La Flandre libérale

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02 januari 1914
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s.n. 1914, 02 Januari. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9s1kh0gk8g/
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40* Innée — Vendredi 2 et Samedi 3 Janvier 1914 . QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 2-3 — Vendredi 2 et Samedi 3 Janvier 19?4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. t mol*. 1 *0. BELGIQU : Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION P 5TALE : Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On »' nn« u bureau du Journal et dans tous les bureaux it posta BÊDACl GAND, 3,1 ABONNEMENTS Téléphi ION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE ANNONCE© RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND Ponr ïa ville et les Flandres, s'adresser an bnrean eïn et annonces s | « RÉDACTION — ionrnal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à me 32 | Téléphone 13 l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Les booéi ils EILE3 ctorgeiillaircs - *— Notre excelle gouvernement de la prospérité natio e a fait voter — on le sait assez, 1: s ! et on le saura mieux encore d > le courant de cette année, lorsque 1 taxes seront perçues, de nouveaux et îrds impôts. Il a cherché istifier cette demande d'impôts, en sant què des ressources nouvelles t ent nécessaires pour payer les déper ; de la' nouvelle organisation milita et que, partant, le patriotisme fai à tous un devoir de subir les cliarg îouvelles sa-ns protestation.L'exposé g ral udget des voies et moyet t le et de l'émi-nent M. de " itéra d'Oplinter, sur ce budget, ré'nt encore la même assertion. Et celle-ci vraie — mais en partie seulement- et pour une très minime partie. D'après l'a>sé du gouvernement, le produit de&uveaux impôts ne serait que de vl-cinq à vingt-six millions de franges débats à la Chambre et, notamnt, les discours de MM. Franck Mechelvnck, ont établi qu'en faies impôts produiront bien davantqïMais à nrendre le produit des im| tels que le donne le gouvememenil est facile d'établir que même, è ces proportions réduites, il est su;eur à_ce-au'exi£rent les dépenses miîres nouvelles. Celles-ci sont insos au budget de 1914 pour vingt-| millions. Mais le gouvernement larde bien, dans son exposé, de t compte de la diminution de dé]is qui résultera pour l'organisatiliouvelle des modifications 4 la i nération en matière de milice. Il : à une économie de 3,300,000 f s qui vient dim' ^ d'autant le; trges nouvelles.^ pris !a-penses mili s nouvelles s'jnnel ?ent ainsi réduit > moins de 'P^Vc-rnq millions. , Si les de >es nouvelles sont ainsi exagérées, recettes, en revanche, sont dim 38. Les 25 millions 500,000 frl aunoncés par le gouvernement! comprennent, en effet, que les tafsur les sociétés, sur les automobiles cinémas, l'enregistrement, le tle et les successions. Et la lc|r l'alcool? On la passe, tout simp|nt, sous silence. Dans l'fsé des projets financiers présentés fa Chambre, au mois d'août, le|luit de la loi sur l'alcool était évaljle trois à cinq millions. Ces troicinq millions, le gouvernement iïtient plus aucun compte quand il îpare les recettes nouvelles aux îxlîes dépenses militaires. Et ces cjfes frelatés sont acceptés sans exaij par la majorité de la section cenj et son éminerit rapporteur.La vé! comme l'a parfaitement établi M ochelynck, dans son dernier dise ; à la Chambre, la vérité est oue impôts nouveaux — à ne prendre les prévisions du gouvernement jnême — produiront au bas mot ,000,000 francs — ce- qui est déjàt joli — tandis que les nouvell^dépenses n exigent que 24,000,(j francs. La différence de plus défis millions sert à combler le déficit budget indépendamment des depss militaires. Maisi'est pas vingt-huit millions seulemnue produiront les nouveaux impôtsest bien davantage. Et frë ne sera-ce pas suffisant pour fier le déficit. M. Levie l'a reconn- il faudra d'autres impôts encore Bnnntribnablas, à vos poches! LA QUESTION SCOLAIRE Le «veto» de M. Woeste La "Christene School", organe des ins tituteurs cléricaux, annonce dans son nu méro du 1er janvier que M. Woeste s'op pose à toutes modifications proposées ai projet de loi scolaire. Voici comment s'exprime la revue clé ricale : " Er is in de rechterzijde eene machl " die haar veto gesteld heeft tegen ta " van gewenschte verbetexingen, /oowe " onder stoffeliik als onder zedelijk op " zicht ; we vreezen sterk dan ook, dal " er van al h et gevraagde weinig gaai " in huis komen, indien wij er niet ir " gelukken de draagwijdte van dit "veto te besnoeien." "Il y a dans la droite une puissance " qui a posé son veto contre un granc " nombre d'améliorations demandées: " tant au point de vue matériel qu'ai; " point de vue moral. Nous craignons que " de tout ce que nous demandons, rier " ne se réalise à moins que nous ne réus-" sissionis à diminuer l'étendue de c< "veto. Et plus loin, la " Christene School " ajoute que dans une réunion d'instituteurs cléricaux, tenue, à Anvers, le le novembre, le Dr Van De Perre, député, leur a conseillé dans les termes suivants de demander une audience à M. Woeste. " Wilt gij uwe wenschen verwezenlijkt " zien, tracht Staatsminister Woeste voor " u te winnen." " Si vous voulez que vos desiderata " soient Téalisés. tâchez de gagner à vo-" tre cause, le ministre d'Etat M. Woes " te." Il est donc prouvé par un organe clérical et par un député clérical, que M. Woeste est le "grand maître" du minis tère et de la droite. Mais que reste-t-il de ce principe constitutionnel : "Tous les pouvoirs étnanent du peuple" ? En Belgique, il n'y a plus qu'un seul pouvoir; c'est celui aue M. Woeste détient des évêques. Pauvre Belgique! *** La situation matérielle des instituteurs libres cléricaux —*—• Quand nou® dénonçons au pays les gaspillages des noçibreux millions qui iront aux couvents par suite de l'application de la nouvelle loi scolaire, les cléricaux nous répondent: les subsides acctrdés aux classes tenues par des laïques ne sont pas des subsides aux couvents ; une partie va aux instituteurs laïques. Distinguons! Quelle est la disposition légale qui oblige ou qui obligera les directions des écoles libres à paver à leurs instituteurs le traitement prévu par la loi? Aucune! Par contre, nous avons prouvé à maintes reprises par des comptes rendus des réunions d'instituteurs cléricaux que les directions des écoles adaptables ne s'acquittent pas de leurs obligations envers les membres laïques de leur personnel enseignant et que notamment elles ne leur remettent pas les subsides du gouvernement.Nous en trouvons une nouvelle preuve dans une note publiée par une revue professionnelle cléricale " De Christene School", du mois de décembre 1913 (page 60). En voici une traduction libre: " Nous, instituteurs dans tune école " adoptable, avons droit à la part du " subside compensateur de 1 million, " soit 300 francs par instituteur. La di-" rection de l'école adoptable ne nous " remet pas cette part. " Deux de nos collègues y exercent " leurs fonctions depuis deux ans ; deux " autres depuis un an et nous ne recelons rien!!" Aussi longtemps aue le gouvernement ne sera pas forcé d'accorder directement ses subsides aux instituteurs laïques adoptables, ceux-ci seront volés par les prêtres et par les congrégations. Un amendement en faveur de ces malheureux a été déposé par la gauche. Nous sommes curieux de connaître l'accueil qui y sera fait par la droite. M. Woeste et le gouvernement abandonneront-ils leurs meilleurs agents électoraux? P. CNTTDDE. Echos & Nouvelles ##* ) Encore les Impôts M. Levie est un homme bien trop habile pour étrangler la poule aux œufs d'or. Il s'est contenté de la plumer le plus possible. Mais la poule la trouve mauvaise et elle crie. iNous avons signalé les doléances de l'industrie automobile et , le réquisitoire prononcé, au Sénat, par M. le duc d'Ursel. Aujourd'hui, c'est le comité de la Chambre de commerce d'Anvers qui condamne, dans son rapport annuel, la saignéê maladroite pratiquée par notre ministre des finances. " Résumant les critiques formulées par le commerce et la finance contre les lois fiscales nouvelles, dit cet exposé, nous avons adressé à M. le ministre des finances une requête démontrant que ces lois constituaient une œuvre funeste pour notre avenir. "... D'accord avec les chambres de commerce de Bruxelles, Mons, Gand, Liège, Bruges, Namur et Luxembourg, nous avons envoyé un mémoire détaillé au Parlement. Mais nous n'avons pas eu1 la satisfaction de le voir entrer dans nos vues... " Naturellement!.... Pour frapper les i contribuables, M. Levie n'a pas pris conseil des organismes qualifiési pour le faire. Un ministre clérical ne devait écouter que les abois impérieux de la meute ' des appétits congréganistes. Ls Roi i SlgmsrlBgin Le Roi, accompagné du commandant Preudhomme, officier d'ordonnance, est i parti aujourd'hui pour Sigmaringen afin d'assister aux funérailles de la princesse Léopold de 'Hohenzollern, née Antonia} infante de Portugal. Le (souverain rentrera à Bruxelles dimanche.Le janr l'An en famille La salle à manger est chaude, un bon feu flambe dans l'âtre ; le parfum amer et sucré du café embaume tçute la maison.Les parents sont à table. Les enfants descendent un à un. Ils ont bonne mine. Car la veille on les a savonnés, frictionnés à tour de bras! Les cheveux des garçons sont fraîchement taillés ; les fillettes sont couronnées de bigoudis. Tantôt, il faudra se mettre sur son " trente-et-un ", pour aller rendre visite aux oncles influents, aux tantes, à grand'mère, che7 laquelle on trouve, tous les ans, la même goutte d'élixir évaporé et des biscuits d'un modèle suranné! Brave grand'mère! En attendant cette longue promenade dans la ville, on déjeune. Quelqu'un manque encore autour de la nappe blanche. C'est le cadet! U a préparé son entrée, et c'est pourquoi il vient le dernier. Le voici. On lre salue: " Bonjour, saint Sylvestre!" Saint Sylvestre est en robe de chambre et ressemble, avec sa tête bouclée, à un angelet boudeur, — et un peu ahuri, — tombé du ciel. Que cache-t-il derrière son dos 1 Tout le monde sait de quoi il retourne mais on fait semblant de ne s'attendre à rien. Alors, le petit sort triomphalement sa grande feuille de papier ornée d'emblèmes touchants et de fioritures dorées: ce ne sont que cœurs percés d'une flèche, mains entrelacées, colombes amoureuses, hirondelles messagères de bonheur. On y voit aussi une grande écriture maladroite, avec des bâtons penchés, chevauchant les uns sur les autres : c'est le compliment du jour de l'an. Le mioche le connaît par cœur, mais il fait semblant de le lire. Désormais, il ne sera plus jamais désobéissant à la maison, paresseux à l'école. U sait tout ce que ses parents ont fait pour lui, et il termine en leur souhaitant une longue vie et toutes sortes de prospérités! _ Voilà de grands engagements, mais c'est l'usage. Les parents indulgents savent ce qu'il en faut retenir. Us sont habitués à cette petite scène ; mais, bien qu'ils prennent la chose en souriant, ça leur fait tout de même quelque chose! Ils dissimulent une larme, pendant que le cadet se gratte d'uD air embarrassé la tête... %%% Héroïsme Le "Pourquoi pas" relate une anecdote vraiment tou<3hante sur Guido Ge-zelle : Il y a -une dizaine d'années, un notable de Courtrai, ému du dénûment fièrement supporté par le prêtre poète (celui-ci se dépouillait pour les miséreux de tout ce qu'il avait), lui fit envoyer deux tricots de laine, Guido Gezelle s'empressa de les donner aux pauvres. Mais, pour ne pas encourir les reproches que n'eût pas manqué de lui faiTe le bien intentionné donateur, savez-vous ce que le prêtre avait imaginé Simplement de détacher l'extrémité des manohes du tricot et de les coudre au bord1 des manches de sa soutane, de façon à les faire dépasser et à empêcher qu'on s'aperçût de 1a- vérité. Y a-t-il d'ans la vie des sainte beaucoup de traits aussi émouvants et aussi beaux? Gtrlbaldl et les femmes " J'ai toujours considéré la femme comme la plus parfaite des créatures, sortie de l'esprit même de Dieu". Ainsi parlait Garibaldi ; les femmes l'en ont récompensé. Elles l'ont aimé comme un héros de l'Arioste. M. Curatulo a, pu remplir un livre du récit dé ses bonnes fortunes. SEn Angleterre, l'enthousiasme approcha du délire. Une vieille dame, morte récemment à Londres, conservait depuis 1861 les ongles qu'elle avait ce)u-pés au lion de Caprera. La blonde crinière du fauve n'était pas moins recherchée ; lady Shaftesbury reçut un jour cette lettre: "Noble lady, mes cheveux repoussent ; dès que je pourrai en prélever une boucle, elle sera pour vous". En 1864, après un séjour qu'il avait fait chez elle, la femme d'un parlementaire écrivait au héros: "Aimé général, quand vous m'avez quittée hier, mon cœur était plein d'angoisse. J'ai été, tout émue, revoir le petit lit où votre tête s'est reposée. Quelle consolation quand, près de l'oreiller, j'y ai trouvé votre mouchoir! Je n'avais pas osé vous le demander. Ce mouchoir, vos cheveux, le reste de votre cigare sont des trésors pour moi". La créole Anita devait être son grand amour. On a peu d'exemples d'un pareil coup de foudre. Du pont de son navire, avec une longue-vue, il l'aperçoit sur la rive d'Amérique. U se fait conduire à terra: "Tu dois être mienne"', dit-il en italien. La créole parlait portugais ; mais elle le comprend, tant était fort "le magnétisme de son insolence" ; elle le suit, elle l'adore, brûlée de jalousie, parlant toujours de se tuer ou de tuer ses rivales ; elle l'accompagne à la guerre ; elle meurt en fuyant avec lui dans la forêt de Ravenne. Ensuite, c'est une Allemande, Marie-Espérance von Schwartz, fille et femme de banquiers hambourgeois, qui s'immole et renonce à l'épouser, .pour ne point faire de peine à la mère de ses fils. Et c'est enfin Giusep-pina Raimondi. Celle-ci l'épouse, rompant un riche mariage, et se voit répudiée au sortir de l'église, quelqu'un ayant glissé dans la main de Garibaldi une lettre qui plus tard fut reconnue calomnieuse. .■» -a o 'ç EN PLEIN ARBITRAIRE «É> La ville de Gand a accordé à la Société des Tramways gantois la concession de plusieurs nouvelles lignes, dont deux instamment demandées par les habitants du - i'.artier d'Akkergem, partant la premiè re de la place d'Armes, pour aboutir au boulevard de Rooigem en passant par la rue de Belle-Vue élargie, la seconde partant de la gare du Sud, desservant la rive gauche de la Coupure pour aboutir à la chaussée de Bruges. Les Tramways gantois ont dernièrement mis la main à l'œuvre et nos concitoyens ont pu voir, à l'intersection de la rue des Champs et de la place du Commerce, une équipei d'ouvriers effectuer les premiers travaux pour la pose des rails de la place d'Armes au pont des Récollets. Ces travaux ont été arrê tés par ordre du ministre, et procès-verbal a été dressé pour contravention aux règlements sur la grande voirie. La Compagnie n'a, paraît-il, pas demandé l'autorisation de commencer les travaux qui doivent s'effectuer sur une route royale et peut-être bien est-elle en défaut de ce chef, mais ceci n'est évidemment qu'un prétexte. Si les lignes d'Akkergem ne se construisent pas, si tout au moins leur construction est de nouveau renvoyée aux calendes grecques, la chose est imputable au gouvernement et notamment à M. Helleput-te, qui refuse d'approuver ces conces sions nouvelles aussi longtemps que les Tramways gantois n'a liront pas reconnu le syndicat chrétien, constitué il y a d e u x a n s ET REINTEGRE LEURS EMPLOYES DEMISSIONNES A LA SUITE DE LA GREVE DE JUILLET 1912. Les motifs invoqués par le ministre pour refuser d'approuver des concessions accordées par le pouvoir communal de l'avis conforme de la députation permanente, étaient venus à notre connaissance depuis quelques semaines déjà, mais ils nous avaient paru si arbitraires que nous avions refusé d'y ajouter foi. Us ne sont cependant que trop réels. Au cours de la dernière séance du conseil communal, ils ont été publiquement et officiellement affirmés. U nous paraît inadmissible que le ministre puisse imposer à la Compagnie concessionnaire semblables conditions. Aucune loi n'oblige jusqu'ici un particulier, une administration publique, une société commerciale quelconque à reconnaître les syndicats qu'il plaît à ses employés ou ouvriers de constituer, ou à réintégrer dans leur emploi des employés qui ont eux-mêmes rompu, en se mettant en grève, leur contrat de travail. Et dans quelles conditions M. Helleput-te prend-il pareille attitude?.... On se souvient que quelques préposés et ouvriers des tramways gantois se sont très intempestivement et sans préavis régulier mis en grève la veille des fêtes communales de 1912. Us espéraient obli ger la Compagnie à capituler en la frappant dans ses intérêts ; leur tentative n'a pas réussi, ils ont été remplacés et quelques-uns n'ont pas été repris. Quelque chose pourtant explique l'attitude du ministre: les ouvriers et employés s'étaient syndiqués sous la houlette de gréviculteurs chrétiens, et un Sa-vonarole local avait pris la direction des opérations de guerre contre la Compagnie. Le moine ligueur prend aujourd'hui sa revanche ; il a déterminé le ministre à prendre fait et cause pour le syndicat, en vue de reconquérir son prestige perdu, et le ministre n'hésite pas à sacrifier l'intérêt de la Compagnie et l'intérêt général aux ressentiments de quelques agitateurs cléricaux qui cherchent à reconquérir leur influence. Inutile de souligner la gravité de l'attitude ministérielle et ses conséquences. C'est l'arbitraire, et la puissance publique mis aui service de la grève ouvrière. M. Helleputte recevra sans doute les félicitations des socialistes chrétiens. Mais nous serions curieux de connaître à son sujet les appréciations des industriels et de tous ceux qui sont exposés à des conflits avec les syndicats chrétiens. Les voilà avertis. Us savent d'avance ce qu'ils ont à attendre de l'intervention du gouvernement.Si, excités par do tels encouragements, nous voyons un de ces jours les ouvriers du chemin de fer se mettre en grève, on saura à qui on le devra. Danses nègres —«—. M. Henry, vice-gouverneur général du Congo, vient d'envoyer une circulaire renouvelant l'interdiction des danses nègres de caractère "nettement obscène". Comme l'a dit déjà un confrère libéral, il n'y a rien, en principe, à redire à cette prohibition. Nos journaux cléricaux en prennent occasion pour épiloguer de nouveau sur les danses ù la lune, et pour reprocher à un de nos confrères bruxellois d'avoir comparé ces danses, qui sont, paraît-il, un rite religieux ou magique, à la procession du Saint-Sacrement-du-Miracle. Nous les aurions plutôt rapprochées de la procession dansante d'Echternach, encore que, quand on se remémore l'origine abominablement sanguinaire de la procession bruxelloise du Saint-Sacrement-du-Miracle, on ne laisse pas d'être tenté de trouver que notre confrère libéral a plutôt manqué de respect... à la danse à la lune. Le caractère obscène de beaucoup de danses nègres est d'ailleurs discutable. Sir Harry Johnston, qui est peut-être la plus haute autorité vivante sur l'Afrique tropicale, décrit, dans son beau livre sur "G. Grenfell et le Congo", les danses du ventre qu'il a vues souvent dans notre colonie. Elles ne laissent pas d'être choquantes, mais sir Harry nous assure qu'il "n'a jamais remarqué dans ces danses, pas plus que dans aucune autre danse d'origine purement nègre, ni dans l'Est, ni dans l'Ouest, ni dans le centre de l'Afrique, un seul geste nettement obscène. Quelques-unes avaient la signification d'une pantomime, de caractère un peu stéréotypé, suggérant l'union des sexes ; mais la représentation en était si peu appuyée, si absolument dépourvue de lubricité de la part des danseurs que les nègres congolais ont paru à sir Harry, même dans ces occasions, se comporter avec autant, sinon avec plus de décence, que maint Européen. De l'avis de sir Harry, "le sens moral normal est moins souvent choqué, à l'occasion de spectacles publics, en pays nègre que dans la plupart des contrées d'Europe et d'Asie". Un journal libéral est d'avis que la prohibition édictée par M. Henry sera difficile à faire observer. Nous le craignons aussi, et la raison qu'en donne notre confrère, nous la retrouvons dans les rurieux Voyages, qui sont classi-cues, du dominicain Labat. Le P. Labat vécut pendant dix ans, sous Louis XIV, dans une plantation de sucre exploitée par les moines jacobins à là Martiniaue ; ses confrères, comme tous les missionnaires des Antilles, se procuraient, depuis Las Casas, un<4 main-d'œuvre nègre abondante grâc-3' à la traite des esclaves, et le P. Labat connaît et décrit admirablement les mœurs des noirs d'origine africaine dont les Antilles étaient peuplées. "La danse, dit-il, est le plus grand plaisir des nègres, et je ne crois pas qu'il y ait une nation au monde qui y soit plus adonnée. Quand leur maître leur défend de danser à la maison, ils font parfois, le sa-fiedi vers minuit, quand ils reviennent du travail de? 1 plantations, jusque trois ou quatre mil- 1 les pour aller danser au loin. ' ' De tôutes leurs danses, la. plus" ré-pandue est celle qu'ils nomment la ' Calanda. Elle eât venue, avec eux, de Guinée ; ils l'ont apprise aux Espa- ' gnols, qui la dansent par toute l'Amérique".La Calanda, d'après le P. Labat, ' est un enchaînement de "postures les i plus déshonnêtes". Elle est dansée 1 par des hommes et des femmes, évo- * luant sur deux rangs en face les uns : des autres. Leurs évolutions font une mimique fort suggestive, et le P. Labat la décrit avec un luxe de détails et un réalisme d'expressions que nous ne saurions reproduire ici. Mais voici le plus joli, que nous recommandons spécialement aux réflexions de nos confrères cléricaux. "La Calanda, dit le P. Labat, est tellement du goût des créoles de l'Amérique, et si fortement en usage parmi eux, qu'elle fait la première partie de leurs divertissements et qu'elle entre même dans leurs' dévotions. Us la dan- ■ sent dans leurs églises, et à leurs processions, et les religieuses ne manquent guère, la nuit de Noël, de la danser tur un théâtre élevé dans le chœur, vis-à-vis de la grille qui est ouverte afin que le peuple ait sa part de la joie que ces bonnes âmes témoignent de la naissance du Sauveur". Il est vrai, continue le bon Pèrc^ qu'elles n'admettent aucun homme à prendre part à ces pieux exercices, et je veux croire qu'elles s'y adonnent avec les intentions les meilleures du monde. Mais, demande-t-il, combien parmi les spectateurs en jugeront aussi charitablement que moi? Les officiers du Eoi, aux Antilles, soit à cause du caractère indécent de la Calanda, soit pour empêcher, chez les esclaves nègres, des réunions trop", nombreuses dégénérant parfois en tumulte, firent des ordonnances qui la, prohibèrent, et qui n'eurent, que fort-, peu de succès. Le P. Labat tenta dei faire observer ces interdictions. Il n!y parvint guère et ajoute, non sans phi-1 losophie : "Je crois bien que malgré toutes mes défenses, ils dansaient la Calanda de toutes leurs forces lorsqu'ils, ne craignaient point d'être découverts."N'en sera-t-il pas de même dans notre colonie, et est-il bien habile d'ajouter aux séculaires attractions des dan-" ses indigènes l'attrait nouveau que prennent trop souvent les choses défendues?Elles constitueront, _ dans certains cas, d'après la circulaire de M. Henry, des outrages aux mœurs. Nous lo voulons bien. Mais quel sera le critérium pour en décider ? Sera-t-il lourni par l'intolérante pruderie de certains missionnaires, "à la recherche d indécences", selon l'expression de sir Harry Johnston, même là où elles n'existent peut-être pas?•••(') x. Y.Z. : Le Nouvel-an au Palais de Bruxelles! Rien de particulièrement saillant dans les discours prononcés hier par M. De Favereau, au nom du Sénat, et par « Nerincx, au nom de la Chambre, au Parlais de Bruxelles, à l'occasion des réceptions du jour de l'an. Par contre, dans la j réponse du Roi au Sénat, ces deux pas- -sages sont à relever. Celui-ci d'abord : • «: Mais il est désirable que la rivalité • des partis, qui doit avant tout créer une saine et loyale émulation pour la sauvegarde du bien public, ne pénètre pas à ce point les esprits que l'ordre et la paix en soient troublés et que les citoyens de ce pays se trouvent irréductiblement divisés dans des domaines^ où tout indique qu'ils devraient rester unis. Dans un pays, il ne doit y avoir que des enfants d'une même patrie. Craignons de toucher, Messieurs, dans les controverses des partis, à ce patrimoine commun de tempéraments et de langages, patrimoine de traditions qui fait la force du peuple belee. C'est" là que se trouvent déposées les acquisitions profondes de notre race que l'on doit éviter de heurter ou de compromettre. » Y a-t-il là une allusion à la guerre scolaire et aux querelles de races1? Voici 1e second passage : « Le Sénat, auquel le Constituant a en- ( tendu réserver une mission importante (1) Nous avons copsulté sur le P. Labat, s l'excellente traduction néerlandaise de ses lfc c Voyages », parue/ à Amsterdam en/® 1725, la « Nouvelle (Biographie général'} et le livre de M. Gilbert Chinard, sur « l'Amérique et je 'Rêve exotique », où l'on trouvera, outré des détails infcé rasants, empruntés à -Lafcadio Hearn, n> citations originales bien choisies «Voyages». § jr fvu \ i:m

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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