La Flandre libérale

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29 november 1918
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s.n. 1918, 29 November. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 18 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/7940r9n65q/
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44' Ann�e. � Vendredi 24jNovembre 1918, M, UNIV. gent ) PRIX l 10 0'�NTI*E8 r 18. � Vendredi 29 Novembre 1918. ERALE ABONNEMENTS Four la Belgique et l'union postale, les tarifs seront publi�s ult�rieurement RfDACTVN, ADMINISTB4TI0N ET IMPRIMERIE : GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite � forfait Admis par la censure Le Gouvernement censur� par lui=m�me �o� Aussit�t que le discours du tr�ne a an- nonc� la cr�ation imminente d'une Uni- versit� flamande � Gand, nous avons voulu nous faire l'interpr�te des senti- ments de stup�faction, de tristesse et de col�re que cette d�claration a fait na�tre en Flandre. Nous en avons �t� emp�- ch�s. L'article que nous avons �crit siir l'heure a �t� supprim� par'la. censure. Il l'a �t� injustement, car il est inadmissi- ble, dans un pays parlementaire, m�me en �tat de si�ge, que. l� gouvernement an- nonce une reforme aux Chambres, pose ainsi une question devant le pays et em- p�che la discussion dans la presse. Aussi l'interdiction a-t-elle �t�promp. tement lev�e et nous voulons oublier, de bonne �race, l'erreur politique dont la Flandre lib�rale a �t� la victi- me. Nous voulons nous rappeler que cen- seurs et censur�s sont des Belges, ferme- ment attach�s � notre nationalit�, qu'en- semble nous.avons souffert et lutt� pour la patrie ; qu'en ces moments troubl�s nous devons, avant tout, dans la mesure du possible, aider le'gouvernement � ac- complir la t�che difficile qui lui incombe de maintenir l'unit� de la patrie et de travailler a son rel�vement mat�riel et moral. Et c'est pr�cis�ment parce c-ue nous sommes profond�ment persuades de la n�cessit� de maintenir cette union, l'u- nion sacr�e de la nation, que nous 'ne pouvons oublier de m�me et que nous devons, au contraire, souligner avec for- ce l'erreur que nos dirigeants ont com- mise en faisant na�tre malencontreuse- ment, d�s le jour de la lib�ration du ter- ritoire, une discussion sur cette question irritante, pleine de p�rils pour l'unit� na- tionale. Cette faute lourde et irr�parable qu'ils ont commise nous fait mal augurer de la prudence, de la sagesse et de la maturit� politique de certains des hommes qui, dans cet instant critique, sont appel�s � la direction du pays. Eh quoi! on nous a rappel�s � l'ordre, on a supprim� un de nos articles en ver- tu d'instructions donn�es par le minist�- re II ne faut pas �tre grand clerc pour deviner quelles �taient ces instructions prises dans l'int�r�t de l'unit� nationale. Elles recommandaient �- coup s�r aux cen- seurs d'emp�cher la presse de soulever des d�bats dangereux, de susciter des dis- cussions passionn�es, sur des sujets pou- vant mettre en p�ril la bonne entente des citoyens si ardemment d�sir�e et si n�- cessaire � la reconstitution de la patrie. Et nous sommes certains de ne pas nous tromper en affirmant que parmi les points sp�cialement signal�s � la censure figurait pr�cis�ment la question linguis- tique. En donnant ces instructions, le gouvernement a affirm� de fa�on non douteuse qu'il �tait imprudent, dange- reux de faire na�tre daas le pays en ce moment, un d�bat sur l'emploi de la lan- gue flamande dans l'enseignement sup�- rieur. ' Et voici que, au moment .o�, il para�t devant le Parlement qui, pour le grand bien de la Belgique, va reprendre ses tra� vaux, la premi�re d�claration importante qu'il fait, se rapporte � l'Universit� de Gand, � ce sujet dangereux entre tous en ce qu'il touche � la mati�re si d�licate des sph�res d'influences. Et cela au mo- ment o� la Belgique na�t � une autre vie internationale, cesse d'�tre un pays neu- tre, entre dans le concert des puissances . politiques; o� elle doit se concilier des amiti�s, des alliances t Certes, il n'�tait pas d�fendu au gou- vernement de parler de l'Universit� de Gand, au moment o� l'humanit�'c�l�bre la victoire du Droit sur la Force bruta- le. Et nous avions m�me esp�r� � Gand que son chef aim� rentrant dans la pa- trie lib�r�e, aurait eu quelques paroles d'�loges et de remerciements � l'adresse de tous ces professeurs' courageux, qui, respectueux de la loi nationale et fid�les � leurs serments, ont pr�f�r� subir toutes les avanies plut�t que de collaborer � l'attentat perp�tr� par l'ennemi contre notre enseignement sup�rieur. Nous avions esp�r� qu'il aurait cit� en exem- ple au monde civilis�, les .Pirenne et les Fr�d�ricq, qui h�ro�quement ont subi l'exil plut�t que de se soumettre aux vainqueurs. H�las! Nous avons vainement attendu ces �loges et en leur place qu'avons-nous entendu 1 Nous avons -..entendu proclamer � l'ur- gence de cr�er une universit� flamande a Gand ' m�me. Nous avons vu le, gouvernement , engager avec une' incroyable imprudence la parole du Roi lui-m�me dans cette question br�- lante, de nature � susciter'les plus vives pol�miques, les plus ardentes discordes. Et cela' au lendemain de ce que nous avons vu et �prouv� � Gandl Gantois, mes amis, vous vous croyiez � jamais d�livres de ces odieux b�rets que, la rage au c�ur et les poings _ fer- m�s,' vous avez d� c�toyer chaque jour, en silence, pendant de 'longs mois. Vous aviez tort Ils vont repara�tre triom- phants, plus insolents :"qiie jamais. Et c'est notre gouvernement qui, comme don de joyeuse rentr�e, va nous les ramener. C'est eux, qui vont �tre les vainqueurs ; c'est nous qui serons les. vaincus ! C est � ne pas. y croire ! H�las i que'le*1 chef de cabinet n'a^t-il eu Ja bonne-, pens�e de rappeler simple- ment � M. Franck j exigeant cette malen- contreuse d�claration, les instructions sa- ges que le gouvernement avait donn�es aux censeurs! 17V*.. NOS ECHOS OEuvre de secours aux prisonniers de guerre en Allemagne Les principaux journaux fran�ais et anglais publient d �mouvants d�tails au sujet de la rentr�e des prisonniers de guerre de ces pays. Sur tous les points du front des arm�es alli�es en marche vers le Rhin, on assiste au retour lamen- table des prisonniers de guerre lib�r�s conform�ment aux clauses de l'armistice. Tous sont dans un �tat �pouvantable, d�- guenill�s, � moiti� nas, tremblants de froid et � demi-morts de faim, apr�s de p�nibles �tapes qui les ont �puis�s! C'est � 1 l'actif des Teutons, un crime d� l�se-humanit� de plus � ajouter � tous tes autres dont ils se sont rendus coupa- bles! Allons-nous assister, sans fr�mir d'in- dignation, . au retour de nos malheureux enfants, s'ils nous sont renvoy�s dans les m�mes obnditions ? Le cercle philanthropique, " Elk zijn plicftt ; ,'' qui, durant la guerre, a travaill� � adoucir le sort de nos malheureux exil�s en Allemagne, ne consid�re pas sa t�che comme termin�e. En pr�vision de tout ce qui peut arri- ver, il prend, d�s maintenant, ses dis- positions afin de secourir, dans la mesure du possible, les prisonniers n�cessiteux qui vont rentrer au pays. Les dons de toute nature, habillements, linge de corps, etc, sont re�us aveo_ re- connaissante � son bureau de renseigne- ments, 14, place St-Bavon, � Gand. * D'autre part, la tombola des prison- niers de guerre continue ses op�rations. Les billets 'sont en vente partout au prix de io centimes. Le public n'oubliera pas cette �uvre philanthropique, et par son empresse- ment, contribuera � soulager bien des mis�res connues et inconnues. Aussi le cercle philanthropique ." Elk zijn plicht ", fait-il un pressant ap- pel � tous les c�urs charitables qui vou- dront l'aider dans l'accomplissement de ce devoir patriotique et leur adresse anti- cipativement un cordial remerc�ment. �o� A la Chambre des d�put�s La Chambre des d�put�s se r�unit au- jourd'hui, jeudi, � 2 heures. A l'ordre du jour figurent les pointe suivants : 1. Validation des mandats de d�put�s suppl�ants appel�s � remplacer les d�pu- t�s d�c�d�s, et nomination de la commis- sion charg�e de cette validation; 2. Ejec- tion du bureau ; 3. Commission charg�e de r�diger l'adresse ; 4. Election des ques- teurs ; 5. Commissions permanentes ; 6. Tirage au sort des sections. . Les membres de la droite se sont r�u- nis ce matin, � 10 heures. . w^arait, d'apr�s le "Vooruit", que M." Oarton de Wiart serait �lu pr�sident. On parle de M. Paul Bo�l pour rempla- cer M. Warocqu�, comme questeur. .'. �o� Les provisions du Comit� National La situation alimentaire a �t� d�finie comme suit dans la derni�re s�ance . du , Comit� National : Les c�r�ales sont abondantes au point de pouvoir, r�duire le taux de blutage de 97 � 62 p. c. et porter sous peu la ration � 400'grammes. Du fait de cette augmen- tation importante, qui sera uniforme, toutes les rations suppl�mentaires dispa- ra�tront. Les stocks de graisse, de f�culents et de vivres divers qui existent dans le pays sont suffisants pour couvrir les besoins des soupes et des �uvres pendant trois mois, tout en permettant d'assurer les distributions g�n�rales de quinzaine. L'importance 'des quantit�s de f�cu- . lents 'Sp�cialement est telle que nous pour- . rons ipeub-'�tr�, augmenter .d'ici peu ,1e ra- tionnement de ces denr�es.. Le .'d�p�t de Rotterdam et la quantit� existante en Belgique accusent}, � la date, du 15 no- - vemfere plus de 25,000 tonnes 'de ces pro- duits. & � Par contre, les stocks,' de graisse ne sont pas assez consid�rables pour qu'il y ait. lieu d'augmenter pr�sentement le ra- tionnement. Les stocks, au 13 de ce mois, s'�l�vent � 12,000 tonnes environ. Il y a lieu de tenir compte �galement que les stocks de produits divers s'�l�vent � en- viron 15,000 tonnes. .-Or- j Le retour �S'tiri Un. train sp�cial est 'parti, ces jours derniers, du Havre 'pour l� Belgique, em- portant quatre cents - personnes, soit tout le.personnel du minist�re des [ affaires �trang�res, de nombreux fonctionnaires d�s autres minist�res, belges, les mem- bres du corps diplomatique, sauf les chefs des ' missions 'qui, ainsi que tous les ministres, avaient �gagn� d�j� Bruges et Bruxelles en automobile. Un �loge anglais du mar�chal Foch ' L'historien ''militaire' John- F�rtescueV; �u� *st" aussi' biblioth�caire du. ch�teau' b -Windsor, publie, dans 1' "Observer",! un long article, sur, le mar�chal Foch. M. -Fof-teecue ' passe en revue les magni- fiques �services, que le mar�chal Foch a rendus au cours de la guerre actuelle' et termihe en disant: " Telles .sont � les qualit�s qui distin- guent-non seulement un grand g�n�ral, mai s., un grand homme. La guerre;sem- blait', jusqu'� ces derniers temps,- n'a- voir'pas produit ce qu'on peut r�ellement appeler un grand homme, un homme'dont le g�nie �tait � la hauteur,de cette gran- de �poque. Cet homme; nous l'avions par- mi �tous depuis le d�but et c'est seulement maintenant que nous avons d�couvert ses qualit�s de g�ant " Un C�ste.d'#mltl� de �'Fspagne , �_ ^jis ' L'association - pour le - d�veloppement des relations amicales entre la France et l'Espagne, ' pr�sid�e par le duc d'Alba, et dont le si�ge est � Madrid, enverra � Strasbourg une couronne d'or offerte par souscription populaire.. �o� Un monument comni�mora'lif � la France Le projet d'�riger un monument com- m�moratif de la reconnaissance'belge � la France fut port� r�cemmient � la con- naissance de nos compatriotes. Il �mane du Comit� officiel belge dei secours aux r�fugi�s �tablis en France. La souscription est plac�e sous la hau- te protection de Mme la ducjbesse de Ven- d�me, princesse de Belgique. Le comit� d'honneur comprend les mi- nistres belges, sous la pr�sidence de M. G. 'Cooreman. Le comit� organisateur adresse un pressant appel � tous les. r�fugi�s belges pour y prendre part. Les billets de souscription, tous au taux uniforme d'un franc, sont mis en circulation. Il s'agit pour nos compatriotes de faire �uvre de reconnaissance pour la g�n�- reuse hospitalit� qu'ils ont re�ue chez nos amis francais. Une h�ro�ne serbe Depuis quelques jours, on signale la pr�sence � Marseille d'une jeune femme . portant l'uniforme de sergent de l'infan- terie serbe, sur lequel est �pingl�e la croix de la L�gion d'honneur, la croix de guer- re avec palme et l'ordre de Karageorge- 'witch. Cette jeune fille est � peine �g�e de 22 ans. Elle se nomme Sacitcth Milou- ca et est n�e � Nitch, de parents cultiva- teurs. Elle s'enr�la en 1914, trois mois apr�s la d�claration de guerre, et r�ussit � se faire accepter dans un r�giment fa- meux, dont le colonel �tait le prince Alexandre. Savitch Milouca, par son courage, son m�pris de la mort, sut conqu�rir 1 estime de ses chefs. Charg�e plusieurs fois de missions p�rilleuses, elle r�ussit � les me- ner � bien. Elle- fit toute la campagne d'Orient o� elle fut bless�e cinq fois, puis elle demanda � venir combattre en Fran- ce. Avant son d�part, le g�n�ral Sarrail lui remit la L�gion d'honneur. Sur le front fran�ais, elle participa aux atta- ques d� Champagne et du Chemin des Da- mes. Elle re�ut' trois blessures successi- ves. La sociald�mocratie allemande et l'invasion de la Belgique Jusqu'� la veille de la guerre mon. dia le, les socialistes allemands maintin- rent, -dans leur presse, leurs meetings eJt au Reichstag, leun" .attitude d'opposition, pr�tendument irr�ductible, vis-�-vis du militarisme prussien... Le 4 ao�t 1914, le Kaiser inaugura la session extraordinaire du Reichstag, convoqu� au. palais royal � Berlin, par un discours qu'il termina'par ces mots: " Messieurs, je ne connais plus die par. tis. Je ne connais plus que d�s Aille, mands. Pour montrer que sans distinc- tion de partis, de classes, de confessions, vous �tes fermement r�solus, � me soute- nir envers et contre. tous, en bravant toutes les privations, et la mort m�me, j"invite les chefs des divers partis � s'avancer, et � s'engager solennellement envers moi en mettant leur main dans la mienne. " On vit alors, dit le compte-rendu offi- ciel, tous les chefs de partis . s'avancer : le Kaiser, � chacun d'eux, serra vigou- reusement la main. Parmi les chefs de partis, solennelles meut engag�s �~ soutenir la politique im- p�riale, dont la guerre mondiale ne de- vait �tre, selon le mot de - Clausewitz, �que le prolongement, se trouvait le d�- put� Haase, chef de la fraction socia- liste du Reichstag. A la s�ance du Reichstag, qui suivit imm�diatement, le chancelier de Beth- mann-Hollweg se leva et dit : " N�cessit� ne conna�t pas de loi ! Nos troupes ont occup� Luxembourg et sont d�j�, peut-�tre, entr�es en Belgique, contrairement au droit des gens... Les protestations du gouvernement luxem- bourgeois et du gouvernement belge sont l�gitimes, mais noua sommes forc�s de n'en point tenir compte. La violation du droit, ainsi commise par nous, nous nous efforcerons de la r�parer, aussit�t que notre but militaire sera atteint " Apr�s' le chancelier, le d�put� Haase prit seul' la parole.' Au nom de ses amis, il' d�clina toute responsabilit� au sujet de la guerre. Il d�clara qu'ils ne failli- raient point � leur ' devoir de d�fendre la patrie en p�ril, conform�ment aux principes de l'Internationale, qui a tou- jours' reconnu' le droit des peuples � d�- fendre leur ind�pendance... 'Nous' vote." rons ' donc, o�ncl�t-il," les' cr�dits "de igUerr� que l'on 'nous 'demande. " Pas. un mot de bl�me, pas une parole de r�serve, touchant l'abominable agres- sion commise, par l'Allemagne, au pr�- judice du Luxembourg et de la Belgi. que, n� sortit de la bouche de Haase. A l'unanimit�, la fraction socialiste du Reichstag accorda au gouvernement im- p�rial les cinq milliards de marcs qu'il demandait. Et le martyre de la Belgique com- men�ai... Paul Janet �crit, dans un de ses meil- leurs livres, que certaines passions, no- bles par elles-m�mes, sont cependant capables d'un emportement' fatal ' et cruel. Le patriotisme, par exemple, exal- t� sans mesure,, d�g�n�re.en' fanatisme terrible. "Mais, ajoute P. Janet, les passions ne s'emportent pas jusque-l�, sans qu'un trouble de la conscience, une protestation des autres sentiments de l'�me je viennent se m�ler � leur fu- reur. "* Aucune voix ne se fit entendre � ce moment d�cisif, dans le parti socialiste allemand, pour r�veiller1 la conscience, pour calmer le "furor teutonicus", le fanatisme terrible d"un peuple de 70 millions d'hommes d�versant ses hor- des cruelles sur uni petit peuple de voi- sins pacifiques I Combien diff�rente fut, en juillet 187Q, l'at�tudc de Bebel et de Guillaume Liebkneeht, dans la question des cr�dits de guerre. Bebel, dans ses M�moires, expose, en ces termes, la tactique que Liebkneeht et lui adopt�rent alors au Reichstag : ".Liebkneeht �tait d'avis que nous de- vions purement et simplement refuser les cr�dits, ' parce que, selon lui, la France napol�onienne et l'Allemagne �taient l'une et l'autre responsables de la guerre. Je n'approuvai point cette tactique. Sans doute, en l'occurrence, nous ne pouvions appuyer aucune des deux parties en pr�sence. Mais c'aurait �t� un acte de partialit� envers Napo- l�on, que d'�mettre un vote contraire �aux cr�dits: il ne nous restait qu'une chose � faire, c'�tait de nous abstenir lors du votet " C'est ce que firent, ^Bebel et Lieb- kneeht. Poor motiver leur abstention, ils r�dig�rent une d�claration �crite, qu'ils pr�sent�rent au Reichstag. " Noua sommes, �crivirent-ils, oppo- s�s, par principe, � toute guerre dynas- tique, comme socialistes, comme repu. blicains, comme membres de l'Associa, tion internationalie des travaillleurs. Comme tels, nous combattons tous les oppresseurs sans distinction de nationa- lit�, nous cherchons � r�unir tous 'es � p- prim�s dans une 'ligue fraternelle. Ni directement, ni indirectement, NOUS NE POUVONS ADHERER A LA GUERRE ACTUELLE. Nous nous �abstiendrons donc au vote relatif aux cr�dits *de guerre... " j En * adh�rant, sans une parole de bl�- me, � l'invasion de la Belgique,' par le vote, des cr�dits de guerre, les socialis- tes allemands -de '1914 ont d�lib�r�ment accept� une grosse part de responsabilit� dans l'un des plus grands crimes dont l'histoire f ait: � garder .le� souvenir : part d'autant, plus .consid�rable que le/ grou- pe -socialiste, �tait .le plus nombreux par- mi toutes les fractions du Reichstag. Complices'de Guillaume II, au moment vraiment d�cisif de Regorgement ; de la Belgique, les Ebert, les Scheddemann, les Haase, aujourd'hui ma�tres de 'l'Alle- magne, n'ont pas le droit de r�pudier, le crime consomm�, une responsabilit� terrible que des protestations, venues trop tard, beaucoup trop tard, ne peu- vent plus d�sormais effacer... X. ETRANGER France Les socialistes fran�ais -.^ �'^V�n'MANIFESTE. .� j Nous ' croyons' devoir.' publier "" ci-apr�s quelques extraits d'un projet.* de mani- fest� qui sera-adress� aux'travailleurs'de France, par un groupe de d�put�s socia- listes,' connus 'sous le nom des " Qua- rante ". Quand nous donnions, dit le projet,' tout notrejeceur de patriotes et de socialistes � cette �uvre sacr�e'de r�g�n�ration du monde qui appara�tra .dans l'histoire comme la plus grande vdes r �volua ms, que faisaient nos minoritaires 1 "'.D�s 1915, ils r�clamaient la paix im- m�diate, sur .les bases du "statu quo". Us'faisaient campagne centre la conscrip- tion, anglaise. "Ils encourageaient la 'r�- sistance des neutralistes italiens. Ils par- laient-, d'aller traiter '.d'une paix de com- promis avec les socialistes ' allemands, tra�tres � l'Internationale. Plus tard, ils ' trouvaient des l'excuses aux bolchevistes, caboteurs de l'id�e' socialiste, agents con- scients ou inconscients de l'Allemagne, et combattaient l'intervention des alli�s en Russie. .Enfin, certains d'entre eux re- grettaient ouvertement, l'entr�e en guer- re des Etats-Unis qui, d'apr�s' eux, de- vait retarder la paix et qui, en fait, a assur� la victoire et rapproch� l'heure de la paix ". Enfin,, les signataires du.manifeste font appel" � tous, les socialistes qui n'ont pas perdu le sens f des r�alit�s-", soittqu ils. figurent d�j�, dans les cadres du j parti,' soit qu'ils n'aient pas encore adh�r� � ses organisations, pour leur'venir�, en ai-, de. Et ils ajoutent : " Ceux qui n'ont rien compris au sens' de la guerre comprendront-ils les devoirs de la paix) On peut malheureusement en douter. " LE PRESIDENT,WILSON A PARIS ' � Pendant ' son s�jour � Paris, le pr�si- dent Wilson habitera le bel h�tel qui occupe le n� 28 _ de - la rue de Mcntceau, mis: � sa disposition, sur la demande de l'ambassade des Etats-Unis, par -h\l prin- cesse Mur�t. D'ores et d�j�; l'on s'occupe des installations,particuli�res qui. r�pon- dront Sux go�ts et aux habitudes person- nels d�l'h�te eminent" que la France'tont enti�re va f�ter., - ��� Les Barbares en Belgique A BLANKENBERGHE Cette jolip plage, pill�e et abandonn�e, a aujourd'hui un aspect morne. Blanken- bergne n'a pas eu beaucoup � souffrir des bombes. Un engin de cette esp�ce est tomb� sur le garage de M. Hamerlynck, qui f ut.-compl�tement d�truit. . L'h�tel. P. Devriendt est d�vast�e Les boiseries y ont �t� mises en pi�ces a coups de hache par les Boches. Ils ont emport(f tout ce qui �tait � leur conve- nance. Les habitants ont pour la plupart r�ussi � vacher leur cuivre et leur laine. Le m�daillon du monument Conscience, le r monument Lippens et De Bruyne, ainsi qufe celui qui fut �rig� en l'honneur du^. comte de Smet de haeyer, � Wen- duyne, ont. disparu et ont �t� emport�s en Allemagne. Tous les h�tels de la digue ont �t� for- tement endommag�s. Dans plusieurs on a lanc� des grenades � main. Partout on a enlev� les balustrades et ornements en fer des balcons. Les Boches ont fait sauter le grand porft de fer sur le canal. Le cur� de Blankenberghe a d�clar� que, certaine nuit, des soldats, allemands vinrent le r�veiller en sursaut et le mi- rent en 'demeure de les suivre � l'�glise o� ils avaient vu des rayons lumineux projet�s^de la tour. Toute l'�glise fut minutieusement visit�e. Il fallut dans la nuit monter � la tour. Finalement on se rendit compte de la cause du ph�nom�ne'. Ce, que les Boches avaient pris pour des signaux lumineux n'�tait autre chose que la r�verb�ration du clair de lune sur les vitres plac�es pr�s des ouvertures des cloches... ! A ROULERS , /Quelques maisons Idu centre de Rou- lers ont �t� totalement d�truites. Aux en- virons de la gare tout est d�moli. Au march�, le magasin De Meester a �t� incendi�. La maison communale est l�zard�e et devra �tre reconstruite. Le petit s�minaire a �t� incendi� par les Boches. L'�glise de Notre-Dame, qui avait �t� min�e, est d�truite. Dana tout Roulera il n'y a pas une mai- son ayant conserv� ses portes et ses ch�ssis de fen�tres. � � Tout fut r�duit en boi� � br�ler par les Allemands. La plupart des habitants logent dans leurs caves ou* leursj�rri�re-cuisines. Des prisonniers allemands v travail- lent sous la surveillance de soldats fran- �ais, et de troupes coloniales, � d�gager les �iuines et � r�fectionner les chauss�es. Uoe/^rande activit� r�gne � la station, o� le nombre des voies- � �t� doubl�. Des trains y circulent dans la direction de Bruges-Ostende et dans celle de la Fran- ce, par Courtrai. . Les soldats fran�ais se montrent- tr�s pr�venants pour les habitants rentr�s dans la ville, et s'efforcent de 'leur pro- curer tout ce qu'ils d�sirent. - Avant leur d�part, les Boches ont en- lev� et emport� toutes les pompes,, ainsi que le zinc- des toitures. Toutes les usines, les services du gaz et de l'�lectricit� ont �t� mis au pillage. Il n'y reste plus le moindre morceau de .fer. Ces actes de banditisme commenc�rent en novembre 1917, lorsque la population fut oblig�e d'�vacuer la ville. LE COMMISSARIAT DE LA DEMOBILISATION. Le conseil des ministres doit discuter et d�cider de la cr�ation d'un commis, sariat charg� de r�gler toutes les ques- tions concernant la d�mobilisation. Le commissariat aux effectifs, qui fonc- tionne actuellement sous la direction de MM. Le H�riss� et Henry P�t�, serait transform� en commissariat de la d�mo- bilisation. Angleterre La situation �lectorale La coi'rHspondant du Temps, � Lon- dres, t�l�graphia: " L'un des traits les plua singuliers de la 'situation actuelle en Angleterre est l'opposition du Labour Party � un gou- vernement dont le programme d�fini par M. Lloyd George, le 23 novembre, � Wolverhampton, constitue l'expos� le plus-complet et le plus .hardi qui ait ja- mais �t� fait des r�formes sociales dont l'Angleterre moderne a l'urgent besoin. Cette opposition appara�tra t�t ou tard sous son vrai jour. Elle est fond�e en partie sur le vif antagonisme personnel de M. Hende'rsion contre M. Lloyd Geor- ge. Elle est soutenue par l'ambition d'un parti qui aspire � rendre supr�me l'in- fluence consid�rable qu'il .poss�de d�j� dans l'Etat,' et elle est envenim�e par la propagande d'urne petite minorit� d�ma- gogique, " Plusieurs sympt�mes annoncent n�an- moins . que des contre-courants favora- bles � .la politique du gouvernement se dessinent d�s maintenant dans les mas- ses ouvri�res. C'est ainsi qu'une vaste, manifestation, r�unissant plusieurs mil- liers dje personnes, a �t� organis�e, le 24 novembre, � Hyde " Park, pour exprimer l'indignation produite en Angleterre par les traitements inhumains inflig�s en Al- lemagne aux prisonniers anglais. La mo- tion ^qui a �t� vot�e, et qui sera envoy�e al M. Lloyd "George, 'r�clame le boycotta- ge �conomique contre' les .Allemands. Plu- sieurs personnalit�s ouvri�res importan- tes,' telles que MM. Crooks et Ben T�l- IettAont fait conna�tre leur adh�sion � cetteJ Jiianifestation, qui va ;directement 1 i'meontr� de la politique de M. Hen- derson. " '�!�*; * le Mar�chal foch Citoyen de londres : Ily&st question d'offrir-au-mar�chal Foch le: trfcre'.-.d� citoyen honoraire de la vili� 'de; Londres. LES ' MARINS ALLEMANDS VOU- LAIENT FRATERNISER AVEC LES MARjNS ALLIES. leipondant de l'Agence Reuter auprw jfe�aiGrafcder. Flotte parle des ef- f�rts dos officiers et des marins allemands pour, fraterniser avec les Anglais, et ajoute : i . , i-'j' '�';�'� " Ces derniers ont.refus� cat�gorique- ment d'�changer une seule parole n'ayant pas rapport a la renjise. des b�timents, mais il est juste d'ajouter que l�s officiers de la' marine anglaise ont agi -.avec.,le plus grand tact dans l'accomplissement de leur p�nible devoir et' ont fait-'preuve d'une parfaite' impartialit�. " Autriche-Hoingrie L� Bosnie et l'Herz�govine demandent � �tre rattach�es � la Serbie "fvf . Le 'gouvernement national bosniaque a adress� aut prince-h�ritier, de Serbie une note demandant la r�union imm�diate de la Bosnie et de l'Herz�govine au royaume de Serbie. La r�volution $> s.'. � L',^ "Information" publie", une longue d�p�che, d'un de ses collaborateurs qui vient de parcourir librement la Hongrie et �ne, partie- de l'Autriche. Voici quel. ques.uhes 'd�si remarques les plus int�- ressantes qu'il 'a.'not�es: '� A Iuhsbr'�ck .si�ge un conseil na- tional tyrolien qui ' ignore tout ce qui 9S passe � Vienne et dans le reste d� l'em- pire austro-hongrois. La population ci. ?ile est tir�s calme. Les seuls exc�s com- mis l'ont �t� par les soldat� et par suite du manque d ordre. " Aucun programme nettement �tabli n'a �t� �labor� par le conseil national tyrolien, qui manifeste simplement des sentiments '_ antial'lemands. L'id�e d'un rapprochement avec la Bavi�re n'a pas rencontr� une majorit�. Par contre, ren- tr�e de la R�publique du Tyrol dans une conf�d�ration autrichienne est plus populaire. ' " -k3, d�mobilisation _�aA^trichienne._a.r.. �t�, � vrai dire, une affolante d�ban- dade. Aujourd'hui, un calme relatif est revenu et on ai institu� une ligue ayant pour but dfe recueillir tous les objets abandonn�s dans le pays par les soldats. "A Vienne r�gne la plus grande et la plus triste indiff�rence quant aux �v�- nements actuels. On a faim r�ellement, puis le soir, d�s 5 heures, la ville est E long�e dans la plus profonde obscurit�. e peuple ne demand�1 qu'une chose: manger. " Quelquos rares fiacres circulent en- core p�niblement. Il y a, para�t-il, une- garde rouge � Vienne, mais on no la voit pas et on ne sait pas o� elle est. " J'ai parcouru, eh voiture, les. quar- tiers ouvriers qui. portent d�s traces d'�meutes paraissant, d'ailleurs, avoir �t� assez anodines. Quand l'empereur voulut quitter l'Autriche, on lui fit sa- voir qu'il n'y avait aucun danger ni f/our lui ni pour sa famille. Quant au conseil national autrichien, c'est encore l'ancien parti nationaliste allemand qui gouverne et il pr�conise le maintien' de l'union avec l'Allemagne. Oe conseil na- tional n'est �videmment; pas 'l'expres- sion de l'opinion de la population. Mais que peut-on tirer de gens aussi indiff�- rents 1 Peut-�tre une fois restaur�s et le ventre plein, auront-ils 'l'�nergie d'ex- primer une id�e politique."' Hollande LA QUESTION DE L'EX*KAISER La " Weekly Dispatch "dit que la pr�sente semaine pourrait bien voir de nouveaux d�veloppements relativement � ; la situation de l'ex-Kaiser. " Les Alli�s, dit-elle, n'ignorent pas ce qui se passe au ch�teau d'Amerongen, et r j ce qu'ils savent prouve que le Kaiser n'est' pas encore un facteur n�gligeable dans les affaires de l'Allemagne. Certai- nes mesures pourraient ne pas �tre sans effet sur la situation. Le r�sultat sera probablement connu dans .. quelques jours.",. *"*-> � Allemagne NOUVELLE PROTESTATION DU DOCKEUR SOLP L� gouvernement* de &, r�publique alle- mande a adress� une nouvelle, note aux gouvernements erin �mis "protestant con- tre'Ta duret� des conditions d�" l'ainnisti- ce, le retard apport� aux discussions des pr�limiriai'r�K-.de, paix, et les mesures pri- ses par les Finan�ais en Alsace-Lorraine, les "Polonais*'d'aths l'est de l'Allemagne et les peupl�s non' allemands en Autriche- Hongrie, afin d'anticiper par la violence contre les d�cisions de la conf�rence de la paix. LE SEPARATISME RHENAN ?J� Le " Vorwarts " du 23 novembre an- nonce que, d�s maintenant, on a �labor� un plan pr�cis" pour le cas o� il devien- drait n�cessaire de proclamer l'autono- mie de la r�gion rh�nane. Cette, id�e est fort r�pandue dans la bourgeoisie'et elle est �n�rgi^uement d�fendue parle clerg� ' � dont on conna�t la vieille hostilit� pour ' ; tout ;co qui est prussien.- On redoute p&r- j ticuli�rement dans ce -pays catholique -' une politique anticl�ricale du-conseil so- ' �ialiste berlinois. L� nouvelle, par �xem- I pie, qua Adolphe Hoffmann projette � de ' s�parer -l'Eglise et>'i'Ktat par un simple d�cret a beaucoup -contribu� -� rendra ��tM �M���kMMI�IIMIIIII�IMi ^^^^^�^^^^t��a^^^m^^m^�m^amammm^^^^tt�������a��t�^�t��t�a��M�M�M�^�mm

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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