La Flandre libérale

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s.n. 1914, 27 Maart. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qj77s7kn5t/
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4Q* innée - Vendredi 27 Mars 1914 QUOTIDIEN- — 10 CENT- I. 86 - Vendredi 27 Mars 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. i mois. S sa. BELGIQUE s Fr. 2.0G 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE x Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abenn* as bureau dn journal et dans tous les bureaux de posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE SAND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, \, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : Jj -- RÉDACTION « Téléphone 32 II Téléphone 13 ANNONCES PoEf la ville eî les Flandres, s'adresser an iburean ïonrnaL Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser i l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles» Its ittix M la liiisité ' JJous disions dans un précédent ar-Lje que nos alliés de 1830 ont aban-onné'peu à peu les concessions qu'ils irait pour que nous les aidions à les ébarrasser du régime hollandais. Les faits sont là qui fourmillent de Neuves abondantes. Il y a quelques années, M-. Georges tond ayant dit que la Belgique est, brès la France, la première fille de iRévolution française, un organe clé-cil ripostait que le député de Virton Lrait le premier mot de notre his-Hre nationale, parce que dès le XlVe «le le régime constitutionnel était làbli dans la principauté de Liège, et je d'ailleurs dès le XlIIe siècle nos fœocraties urbaines avaient affirmé i puissance communale et la liberté jdividuelle en face du seigneur et du ji. < [Xos cléricaux d'aujourd'hui nient, insi, et s'obstinent à nier que la Ré-ilution française nous ait apporté les raids principes que nous avons don-tspour base à nos institutions. Le débat est ancien. En 1848, dans le premier discours j'il prononça à la Chambre, Frère-r'oan disait : I"Je le crois, je l'ai dit, que la Région de 1789 était une grande, une «nifique révolution. J'ai prononcé mot de 1789 qui rappelle l'abolition s jurandes et des maîtrises^ des pri-l»es de la noblesse et du clergé, 'est à cette révolution que nous dénis ce que nous sommes. Comme pavons reçu de père en fils, avec le Bg, le souvenir des ignominies qu'on iî peser sur nous depuis des siècles, ras pouvons aujourd'hui glorifier cet-admirable Révolution de 1789. Nous evons plaindre ces insensés, ces in-tits qui renient cette mère glorieuse ni les a mis au monde à la vie publiée, qui, de parias qu'ils étaient, les a aits citoyens et, pour tout dire, en un nos. qui a proclamé de nouveau cette pi du Christ, cette grande et sainte bi de l'égalité." [En 1857 le débat recommença. Frè-■e-Orban s'y engageait encore et pro-'amait que "les deux grands principe forment la base de notre socié-é moderne, l'égalité civile et la liberté wieuse, n'ont pas existé pour nous pnt 1789. L'égalité civile était écra-fe sous le poids des privilèges ; la li-w'é religieuse a été noyée dans le 2"f!. au pied de nos cathédrales et de '« beffrois". [Orts intervenait et disait : Nous voulons 1789 et ses conquê-Nous combattons pour les conser-w. en^songeant non à ce qu'il y a der-!"re 1^89, mais à ce qu'il y a devant, •eusnous souvenons que devant 1789, avait. pour les classes non privilèges de la société, pour ces classes !'J"; n°us sommes fiers de sortir, un w.oureux et séculaire héritage de mi-•®s et d'injustices. Nous nous souve-f* que, devant 1789, il y a dix siè-ces de privilèges et d'oppression brisés ® «n jour par la justice de Dieu". L ' j),ce même moment, les cléri-Wx d alors étaient moins intraita-«que ceux d'aujourd'hui. 0 Decker était d'accord avec Frère .?vnec prts et déclarait : \uelles que soient les opinions de eç amis sur les principes de 1789, wepte ces principes. Ce n'est pas la P t-miere fois que je le déclare. Je l'ai . en toutes circonstances : ces prin-la vie de notre civilisation." < ■ «ou même s'associait à ce langa-pefe ■ ^ermes valent d'être rap- ieJIoi a.ussi, disait-il, je m'associe, il p. ass°cierai toujours, qu'il s'agisse Lf^ction publique, de la bienfai-Eram °U • • ^emPorel du culte, aux touvni de sécularisation du âe ]7»q sont ^ans Constitution 1830 " 6 ^ans Constitution de LteSTC;éric?;UX0Ilfc ^a^ cbemiû de-cessi 3r ^bile opportunisme n'a Vingt ans après les Cl e Ç? Decker et de Malou, le [titution 'a 9°uJrait que notre Cons-ÉWJêtre comparée à un fefreuse infect répandant une L2:(!0rs les cléricaux n'ont cessé tés Qnn i re ufne à une toutes les liber-liisées r/ évolution de 1830 avait r l'Homme déclaration des Droits Splus enCÎ!|1'caux ,se sont montrés de aTantagPoU? avides_ de profiter des l8® foi mr ■ P°uv°ir au bénéfice de *es qu'il» ^.le,u?e- Toutes les conquê-tique ont ° faites sur le terrain poli-re la nu; ervi a consolider et à étendent d» i85'}.1?06 de l'Eglise au détri-la liberté civile. En 1877 l'Etudiant Catholique écrivait : " La Constitution n'est pas parfaite, loin de là, nous ne l'aimons pas, nous la subissons ; mais nous la subissons loyalement, avec regret, en attendant mieux." Et l'année suivante le Cathdlique et Politique disait: "Nous ferons de la modification complète de la Constitution dans un sens catholique le but de nos efforts". Qu'il y avait loin de cette menace aux paroles de MM. De Decker et Malou. Il est vrai que Pie IX avait déclaré que personne ne peut servir deux maîtres, et que puisque le Syllabus prime la Constitution, c'est celle-ci qui devait être condamnée. Le régime du tonfessionnalisme à outrance que nous vivons aujourd'hui est le résultat logique de ces entreprises anticonstitutionnelles. La Constitution nous garantit la liberté mais celle-ci est détournée de son sens et de sa fonction. Nous avons encore la liberté en principe, mais en fait, elle est rivée au char de l'Eglise. Nous en sommes là"! — Billet bruxellois —*— 2G mars. Oui s'est étonné de voir uni homime aussi distingué «t courtois que le lieutenant général De Ceuninck, chef d'état-rnajor général d1© notre armée, se départir d'e la réserve qui lui était imposée et adresser urne lettre à M. Monville en raison de l'attitude parlementaire de ce dernier. Ceci était une première impression. Seconde impression : il a. fallu que le général De Ceuninck fût poussé à bout pour intervenir de cette, façon, dans un débat public. Rappelons les faits. Au' cours de l'interpellation! de M. Monville, comme ï' était question du gâchis constaté dans la position di'Anvers par le général Duîour et signalé au ministre, M. Monville, interrompant, endiossa la 'responsabilité de cette 'situation à l'actuel chef d'état-major général, le 'général De Ceuninck. Ce reproche était extrêmement grave ©t on peut comprendre que le général De Ceuninck, officier aussi consciencieux que distingué, ait tenu à protester publiquement, puisque le ministre ne le couvrait que mollement. I/acte'usation de M. Monville se rapportait à T'époquei où le général De Ceuninck occupait leis fonctions de chef d'état-major de la position d'Anvers. Or, M. De Ceuninck avait quitté l'état-majoir de la position d'Anvers en 19] 1: à ce moment on ne s'occupait que de terrassements et de bétonnage et il n'était pas question d'armement. D'ailleurs, le chef d'état-major n'était que le collaborateur, l'adjoint dlu gouverneur de la position fortifiée. Le1 général De Ceuniniok n'est donc responsable en rien de ce qui s'est passé à Anvers, car te n'est qu'en 1913 que les ouvrages devaient être terminés et se trouver à même de recevoir leur armement. C'est, en effet, en 1913, que les canons destinés à Anvers; y arrivèrent. Au fur et à mesure de leur arrivée ils eussent dû être installés aux emplacements qui leur étaient réservés et munis de tous les accessoires permettant le tir. L'incurie date donc de 1913, — alors que M. De Ceuninck avait quitté depuis deux an® la position d'Anvers. Y a-t-iil eu des 'responsabilités engagées? Sans nul doute, mais celle du chef actuel de l'état-major général est intacte. Faut-il admettre que le chef d'état-major de la position d'Anvers devait avoir ea responsabilité engagée dans cette affaire, alors il fallait s'en prendre au colonel baron de Ryc-kel qui était en 1913 chef d'état-major de la position fortifiée d'Anvers. *** En réalité, l'incident (De Ceuninck-Monville a dû plaire à M. de Broque-ville. Celui-ci a promis une sanction, et comme le général De C'euninick donne sa démission, le ministre paraîtra donner satisfaction à l'opposition. Or, il n'en est rien et delà incidents récente1 montrent que le dépairt de M. De Ceuninck comble les vœux réélis du ministre. On se rappelle que récemment on a constitué une commission spéciale1 chargée par le ministre de la guerre d'étudier le plan de l'opération militaire. Cette commission, dont on avait exclu certains officiers d'état-major, est pré sidée par l'ei sous-chef d'état-major, baron de Kyckei. Or, ce fut là pour M. Do Ceuninck une humiliation profonde. En admettant qu'une commission devait être nommée, encore eût-il fallu que le chef de l'état-major général la présidât et choisit ges collaborateurs. Ce n'est pas tout. Il y a quélque temps, on imposa comme chef de section à l'état-major général un officier que M. De Ceuninck ne désirait pas. avcAir comme collaborateur, désir dont il avait prévenu le ministre, en lui disant qu'il se sentirait personnellement atteint si cette désignation était faite1. Et elle le fut, parce que le cabinet du ministre l'exigeait et qu'il n'y a pas d'entente entre le cabinet et l'état-major général. Mais cette entente existe avec le sous-chef d'état-major et c'est pourquoi, bien qu'il nie soit que colonel, celui-ci est déjà désigné pour devenir demain le généralissime de notre armée ! ! Tout cela prouve que le général De Ceuninck était idécidé à s'en aller dès avant l'incident Monville. Il avalit averti de cette décision ses parents et ses intimes. Puits l'incident Monville -est venu, qui a hâté sa décision. En réalité, la- désorganisation est g& néraile. Un pouvoir occulte, sans responsabilité s'exerce, dans la couiiisse, r.u détriment de l'autorité effective et de l'influence morale des chefs responsables à qui, dlai*s ces conditions, rien ne peut être reproché. Cette situation, que le ministre seul peut brieer, — ce qu'il ne fera pas, car il devrait frapper dans son entourage, — est hautement préjudiciable aux intérêts de la défense du pays. Et il serait temps qu'au département de la guerre on se décidât à cesser les intrigues pour ne s'occuper que de rendre efficace^ les lourds sacrifices consentie par le Parlement pour assurer la défense nationale. INTERIM. —>—^ Echos & Nouvelles Lis hiroi de la etrapagni mbs La commission spéciale de la Chambre chargée d'examiner le projet de loi accordant une pension de 3,600 fr. à la dame Leduc, veuve Cassart, ancien lieutenant de la force publique au Congo, un des héros de la campagne arabe, s'est réunie mercredi. Elle a accueilli le projet gouvernemental avec la plus vive sympathie' et l'a adopté à l'unanimité. Do joli gesta N'Kusu, la collaboratrice de la " Gazette qui envoya à notre confrère bruxellois tant de chroniques charmantes, vient de rentrer du Congo. Dans sa chronique1 d'aujourd'hui, elle nous esquisse quelques scènes des plus réussies de la vie à bord, dans cette société si bariolée au point de vue social. En voici une réellement touchante à propos d'un agent de société renvoyé par suppression d'emploi à la suite de la grave crise économique qui s'est abattue sur notre colonie: " L'un d'eux est tout à fait pitoyable. Ii est en procèsi avec sa société, il a été très maladie et on le rapatrie sanf; un sou en (poche 1 "' Le pauvret garçon erre o'cmme une âme en peine ; il grelotte sous ses vêtements coloniaux, car il fait frisquet en mer. Il a une pauvre figure de catastrophe et n'ose s'installer1 au bar — le refuge le meilleur contre le froid — n'ayant' pas de quoi s'offrir un modeste verre de bière. Et les heures lui semblent longues, longues.... " Mais il y a beaucoup de " braves types" à bord ; et ils ont vite fait de remarquer cette détresse. L'un d'eux imagine d'organiser une quête au profit du rapatrié ; et en quelques minutes la collecte rapporte cinquante francs. " Seulement, il est assez, délicat d'expliquer à ce garçon de bonne famille qu'on voudrait lui faire un petit cadeau. " Ne va-t-il pas se cabrer? Prendre la chose du mauvais côté 1 Etre humilié devant les autres? " Alors on trouve ùn moyen: très doucement, gentiment, l'un d'eux questionne : "— N'avez-vous pas froid? Vous n'avez pas eu le temps de vous procurer des vêtements d'Europe? J'ai là un excellent pantalon qui ne me sert à rien. Puis-je vous le prêter? Eh! vous me le renverrez en Belgique. " L'autre est bien heureux et accepte tout ému. " En possession du pantalon, il se hâte de le revêtir. Mais en glissant la main dans une poche, il sent qu'elle contient des cigarettes, des allumette» et un papier froissé. Le papier est un billet de cinquante francs-. " Vite il va trouver son prêteur et veut lui remettre le billet qu'il croit oublié par mégarde. "— Tiens? fait l'autre d'un air étonné parfaitement joué... Bah! gardez-le. Je n'en ai que faire... Vous me le remettrez plus tard avec le pantalon. Et il se sauve, sans donner son adresse. " N'est-ce pas charmant de trouver parmi ces "Congolais" un peu frustes des sentiments aussi délicats? Et ne trouvez-vous pas que cela est réconfortant et touchant ? " Et pour que notre infortuné camarade puisse ménager son petit pécule, les autres chaque jour lui envoient par le barman un apéritif réconfortant et cela sans qu'il sache qui le lui o'ffre, de façon à ménager sa susceptibilité et à lui éviter tout devoir de réciprocité. " Chamtire syalleal» do |g olaémitogrsphle La Chambre syndicale de> 'a cinàmato-graiphie tiendra le mardi 31 mars, au Palais de 'l'a Bourse, à Bruxelles, une assemblée générale extraordinaire, à lai-quelle elle invite tous les cinématogra-ipbistes du pays. L'ordre du jour ne comporte qu'un seul artidle d'une importance capitale pour toute la corporation : "Examen die la situation créée aux cinémas par l'arrêté royal du 11 mars 1914". Lco intéressés sont donc priés die se trouver au Palais de la Bourse, à 3 heures précises, au jour indiqué. %%% s / U lombgan la Mistral \ Depuis longtemps, Mistral avait choisi l'endroit <vh il désirait reposer. Il avait fait construire son tombeau, et c'est dans un petit édifice, pareil au tombeau des Porcellets, tel qu'il existe aux_ Alyscamps, qu'il sera enterré. Ainsi, même dans la mort, le poète! et le sage ou© fut Mistral aura autour de lui les pierres qu'il a si magnifiquement chantées. L'Égl iso de la foi moderne Conféronoe par M. la paateur Ray Hier, au local de la Maison libérale, M. Rey a donné une conférence excellente sur l'Eglise de la foi moderne. Ce sujet, M. Rey l'a fait remarquer, ne semble pas, à première vue, offrir le même intérêt que ceux qu'ont traités récemment M. Gïran et M. Teissonnière. Mais l'éminent conférencier a bientôt démontré à ses auditeurs que l'idée de l'église, telle que la peut admettre la foi moderne, mérite d'être étudiée de près et entraîne des conséquences très importantes.Il est bien probable que cette idée d'une église, dans le sens qu'y donnent nos langues modernes, a été étrangère aux premiers disciples de Jésus. On ne trouve le mot qu'à deux endroits dans les Evangiles et la critique considère avec raison que ces deux passages ont été des interpolations dans le texte ancien. Mais très tôt, les réunions de disciples de la foi nouvelle se constituèrent en communautés, qui furent l'origine de nos églises. Ces communautés éprouvèrent le besoin d'un chef, qui devait présider à leur activité religieuse et à leur administration. Ce fut l'évêque. En même temps que l'unité de chaque église devenait plus étroite et que le pouvoir de l'évêque y devenait plus grand, on exigea des membres une plus complète uniformité de croyance sur certains points, qui parurent essentiels et l'on exclut les frères qui ne voulaient pas se soumettre à cette foi de l'église. Toutes les églises furent d'abord considérées comme égales, ayant les mêmes droits et, par là même, tous les évêques furent égaux en autorité. Mais l'église de la capitale, de Rome, fut bientôt la plus importante. Son évê-que eut partant une influence plus grande, prétendit à une autorité supérieure à celle du reste de l'épiscopat. Ces prétentions finirent par l'emporter, favorisées par le fait de la décadence de l'Em--. pire, de l'ignorance des populations et des églises provinciales et barbares. Ainsi ce constitua, au-dessus de toutes les églises particulières et de leurs évêques, l'Eglise universelle, catholique, et son évêque, le Pape. Cette situation subsista jusqu'à la Réforme. Elle produisit la puissance énorme de l'Eglise, qui dominait 'les peuples et les princes, et aussi l'horrible corruption de cette Eglise toute puissante du moyen-âge. M. Rey a cité sobrement quelques preuves de cette corruption, qui fut l'une des causes de la Réforme. Car celle-ci ne fut pas seulement une révolte générale contre les abus de la puissance ecclésrastique ; elle fut vraiment une renaissance du sentiment de la religion, qui se perdait dans l'Eglise romaine. La Réforme et le mouvement de réaction qu'elle produisit divisèrent profondément le monde civilisé. Une partie de celui-ci resta sous la domination de Rome. Il faut reconnaître du reste I que si dans ces pays catholiques la conception de l'Eglise resta la même, la nécessité de résister à l'assaut protestant obligea le clergé catholique à des réformes nécessaires. A certains égards, il est aujourd'hui moralement supérieur à ce qu'il a jamais été. D'autre part, dans les pays protestants, à la conception antique de l'Eglise, de son autorité spirituelle et temporelle, succéda une vue toute nouvelle. On revint à l'idée primitive de l'égalité de toutes les églises. Dans les églises, le pasteur ne fut plus considéré comme un homme ayant une autre mission, un autre caractère, d'autres droits que ses fidèles. Il fut le professeur de morale et de religion, n'ayant d'autre supériorité sur les laïques qu'une valeur intellectuelle ou morale plus hautes. Il fut membre de la société laïque, mari, père de famille ; la distinction si nette, dans l'Eglise catholique, entre le clerc et le laïque, s'évanouit. Les églises protestantes devenaient des églises libres, républicaines ; un seul fait le montre assez clairement : le ministre est nommé par les fidèles, choisi par eux parmi ses frères dans l'église. Cependant la nécessité de maintenir l'union dans celle-ci fit que très souvent, comme dans les églises primitives, l'on s'efforça de conserver chez elles une certaine uniformité de pensée en quelques points. Ces tentatives, qui donnèrent naissance aux diverses confessions de foi protestantes se heurtèrent toujours à des obstacles insurmontables. Ce fut d'abord l'attachement profond des Eglises réformées au principe de la liberté individuelle du croyant, d'où est née la Réforme, en vertu duquel chacun comprend l'Ecriture selon sa conscience. Ce fut aussi l'impossibilité où se trouvèrent les églises protestantes de définir d'une manière complète, précise et stable ce qui doit être la foi du croyant. En France, en 1872, les "orthodoxes" parvinrent à faire voter par un synode général la formule de la foi qu'on prétendait imposer aux pasteurs, car sur les fidèles on était sans action. Cette formule était vague, confuse. Après de longs tiraillements, elle eut pour effet, il y a peu d'années, après la séparation, de diviser l'Eglise protestante française en deux branches, l'Eglise protestante et l'Eglise protestante évangélique. Tandis que parmi ces églises, les unes s'accrochent désespéramment au dogme ancien, les autres admettent sans réticences la liberté du croyant, qui se fait sa foi à lui-même, d'après sa propre conscience. En Belgique, comme en France, c'est évidemment cette tendance libérale qui a pour elle l'avenir. Le progrès de la pensée humaine, des sciences, travaille en ce sens. Entre l'Eglise, fondée sur le mépris de la raison et de la conscience individuelles, les églises libérales, la multitude de ceux qui prétendent rester étrangers à toute communauté religieuse, le protestantisme orthodoxe, malgré les immenses services qu'il a rendus, est condamné à être écrasé. M. Rey, il n'est pas besoin de le dire, est tout entier aux idées les plus larges, les plus libres. Très dévoué au protestantisme, il met au-dessus de tout le respect de la pensée libre, le culte de la vérité. C'est le véritable intérêt du protestantisme de montrer que sa cause et celle de la liberté d'examen la plus entière ne sont qu'une seule et même cause. M. Rey met à défendre cette idée un talent admirable, sa parole est d'une clarté limpide, sa pensée est sans détours et sans ambiguités. Il émeut et il persuade, parce qu'on sent chez lui un honnête homme qui loyalement s'adresse au cœur et à l'esprit d'honnêtes gens, avec le talent le plus sûr. Il inspire la confiance autant que l'admiration. la question le l'Disici et la gièvs des offlelersiiaits raimêe Drltaaqique —*— Plusieurs facteurs s'additionnent pour faire du problème du Home Rule irlandais une question à peu près insoluble. Entre les comtés de l'Ulster unioniste et le' reste, de l'Irlande, il y a, tout d'abord, un antagonisme de race. Le fond de la population est le même : l'Irlande, oomrnie l'Ecosse, est habitée par des Celtes. Mais, dans l'Ulster, des invasions successives ont ajouté une proportion assez considérable de levains ethniques angloi-saxons. Il y a, ensuite, l'antagonisme religieux, Dans les deux comtés qui forment l'angle nord-est de l'Irlande, les protestants sent en grande majorité : dans celui d'Antrim, dont le chef-lieu est Belfast, 79,5 pour cent de la population sont protestants; vient ensuite celui de Down, a.vec 69 pour cent dei protestants. Dans deux comtés adjacents, la majorité protestante est déjà fort réduite: Armagb (55 %), Londondarry (54 %). Puis la proportion, en deux comtés voisins, se renverse; Tyrone (catholiques, 55%), Fer-managh (catholiques, 56 %). Dans les trois autres comtés de l'Ulster, il y a de 3/4 à 4/5 de catholiques romains. Dans le reste de l'Irlande, l'a prépondérance de l'élément catholique est écrasante. Des haines religieuses, d'abominables souvenirs de persécutions et de massacres font de l'Ulster protestant et du reste de l'Irlande deux camps ennemis, à peut près irréconciliables. En troisième! lieu, entre les unioniste» irlandais et les nationalistes, il y a un antagonisme social. L'Ulster est industriel et il est riche; le reste de l'Irlande est agricole et pauvre. Même hors de l'Ulster, tout l'élément aristocratique et une grande partie de la bourgeoisie aisée sont unionistes. Les mêmes raisons sociales expliquent l'extraordinaire grève des officiers, qui a éclaté au camp de Curragh (le Bever-loo ir' andais, situé à six heures de Du-b'in), lorsque, il y a quelques jours, le cabinet Asquith décida de renforcer les garnisons de l'Ulster. L'extrême gravité de cette grève n'est que trop évidente. Presque tous les officiers de la 3e brigade de cavalerie, stationnée à Curragh, ont refusé de marcher. Lord Morley, leader libéral de liai Chambre des lords, a reconnu le fait. Ce qui arrive était presque inévitable. Le soldat le plus illustre de l'armée britannique, le feld-maréchal comte! Ro«-berts, chevalier, de la Jarretière, qui reçut un don national de deux millions et demi pour lest services, médiocrement glorieux, semible-t-il, qu'il rendit pendant la guerre sud-africaine, n'a-t-il pas donné l'exemple de l'indiscipline, en signant, le premier, le cove-nant britannique dont les signataires s'engagent à appuyer toute action ayant pour objet d'empêcher l'imposition dui Home Rule à l'Ulster î La grève militaire de Curragh aura été une grève de prétoriens aristocratiques. C'est un coup monté par les belles dames de la haute société de Dublin, disait un député dans les couloirs des Communies. Il y a une dizaine de jours, un autre député libéral disait au Parlement britannique, dans une discussion d'ordre purement militaire: " A moins d'occuper un échelon élevé dans le milieu social, personne ne peut devenir officier dans l'armée britannique. Il faut en finir avec cette tradition aristocratique'; ii faut que la carrière d'officier soit ouverte à tous, comme celle du barreau, de la médecine, de l'ingénieur. Ni M. Asquith, ni M. Bonar Law n'auraient été jugés dignes de porter les épaulettes d'officier." L'armée be'ge1, heureusement, est démocratique. L'armée française l"est également. Un tiers des officiers français passent par les cadres. En Grande-Bretagne, de 1903 à 1908, quatre-vingt-cinq sous-officiers, en tout et pour tout, ont reçu les épaulettes (1). Les grades supérieurs de l'armée! britannique sont presque exclusivement réservés aux fils dé familles titrées, sortis du " peerage " ou du " baronetage Même les grades de sous-lieutenant, de lieutenant, de capitaine, sont pratiquement inaccessibles aux plébéiens. Lai solde est, à la vérité, considérable, surtout en campagne. Dans le service colonial, un simple lieutenant touche au moins dix mille francs par an ; un capitaine, de quinze à vingt mille. Mais cette solde est presque toujours insuffisante pour la grande vie qu'on mène au régiment. Le système1 du mess, au lieu de réduire au minimum les frais communs, est une cause de' dépenses excessives, en raison du luxe insensé qui s'y déploie. Même nos officiers 4e grenadiers ou- de guides ne «ont que des croquants au regard de leurs camarades britanniques Dans la cavalerie surtout, les habitudes sont fastueuses. Tel mess possède pour cent mille francs de meubles et de cristaux, tel autre pour un demi-million d'argenterie. Vaisselle plat© aux armes du corps, cuisiniers émérites. laquais (1) The Encyclopsed'ia Britannica, dernière édition, article Officers.

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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