha alors du Roi et lui demanda du tabac. "Volontiers", fit notre souverain, et il passa sa tabatière au vieux loup de mer. Quand celui-ci eut bien bourré son "knagertje" (nom que les pêcheurs donnent à leur pipe en terre), le Roi lui dit en flamand : " Ge moet sekers ook e beetje vier en?" (U vous faut aussi du feu, sans doute ?) Sur la réponse affirmative du pêcheur, le Roi ralluma son briquet, le passa au pêcheur, puis s'en alla, après que celui-ci s'en fut servi. Un autre pêcheur, ayant vu le manège, s'approcha alors de son camarade et lui dit en riant : " Eh bien? est-il bem au moins le tabac du monsieur? — Ça va ! — Sachez donc que c'est du tabac royal que vous faimez là..., car le bon monsieur qui vous le donne, c'est le roi Albert." D étonnement, le pêcheur faillit tomber par-dessus la balustrade. l propos des danses nouTelles Ou-Tsang-Lien, le ministre de Chine à Rome, interviewé par un rédacteur de 1' "Italia" sur le "Ta-tou" et le "Ta-Knen", les deux danse® chinoises qui, d'après la chronique parisienne, devraient détrôner le Tango, déclare ignorer jusqu'à la signification de ces mots. Les danses répondant à ces appellations devraient avoir été créées en Chine depuis son départ. U a ajouté: Je ne sa-che pas qu'il y ait dans mon pays des danses nationales. Si les pas dont on parle existaient dans une de nos provinces et méritaient réellement, par leur originalité, l'honneur d'être importées en Europe, il me paraît logique qu'elles eussent commencé leur tour de Chine, avant de faire ( le tour du monde. Chez nous la danse est réservée aux cérémonies du culte : c'est un rite religieux plutôt qu'une distraction mondaine. Pendant les fonctions solennelles dans nos temples, on voit apparaître à un moment donné huit danseurs qui exécutent des pas rhytmiques devant les autels au son d'une musique religieuse. Mais il s'agit plutôt d'une pantomime cadencée que d'une danse proprement dite. Je ne connais qu'une seule production théâtrale qui contienne un pas de danse. La pièce représente la vie d'une favorite impériale d'il y a un millier d'années. Mais ici aussi ce ballet se rapproche plus de la pantomime que d'une vraie danse, comme vous les connaissez, vous Occidentaux. I&ccnséqmsee ! Madame est frileuse, madame a froid. Les pieds dan» le coffre de la cuisinière ou sur les tubes du radiateur, madame grelotte. La brume est glaciale • le gel dessine des arabesques sur les vitres ; la nature imprévovante" aurait dû nous couvrir d'une peau d'ours. : Il faut pourtant que madame sorte. ; Elle a quelques visites à rendre ; elle doit aller au théâtre ou au cinéma, à moins que ce ne soit chez quelques fournisseurs. Alors madame toute frissonnante se décide, se lève et s'habille. Elle met un corsage léger et audacieusement décolleté : une jupe qui finit à la cheville et découvre un fin bas, transparent, ajouré, de soie; une pair» de mo-lières composées d'une semelle, et do deux bouts de ruban liés ensemble ; là-dessus un paletot au col échancré, une fourrure qui se place sur les reins et un chapeau de tulle couvert de satin et de gaze. Ainsi cuirassée contre le froid, madame qui grelotte chez elle par 18° de chaleur, va sortir à la porte où il fait 5" sous zéro. Ne lui parlez pas de mettre un châle — horreur! — de- mettre un jupon de laine — fi donc ! — ou un corsage épais. Où avez-vous donc la tête? Madame a le souci d'être habillée au goût de la mode. Mais le froid, l'hiver, la bronchite... ? C'est bon de1 se plaindre et de craindre quand on est chez soi, chaudement enveloppée d'une épaisse robe dt> chambre. Mais pour courir la rue, la coquetterie passe avant tout. Et madame continuera de gémir, le médecin de sourire et le mari de prendre patience.... One plâes nearelle de Hsopfmtnn Après plusieurs échecs retentissants, voici que le célèbre dramauirpe allemand, Gerhart Hauptmann, vient de remporter un grand succès, avec une pièce nouvelle, intitulée: "L'arc d'Ulysse". C'est une adaptation très libre d'un épisode bien connu de l'Odyssée d'Homère. L'birltige de Strlndbsrg Le fameux écrivain suédois Strindbarg, -i mourut en 1912, a laissé un grand nombre d'ouvrages d'un caractère, très varié, les uns entièrement achevés, les autres fragmentaires. Cet important héritage littéraire comporte 15,000 feuilles couvertes d'écriture, renfermées dans cinquante volumineux cartons. Le professeur Gyllenskjôld, qui a été chargé du classement de ces oeuvres posthumes, y a trouvé un grand drame religieux, intitulé : " Par le désert vers la terre promise " des esquisses dramatiques sur Faust, Merlin l'enchanteur, Charles IX, Homère, des études critiques et linguistiques, et enfin un roman composé par l'auteur à l'âge de quinze ans. REVUE DE LA PRESSE / Les ëiidircv uunguidiàcs On continue à polémiquer autour du débat de mardi dernier à la Chambre. D'abord une appréciation de /'Indépendance belge : II' (M. de Broqueville) a cru sauver la situation en ®e déclarant d'accord avec M. Renkin, mais, en même temps, il a loué tout ce que l'honorable ministre des colonies avait blâmé. U a exprimé son admiration pour M. Brifaut ; il a glorifié les missions et les missionnaires ; il a. dénoncé l'action de la Franc-Maçonnerie... Mais il n'a pas dit un mot du fond de la question, de l'objet même de l'interpellation. M. de Broqueville, nous regrettons de devoir le constater, s'est diminué hier ; il s'est ravalé au rang d'un politicien de village, et nous sommes surpris, pour notre part, que le chef du cabinet, qui sut en d'autres circonstances se mettre au-dessus des haines médiocres et des rancunes odieuses, qui sut parfois s'inspirer d'un véritable esprit national, se soit abaissé ici à une telle besogne. C'est avec infiniment de raison que M. Paul Hymans a pu lui cri">r qu'il faisait l'apologie de la délation. Après cela, les discours de M. Woeste et de M. Brifaut lui-même n'avaient plus aucune importance. C'est M. de Broqueville qui a donné le ton ; c'est lui qui, en fait, et malgré l'affirmation de leur accord aussitôt démenti par l'ensemble de son discours, a condamné M. Renkin. Voici ensuite un extrait du Bulletin extérieur du Temps: Alors que la semaine dernière M. Renkin, ministre deg colonies, avait énergi-quement défendu ses fonctionnaires et affirmé qu'il n'y a jamais eu au Congo de complot fomenté par les francs-maçons contre le3 missionnaires, on a entendu M., de Broqueville, président du conseil, rendre un hommage sans réserve à M. Brifaut, si acharné dans sa campagne contre le ministre des colonies. M. Brifaut s'est, il est vrai, défendu d'avoir voulu attaquer personnellement M. Renkin. Celui-ci n'en a pas moins paru touché. On a eu en effet l'impression que le ministre était quelque peu isolé de son parti. Le président du conseil s'est bien déclaré d'accord avec lui, mais on a beaucoup remarqué l'éloge qu il a fait de ceux qui, dans les rangs catholiques, attaquent le ministre des colonies. D'autre part, il y a dans la déclaration faite par le ministre des colonies la semaine dernière, et celle faite par M. de Broqueville, une certaine opposition Le président du conseil s'est visiblement appliqué à arranger les choses afin de maintenir l'union de la majorité catholique en face des gauches dans la lutte scolaire très difficile où le gouvernement est engagé. Mais plusieurs journaux rapportent le bruit que M. Renkin, ministre des colonies, songerait à démissionner. Qui vivra verra. Nous relevons plus loin dans un arti= cle spécial les appréciations émises par nos confrères catholiques. j a w m I Le tango et l'archevêpa i_ ••• J\~ Gandj le 22 janvier 1914. Monsieur le rédacteur, Je lis, ce soir, dans la "Flandre", que\ vous croyez devoir approuver la condamnation dont l'archevêque de Malines a frappé le tango. Cette condamnation me laisse rêveur, je l'avoue. Non que je songe à prétendre- que le tango est une danse convenable. Je ne puis avoir aucune appréciation personnelle à ce sujet. Mais je me dis que la condamnation si sévère qui frappe le tango s'applique aussi, par la force des choses, à ceux et à celles qui le dansent. Or, à qui l'archevêque adresse-t-il ses... "conseils"? Evidemment à ses ouailles. Ce sont donc les"; belles dames et les belles demoiselles du', "monde" catholique, à qui l'archevêque \ juge nécessaire d'interdire cette danse 1 immorale. Etrange, en vérité! — Je dois ajouter que la réprobation du tango rencontre chez certains défenseurs autorisés de la vertu quelques réserves, tout au moins. Un journal américain, le "New-York Times", a demandé aux chefs des diverses églises des Etats-Unis leur sentiment à ce. sujet. U a reçu d'es réponses d'un archevêque catholique, de onze évêques de l'église catholique ou de l'église anglicane, de quatre évêques méthodistes et des secrétaires de l'assemblée générale de l'église presbytérienne et de l'église réformée.Les évêques méthodistes et les secrétaires des églises presbytériennes et réformées sont logiques : ils condamnent toutes le3 dianses anciennes ou nouvelles. Parmi les autres, quatre critique-nt les innovations dans la danse, six blâment la danse moderne, tout en expliquant que leur opinion défavorable est basée sur ce qu'ils ont entendu dire, et non sur leur propre expérience, tandis que les évêques d'Albany et de Harrisburg inclinent à penser que le mal des "pas" mo-cPernes est exagéré. L'évêque de Harrisburg fait à ce sujet une observation qui ne manque pas de piquant : " fja vogue actuelle de, la danse, " dit ce prélat, qui a si complètement " mis fin à celle qui existait pour le " bridge et pour le whist, est- un grand " progrès sur le jeu et la boisson, qui " pouvaient être combinés avec le bridge " et le whist et ne peuvent guère l'être " aveo la. danse. 'Des personnes mal in-" tentionnées voient du mal partout, mais l'habitude de danser, dans d'es " lieux convenables et sous un "patro-" nage" convenable est, ;e pense, salu-" taire. " Cette réflexion, me paraiit-il, ne'man> que pas de sens. On m'assure que beaucoup de- nos belles' dames jouent beaucoup au bridge, y risquent et y perdent l'argent de leur mari et de leurs enfants. Font-elles mieux que si elles dansaient la valse ou le tango? Recevez, Monsieur le rédacteur, l'assurance de toute ma considération. X. Le sincérisme On vient d'apposer, sur les murs de Bruxelles, de grandes affiches, portant en tête ces mots : « Mouvement sincériste », et annonçant une conférence donnée sous le patronage du dit mouvement. J'ignore absolument ce qu'est le « sincérisme d — probablement une secte protestante, — et ne veux pas m'en préoccuper ici. Mais les mots eux-mêmes m'ont frappé. Mouvement sincériste ! Comme ils conviendraient à merveille, dégagés de toute signification religieuse, pour caractériser un phénomène dont sont le siège les âmes de la plupart de nos contemporains... Ah ! que nous avons besoin de sincérité ! Quel appétit de franchise, de vérité nous tourmente ! Comme nous sentons tous que le manque de confiance réciproque est une des grandes causes du malaise, dont, peu ou prou, nous souffrons ! Vous vous rappelez le plaisant débat entre Alceste et Philinte. Le premier s'indigne de la noirceur, de la méchanceté, de l'hypocrisie des hommes. Le second accepte, en souriant, les vices de notre nature, et ne s'étonne pas plus de voir des humains malfaisants que des tigres ou deR loups pleins de rage... C'est Phi linte, assure-t-on, qui a raison. C'est un sage, un philosophe. Il prend les choses comme elles sont, et les êtres aussi. Il n'a pas, et ne se fait pas d'illusions. II. s'attend à tout, dans la vie, et la pire trahison ne le laissera pas surpris. Fort bien. Philinte, en effet, n'a rien d'un naïf ; Alceste, au contraire, ce bou-gon; cet irritable, cet irréductible, est plein de naïveté. Il est même si naïf qu'il serait presque ridicule, si l'on ne sentait l'amertume profonde et généreuse qui lui dicte ses dures paroles. N'empêche que Philinte, le malin, le sage, le philosophe, est un être quelconque, ni sympathique, ni antipathique, un tiède, un indifférent, tandis que le naïf Alceste emporte avec lui, dans sa retraite volontaire, toutes les sympathies des honnêtes gens. Pourquoi 1 Parce que, nous l'avons bien compris, ce misanthrope n'est rien moins qu'un cœur sec et égoïste. Loin de haïr les hommesj il les aime d'un amour ardent. Mais il les aime en beauté, en bonté, en sincérité, et non dans l'état de fausseté, de traîtrise, de mesquinerie, de bas intérêt, où il les voit végéter autour de lui. Alceste est un homme de Corneille, qui aspire à transformer les hommes, à les améliorer, à les rendre plus francs, plus honnêtes, plus loyaux. Philinte, lui, n'ai pas ces prétentions à l'apostolat. Il doit estimer que le seul devoir de l'homme est de faire son chemin dans l'existence en évitant les mauvais coupSj en n'en donnant soi-même que si c'est absolument nécessaire. La sincérité ne l'étouffé pas. Il admet, entre sa parole et sa conscience1, de subtils accommodements. La société, pour lui, est fondée sur le mensonge. Mentons donc, pense-t-il, afin d'épargner l'amour-propre d'autrui, et de nous épargner à nous-mêmes les suites fâcheusea d'un excès de franchise et de loyauté... Molière l'avait prévu : c'est Philinte qui a fait école, et l'on a laissé Alceste bouder et bougonner tout à son aise dans sa retraite de vieux garçon. Seulement, à force de louer Oronte et son mauvais sonnet, voilà que la critique selon Philinte a perdu la confiance du public. Ouvrez, au lendemain d'une grande première, les journaux de Paris... Quelle que soit la pièce représentée, quelque médiocre qu'elle puisse être, quelque peu de succès qu'elle ait obtenu, universellement, unanimement, la critique est louangeuse et porte aux nues l'auteur, son œuvre, ses interprètes, le directeur du théâtre, le machiniste, le décorateur, le costumier. C'est le chef-d'œuvre attendu. Le public y va voir et revient fortement déçu. De toutes les merveilles annoncée» à l'extérieur, il n'a rien reconnu après qu'il eut passé le guichet d'entrée. Pris une fois, deux fois, dix fois à ce piège, il se médie, il ne croit plus. Comme les bergers de la fable, il ne se dérange plus quand ces farceurs de critiques crient au chef-d'œuvre, même si c'en est un vraiment.Situation identique pour ce qui regarde la critique picturale et musicale. On a tiré le canon en l'honneur de tant de peintres, de musiciens, de virtuoses da génie — prétendus tels, tout au moins — que le bon public, ahuri, ne sait plus où donner de la tête. Il en est arrivé à regarder toute la critique comme vénale ou incompétente. Et ce sont les bons artistes qui payent les pots cassés. L'inquiétude, la' souffrance vague d'un Werther, d'un René, d'un Chatterton, d'un Rolla, furent appelées le « mal du siècle », de leur siècle, par les contemporains de Chateaubriand, de Vigny, de Musset. Notre « mal du siècle », à nous, c'est le « bluff », le battage, le besoin de paraître. Il faut, coûte que coûte, que nous soyons quelque chose, sinon quelqu'un. Il faut qu'on nous admire, ou. à tout le moins,' qu'on nous envie. Peu fortunés, nous voulons, comme d'autres, plus favorisés, éblouir, avoir des toilettes, un auto, recevoir, piaffer, éclabousser. Nous voulons l'argent, les honneurs, les titres. Mais trop souvent on n'obtient tout cela/' qu'à force de complaisances suspectes, qu'à force de flatteries intéressées, de trucs, de manœuvres, de tripotages. Les gens demeurés droits et francs — il y en a encore, — regardent avec un peu de dégoût cette cohue d'appétits rués à l'assaut de ce qui brille. Ils s'en écartent. Ils demeurent volontairement loin de ces luttes discourtoises, d'où l'on sort, même vainqueur, avec les mains sales et les genoux crottés. Et cette retraite dea honnête gens a pour résultat d'appauvrir la collectivité, de la priver de l'activité publique des meilleurs, des R a 1 o i -kagathoi, dont parlaient les Grecs. Les autres, ceux qui ont cédé à l'entraînement, qui ont suivi la foule, commencent à reconnaître que le tout n'est pas de se tailler une bonne part du gâteau, mais qu'il faut aussi considérer l'harmonie de l'ensemble, le bien de la société tout entière: Or, cette harmonie est rom-

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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