La Flandre libérale

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23 december 1918
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s.n. 1918, 23 December. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2j6833pc72/
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44' Aiiné*. — Lundi 23 Déctnbra 1918. Pftll i 10 G£H!TI!IE£ I* 42. — Lundi 23 Déc*wbrt 1918. LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS Momentanément 2 fr. 50 par mois ou 7 fr. 50 par trimestre Pour l'étranger le port en sus, RÉDACTION, ÀDBINISmriON ET IMPR1MESIË : GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pe ur le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite & forfait le Suffrage universel pur et simple L'OPINION DE LA " FLANDRE LIBÉRALE „ Nous recevons d'un lecteur ivne lettre donfc nous n'approuvons certes pas les conclusions, mais que nous n hésitons pas à reproduire parce qu'elle défend l'opinion respectable d'un certain nombre de nos amis politiques. Cette lettre est ainsi conçue : " Monsieur le directeur, " Que la Flaudre libérale " prône le S. U. à 21 ans, c'est son droit, " mais elle s'avancerait peut-être exces-" sivement en présentant son opintion " comme celle cîe la majorité des lifoé-" raux. Il en est un bien grand nombre " qui ne trouvent point dans cette ré-"• forme les garanties de pondération et " de sagesse dont les Belges ont, de tout "■ temps, aimé à entourer l'exercice des v droits politiques. " Beaucoup d'entre nous restent atafca-" chés à la formule libérale d'avant la " guerre, judicieuse trouvaille du bon " sens et de la logique: le doublé suf-" frage au père de famille, parce qu'il re-" présente la cellule sociale, et parce que " son esprit, généralement plus mûr et " plus grave des charges de la paternité, apprécie plus sainement la portée d'un 01 vote et la valeur d'un houmie. " A d'autres libéraux, plus nombreux " encore, il répugne de confier l'accom-" plissement d'un tel devoir politique a des jeunes gens de moins de vingt-cinq " ans. Mettons à part nos combattants " qui, par leurs souffrances extrêmes et " leur héroïque ténacité se sont montrés " dignes et capables de ce devoir. " En général, le jugement n'a pas at-" teint, avant vingt-cinq ans, un suffi-" sant équilibre. Cela est surtout vrai, " peut-être, de notre jeunesse intellec-" tuelle, plus sympathique par l'ardeur " de ses convictions que par la justesse " de son discernement. " Sur toute l'échelle sociale, l'exercice " du droit de vote gagnerait à attendre " la vingt-cinquième année. L'esprit de " l'électeur garde, à cet âge, la hardiesse " et la vivacité de la jeunesse, il com-p' mence à en perdre l'imprudence. Le " corps électoral conserve, grâce à ces " jeunes, sa sensibilité et sa mobilité, il " se met à l'abri des emballements in " considérés et des entraînements déma-■' gogiques. ■ Voilà ce que pensent beaucoup de " soldats libéraux, à qui la guerre a " donné du recul et qui, sans devenir " conservateurs, craignent de voir nos " augustes institutions, fruits de l'intel-ligence et du libéralisme, aux mains " d'une masse aisément fanatisee par la " religion ou par l'utopie. " Ils -vous seraient obligés de le dire " à vos lecteurs. " Veuillez agréer, Monsieur le directeur, " l'assurance de ma considération dis-" tinguée. " A l'encontre de ce que pense notre correspondant, — en défendant le S. U. sans modalités, à l'âge de la majorité civile, nous croyons représenter l'opinion de la grande majorité des libéraux, de ceux qui se rendent compte des nécessités de la politique, dans les temps où nous vivons.Un fait était acquis avant la guerre et le demeure aujourd'hui. Le pacte conclu en 1894 entre les cléricaux et les radicaux, qui a abouti à l'inscription du vote plural dans la Constitution, a été une pure duperie. Les résultats probables du système présenté in extremis, à la Constituante, comme une solution d'apaisement improvisée, avaient été étudiés à fond dans les officines électorales du parti clérical. Les chefs de ce parti pouvaient escompter à peu près à coup sûr les résultats que le système devait produire: la prédominance de l'élément rural et la domination cléricale assise pour de longues années. A cette faute de 1894 et au vote plural sont dues pour une bonne part les faiblesses et les erreurs dans la direction de notre pays, qui ont facilité l'invasion allemande et les malheurs dont nous souffrons aujourd'hui. Le voté plural a vécu. Mais pour le faire disparaître, il faut réviser la Constitution. Il faut rallier, dans le pays, tout au moins la majorité des deux tiers des suffrages L'accord vient de s'établir sur une formule simple, juste, qui a le grand mérite de ne prêter à aucune fraude. Une trêve patriotique a été conclue; elle engage les chefs de tous les partis et la parole du Roi lui-même sur cette réforme radicale qui résoud définitivement ou tout au moins pour longtemps la question délicate entre toutes du droit de suffrage. Notre correspondant et ses amis estiment-ils qu'il vaut la peine de rompre cette trêve, de faire renaître 1 incertitude, les discussions et les luttes1? Pour aboutir en fin de compte à quoi "? au maintien du vote pluralt Car personne ne peut espérer obtenir les deux tiers des suffrages sur le double vote du père de famille, ni sur l'âge de 25 ans au lieu de 21 ans. Et ces modalités valent-elles la peine de continuer les luttes et les incertitudes, au' moment où la nation a besoin de tranquillité et de paix, pour résoudre les formidables difficultés que soulèvent les problèmes économiques1? Il y a des pères de famille dans tou* les partis. Leur accorder un double votx ne changera pas grand' chose au résultat final. Elever l'âge de l'électorat de 21 a 2." ans, sauf pour ceux qui ont servi la Patrie'? Mais n'ont^ils pas servi la patrk aussi ces braves ouvriers qui ont subi le« rjirea torturfcft nlutot que de travailler vo lontairement pour l'ennemi? Les exclusions du vote avant 25 ans, seront, dès lors, plutôt rares. Si notre correspondant veut y réfléchir, il reconnaîtra que ses réserves ne valent pas la peine de faire un vain effort pour s'opposer à l'évolution démocratique à laquelle notre pays, pas plus qu'un autre, ne saurait échapper. Le S. U. représente une idée de justice; il est un gage de paix civile. C'est pourquoi tous les libéraux doivent s'y rallier. Ils trouveront d'ailleurs dans la représentation proportionnelle un contrepoids et un remède contre les entraînements possibles de la masse. Un nid d'activistes Quelques-uns des chefs du V. N. P. (Vlaamsche Nationale Partij) ont établi leur quartier général à Terneuzdn. Ils y pérorent dans les cafés et cherchent à exciter leurs auditeurs contre les " frans-quillons " belges. L'autre jour, le sieur Paul Goossens, mis en belle colère parce que le " Vader-land " avait reproduit notre note sur la façon dont il s'était acquitté de son mandat d'administrateur des magasins communaux, annonça, à haute voix, qu'il adressait au journal une rectification dans laquelle il nous menace d'une demande en dommages-intérêts! Cela se passait dans la salle de l'hôtel Hartog. Le mardi 3 décembre, une espèce de meeting fut tenu dans la même salle. Goossens y expliqua la raison du mouvement activiste. Il imputa aux Français le fait qu'avant la guerre nos ouvrière travaillaient pour des salaires dérisoires. Tandis que si la classe ouvrière avait pu jouir des bienfaits (?) de la culture germanique, leur sort eût été de beaucoup meilleur. Une population éclairée, proclama-t-il, n'aurait pas dû se rendre en France pour y faire la- besogne des ouvriers de ce pays. «■ Voilà pourquoi le V. N. P. poursuivait ]a destruction de l'influence française en Belgique. Un étudiant, natif de St-Nicolas, qui assistait à la réunion, interpella l'activiste pour lui demander quePe était, dans ces conditions, la raison de sa- fuite en Hollande. — Mais, répondit Goossens, on nous aurait tués. (N. D. L. R. Ç'eut été bien mal récompenser leurs bonnes intentions.) Il cita, ensuite, les noms de deux Gantois, sur les conseils desquels il prit la fuite. U évoqua alors, pour les besoins de la cause, quelques-uns des arguments qui figurèrent sur les affiches sorties de l'officine de 't Venijn. Il s'étendit sur les prétendues vexations dont les Flamands étaient l'objet au front, et osa même affirmer qu'un aviateur avait été puni pour avoir refusé de jeter des bombes sur la ville de Gand. Le fameux Semey accusa un notaire gantois d'avoir donné le signal de 1a- destruction de sa maison. Il se déclara prêt à répondre de ses actes devant un tribunal çiviî. Mais il ne tient pas à comparaître devant un conseil de guerre. Van Roye le barbu, revenant de Copenhague, ratifia la rodomontade, de Goossens au sujet de la "Flandre libérale", et.tint des propos diffamatoires sur le compte du bourgmestre Braun et de l'é-chevin Anseele, en examinant, de façon évidemment très objective, les actes de l'administration communale de Gand avant, l'entrée des flamboches à l'hôtel de ville. Il prétendit, .particulièrement, que des gaspillages d'argent importants avaient été faits en Hollande. Tous les jours, à ce qu'il paraît, des meetings de ce genre ont lieu à Terneu-zen. Ils risquent de devenir très préjudiciables aux intérêts du commerce que nous devons entretenir avec la Zélande, que les calomniateurs activistes excitent contre nous. A nos abonnés Un accident survenu à nos installations électriques ne nous a pas permis de paraître à l'heure habituelle. Un grand nombre de nos abonnés ne pourront être servis que lundi malin, ils voudront bien nous excuser. Nous n avons pu faire composer qu'une partie de nos articles et informations. Il nous est interdit. en vertu d'un règlement communal, de faire procéder nous-même aux réparations de nos appareils électriques ; nous nous sommes donc adressé au tervice compétent qui ria pu mettre un ouvrier à notre disposition que dans le courant de l'aprè^midi. Nous insistons vivement auprès de l'autorité compétente pour quil y ait désormais à l'usine d'électricité un service de garde suffisant pour remédier mr-le-champ à des accidents du genre de celui qui nons est arrivé, et dont nous ne sommes pas responsa-' ble. La Direction du journal. Due division ne l'armée française ■A. OA.3STI3 Avis officiel Voici le texte officiel de l'avis par lequel M. le bourgmestre annonce la visite à Gand d'une division de l'armée française : Le bourgmestre de Gand a l'honneur et le plaisir de porter à la connaissance de ses concitoyens que le Mercredi 25 décembre la 132e division de l'armée française fera son entrée à Gand. Cette division, placée sous les ordres du général Sicre, sera passée en revue, devant l'hôtel de ville, par le lieutenant général Dégoutté, commandant de la 6e armée, qui fut le chef de l'état-major de notre Roi, commandant l'armée des Flandres, et qui remporta de si brillants succès à l'Yser. La population gantoise aura donc l'occasion, tant désirée, de témoigner à nos fidèles Alliés sa vive reconnaissance pour l'aide puissante qu'ils nous ont fournie et son admiration pour leurs hauts faits d'armes. Le 22 décembre 1918. Le bourgmestre, (Signé) E. BRAUN. * * * Nos concitoyens ont le devoir de pavoiser leur demeure à l'occasion de cette visite. Ceux demeurant sur l'itinéraire qui sera suivi par les troupes feront bien de se procurer, autant que possible, des drapeaux aux couleurs françaises. * * * Les particuliers qui auront le plaisir d'héberger chez eux un officier se préparent à recevoir dignement leur hôte. Nul doute que tous les Gantois auront à honneur de faire emporter à nos amis français le meilleur souvenir de leur séjour dans notre cité. -X- •>{• * Le défilé des troupes françaises, devant l'hôtel de ville, se fera mercredi à 10 h. 1/2, et non vers midi. ■—>—fvae»—C — La manifestation patriotique Le cortège Un long cortège s'est formé, ce matin, à la place du Comte de Flandre et au boulevard Frère-Orban, à l'occasion de la manifestation patriotique organisée par 1' « OEuvre du secours aux éprouvés de la guerre j, pour fêter l'heureux retour de notre bourgmestre et des échevins, ainsi qne la libération du territoire belge. Le cortège comprenait plus de cent sociétés, au-delà de 80 drapeaux et cartels, et sept corps de musique : l'harmonie de la société « Nijverheid en Wetenschappen », l'harmonie libérale de Gendbrugge, celle du « Volk », les musiques de < Ste-Cécile > et du cercle « Vaderlandsliefde >, les harmonies du « Cercle libéral du Rabot » et du < Vooruit >. Les délégations des trois groupes politiques étaient très nombreuses. Le comité et les membres de 1' "Œuvre du secours aux éprouvés de la guerre qui fermaient le cortège, étaient suivis d'une grande corbeille, tirée par six chevaux de l'armée, dans laquelle une foule sympathique n'a pas manqué de jeter son obole. Ce char avait été conçu par M. l'architecte Van Volden, dont le projet fut exécuté par M. l'architecte Sou-deyns. Les collecteurs doivent avoir fait également une bonne recette. A l'Hôtel de ville Le cortège est arrivé à midi à l'hôtel de ville, aux accords harmonieux et entraînants d'une " Madélon ", enlevée avec brio par la musique .précédant les diverses sociétés. Les délégués des sociétés et leurs nombreux drapeaux envahissent aussitôt ? le ' grand vestibule. A son entrée aux sons de la " Braban- ; çonne M. le bourgmestre Braun est longuement ovationné. Les acclamations de l'assistance saluent également MM. les échevins M. De Weert, C. De Bruyne et J. Lampens, qui furent, eux aussi, victimes des Teutons. La plupart des membres des trois groupes du conseil communal entourent, sur l'estradej les héros de la manifestation. Notons encore, parmi les nombreuses personnalités présentes, MM. le ministre E. Anseele, les sénateurs 0. De Bast et ' E. Coppieters, Ferdinand Feyerick, ancien président du Cercle commercial et ■ industriel, Albert Verbessem, <président du " Souven'ir patriotique", M. Ver-doncle, bourgmestre de Gendbrugge, etc., etc. \ M. Janssens, président de 1' ct Œuvre de secours aux éprouvés de la guerre ", M le bourgmestre Braun .et M. !* mmis tre Anseele ont successivement pris la parole. La manifestation s'est terminée aux sons de la " Brabançonne '% dans l'enthousiasme général. Nous reviendrons demain sur cette belle fêté, dont un fâcheux accident survenu à nos installations électriques ne nous a pas permis de donner aujourd'hui un compte-rendu complet. >ooc< NOS ECHOS ••• Le nouveau recteur de l'Université de Gand On annonce la prochaine nomination, en qualité de recteur de l'Université de Gand, de M. Paul Frede-ricq, professeur à la faculté de philosophie et lettres. M» Une crise du papier en perspective? Certains journaux de province sont menacés d'une crise du papier. On n'a pas l'air /le s'en douter, à Bruxelles, au département ministériel compétent, qu'on accuse de tergiverser, de lambiner et de perdre du temps. Il est urgent que des mesures soient prises pour fournir à bref, délai à tous les journaux belges le papier dont ils ont besoin pour pouvoir continuer leur publication dans des conditions à peu près normales. Les grands quo^ tidiens hollandais paraissent avec six, huit, voire même- avec dix pages. Pourquoi ce qui est possible outre Moerdyk lie le serait-il pas en Belgique? On serait heureux d'obtenir des renseignements à ce sujet. Ils rendent l'argent! Le train de Cologne, qui est entré à Bruxelles, en gare du Nord, samedi matin, comprenait un wagon contenant 380 millions en marks. C'était un commencement de restitution opéré pa,r l'Allemagne, faible partie de l'encaisse de la Banque Nationale, enlevée jadis. Lo précieux envoi a été enargé sur des fourgons et conduit, sous escorte militaire, à la Banque. C99 Retour de Hollande Les Hollandais nous ont dit à suffisance qu'ils avaient pris soin de nos réfugiés, ils firent même le compte des millions dépensés à cet effet. Ce^iid.-mt, le:; soldats internés qui rentrent de Hollande, se plaignent tous d'avoir endurer là-lJas les affres de la faim. Beaucoup devinrent tuberculeux, par suite de privations, et la moyenne des décès dans les camps dépassait de beaucoup la normale. ••• Un conseil de cabinet Un conseil do cabinet s'est tenu vendredi, au ministère des finances, sous la présidence do M. Léon Dellacroix. Les ministres y ont rég]é différentes questions de ménage. M!. Masson a exposé les msures qu il comptait prendre pour assurer la libération dés volontaires. En vue d'éviter tout arbitraire et d'empêcher tout favoritisme, le ministre a décidé d'opiérer leur licenciement par catégories. Au point do vue de l'industrie, le gouvernement a décidé de prendre des mesures destinées à assurer le rapatriement des machines qui ont été enlevées par les Allemands. Dos industriels ont été envoyés en Allemagne pour y rechercher le matériel qui a été enlevé de leurs usines. MM. Masson et le baron de Broqueville vont s'entendre au sujet de 'a forme à donner aux distinctions destinées à honorer l'e patriotisme des Belges qui se sont vaillamment conduits sous l'occupation allemande. Des distinctions à titre posthume seront accordées à ceux qui ont été fusillés et d'autres distinctions à ceux qui onrt été condamnés par les tribunaux allemands.Les ministres ont décidé d'instituer dans chacun des départements des jurys d'honneur chargés d'examiner la situation des fonctionnaires et agents qui se sont compromis avec l'ennemi ou ont fait preuve d'activisme. Une série de personnes seront révoquées d'office; ce sont, notamment, les membres du conseil de Flandre, l'es professeurs de l'Université flamboche de G-and, tous ceux, en un mot, qui ont accepté des fonctions ayant un caractère politique. Une sorte de conseil d'appel sera institué sous 'la présidence d''un magistrat pour l'examen dos cas. douteux. ••• Peut-on le dire? Peut-on dire que des soldats apparte- ' nant à la 4e division d'armée, actuellement en Allemagne, n'ont pas encore reçu de congé, depuis le début de l'armistice, pour aller embrasser.- leurs parents 1 M. le ministre de la guerre ne pourrait-il prendre d'urgence des . mesures pour donner satisfaction à ces vaillants? ••• Les ateliers de l'armée Ils vont disparaître sous peu. Ils •avaient été créés au Havre sous l'impulsion du commandant Biaise, aujourd'hui major et ingénieur en chef. Les ouvriers — ils sont une dizaine de mille, occupés dans les ateliers de Graville, Came-ville et Sainte-Adresse,:— dont la plu-.part font partie d'anciennes classes — vont être renvoyés dans leurs foyers ; les autres reprendront leur service dans l'armée. Le. matériel de ces ateliers (fabrication d'obus, de canons, d'automobiles, selle-; ries, poudreries, etc.),'sera réparti en-(tr-e le's industries* belges. Le major J-lai-, se est arrivé à Bruxelles en vue de s'en-: tendre à cet effet avec leurs représen-• tants, et il a eu déjà des entrevues avec MM Trasenater «>t. Jules Ca.rlier. LA KULTUR GERMANIQUE LES PRISONNIERS EN ALLEMAGNE Il est trop tôt pour décrire, dans un tableau d'ensemble, la vie des prisonniers belges en Allemagne, mais celle qu'y ont menée certains d'entre eux peut être décrite, en attendant, et donner une idée suffisamment exacte de celle des autres. Le cas suivant peut faire figure de cas type. ê Le fort de Lantin, près de Liège, succomba le 15 août 1914, vers midi. L'artillerie allemande disposait de pièces de plus fort calibre et de plus longue portée que l'artillerie belge, notamment de pièces de marine de 42, que nos canons ne pouvaient atteindre et dont les effets destructeurs étaient épouvantables. L'artilleur H. B..., du fort de Lantin, fait prisonnier avec ceux de ses compa/-gnons qui avaient échappé au carnage, if ut enfermé pendant deux jours à la Chartreuse, sans nourriture; après deux autres jours de trajet dans des wagons à bestiaux, où les prisonniers étaient enca. qués comme des harengs, toujours sans nourriture, on arriva au camp de Mun-sterlager, en Hanovre. Munsterlager est un camp immense, situé dans la Liïneburger Heide. Plus de cent mille recrues y recevaient leur instruction. Les prisonniers furent enfermés dans les écuries du camp. Ils durent : coucher sur de la vieille litière, souillée . de crottin. Ce ne fut qu'après plusieurs ; gelées, vers le 1er décembre 1914,_ qu'ils recurent des matelas remplis de sciure de bois, et une couverture par homme. La ration journalière de pain, d'abord de 500 grammes, fut réduite successivement à 300, puis à 250 grammes. Le repas de midi se composait d'un litre de soupe préparée, soit avec des choux-navets, soit avec des betteraves, on des carottes, ou du poisson. Jamais de viande. Le soir, de l'eau de maïs. A leur arrivée au camp, les captifs durent remettre à leurs gardiens leurs porte-monnaie, et tout le contenu de leurs poches : pipes, tabac, canifs, etc. Beaucoup n'ont jamais rien revu de tout cela. H. B... parvint à cacher une centaine de francs dans ses souliers. Le change de la monnaie belge contre, la monnaie allemande se faisait de façon à dépouiller méthodiquement les captifs. En septembre et octobre Ï914, ils recevaient, pour cinq francs, deux marcs; plus tard, ils reçurent 3 marcs, et finalement 3 marcs 50, pour 5 francs. Les prix à la cantine étaient doublés pour les captifs; une cigarette. coûtant 5 pfennigs pour les soldats allemands, était comptée 10 pfennigs aux prisonniers. Bientôt il n'y eut plus pour eux do cigarettes à moins de 20 ou 25 pfennigs. Pendant de longs mois, on ne reçut ni lettres, ni paouets de Belgiauc ou des pays neutres (Hollande et Suisse) ou alliés (France et Angleterre). A partir de 1915 les communications furent régulièrement établies ; les œuvres de secours fonctionnèrent, et les paquets contenant des victuailles, du tabac, du savon, des vêtements, etc. vinrent constituer pour les eaptifs des suppléments de ressources extrêmement précieux. Seuls, les malheureux prisonniers russes restèrent dépour vus de tout secours; les rares lettres qui leur parvenaient subissaient d'énormes retards, qui étaient parfois d'un an. Une admirable fraternité régnait dans ces camps; Belges, Anglais, Français partageaient entre eux. et avec leurs camarades russes déshérités. H. B... recevait, ou, du moins, aurait dû recevoir, deux paquets par mois de sa famfijle ; deux autres paquets mensuels lui étaient envoyés, l'un par le comité gantois, dirigé par M. Alevandre de Hemptinne, l'autre par les Tramways gantois ; un cinquième paquet mensuel provenant du comité, dirigé par le professeur Saroléa, d'Edimbourg. Un certain nombre de paquets étaient, naturellement, volés ; d'autres étaient vidés d'une bonne partie de leur contenu par quelque felwebel grappilleur.T1 y eut aussi, dans les dernières années de la guerre, des comités de secours neutres, subventionnes par les gouvernements belge, français, anglais, améri cain, et installés dans le voisinage des camps. Mais rien, ou presque rien, hélas! ne fut' fait, officiellement, pour les pauvres moscovites... Depuis le début de 1915, H. B... ne connut plus la faim. Devenu d'une maigreur squelettique pendant les premiers mois de sa captivité, il récupéra ensuite son poids à peu près normal et le garda jusqu'à la fin. iLes punitions, à Munsterlager, étaient sévères, parfois même cruelles. Un captif, surpris en dérobant un morceau ue pain, était ficelé des pieds à la tête, et attaché en plein air le long d'un pieu fiché en terre. Ce supplice, car c'était un, durait deux heures ; en hiver, sous la neige, on sortait de là gelé, raidi, incapable de tout mouvement ; c'était à coups de pied que les garde.chiourme forçaient les malheureux captifs à rentrer au baraquement.A peine moins dures étaient les heures de l'appel des prisonniers, le dimanche: de 8 heures à midi, par tous les temps, il fallait rester debout dans la morne plaine : beaucoup de captifs restaient ainsi quatre heures, pieds nus, dans la neige. Que d'orteils, que de pieds furent ainsi gelés ! Au début surtout, il y eut à Munsterlager quelques scènes terribles. Un prisonnier fut fusillé pour avoir pris un pain. Un civil ayant voulu s'évader, les soldats allemands tirèrent à travers les parois d'une baraque et tuèrent net un soldat belge dans son lit. Des prisonniers civils, transportés de Louvain, furent obligés de se tenir toute une nuit, sans bouger, debout au grand air ; comme ils étaient affamés et à bout de forces, plusieurs tombèrent ; on les acheva à coups de fusil. H. B-.. en vit sept, le matin, emportés à l'état de cadavres... I/es soins médicaux étaient sommaires. Le médecin rencontré par H. B... était bon et humain. Ce qui contribua, dans beaucoup de cas, à adoucir la vie des pauvres captifs, ce fut l'organisation des Arbeiterkomman-dos. Telle a été, du moins, l'expérience de H. B..., ancien cultivateur, qui fut, à partir de juin 1915, mis chez des paysans, après avoir passé deux mois à draîner des tourbières — travaii fort dur. Ces paysans avaient un intérêt direct à bien nourrir leurs travailleurs captifs. Mais tous ne le comprenaient pas. H. B... en rencontra deux qui essayèrent de l'affamer ; il ne se laissa pas faire, refusa de travailler, et réussit, chaque fois, à obtenir, presque aussitôt, son transfert chez d'autres. Il a passé trois ans chez deux cultivateurs des environs de Damme fgrand-duché d'Oldenbourg), en travaillant pour le père de famille, qui était à l'armée. La vie est rude chez ces paysans allemands, qui n'épargnent pas leur peine. Mais H. B... fut bien traité par eux: deux fois par jour, il avait, de la viande; à midi, la quantité en était même à volonté. Quand il travaillait aux tourbières, il recevait de la. viande jusqu'à quatre fois par jour. Les relations du isexe faible avec les captifs étaient sévèrement contrôlées. Les femmes ma;riées, convaincues d'infidélité ou de tentatives d'infidélité avec des captifs, étaient passibles d'un an à un an et demi de prison. Les jeunes filles pouvaient être emprisonnées jusqu'à deux mois. Ces peines, relativement draconiennes, n'eurent guère d'efficacité. Une de nos parentes nous écrivait récemment avoir vu débarquer, au port de Leith, près d'Edimbourg, une trentaine de prisonniers, revenant d^Allemagne, et ramenant trente Gretchen comme épouses. H. B... a fait deux tentatives d'évasion. •La seconde fois, après avoir traversé l'Erns à la nage, il fut repris à une lieue de la frontière hollandaise. Il s'est évadé une troisième fois quelques jours après l'armistice, et a pu gagner, sans accroc, la province de Groningen, avec deux autres prisonniers. L'accueil qu'ils y reçurent fut tout à fait cordial, vraiment touchant, triomphal même, de la part des habitants de la frontière néerlandaise. X. Nouvelles de l'étranger ÀLLE3HAGKE La crainte de Foch Sous ce titre, lr " Echo.de Paris " annonce qu'à , la suite de l'invasion de la salle des séances du congrès .des comités -'des ouvriers'et,soldats, par un groupe do ^soldats et des-événements tumultueux qui suivirent,.-les socialistes majoritaires déclarèrent qu'ils voulaient le retour du gouvernement, ce qui aurait amené la dissolution du gouvernement lui-même •mais, pour le moment, écrit le " Vor-waerts ce danger paraît être écarté et il ajoute qu'il faut déclarer ouvertement que l'armistice pourrait être dénoncé s'il n'y avait plus de gouvernement autorisé. Des lors, toute l'Allemagne pourrait être occupée par les troupes de l'entente. C'est uniquement pour éviter cela que les : socialistes majoritaires sont décidés à rester dans le gouvernement. Tout homme raisonnable peut imaginer ce que cela .signifierait si les socialistes majoritaires étaient'mis dans l'impossibilité de continuer à s'occuper des affaires de l'Etat. L'exécution de l'armistice D'après une dépêche de Berlin, les Al-lamauda doivent livrer, du 17 au 2tï dé cembre, 1,700 locomotives ; du 27 décem-| bre au 6 janvier, 1,700, et un même nom-1 bre du 7 au 16 janvier. Si la livraison ne s'effectue pas régulièrement, une livrai. 1 son supplémentaire de 500 locomotive» est prévue à titre dé pénalité. l>e la mémo source, on annonce qu'à 'a commission internationale, de l'armistice le général; Dunant. a réclamé une liste authentique des. prisonniers de guerre •libérés et-une.liste.de tous les Fr/mçais, "civils ou militaires, décédés en A'.'fnia-gne pendant leur captivité. Les délégués français ont rappelé que le gouvernement .allèma-nd a le devoir de nourrir les prisonniers pendant leur voyage de retour.Le découragement de la presse modérée Tous les journaux allemands, sauf les organes, du groupe Spartacus, considèrent comme désastreuse la tournure que prennent,les débats du Congrès. La: " .Gazette de Francfort" est obligée' de reconnaître que le* nombre des partisans ■ de Liebknecht est énorme à Berliiî.' Le tribun communiste a réuni une'véritable armée ouvrière qui assiège " le local du Congrès et fait irruption comme bon lui seïttble. Le " Vorwaerts témoigne d'un 'dé

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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