La gazette

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18 november 1918
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s.n. 1918, 18 November. La gazette. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/2v2c824z8g/
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LA GAZETTE ABOï^ïSTEIIBElSïT® s Les abonnements sont reçus aux bureaux du journal. Nous en ferons connaître prochainement les conditions que nous ne pouvons encore fixer actuellement. AMMOMCE8s ANNONCES ORDINAIRES : 50 centimes la petite ligne. RECLAMES (Après les spectacles) : 2 francs la ligna FAITS DIVERS (Corps du journal) : 3 francs la ligne. (Fin du journal) : 2 francs la ligne. NÉCROLOGIE : 2 francs la ligne. Pour les annonces, s'adresser au service de la puhU;ilé RÉDACTION et ADMINISTRATION : 86, RUE DU MARAIS, BRUXELLES. — Téléphone j %tfn%lraiio'n W. '. î l'elr A NOS LECTEURS La Gazette a cessé de paraître, comme tous les journaux belges de Bruxelles, depuis le jour où l'avant-garde de 1 armée allemande a envahi noire ville : avec que s regrets et au prix de quels sacrifices, il n'est pas besoin de le dire! Elle a disparu ainsi pendant plus de quatre ans parce qu'il ne lui plaisait pas de subir la censure ennemie, da travailler avec elle à la désagrégation et à la démoralisation de notre patrie, de se faire complice des mensonges, des perfidies, des fourberies d'une autorité exécrée, de travailler à la ruine (le nos institutions, de traiter en ennemis nos alliés, nos défenseurs, nos soldats mêmes et leur admirable chef, notre Roi, ceux qui nous étaient les plus chers et auxquels allait toute notre admiration. Elle a lais-é aux grediris qui se sont plies à cette immonde besogne le triste avantage de ramasser des fortunes dans cette ignominie.Il lui a été dur de garder ce rigoureux silence, de ne pouvoir protester contre les iniquités et les scandales dont nous étions témoins. Mais on sait à quelles impossibilités se sont heurtés ceux qui ont essayé de faire reparaître publiquement des journaux honnêtes. Et elle a bien dù se résigner à l'inaction.Comme les autres donc elle a attendu que le territoire de Bruxelles fût purgé de l'ennemi qui le souillait pour reprendre son travail. Il ne lui a point conven î plus qu'à nos confrères de profiler de la suppression de la censure annoncée par le nouveau gouvernement allemand : il ne lui a point paru plus digne d'accepter cette faveur de celui-ci que la collaboration de son prédécesseur. Elle reparait aujourd'hui comme les autres, en deux pages et avec un tirage forcément réduit. Les douze anciens journaux réguliers de Bruxelles se sont entendus pour tirer parti en commun de ce qui restait de leur matériel saccagé et volé, de ce qu'ils avaient pu sauver de papier et de matières premières qu'ils se sont partagés proportionnellement.Si tous nos anciens lecteurs ne trouvent lias La Gazette, momentanément chez les vendeurs, ils voudront bien l'excuser. Elle fera tout ce qu'elle pourra pour reprendre le plus tôt possible son aspect et son tirage d'autrefois. LA GAZETTE. Les journaux bruxellois de l'après-midi et du soir sont sortis hier. Il avait été convenu qu'il ne serait point fait, provisoirement, d'éditions spéciales et , que chacun conserverait, autant que posii- : ble, l'heure ancienne de son tirage. C'est 1 pourquoi La Gazette n'a paru qu'aujour- j d'hui, à la première heure. Elle res erâ, comme par le passé, journal du matin. «o— LE PREMIER DEVOIR Ils sont partis, partis pour leur sale Allemagne ! C'est elle qui cherche à « faire l'innocente » maintenant. Leur gage leur échappe. Et nous avons cessé d'être leurs esclaves, leurs ilotes. Notre sort ne sera plus réglé par le bon plaisir inepte ou monstrueux de leurs gouverneurs-généraux, d'un von der Golz — cette brute ! —-d'un von Bissing — ce cuistrel — d'un von Falkenhausen — cet ivrogne ! «J'arrête»... disaient-ils. Point de raisons! Il n'y avait qu'à obéir — quand on parvenait à comprendre. Ou bien l'on était fusillé, jeté dans des prisons immondes, condamné à crever de faim, à être rongé par la vermine — ah ! cette vermine de leurs cachots, quel supplice digne de leur haute culture I Tout au moins il fallait payer de formidables amendes, pour le roi de Prusse. Ils ne nous chasseront plus de nos villes et de nos villages pour nous pousser pêle-mêle, sans respect du sexe ni de l'âge, comme de pauvres troupeaux à travers champs, et nous abandonner bien loin, éperdus, épuisés, séparés de ceux qui nous étaient chers, et qu'ils faisaient errer aussi — de quelque autre côté. Ils ne rafleront plus nos hommes — et nos femmes à l'occasion — pour les emmener chez eux périr de lente misère, ou pour les faire travailler à portée des obus. Ils ne nous feront plus marcher devant eux pour aller à la bataille. Ils ne s'amuseront plus à nous faucher en masse avec leurs mitrailleuses, à nous brûler dans nos maisons, à nous enterrer vifs, à nous noyer comme de pauvres chiens. Ces intrus ne viendront plus s'installer chez nous, de but en blanc, dans nos meubles, dans nos lits, boire notre vin et nous mettre à la porte pour tout gâter, saccager, déshonorer, polluer et voler à l'aise. C'est nous qui leur avons dit, enfin : La maison est à moi, c'est à tous d'en sortir ! Ces filous ne nous schnapseront plus nos chevaux, notre bétail, notre charbon, notre sucre, nos tissus, noire linge, nos vivres, notre tabac, tout ce qu'il leur plaisait, tout ce qui était bon à prendre, à garder ou à revendre. Ils ne viendront plus fouiller nos valises, nos paniers, nos poches pour y saisir, avec force mark d'amende, pour leur peine, les pommes de terre, le beurre, les pauvres vivres que les pères ou les mères de famille étaient allés quérir bien loin, à gros prix, pour nourrir un peu mieux leurs enfants affamés. Ces cambrioleurs ne viendront plus saisir, à main armée, nos marmites, nos poignées de portes et fenêtres, nos porte manteaux, nos lampes, nos lustres, nos objets d'art, nos matelas — les matelas sur lesquels nos enfants étaient nés, sur lesquels nos parents étaient morts — toutes ces f S choses dont leur Allemagne avait besoin pour continuer sa guerre. Ils ne videront plus nos magasins, nos usines, nos ateliers, brisant nos instruments de travail ime quand ils ne les pouvaient pas emporter, ne lais-de- sant debout que les murs — et encore! — s'ap-i al- propriant jusqu'au fil dont nous avions besoin pour raccommoder nos vêtements délabrés. , s Us ne viendront plus faire des perquisitions 1 est chez nous à tout propos et sans propos, éparpiller nos papiers, bouleverser nos bibliothèques, nia- démolir plancher et murailles pour découvrir les su- preuves de nos crimes! Et de quels crimes? Crimes de trahison, de communication avec l'en-ivec nemi ! La trahison, c'était de faire son devoir ! isa" L'ennemi, c'étaient nos enfants qui combattaient ilice pour nous libérer de ces vauriens...! ries Ils n'étaleront plus dans nos gares, dans nos , bureaux de poste, sur tous nos murs leurs écri-teaux en leur langue rauque et incompréhensible en~ aux malheureux qui y avaient affaire; ni sur nos iats trottoirs leurs ridicules guérites bariolées comme toi, des mirlitons. uix- 113 ne nous imposeront plus le contact de leurs chers activistes, de cette écume de notre sol, de ces êtres si dégradés qu'ils les faisaient >liés paraître, eux! presque propres, presque estima-:age bles, en comparaison. >mi- Nous ne serons plus toisés par leurs officiers vaniteux comme des dindons et bêtes comme . des oies, par leurs « zifils » glabres, à tètes de c.s|~ larbins effrontés, par leurs femelles arrogantes iui- et laides comme... comme eux. ! té- Nous ne verrons plus leur Kommandantur en-litês combrante, leurs Zenlrales, leurs Stelles, leur • • aigle à deux tètes, — on les lui a coupées et on l'a mise au pat, la sale bête!—leur parade-;10n" marsh grotesque, leurs casques de carnaval, Jac- leurs lunettes fantastiques, leurs affiches de spectacle, leurs pompes et leurs œuvres. C'est que fiai. lVn Ouste! Atié! Nous sommes libres... Libres ! L'admirable mot ! 'ra_ Nous chantions machinalément le Roi, la Loi, nos la Liberté. Mais nous ne savions pas !... Nous en :u la jouissions, depuis quatre-vingt-quatre ans, de rne. cette Liberté, sans la connaître, sans l'apprécier, I nous plaignant amèrement des petites tracasse-ptus ^ nog gouvernants quand ils n'étaient point I116 de notre couleur politique. Maintenant, nous savons... ah ! oui, nous sa-au- vons, ou plutôt nous avons réappris —• car nos rcé- pères savaient, eux, et pour cause! — la grande, ianx précieuse, divine chose qu'elle est... Et le premier devoir que nous avons à rem-]oul' plir, c'est de rendre éperdûment grâce à ceux t de qui nous l'ont rendue, qui ont tant souffert, u'ils peiné pour cela. ères Vive l'armée ! C'était un cri fréquent, spon-, tané, avant la guerre, chez nos voisins du Sud, dans cette noble et douce France, chez ce beau peuple dont nous sommes fiers d'être les amis, vent que d'aucuns dépréciaient si inconsidérément et ; les qui a été, avec le nôtre, l'âme de la résistance. Elle Aujourd'hui, nous le comprenons aussi, ce , cri-là- Noue voyons main'.ou'mt <30 qu'est uns 0 armée, à quoi elle sert, ce que son existence com-1,aSe porte de sacrifices, ce qu'il y a de grandeur et de dévoûment dans la servitude militaire. J. Pendant que le canon grondait, là-bas, incessamment, nous avons, eu le loisir de méditer sur li et le rôle de ceux qui, pour notre délivrance, s'exposaient à ses coups, aux assauts, aux contre-assauts réitérés. l0m Dans les sombres nuits d'insomnie et d'an-s et goisse, nous avons pu penser à loisir à ceux qui osii- se ruaient aux attaques terribles, aux corps-à-Test corps sinistres, qui tenaient bon sous les oura-. , sans de fer et de feu. A chacune de ces sourdes détonations qui arrivaient jusqu'à nous de là-bas, des jeunes hommes pleins de vie, des en-our- fonts, des époux, des pères chéris avaient été jetés brutalement à la mort, ou étaient tombés sanglants, déchirés par de hideuses blessures, la poitrine rongée par les gaz meurtriers; et d'autres qui n'avaient pas passé soudain de vie à tré- mpas, allaient languir longuement dans les ambulances, subir des opérations cruelles, en sortir mutilés, défigurés, infirmes. Et c'était pour la Liberté, pour la nôtre ! °tne! Belges, Français, Anglais, Américains, Ita-" liens, Portugais, Serbes, Coloniaux, oh ! les bra-nous vesgens, tous! tous! Comme il fallait les aimèr, . et quelle dette nous avions contractée envers eux. 'aisir yive l'armée!... curs- Mais> h(i|as, étajt un peu vain, ce souhait-là. 1 ' ~~ On y meurt aussi, dans l'armée. On y meuri von beaucoup, dans les années telles que ces dernières. Et dans l'immense bonheur de la libéra- 101?.s.' tion, il y a un devoir sévère encore â remplir. 1 a C'est de n'oublier point ceux qui ont été les vic-dans t;mes du grand sacrifice, ceux qui ne revien-3r dront plus et qu'on attend, peut-être, avec un cette j0[ ggpoir, après des mois, des années passées a?, .? sans recevoir de leurs nouvelles. . En ces moments heureux du retour de nos 01 troupes, que de larmes, que de désespoirs, que , de deuils, que de regrets éternels, que de pleurs e e amers! La fin d'une guerre, c'est un sujet de sans bonheur immense. Ce n'est jamais un sujet de avres gaîté. Il y reste trop d'amertume. La vie n'est )nner pag un 0péra-comique, hélas ! x qui N'oublions pas les morts. N'oublions pas: les aussi mutilés. Que notre ivresse soit digne. Respectons tant de grandes douleurs éparses au milieu ' ï|os de notre joie. Saluons-les bien respectueuse-c, ez ment. Honneur et gloire surtout aux morts et à ? , " ceux qui les aimaient. Edm. C, t plus ^ 3. Ils : nasse noyer Les Manifestations ja^5 Une Proclamation : à la a 8 heures du matin, l'administration commu-, pol- nale avait fait afficher une proclamation annonçons çant la libération de Bruxelles. Et aussitôt, dans le jour encore gris, embru- I mant encore les rues, la tache des drapeaux aux . cjje. couleurs des alliés commença à se mouvoir aux lucre fenêtres et balcons. La vivante floraison gagna abac' comme une traînée de poudre ; à 10 heures, bon à Bruxelles était pavoisé de haut en.bas. A 10 heures, soudain, une sonnerie de trom n03 pettes thébaines partie du balcon de l'Hôtel de. force ville amassa les passants sur la Grand'Place. nmes Quelques minutes après, précédé du drapeau ,e ios des chasseurs volontaires bourgeois de 1830 et ruérir de drapeaux aux couleurs belges et de Bruxelles, nieux apparaît, sur l'escalier des Lions, M. Leinonnier ff. de bourgmestre, suivi du collège et du con- Sir a seil, et qui prononce à voix claironnante l'allo- e pôr- cuiion suivante : npes, BRUXELLOIS, ies Au nom de l'Administration communale de Bru- 5, Sur xelles, je porte à la connaissance des habitants que îS ces Bruxelles occupé par les Allemands depuis le 20 août jp 1914, est enfin délivré ce jour, dimanche 17 novem" ' bre 1918. à 11 heures du matin. Vaincus par les di armées glorieuses de la civilisation, les barbares, aussi vils que lâches dans la défaite, qu'ils étaient (J, arrogants et brutaux dans la victoire doivent fuir c; LS- sous la poussée des baionnettes de nos intrépides j ip- soldats. Ils s'en vont, poursuivis par les malédic-in tions de notre population, après avoir encore accompli ici dans ces derniers jours, malgré l'arrais-ns tice, les actes de pillage et d'assassinat les plus odieux. Concitoyens, ne l'oublions jamais. Que dans nos « ' ' écoles on apprenne à nos petits-enfants la haine du «• . crime et de la fourberie en leur enseignant l'histoire « ri~ de l'occupation allemande en Belgique. « Bruxellois, comme le clame notre chant national, f r ! après quatre années d'esclavage, le Belge sort enfin lit du tombeau. Nous ressuscitons à la liberté.Nous respirons. Nous sommes enfin libres. Réjouissons-nous. * Fctons l'admirable victoire de nos vaillantes armées. Montrons-nous dignes des grandes et glorieuses des-i tinées que l'avenir réserve à notre cher pays. Qs Vive la Belgique ! Vive le Roi î n ne L'harmonie communale joue la « Braban- ^ çonne », la « Marseillaise », que la foule accom- ]a de pagne en chœur, puis les hymnes nationaux an- fl, re glais, italien, américain, tous également accla- v. nt mes. Et, les drapeaux en tète, aux sons de la 0 a- marche « Le régiment de Sambre-et-Meuse », un a" cortège se forme auquel le public participe pôle- ti ii's m île avec les autorités communales, et qui se j; ne dirige vers la place des Martyrs par les boule- n, de vards du centre. Arrivé là, ce cortège a plus que -es triplé en nombre ; l'enthousiasme de la foule se fait de plus en plus exubérant, et accueille d'in-:n- terminâmes bravos les paroles dites par M. Leur monnier dans la crypte. on . . n' jg_ Aujourd hui, jour fameux, jour heureux de la dé- c;: livrance, nos pensées reconnaissantes vont aux glo-V rieux héros tombés pour la Patrie. Ils sont morts c les yeux tournés vers ce lambeau d'étoffe tricolore ^ BSt pour lequel le soldat vit et meurt. C'est pour ce drapeau qu'ils ont fait le sacrifice de leur vie pleine P d'avenir et d'espérances. Gloire à eux ! Nous qui les Ç entourions de notre tendresse, nous avons le droit P Oi de les pleurer ! eil Et cependant, à notre légitime douleur, se mêle c cette pensée consolante que le sacrifice de leur vie s n'a pas été vain. C'est grâce à eux que la Belgique a ' été sauvée, grâoe à leur héroïsme la cause de la li- r, fe" berté des peuples a triomphé. Que leurs familles en- . mt deuillées veuillent bien recevoir l'expression des condoléances de la nation. Qu'une auréole de gloire ga- entoure la mémoire sacrée de ces héros morts pour l0s la patrie. d Vive le Roi ! Vive la Belgique l \ Les musiciens jouent la Brabançonne que r m" chantent en chœur tous les assistants. Des voix é ux crient : «Vivela France! » Alors, spontanément, l irt> à pleine voix, sans musique, retentit une grandiose Marseillaise. Accompagné des autorités et 3IJ" des soldats, le bourgmestre ff. descend dans le ia> monument, en fait le tour et prononce quelques ?u paroles émues en déposant la couronne au pied lsj du monument. Le cortège se reforme, grossi des et prisonniers anglais et italiens rencontrés, et bien- 1 ce- tôt quitte la place, musique en tête, drapeaux dé- 1 ce ployés, au son de la Marseillaise. \ [ns a utero cie nous, des gens pleurent, trépignent ' ni" de joie, s'enrouent à crier. Un soldat belge, du * de 2e régiment d'artillerie, se penche vers nous et ! nous dit : — Qu'ils jouent la Marseillaise et v es"i qu'on crie : « Vive la France! », jamais on ne r 'ur dira assez ce que la France est grande, ce qu'elle E Qx~ a fait pour nous ! ^ re_ Au moment où le Conseil communal se sépare, r la cérémonie terminée, dans la cour de l'hôtel r m: de ville, arrive une auto, immédiatement entou- t ini rée et dont l'occupant, M. Max, est extrait à force "a" de bras et porté en triomphe à l'intérieur du bà- g ra" timent. ° Notre bourgmestre est simplement vêtu d'un la_ complet gris; il a vieilli... de quatre ans, pas c B,n; plus. e été a 'îa La rentrée officielle de M. Max » £IU- ré- après-midi, à 2 heures, notre bourgmestre» a bu~ Max a été reçu officiellement à l'Hôtel de Ville, é [•tir cérémonie s'est déroulée dans la salle Go- q thique, devant une nombreuse assistance dans r laquelle se trouvaient M. van Vollenhove, mi- a rj-a_ nistre de Hollande, et Mme Kellog, déléguée par (ra_ M. Hoover, ministre américain des vivres, au- a près de la C. K. B. Mme .Kellog est l'auteur d'un h L1X' livre qui a puissamment contribué à i'élan que c les Etats-Unis ont montré quand il s'est agi de s venir en aide à. la Belgique. j ur* Sur l'estrade rouge, dressée au fond de la L salle, et dominée par deux drapeaux, aux cou- c ira_ leurs belges et bruxelloises, des fauteuils rouge e 'jjr et or et des chaises dorées attendaient le (Jol- v rie- Conseil, derrière lequel avaient pris c en_ place des officiers, délégués de la Croix-liouge, v UI1 et correspondants de guerre américains, anglais ç ges et français. Devant l'estrade se trouvaient les s bourgmestres de l'agglomération bruxelloise. c nos L'entrée de M. Max est accueillie par une ova- a e tion d'un enthousiasme indescriptible. M. Le- ^rs monnier, après lui avoir donné l'accolade,prend t la parole en ces termes : j de ^ -ggk Mon cher bourgmestre, g Je suis incapable de trouver les mots pour q ies caractériser la joie et l'allégresse des Bruxel- j ).ec" lois en apprenant le retour d'exil de leur c ^ieu grand bourgmestre. Oui, mon cher Max, de t ^e" a leur grand bourgmestre », c'est ainsi que vous A v a qualifie la population lière et orgueilleuse de . son premier magistrat parce qu'elle a compris, ( parce qu'elle a surtout senti, avec toute son c âme ardente , et imprégnée de patriotisme, que j vous êtes la plus haùte personnification de la t bravoure et du courage civique ; parce que vous lui avez montré comment les magistrats c communaux beiges .devaient résister à l'en- ] nemi. ( Il est une journée à la fois triste et fameuse, i ion- ce^e du 20 août 1914, qui ne s'effacera jamais ( de la mémoire de la population bruxelloise. Ue t )ru_ jour, Bruxelles fut envahi par les troupes aile- 1 aux mandes. Vous avez marché, ceint de votre 1 aux écharpe, à la rencontre de l'ennemi et, bientôt, £ „na dans une longue conférence qui eut lieu à la i [?es caserne de la place Dailly, vous avez dû discu- ' ter avec le criminel envahisseur, les conditions i de l'occupation de Bruxelles. j Au nombre de ces conditions, il s'en trou- c ice va^ une dont le public, autant que je sacne, c ea^ n'a guère eu connaissance ou qu'il a oubliée. 1 I e£ Les Allemands exigeaiéat la livraison de cent jes notables en qualité d'otages. A cette demande, 1 lier vous avez opposé un refus tellement ferme et î on- ^eHemen^ irrévo2ab.le, que les barbares n'ont » illo- Pas os® insister- * Au momeat de vous séparer d'eux, vous avez < su prouver, par un geste énergique, que la plus 1 irréprochable courtoisie se concilie avec le retus i 3ru- de toucher la main de ceux qui avaient déjà i que commis en Belgique de ces crimes atroces qui < a- l'exemple de la dignité que tout citoyen belge es devait montrer devant l'ennemi. s, -Quelques jours après, vou9 avez opposé ce fier nt démenti à la fourberie allemande. Votre afli- ir che : «t Le gouverneur allemand de la ville ue " Liège, lieutenant-général von Kolowe, a fait af-ficher hier l'avis suivant : 15 c Aux habitants de la Ville 3e Liège. « Le bourgmestre de Bruxelles a fait savoir >s « au commandant allemand que le gouverne-m « ment français a déclaré au gouvernement 'e « belge l'impossibilité de l'assister olîensive-tc ment en aucune manière, vu qu'ii se voit lui-« même forcé à la défensive. s_ « J'oppose à cette affirmation le démenti le 5 « plus formel. 3; (S.) Adolphe MAX< s- Le 16 septembre, l'odieux et brutal gouverneur allemand de Bruxelles, le général baron von Luttwitz — dont le nom exécré doit passer à la postérité, annonçait, par voie d'affiche, à 1_ la popu!ation,qu'il considérait le drapeau belge, flottant encore à nos fenêtres, commè une pro-j1" vocation pour les troupes allemandes, et il en ordonnait l'enlèvement : Le iour même vous n av^ez riposté à cette insulte par cette protesta-tion indignée, qui restera la plus courageuse et 'e 11, plus fière protestation d'un magistrat com-B" mimai : ie « Chers concitoyens, g. « Un avis affiché aujourd'hui ncus apprend que le Drapeau belge, arboré aux façades de nos demeures, est considéré comme une provo-é- cation par les troupes allemandes. °" « Le feld-maréchal von der lioltz, dans sa pro-ts clamation du 2 septembre, disait pourtant « ne demander à personne de •••enier ses sentiments ie patriotiques ». Nous ne pouvions donc prévoir es eue l'affirmation de ces sentiments serait tenue pour une offense. « L'affiche qui nous le révèle a été, je le re-ile connais, rédigée en termes mesurés et avec le ie souci de ménager nos susceptibilités. : ,a « Elle n'en blessera pas moins, d'une ma-r jère profonde, l'ardente et fière population de n" llruxeUes. re « Je demande à cette copulation de donner ur un nouvel exemple du sang-froid et de la grandeur d'âme dont elle a fourni déjà tant de preu-\es en ces jours douloureux. « Acceptons provisoirement le sacrifice qui lie r ous est imposé, retirons nos drapeaux pour ix éviter des conflits, et attendons patiemment it, l'heure de la réparation. » n- % Bruxelles, le 13 septembre 1914. et le « -Le bourgmestre, es « Adolphe MAX. » 3d es Quelle fie-té, quel r?confo*îi pour t.os eonci-n_ toyens quand ils lurent cette digne protesta-é- tion sur les murs de la ville. L'envahisseur jvait imposé à l'agglomération bruxelloise, '<\utre creiiorniHa requlaiLions-œ vivre-, ...r, oor». ■ju tVibution de guerre de 50 millions, payable îm-e|- médiatement. Par votre résistance obstinée, vous avez obtenu que le paiement se ferait par ne paiements échelonnés au moyen de bons com-[q munaux. remis immédiatement aux Allemands qui pouvaient les négocier en banque. Les Alle-,e mands, grâce à votre énergie, s'engageaient à ;ej ne plus faire de réquisitions de vivres que con- tre paiement comptant. ce Quelques jours après, au mépris de ses enga-)a^ gements formels — n'avait-on pas dit à Bénin que les engagements ne sont que des chiffons un de papier? — le gouverneur allemand faisait as opérer par ses troupes des réquisitions sans en effectuer le paiement. La riposte ne se lit pas attendre : Vous décidiez que les bons de caisse communaux ne seront pas payés le 30 septem- ix br«- , J . Le lendemain, 26 septembre, le gouverneur ;ra allemand vous mandait pour savoir si vous le. étiez l'auteur de la lettre avertissant les ban-io- ques d'arrêter le paiement des bons. Dans votre ns réponse affirmative et nette, vous avez rappelé □i- au gouverneur ses engagements. >ar L'Allemand nia, contesta, et, pris d'un de ces lu- accès de rage qu'éprouve généralement le mal-un honnête homme placé devant un homme loyal ue comme vous êtes, il vous déclara que vous étiez de suspendu de vos fonctions et que vous serïez interné dans une forteresse en Allemagne, la Inquiets de votre absence, les membres du >u- collège d'alors, M. Steens, Jacquèmàin, Hallet ige et moi,nou6 nous sommes rendus chez von Lutt-ol- witz qui nous apprit la mesure qu'il prenait ris contre vous ; nous fûmes alors autorisés â vous ?e, voir quelques instants ; nous ne pouvions croire us que l'injuste mesure, dont vous étiez menacé, les serait exécutée. Nous ne connaissions pas encore suffisamment la brutalité et la cruauté 7a.- allemandes. lie- C'était cependant la dèrnière fois, le 26 sep-nd tembre, que nous pouvions vous voir, cher ami, jusqu'aujourd'hui, jour où l'Allemand vaincu, terrassé par nos vaillantes troupes victorieuses, est obligé de vou3 relâcher et de fuir. Votre exil a duré plus de quatre ans. Et pen-,ur dant ce temps quel calvaire pour vous ! Nous ef" ignorons, jusqu'à présent, les détails de votre :ur détention ; nous espérons qu'un jour, avec vo-de tre éloquence et votre humour habituel, vous >us voudrez bien nous narrer « vos prisons ». de Je me borne aujourd'hui à faire votre « curi-'ïs, culum vitae » ou plutôt votre <r curiculum >on carceris » ; c'est le plus éloquent discours, que lue puisse faire aux yeux de la terre vôtre indomp-1* table résistance. [ue De Bruxelles, on vous a transporté à la pri-ats son de Namur, où vous êtes intexpé jusqu'au eu- 10 octobre ; de là, vous êtes envoyé â la prison de Glatz, où vous êtes enfermé jusqu'au 25 no-se, vembre 1915 ; puis, au château-forteresse de ais Celle-Schloss jusqu'au 12 octobre 1916 ; voua Ue êtes alors incarcéré à la prison cellulaire de Ber-Lle- lin, du 12 octobre 1916, au 29 janvier 1918. tre Vous faites ensuite un nouveau séjour à Celle-;ôt, Schjoss de 30 jours, jusqu'au 28 février 1918, la pendant lequel vous êtes muré pendant 20 jours eu- dans un obscur cachot. (Enfin, vous êtes à >ns nouveau interné à la prison militaire de Berlin, jusqu'au 30 octobre 1918, date à laquelle vous du- êtes envoyé à Goslar, d'où vous revenez. Oin-ne, quante mois d'exil, dont 89 mois de prison ! ée. voilà votre odyssée. mt J'ai comme vous, mon cher Max, passé de de, longs mois dans une cellule de prison ane-et mande ; et je me suis souvent demajidé quelle >nt était la mentalité de ce gouvernement qui, aux applaudissements de son peuple, a jeté dans irez cette prison au milieu des assassins, des vo-lus leurs, des escrocs, des malfaiteurs de tous gen-tus ies, des magistrats communaux, et le premier ôjà magistrat de la capitale belge qui, pour seuls jui crimes* «vaient commis des actes de patrio- e "Comme ils méritent bien l'épithète de Barbares ! Tant qu'ils ont été vainqueurs, jamais îr un Allemand, même au Reichstag, n'a protesté i_ contre ces actes de cruauté ! H a fallu qu'ils e soient vaincus par la force pour qu'ils affichent des sentiments humains ! iNe l'oublions jamais ! (Pendant votre exil, la population a subi les violences physiques et morales les plus atroces. Les caisses publiques et privées ont été mises au pillage sou3 forme de contributions, d'amen-des et de formidables pénalités. Les condam-^ nations <à mort, aux travaux forcés et à l'em-^ prisonnement ont frappé une foule de nos meil-I_ leurs concitoyens. La police, qui a fait preuve d'un patriotisme indomptable, a été particuliè-e rement l'objet des violences physiques et morales. Foulant aux pieds toutes les lois humaines, les Allemands ont dépouillé la population au moyen de réquisitions multiples; ils ont été jusqu'à enlever *à nos concitoyens leurs pauvres n matelas de laine, sur lesquels ils reposaient r leurs corps amaigris par les privations, à 'Et cependant, tous les moyens de terreur mis :, en œuvre par l'occupant n'ont pu abattre un i- instant l'énergie de la population bruxelloise, n qui a constamment résisté à l'ennemi, et, telle s est la santé morale de nos concitoyens, qu'aux L_ heures les plus sombres de ces quatre années ,t, de souffances et d'espérances déçues, la plai-(_ santerie bruxelloise, s'exerçant aux dépens du lourd esprit teuton, n'a pas perdu un instant ses droits. Au milieu de ce déchaînement de violences, les administrations communales, inspirées par d votre exemple, ont été les centres de résistance, e Vous pouvez être légitimement fier, mon cher )_ bourgmestre, du Conseil communal que vous présidez. Les membres de votre Collège, aux-quels se sont joints, pendant l'exil de Jacq-main et le mien, nos collègues Bosquet, Bra-bandt et Bauwens et le Conseil communal tout entier, ont été admirables. Un public hommage doit être rendu au dévouement inlassable du 10 personnel de l'administration communale et, spécialement, à notre éminent secrétaire, Mau-e" rice Vauthier, dont le jugement clair, les avis juridiques et la plume experte ont été un si précieux concours pour le Collège. a" Pendant ces quatre années d'occupation ente nemie, le Conseil communal a montré une union absolue, complète; ici, pendant ces qua-tre années, plus de parti, plus de nuance : un n- Conseil communal pour faire face à l'ennemi, n- uni dans les mêmes sentiments patriotiques. Il a fait preuve d'une bravoure, d'une énergie et ni d'un esprit d'initiative auxquels la postérité ir rendra un juste hommage; il a réconforté et it soutenu la population qui avait, constamment, les yeux tournés vers l'Hôtel de Ville ; il a organisé des œuvres d'alimentation et de solidarité qui étonneront le monde quand on en fera l'histoire. Le Collège et tous les conseillers ont travaillé là ces œuvres; pendant ces longues et tristes années avec une ardeur et un :i- zèle dignes des plus vives éloges. a- Je ne puis m'empêcher d'ajouter que l'Admi-jr nistration communale a constamment été sou-e tenue par les ministres protecteurs d'Espagne ni et, de Hollande, par la Commission du Ke-n. lief in Belgium et par i aumiiàDie •Ooi.riw îTc tion al qui ont sau vé la Belgique des horreurs ' de la faim. La Ville de Bruxelles saisira, j'en suis convaincu, la première occasion de leur exprimer sa profonde gratitude, de leur rendre publiquement le jute hommage qu'ils ont mé-e; rité. Mon cher bourgmestre, je vous ai fait subir n" une longue allocution; je dois m'en excuser; après une si longue séparation, j'avais tant de a" choses à vous dire encore que je ne vous ai pas in dites! J'ai vu que, lorsque vous êtes entré ici, 15 vos yeux se sont douloureusement tournés vers ^ les vides que vous constatez sur ces bancs. Oui, mon cher bourgmestre, le Conseil communal, as pendant ces quatre années douloureuses, a payé se son tribut à la mort. Elle a frappé sans distinc-n- tion d'âge ou de constitution physique nos chers collègues ODassonville, Maes, Vander-ur smissen, Desmet et Moons. Nous adressons à as leur mémoire un souvenir profondément ému. n- Maintenant, mon cher président, je vous in-re vite ià reprendre ce siège, qui était déjà un poste lé d'honneur, et qu'en digne descendant des fiers magistrats de Bruxelles, vous avez encore illustré. J'ai pensé qu'aucun présent ne vous serait ~ plus agréable que le modeste souvenir que la Ville de Bruxelles vous offre aujourd'hui : les ez deux originaux des affiches fameuses dont je 02 rappelais tantôt le texte sublime qui passera à la postérité. et Ce discours est (à chaque instant interrompu •t- par de longues salves d'applaudissements et souligné à sa péroraison par des acclamations js' délirantes. re M. Lemonnier donne ensuite lecture d'une é lettre de M. de Villalobar, ministre d'Espagne, ' qui, retenu (à iGand, n'a pu assister à la cérémo-tA nie,' et, avec ses souhaits de cordialité, envoie à M. Max, au nom de M. Brant Whitiock, ministre d'Amérique en .Belgique, un livre conte-p" nant les signatures de toutes les personnalités l1' qui ont, à diverses reprises, demandé au gou-U' vernement allemand la libération de M. Max. !S' Suit un bref et éloquent discours de M. Steens, puis d'autres de M. Bosquet, au nom n" du Conseil ; de M. Bauwens, de M. Conrardy, de as M. QBrabant, de M. Vauthier, secrétaire commu-re nal, au nom du personnel de la Ville de Bruxel-"°" les, discours qui sont aussi frénétiquement ap-ùs plaudis. Pendant que les orateurs expriment leur sen-ri- timent de profonde émotion de joie et de fierté, m on entend, au dehors, la foule chanter des hym-ue nés nationaux. C'est d'un effet prenant, qui fait p- venir des larmes à bien des yeux, surtout quand M. Bauwens invoque le souvenir du c chef glo-ri- rieux de notre armée : le Roi ». iu M. Vierset lit ensuite le sonnet que voici on A tous ceux gui pendant cette épreuve tragique l°- Contre l'assaut des Huns et le joug des bourreaux de __ Nobles femmes, fiers magistrats, humbles héros — us Menèrent sans relâche une lutte énergique. 2r~ A tous ceux-là qui font sa gloire, la Belgique li^- Elèvera sans doute avec des soins dévots, le- De grands mémorials et des arcs triomphaux 18, Rappelant aux passants leur sens apologique. irf Mais r airain se corrode, et le marbre hautain Se disjoint sous l'effort du lierre qui l'étreint. n> La pierre, avec le temps, s'effrite dans le sable. us . , .. n- Toi qu'on incarcéra, toi que l on a proscrit, n î Ton monument du moins s'affirme impérissable ' Puisque c'est dans nos cœurs que ton nom est inscrit. çjg Auguste VIERSET. le" La parole est donnée alors ià M. Max, notre lle grand bourgmestre, ainsi que l'annonce M. Le- ax monnier. ns ro- (Mes chers amis, dit-il, je ne sais s'il me sera in- possible de surmonter mon émotion et de vous ier parler comme je le voudrais. -Mais vous cornus prendrez l'intensité de mes sentiments, au mo-10- ment où ie me retrouve au milieu de vous dans i =5 \ r- nirs. L'accueil qui m'est fait me trouble, et jé is me sens effrayé par l'excès des hommages dont :é je suis l'objet. (Mais c'est assez parler de moi-Ls même, j'ai hâte d'exprimer mes sentiments ^ Lt l'égard de mes collègues, notamment ceux qui, morts aujourd'hui, n'auront pas eu le bonheur d'entendre sonner l'heure de la réparation, ;s d'assister au triomphe du Droit et de la Jus-i. tice. js Comment ne pas dire mon émerveillement de-L- vant l'attitude courageuse et noble de la popu-i- lation bruxelloise pendant les heures cruelles i- de l'occupation ennemie? Des misérables pro-, 1- fitent des circonstances pour piller et brûler, •e Je reprends mes fonctions ce soir, et j'emploie î- rai toute mon énergie pour réprimer ces dés* > ordres* i- n Après des paroles de remerciements aux r£ :é présentants des Etats neutres, aux représen->s tants de la Commission for Relief in Belgium, it aux dirigeants du Comité National, MM. Fran-qui et Solvay, l'orateur rappelle la dignité, la is conscience, la fermeté dont ont fait preuve, de-n vant une soldatesque insolente, MM. Lemon-nier et Steens, qui ont porté haut le drapeau [e de la fierté nationale ; il associe là cet hommage x l'échevin Jacqmain, qui a aussi payé de l'exil îs la conscience de ses devoirs. Il remercie les j_ échevins (Hallet et Pladet, qui ont toujours été u sur la brèche; MM. Bauwens, Bosquet et De it Bremaeker, qui n'ont pas hésité à assumer les risques qui incombaient aux fonctions échevi-s nales. ir Honneur ! fait-il en terminant, â tous ceux1 qui ont occupé un poste de combat dans cette ÎT lutte gigantesque, qui mettait aux prises non ls seulement le droit contre la force, mais encore ç_ la vérité contre le mensonge, la civilisation -j. contre la sauvagerie, le despotisme contre la a_ démocratie, le passé contre l'avenir. it La Belgique et sa capitale ont cruellement re souffert dans cette guerre. Mais le destin, en la u forçant de prendre les armes pour sauver son t, honneur, l'a empêchée de jouer un rôle passif j. dans le plus grand conflit armé qu'ait connu js l'humanité. La Belgique peut s'enorgueillir dp voir désormais son nom inscrit à côté des grandes puissances dans les fastes de l'Histoire, e* i- d'avoir rénové de son sang l'avenir de l'huma-,ea_ La route a été pavée de larmes et de deuil; n mais quelles vertus elle a développées dans nos i, âmes, quelles énergies dans nos caractères. l\ Nous avons toute la Belgique à refaire, mais nous abordons cette œuvre le cœur gonflé d'esté pérance, de fierté et de joie. Aidons-nous les uns ^ les autres, dans un esprit sainement et loya-^ lement démocratique; reconnaissons aue nos r_' ouvriers s« sont montrés dignes d'apparaître a_ nos égaux sur le terrain politique. Que tous nos n actes s'inspirent de ces deux lois : le souci du rs bien public et le sentiment de la fraternité. 1_ (Interminable ovation.) n Un petit garçon et une petite fille, représentant les écoles de Bruxelles, offrent une cor-[. beille de fleurs au bourgmestre, et la séance est levée au milieu de l'animation la plus joyeuse. ie Qui a pu prévoir au dehors que la cérémonie officielle a pris lin? Mais_ sait-on comment la rs î0.ulë a ces sortes de divination? M. Lemon- ,n nier a à peine prononcé la formule : « la séance x_ est levée », qu'une clameur venue de l'exte- re rieur éclate, faisant vibrer les vitres des fpr»ë-très de la salle. C'est le cri : « Au balcon ! Au balcon ! » qui tonne, qui enfle, qui couvre tous jr les bruits. r; M. Max se rend à ce dësir : il paraît au je balcon. Alors se déchaîne un ouragan d'accJa- 1S mations parti d'une foule de peut-être plus de :i, trente mille personnes, entassées dans ce pour- rs tant vaste espace, encaquées pour ainsi dire. Et li, c'est une minute inoubliable que celle où, après .1, quelques paroles du bourgmestre, cette masse, fé étagée par endroits en pyramides humaines, en- c- tonne en chœur la « Brabançonne », la <r Mar- )S seillaise », le <r God save the King », accompa- r- gne l'hymne américain, le chant national îta- ® lien, et part ensuite d'acclamations mtermina- a- bles : Vive Max ! Vive le Roi ! Vive la Belgique ! Q" Vive l'Angleterre ! Vive l'Italie ! Vive l'Amé- rique ! Vivent les Alliés ! rs |M||||MM|:mTinTM|WTril^im-TTTr,Trn—— t*e Nous prions nos anciens abonnés de nous it faire connaître le plus tôt possible leur adresse actuelle exacte. ts Des que la poste aura repris son service 3e régulier et que nous aurons pu organiser la :a distribution de La Gazette à domicile, nous leur ferons parvenir le journal. •u Les conditions actuelles de notre travail ne et nous 'permettent pas encore de fixer le prix de is Vabonnement, qui sera nécessairement m-ijoré dans une certaine mesure, vu la hausse des ie matières premières et de la main d*œuvre. e> Cependant, comme les anciens abonnés n'ont o- pas été servispen dant les derniers mois de 1914, P" vous déduirons du prix de leur nouvel abon-i_ nement une somme égale au montant de quatre mois d'abonnement ancien, soit 4 francs pour ^ Bruxelles et 5 francs pour la province. k. BWiMa—— ij—ii. gj VILLE ■1- La Ville de Bruxelles, délivrée de I'en-p- nemi, s'est empressée d'adresser des télégrammes aux hautes personnalités avec lesquelles elle n- n'avait pu entrer en communication jusqu'à ce é. jour : chaleureux télégramme d'hommage à LL. MM. le Roi et la Reine; télégramme à ■it m. Poincaré, exprimant l'ardente affectif n de la ld Ville pour la Nation française; télégramme de °" sympathie et d'admiration pour M. Georges Clemenceau ; de respectueux hommage à S. M. le Roi d'Angleterre ; de sympathie et d'admiration à M. Lloyd George ; de respectueux hommage à ,x S. M. le Roi d'Italie; à M. le Président Woodrow - wilson; de reconnaissance et d'affection à M. Brant Whitiock ; de reconnaissance à M. Iloo-ver; de respectueux hommage à S. M. le Roi d'Espagne et à S. M. la Reine de Hollande; d'afl'ectueuse sympathie à M. Paul Hymans. Bref, il y en a pour ous les amis de la Ville. Et on voit que la Ville de Bruxelles a des amis joliment chic 1 Vendredi, six cents de nos soldats som rentrés à Bruxelles, en congé : tous gaillards "• enthousiastes et superbement équipés. Samedi matin, ils se sont répandus partout, mettant la joie dans les rues et l'émo-re tion dans les cœurs. ,e" A la Bourse et à la porte de Namur, des groupes sympathiques et enthousiastes les ra ont portés en triomphe. us A onze heures du matin, rue de Namur, un monsieur qui descendait paisiblement en 0_ ville se précipitait, après un moment d'hési-as dation, sur un cycliste qui montait vers Ixel-e- les, tête baissés. JËBusiûi^; larmes de ioie tiïrïcfi î$ ^ovërafire mr Zê nîiiîiéî'6 f CIZN'TIMES parfont en Belgique. 48' année.

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Dit item is een uitgave in de reeks La gazette behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1871 tot 1940.

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