La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres

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s.n. 1918, 05 Mei. La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/tm71v5cn4d/
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The Newspaper for Belgianp LA MÉTROPOLE ONE PENNY ,gnHT: CINQ CERUMRl SOLLÂHDE : VIJF CEirr C01TIHEHT : DIX CENTIHEJI PARAISSANT PROVISOIREMENT A LONDRES Bureaux : 43, Chancery Lane, W.C.2 — Téléphoné : Holhora 212. (3 mois 9 sh; 6 mois 17 sh. 1 an 32 sh. 25« ANNEE DIMANCHE 5 ET LUNDI 6 MAI 1918 Nos. 125-126 LA GRANDE GUERRE Une offensive pacifiste allemande ? LA PROCHAINE ATTAQUE Prise de Taganrog Samedi midi. L'accalmie sur le front persiste, mais s'il ïaut en juger d'après l'activité de l'aviation et surtout d'après le nombre de combats aériens, préludes habituels des actions d'infanterie, le calme paraît toucher à sa fin. _ En attendant, la journée de vendredi n'a guère été animée. Sur le front de la Lys la tranquillité a été grande, et on n'y signale que de l'activité d'artillerie au sud d'Ypres, dans le voisinage de Locre et entre la forêt de Niep-pe et Givenchy. Sur le front de Picardie, les Anglais, en coopération avec les Français, ont _ engagé d'heureux combats locaux dans le voisinage de Villers-Bretonneux, où ils ont fait des prisonniers et ont effectués des raids au sud d'Ar-ras et à l'est de St-Venant, au cours desquels ils capturèrent cinq mitrailleuses. L'artillerie ennemie a été " considérablement active " au nord d'Albert, dans le secteur de Beaumont-Hamel.Les Français ont effectué jeudi soir au sud de l'Avre une opération secondaire qui réussit parfaitement. Leurs troupes attaquèrent les positions allemandes entre Hailles et Castel, capturèrent la cote 82 et un bois voisin de l'Avre et firent cent prisonniers, dont quatre officiers. Des engagements assez violents eurent lieu dans le voisinage du Monument, au cours desquels les Français progressèrent un peu. Leurs patrouilles furent actives en Woevre et en Lorraine, ramenant des prisonniers. Un raid allemand fut repoussé dans la région de l'Ailette. Le duel d'artillerie fut violent dans les secteurs de Villers-Bretonneux, Castel et de la rive droite de la Meuse. Les Belges arrêtèrent jeudi soir une attaque locale allemande contre une de leurs tranchées dans le secteur de Nieuport. Des combats à coups de bombes et de grenades eurent lieu vers Dixmude et dans la région au nord de Langemarck. L'activité d'artillerie augmenta, particulièrement dans le secteur de Boesinghe. Il n'est pas impossible que les Allemands tentent une réédition de leur coup du*i6 avril sur le front belge. On peut leur prédire le même résultat négatif. Gomme nous l'avons déjà fait remarquer, malgré la brume, l'activité d'aviation a été grande dimanche et de nombreux combats eurent lieu dans les airs. Les Anglais abattirent rien moins que quatorze avions ennemis et en forcèrent quatre autres à la descente. Le même jour, les Français descendirent huit machines allemandes, dont trois reviennent à leur artillerie spéciale, et forcèrent à la descente dans leurs propres lignes de combat douze appareils hostiles. Les Allemands eurent ainsi 38 aéroplanes mis hors de combat en un seul jour, résultat certainement remarquable et qui montre le caractère agressif de l'aviation ennemie pendant la journée de jeudi. L'aviation de bombardement fut également très active. Pendant le jour les Anglais lancèrent trois tonnes et demie de bombes sur Bapaume et sur d'autres objectifs immédiatement derrière le front; pendant la nuit ils arrosèrent de cinq tonnes et demi d'explosifs, Chaulnes, la jonction de chemin de fer de Ju-néville (nord-est de Reims), Bapaume et Caix. Trois " très grosses bombes " furent jetées à feible altitude sur les portes d'écluse de Zee-'"'ugge, et un nouveau raid fut dirigé contre Thionville. Les usines de Carlshutte furent ■le nouveau touchées et on observa plusieurs explosions gur la gare, les voies de garage et j'usine à gaz. Les Français, de leur côté, jeudi et vendredi, lancèrent 27 tonnes de projectiles sur les gares de Ham, Nesle, Rove, Chaulnes, St-Ouentin et Jussy et 8 tonnes sur 'es établissements ennemis dans les régions de Rethel (Reims) et sur la gare d'Asfeld-la-*j"e (Reims). Ces bombardements' indiqueraient une grande activité allemande en Charn. Pagne. Chose curieuse, en même temps que l'Allemagne prépare son nouvel assaut, elle paraît ,aire déjà des préparatifs en vue d'une nouille offensive... de paix. D'après des informations de source hollandaise, une limite au-ra't été fixée au haut commandement dans ces opérations de cette année sous forme d'un "ombre maximum de pertes, fixé paraît-il, à 'ente pour cent des effectifs engagés. Au t,lux actuel des pertes cette limite serait attein-te au bout de tfois mois, mais il est évidem-^ent possible que le commandement emploie orénavant des méthodes tactiques moins coûtes et aussi qu'en présence des faibles résultats obtenus, la limite soit abaissée et que ' diplomatie vienne dès à présent au secours militaires. Lord Robert Cecil, sous-secrétaire d'Etat wX Affaires étrangères, et le " second " de ' • Balfour, recevant jeudi soir les corresponds de guerre américains, a affirmé qu'un mouvement pacifiste de source allemande serait le conséquence immédiate et nécessaire de l'offensive à l'ouest. Les Allemands auraient l'intention de poursuivre la lutte à l'ouest jusqu'à ce qu'ils aient établi dans l'est leur domination économique. S'ils échouent à l'ouest, il y aura une période très dure au point de vue de l'alimentation pour les peuples centraux, et leurs gouvernements auront tout intérêt à les leurer avec la perspective d'une paix prochaine, qui les ferait patienter en attendant la prochaine récolte, et le renouveau des opérations militaires. Lord Cecil a exprimé l'avis que l'offensive pacifiste serait dirigée cette fois principalement contre la Grande-Bretagne, à laquelle on présenterait des " avantages ", mais rien de comparable évidemment à des conditions justes.D'après l'agence Central News, un premier émissaires allemand, sous les. espèces d'un financier hollandais, serait déjà arrivé en Angleterre et aurait été en rapports avec un fonctionnaire du département des Renseignements. Il aurait essayé de le convaincre que les Allemands ne pourraient jamais être chassés de la France et qu'il serait " avantageux " de négocier une paix immédiate. Le fonctionnaire aurait répondu que les Alliés avaient l'intention de gagner la guerre " sinon par une victoire militaire, du moins en privant l'Allemagne de matières premières ". Il aurait dit : " Allez dire à Kiihlmann que la phrase " paix par négociations " ne se trouve pas dans le dictionnaire anglais, et bientôt on ne trouvera plus la phrase " matières premières " dans le dictionnaire allemand ". Un autre émissaire, venant d'un autre pays neutre, serait en route pour l'Angleterre. Kiihlmann travaillait dans deux directions en essayant de stimuler ici " l'idéalisme politique ", et en tentant une pression par la finance internationale. Il faut donc être en garde contre toutes les manœuvres de ce genre et spécialement contre les " bruits " qui pourraient venir d'Allemagne au sujet de dispositions conciliatrices et de l'effet des difficultés alimentaires qui sont probablement lancés par la Wilhelmstrasse. Le militarisme est moins disposé que jamais à abdiquer ; il cherche simplement à gagner du temps. Les Alliés sauront en tout cas, avec ou contre les socialistes pacifistes, opposés à ces tentatives un front unique. M. Lloyd George et Lord Milner viennent de rentrer de Paris où ils ont assisté à une nouvelle réunion du Conseil suprême de Versailles. Il est plus que probable que l'offensive pacifiste allemande a fait l'objet de leurs délibérations. Les Allemands avancent de nouveau à l'est d'Odessa. Ils ont pénétré dans la région du Donetz, à 1 ouest du Don, ét ont occupé le port de Taganrog, à 70 kilomètres à l'ouest de Rostoff. Le Iiandelsblad annonce qu'un accord de principe aurait été conclu entre la Hollande et l'Allemagne au sujet de la question'des sables et Sr®v'ers- La Hollande consent à un transit " limité " sur la simple garantie du gouvernement allemand que les matériaux transportes ne seront pas employés à des usages militaires. Pour la question du chemin de fer du Luxembourg, l'Allemagne consent à ne transporter ni troupes ni munitions sur cette ligne mais il reste à décider le nombre de trains et le point de savoir s'ils pourront transporter des vivres à destination des troupes. O O Belgique et Italie La délégation des ministres belges, chargee de saluer le gouvernement italien, quittera la France vers la mi-mai. Elle sera composée de MM. Carton de Wiart, ministre de la Justice, qui présidera la mission; Jie comte Goblet d'Alviel-la; Segers, ministre des Chemins de fer, ■et Vandervelde, ministre de l'Intendance.o o Lss petits profits L Agenzia Libéra -apprend de Berne que Jes fortunes de Lénine et de Trotzky atteignent respectivement vingt et quinze millions de roubles. D'autres bolchevistes sont également devenus millionnaires, la Russie ayant été dépouillée de tout son or par ces po-liiticiensuo o — L'Italie commémorera, de façon solennelle, le 24 mai prochain, le 3e anniversaire de son entrée dans la guerre. La déportation de M. Louis Franck Nouveaux détails Le Nieuwe Rotterdamsche Courant dont on connaît les tendances germanophiles, publie au sujet de l'arrestation et de la... déportation de M. Louis Franck les détails suivants : Les autorités allemandes avaient requis de la ville d'Anvers l'usage des entrepôts du port ainsi que la main-d'œuvre qui y travaille d'ordinaire. On lui fit observer quie cette réquisition constituait une violation de la liberté du travail et que la ville ne pouvait naturellement ordonner cette violation. Sur ces entrefaites, M. Franck, qui venait d'être condamné encore il y a une couple de mois à une amende de 1.000 marks pour un dsicours très court et qui ne contenait rien d'offensant pour l'occupant (sic), fut arrêté et incarcéré. A quelques jours de là, ill fut condamné à deux mois de prison sans avoir été entendu.Il se trouve actuellement à Bonn où il purge sa peine en cellule sans pouvoir correspondre avec l'intérieur. On lui a fait connaître qu'il ne serait pas autorisé à rentrer en Belgique après avoir purgé sa peine. On ignore si M. Franck devra séjourner en Allemagne ou s'il sera admis à gagner un pays neutre. Le discours " très court " auquel la feuille hollandaise fait allusion est celui que M. Louis Frank prononça en ouvrant la séance de novembre 1917 du comité provincial de secours et d'alimentation d'Anvers et où le député d'Anvers prêchait éloquemment l'optimisme, l'union et la confiance. Il fut publié par la Libre Belgique (n. 140, janvier 1918) et nous l'avons reproduit in-extenso dans notre numéro du 22 février dernier. o o Les politiciens et l'intérêt personnel L'évêque de Liverpool, dans une lettre pastorale de ce mois, dit : "C'est une pitié — non, c'est une trahison — que même dans les plus hautes sphères de la politique des hommes qui occupent de hautes positions et portent un grand nom se trouvent être si insensibles aux intérêts vitaux du pays, qu'ils permettent à leurs misérables jalousies et à leurs intérêts personnels de trahir le bien-être de la nation qu'ils professent de servir et qu'ils aboutissent à faire haïr le nom de politicien par la grande masse de leurs concitoyens." * * * Peut-on citer exemples plus odieux que celui que nous donne chaque jour, pour ainsi dire, la femme d'un ministre allant remettre des secours à des malheureux belges, secours régulièrement accompagnés de la carte... de M. le ministre ! Et l'argent, naturellement, est celui de tous. Voilà un des mille exemples d'oblitération du sens mçral que produit la politique. La même histoire s'est répétée dans un autre camp à propos des cadeaux aux soldats du front. C'était à la charité anglaise qu'ils étaient dûs, mais c'était le ministre qui encaissait le bénéfice... moral — si l'on peut dire ! o o Un bateau allemand dans l'Escaut De Zeebrugge à Anvers Amsterdam, 3 mai.— Le correspondant de Flessingue du Telegraaf apprend que le bateau allemand Magdalei-ne-Fischer, qui avait transporté du gravier d'Anvers à Zeebrugge, passa par Flessingue ce matin venant de Zeebrugge et se rendant à Anvers. L'arrivée die ce bateau, ajoute le correspondant, provoqua une certaine surprise attendu que, suivant un ordre issu le 26 avril, les bouches de l'Escaut ne sont ]ias ouvertes à la navigation.— Reuter■ o o L'affaire du "Bonnet rouge" La journée de vendredi a été surtout consacrée à la question des chiffres. On y entendit des déclarations fort intéressantes du témoin et comptable Raoul Rousseau, au sujet des opératitons financières du Bonnet rouge et de la Tranchée française. LES GRANDS PATRIOTES LE GENERAL COMTE DE -GRUNNE Deux ans avant la guerre, j'assistais à Bruxelles, à une réunion bien étrangement composée si l'on tient compte des vues étroites et de nos errements d'avant la guerre. Il y avait là des officiers et des " pékins ". Des mangeurs de curé et des " calottins " étaient venus, animés d'un esprit large et sincère, pour servir la Patrie. C'était de l'union sacrée avant la lettre. Une noble figure dominait cette assemblée : le colonel comte François de Hemricourt de Grunne. Il présida avec tant d'autorité et un tel cœur que bien vite les éléments les plus disparates communièrent, les idées les plus opposées se marièrent, les sceptiques furent persuadés, les convaincus comprirent mieux leur devoir et leur rôle. Le prestige de son nom, les hautes charges qu'il avait occupées auprès de nos Souverains, i sa distinction de bon aloi permirent au comte de Grunne de plaider, mieux que tout autre, une cause admirable. Il nous parla de la Belgique, d'une voix chaude et prenante et aussi avec toute l'autorité conférée par une brillian-j te carrière professorale à l'école de guerre. Comme un apôtre, hélas aussi comme un prophète, il nous demanda de mieux aimer la Belgique. Il nous montra les dangers qu'Elle pouvait courir. Il nous fixa la mission que devait accomplir chacun d'entre nous, du plus modeste au plus puissant. Ses paroles me sonnent encore à l'oreille. Nous fûmes tous profondément émus et frappés. Jamais je n'ai vu un auditoire aussi attentif, aussi pris. Aujourd'hui que les événements sont venus à coups de massue ponctuer et réaliser ce discours, je comprends toute la valeur de sa portée clairvoyante. Je me demande avec anxiété quels pressentiments, quelles angoisses, quelles transes patriotiques ont du torturer ce grand cœur... tandis que d'autres plus responsables s'illusionnaient sur la valeur des "chiffons de papier " ou se souciaient uniquement de la prospérité matérielle de la nation, oubliant la vie et l'existence nationale. Le comte de Grunne nous demanda deux choses : D'être d'abord, chacun dans notre sphère d'influence et surtout auprès de la jeunesse, les prêtres de la religion sublime de la Belgique ; en second lieu, de préparer les corps des jeunes gens aux dures fatigues, de les former par des exercices rationnels et appropriés afin d'en faire des soldats forts et courageux. Il basa son programme sur l'union de toutes les bonnes volontés et principalement sur l'oubli de nos querelles mesquines et futiles. S'inspirant du nom de l'œuvre qui venait de se fonder : La Fédération des œuvres de préparation militaire, il supplia les représentants de toutes les sociétés de jeunes gens : patronages, gymnastiques, boys scouts, cercles catholiques, libéraux et socialistes de travailler sans relâche à faire entrer et fleurir dans l'âme des enfants l'idée de Patrie. Que de reconnaissance ne devons-nous pas à ceux qui, malgré l'ambiance, ont vu clair! Il n'était pas facile de réveiller d'une quiétude dangereuse un peuple trop heureux, une nation confiante dans la parole donnée, s'oc-cupant uniquement de gagner des batailles pacifiques. La vertu de patriotisme dont, en une nuit tragique, nous avons vu l'épanouissement miraculeux, était à l'état latent. Les choses militaires intéressaient peu un peuple sûr d'un avenir paisible. Beaucoup d'entre nous n'avaient pas de sympathies pour l'armée ou même lui étaient hostiles. Nos régiments n'étaient-ils pas aux dires de quelques politiciens... éminents... la cause de dépenses somptuaires? Nos casernes ne constituaient-elles pas des écoles de démoralisation? D'autres, un rien plus sages..., considéraient que des finances prospères permettaient de nous payer ce luxe, mais sans^exagération. Certes, l'on applaudissait aux prouesses sportives, de nos cavaliers, célèbres pour leur élégance et leur audace. Certes, l'on aimait voir défiler nos grenadiers géants dont ies bonnets ï poils et la tenue rappelaient la vieille garde de Waterloo. Quelques-uns saluaient nos drapeiux .. avec une politesse respectueuse. On acclamait la famille royale en reconnaissance de la dette due à une dynastie d'hommes d'Etat illustras : mais franchement combien d'entre nous vibraient jusqu'au fond de soi ! Combien avaient la dévotion vraie ! Combien comprenaient la beauté et la signification des signes extérieures du culte de ia Patrie? Alors, une croisade patriotique auprès de la jeunesse, commença sous l'impulsion du comte de Grunne entouré d'un petit état-ma-jor, dont les principaux chefs de files furent le lieutenant des guides Georges Verhaegen, Jean Terlinden, depuis volontaire de guerre et sous-lieutenant aux grenadiers, et quelqu'un qui m'est très cher, mort malheureusement avant d'avoir pu accomplir la tâche rêvée. De jeunes officiers et des membres civils du Comité allèrent encourager par des visites périodiques les cercles affiliés. Des sous-officiers d'élite instruisirent la génération montante. Des conférences furent données à Bruxelles, en province* jusque dans les plus petits villages. ...Un évadé de Belgique m'a raconté que depuis 1914, les paysans de Rixensart considèrent comme un sorcier, l'officier qui vint leur parler de la possibilité d'une guerre, tant les pauvres gens étaient loin de s'attendre à l'invasion. Quant à moi, je me rappelle quJaprès un très beau discours de propagande prononcé à Bruxelles par un lieutenant des guides, un membre du bureau me fit remarquer qu'il était d'accord avec l'orateur sur tous les points exposés, mais qu'il regrettait certaines exagérations dans la péroraison. Pourquoi évoquer des histoires de francs-tireurs, des massacres de citoyens et rappeler les horreurs d'une guerre entre barbares? N'étions-nous pas gens civilisés? Ne vivions-nous pas à un siècle où le droit international avait mis fin à de tels excès ?... Je cite à dessein ces deux exemples symp-tômatiques en ce sens qu'ils révèlent péremptoirement, la mentalité de notre peuple et même celle des hommes les plus avertis. Nous, qui sommes accusés d'avoir comploté contre l'Allemagne, nous étions tous aveuglés par une paix longue et une prospérité sans exemple. Nous avions pleine confiance en la loyauté de nos voisins. Le comte de Grunne donna lui-même de nombreuses conférences pour chercher à faire comprendre au pays la nécessité de lois militaires nouvelles et les dangers de sa situation internationale. Dans l'avant-propos d'une d'entre elles (1), il résuma ainsi la portée de la tâche qu'il s'était assigné : " Puissent les souvenirs glorieux que nous allons retracer trouver écho dans les établissements d'instruction de la population civile comme dans ceux de l'armée! Il n'est pas nécessaire d'exalter l'éclat de ces souvenirs, il suffit de reproduire les expressions même des rapports officiels, pour qu'en les considérant un Belge prenne conscience de la valeur nationale et tire orgueil de l'histoire de sa Patrie." Plus loin, parlant de la composition du vaillant régiment belge dont il raconte, en maître, la splendide histoire, il dit : " Par opposition aux dragons allemands, on l'appelait régiment des dragons wallons bien qu'il fut recruté dans toutes les provinces, et comptât autant de Flamands que de Wallons. Pour l'étranger, en effet, Wallons et Flamands ne formaient qu'un peuple ". Et l'auteur remarque " que le monument élevé par la ville de Vienne à Clerfavt, natif de Bruxelles, près de Bin che, porte la devise : " Que la Flandre pleure un concitoyen qui faisait sa gloire Je dédie ces réflexions à nos hyperflamingants et aux sinistres inventeurs de régiments flamands ! Ainsi le comte de Grunne en racontant une véritable épopée, en exaltant la gloire des ancêtres, en montrant le passé, indiquait le devoir à remplir envers notre Race et envers notre terre. Son idée dominante était : sauver l'avenir en s'appuyant sur les leçons glorieuses de notre histoire. Dans l'épilogue du même ouvrage, il revient à la charge et précise : "Si le souvenir des exploits de ces soldats qui furent nôtres reste encore vivace en Autriche, chez nous, faute d'une place convenable dans nos programmes d'enseignement, ces épisodes, loin de figurer parmi les gloires dont se prévaut la nation entière, sont connus de quelques-uns seulement. Ceux-là même, dont l'arbre généa-logique renseigne un Latour comme ancêtre, les ignorent souvent. Puissent ses pages de notre histoire nationale éveiller en nous d'autres impressions que l'intérêt passager d'un aperçu rétrospectif ! ! ! Pour finir, il rappelle le vers de Schiller : " 'S ist ein Wallon! Respekt vor dem ! " " C'est un Wallon, respect à celui-là (2)." Les Boches ont dû, depuis quatre années, comprendre la signification de cet éloge. Souhaitons qu'ils finissent un jour par écouter le conseil d'un des génies de l'Allemagne civilisée...Lorsque la guerre nous surprit, les bonnes semences avaient germé. L'Œuvre de la préparation militaire avait prospéré grâce à l'activité de ses chefs, de ses membres et à l'appui éclairé du ministre de la Guerre, le baron de Broqueville. Le comte de Grunne, colonel retraité, ancien officier d'ordonnance du roi Léopold II et aussi du prince Albert, reprit, malgré son âge, du service au début de la guerre. Il se vit chargé de l'organisation de la défense de la place fortifiée d'Anvers. Puis il organisa le parc d'automobiles de l'armée, qu'il'réussit à transporter sans dommages à Calais, lors cie la glorieuse retraite. En 1915, il fut nommé commandant territorial de la base belge du Havre. La place du Havre est un des centres nerveux, un des plus importants points de concentration des trc.u- (Voir suite 3ème page, 3ime colonne) (1 )Les Dragons de Latour, publication de la vie militaire. — C. Mertens, éditeur à Bruxelles.(2^Schiller. Wallenstein, Laver.

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Dit item is een uitgave in de reeks La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1919.

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