La Flandre libérale

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s.n. 1914, 09 April. La Flandre libérale. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1r6n01194z/
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40' innée — Jeudi 9 Avril 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENÏ< M. 99 Jenfli 9 Avril 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE abonnements 1 mois, t mois. I mol», 1 as. BELGIQUE ! Fto 2.0G 4.00 8.00 Î6.00 UNION POSTALE : Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On t'abonna au bureau du Journal el dans tous les bureaux de poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, i, G AND ABONNEMENTS ET ANNONCES : « RÉDACTION « Téléphone 32 Téléphone 13 annonces Ponr la ville et les Flandres, s'adresser an bureau éa Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. L'ULSTER ET NOUS C'esï un drame saisissant, celui'qui îe déroule en Angleterre et qui met aux prises l'armée et le gouvernement, es protestants d'Irlande et les catho-Ijpes, amène la démission du ministre je la'guerre et des grands chefs de 'armée, et donne à l'empire britanni-iue une secousse énorme. On sait comment il se résume : les labitants cle l'Ulster, en grande ma-orité protestants, et qui détiennent la richesse industrielle de l'île, ne veu-®t à aucun prix jouir du Home rule, larce que celui-ci les placerait sous la lomination d'une importante majorité mmérique de laboureurs et de campa-nards catholiques ; ceux-ci ont été op-iiitnês autrefois. Les protestants crai-pent des représailles. Ils ne veulent as subir des lois analogues à celles iue dans d'autres pays aux majorités atholiques, l'Eglise impose. Ils ne le ■(■nient <\ aucun prix. On l'a vu : plu-ôt que de s'y risquer, ils sont prêts à guerre civile. Leur énergique attitude a eu raison etout: virtuellement la question est (solue dès à présent et l'Ulster aura oi régime spécial. L'analogie de situation n'a pas frap-i que les Belges. Hélas ! nous en ommps h ce point que, pour le monde ivilisé, la Belgique est l'exemple le lus démonstratif de ce qu'une majo-ité soumise à l'Eglise catholique et omaine peut imposer à une minorité, li imposante et si digne de respect et Aménagement que puisse être ceî-e-ci,En faut-il une preuve ? Lisez le [ami organe réactionnaire et nationa-iste français l'Opinion. Cet hebdoma-laire ne peut évidemment être suspect 'anticléricalisme : tonte son action pi à combattre le radicalisme et l'or-faniîation actuelle du Parlement fran- ®r! bien, voici ce qu'écrit l'Opinion •osle dernier des remarquables arti-pquelle consacre chaque semaine à ® politique extérieure : Des l'instant que les héritiers de ladstone furent résolus de libérer la nalheureuse Erin et de payer ainsi la ette que le parti whig avait, au point c vue parlementaire, vis-à-vis des natalistes irlandais, il eût fallu prévoir s puissance approximative de l'opposi-i® orangiste. Cette opposition était Me. On ne peut s'étonner, en effet, « voir l'Ulster s'effrayer devant la wpective de se trouver en minorité "•s un Parlement irlandais, dont le «^catholique dicterait certainement 8 décisions. L'intransigeance cathode, qui est le fondement même de 1 doctrine temporelle de Rome, se exercée aux dépens des héréti-b protestants de l'Ulster, ennemis Wattus avec plus d'acharnement F [es incroyants eux-mêmes. Il suf-' < avoir suivi le développement de la c'me scolaire en Belgique pour se - je compte de ce qui se serait pas->jma.in dans 'la législation de l'Ir-autonome. Les protestants an->''ont payé assez cher leur émanci- ® pour la défendre avec acharne-lait.rComment lire cela sans amertume ? l. e -a bourgeoisie libérale et une -se ouvrière laborieuse qui ont fait ansaf , et !a prospérité du pays, rmfa°US ,s domaines. Mais depuis an.s> leurs désirs, leurs droits, aspirations sont foulés aux pieds jgjf 'f' (1raillonté qui s'appuie sur les 6>TcamPaSE|ai'ds ignorants et eviont ?ous subissons un joug qui chaque année plus étroit et Pesant. SOrt:'-Ies Anglais flegmatiques îueloiil"8 v0?* pas v9ulu le subir- Wmott rf'^ienx qu'ils soient, ils Ifen ï e,nt,pas la c°nfusion de la re- psité Jetait F°htl?ne' Ils n'on,t Pas ions, es plus graves résolu- h^raste notre soumission se-te ™ >Sant' si cette résignation 'esoii(ïpU atPparen^e- Sans doute, nul i il fniif ' nous> à la guerre civile, action, •,aâ?1*rer qu'au lendemain des s &?e fi1 19]2, quand des émeu-jnand îC, - ^Qs. toutes les casernes, * qu'il Ih disposée à en finir Pie d'un ^este ba- >as esquissé ce Seste ne fut même Ner'deu auraient' tort 'd'à- 65 Prêtrpà ?n^animité des r>artis qui, fltt, di et les moines étant mis à 1 ^ajoriï nwn?°re ^'^'hui de Pc°re maU i - nc,ue' et gouvernent pelle,' cnmH ' l'activité indus-pistiqup.i ne?"Çante, intellectuelle et sage patience dont les Allemands, sous un régime de caporalisme qu'ils détestent, nous donnent l'exemple.- Mais que les cléricaux songent à une péi'iode de vaches maigres, où la prospérité 'économique ne serait plus la plus sûre garante de cette patience, où le travail viendrait à manquer, où la légère crise actuelle s'accentuerait, cette patience serait vite à bout. Ventre affamé n'a point d'oreilles. Croit-on que, dans certaines circonstances, ces innombrables troupes, excédées, écouteraient la voix deé chefs exhortant au calme, à la patience encore ? Billet bruxellois —©— & flvr.' Une " Great zwanz Exhibition " !■•• Voilà ce qu'un comité à la tête duquel se trouve Théo Hannon organise, d'accord avec nos confrères de la presse bruxelloise.Nos peintres sont invités à y collaborer en s'inspirant de ce sujet: " La nature a horreur du vide ". Faut-il dire que je lui souhaite bonne chance ? Il est bon d'essayer de galvaniser la "zwanze" qui se meurt à toute évidence dans notre grande cité dont le caractère si savoureusement personnel s'atténue .diei plus en plus au profit du cosmopolitisme.l'ourtant, j'ai bien peur. La "zwanze" est quelque chose de si spontané qu'une savante et longue préparation no peut guère la servir. Et puis, on ne dessine, on ne peint pas une "zwanze". La farce bruxelloise n'a jamais trouvé d'expression illustrée : voyez la pauvreté de nos illustrés fantaisistes. En réalité, ce qu'on veut faire, c'est une espèce de salon des humoristes. Peut-être aurait-il valu tout autant établir le recueil de la "zwanze" — même en 'l'illustrant — de la " zwanze " qui s'en va et qui ne laissera bientôt plus, si l'on n'y veille, qu'un souvenir vague et lointain. Quel joyeux bouquin il y aurait à faire là-dessus! A cet égard, et bien qu'aucun Bruxellois n'ait jamais créé un Hégésippe Simon, mbus ne craignions personne, jusqu'à présent. Et puisque nous avons l'occasion d'aborder ce domaine, qui fait si heureusement diversion avec les graves problèmes du jour, laissez-moi vous rappeler deux " zwan-zes " de notre ancien confrère D..., qui aurait mérité d'être élu prince des " zwanzeurs ". La première est fameuse: Une nuit, D... téléphone à M. Taverne, l'excellent gentleman, aujourd'hui décédé, qui présidait aux destinées du Mont-de-piété. — Allô... je suis au Mont-de-piété 1 — Oui, monsieur, mais... — ...Les bureaux sont fermés. Oui, je m'en doute. Aussi, c'est pourquoi je prends la liberté de vous téléphoner directement...M. Taverne, désagréablement réveillé, fait, maussade : — Enfin, que me voulez-vou6? Le feu est-il à l'établissement? — Non. Je voudrais simplement savoir l'heure-. Fureur du pauvre M. Taverne. — Si c'est une plaisanterie, elle est mauvaise. — Mais pas du tout, fait l'autre, hypocritement. Voilà oe que c'est: ma montre est au clou. Alors, il faut bien... M. Tavern» fut désarmé, rit aux larmes et fut le premier à raconter la " zwanze" dont il avait été victime. Elle fit la joie de notre ancien maïeur, et le père De Mot se taillait toujours un succès dans les salons en la colportant. Un autre soir, M. M..., vétérinaire en renom, reçoit aussi un coup de téléphone.— Allô, je suis chez M. M...? -— Oui, monsieur. Alors, l'autre, dan» une langue mi-.française, mi-flamande, dont il avait le secret hilarant, lui fait un récit long de cinq aunes et finalement arrive à ses conclusions : — Enfin, voilà. Mon cheval a la patte de devant constamment en l'air. J'ai beau faire ce que je veux. Il refuse de l'abaisser. Ça ne fait que je ne parviens pas à avancer. Qu'est-ce que ce serait bien? Et mille autres incidentes saugrenues, jusqu'à ce que M. M..., impatienté-, lui crie : — Mais que voulez-vous que j'y fasse par téléphone ? Il faut que je la voie, votre cheval. Où êtes-vous ? Qui êtes-vous ? Et le " zwanzeuT avec simplicité: — J'habite place Royale; Je suis Gode-froid de Bouillon... Je vous le dis, quel délicieux recueil il y aurait à faire... » - Echos & Nouvelles Tcrhacrcn n'ut pu Belge! Cela semble ébouriffant : mais voici ce que nous apprend le "Matin"' d'Anvers : " U y a de® choses qui sont tellement "nature" qu'aucune imagination de romancier ne pourrait décemment les produire!. L'aventure qui advient à Emile Verhaeren est do ces ohoses-îà.Verhae<-ren réside une bonne partie de l'année domicile régulier dans une petite région voisine de la frontière, en territoire belge, otù il passe de longs mois. Le grand poètei avait donc demandé, conformément à la loi, son inscription sur les listes électorales de ce "patelin". Un agent clérical a demandé aussitôt la radiation de Verhaeren en donnant comme raison que le poète n'a pag lei droit de voter en Belgique... parce qu'il n'est pas Belge!... " La cour d'appel de Bruxelles a eu à examiner ce dossier électoral et elle a décidé que Verhaeren devrait faire la preuve de sa qualité de citoyen belge'... "N'est-ce pas exquis? La Belgique al l'honneur de compter parmi ses enfants un des plus nobles poètes de l'heure présente!, une des gloires littéraire® les plus pures qu'il y ait en Europe — et oti no trouve rien de mieux que de lui contester sa nationalité, de vouloir le priver de ses droits de citoyeni, dei le1 renier comme Belge ! " Si Verhaeren ne prouve pas par des documents authentiques qu'il est Belge, il ne pourra pas voter, na ! " Cuistrerie, muflisme ou simplement stupidité ?" Lis BOBVslies plèeas d'ir On a envoyé de Bruxelles, sur ces intéressants objets, la correspondance suivante au " Bien public" : Ainsi que vous l'avez annoncé, la questure- dei la Chambre a fait payer le présent mois d'indemnité parlementaire aux députés en pièce® d'or de 20 francs. " Les nouvelles pièces à l'effigie du Roi Albert ont, à mon avis, deux graves défauts- D'abord l'artiste miédaillier a fait au Koii un nez, avec une boursouflure fort malencontreuse aux narines, et la frappe ri'est pas réussie. " Mais le principal défaut que je veux relever, c'est que l'avers représente nos armoiries nationales avec une fantaisie qui est loin, d'être- heureuse. " Pourquoi ne pas reproduire le grand sceau de l'Etat, tel qu'il a été arrêté en 1830, et corrigé en certains points par Léopold 1er lui-même au point de vue héraldique ? " -Oe -sceau est très beau, beaucoup plus beau surtout que celui imaginé par lei sculpteur Devreese-. Il figure sur les anciennes pièces de 20 francs et il aurait suffi de' le- reproduire. "Ne- trouvez-vous pas qu'en ces matières le gouvernement devrait .consulter le conseil héraldique? " On avait déjà un premier modèle d'armoiries fantaisiste® sur l'ancien papier de la Chambre, un dessin fait à Paris ; le papier actuel porte des armoiries, plus artistiques certes, mais ce ne so-nt pas celles de la Belgique. Et voilà une troisième variété d'armoiries sur les louis d'or, c'est beaucoup ; c'est même trop! " Sous toutes réserves, car n'ayant pas eu la mênie chance que nos députés, nous attendons le jour béni qui no-us procurera la joie d'avoir quelques-uns de ces jaunets dans le gousset. Le congrès fi la Prisse Le conseil général de l'Association de la presse belge a tenui une très importante séance, au cours de laquelle M. Fritz Rotiers, délégué belge au comité international, a annoncé que le XVIe congrès se tiendra les 12, 13 et 14 juin à Copenhague. U aura une importance exceptionnelle. En effet, parmi les questions professionnelles les p-lus importantes portées à l'ordre du jour figurent notamment celles-ci: "Le secret professionnel eiî matière de presse", rapporteurs MM. Singer (Vienne), Taunay (Paris), Se-orétari (Lausanne-). Du- droit d!e; reproduction dans le journalisme ; de l'ent/ai-de professionnelle à donner à l'étranger aux journalistes; le fonctionnement elles conseils de prud'hommes et les institutions de prévoyance dans lai presse. Les congressistes seront reçus par le Roi ; une réception aura lieu e-n leur honneur à l'hôtel de ville ; une excursion à Elseneur, un banquet, etc. La Belgique sera représentée à ce congrès par dix délégués. D'autre! part, le congrès annuel de la presse belge se tiendra le 31 mai et 1© 1er juin à Liège. Deux q-uœtions offrant pour les journalistes un intérêt très vif seront soumises à l'examen du congrès : la juridiction en matière dei presse ©t le contrat de travail des journalistes. Les membres de la presse liégeoise se préparent à recevoir avec autant de faste que de cordialité Ieui's confrères du pays entier. *** k tous, massturi lei eêlIbtUfm! Les feuilles poussent, les bourgeons s'ouvrent... et les jeunes filles d'Ecaus-sines-Lalaing sentent leur cœur renaître à l'espérance. Nous venons, en effet, de recevoir une carte libellée comme suit : Mademoiselle la Présidente de l'Association Matrimoniale, prie Monsieur le directeur de la "Flandre libérale" de bien vouloir informer ses lecteurs célibataires de ce que le XTIe Goûter Matrimonial aura lieu, comme les années précédentes, le lundi de la Pen- i- iimniu——————wn—a—— Un célibataire prévenu en vaut deux. Célibataires, pseudo-célibataires (Allons, allons! Madame n'en saura rien...) et candidats-célibataires, à vos pièces ! ! *** Le Dis aloé di i'ilstes On écrit de Montreux au- " Corriere del-l'a S-era " que le baron 'Ferdinand de Tu-rckheim, le fils aîné de l'Alsace, vient de célébrer au bord' du- lac de Genève son 103me anniversaire. Né à -Strasbourg en 1811, il est le petit-fils de Lily Scihoenemann-, qui fut fiancée à Goethe. Son parrain était le général Rapp, la plus pure gloire militaire de l'Alsace. Le baron de Turckheim se trouvait' à Strasbourg pendant la guerre de 1870. Il se distingua par ses soins aux blessés des deux pavs. Après l'annexion il opta pour la France et s'établit d'abord à -Cannes et ensuite à Montreux, où il est aujourd'hui une figure des plus populaires. Il -s'est occupé en ces dernières années de l'histoire des religions et a publié une œuvre importante sur ce sujet, qui a été traduite en plusieurs langue-s. Le baron de Turckheim a célébré l'an dernier le soixante-dixième anniversaire de son mariage. Pe-u de mois après sa femme mourait, presque centenaire. Le vieillard jouit d'u-ne bonne santé et s'occupe encore de musique et d'œuvres de bienfaisance. Les tseroes se frottent lei mains Une nouvelle qui réjouira... messieurs les chevaliers d'industrie : le Brésil vient de dénoncer le traité d'extradition qu'il avait avec la Belgique. Le Japon a fait la même chose, paraît-il. Et le correspondant de la "Meuse", qui donne cette information, ajouta ces menus détails : " La Russie a failli, elle aussi, dénoncer son traité d'extradition. Elle s'est montrée très froissée que la Belgique' se soiit obstinée, naguère etneore, à ne pas lui remettre un de ses nationaux qu'elle réclamait. Elle a commencé des démarche® dans ce sens, mais elle s'est bientôt i < visée en songeant citi-e jamais la Belgique rie lui avait Téclamé un de -ses nationaux, à elle, réfugié en terre moscovite. Si donc le traité est maintenu avec l'Empire des Tsars, c'est q-u-e la Russie a plus besoin de nous, que nous n'avons besoin d'elle... " En attendant; le Brésil tend les bras. >■"«» • Les évêques français et les élections En recevant il y a quelque temps les prédicateurs du carême, Mgr Amette, cardinal-archevêque de Paris, leur recommandait " très instamment " d'éliminer de leurs sermons et conférences la politique. Et il ajoutait : " Il y a quelques jours je m'entretenais avec le pape de la prochaine campagne1 électorale1 et dei notre situation politique. "Episcopi se abstineant !" (sic) que les évêques s'abstiennent! m'a répondu le Très Saint-Père. A plus forte raison cette règle s'impôse-t-elle aux prêtres. Etc." Les prédicateurs du caïême, s'il faut en croire M. Julien de Narfon, ont scrupuleusement respecté les sages conseils de leur supérieur hiérarchique. Mais les évêques, mais Mgr Amette lui-mê-me, se sont bien gardés d'observer la prudente ligne de conduite que leur avait tracée le Saint-Père. Au congrès diocésain, qui a récemment tenu ses assises à Paris, le cardinal-archevêque de Paris a déclaré que si les catholiques ne pouvaient rien sur les lois, ils disposaient tout au moins du bulletin de vote : " Si la France, a-t-il dit, peut n'être pas sauvée par le vote, elle pourrait être perdue par ceux qui ne votent pas ou qui votent mal Conclusion : Il faut voter et bien voter. Et que faut-il faire pour bien voter? Il faut sans cesse avoir sous les yeux ces trois choses sacrées : la religion (à tout seigneur tout honneur), la patrie, la famille. Il faut aller à la bataille au cri de : Pro aris et jocis. Les évêques de France ont docilement emboité le pas à Mgr Amette. Plus batailleurs que jamais, ils se sont rués dans la mêlée crosse en avant et mitre en tête. Les lettres pastorales qu'ils ont publiées au sujet des élections, diffèrent à peine de forme; elles se ressemblent toutes quant au fond. Prenons par exemple le factum de l'archevêque de Besançon. Il est sans tendresse pour le libéralisme — c'est sous cette étiquette que se groupent les représentants du cléricalisme en France — le libéralisme suspect de modération trop enclin à faire des concessions aux éléments de gauche. Il ne faut pas parler d'abstention à M. de Besançon : t i -r i- Tl *1 "I 1 . ! [vers Dieu ; chacun de nous doit reconnaître les droits de Dieu, aussi bien dans ses actes de citoyen que dans ses actes de chrétien Et l'archevêque conclut comme Mgr Amette : " Il faut voter et bien voter ! " Toutefoisj M. de Besançon, qui fait preuve d'une intransigeance si rigide au début de sa lettre, n'ignore pas qu'il est parfois de bonne guerre de se montrer opportuniste. Il prévoit le cas où les catholiques n'auraient pas de candidat. Que faire en cette occurrence? "Il faudra, dit M. de Besançon, à la fin de sa lettre, il faudra voter pour le candidat qui présentera le plus de garanties, afin d'écarter celui qui n'en offrirait aucune Monseigneur, comme on voit, a le sens des réalités. Ce n'est- pas comme M. Dubillard, cardinal-archevêque de Chambéry. Celui-ci croit encore au Grand parti catholique, aux destinées duquel devait présider M. Keller — au Grand parti mort-né, héjas ! — et il recommande de façon touchante, à ses ouailles, de réserver leur suffrages à ces Messieurs de Paris. L'évêq(ue de Cormont, lui, se contente d'engager les femmes à prier. Elles devront notamment s'adresser a Notre-Dame de Buglose, à Notre-Dame du Bon Conseil et à Notre-Dame du Perpétuel Secours. Mgr Gély, évêque de Mende, croit', lui aussi, à l'efficacité de l'oraison : il ordonne des prières publiques dans les églises, le dimanche, et tous les soirs dans chaque famille, afin " d'obtenir, dans la France entière, des représentants sincèrement dévoués aux intérêts de l'Eglise et la patrie L'Eglise d'abord, comme de juste. Quant à M. Touchet, d'Orléans, il ne se préoccupe guère des saints ou des saintes favorables aux élections. C'est un prélat bouillant et batailleur comme feu l'archevêque Turpin, d'héroïque mémoire. En quatre brefs alinéas ïl dicte leur devoir aux électeurs. Il ordonne impérieusement de voter : 1° Contre les persécuteurs ; 2° Contre les oppresseurs de la conscience religieuse des enfants ; 3° Contre les auteurs du gâchis financier; 4° Contre ceux "qui n'ont cure de cette force militaire sans laquelle la France ne saura faire face à de trop puissants voisins M. d'Orléans ne désigne personne : mais on n'a pas trop de peine à reconnaître, parmi " ceux " que Monseigneur a mis en interdit, tous les membres du ministère actuel, et même, ajoute le Siècle, tous les députés ministériels du Loiret. A rapprocher de la lettre pastorale de M. Touchet, celle de Mgr Luçon, cardinal-archevêque de Eeims, qui est conçue exactement dans les mgmes termes. M. de Eeims est peut-être plus mélodramatique. " Le sort du pays est entre vos mains, dit-il à ses ouailles. Si vous aimez l'Eglise, défendez-la ! Si vous aimez la France, sauvez-la ! " Enfin, dans le genre radical (que les évêques de France me pardonnent ce qualificatif qui s'est gravement compromis dans la politique), il nous faut citer encore M. Marty de Montauban. Ce digne prélat n'y va pas de main morte. "Les prêtres et les fidèles du diocèse de Montauban, dit-il, ne pourront pas désormais, sous quelque prétexte que ce soit, donner leur suffrage aux deux députés de Tarn-et-Garonne, qui sont coupables de ce nouvel attentat (il s'agit des lois de défense laïque) dirigé contre l'âme des enfants. Ils ne pourront pas, à plus forte raison, soutenir, même indirectement, leur candidatureVoilà, au moins, qui est parler net. Que les électeurs catholiques de MM. Fraissinet et Dupuis prennent garde ! L'excommunication les guette. En voilà assez, croyons-nous, pour donner à nos lecteurs une idée de l'état d'âme de l'épiscopat français. Le pape avait recommandé que l'on s'abstînt : on voit comme la parole pontificale a été obéie. Les évêques d'Outre-Quiévrain estiment touSj au contraire, que " le vote n'est pas indifférent quoique politique ". La politique, pour eux, "n'a pas le privilège d'échapper à la morale chrétienne. Elle ve saurait prétendre à une absolue indépendance Cette phrase, que nous détachons de la pastorale collective des évêques de la province de Bourges, reflète bien la pensée unanime de l'épiscopat français.Bref, l'Eglise, que ce soit eri France ou en Belgique, poursuit partout le même but : elle veut dicter sa loi à tous, et réduire la société civile à n'être que l'humble esclave de Borne. n u REVUE DE LA PRESSE SE Décentralisation Nous avons tenu/ nos lecteurs au courant de la, comédie qui se préparait au ministère des colonies; les révélations faites dans la presse ont produàt leur effet: le ministre est devenu prudent/ voici, en effet, ce qu'oui lit dans la correspondance bruxelloise du Matin, d'Anvers : Je vous ai dit la semaine dernière comment, sous prétexte de décentralisation, uni comité de salut public fonctionne au ministère des colonies et établit un projet de réorganisation qui entrain» rait la retraite forcée, pour cause do suppression d'emploi, d'un grand nombre de fonctionnaires et employés, dtont la plupart — comme par hasard — sont suspectés d'être des libéraux. Signalé; le fait a suffi pour bouleverser les petites combinaisons élaborées dans le silence de certain® bureaux. Les questions posées par M. Monville, d'autre part, ont fait l'effet d'une pierre jetée dans la mare aux grenouilles^ On n'y répondra pas, à ces questions, ou on répondra à -côté, mais dès à présent il est certain que l'honorable ministre des colonies se montrera beaucoiupi plus prudent qu'on ne p-ouvait le supposer tout d'ajaord : c'est ainsi qu'un de nos coloniaux les plus éminents, qui courait le risque- d'être sacrifié, a reçu les assurances les plus formelles qu'il ne se-rait ni remercié ni humilié. C'est fort bien — et il est à s-ouhaiter qu'on ne s® montrera pas moins juste à l'égard d'autres fonctionnaires. Si le personnel de l'administration métropolitaine doit être réduit — principe qui n'est pas en discussion —, qu'on commence par faire des coupes sombres dans les rang® compacts des créatures cléricales casées là depuis l'amnecsion et qu'on se garde de toucher aux fonctionnaires expérimentés repris de l'ancienne administration et qui d'ailleurs sont indiscutablement couverts par une clause du traité de reprise. En vérité, la question même de la décentralisation n'a rien à voir dans cette affaire. En fait, l'administration n'a ja.-m'ais fait autant die centralisation à outrance que depuis qu'on parle de décentraliser. Il y a, à ce sujet, une savoureuse histoire d'instructions données sur la façon dont le gouverneur général devra occuper à des besognes diverses les heures libres de son chauffeur, qui est un petit chef-d'œuvre de fantaisie bureaucratique.Contre le « Piston » Sous ce titre, le Petit Journal vient de rendre un hommage éclatant aux mesures prises par le ministre de la guerre au sujet de Vavancement dans l'armée. Gela comble d'aise le XXe Sièfcle, qui les reproduit triomphalement. Voici ce qu-e dit notre confrère français : On n'a plus confiance dans sa valeur personnelle, dans son courage, dans sa volonté. Tout cela, semble-t-il, ne vaut pas une bonne recommandation. Et l'on, n'a plus foi, non plus, dans la conscience et dans la probité des chefs. Je vous dis que cette- déplorable croyance- dans le- pouvoir du favoritisme a concouru plu's que toute autre cause à l'abaissement de nos mœurs. Aussi ne saurait-on trop approuver des initiatives comme celle de ce ministre belge. U serait à souhaiter qu'en tous pays où sévit ce fléau, les ministres, les chefs des grandes administrations d'Etat rappelassent à tout propos aux citoyens que toute! demande de faveur illégale est une injure pour celui auquel on l'adresse. L'exemple e-st certes bon à suivre. On prétend que- la Belgique nous imite: imitons-la dtonc pouir une fois. Zr'Eclair n'est pas moins élogieux et ne suscite pas moins d'enthousiasme chez notre pieux confrère : Nous avons eu souvent l'occasion «J® citer ici l'exemple de la Belgique- et d'admirer la prospérité dont elle jouit <»ous le sage gouvernement des catholiques q-ui s'y sont maintenus au pouvoir depuis trente- ans, dit 1' "Eclair". Si l'on veut connaître les raisons do cette stabilité gouvernementale, que l'on médite! cette circulaire que M. de Bro-queville1, le ministre de- la, guerre belge, vient d'adresser aux -hautes autorités militaires de son pays. Doit-on donner plus d'éloiges aux électeurs qui ont remis le pouvoir en de telles mains, ou bien au parti qui, possédant le- gouvernement depuis trente ans, exerce la puissance! avec tant de justice, ' de sagesse et de modération? Tout cela est fort bien, Triais nos confrères français se trompent; ils ne sont pas à mêrrùe de comparer la théorie à la pratique. Qu'il y ait encore de la marge entre les «faux, Vincident tout récent des "quatre colonels", que le XXe Siècle livre à l'indignation de ses lecteurs, est là

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Dit item is een uitgave in de reeks La Flandre libérale behorende tot de categorie Culturele bladen. Uitgegeven in Gand van 1874 tot 1974.

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