La Flandre libérale

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24 februari 1914
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s.n. 1914, 24 Februari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4f1mg7gd61/
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ggW*.- '■ L ...... -I .1 , 'l| Il 40* Année — Hardi 24 Février 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 55 — Mardi 24 Février 19§4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois, « m oïl, 1 «g, BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna aa borna du Journal et dans tous Isa bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES ! » RÉDACTION -Téléphone 32 Téléphone 13 . I — , rm.. n rnm»M. ' ■ ■■ ■ • "^H r ANNONCE© Ponr îa ville et les Flandres, s'adresser an bcreaa ©a Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. I, « demain, jour de conge traditionnel de nos typogra-PHES. le journal ne paraitra PAS et nos bureaux seront fermes, m La lutte prochaine Il importe de signaler et de oombafc- ■ tre une opinion qui se répand et tend ■ à s'accréditer de plus en plus à l'ap- ■ proche des futures élections législati- I Certains anticléricaux font courir le ■ bruit, dont il n'est pas difficile de dé- ■ couvrir la source, que le deuxième siège ■ socialiste, occupé par M. Lampens. se- ■ rait gravement menacé. Les - socialis- ■ tes seraient sur le point de perdre un ■ mandat au profit des cléricaux. Le de- ■ voir anticlérical serait donc de cher- ■ cher à sauver le siège de M. Lampens. I Les politiciens qui répandent et ■ cherchent à accréditer cette opinion ont ■évidemment pour but d'enlever un cer- ■ tain nombre de voix à la liste libérale ■ au profit des socialistes. Il est aisé de leur répondre par les ■résultats de l'élection de 1912. Le chiffre électoral des cléricaux a ■ été, pour la Chambre, de 87.786. I Celui de la liste socialiste 22.899. I Pour rechercher si les socialistes ■ sont exposés à perdre un siège, trois ■ hypothèses doivent être envisagées : ■ lo Celle où les socialistes garderaient ■ le même nombre de voix qu'en 1912. ■ En ce cas, il faudrait que les cléricaux ■atteignent 91,603 voix et gagnent 3813 ■voix nouvelles pour que leur 8me quo- ■ tient dépassé le 2me quotient des so-■cialistes qui fut de 11,449. Qui donc ■soutiendra que les cléricaux auront en-■core gagné près de 4,000 voix dans ■notre arrondissement depuis les der-■nières élections? I Cette éventualité est d'autant moins ■ possible qiie par suite, de la revision listes électorales, le nombre d'élec-■teurset de voix a diminué depuis 1912. ■ 2'o Deuxième hypothèse. — Les clé-■îrax gardent leur chiffre, tandis que ■ les socialistes reculent. Il faudrait que ■la liste radico-socialiste tombe à 21,906 ■et perde 953 voix, pour que les cléri-Heaux emportent le huitième siège. Quel est l'homme, un peu au cou-■rant de la politique, qui prétendra que ■les socialistes, dont ie chiffre électo-■ral s'accroît sans cesse, auraient perdu ■un millier de voix en ces deux derniè-■res années? ■ 3o La troisième hypothèse est enco-I re nlus improbable. I C'est celle où un certain nombre d'éi- ■ lecteurs, qui ont voté pour les socia- ■ listes en 1912, accorderaient cette fois ■leurs votes aux cléricaux. Combien en ■ faudrait-il de ces singuliers votants? ■ Exactement 764, de telle sorte que le ■ chiffre électoral des cléricaux montant ■ a 88,550, celui des socialistes descen- ■ (Irait à 22,135. Le 8me quotient des ■cléricaux serait alors de 11,068 tandis ■lue le 2me quotient des socialistes ne ■ serait plus que de 11,067. I Où trouverait-on ces 764 Bocialistes ■qui se seraient convertis aux idées po-I itiquea de M. de Broqueville depuis ■ J-yli" ■ Ceux qui soutiennent que le siège de ■ «• Lampens va passer aux cléricaux ■ % livrent donc à une manœuvre en ■faveur de la liste socialiste. I Examinons maintenant les chances ■te libéraux. ■ Les cléricaux ont obtenu, en 1912, ■°p86 voix; les libéraux, 39,255. Il |e est pas un instant douteux que les jjericaux ont bénéficié il y a deux ans |°e nombreux suffrages d'électeurs votant habituellement pour la liste libérale.Le chef du cabinet l'a reconnu à la Chambre et nous savons, du reste, par [Quelles manœuvres odieuses ce résulta a été obtenu. Combien faudrait-il enlever aux cléricaux de ces votes Qu'ils ont acquis de la sorte en 1912? Exactement 3.093 sur 87.786 voix ou 3.52 pour cent. L suffira donc qu'aux prochaines «lections un bon millier d'électeurs à trois voix ou 1,500 électeurs à deux voix reviennent au parti libéral pour ! Que celui-ci enlève un quatrième siège ^ aux cléricaux. Un pareil revirement n'est certes pas impossible. En matière militaire, les cléricaux promis nu'il n'y aurait pas un nomme, pas un sou de plus, et ils ont le service personnel. En matière financière, ils ont vanté a prospérité de leur gestion. Mais eur mensonge a éclaté au grand jour : ■Us ont dû établir des impôts considérables et des charges plus lourdes encore menacent les contribuables. ■ Ils avaient promis de gouverner avec modération et d'amener l'apaisement. Mais leur entêtement aveugle a déchaîné la grève générale. Et malgré l'état lamentable des finances ils vont mettre les caisses publiques à la disposition des congrégations par la loi scolaire. Ils vont aussi établir l'instruction obligatoire qu'ils avaient promis de repousser.S'imagine-t-on par hasard que nos maîtres auront impunément trompé le corps électoral? Non. L'effort à faire par nous n'est pas un effort désespéré. Nous pouvons avoir le plus légitime esooir de conquérir un siège. Le seul devoir des libéraux est donc d'anoorter le 24 mai leurs voix à la liste libérale, rien qu'à la liste libérale.Et d'ici lè mettons-nous a l'œuvre avec courage et confiance. l. h. La colère de M. Levie ♦ Evidemment la proposition de M. de Woutera d'Oplinter. qui consiste à proroger la limite du délai fixé pour le timbrage des valeurs étrangères, est fort louable. Il n'est pas douteux qu'elle ralliera, mercredi prochain, l'unanimité de la Chambre. Mais pourquoi, diable, M Levie n'a-t-il pas consenti à prendre lui même cette initiative qui vaut au député clérical de Louvain son premier et bien facile succès parlementaire? Des propositions de ce genre relèvent plutôt de l'activité et de la compétence ministérielles. Pourquoi le ministre de nos finances, mis au courant de l'encombrement, s'est-il refusé à préconiser la seule mesure qui pouvait mettre fin à l'état de choses signalé 1 Pourquoi? On se le demande. C'est à peine si M. Levie a daigné expliquer son attitude, en réponse aux railleries de M. Camille Huy&mana et aux critiques de M. Paul Hymans. C'est avee une indicible mollesse, — et non sans regret semble-t-il, — qu'il a adhéré à la proposition de M. de Wouters d'Oplinter. Et encore s'en fallut-il de peu qu'il n'y fît une irréductible opposition. En effet, M. Delvaux ayant nié que l'administration fût prête à faire face à la situation, M. Levie a riposté avec aigreur : — Je déclare que si -vous persistez dans cette appréciation, je m'opposerai à la proposition d!e M. de Wouters. Ceci est vraiment un comble 1 Voilà un ministre qui pour punir un député d'une appréciation qui lui déplaît n'hésiterait pas à compromettre des mesures unanimement considérées comme étant justifiées. On se demande si on ne rêve pas! La vérité ne serait-elle pas plutôt que M. Levie escomptait bien un peu l'encombrement et caressait l'espoir de voir arriver trop tard à ses guichets le plus grand nombre de citoyens, lesquels auraient été obligés, le lendemain, de payer la forte taxe. M. de Wouters d'Oplinter qui n'est pas encore ministre des finances, ne s'est guère préoccupé des appréhensions budgétaires de M. Levie... Et celui-ci ne décolère pas. Il serait bien capable de donner sa démission si M. de Broqueville n'était pas si embaa*rassé de lui trouver, — par ces temps de dèche nationale, — un successeur dans le lot " d'hommes d'Etat " dont M. Brifaut est le plus bel ornement ! •••—$ Echos & Nouvelles Le congrès progrmliti Le conseil général du parti libéral progressiste s'est réuni hier pour prépare le congrès qui se réunira le 8 mars. M. Morichar a fait rapport sur la question scolaire et, après une discussion à laquelle ont pris part MM. Ma-gnette, M. Feron,_ Bauwens et H. Du-mont, il a été décidé de proposer certaines modifications au programme de la Fédération. L'après-midi, _ M. Noirfalise a fait rapport sur la situation des employés et voyageurs de commerce. MM. Delleur et Lorand ont pris également la parole et ont appuyé M. Noirfalise. L» folri il Ltlpzl| et II folri de SMordshlre La foire d'e Leipzig a-1-elle acquis une importance plus grande en ces dernières années? On serait tenté de le croire, à voir l'intérêt qu'elle excite actuellement en Angleterre. Tous ceux qui sont en contact avec le monde des affaires savent que la foire de Pâques devient un vrai événement pour l'industrie anglaise ; elle est visitée par un nombre de plus en plus grand1 de visiteurs anglais.L'initiative a été prise par l'industrie céramique anglaise. Cette industrie est concentrée presque exclusivement dans les localités Stoke-on-Trent, Hanley, Etruria, Burslem, Tunstall, Fenton et iLongton, dans le Staffordshire. Oe district est désigné sous l'appellation collective de "The Potteries". L'industrie Céramique est vieille d"un siècle dans le nord de l'Angleterre. Elle s'est développée surtout sous l'influence du: célèbre J. Wed'gwood, dans la seconde moitié du siècle dernier. Lorsque le couple royal d'Angleterre visita, l'année dernière, les ''Potteries", on réunit rapidement une exposition des produits pour donner une idée d'ensemble db la proauctiomde cette industrie. L'idée est venue maintenant d'organiser chaque année une semblable exposition. La foire de Leipzig a servi de modèle. On estime à trente-sept millions d'e francs la valeur des articles de céramique réunis à Leipzig pendant la foire de Pâques. Les acheteurs américains ont l'habitude de se rendre directement en Saxe, apçès avoir passé l'Atlantique, et il touchent au retour les "Potteries" du Staffordshire.Les meilleures affaires étaient dans ces Conditions réservées à Leipzig. Les Anglais essaient maintenant d'attirer leurs cousins d'Amérique d'abord chez eux. Ils ouvrent leur foire avant celle de Leipzig, dès la mi-février. Deux cents fabricants environ ont adhéré à l'idée et vingt mille circulaires ont été lancées par le monde. L'exposition est devenue si importante qu'aucun local n'était assez vaste pour la contenir. On s'est décidé à diviser l'exhibition, chaque localité expose seis produits dans son hôtel de ville. L'exposition des "Potteries" a pris, cette année, l'importance d'un événement pour l'industrie céramique du monde entier. *## Encore as soamir la esrdln&l Bzmpsila Un journaliste catholique, étant de passage à Rome, fut reçu avec sa femme chez ie cardmai Rampolla. La dame, très élégante, portait un audacieux chapeau orné d'une superbe aigrette. Dans l'antichambre on lui fit enlever l'ornement trop "dernier cri" de sa coiffure. Le chapeau restait toujours bien parisien pour un austère cardinal. Kampolla n'eut pas l'air de s'apercevoir de la mise coquette de sa visiteuse, et celle-ci, tout de suite mise à l'aise, fit observer aai "porporato" que la cérémonie à laquelle elle venait d'assister à St-Pierre lui avait paru d'une somptuosité peu évangélique. Le cardinal alors expliqua que St-Pierre n'était pas une égiis© de village, mais 1© centre, le rendez-vous de toute la chrétienté, où le dogme se revêt de la splendeur humaine, où les pèlerins venus du monde entier pouvaient trouver l'affirmation glorieuse d'e la foi catholique. Rampolla conseilla à la dame d'aller visiter l'église Ste-Cécile, pour y entendre de belle musique religieuse. "La musique, ajouta-t-il, est le premier de tous îles arts. La preuve de oette supé-riorité, c'est qu'en récompense de nos vertus il n'est pas venu à la pensée de personne de nous promettre au ciel la joie de voir de beaux tableaux, d'e belles statues, d'entendre des poésies, mais qu'on nous promet de la musique que l'on qualifie de céleste, art imprécis et suave, qui prend toute l'âme. " Lettres d'amtnr de Cirlyla L'histoire de la tendresse passionnée de Carlyle pour lai belle et intelligente Jan® Welsih, qui devint sa femme, nous est retracée dans une série de lettres retrouvées par Alexandre Carlyle, et publiées récemment dans la " Nineteenth Century and After ". Ces lettres, qui datent des années 1623 et suivantes, étaient considérées comme perdues: ; elles marquent d'abord le début des relations sentimentaies entre ces deux privilégiés. Carlyle plaidait sa cause1 avec chaleur, priant ardimment la jeune fille de consentir à devenir sa femme. Jane n'avait pas encore dit oui. " Vous m'aime#, com-ne une sœur, et ne1 voulez pas m'aiccep-ier comme fiancé écrit Carlyle. " Moi je vous aime de toutes les façons et n'aurai jamais d'autre femme que vous ". Elle répond la 6 octobre 1823 à son uni : "Je vous prie de ne vous imaginer jamais que je ne vous aime plus, à moins nie vouis appreniez que je suis devenue folle ou que je suis morte. Vous avez souvent le droit de vous étonner de mon silence. Mais vous pouvez être certain 3U® la cause en est toujours indépendante de ma volonté ". Lorsque Carlyle s'occupe d'un projet ie traduction do toute l'œuvre de Schiller et parle de se fixer à Annandale, Jane lui écrit: "Je rejetais d'abord de jout mon cœur votre projet. La traduction de tous les écrits de (Schiller me paraissait une tâche colossale et ardue, qui absorberait pendant deig années votre jemps et votre génie, sans vous rapporter ;ratid'cho®e, une centaine de livres, deux peut-être. " L'autre nartïe de votre projet me fait peur. Quelles relations pourriez-vous woir à Annandala? Rejetez définitive-nent cette idée. Vos défauts proviennent uniquement de votre via solitaire. Si vous vous sépareiz. absolument de vos semblables, vous deviendrez, sans aucun doute, en une couple d'années, le plus sombre, le plus égoïste, le plus désagréable de® hommes ". Carlyle envoie à sa' chère Jane, la première lettre qu'il a reçue de Goethe, et en même temps d'autres autographes. Elle répond : "Je te remercie, mon aimé, de ton envoi et surtout de la bonne et longue lettre qui l'accompaigne. Le® autographes sont à mes yeux de collectionneuse du plus grand prix. -Mais l'autographe de Byron, de mon cher Byron, m'est plu® qu'une curiosité. C'est une relique d'un ami aimé et vénéré. Croirais-tu qu'elle m'est plus1 précieuse que la lettre de Gœthe, bien que le fait d'être en correspondance avec un homme aussi illustre soit extrêmement flatteur pour toi. Je crains que lorsque nous noug revendrons, tu sois devenu d'une vanité excessive. Et quand cela sera-t-il, je te prie?" Jane se décida enfin à accorder sa Carlyle. Leur mariage fut célébré en 1826. ..—t. La réforme du Sénat ^ ,SPeyer termine, dans la Berne de Belgique, son étude sur la " Réforme du Sénat ". Nous avons dit le rare mérite de ce travail, qui montre chez son auteur un esprit d'une sagesse, d une clairvoyance admirables. Les membres de la Chambre et du Sénat qui auront à étudier et à résoudre le grave problème de la revision de la Constitution, feront bien d'étudier de très près l'excellent travail de M. Speyer. Ils_ ne sauraient trouver de meilleur guide que cet esprit si juste et si modéré. M. Speyer part de cette idée que si I on confie l'exercice du pouvoir législatif à deux Chambres, il faut nécessairement établir entre elles une différence dans la manière dont elles sont composées. Cette différence peut résulter de ce que leurs membres ne sont pas élus de la même manière, par les mêmes électeurs, ou bien de ce que ces membres^ ^ doivent réunir des conditions d'éligibilité qui ne soient pas les même». ( M. Speyer, examinant ces deux systèmes, établit, d'une manière qui nous paraît décisive, que le premier est d'une application impossible en Belgique.On peut concevoir plusieurs manières de tenter cette application. On peut vouloir faire choisir les sénateurs par une élection à deux degrés.Si l'on charge de l'élection des sénateurs des électeurs, élus à cette fin avec ce seul mandat, l'expérience prouve que le double degré de l'élection n'est qu'un leurre. L'électeur qui donne le mandat d'élire le spécifie, il donne non le mandat d'élire d'une manière générale, mais celui d'élire tel ou tel. Dans la réalité des choses, c'est lui seul qui choisit. Si l'on veut charger de l'élection des hommes ayant un mandat plus général, par exemple, les conseillers communaux ou les conseillers provinciaux, on rencontre d'autres grosses difficultés.Si l'on veut confier l'élection aux conseillers communaux, M. Speyer fait remarquer d'abord que la loi communale ne proportionne pas exactement le nombre de ces conseillers au chiffre de la population. Eorce serait de réserver le droit de vote à un nombre de délégués élus nar les conseils communaux, en proportion de ce chiffre. On aboutirait ainsi non pas à une élection à deux, mais à une élection à trois degrés ! A cette objection', M. Speyer en ajoute une autre, très grave. L'esprit de clocher est déjà trop développé dans notre pays. Ne serait-il pas imprudent de confier le choix des sénateurs à ces groupements d'hommes " enclins à "attacher plus d'importance aux be-" soins matériels immédiats qu'aux " grands intérêts moraux d'ordre national?".L'attribution du droit d'élire les sénateurs aux conseillers provinciaux soulèverait, dit M. Speyer, des objections d'une autre nature. La plupart de nos provinces sont trop vastes et comprennent des éléments économiques trop différents pour constituer de véritables unités organiques, ayant une personnalité ^ropre. D'autre part, l'usage que les Conseils provinciaux ont fait depuis vingt ans du droit d'élire des sénateurs, n'est pas de nature à justifier une extension de ce mode d'élection. Si on avait l'imprudence de la faire, la concentration du pouvoir d'élire des sénateurs en si peu de mains serait peut-être de nature à exercer la plus fâcheuse influence sur nos mœurs publiques et la moralité de notre personnel politique, celle des sénateurs et celle des conseillers provinciaux. M. Speyer indique à l'idée de l'élection deux degrés une autre objection encore : la difficulté extrême d'y appliquer la représentation proportionnelle.A côté de ce système, on en a fait valoir un autre, que nos lecteurs connaissent, la représentation des intérêts.Après l'exposé loyal de cette théorie, M. Speyer n'a pas de peine à en faire une critique, à laquelle nous ne voyons rien à répondre. Ces groupes de forces sociales, d'intérêts. qu'on veut faire représenter, n'existent pas en fait dans notre société. C'est le législateur qui devrait les créer, les classifier, et il ne le pourrait faire que d'une manière tout arbitraire.M. Speyer poursuit: Le caractère nécessairement arbitraire de la représentation des intérêts n'est pas le seul argument d'ordre théorique que l'on puisse opposer à ce système : il en est d'autres encore dont l'importance n'est guère moindre. Tout d'abord, il ne nous paraît pas vrai d'affirmer que la base véritable de la représentation de la volonté nationale doive se trouver dans les forces sociales, autrement dit les intérêts, et non pas dans la somme des volontés individuelles. Cette conception hautement théorique n'est pas conforme à la réalité de3 choses. Les forces sociales sont de pures abstractions, nécessairement dénuées de volonté : seuls les hommes existent, et il est illusoire de prétendre que l'on peut emprisonner leur volonté dans les cadres étroits d'un intérêt unique ou d'une seule fonction sociale. Tout producteur est aussi consommateur, tout citoyen est un contribuable, tout homme est ou peut devenir père de famille. En réalité donc, tout homme avec ses passions, ses devoirs et ses besoins, se rattache à une infinité d'intérêts divers : dans la complexité infinie de la vie moderne, l'homme qui se réclame d'un intérêt unique_ n'existe que dans l'imagination des sociologues, car la société ne se compose pas d'une série de compartiments étanenes, juxtaposés dans un ordre pédantesque, elle' est constituée par un enchevêtrement vivant où tous les organes réagissent les uns sur les autres. Une autre objection de principe est indiquée par M. Speyer. Le système ferait courir de graves dangers aux grands intérêts moraux de la nation. 11 ne tient pas compte des intérêts Imoraux, religieux, intellectuels du pays. On a songé à faire représenter les intérêts du capital, du travail, des professions libérales. Mais les lettres et les arts, l'enseignement, l'hygiène, les cultes, la défense nationale? Tous ces intérêts de premier ordre ne seraient pas représentés au Sénat, qui serait une Chambre nurement économique. C'est M. Woeste qui a formulé avec force cette critique, qui paraît bien juste. Telles sont les objections de principe que l'on peut opposer à la représentation des intérêts. Que dire des difficultés pratiques auxquelles se heurterait toute tentative d'application du système?La représentation des intérêts, a dit le duc d'Ursel, devrait être l'expression d'un état social existant. Or cet état n'existe pas, il n'existe que dans l'imagination de ceux qui prônent ce beau système. C'est ce qui explique que chacun, imaginant à son gré les groupements d'intérêts qui devraient exister d'après lui, aboutit à un système de représentation différent. Mais non seulement M. Prins et ses émules veulent faire représenter des groupements qui n'existent pas dans la vie sociale, ils font encore abstraction des réalités les plus certaines et les plus vivantes. L'idée fondamentale de leur système, en effet, est que les intérêts économiques et professionnels doivent l'emporter suï les questions politiques. Or, que voyons-nous dans la réalité? C'est que partout, même sur le terrain strictement économique ou professionnel, c'est avant tout la politique qui divise et détermine les Belges, qui font ainsi passer le souci des intérêts généraux avant même leurs intérêts particuliers et matériels. M. Speyer dit d'une manière frappante : Et c'est dans un pays où l'esprit de parti a pénétré partout, où, après avoir envahi le domaine scolaire et celui des œuvres sociales tout entiers, il se glisse subrepticement jusque dans les institutions charitables, et influence même les relations sociales et mondaines, que l'on songerait à édifier de toutes pièces un régime électoral, destiné à faire passer au second plan les tendances politiques, mê^e dans les élections législatives ! N'est-il pas évident que ce serait là faire œuvre vaine, et que les mœurs, plus fortes que les lois, enlevant toute sincérité à îa pratique de pareil système, feraient continuer les vieilles luttes politiques aussi ardentes que jamais, à l'intérieur des cadres économiques dans lesquels on tenterait vainement d'enserrer la volonté des électeurs ? _ Bien mieux que des considérations théoriques, ces faits démontrent péremptoirement que la représentation des intérêts est un système artificiel, sans racine» dans la réalite et avec le leader éminent du parti socialiste, nous croyons donc «qu il faut les considérer comme un produit de laboratoire, comme une construction qui, pour être satisfaisante dans un cabinet de travail, ne résisterait pas à 1 epreuve de,la pratique». e Ces considérations ont amené M. Speyer a ] idee qu'il faut maintenir aux deux Chambres une origine commune ou presque commune. Cette solution, il le remarque, a cet avantage d'instituer le corps électoral en juge souverain des conflits pouvant se produire entre les deux Chambres et qui sans cela pourraient être insolubles. Il sera donc nécessaire d'imposer certaines conditions d'éligibilité pour le Sénat. M. Speyer craint que le Sénat se résigne avec peine à abandonner complètement le fait de payer une somme notable de contributions comme rendant éligi-ble. Il voit là un " préjugé conservateur " auquel on sera obligé de faire une part. Cette part faite, M. Speyer estime qu'il faudrait, comme on avait songé à le faire en 1893, adjoindre aux éligibles censitaires plusieurs catégories d'éligibles à raison, des hautes fonctions qu'ils occupent ou ont occupées. Il y a là une idée sérieuse, pratique, qui mérite d'être examinée. Il est évident que la liste d'éligibles à laquelle on s'était arrêté en 1893, qui se composait surtout d'anciens fonctionnaires, était incomplète et qu'on n'y trouvait pas un nombre suffisant de représentants de la classe ouvrière et des classes où se concentre l'activité économique du pays. Quoi qu'on pense du système ainsï esquissé par M. Speyer, on ne peut contester sa simplicité, sa loyauté, son respect des réalités vivantes du pays. Ce respect lui donne un caractère pratique et aussi scientifique, car la science consiste à constater et à étudier les faits, et c'est le contraire même de la science de les imaginer, de les créer arbitrairement, pour servir dô base à' une théorie a priori. Ce que M. Speyer a prouv'é, à notre avis, d'une manière irréfutable, c'est qu'il faut abandonner comme fausse et dangereuse, l'idée de créer un Sénat, dont les pouvoirs aient une autre origine que ceux de la Chambre. A cet égard', ceux qui ont fait notre vieille Constitution avaient vu juste. L'exoérience a prouvé leur sagesse. Il serait déraisonnable de faire fi de ses enseignements. M. Speyer a rendu un vraif service en le démontrant avec tant de force et de clarté, avec un talent que tous doivent admirer. Ei'intolÉPance cléricale •—*—• D'un articlef où le Bien public prétend nous réfuter, noug détachons ces lignes : « Les subsides nouveaux nermettront de créer des1 écoles dans certaines régions où, jusqu'à ce jour, les enfants catholiques n'avaient d'autre alternative que d'aller à une école impie ou de renoncer aux avantages de l'instruction. Les subsides faciliteront, d'autre part, la généralisation de la gratuité : Us serviront de stimulant pour l'extension de l'établissement scolaire; ils procureront aux directions d'écoles une partie des ressources nécessaires pour assurer à leurs instituteurs laïques un traitement convenable. » LeBienpublic déclare que le® catholiques ne peuvent fréquenter l'école « impie ». Quelles sont ce» 'écoles « impies » t Notre confrère, qui a été à l'école des Jésuites, ne le dit pas • mais ces écoles impies ne peuvent être évidemment que les écoles publiques — qui sont neutres, et qui, étant neutres, c'eist-à-diro respectueuses de toutes les convictions, sont et doivent être nécessairement impies, aux yeux des cléricaux. Les catholiques, qui sont foncièrement, par définition, intolérants, sont incapables de se figurer ce qu'est la notion de tolérance. Ceux qui se réclament des principes de la tolérance sont, pour eux, des impies. Qu'enseigneront donc les cléricaux dans leurs écoles, si ce n'est précisément le contraire de ce qu'on apprend dans les écoles neutres et impies, c'est-à-dire l'intolérance, la haine pour tout ce qui n'est pas inféodé à l'Eglise ? Ah ! voilà le pays bien livré ! L'argent que la loi Poullet va permettre de consa-

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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