Le bruxellois: journal quotidien indépendant

1974 0
13 november 1918
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s.n. 1918, 13 November. Le bruxellois: journal quotidien indépendant. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/057cr5pg78/
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tiercredi 12 Novembre 1918. • N» 1473 ABONNEMENT Bruxelles - Province - Etranger Le> abonnements sont reçus exclusivement par tous les BUREAUX DE POSTES. Les réclamations concernant les abonnements doivent lire ai «sées exclusivement au bureau de posta qui a délivré ."abonnement. PRIX DES ABONNEMENTS : 3 mois 2 mois I mois • Fr. 0.00 Fr. 6.00 Fr. 3.QO T|RAGE : 125,O©0 per |®ar laercreas 13 Novembre 1518. - N° 147a QUINZE CENTIMES Le Bruxellois JOURNAL OIJOTIDIEH rNDEPSKDANT ANNONCES faits diver. et Echos La Hgne, fr. S 00 Nécrologie . . . aco Annonces commerciales 2 00 Annoncer financières ****** %,çq PETIiE:» ANNONCES. , . La grande ligne. 2.00 Rédacteur en chef : Rehô ARMAND Rédaction, Administration, Publicité, Vente : BRUXELLES, 33-35, rue de la CaserriQ ^ fHÂCafi S "iSS-GOO war SnsîP L'Ambassadeur d'Espagne auprès du roi Albert â Gand Notre service d'isforfflaiieas A l'heure où nous mettons sous pres= se les communications téléphoniques et télégraphiques avec la Hollande et l'Allemagne ne sont pas encore rétablies. Aussitôt que des nouvelles arriveront, par télégraphie sans fil ou par avion, nous les publierons dans une édition spéciale paraissant vers 3 heures. Le Nouveau Gouvernement Socialiste allemand Berlin, 12 nov. — Le nouveau gouvernement allemand se compose uniquement de membres du parti socialiste. Ce sont les citoyens : Ebert (chancelier), Ilaase, Scheidcmann, Dittmann, Landsberg et Barth. Plus de Censure Bruxelles, 12 nov. — Le Comité central des Conseils de Soldats à Bruxelles a décidé hier de supprimer la censure des journaux, des imprimés, etc. Centralisation des Conseils de Soïdats Bruxelles, 12 nov. — Tous les Conseils Allemands de Soldats qui se sont formés 3 ans toutes les villes de la Belgique occupée et dans tous les corpstde troupes ont été placés sous le Comité central des Conseils de Soldats à Bruxelles. Ce dernier à pris contact avec l'autorité belge. Nouveau manifeste da Conseil des Soldats aux habitante de Bruxelles ! Les locaux publics resteront provisoirement fermés encore pendant quelques jours depuis 5 heures du soir à 10 heures du raa-tir. La pénurie de gaz et d'é1 ctricité impose cette mesure. Faute de procéder avec économie, Bruxelles se trouverait après-demain privé de tout éclairage public. Les mesures d'obscurcissement sont abrogées, sans que toutefois pour cela il puisse être question d'une consommation plus grande de lumière. Nous attendons de tous les ouvriers bruxellois, d • tous les habitants de Bruxelles, qu'ils nous prêtent leur appui, particulièrement en agissant énergiquement envers ceux dont l'enthousiasme est subordonné à leur consommation d'alcool. (s.) Le Conseil des Soldats. Le Comité exécutif. Us jugement in tribunal de campagne Condamnation à mort d'un pillard. Bruxelles, 11 novembre 1918. Sur requête du Conseil des Soldats un tribunal de campagne, composé du major Briiggeman, commanda t du Meldeamt de Bruxelles, du capitaine Rickmers, de l'état-major de la 36e division de réserve, et du lieutenant Knauer, du 2e régiment de chasseurs à pied, s'est réuni et a condamné Je tirailleur Karl Krasowka, de la ire M. G. S, S., 8e section, né le 16 octobre 1888 à Hintendorf, district de Neustadt (Haute-Si'é~ie> à mort et à être fusillé, pour s'être rendu coupable d meurtre et de pil-?age à l'Hôtel Regente, place Rogier. Le jugement a été exécuté sur place, en présence d'u 1 membre du Conseil des Soldats.Son co-accusé, le caporal Wilhelm Pfei-ler J. R. 28, a été déféré au tribunal gouvernemental pour y être jugé. De son propre aveu, Pfeilcr est déserteur depuis des années. Lu, approuvé et signé. (Suivent les signatures.) Comment s'est opéré le transfert des pouvoirs gouverne-taux allemands à Anvers. Dimanche après-midi, le Conseil des Soldats, nouvellement formé, a repris le contrôle du gouvernement et des autorités militaires à Anvers. Le transfert a eu lieu dans le plus grand calme. La population civile anversoise s'est conduite dans cette circonstance d'une manière absolument exemplaire. L'après-midi une assemblée solennelle a eu lieu au théâtre flamand. La grande salle était bondée jusqu'à la dernière place. Les bruits qui circulent! On raconte que les Alliés auraient fait déjà leur entrée triomphale à Ninove, à Alost, que vendredi le Roi sera à Bruxelles. Racontars de bonne femme que tout cela, comme il s'en est colporté pendant toute la durée de la guerre. Une fois pour toutes: en cas d'armistice les armées restent sur place dans leurs lignes, jusqu'à évacuation endéans les délais voulus, donc endéans les quinze jours dans l'espèce. Aspirons au retour du Roi et de nos braves troupes : d'accord, mais soyons sérieux avant tout. Des soldats anglais à Bruxelles Un groupe de prisonniers anglais composé de M soldats capturés au cours des derniers ■îombats'én Flandre ainsi que d'environ300soldats anglais, astreints au travail à Tervueren, a été présenté hier matin au comité exécutif du Conseil des Soldats allemand à Bruxelles. Celui-ci a îonné immédiatement l'ordre de les libéier. Les pauvres diables, fous de joie, se sont dispersés in peu partout dans Bruxelles, et maints gogos 4nt déjà colporté le bruit que les Anglais ont fait >îur entrée à Bruxelles. Un télégramme du nouveau gouvernement allemand au maréchal von Hindenburg Le nouveau gouvernement allemand a adressé au conseil supérieur de l'armée le télégramme suivant : Au général feld-maréchal von Hindenburg! Nous vous prions d'ordonner à toute l'armée de campagne, que la discipline militaire, le calme et l'ordre le plus strict doivent être maintenus sous tous les rapports dans l'armée; que partant les ordres deê autorités militaires doivent être exécutés jusqu'au licenciement des contingents de l'année, sur l'ordre exclusif des autorités militaires. Les préposés à cet effet garderont leurs armes et les insignes de leur rang. Là où des conseils de soldats ou des conseils de confiance "se sont constitués, ils sont tenus de seconder sans réserve les officiers dans leur activité dans lé maintien de l'ordre et de la discipline. (s) Ebert, Haase, Scheidemann, Dittmann, Landsberg, Barth. Le texte de cette ordonnance du gouvernement sera immédiatement communiqué à tous les corps de troupes. (s) von Hindenburg, La VIe armée évacue la Belgique Bruxelles, i3 nov. — Le commandement suprême de la VIe armée a donné l'ordre du départ à ses effectifs. Dans leur propre intérêt, mais particulièrement dans l'intérêt de la population belge, les autorités militaires allemandes espèrent que le plus grand calme présidera à ces mouvements. AVIS ET AFFICHES Le Conseil des Soldats allemand nous demande d'insérer dans nos colonnes qu'il prie les citoyens belges de noter que tous les bons de réquisition et passeports signés du citoyen Pfeil ne sont pas valables. Tous les papiers officiels doivent être contresignés en triple par trois membres du Comité exécutif ainsi que porter le timbre du Conseil des soldats. le retour du bourgmestre MAX Bruxelles, 12 nov. — Le Comité Central des Conseils de Soldats, à Bruxelles, nous informe que l'auto qui ramène notre grand citoyen, le bourgmestre MAX, dans sa bonne ville de Bruxelles, sillonne déjà, depuis hier soir, les routes qui mènent à Goslar. Le Comité bruxellois a chaudement recommandé aux C laseiis allemands de soldats d'accélérer le retour du bourgmestre et de le facilite}1 par tous les moyens. L'ancien gouvernement général Bruxelles, l3 nov. — Les autorités de l'ancien gouvernement général ont quitté hier Bruxelles. Démission du maréchal Foch? La Révolution à Paris? Bruxelles, l3 nov. igi8. — On nous annonce sous toutes réserves : « Il résulte de bruits, incontrôlables toutefois, que la nuit précédant la conclusion de l'armistice, de graves mutineries auraient éclaté dans l'armée française. Foch aurait démissionné. Des émeutes tellement sanglantes auraient éclaté à Paris, qu'elles ne le céderaient en rien, aux pires jours de la commune.Parti ouvrier belge An Peuple Belge L'heure de la délivrance va sonner ! L'Empire A''e nand s'effondre sous les coups des armées de l'Entente et de ia Révolution ! Le Peuple Belge, réintégré dans ses libertés, revendiquera avant tout, de ! A''ern gne nouvelle, la réparation totale des méfaits de l'A11» nagne d'hier. Dans le domaine international, pour assurer la paix du monde, il aidera, de tout "eur, au triom phe des principes de Wilson par la création 1 la Ligue des Peuples. Citoyens ! . A cette heure décisive, il importe que les tr vailleurs veillent eux-mêmes au maintien de l'e Mre public, indispensable au relèvement des n nés et à la restauration économique et monde t pays. Qu'ils soient prêts pour qu'au retour des solda' qui ont siîiéroïquement coopéré à la libération c notre sol et à l'affranchissement du vieux monde, ! Belgique inaugure, elle aussi, une ère de justice -de solidarité sociale. Le Peuple Belge, suivant l'évolution de tous !< pays civilisés, exige l'accession complète de J classe des travailleurs au pouvoir politique notan ment par l'établissement immédiat du b. U. pur < simple à 21 ans. Travailleurs 1 Dans la Belgique de demain, la classe ouvrier* enfin majeure, veut, avec l'abolition de l'article •>!< 1 a liberté syndicale pour tous y compris le personni des services publics. Au nom de la conscience nationale le Parti Ouvrit réclame d'urgence la poursuite des traîtres et de accapareurs et la taxation des bénéfices de guerre Mais la réalisation de cette œuvre de rénovatio exige avant tout que le calme règne. Nous vous convions donc à assister, avec sanj froid et dignité, à la retraite les. trou pes ennemie qui vont rentrer en Allemagne pour y acheve 1 œuvre de la Révolution. Travailleurs et Démocrates J Le Conseil Géoér;;l du Parti Ouvrier belge et 1 Comité de la Fédération bruxelloise siègent e: permanence. Ils prennent l'engagement solennel de n'avoi ni trêve ni répit avant que ne soient consacré? toutes les réparations de droit et toutes les satis factions de bien-être et de sécurité qui vous son dues. Mais pas tle fausses manœuvres I Pas de moure ments prématurés! Pas de manifestations intempes tives I Attendez le mot d'ordre du Parti Ouvrier. Restons dignes des destinées qui nous attendent Une Nation nouvelle, dans la paix et la liberté réalisera demain les hautes aspirations des tra vailleurs, en marche vers le triomphe de leur idéal Pour le Bureau du Conseil Général du P. 0. B J. Baeck, L. Bertrand. A. Debunne, A. Delporte J. Lekeu, J. Wuiters, C. Mertens, V. Serwj L. Meysmans, M. Ha'let, E. Housiaus, E. Vinci L. Troclet, A Cools, P. Pastur, G. Solau. Pour le Comité de la Fédération Bruxelloise : Jos. Van Roosbroeck, Ch. Everling, Fernand Brun faut, Ferd. Elbers, Alex. Hellinckx, Arth. Huj gens, P. Lalemand, Tos. Lauwers, Jean Pladel P. Van Fletteren, V. Vermeire. Jos Jacquemotte E. Gryson, El. De Vlaemynck, L. Uytroevei Jos. Déniés. L'Ambassadeur d'Espagne auprès da Roi Albert à Gand Le Conseil des Soldats allemand nous communique le télégramme suivant, adressé par son entremise, par radiotélégraphie, à Sa Majesté le Roi Albert : ftoi des Beiges. — Si^and-^naf^ier fpésiérai? HesiserGie Wetr© Majesté aircaaiiSe message- Demain mercredi jparâi*« rai l'honneur lie me rendre à pour présentes* mes à Wetre Pajesié. Grand-maréchaS d® Sa Oour et Ha Fràncqui vlen« ment ave© moi. Serait reconnaissant faciliter pour passer les lignes. Honisnaffes respectueux. Hers|yis de VlLLÂLOfBÂRj HLnistre d?Espagne. La falsification des Denrées alimentaires Nous causions de choses et autres, cc jours-ci, autour d'une table amie. Il fut ques tion de la guerre, de l'armistice, de la paix, di la Ligue des nations, de Wilson, que sais-je Il fut question des mérites relatifs de diver grands hommes, et, la discussion s'élargissan comme toujours en pareils cas, l'un de nou posa la question suivante : Quel serait le plu: grand service à rendre — une fois la Paix re venue sur terre — à l'humanité, ou, pour ni pas trop généraliser, à la Belgique, ou, pou restreindre davantage encore, à la populatioi bruxelloise? Chacun se mit à réfléchir. La question es des plus subtiles, en effet. Les hommes au ront tant à faire pour réparer les maux de 1; guerre et pour augmenter leur bien-être, et le: travaux à accomplir sont si nombreux qu'il es bien difficile de se prononcer plutôt dans te sens que dans tel autre. Le moyen de constituer la Ligue des nations une convention sociale plus épuitable, la réali salion du principe de la liberté dans la signifi cation large et sans équivoque de ce mot, h création d'une pension de retraite pour tous le; vieillards (hommes et femmes), la disparitior des guerres, remplacées par une juridiction ci des tribunaux internationaux... autant de victoires que la civilisation se devra de remporte! encore sur la routine et l'obscurantisme qui jusqu'à ce jour ont régné en maîtres dans nos départements ministériels... au Havre et à Bruxelles.Mais quelle est, parmi toutes, la plus importante? « Hic jacet ». C'est là qu'est la difficulté!Une opinion fut émise par un de mes excel- rrrnriiTïïTiTiirTiffirw,™M~°^i,"T*~'f"" ; lents confrères, le Dr J. V..., opinion qui mé rite d'être rapportée. « L'homme qui, à mon avis, dit-il, pourrai: s se vanter d'avoir rendu le plus grand service i - la population bruxelloise, pour ne parler qw 3 de celle-là, ce serait celui qui aurait trouvé 1< ? moyen de permettre à chacun de découvrir,san; 3 effort et sans dépense appréciable, si un ali-t ment, mets ou boisson, est falsifié ou s'il es' 3 naturel. 5 Au premier abord, cette découverte vous pa-* raît, en comparaison de celles dont vous aves - parlé, d'intérêt secondaire, mais veuillez réfléchir un moment. Je vous ai entendu citer les noms des Jenner , des Roux, dos Pasteur, des Solvay, des Jean-Jacques Rousseau, des Mirabeau, des Edison et j'admire comme vous ces grands évolution-nistes (excusez le néologisme), mais il peut y ^ avoir mieux et voici pourquoi : l La valeur d'un homme se mesure à l'importance des services qu'il a rendus, et l'importance de ces services se mesure elle-même â . l'étendue des lacunes qu'il a contribué à coni-. bler ou des misères qu'il a fait cess-îr. i Le savant qui inventerait un remède '*adi-cal contre les cors aux pieds ou contre la calvitie aurait évidemment un grand mérite, car il débarrasserait le monde d'un ennemi qui, sans être dangereux, le moleste. Son mérite ne pourrait cependant pas se comparer à celui du médecin qui trouverait le remède contre la tuberculose. Ceci me paraît induscutable, tout simplement parce que l'importance du mal vaincu est différente pour les deux cas. La valeur de l'homme est donc bien en rapport avec le fléau qu'il a détruit. Eh bien! quelle maladie, aussi terrible soit-elle, qu'elle s'appelle grippe espagnole, cho- ■ léra, peste ou syphilis, quelle maladie cause plus de victimes que la falsification des denrées alimentaires? i Combien d'enfants meurent ou sont détra-: qués pour le reste de leurs jours par du lait fal-: sifié? Combien d'hommes et de femmes voient ; leurs jours abrégés par une alimentation mal- ■ saine, par l'introduction de matières nuisibles : dans les aliments d'usage quotidien? Cette falsification, qui commence par le lait, . passe par le café, la viande, le poivre, le c?.cao, : les conserves, le beurre, pour aboutir aiix eaux minérales et aux bières nationales (Brabançonne, s. v. p.) qu'on sert aux Bruxellois; cette falsification que nous retrouvons autour de nous, à chaque pas, qui nous attaque dans chaque bouchée que nous portons à nos lèvres, dans chaque gorgée que nous avalons, n'est-elle pas notre ennemi le plus redoutable, en raison de la fréquence de ses coups et de notre impossibilité de lui échapper? Mais, me direz-vous, n'avons-nous pas un laboratoire de l'Etat (avec majuscule, je vous prie) et des laboratoires communaux chargés de combattre cc fléau? ^ Certes, nous en avons, mais quel contrôle exercent-ils en réalité sur ce qui nous est vendu à Bruxelles ou en province? Quelqu'un s'est-il jamais présenté chez vous de leur part pour prélever un échantillon sur cc que vous consommez et le soumettre à une analyse scrupuleuse, et pour exercer ensuite des poursuites contre les fournisseurs indélicats qui vous vendent la mort en bouteille, au poids, en flacons ou en paquets? Ces laboratoires, jusqu'en août 1914, ne possédaient d'ailleurs pas les moyens d'action nécessaires à un contrôle aussi serré! Quant aux ingénieurs — agricoles ou autres — fraîchement sortis de l'Aima Mater et bom- le bardés inspecteurs des denrées alimentaire: aux traitements princiers (les frais de voyage d'un seul de ces jeunes inspecteurs se som ^ élevés en 1913 ^ îa somme de 22,000 francs!) ii- '' va'Jt mieux ne pas en parler... pour le mo-;u ment. C'est un nettoyage que nous propose-s rons de faire en famille! En même temps du je reste que celui relatif aux inspecteurs du tra-la vail (q«e d'inspecteurs, bon Dieu!) En atten-;t dant donc,nous continuons à manger et à boire s le poison, sous toutes les formes que l'ingénio-'a sité des falsificateurs veut bien lui donner, et 1- nous tombons tOus, ou presque tous, victimes 1 de ces aimables industriels, les uns plus jeunes, d'autres plus âgés, suivant la force de nos _ constitutions et la résistance que nous oppo-)' sons à l'ennemi, suivant nos gofsts également :1 cai 1 un aime le lait et avale de la craie, tandis r qu'un autre aime les petits pois et s'ingurgite s du vei t de gris. L'amateur de petits pois est • évidemment plus exposé que l'amateur de lait, a Voilà pourquoi je prétends que l'homme qui nous donnerait le moyen de nous prémunir con-s tre _Ie falsificateur serait celui qui nous ren-r drait le plus grand service ». On continua à discuter, mais j'avoue que, ; pour ma part, ce raisonnement m'avait im-pressionné. Et, franchement, ie me demande, en pensant à l'inertie des Douvoirs publics, s'il \ serait donc pas possible d'avoir une fois — .! :,orf's 'a guerre — un gouvernement qui ne se t désintéresserait pas aussi complètement de questions aussi importantes que nos ministres ^ qui" se sont succédé depuis 1830 et oue ''Europe ne nous enviait fichtre pas! Gin Mile. L ■ ETRANGER I RUSSIE. L'avenir ie la Russie ifaprès CkMapta. ~ Da?s un article sur la Russie voir 110 1232 de . o-/ mai 1J18) nous faisions ressortir lé concours que • \e "r^nd philosophe et littérateur Maxime Gorki ' m,êrne d apporter à l'organisation du nouvel eta^ de choses dans 1 ex-empire des ex-tsars. Il y a quelques années, en février 1012. je me trou-" vorse en compagnie du grand chanteur russe Chaliapine qui venait d obtenir un succès sans nré-' ce dent au théâtre de Monte-Carlo dans le rôle 1 divan le Terrible. ' Accoudés devant l'admirable baie d'Ajaccio, nous parlions d art, de musique, de politique et surtout de la Russie. Et 1 incomparable artiste nous disait : , — Je suis patriote et j'aime la Russie, pas celle duKwas et du samovar, mais celle de cet immeis JjariÀm' ae ce. fe'rand peuple mal cultivé, où il y a tari de rieurs qui ne peuvent pas pousser. Mon \cr, nous vumw d'évoquer le nomglorîeiix .'lsor&sk3', ae ce inusicien*qm, en même temps qu il écrivait son œuvre,âlâit ramasser des kopecks chez les bureaucrates et qui mourut à l'hôpital! Combien d'autres fleurs coupées dans l'histoire de ta Rùssie! Et après un silence plus impressionnant devant la « grande bleue » méditerranéenne, Chaîianine continua : — Ah oui, il y en a d'autres, il y en aura toujours d autres. Il y a mon ami Gorki. Ah 1 c'est loin ! C'est vieux comme 1807, ce souvenir I Je chantais à la Kermesse de Nijni-IsTovgqrod. Gorki vint dans ma loge. On ne se reconnaissait pas. Il demanda : — l'ai entendu raconter que vous êtes du frère Isaa-. Ce qui veut dire, en Russie, de la conférie dés vagabonds. Je lui dis : — Oui. Et, en cherchant, nous vîmes que nous avions autreiois travaille côte à côte, à Saratoff, sur les barques, comme portefaix; à Kazan, moi cordonnier, lui boulanger, et qu'on s'y était battu le dimanche. sur le lac gelé, contre les Tartares. pour se rechauffer les doigts. Alors on s'est embrassé ! Quand nous parlons de cela maintenant, Gorki me regarde et me dit ; — C'est drôle, c'est presque fabuleux. Mais voilà un souvenir tout à fait émouvant : A Nijni il y a six ans, Gorki avait dormi à mon hôtel. Je me réveille, je le vois près de la ienetre, dans une chemise de nuit, tenant la portière et regardant la ville qui sommeil'ait encore. Le soleil brillait déjà sur les coupoles des églises, sur la rivière et sur les toits des maisons. le lui dis : — Es-tu réveillé déjà ? Et lui : — Viens ici pour un instant. Quand je vins, je vis qu'il avait les larmes aux yeux. Je n'ai pas compris cela d'abord. Mais il dit ■ — Regarde, comme c'est beau. Il n'y a personne! Voilà l'humanité qui a fait les dieux et les lois et tout cela est couché sur la terre, en face le cielj et voilà comment le soleil, pareil à un enfant qui ne sait pas, joue sur tout ce qu'ont fait les sociétés Il est très doux. Gorki. continua Chaliapine, mais je pensai à ce moment : Comme il est pur, comme il est honnête, parfaitement honnête. Et me souvenant de cela, maintenant, j'ai honte de mol, narce que je ne suis pas aussi pur que cette pure fleur de mon pays. C'est une desbelles minutes de ma vie, une minute dont on aimerait se souvenir dans la solitude, quand on parle avec soi-même.Si je suisja.nais embastillé, j'ai déjà calculé que je serai, là, bien tranquille pour penser sérieusement à ce que je suis. Et le célèbre chanteur ajouta : — Dans les succès de la ville et des salons où l'on vous dit : « Assoyez-vous, prenez le thé », 011 n'a jamais le temps de penser à ces choses-là ! Et, après un nouveau silence : — Tenez, cher, je veux vous dire un souvenir de musique, depuis le temps où, choriste soprano à l'église,je rêvais de théâtre déjà. A dix-sept ans,je jouais un rôlede grandseigneui dans un opéra du Polonais Moniusko ; je donnais ma fille en mariage. Aux fiançailles, ie chante mon grand air. j'avais la voix jolie, mais le geste court. Le public applaudit tout de même. Je salue, me trouble, recule ppur m'asseoir. Mais un camarade avait tiré la chaise. Je tombe, on rit. . j'ai pleuré?... Des fleurs russes, en musique, combien, combien j'en vois dans la jeunesse qui monte ! Le maître Glazounoff, suivi de Rakmaninoff, de Scriabine, de Vasilenko, do Ladoff! Et d'autres! Tout cela, c'est personnel ! En bon Russe, chacun de ces hommes a « avalé » la musique du monde entier, en a bourré son cerveau ; mais, en écrivant, il a produit une j œuvre personnelle. 1 Ce phénomène-là, c'est toute l'âme russe. I « Nous sommes comme un gouffre ouvert à tous les torrents de la terre; mais, quand cela a bouillonné dans notre fond, la poussière d'eau qui monte au ciel semble s'élever des entrailles mêmes de notre sol ! » Voilà ce que nous disait, — en février 1912, — devant l'admirable baie d'Ajaccio, l'ancien peti débardeur du Volga. Voilà ce que nous disait le célèbre Chaliapine, avec toute sa ferveur et toute sa foi en l'avenir ie sa chère Russie. fO. M.l

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