Le courrier de Bruxelles

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31 januari 1914
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s.n. 1914, 31 Januari. Le courrier de Bruxelles. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/hd7np1xr6s/
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Samedi 31 janvier 1914. ABONNEMENTS i Mit* OTMI» TUISKilt BELGIQUE. .fr- 10.00 5.00 2.50 HOLLANDE. . •! lg2o 8.60 4.80 LUXEMBOURG .\ UNION POSTALE. 30.00 16.00 7.50 5 CENTIMES topelfements ne «ont cas ml» en..nt» TÉLÉPHONE SABLON 1754 LE COURRIER 83* année. — ^ 5h\ i BX7BBAITX i A BRUXELLES ■ 52, rue de !a Montagne A PARI8 • 30, rue Saint-Suîpice, 30 5 CENTIMES Lu •upoté.-nents ne sont pas mis en vent# TÉLÉPHONE SABLON 175» Pro aris et focis . ,1 Le discours Masson et r< Indépendance» *Le compte-rendu de l'« Indépendance » sur le discours congolais de M. Masson, est typique. Type de compte rendu maçonnique, doctrinaire, de rédacteur madré, rompu à esquiver la qucr'ion, la vraie question; et violent en même temps, dans de froides injures.Quelle est la question, la vraie question t M. Brifaut l'avait traitée à fond; et c'est ïa question qui fait depuis l'origine, le fond du débat : que veulent les francs-maçons au Congo? Veulent-ils la même chose que les missionnaires : Propager des idées religieuses, nue morale religieuse, celle de l'Evangile 1 C'est tout l'opposé. Et à quelle action 3'Acte de Berlin assure-t-il protection1? à celle des missionnaires ou à celle des francs-maçons ? M. Brifaut est venu dire, pièces en mains, pièces provenant des maçons eux-mêmes, voici ce qu'ils pensent, et voici ce qu'ils veulent. M. Masson qui a « fait justice », au dire 'de l'« Indépendance », a-t-il nié l'authenticité des papiers, contesté les textes et même le sens ? Absolument pas. C'est « son droit » de penser ainsi, d'agir ainsi a-t-il dit plusieurs fois à propos des discours et des écrits de M. Sluys. Ce sont là des aveux. Il n'aurait pu du reste rien nier ni expliquer. Et à propos de la lettre Wangermée au citoyen Vanderyelde, pas un mot d'explication. M. Masson comme l'« Indépendance » se jettent sur le côté : Comment ayez-vous eu la lettre, qui vous l'a- donnée? C'est leur se:ul cri.- Puis : c'est inoui, c'est honteux, c'est malhonnête, c'est un vol ! Et ils ne savent en aucune façon comment cette lettre est arrivée à M. Brifaut. Ils présument, ils jugent, ils insultent. Nous croyons même qu'ils le font à froid ayant besoin d'échapper à la discussion du fond, et ils se fâchent d'autant plus fort. **# Des gens qui se cachent, qui invoquent le secret maçonnique, qui se couvrent de la peau du mouton, ne faut-il pas les découvrit? ïîs v en Vont disant à tout propos ; Le jour n-et pas plus pur que le fond de nos cœurs! Ne faut-il pas montrer le fond de ces cœurs maçonniques? Voyez par exemple le fond du cœur de l'« Indépendance ». Elle dit : « M. Masson a. qualifié, comme il convenait, lès gens qui n'hésitent pas à voler des lettres confidentielles pour perdre un fonctionnaire; les gens qui mentent, gui calomnient, qui salissent systématiquement sous prétexte de servir la cause d'un Dieu qui fut tout d'amour, de fraternité et de cha- i rite! » Ah ! le bon apôtre ! le doux apôtre du | Christ; voilà qu'il eroit à sa divinité! Est-; ce un lapsus ou une 'bonne croyance? Nous! souhaitons sincèrement que ce soit sa croyance, faisant honneur à son intelligence. •— C'est mieux, en tout cas, que M. Masson qui, dans son "discours, hésite encore à qualifier le Christ de personnage « légendaire » ou de personnage réel ! * * * Et pour que nos lecteurs ne croient pas que la courtoisie et la douceur de l'« Indépendance » ne sont pas égales pour tout le monde, citons, encore, ce qu'elle dit, dans le, même comptc-rcndu au sujet de M. de Broqueville : « Jamais, dans aucun Parlement européen, on n'assista à un spectacle plus lamentable que celui de ce chef de gouvernement abdiquant totalement devant le plus haineux esprit de parti et se résignant à faire l'éloge de procédés que tout esprit loyal doit, condamner. » « Tout esprit loyal ! » Le compliment est complet. La loyauté est réservée à l'« In dépendance ». Nous, admettons volontiers que sa loyauté n'est pas de même qualité ii que celle de M. de Broqueville et qu'elle ne ^ peut être juge de celle-ci. LA CHANSON DU FOYER. [ Le foyer est un ami oublieux de lui-même n et un conEdent intime, sûr^ et discret. Il n me donne toute son amitié vive et envelop- si pante et n'exige rien en retour. Il écoute 'IV la palpitation de ma vie intérieure, il con- ti temple le spectacle de ma vie extérieure et d il n'eu répétera rien à quiconque. d Il berce mes ennuis, réchauffe mes tris- C tesses spleenétiques et hivernales. Il nie p pénètre doucement jusqu'au cœur, jusqu'aux moelles. Il endort mes lassitudes avec son verbiage à mi-voix, ses longs et indécis monologues. Il est un conteur délicieux. Il est un poète charmant. Il improvise pour moi mille et une choses légères et fanfrelucheuses, diverses et infinies, selon le vent qui souffle et selon l'inspiration L qui lui descend du ciel, par la cheminée. I C'est un artiste merveilleux qui dessine, peint et sculpte des scènes vivantes et fan- ^ tasmagoriques, ^ mi-réelles, mi-irréelles, ' qui fondent, s'évanouissent;, disparaissent, ^ reparaissent. Devant ces imaginations îo-\ j; lâtres et ignées, abracadabrante- et pour- ( près, durant des heures et de3 soirées, il 1 fait- rêver les enfants aux grands yeux, les \ poètes aux doux rêves et les chats énigma-tiques aux prunelles clignotantes. Il est le charme du morne hiver, l'enchantement p des^ longues veillées. Il est le soleil de la ^ maison. le centre lumineux et rayonnant autour de quoi tout gravite dans le home, c 11 est un livre pour ceux-là qui ne savent pas encore, ne savent plus ou n'ont jamais C su lire. Il est une partition de musique qui chante et se déroule toute seule pour ceux-là dont les doigts sont ignorants des touches et des cordes. ~ Les peuples du Midi l'ignorent. Malgré j leur merveilleuse et native fortune, je les ^ plains. Mais il n'est pas bon que les uns *\ aient tout et les autres rien et à ceux-là, V pour qui sont si rares et si fugitives les féeries de l'été, Dieu a donné, en compensation, durant les longues soirées d'hiver., les féeries plus discrètes, toujours renou- velées et toujours renaissantes du royer. S; . ***. . V Ce que nous disons ici doit se compren- b dre du foyer ouvert ou tout au moins à feu V vitré ou mieux micassé. Les inventeurs de & ces sortes de feux étaient à coup sûr des v hommes intelligents et charitables. Ils ont S voulu allier le passé avec le présent, l'utile ^ avec l'agréable et la poésie avec le confor- u tablé. \ Le feu fermé ne parle qu'à mon oreille jpt C à mou foydiûr. Il csfc encore nrosTcieh et. - h poète; il a cessé d'être pemtre et sculp-c< teur. Il a perdu une grande part de son 11 charme. Nous vivons plus par les yeux que Y par les oreilles. L'homme moderne surtout est plus visuel qu'auditif. ^ Mais ceux-là qui ont supprimé les foyers \ à charbon et leur ont substitué le chauf- a fage central ont été des iconoclastes et des b barbares. Us ont tué le poète et le musicien g comme les autres avaient porté en terre le J peintre et le sculpteur. On ne voyait plus 3 le théâtre, ou n'apercevait plus les acteurs. Mais leurs mélodies en arrivaient encore, jusqu'à nos oreilles. Ceux-ci ont d démoli le théâtre après en avoir chassé les d acteurs. La chaufferie centrale ne parle plus qu'au toucher. Un souffle tiède en par- vient encore jusqu'à nous qui nous j compénètre d'aise et de l'intime joie d'être, t, La sensation en est toute animale. Plus o rien d'esthétique et d'intellectuel n'y sur- I* vit. Le foyer lui-même, centre et soleil, en li est mort, et ce qui en subsiste encore n'est. 1( plus qu'une métaphore que la langue roule, \ avec d'autres de ses éléments incolores, inertes et qui n'ont plus qu'une existence il posthume et conventionnelle. j- *** ? Mais les fabricants de gaz et d'électricité ont eu pitié de nous, et de nos pertes et de nos deuils. Us nous ont rendu les foyers rayonnants. Ceux qui se trouvent être tout I à fait américain et «: up to date » les ont * imaginés à leur convenance et non à la nôtre. Ils les ont faits àbougies. Us leur ont gardé^le feu, la flamme; mais c'est un feu b sans âme et une flamme sans significa- c tion. Ce sont encore de doux poètes et r d'ineffables musiciens. Mais ils ne dessi- E nent plus, avec des pinceaux de flammes, 1* des scènes animées et interchangeantes; 1< ils ne sculptent plus, avec de la lumière, 1 comme matière plastique, des mondes mou- P vants.tétranges et miraculeux. Ils sont des n feux figés, des feux en bâtons, en striures c immobiles et toujours les mêmes. j< Les autres ont une compréhension plus itime de nos goûts, de notre esthétique, e notre passé. Us ont imité, en leurs feux ouveaux, les feux anciens. Us ont gardé e l'autrefois ce qui leur a été possible d'en arder, à force d'artifice et d'ingéniosité, eurs foyers ont des copeaux et des bu-les, des briquettes et des blocs de chai-ons. Nous n'ignorons pas que tout cela 'est qu'en imitation, en contrefaçon, mais ou8 aimons à nous y laisser prendre. # Ce >nt jeux d'imagination plus que réalités, [ais cela nous reste comme une consola-on suprême. Nous y voyons le passé et la ouce et profonde poésie d'antan, commt ans un miroir, comme dans un tableau, n s'en contente faute de mieux, faute de lus. ÉTRENNES PONTIFICALES TREIZIEME LISTE. Report des listes précédentes: 38.179c"»" 'o Dokersblad, 1C rofosseurs et élèves du Grand Séminaire, JN1 a line', 2ôC usters der derde Orde, Hasselt, es Prémontrés de Belgique, 30C I. de Waepenaert, Grembergen, lergé de St-Brice, Tournai, t 165 . M. Th. François, euro-doyen,. Ninove, 2.j han. Gantineau, Tournai, 2ô >ames de S. André. Tournai. 10G oor eene gunst C. D. W. S. B., 100 Il le van den Hende, Alost^ 20 Ime Fr. Notel tiers, Alost, Line Hoet-Guffroy et enfants. Disniude, 95 lergé du canton.de Péruwelz. 190 icointe et vicomtesse de Ghellinck d'.Else-ghem, Vaernewyck, 100 ongrégation des Dames Enfants de Marie du 8 Cœur, 100 omte et comtesse Cornet d'Elsius du Che-noy, 10-0 aronne Th. de Roest d'Alkemade et ses enfants, MX) [. et Mme R. van Ypersele de Strihou, 100 [. et Mme Jos. Carher, Gand. es servantes de Marie. Erps Querbs, 50 . O., ' 40 [. J. Delespaul, Ter mon de, 2o an Wege en katholieke faniilie, Adin-kerke, 2ô M. V. Baudelet, euro otnér.. Mons. 10; M. ermersch, Wervicq, 5; M. A. .Jonas, Eugies, ; R. M. Maes, directeur. Ninove. 20;Coutvenl îs SS.-Cœurs, id.. 20; Anonyme, id., 5; Chan. auchie, prof, à l'Université, Lonvain, ÏOj H-ader, zegen onze ondernemiu.^cn; 3 ; St-rèro, Unissez-moi, bénissez ma famille, 2; X. X., ''ervicq, 10 ; Opdat God onze huisgezinnen zou ïgenen, Jiscloo, 10; Onbëkend. 1: Ter eer,> m den H. Hart, Oost. Roosebeke. 1 ; St-Père. uérLssez mon fils. 5; Voor eene bijzondere ir-aitie, 5 ; Mlle L., 10 ; Uit dankbaarheid, Heu-, 2; Chan. El. Ladeuze, Tournai,. 10; Onb--end, Aalst, 2 ; Om eene gunst. Meldert, 5 ; oor liet v.-elzijn van een liuisgezin, AaJst, 2>' ; nbekeud, 10 ; G. P.. 20; H. Vader zegen on-eerbergen, 20; L. P., JJbrament, 20; Mar->1, Gabriel et Marie, 15; Een prieoter, Vesur-15; E. A. V. J., Harclues, 10; O. S. An-jrs, 10; M. le curé de Slype, 10: V. L- D., ccle, 10; M. Dujardin, Lonvâin. 10; Anony-te, fetree, 5 ; N. T)., 5 ; Pour qu'on donne à udenhove-Ste-Marie, 5; Mme P. V. D. H., inove, 5; Robert et Joséphine. Wastoul. 2,50; nonyme, Renaix. 2 ; Ten ba-kkergast, ï ; Air ?rt et Marguerite, 1 ; Om eene bijzonder u.nst, 1; J. V., Bruges, 1; Cœur Sacré de ésus, que votre rècne arrive, 15. — Ensemble : 54.50. Total : fr. 40.579,05 On peut adresser les souscriptions au bureau x journal ou à M. MALLIÉ, secrétaire, 7, rue a fa Tête d'Or, Tournai. *** PELERINAGE A ROME. — Le pèlerinage ni accompagnera la délégation de l'Association ds Journalistes Catholiques chargée de présen->r au St-Père les Etrennes Pontificales, sera rganisé, sous la présidence d'honneur de S. m. Je Cardinal Mercier, par les soinR de l'Al-ance Catholique. Départ le 20 avril : retour ! 8 mai. Le voyage se fera à l'aller, par la nouille ligno du Lotschberg, le Simplon, le lac La.jeur; Le retour par les lacs de Cômo et Lu-ano, le Gothard et le lac des Quatre-Cantons. - Prix, tous frais compris : en Ire classe, 690 ^ancs : en 2e classe, 580 fr. — Demander le rospectus détaillé à l'Agence François, 45, ou.levard du Nord, Bruxelles. -© .e complot japono-mexicain Les journaux américains, avec un ensem-le qui fait quelque sensation, se sont oc-ipés hier de l'attitude du Japon, qu'ils ?.présentent> comme irrité de ce que les tats-Unis aient laissé sans réponse depuis mgtemps sa dernière protestation contre lois d'exclusion dont les Japonais sont objet en^ Californie. Us disent que le Ja-□n appuie activement au Mexique le gé-sral Huer ta en lui fournissant des armes : des munitions, et que ce fait a été l'ob-it d'une grave discussion dans la confé rence de lundi à la Maison-Blanche. Les journaux américains attachent d'au tant plus d'importance à cette attitude di Japon qu'il est l'allié de l'Angleterre, e que si celle-ci ne participe pas au complo japono-mexicain contre les Etats-Unis, di inoins elle est aussi irritée par le refus di Sénat de renouveler le traité d'arbitrage par la violation de la clause du traité Hay Pauncefote concernant l'égalité de traite ment dans le canal de Panama, et enfin pai les préjudices que la politique du pnésiden-"Wilson fait éprouver aux intérêts britan niques au Mexique. La presse américaine montre donc la né ce^sité, pour amener l'Angleterre à une at titude plus bienveillante, de ratifier sani délai le traité d'arbitrage en souffranc« dans le Sénat-^ et d'écarter la clause incri minée de la loi du canal de Panama. Le Ja pon ne. pourrait plus alors compter suj l'appui de l'Angleterre. Si le Japon était déterminé à soulever ur conflit à propos des lois californienne! contre l'immigration japonaise, mais s l'Angleterre restait spectatrice passive de: événements du Mexique, toutes les autre: puissances européennes ayant des intérêt: dans ce pays conformeraient leur attitude à la sienne et laisseraient carte blanche aux Etats-Unis. Eevue de h Presse Le respect dû aux F.'. — Depuis hui jours les journaux libéraux ou socialiste: ne cessent d'attaquer M. Brifaut qu'il: qualifient à qui mieux mieux de délateur e de calomniateur. Son œuvre est la pire de: œuvres; son cléricalisme est de la pire es pece, et l'exportation de ce cléricalisme ai Congo est une véritable infâmie. « L'inté rêt le plus élevé de la civilisation :> dit h « Flandre Libérale » nous force à protes ter énergiquement contre cette exporta tion. Ainsi donc, d'après ces ehers F.'., c'esi un crime de dénoncer des gens qui se son! constitues en société secrète. Ils veulem travailler dans une ombre modeste, ils en tendent que leurs « combi nation s » restem ignorées, ils se ^ cachent comme l'humble violette sans même déceler leur présence par leur parfum ; ils s'enfoncent dans def caves dont les murs mêmes n'ont pa; d oreilles, et voilà que des téméraires sanf pitié découvrent dans les successions e1 dans les bibliothèques les secrets qu'il? voulaient humblement cacher à tous le^ yeux,et que les délibérations qu'ils avaiem jure de taire et au besoin de nier vienneni au grand jour ! Vraiment c'est insupportable, c'est cri mmel, c'est un viol des consciences, rier n est plus digne de réprobation qu'une pa mile indiscrétion. Pauvres hiboux. Ils m s aperçoivent même pas que leur fureur le; condamne, et justifie admirablement celu: qui les démasque. Les cambrioleurs et les empoisonneurs détestent aussi naturelle ment la justice, les gendarmes, et la lutmiè te.Leur prétention à l'inviolabilité est gro tesque. Travail partcmcntaU'o. - La « Métro poie » écrit a propos de ljt mesure prise pai la gauche libérale pour simplifier le travail parlementaire : Les trois quarts du temps il se fait sans ordr< ni méthode. Tout le monde veut avoir .son ino' a dire et, «vant de le dire, ce mot-là, tout 1( monde éprouve le besoin de remonter aux sour ces,de citer des précédents .de faire de Phistoin re et de présenter des généralités. De là <les ré pétitions, des redites, du réchauffé qui. ù la Ion gue. dégénèrent en une véritable obstruction. La discussion de la loi scolaire constitue à ce-égard un exemple vraiment typique et ce serai-une chose bien ourieuse, de relever dans les «An nales parlementaires » combien de fois, à son su .jet, on a réédité, souvent dans des termes quasi identiques, les mêmes idées, les mêmes argu monts, et jusqu'aux mêmes citations de sources C'est pour la même raison que, chez nous, le interpellations se prolongent régulièrement pen dant deux, trois, quatre séances, et bloquen d^endant un mois et plus l'orcLro du jour spécia de ce genre d'exercices. Quoi d'étonnant d'ail leurs? Tout le mande veut y aller de son laïus ou, pour le moins, y placer son interruption. Mais c'est dans la discussion des budgets qu« ce système atteint son paroxysme, et spéciale ment dans la discussion de ces budgets qui pa leur mature spéciale, ouvrent la porto à tous le réclamistes et à tous les questionneurs, celui d< l'agriculture et des travaux publics, celui de 1; guerre, celui des colonies. Tous les députés qu ont une route sur l'estomac, un chemin vic-ina sur le cœur, ou une brique dans le ventre,croien-de leur devoir de donner de l'air à leur dada oi à celui de leurs grands électeurs. Et cela ne se rait que demi-mal s'ils consentaient à être brefs Mais, par une faiblesse bien humaine, ils s'ima ginent devoir à leur dignité d'ijomme public d( prononcer un discours, de faire de la littérature — qui n'est pas toujours originale ! — et ce son1 aloi-s le débordement des grandes eaux, les séan-. ces du matin, les parlotes jusqu'à 7 et & heures, t qui, du reste, les trois, quarts du temps, n'inté-. resijent personne, sinon les rédacteurs de l'Ana-[ lytique chargés de porter en province les plira-' ses définitives de tel ou tel député sur la réfection du chemin de Fouilly-les-Oies ou sur les 1 plaintes des sondeurs de tubes de chaudière do la gare de Tartempion. ...Cette mesure ne peut être suivie de bons résultats que si, par un accord tacite, les députés de c.liaque groujDe s'engagent à considérer oomme définitives les observations eue présente-. ra en leur nom celui de leurs collègues qu'ils auront désigné en guise de porte-parole. S'il devait-en être autrement et si, apràs un discours u centralisateur », la Chambre était condamnée ^ à entendre comme ci-devant uue série e!e récri-' minations et d'observations purement locales.au '• lieu dalléger la discussion et de permettre qu'elle - se concentre sur quelques points importants, on • aboutirait simplement à l'allonger encore. Ce • serait peine perdue! L Tournai aux Tournaisiens! — Le « Pro-; grès Social », l'organe des radicaux car [ tellistes du Tournai si s, qui a vu de très 5 mauvais œil arriver de Bruxelles, eous le 5 patronage de M. Asou et de quelques autres, la candidature Jansou, lance de savoureux brocards à un « cercle de propa-. gande anticléricale » du terroir : Chaque fois, dit-il, que les cléricaux nomment sous-concierge ou aspirant balayeur de rues un né natif de BLandain ou de Molembaix, nous voyons flamboyer sur les murs de la ville des affiches vengeresses où le Cercle anticlérical pousse le cri de ralliement : « Tournai aux Tournaisiens ! » Maintenant, il s'agit de donner au bon Tour-naisien qu'est Louis Roger (ancien député libéral) un coup de jarnac dont le profit ira à un habitant de la capitale, et le Cercle anticlérical est muet : ni protestation, ni affiche, ni le moindre petit discours, pas même une carte de. visite. 1 Alors, « Tournai aux Tournaisiens », c'est de • la frime? Comme il n'y a pas moyen de riposter à pareil*trait le « cercle de propagande libérale » s'enferme dans un mutisme de plus en plus remarqué... Petite Chronique La croix de la maternité. —.Napoléon prétendait que la femme la plus utile au pays est celle qui lui denne le plus d'enfants.Tel est l'avis du capitaine Maire, fondateur de la Ligue* des familles nombreuses. La statistique des familles françaises publiée par le ministère du Travail accuse 1,805,714 familles qui n'ont pas d'enfants, tandis que 45 familles ont 18 enfants et plus_ et qu'une de ces 45 mères de famille, Mme Théodore Amet, de Cornimont (Vosges), compte 22 enfants -vivants. Le capitaine Maire a adressé au prési-i dent de la République une lettre dans la-; quelle il lui demande de décerner le ruban. Les Sœurs dans les hôpitaux en France. - — A la suite de la vigoureuse campagne lancée par la « République de l'Isère », et appuyée par tous les hommes et organes indépendants pour la réintégration des Sœurs ■ dans les hôpitaux de Grenoble, un Comité • s'était formé qui, en peu de temps, recueil- • lit 27,000 signatures cle Grenoblois demandant le retour des religieuses infirmières. Deux votes successifs du conseil munici-\ pal appuyèrent cette pétition. J Après un premier ajournement, la com-. mission administrative des hospdces vient , de donner satisfaction partielle aux p^tî-. tionnaires en décidant de réintégrer les . Sœurs au pavillon Berey, conformément aux volontés testamentaires du donateur > de ce pavillon. ; C'est une première victoire que les Gre- ■ noblois ont accueillie avec une légitime satisfaction.Une nouvelle ligne de chemin de fer fi'an-j co-belge. — U est question de créer une - nouvelle ligne de chemin de fer entre Mé-i zières-Charleville (France) et Bertrix (Bel-1 gique). > Cette ligne passerait par Bouillon ■ et serait en correspondance avec celle de » Bruxelles-Arlon et Arlon-Montmédy. Le téléphone international. — Le dépar-' tement des postes et télégrarhes étudie en 5 ce moment la revision du tarif des rela- • tions téléphoniques internationales et no- • tamment celle des relations franco-belges. , « > Un timbre de douane. — On étudie, en 1 ce moment, au ministère des^ finances, la création d'un timbre qui .serait apposé sur les petits colis à destination de l'étranger, | et qui représenterait les droits à payer > pour les marchandises légères confiées à i la poste. LA VILLE Pour les employés. — Nous croyons de-voir attirer l'attention de« employées efc des emuloyés sur le Secrétariat National des Unions Professionnelles Chrétiennes d'Employés, qui est établi à Bruxelles, 7, rue du Boulet. (Téléph. A452.) Ce Secrétariat a pour but le* développe--ment et la défense des intérêts professionnels et moraux des employés; il atteint son e»bjectif en prêtant son concours à la créa-tion d'unions professionnelles d'employés, de bourses d'emploi et de cours commerciaux. Il donne aussi des renseignements-gratuits sur toutes les questions intéressants les employés et accorde son appui à tout employé ayant de justes revendications à faire valoir. De nombreux conférenciers — français et flamand — sont à la disposition du Secrétariat. Le Secrétariat édite un journal bi-mensuel « Le Droit cle l'Employé », qui publie de nombreux articles relatifs à l'amélioration du sort de l'employé ; actuellement, « Le Droit de l'Employé » fait paraître les résultats d'une enquête — très documentée — sur les systèmes de pension en vigueur dans les administrations publiques et les grandes administrations privées du pays; l'abonnement est deux francs par an. Demander renseignements au Secrétaire-permanent, 7, rue du Boulet, Bruxelles. (Communiqué).: U en reste treize. — C'est à ce chiffra que la mort de M. Neujean a réduit le nombre des ministres d'Etat. Tous sont hommes politiques sauf M. Greindl, notre ancien ministre à Berlin. La plupart ont été ministres à portefeuille: MM.De Lants-heere, actuellement gouverneur de la Banque nationale, Woeste, Devolder, Van den Peereboom, de Favereau, Van den Heuvel, Schollaert, Liebaert et Cooreman. L'un d'eux est encore ministre, M. Helleputte; deux ne l'ont jamais été : M. De Sadeleer, ancien président de la Chambre aujourd'hui sénateur et M. Louis Huysmans, député libéral de Bruxelles. « Les feninrcs médecins. — Saviez-yous qu'à Bruxelles et à Liège, des femmes-mé-elecins avaient été agréées pour le service de santé aux télégraphes et téléphones î1 Les employées de cette administration attachées aux autres bureaux ont adressé à' M. le ministre une pétition pour qu'elles soient autorisées à recourir aux soins de praticiens de leur sexe. La Chambre de commerce néerlandaise de Bruxelles a tenu son assemblée générale le 28 janvier 1914, sous la présidence de M. G. N. de'Stoppelaar. Les membres du comité, MM. le Jhr. J. M. de Bosch Kemper, C. W. Jacob et H. van Wyk,c!ont les mandats expiraient, sont réélus à l'unanimité. Le comité se compose donc comme suit: G. N. de Stoppelaar, président; G. S. Kaufmann, vice-«président ; Arthur R. van Vloten, secrétaire; J. A. Gompertz, trésorier; Jhr. J. M. de Bosch Kemper, C. W. Jacob, H. van Wyk, F. de Bruyn, G. van Wickevoort Crommelin, commissaires. Le bilan de 1913 clôturant par un boni de fr. 1,011.60 et le budget cour 1914 évalué à fr. 10,290 ont été approuvés. L'augmentation des membres suit une marche ascendante. « Une mission chilienne en Belgique et e» Hollande. — Le transport c Maypo », de l'escadre chilienne, venu récemment à Rotterdam pour prendre quelques aéroplanes et des munitions d'artillerie, ainsi que, pour débarquer l'équipage des nouveaux destroyers chiliens, est reparti mercredi. Avant le départ le capitaine Diaz Palacios et les autres officiers du « Maypo » ont été l'objet de sympathiques manifestations parmi lesquelles un déjeuner à Bruxelles, offert par S. Exc. M. Huneeus.ministre du Chili en Belgique, et auquel assistaient les consuls généraux du Chili en Belgique et en Hollande, MM. Viel et Knottenbelt. M. le consul Viel, à Anvers, a donné a son tour un déjeuner en l'honneur des officiers de la marine chilienne. S. Exc. M. Huneeus a présidé le grand banquet offert chez le consul général du Chili en Hollande au commandant Diaz Palacios, entourés de^ ses cinq officiers supérieurs, tous en uniformes. Le capitaine Borel et le lieutenant Coops, représentaient l'armée et la marine hollandaise à ce dîner auquel assista le personnel de tous les consulats sud-américains à Rotterdam. nu,».* TfyjB.nmtv.r-yyawAim FEUILLETON DU 31 JANVIER 1914. \ \ AU SOLEIL COUCHANT par îVIatliilcle Ala-nic. Pour le coup, Mme Alibert pereiit paticr ce ot se hérissa : — Tout le monde radotait et tout le mor do avait la berlue 1 Geneviève et ma domeî tique ne sont jamais allées en voiture ave M. Dantin fils. La brave dame ouvrit la bouche pour cei tifier 6on propos, puis, réflexion faite, s mordit le bout de la langue : — Bon! bon!... Ça se peut!... On se tron A Et, gênée, soupçonnant son imprudent elle plongea dans sa robe craquante et ba tit en retraite... M. Dantin, embarrassé lu même par les questions soulevées et par ] mine sévère do son interlocutrice, laiss tomber l'entretien. — Allons ! je vais poursuivre mon pet tour... Et il s'éloigna, pointant sa canne dans ! sol herbeux de la place. Mme Alibert ferrr la fenêtre, sonna Adiicnne, c-t, debout a milieu du salon, apostropha la jeune fill d'un ton glacial et impérieux. — Mon enfant, ne mentez pas ! C'est ini tile; je saurai tout quand même. Est-il vr; que. vous et Mlle Geneviève, vous êtes moi tees dans la voiture de M. Dantin fils?... La petite bonne, écrasée, sembla rapeti 8er devant sa maîtresse, majestueuse et v gide comme une statue de la Justice. El! balbutia .* — Oui, madame O'est le jour où noi nous étions perdues. Nous n'en pouvior plus de fatigue. Alors, M. Dantin uous ramenées du bois dans sa carriole. Un silence suivit. Puis, d'une voix étou a 1 ' !!" Jf.*i ! ! ni mil un 1 Ç fée qui parut à, Adrienne plus formidable » que le tonnerre de tout à l'heure, Mme Ali- bert prononça : [■ C'est bien ! Je n'ai rien de plus à vous dire en ce moment. Allez! La servant© dipsarue, elle s'écroula sur la chaise la plus proche, anéantie...Plus rien en ce monde à quoi se prendre. Tout et tous la trahissaient!... X i- Nivette -Férier n:avait jamais vécu pa-c reillo journée. Elle ignora si de gros nuages obscurcissaient le ciel. Ses idées vo- - guaient en plein azur, folles et ivres com-e me des merles en braconne parmi les cerisiers. La jovialité de ses compagnons, les rires des enfants, la naïve liesse populaire, dans le caelre rustique du petit village, en- , traînaient si bien la jeune fille qu'elle ne :- percevait plus nettement les choses. A pei- - ne eut-elle conscience d'avoir pris part aux a humbles jeux, installés sur la pauvre place, a entre les masures de pisé et de pierres sèches : la roulette aux nerlingots, le tir à la it carabine, les prodigieux chevaux de bois, furent tour à tour expérimentés. Mais un e violon aigre mêlait ses accords aux notes a éraillées d'une clarinette, et, vite, on s'é-u lançait sous la tente, pour tourner en ca-3, dence sur le parquet, où l'arre>soir avait trace des rinceaux. Alors, sans savoir com-i- ment, Geneviève s'était trouvée dans les li bras de Michel Dantin... Us n'échangèrent i- em'un regard..., mais il dura toute la polka... Elle leur parut courte... ? Tout de suite après cela, on abandonna i- la tente aux blouses bleues et aux coiffes e blanches, et i.u galop vers Malvaux.où Maurice voulait attraper le train du soir... Une is halte de quelques instants pour offrir ses is devoirs à Mme Alibert et elévorer une croû-a te, puis, le petit troupier, en compagnie de sa sœur, s'élançait au pas de charge vers f- la gare. Le convoi y stationnait déjà. Dans o dernier embrassement, Maurice souffla [ans l'oreille de Geneviève : — Je dirai à notre mère la belle mine que un as prise ici. Dois-je ajouter que tu as rouvé un amoureux dans la sciure de bois? Vivement, elle lui jeta' une main sur la louche * — Fou!... Tais-toi 1 — Je suis très sensé... Et j'y vois clair, aa petite... U ne tient qu'à toi de me faire evenir bientôt aux noces... Tu sais, je t'oc-roie mon consentement... Et je suis le chef lâle de la. famille. "Ce lieu me plairait beau-oup pour y venir en ^congé... Et le beau-rère serait de mon ge>ût. — Tais-toi! Tais-toi!... U me connaît à >eine ! — Cet « à peine » a suffi pour mettre le eu aux poudres... « Le reste! » il l'a appris le Mme Cardemay et de votre frère, nademoiselle. Hein ! ce bonheur d'avoir un rère bavard !... Lee portières claquaient. Le futur officier lauta lestement en wagon, et cria un : « A îientôt! » si plein d'assurance que Nivette rembla. Elle remonta vers la ville dans une igitatiOn terrible et ravissante. Il lui sem-)lait. que des fusées d'artifice lui traversaient le cerveau et s'y épanouissaient en itoiles de toutes couleurs. Ce feu intérieur lui embrasa le visage ïuanel, près de l'église, elle dut répondre lu salut des M-^L Dantin. Mais quel violent coup d'éteignoir en ar-•ivant à la maison 1 — Petite malheureuse ! Petite menteuse ! ulminait Mme Alibert, se dressant à sa ren-:ontre, tragique, le geste menaçant, la voix sifflante ! Sa colère, réprimée jusqu'au départ de Vlaurice, n'en éclatait, maintenant, qu'avec dus de virulence. Griefs, reproches, învecti-res, tombaient dru comme une grêle de çail-oux sur l'infortunée Geneviève, qui, saisie, ;enoux fléchissants, dos voûté, écoutait ce •équisitoire, sans réussir à tirer un mot de sa gorge desséchée... Copeneiant, sous l'accusation répétée d'ingratitude, l'indignation et le chagrin lui rendirent la force de tenter une défense... — Non! non! Pas ingrate!... Cela, ne le croyez pas, je vous en conjure!... Ne dites plus que je suis traître et perfide, parce que jo vous ai dissimulé uno innocente escapade... Là, oui, j'ai eu tort, grand tort... J'aurais dû vous le dire tout de suite, au risque d'être grondée, pour me délivrer du vilain souci d'un secret. U m'en coûtait beaucoup de vous cacher cela... Mais vous montriez si peu de sympathie pour..., pour ce M. Dantin ... Ace nom, sa figure,chiffonnée par les larmes, sembla resplendir. Mme Alibert surprit ce rayonnement et s'en exaspéra : — N'importe! Tu m'as menti! Tu m'as trompée!... Toi, à qui j'avais la faiblesse de m'attacher, que je consielérais comme une pupille!... Et, alors que je méditais poui toi un sérieux établissement, tu déjouais mes projets, tu compromettais ton avenir pai de sottes étourderies... Ce bellâtre est arrivé à son but. Il t'a affichée... U lui suffit qu'on te croie éprise de lui pour en tirei gloire... Qua^t au mariage... (elle eut un reniflement i-sultant), compte là-dessus,ms pauvre !... Tu ne verras rien venir... Nivette frémissait de la tête aux pieds, souffletée par ces paroles brutales. De son petit mouchoir, roulé en tampon, elle épongeait, l'un après l'autre, ses yeux ruisselants de larmes. Elle articula, d'une voix gémissante î — Je ne compte pas qu'« il » m'épouse... Mais je ne croirai jamais qu'« il » soit tel que vous dites... ni qu'c il » cherche... ce que vous supposez... « U » est bien plus franc et bien plus simple que vous ne l'imaginez... Et je l'ai bien^compris, tout de sui te... Ceux qui le connaissent n'en savent que du bien... Et, en tout cas, ajouta-l>eile,poussée à décharger entièrement son cœur, s'il me recherche un peu..., j'ai conscience que c'est pour moi-même... Tandis que..., que..., l'autre n'eût pas fait attention à moi, sans votre patronage..., elont il espèro tant de choses... Je le sens bien... Et je lui ai prouvé que jo le devinais... — C'est inouï! s'exclama Mme Alibert, clouée par la stupeur... Serait-ce donc pour cela cjuo M. Graneau n'est pas venu aujourd'hui?— Je ne crois pas qu'il revienne volontiers à Malvaux ! avança Geneviève. Et un involontaire sourire joua parmi ses pleurs. Mme Alibert, hors d'elle-même,brandit ses ] mains crispées. — Tu as osé, toi!.:. Une péronelle de ta sorte, se gausser d'un homme respectable! . Nivette, dans un de ces retours de courage que donne l'excessif désespoir, telle qu'un petit agneau enragé, releva la tête. — Il osait bien, lui ! rue déclarer des sentiments où je ne démêlais que 6a bonne opinion de soi-même et son ambition... S'il jugeait la chose faisable, allez, grande amie, c'est à vous-même qu'il s'attaquerait, pour être plus certain d'obtenir les honneurs et la situation qu'il convoite... Peut-être se risquera-t-il!.'. Ne se figure-t-il pas que vous nourrissez pour lui plus que de l'intérêt..., plus que de l'amitél... — Prends garde ! Tu deviens absurde jusqu'à l'insolence!... J'en sais assez sur ton compte, pour déplorer ma lourde erreur... Et ta pauvre mère qui désirait te voir casée en lieu sûr 1... Ah ! oui ! nous ne pensions pas que mademoiselle se laisserait tourner 1 esprit par le vent du premier moulin venu ! Nivette,* au nom chéri, îefondit en larmes et, tripotant nerveusement le petit tampon do batiste : — Maman n'a pu souhaiter de me voir malheureuse! Ni vous non plus, grande amie!... M. Graneau n'est, pas un méchant homme..., mais il me semblerait endosser vingt-cinq ans de plus, d'un coup, si je l'épousais... J'ai essayé d'accepter cette idée, de me ré signer... Mais non, non..., j'aime mieux rester dans lo célibat toute ma vie et travailler...— A la peinture ! railla Mme Alibert, méprisante... Tu n'auras jamais assez de talent pour y gagner du pain... — Eh bien ! je ferai de la dentelle, du tricot, des chapeaux, n'importe quoi!... Mais je serai libre, au moins ! s'écria Nivette, dans une explosion de sanglots... Je vous remercie de tout ce que vous avez voulu faire pour moi... Je vous en serai toujours reconnaissante. Mais..., mais... — Laisse-moi ! proféra Mme Alibert-, d'une voix étrangement creuse. Je ne veux plus t'entendre. Va-t'en! La jeune fille resta quelques secondes, in-cetaine, sanglotant, étouffant, étranglant, puis, le mouchoir sur les yeux, elle sortit k reculons. Elle était à peine dans le_ vestibule qu'Adrienne, effarée,se précipitait vers le salon, où l'appelait une sonnerie prolongée. Des plaiptes, des gémissenienî s stridents s'échappaient par l'entre-bâillement de la porte : — Des sels! de l'éther! du vinaigre! délacez-moi ! La petite ervante aux abois se cognait à tous les angles, comme un hanneton dans une lanterne. Nivette fut bouleversée d'a-peroevoir sa protectrice étendue sur le canapé, pantelante d'une crise de nerfs. Consterné de chagrin, d'inquiétude et de repentir. Geneviève vint doucement s'agenouiller, offrant le flacon de sels : — Grande amiol Mais un geste bref et véhément la repoussa : ... — Non! non! pas toi!... Tu m'as trop fait mal... Eloigne-toi 1... C'était le congé^définitif, l'expulsion! Nivette lo comprit ainsi. Le cœur pétrifié, elle remonta dans sa chambre et commença aussitôt ses paquets. Ah ! Maurice ne soupçonnait guère qu'elle le rejoindrait si vite a 1 a-ris.

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Dit item is een uitgave in de reeks Le courrier de Bruxelles behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1861 tot 1914.

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