La Flandre libérale

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s.n. 1914, 25 Juni. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/hh6c24rd7n/
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40" innée — Jeudi 25 Jnln 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. H. 176 — Jeudi 25 Juin* 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS ___ I molt. i mois. i nota. ! m. BELGIQUE x Fr„ 2.00 4.00 8„00 16„00 UNION POSTALE x Fr„ 3.75 9.00 18.00 36„00 On s'abonna an fcuraau du |ournal et dans tous les bureaux de poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, I.GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : I -- RÉDACTION ■>» Téléphone 32 I Téléphone 13 ANNONCES Pour la ville et les Flandres, s'adresser an bnreas àu lonrnal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Régime pourri La Constitution proclame que tous les citoyens sont égaux devant la loi, mais on sait que 'la Constitution est considérée par le parti clérical comme une gêneuse, dont on se moque chaque fois qu'on le peut sans péril et que l'on se réserve de mettre dehors, puisqu'elle n'est pas cléricale, et que depuis de longues années déjà tout ce qui n'est pas clérical est condamné. Aussi nos adversaires s'étonnent-ils profondément dès que des magistrats s'avisent, par exemple, d'appliquer ce principe d'égalité. Leur étonnement et leur indignation frisent même le comique. Ainsi, figurez-vous que les ardoisiers de Warmifontai-ne — village du Luxembourg qui fut naguère très éprouvé par des éboulements — ont des difficultés avec un patron, lequel a le toupet de ne pas vouloir discuter avec un syndicat démo-chrétien. Or, on a mis le feu à un bâtiment appartenant à ce patron, qui s'est adressé aussitôt au procureur du roi de Neuf château. Eh ! bien, savez-vous ce qui est arrivé 1 C'est que ce magistrat est intervenu, et avec des gendarmes encore '. L'Action démocratique, qui conte cette histoire incroyable, n'en revient pas. D'ailleurs, pour que l'on puisse juger de son état et pour que l'on ne nous soupçonne pas d'exagération, nous lui laissons la parole : Or, il vient de se passer là des incidents d'une incontestable gravité, car ils nous montrent sous un jour très fâcheux la magistrature du crû. Cette magistrature, non contente d'épouser la cause du patronat, nous paraît bien avoir porté une atteinte flagrante au droit syndical. Voici les faits : Le 5 juin dernier, un incendie a détruit en partie une vieille baraque, dépendance de 'la carrière, dans laquelle se trouvaient du foin et du bois : les dégâts peuvent être évalués à 60 ou 70 irancs. Immédiatement, et bien que les causes probables du sinistre puissent etre multiples, (des accidents de ce genre eurent lieu avant la création du syndicat chrétien), un chantage intense commença: lettres anonymes, articles dans les^ journaux, enquêtes, rien ne fut nég'ligé. Tout récemment le juge d'instruction de Neufchâteau arrivait à Warmifontai-ne avec cinq gendarmes. Détail curieux, ils tentèrent de s'introduire par surprise, pour y siéger, dans le local particulier où se'tiennent les réunions du syndicat chrétien ; le propriétaire étant absent, ce local fut heureusement refusé. N'est-il pas vraiment inconcevable qu'un procureur du roi veuille s'introduire " par surprise " dans le local d'un syndicat chrétien ! La conduite de ce magistrat méritait d'être dénoncée à M. Carton de Wiart, ami des directeurs do F "Action" et ceux-ci n'y ont pas manqué, comme on voit. Les détails de l'interrogatoire du président du syndicat sont tout aussi intéressants : « Q. — Où étiez-vous au moment c(e l'incendie 1 R. — Dans mon lit. " " Q. — Qui a mis le feu3 R. — Je 11-gnore complètement. " » Q. _ CJela vient des syndiqués. De qui cela pourrait-il venir ? Tout le monde le sait, tout le monde le dit, et je le crois. Faites attention, parce que la moindre chose qui arrivera c'est sur la commission que cela retombera. R. — Monsieur le juge, pour bien vous montrer que nous ne faisons pas la guerre aux patrons comme on se plaît à l'affirmer, voici la dernière lettre que nous avons reçue de Na-mur. " " Ce disant, le président présente au " juge la lettre. " Je consens à vous la laisser lire, oon-" tinua-t-il, mais à la condition que vous " me la remettiez immédiatement, car je '' tiens à la conserver. " " Le juge lut la lettre, la relut; puis " la mit en poche. Le président ayant " protesté, le juge lui dit : " Taisez-vous, " ou sinon, je vous fais arrêter par deux " gendarmes ! " Les mêmes questions saugrenues fu-" rent posées aux autres membres du co-" mité. " Cette mise en scène est une véritable " provocation. " Inouï, ce magistrat qui confisque «ïes lettres et pose des questions "saugrenues". Mais que dites-vous de la "provocation" ? N'est-ce pas une trouvaille? Précédemment à cette instruction, «tes gendarmes avaient déjà fait entendre, des menaces, paraît-il, à propos d'actes de sabotage commis sur les chantiers. Mais le châtiment ne se fera pas attendre, l'Action démocratique nous le fait clairement entendre : " Si, sur Je' désir du patron, le juge d'instruction peut entrer impunément chez un particulier parce qu'il est syndiqué, saisir sa correspondance malgré ses protestations et agir en inquisiteur, que devient (la Liberté syndicale? " Nous savons que nos amis du secrétariat social die Namur ont immédiatement pris des mesures pour tenter d'empêcher que pareilles agressions ne se renouvellent." Vraiment, à quelle époque s'imaginent-ils vivre, cets "chats fourrés" de Neufchâteau ? Le peuple n'est plus en servage que diable! et le» syndicalistes le leur feront voir et comprendre s'ils ont les yeux fermés et l'esprit ankylosé." Voilà qui est parler franc. L'article 310, c'est bon pout te» patrons gantiers d'Audenard'e que les syndicats chrétiens viennent de faire condamner, mais qu'on ne touche pas aux syndiqués cathodiques, sinon, gare! D'ailleurs, à quoi servirait-il d'entrer dans un syndicat catholique, si oeilui-ci n'avait des grâces d'Etat? Dans un ordre d'idées analogues, le Bien public nous montre la véritable mentalité cléricale quand il intime, avec une insistance remarquée, l'ordre au gouvernement de ne pas appliquer l'obligation scolaire et de faire jouer largement le régime des1 dispenses pour le 'service militaire. Notre confrère gantois enregistre, avec les larmes aux yeux, cette histoire touchante que raconte M. Verhaegen dans le dernier " plum-pudding " qu'il a servi à la " Revue Sociale " : " Dans la commune que j'habite, deux familles, ayant chacune deux fils, ayant chacune un besoin impérieux du conoours do ces fils, a,yant eu, chacune, un de ces deux fils dispensé, pour cause de faiblesse de complexion, en 1912 et en 14)13, ont vu chacune, en 1914, déclarer leurs deux fils propres au service! Des cas analogues se sont produits ailleurs, m'as-sure-t-on ; un mécontentement sourd en est résulté et a gagné, de proche en proche, des électeurs qui avaient, tout d'abord, fait excellent accueil à la loi militaire. Je n'ignore pas que les parents ont pu aller en appel centre la. décision du conseil d'aptitude déclarant, dans les deux cas, doux fils simultanément aptes au service. Je les y ai même aidés. Mais le mal était fait : les parents et les amis des familles ainsi traitées se sont empressés de maudire la nouvelle loi. 11 eut été aisé, pour le conseil d'aptitude, de s'enquérir et do ne pas inscrire simultané ment pour le service deux fils de la mêm« famille. '' Voilà ce qui est évidemment inadmissible : c'est qu'il ne suffise pas toujours d'un mot du curé ou du député clérical pour que les jeunes gens aptes au service soient reconnus de faible complexion. Quand donc saura-t-on faire reconnaître par chacun de la loi doit s'accommoder avec le ciel ? Après trente ans de cléricalisme n'est-il pas intolérable que los curés ne fassent pas absolument tout ce. qu'ils veulent? Mais les élections récentes ont fourni un avertissement. Aussi, pour ce qui est de l'obligation scolaire, attention ! " Quant à l'obligation scolaire, dit le "Bien public", M. Verhaegen se persuade, et nous partageons de tout point sa conviction, que la prudence du distingué ministre des sciences et des arts tiendra compte dos intérêts alarmés, et saura habituer la population, peu à peu, au nouveau régime. " Il ne faut pas, en effet, attribuer exclusivement ces alarmes à un sentiment d' "égoïsme". .Les parents, moins encore dans les campagnes que dans les villes, ne songent à "exploiter" leurs en fants. Mais la subsistance de la famille rurale est fondée sur la collaboration active de tous les membres de la famille, en proportion de leurs aptitudes et de leurs forces. Il n'y a rien de criant à ce que le père emploie pour les menus travaux de la ferme ses enfants de 13 ou 14 ans, ni à ce que son fils de vingt ans laboure et moissonne à côté da lui. Sans doute les intérêts de l'instruction doivent être sauvegardés, la défense de la patrie a ses exigences, mais l'homme d'Etat doit viser à ce que les besoins généraux puissent être satisfaits sans que les intérêts légitimes des familles soient sacrifiés. Affaire de mesure, de tact, d'humanité. " C'est-à-dire1: suivez les instructions du délégué de l'Eglise et appliquez la loi comme il le dira. Tout cela n'est-il pas d'un cynisme charmant? Et ne trouve-t-on pas que ce régime de pourriture a suffisamment duré ? " Selon quie vous serez puissant ou misérable ", disait le fabuliste... Nos cléricaux ont changé cela: "Selon que vousi serez chrétien ou hérétique..." Ils veulent changer aussi le " dura lex, sed lex ". Les rigueurs de la loi ne peuvent exister, chez nous, que pour leurs adversaires. Ils se déclarent, eux,. au-dessus d'elle. t Mais l'époquei des privilèges est close. Et nous le leur ferons bien voir. Echos & Houvelles S'en va-t-11? M. Hubert s'en "va-t-il, comme il l'avait annoncé avant les élections. Il y a eu hier un conseil de cabinet. Et l'on constate que seul le ministre de l'industriel et du travail n'y assistait pas. Hélas ! Il paraît que ça ne prend pas, la réaction contre la mode; la Fédération diocésaine des femmes chrétiennes fait un nouvel appel aux familles catholiques. Elle constate que la lettre pastorale d'ii y a quelques mois a produit certain effet — il faut bien sauver la face — mais elle procède exactement comme si eet effet n'existait pas, en sommant les mères de famille de surveiller la toilette de leurs filles en ce temps de villégiatures " où l'on s'autorise à tort de tant de libertés". Ça, c'est pour le costume de bain. Mais il y a plus fort: la ligue proteste avec énergie, toute l'énergie "puisé® dans la piété", contre l'irréflexion de ces chrétiennes qui s'approchent d© la Sainte Tables ou y conduisent leurs filles et fillettes dans un accoutrement immodeste ou peu rcspecteux". Diable ! ! Zuze un peu si la lettre des évêques n'avait produit aucun effet. I l'ieadémle ; ll^e '[centenaire du _ rétablissement de l'Académie de Belgique sera fêté en 1916. La classe des sciences a pris l'initiative de la constitution d'une commission spéciale chargée d'élaborer le programme des fêtes. Cette commission comprendrait deux délégués de chaque classe ; la classe des sciences a désigné MM. de la Vallée-Poussin et L. Frédé-ricq.—- La classe des sciences a, dans sa dernière réunion, élu membre titulaire de la section des sciences naturelles, en remplacement de M. Vanlair, M. Julin. Elle a nommé ensuite M. Hubrecht, professeur à l'Université d'Utrecht, associé étranger, en remplacement de sir John Murray. Les grandes manœims Les grandes manœuvres de 1914 se dérouleront du 31 août au 4 septembre dans les provinces de Luxembourg et de Namur, à l'ouest de la ligne ferrée Ar-lon-JemelIe et à l'est de la Meuse en amont de Namur. Le parti Nord sera fort d'une division d'armée et d'une' division de cavalerie. Lé parti Sud1 se/a composé de deux divisions d'armée. L'un et l'autre' seront considérés comme faisant partie d'une armée de manière que la direction des manœuvres, constituée par l'éta.t-major général, commandera les mouvements des deux partis jusqu'au moment de la bataille. C'est la première fois que ce système, pratiqué aux dernières manœuvres en Allemagne et en France, sera appliqué chez nous. Son introduction est due à l'initiative du lieutenant général de Selliers de Moranville, le nouveau chef d'état-major général. Les manœuvres débuteront le lundi 31 août par la concentration des deux partis respectivement dans les environs de Ciney pour le parti Nord et de Floren-ville pour le parti Sud. Il est à prévoir que la rencontre générale se fera à hauteur de Wellin. Tous les états-majors des divisions qui ne participent pas aux manœuvras seront sur le terrain et y représenteront leur unité de façon à faire coïncider les manœuvres avec un voyage d'état-major. Ainsi les états-majors seront à peu près dans les conditions où ils se trouveraient en campagne. Trente mille hommes participeront aux opérations. Il y aura deux jours de marche pour chacune des divisions et deux jours de combat. SI les manœuvres se terminent par une revue, celle-ci aurait lieu le vendredi 4 septembre. Le mémorial Jos. Servals La société "Spa-Attractions" a inauguré le médaillon en bronze érigé en l'honneur de J. Servais, l'ancien et méritant bourgmestre. M. Leboutte, président de lai société, a retracé, en un excellent discours, la vie de cet homme de bien, qui fut tour à tour professeur de dessin et de peinture et très apprécié, en cette qualité, chez 'le comte d'Ansembourg et chez les princesses d'Orange qu'il initia à la peinture à la gouache. Son talent le fit pénétrer aux Tuileries où il eut pour élèves, les princesses, filles de Louis-Philippe. Un deuil de famille le ramena à Spa où il occupa la place d'échevin, puis do bourgmestre. A ses frais il créa les promenades des Artistes et de Meyer-beer, acheva la promenade d'Orléans, créa le boulevard des Anglais. L établissement des bains — dont l'architecture fait l'ad'miration de tous — fut aussi l'œuvre de Jos. iServais. Pour arriver à son but, il ne recula devant aucun obstacle. Il était donc naturel que le médaillon de ce grand citoyen fût enfin placé. C'est au secrétaire de "Spa-Attractions". M. P. Dommartin, que l'on doit la repris© de cette, idée qui avait été délaissée. Le médaillon est eni bronze. Il est dû au talent de notre concitoyen, M. H. Le r Roy, artiste peintre et statuaire. C'est une œuvre d'une ressemblance parfaite, d'un modelé remarquable, d'une expression parfaite; véritable œuvre d'art. Ello est encastrée dans une pierre de granit dont les motifs ornementaux ont été soulptés par M. Nie. Hault. L'ensemble, entouré de fleurs, placé à la balustrade des Bains, fait grand effet et grand honneur à Jos. Servais, l'homme qui a sacrifié toute sa vie au bien général de ses concitoyens. *** Sarmenags moderne En Allemagne, quelques cercles scolaires ont envoyé aux parents de leurs élèves la circulaire suivante : " Le corps enseignant de nos écoles a pu-, à plusieurs reprises, constater avec regret que le nombre des absences est en augmentation le lundi et que beaucoup d'élèves paraissent moins bien disposés ce jour-là que les autres jours. Ils sont abattus, endormis et inappliqués. Un tel affaiblissement de l'esprit et du corps ne peut s'expliquer que par le fait que le dimanche n'est pas, pour maint écolier, un jour de vrai repos, mais un jour de malsaines récréations. Nous avons pu établir en particulier que plusieurs de nos élèves ne se sont pas couchés assez tôt, le dimanche soir, ou qu'on leur avait offert des boissons alcooliques, parce qu'ils avaient pris part aux récréations des adultes. Notre expérience et nos observations réitérées nous obligent donc de prier notamment des parents de nos élèves d'éviter, dans les délassements du dimanche, tout ce qui pourrait nuire à leur développement corporel et intellectuel ". Puissent, chez nous aussi, les parents et les instituteurs — à défaut de la loi —■ se concerter pour atténuer, au moins dans une \large mesure, cet abus, dont nos enfants sont par centaines les victimes. Raphaël revu et eorrlgé Une revue catholique, et' qui se dit artistique, paraissant à Munich, "Glaube und Kunst", reproduit en couleurs 1' "E-cole d'Athènes", dont tout le monde sait qu'elle fut commandée à Raphaël par le pape Léon X et qu'elle n'a jamais choqué personne1, au Vatican, où on vient l'ad--jui/fer depuis des siècles. Les gens dévots qui dirigent ce journal ont éprouvé le besoin de corriger Raphaël pour le rendre plus moral. Pallas-Athéné, la déesse de la sagesse, est représentée avec, au lieu de la tête de Méduse que le grand peintre lui a donnée oommo emblème sur son bouclier, une tête de lion. Sur le bas-relief sous cette figure de Pallas se voit non la Vénus, belle mais peu: drapée, et Psyché, mais un vieillard à grande barbe, enveloppé d'un large manteau. A la gauche de la galerie nous voyons Apollon^ vêtu d'une espèce de caleçon de bain. (Jette reproduction si scandaleusement défigurée est, d'après la pieuse revue, une des plus réussies de l'Ecole d'Athènes.Un confrère allemand propose de rebaptiser la feuille pudibonde, qui s'intitulerait désormais: "Glaube und Un-kunst".Le premier mutuilislo Tous les cinq ans, auj début de l'été, on voit arriver au village de Ste Croix, dans le canton suisse de Vaud, de nombreux voyageurs provenant qui des environs, qui de régions lointaines de la Suisse,qui même de l'étranger. Ce sont les héritiers du précurseur de la mutualité. En 1764, le maire du village, Pierre Jaccard, vieillard prévoyant et avisé, conçut l'idée dp fonder iune société de secours mutuel. Ce qu'il fit par acte notarié instituant une caisse à laquelle devaient contribuer ses descendants, au bénéfice de ceux d'entre eux qui seraient atteints par l'adverse fortune. L'expérience des siècles, disait-il, nous enseigne que rien n'est plus instable que la destinée humaine. Le sage nous l'assure et moi, Pierre Jaccard, j'ai eu le temps de m'en convaincre, puisque, grâce à Dieu, j'ai quatre-vingt-cinq ans accomplis.Il recommandait à ses héritiers d'augmenter chaque année le capital de leur caisse de secours par des cotisations et pa,r des dons extraordinaires. Il leur conseillait de ne pas rougir de mettre à profit ,lcur talent, jouant, par exemple, de quelque instrument aux fêtes villageoises, et faisant ensuite la quête. Les Jaccard renoncèrent vite à la quête, mais ils eurent soin d'enrichir leur caisse de dons à l'occasion de tout événement heureux dans leur famille. Il en est parmi eux qui sont devenus millionnaires, d'autres sont restés dans une situation modeste. Mais aucun ne risque de tomber dans la misère, la caisse de secours étant toujours prête à leur venir en aide. *** lonsale de fortune La Société américaine de numismatique obtient en ce moment un vif succès en exposant à New-York les types de monnaie créés par les révolutionnaires mexicains. Ceux-ci, qui avaient des mines d'argent à leur disposition, n'avaient, par contre, ni ateliers, ni instruments de frappe. Us se contentèrent donc, dei fabriquer, au moyen d'outiis rudimentaires, à Parral, dans l'Etat de Chihuahua, des pièces de monnaie tout aussi primitives. Les pièces d'une piastre, d'une demi- piastre en argent, les pièces de cuivre de deux centavos qui figurent à l'exposition de la Société américaine de numismatique sont certainement les plus grossières qui aient été frappées dans les temps modernes. Elles n'en intéressent que davantage les collectionneurs. La piastre révolutionnaire a les mêmes dimensions et le même poids que le dollar mexicain. Elle porte, sur1 une face, l'inscription : " II — Del Parral — 1913 ", au centre d'une couronne ; l'autre côté porte mention de la valeur " I Peso ". La demi-piastre porte, d'un côté, l'inscription : " Fucrzas constitucionistas, 1913 avec un bonnet phrygien et une couronne ; de l'autre côté, la valeur "(50 centavos" au centre d'une couronne, avec le millésime 1913. C'est une copie de la monnaie officielle. Pour la fabrication des pièces de 2 centavos, on s'est tout simplement servi des fils de trolley des tramways. ; w v — LH POLITIQUE —m— La riposte dn poète Deux poètes sont aux prises. L'un, c'est "Zadig", du "Journal de Bruxelles", et l'autre, c'est un de nos ptfus purs écrivains, celui qui a donné aux lettres belges les joyaux les plus délicats, qui est le chef de notre école littéraire, et qui montre dans la rédaction des articles politiques de 1' "Etoile belge" autant de» clairvoyance que d'esprit. On polémique à propos de la situation anormale d'un gouvernement qui, minorité dans le pays, a une majorité au Parlement. Et, naturellement, Zadig s'en est pris tout de suite à la personnalité à laquelle les articles de 1' "Etoile" sont attribués. La riposte a double intérêt, d'abord parce qu'elle met définitivement au point une question importante et ensuite parce que l'adversaire de Zadig, attaqué personnellement, se défend avec une élégance et un brio qui font du morceau un véritable régal. Savourez : " Si nous n'avions peur d'offenser Zadig, qui porte très haut le sentipient des égards qu'on lui doit, beaucoup plus haut que le sentiment des égards qu'il doit aux autres, ( 1 ) nous dirions familièrement qu'il trébuché dans son macaroni.Cet excellent Vatenguerre apprend à ses lecteurs qu'il revient chargé de dépouilles opimes. Il nous a contraints, par la seule force de son génie, à faire les aveux les plus compromettants. " Nous avons, paraît-il, été obligés d'avouer deux choses : la première, c'est que la majorité parlementaire du gouvernement est une majorité légale ; la deuxième, c'est que la représentation proportionnelle laisse des déchets. "Vraiment? Nous avons été obligés d'avouer cela? Mais, ô bon Zadig, nous n'avons jamais dit le contraire, n'étant pas, comme les pensionnaires de certains asiles, en contradiction avec la réalité des choses. _ Zadig aurait pu nous faire avouer aussi, par la même occasion, que la terre est ronde, que deux et deux font quatre, et que la moitié d'une pomme est plus petite que la pomme entière. Et il aurait pu, avec la même force de logique et la même insensibilité au ridicule, se donner des airs de triomphateur romain." Mais oui, ô doux Zadig, la majorité parlementaire est légale, mais elle est la photographie truquée d'une minorité. " Mais oui, ô doux Zadig, la représentation proportionnelle ne sera jamais mathématique ; elle laisse et laissera toujours des déchets ; mais la question est précisément de savoir si l'on ne peut réduire ces déchets au minimum, et l'on doit reconnaître, à moins d'être le plus enzadigué des Zadigs, qu'un système qui donne une majorité de douze voix à une minorité pourrait et devrait être amélioré. " Après avoir développé d'autres arguments, 1' " Etoile " en vient aux attaques personnelles: " Zadig met en cause personnellement, pour la troisième fois, un rédacteur de î' "Etoile belge", auquel, à tort ou à raison, il attribue la paternité de nos articles. Nous ne le suivrons pas dans cette voie. Nous avons discuté avec Zadig, parce qu'il signe ses chroniques ; Riais il nous importe peu de savoir qui est Zadig. Il serait marchand de boules de gomme, fonctionnaire, aviateur ou cartomancien, que cela nous serait fort indifférent. " Nous ne voulons connaître qu.e ses chroniques et nous n'avons nul besoin de faire dévier 1© débat. " Nous avons derrière nous trente années de polémique, et, dans notre es crime, nous n'avons jamais usé de la main gauche ni pratiqué les coups qu'on appelle douteux, sans doute parce que leur incorrection n'est contestée par personne. " C'est Ce qui s'appelle servir chaud. *** L'art de truquer Le " Bien public " se montre une fois de plus passé maître dafis l'art d'escamoter, de truquer et de tronquer. Nous le (1) Touché! signalons à la bienveillante attention dd nos directeurs de music-hall : il ferait un " numéro " intéressant et à propos duquel la Faculté pourrait faire une enquête.Nous avons dit que c'était faire injure aux chefs libéraux que de les supposer capables de faire partie d'un cabinet de concentration.Le " Bien public là-dessus, se livre à ces fantaisies : " C'est faire injure aux libéraux de supposer que même ils accepteraient l'appui du parti catholique le jour où celui ci serait renversé du pouvoir. Plutôt passer par les dures conditions du parti socialiste ! " La déclaration de la " Flandre libérale " ne nous apprend évidemment rien de neuf. L'unique raison d'être actuelle du libéralisme étant la lutte contre l'Eglise et contre la foi religieuse des populations, il est bien évident que toute colla, boration avec nous apparaît d'emblée chimérique." Au surplus, le parti catholique n'a jamais fait offre de son alliance et de son appui au libéralisme. Il n'est pas prêt à sacrifier son idéal de sauvegarde catholique, quelque prix qu'on lui propose pour Un pareil sacrifice. Il ne saurait d'ailleurs abdiquer son programme de défense religieuse sans trahir du même coup les intérêts de la défense sociale. " De la première ligne à la dernière, c'eEt le système qui consiste à faire dire à son adversaire ce qu'il n'a jamais écrit. Nous n'avons pas dit que nous n'accepterions pas l'appui du parti catholique si nous étions au pouvoir. Nos députés libéraux ont bien donné leur appui au gouvernement catholique à diverses reprises ! Mais nous savons que jamais les cléricaux n'au>-ont cette attitude élégante et patriotique. Le reste de l'articulet est aussi enfantin et aussi audacieux. Cela ne vaut qu'un haussement d'épaules.Le parti clérical, nous sommes payé", depuis trer.te ans pour savoir - exactement ce qu'il veut. Quand il sera dans l'opposition, il ne fera rien qu'une opposition acharnée, violente, sectaire. Et nous savons qu'en aucune occasion il ne reculera devant rien pour compromettre le parti au pouvoir. Il ne reculera pas devant une alliance avec les révolutionnaires, au besoin. Que le " Bien public " donne donc sa parole du contraire ! lia guerre photographiée —»*♦—— Dans une publication récente, le maréchal allemand von der Goltz exprime cette opinion que son pays a besoin de la guerre. Je viens de lire une brochure réunissant deux conférences données à une école d'instruction des officiers de réserve et de l'armée territoriale par un lieutenant-colonel français et où il est parlé du "désir des boucheries sublimes". Le besoin de la giuerre ! Les boucheries sublimes! Devant ces mots-là j'éprouve une colère, et, dans un frémissement de pitié et d'indignation, ma mémoire revoit avec une netteté telle que je retrouve l'horrible sensation de la défaillance, des spectacles contemplés dans les hôpiitaux de Belgrade et de Sofia, et des images, de hideuses et affolantes images : celles dont est plein le livre du chirur gien Laurent, publié récemment. Le professeur Laurent a, durant six mois, dirigé des ambulances, aux cours des deux guerres des Balkans. Il a vu de près la "sublime boucherie" ; elle s'accomplissait autour de lui au milieu des déjections des cholériques. Et il nous montre, en des notes de clinique, en des photographies effarantes, la belle besogne qu'elle faisait. C'est l'étal de la boucherie); d'est plutôfî un coin de l'abattoir où pantelant les chairs encore vivantes: on a enfoui les amoncellements de chairs mortes, déchiquetées. Ce que nous voyons ici ce n'est pas ce qu'il y eut de pis, puisqu'à la plupart de ces blés sures la vie a résisté. Ceci est la besogne incomplète, ratée du shrapnell et des épidémies. 11 y a ou des milliers de corps mutilés, hâtivement et sommairement inhumés, en tas> pas assez vite pour que leur pestilence n'aidât point le choléra., le sinistre auxiliaire deis balles et des explosifs. Heureusement, il y a ces blessés. Heu reusement, parce que, sans eux, on ne saurait rien de la guerre, on n'aurait que les récits exaltés qui obscurcissent 'a réalité. On saurait combien il y a de morts. Mais les morts, on ne les voit pas. Rappelez-vous — ce fut cruel et très inquiétant pour les hommes qui demeurèrent de sang-froid— rappelez-vous l'état des esprits au moment de Lulle-Bourgas

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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