Troisième Année. - N° 2 Dimanche 11 Janvier 1914 Le Numéro : 1 O Centimes La Semaine JOURNAL SOCIALISTE HEBDOMADAIRE Politique flDJVIiriISTl*AT10r4 : Antony Neuckens 43, rue de l'Education, Bruxelles I^ÉDflCTIOJSl : Max HALLET et Camille HUYSMANS 17, rue Joseph-Stevens, Bruxelles RBOfUSlHJVIBrlTS : Belgique : 5 francs par an. Etranger : S francs par an. SOMMAIRE : Le Scandale des Hospices. — Comment se documente la presse cléricale. — Procès-verbaux de la section d'assistance publique où ont été approuvés les comptes des Hospices relatifs aux réceptions. — Les deux politiques — Chroniques de la semaine. — Théâtres. Demandez tarif des annonces à l'Administration : 43, rue de l'Education, Bruxelles. Le Scandale des Hospices La grosse affaire de la question des Hospices a été les réceptions. Quelle aubaine pour les cléricaux ! Quelle joie dans le camp doctrinaire! Trémolos sur le bien des pauvres! Hypocrisie démagogique étalée, non dans le but de remédier à un abus, mais avec le désir de frapper des adversaires. Hypocrisie d'autant plus méprisable que, s'il y avait des coupables, cléricaux et libéraux le seraient au même chef. Ces pauvres pauvres! En invoquant la sainteté du patrimoine de la bienfaisance, MM. les cléricaux et MM. les doctrinaires prenaient des poses plastiques. On aurait dit qu'ils aiment les pauvres, qu'ils veulent relever les pauvres, qu'ils entendent exterminer le mal de pauvreté. Or, s'il y a des pauvres, c'est à cause de leur régime. La bourgeoisie vit de la pauvreté. Son superflu a comme corrélation la misère de la masse. Cléricaux et doctrinaires aiment les pauvres comme les pêcheurs aiment le poisson : pour le manger. Comme M. Burthoul aime les chapeliers. Les pauvres! Et en disant ces mots, ils vous roulent des yeux en boule de loto ! Les pauvres. Et quand les pauvres veulent user de leur liberté, que font-ils? Nous l'avons montré à la Chambre, dans la question scolaire. Ils invoquent la liberté, et ils la détruisent. Ils réclament l'égalité, et ils l'étranglent. Ils parlent même de fraternité, et ils affament leur frère. Pour le public, ces indignes affectent de crier à notre indignité. Ils nous reprochent les actes qu'ils commettent tous les jours. Fourbes et pharisiens hypocrites, ils ressemblent à des sépulcres blanchis qui parais-sont beaux au dehors, mais au dedans sont remplis de pourriture! * * * Que nous reprochent-ils? D'avoir organisé une réception au nom de la bienfaisance et d'en avoir porté les frais au budget de la bienfaisance. La première erreur, c'est qu'il n'y a pas eu UNE réception : Il y a eu QUATRE réceptions.La première, en octobre 1909, réception pour l'inauguration du sanatorium Brugmann. La deuxième, 10 août 1911, réception à la pose de la première pierre de l'hôpital Brugmann.La troisième, 29 octobre 1911, réception en l'honneur de M. Mesureur, venant ouvrir les cours pour infirmières. La quatrième, 10 novembre 1912, réception en l'honneur de MM. Dausset, Dr Crou-zon et Mesureur, à la réouverture des cours pour infirmières. Faisons successivement l'histoire de chacune de ces réceptions. PREMIERE RÉCEPTION L'inauguration officielle du sanatorium Brugmann a eu lieu le 24 octobre 1909. Plus de trois cents personnes assistaient à ia cérémonie. La dépense (267 fr. 04) a été imputée sur ia caisse du service extraordinaire des Hospices, catégorie : Frais divers et imprévus, exercice 1909. Assistaient notamment à la réunion : M. Alfred Brugmann, frère du testateur; M. Frédéric Brugmann, neveu du testateur;M. Labbé, secrétaire de feu M. Brugmann; M. Max, échevin; M. Lemonnier, échevin; M. Charles Gheude, député permanent; M. Richard, député permanent; Plusieurs membres du Conseil communal de Bruxelles; Les membres du Conseil communal d'AI-semberg.Le Conseil des Hospices était représenté par : M. Van Langenhove, M. Bouquéau, M. Verheven, M. Brabandt, M. Spehl, M. Frison, M. Hallet, M. Catteau, M. Merckx, secrétaire général. Ce compte a été approuvé en séance du Conseil communal du 24 décembre 1910. Voici d'ailleurs l'extrait du Bulletin communal (p. 1887, vol. II) : « Hospices et Bienfaisance. Compte de 1909. (( M. l'échevin Maes. — Conformément au rapport que vous avez reçu, j'ai l'honneur de vous proposer, Messieurs, d'approuver le compte de 1909 des Hospices et de la Bienfaisance.« — Les conclusions de. ce rapport sont adoptées. » Ce rapport ne critiquait le compte qu'au point de vue de l'imputation des intérêts du legs Brugmann.

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