Le matin

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s.n. 1914, 18 Mei. Le matin. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/dn3zs2mc9f/
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I JgEiJ8" Mai 1914 " BI kjrr " F» A&S BS»""— cinro ctsraTrimaiE^ ~ 21™ AtîfièQ — N° 1 3Q RÉDACTION I39 VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS ■ Taéphone Rédaction : «ir jjjjoimememB : i Un ail fr. 1ÎS.OO I luvtRS J Six mois ©.KO I ^ /Trois mois • • • • 3.250 (Un an 1©.00 I ntêbieor Sir mois. g «« ■ /Trois mois • . « . & OO ■ i?rBiHfFR • France, Angleterre, Allemagne et Union I jœlW, p'tf trimestre, fr. 9.00. ^ Hollande et I M-0uché'par tnmestrc'fr- y*°°° I l'itoonement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VSE3LLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : %61 C. de CAUWER, Directeur /vu no il ces : Annonces la petite ligne, fr. 0.30 Annonces financières id » ï. OO Réclamés la ligne, » S .îîO Faits divers corps id. > 3.00 Chronique sportive id. > 3 .00 Faits divers fia id, > 72. OO La Ville id. « SÎ.OO Emissions Pris à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de tAmenoue sont exclusivement reçues à Bruxelles thei MM. J. Lebbgue & C°. Le morcellement du Congo On armait donc fait courir le ' bruit qui : tous ferions assez disposés à vendre uni [partie de notre colonie pour parer au défi-eu-que laisse entrevoir son budget. Evidemment, ce bruit n'était pas flatteur poui tais. H supposait que nous n'hésiterions pas, pour sauver un chapitre ae nos finances,'à sacrifier le Congo, ce-qu'il nous avail «Été, depuis trente ans, d'héroïsme et d'e^ ; forts persévérants. Tout ce passé qui nous a tirés de notre médiocrité cossue de petits [nation industrielle, ne comptait plus. L'es ïffiitiel, c'était de ne pas... «casquer». Le l'èedide affaire» que nous avions combinée lavait pas d'autre but. Il ne restait qu'à la conclure... Faut-il que le mercantilisme aveugle certaines gens pour que l'on ait pv tons en croire capables! Nonobstant, l'ex-jplosioH de protestations indignées à laquelle on se serait attendu ne s'est pas produite. Quelques-uns, çà et là, dans des mi-;lieux coloniaux ou dans les journaux, se sont élevés avec plus ou moins de véhé-i mertee contre des intentions qu'ils considé-iraient comme attentatoires à notre honneui [national,' mais rien de plus. En réalité, s jtort ou à raison, plutôt à tort comme or va le voir, il ne semble pas que l'on aii [pris la chose au sérieux. ; On a néanmoins saisi cette occasion de [placer quelques phrases patriotiques ou Ion s'est contenté de hausser les épaules, ! 11 est bizarre cependant que personne ne se soit inquiété de savoir d'où venait ce bruit concernant la vente éventuelle d'une partie i de notre territoire colonial. Puisqu'il ne [nous est pas permis d'en indiquer la source i 'sacte, et comme, d'autre part, il n'y a pa,s je fumée sans feu, dit un proverbe, nous i allons tout au moins risquer à cet égard.. ! quelques conjectures aussi vraisemblables ■que possible. Mais notons d'abord que M, Éenkin, ces jours-ci, à Bruxelles, lors de |l'inauguration du nouveau local de l'Union îcoloniale, a cru devoir joindre sa voix à celle des protestataires, assez rares, nous ■l'avons -d&--Sïl ne se fût agi que de coupez les ailes à un vulgaire canard, les paroles ! ie l'honorable ministre ne s'expliqueraient pas très bien; ç'aurait été faire beaucoup d'honneur à ce volatile d'une espèce trop commune, pour en arrêter le vol. Mais peut-être, en vertu du proverbe que nous venons de citer, faut-il voir dans ces paroles, sinon un démenti officiel, quelque chose coinme une fin de non-recevoir... Née dans la cervelle ingénieuse de quelle confrère qui, pour régler les difficultés budgétaires du Congo, n'a trouvé rien de mieux que d'en vendre un morceau, ou venue du dehors, l'idée n'en a pas moins ait son chemin. Elle a fait un peu le toui ™ la presse continentale et il est probable pe celle d'outre-Manche ne lui a pas été : moins hospitalière, quoique à sa façon. En f général, pourtant, ces feuilles ont relaté .«ait sans commentaires mais avec intérêt, '"es attendaient confirmation parce que la : nouvelle tout de même paraissait extraor-inaire; mais, en les lisant, on sentait bien PU y aurait preneurs. Dame! il n'était pas gestion ici d'un morceau d'Afrique à l'étai nvage ou à peine dégrossi, où tout restait Mre, mais d'un territoire riche, fertile. ( emi 011 aux trois quarts civilisé, parfai-®ent outillé et en plein rapport. «i aurait voulu pouvoir ajouter, sur l'af-■ e «avec entrée en jouissance immédia-'• Mais c'est là peut-être le point délicat „ ,a ?uestion, le seul de nature à déran-8' a petite combinaison imaginée — croit-,, T Par ja Belgique. En effet, le commer-vivmf ,rritoiresi coloniaux et de ceux qui y t, bien qu'instauré depuis peu, n'est ïenrienC°re *out ^ libre- La faculté de IKmW6 (°l! ^changer est subordonnée ici, ne t • k. une clause spéciale que l'on L jusqu'à présent que dans les s d'assurances contre l'incendie : le ;r,1«e deS voisins_ kt'r!^U01!S"n?us' Mais, P°ur cela> il nous L, p10nter à quelque quinze ans en ar-(loij./ ces temps-là, donc, déjà assez tenLS ?ar co^séquent, deux ou trois fi-Itep1) r^nÇais avaient obtenu, dans la Prt U français confinant, au h»Ha„tUT^amerun allemand et, à l'ouest, Psadantvastes concessions, i.(es d'inj- x années, à part quelques révol-rfflle \r ■ nes' tout avait marché à mer-ceiutlpr ce v*nt gâter les affaires, Pose i,™ ,? 1ui' Particulièrement dur, im-ctlandi«»tIUa de la valeur des mar- ®aintints exP®diées.Tant que le caoutchouc 't0P. Mi'SeS-^"x' on ne s'en ressentit pas n^Jlnt le î°ur où, sur la plupart ei> mémo + euroPéens, l'article baissa, ces de? : t'®?8 1ue croissaient les exigence an'oii -ne.s' et situation, d'excel-'aUait na ®tait, devint embarrassée. Il fonds 0n r oons.é<iuent faire un appel de , te®ettre'i 08 valait mieux, chercher à Nti m,.15!, concessions. C'est à ce dernier des inL °n s'arrêta. Précisément, l'un très étende&SeS> par sui^e ses afl"a"'e£ vies avec h68' se trouvait en relations sui-ce côté banquiers de Berlin. Ce fui : luiers hP J-Ue .^'on se tourna. Mais les ban-;(kto\>fo<. ' !ao!s spécifièrent, comme base ktft trouvéulîlrïeuif'ès, qu'il faî 1 un joint afin de soustraire les concessions au fisc français. On leur répondit naturellement que c'était difficile. Ils demandèrent qu'on les laissât faire... Ils I avaient pour cela des raisons péremptoires sans doute, car trois mais ne s'étaient pas écoulés, qu'ils notifiaient à leurs correspon-> dants français qu'ils étaient prêts à con-j dure le marché, à la condition que... les ' territoires en exploitation et la région environnante fussent annexés au Kamerun allemand! Le moment, ajoutaient-ils, -était favorable. Effectivement, la France engagée dans l'aventure marocaine' pouvait craindre les complications internationales que l'on sait. La neutralité bienveillante ds l'Allemagne lui était nécessaire. Bref, sous le couvert de compensations territoriales en Afrique, ia vente fut conclue. Et l'on ajoute même que le gouvernement allemand fut avisé, au moment psychologique, de l'opportunité qu'il y aurait d'envoyer dans les eaux marocaines un navire de guerre. C'est ainsi qu'apparut un beau jour à Agadir, comme un bolide tombé on ne- sait d'où, le fameux et historique «sabot» allemand Panther... Libre au lecteur d'établir, entre ces faits qui sont déjà de l'histoire ancienne — quoique point ou mal connus — et des événements récents, le rapport qui lui plaira. Nous ne rappelons les premiers que pour autant qu'ils "ont trait à ce qui nous intéresse. Il nous reste cependant, avant d'y arriver, à faire justice d'une légende dont a pu se payer en son temps la badau-derie parisienne, mais qui n'est... qu'une légende. Elle consiste à prétendre que la région cédée à l'Allemagne n'est qu'une vaste lagune, une suite de cours d'eau bourbeux et de mares à crocos. C'était, au contraire, nous a dit non sans amertume quelqu'un qui vient d'y passer plusieurs années et avec qui nous nous trouvions ces jours-ci, l'une des plus riches du Congo français. Il ne se passait pas de semaine, assurait notre interlocuteur, à l'appui de ce qu'il avançait, que l'on n'embarquât sur la rivière... — un affluent du Haut-Congo qu'en l'occurrence nous croyons préférable de ne pas nommer — de 10 à 15 tonnes de caoutchouc. C'est coquet, d'autant plus qu'il ne s'agit ici que d'un exemple isolé. Maintenant, dans toot- ceci, quelques tonnes de caoutchouc de plus dû de moins ne" font rien à l'affaire. Çe qu'il importe de considérer, à nôire point d'ë vue, c'est la situation nouvelle qu'ont créée aux puissances, sur cette partie de l'échiquier africain, les modifications dont il vient d'être question, et c'est l'objectif de chacune d'elles. Jetez un coup d!œil sur la carte, telle qu'elle se présentait avant... Agadir : entre le Kamerun et l'Est africain allemand, il y avait deux obstacles, le Congo français et le Congo belge; examinez la cax--te remaniée : il n'y en a plus qu'un, la partie supérieure du Congo belge. Il semble que Kamerun et Est africain en sont déjà à se donner la main par-dessus cette partie du Haut-Congo et les territoires côtoyant le Lado qui nous appartiennent. Et par « se donner la main » on peut entendre, si l'on veut, la réalisation du vaste projet que nourrissent les Allemands, c'est-à-dire la construction, à travers la forêt équatoriale, du chemin de fer qui relierait la région du lac Victoria à. celle du lac Tchad, et, par conséquent, barrerait de l'Est à l'Ouest et dans toute sa largeur l'Afrique à leur profit. Que les bruits relatifs à un morcellement possible du Congo belge aient trait à cette conception, à laquelle, on ne reprochera pas de manquer d'ampleur, c'est incertain mais non inadmissible. Comme naguère, vu les millions qui nous manquent pour assurer l'avenir de notre colonie et la mauvaise habitude que nous p.vons de le crier par-dessus les toitSj l occasion est favorable. Seulement, il y a les ,« risques des voisins », entre autres les complications qui pourraient naître de ce que les Anglais ne considèrent pas du tout comme utopique la construction de leur chemin de fer du Cap au Caire, pas plus que les Allemands celle de leur grande ligne équatoriale. Et l'une barrerait la route à l'autre. Alors ?... Alors, polir cela et bien d'autres raisons, il nous est permis de ne pas trop nous attarder à ' la perspective que l'on vient de faire miroiter à nos yeux, à titre peut-être de ballon d essai-, d'un dépeçage de notre colonie débitée en tranches contre monnaie sonnante. Ce n'est pas encore pour maintenant. Mstrcus. « 1i ii^y*»' i ■ i., i Reportage parisien (Correspondance particulière du «Matin») Le réveil du Palais-Bourbon. — A propos de M. Poincaré. — L'agent arithmomane Paris, 16 mai. Après six semaines de solitude et de silence, le Palais-Bourbon, pareil à quelque Belle-au-i bois-dormant que viendraient réveiller six-cent-deux princes charmants, — si l'on peut dire! — semble aujourd'hui sortir d'un long et profond sommeil. J'y ai fait un tour, tout à l'heure. Les couloirs y avaient déjà repris un peu de leur agitation coutumière et M. Briand y promenait héroïquement son sourire desabusé. M. Thomson bruni ]*ir le soleil algérien, bruni au point ! de ressembler à un cheik arabe — et c'est un i cheik que j'ai touchéI — m'y conta les dou-Ç;'WSi4<? Joflggoml et la. splendeur d'un défilé : de méhàriSfés, eféridîtl-ds eh tôtfe, éii plein sa- ' ' j blés brûlants... — Ah! cela vaut mieux que la Chambre, M. ; le ministre, avouez! — Rien ne vaut mieux que l'hémicycle, mon ami.'Et nous livrons ici d'aussi belles batail-! les que Gouraud, là-bas... Mais- si les députés de la dernière législa-1 ture sont encore peu nombreux dans le vieux Palais, en revanche les nouveaux élus semblent prendre autant de plaisir à admirer le Salon de la Paix, les Quatre Colonnes ou la porte close de la buvette qu'une élégante à > parcourir l'allée des Accacias. Ils y sont! Leur j joie éclate, enfantine, sur leur visage et leurs , propos sont d'un optimisme presque touchant. | Ils s'ont toute confiance et sérénité. Ils sou- J rient à tout et à tous et contemplent le chef des huissiers avec une admiration -respec-tueuse:pensez donc,un homme qui est là depuis toujours et qui y sera peut-être encore alors qu'ils1 ne seront plus eux-mêmes que souvenirl Puis ils se précipitent sur le papier à lettres, si généreusement dispensé par la questure et ils écrivent — à toute leur circonscription. Puis encore, comme les invités à un banquet font le tour de la table en quête du carton que portera leur nom, ils mettent un puéril empressement à connaître la place qu'ils occuperont dans la salle des séances, et la connaissant ils s'y installent, rêvant déjà de la quitter pour bondir superbement à la tribunal ; Ah! «la belle ouvrage» qu'ils vont faire! N'ont-ils pas tous l'âme d'un Gambetta, d'un Waldeckî Ne vont-ils pas tous sauver la France?O juvénile enthousiasme, qui sombrera si vite, ô splendide ardeur qui si tôt s'écroulera, devant vous les vieux «Chambriers» eurent un bon sourire tout empli d'indulgence—ce sourire attendri qu'ont les vieillards pour les amoureux qui vont, mains unies,— le sourire aussi que l'on a, vieilli, pour la femme jeune encore surgie tout à coup devant soi et que l'on se souvient soudain d'avoir jadis beaucoup aimée... Un petit serrement de cœur, un peu d'émotion, une larme à l'œil, un peu de regret... et puis quand même une infinie douceur par tout l'être. Un sourire... Cependant les conversations étaient déjà fort animées. Le bruit n'avait-il pas couru avec persistance que dès l'ouverture, le Parlement mettrait à son ordre du jour la question des trois ans! N'affirmait-on pas que l'assaut serait donné par M. Messimy, ex-ministre de la guerre, et ne prêtait-on pas aux socialistes -l'intention de mettre le gouvernement en de- ; meure d'envisager, dans le plus bref délai,' les ' mesures propres à renvoyer dans leurs foyers ; dès l'année prochaine, les hommes actuellement sous les drapeaux — après leurs «deux» '■ Hïttiées de servira aeBômpIîés? Quelle allait être l'attitude du gouvernement? La majorité , est troisanniste, et M. Doumergue, depuis qu'il est au poivoir, s'est rallié à la bonne cause. ; Mais si M. Doumergue... . — Et la R. P.? C'est le moment ou jamais de i la remettre sur le tapis. — Et la réforme fiscale?... — Et la présidence de la Chambre, Mes- : sieurs... Les journaux n'ont-ils pas écrit que | M. Paul Deschanel pourrait bien avoir à quit- , ter sous peu le fauteuil présidentiel? — Avez-vous vu qu'il y a, "parmi les nou- ■ veaux élus, un crieur de journaux? — Et un rebouteux, s'il vous plaît! Un sor- i cier, un faiseur de miracles. Si celui-là manque ' j de clairvoyance! . : * * # Le président de la République est revenu i d Eze, vendredi matin, pour recevoir aujour- j d'hui même les souverains danois. : J'ai vu M. Poincaré, en habit noir, la poitrine barrée du grand-cordon de l'Eléphant, à la gare du Bois de Boulogne, et, chose extra- '■ ordinaire, M. Poincaré n'avait plus le sourire. 1 Etait-ce fatigue? Mais le président vient de J faire un séjour prolongé dans l'un des plus 1 merveilleux sites qui soient au monde. Etait- ' ce ennui? Mais un chef d'Etat n'a pas le droit ' de s'ennuyer, ou du moins de montrer son en-1 nui. Pensait-il donc subitement — mais pour- ': quoi tout à coup et alors qu'il n'y songeait 1 point hier encore — à l'heure grave que vit actuellement le pays à la tête duquel il a été placé, et n'envisageait-il donc rien ûe bon de l'avenir? Il est indéniable, en effet, ■— je me suis refusé jusqu'ici à aborder ce sujet, le mouvement dont je vais parler ne faisant alors que se dessiner — qu'un mouvement d'hostilité très violente est en train de se manifester contre le président Poincaré. Les journaux mêmes qui l'avaient soutenu jusqu'à présent, envers et contre tous; ceux qui avaient aidé à le mener à l'Elysée et, le soir de Versailles, s'étaient réjoui, avec un enthousiasme presque injurieux pour ses prédécesseurs, de sa victoire, commencent visiblement à déchanter... Et voici que l'on dit tout haut ce que depuis déjà plusieurs semaines, sinon plusieurs mois, beaucoup parmi la foule pensent tout bas. A la vérité les actions de M. Poincaré ne sont pas en hausse. Il paraît que les événements, lui ont inspiré, ces jours derniers «une anxiété qu'il ne dissimule-, plus». Il est bien temps, s'écrie-t-on de toutes parts, et 1' «Intransigeant», par la plume de M. Georges Berry déclare que M. Poincaré a donné la mesure de son énergie quand il s'est laissé imposer le . cabinet Doumergue. Et il ajoute: «Le choix actuel n'est pas moins difficile, si! on compte comme majorité de gouvernement les cent voix des socialistes unifiés et si on fait ainsi rentrer dans le gros de l'armée républicaine des élus qui ont d'abord promis de nous désarmer devant l'ennemi. Quel sera le choix de l'Elysée? Il faudrait surtout se de- j mander: Quel sera son courage?» Dans le <-Figaro», le comte d'Haussonville, revenant sur le passé, dit à son tour: «Peu de temps après son élection, j'ai écrit ici même, qu'on attendait infiniment trop de lui et qu'on lui demandait des choses qu'il ne pouvait pas faire. Mais est-ce trop lui demander, alors que 1a France est dans l'anxiété et que moralement le pouvoir est vacant, que do donner une indication à une majorité qui ne se connaît pas elle-même?» Dans le i-Gaulois», M. Arthur Meyer pleur- La «Gazette de France», après avoir parlé de l'annexion du radicalisme au socialisme,écrit: ; «Et en avant! On ne sait pas où l'on ira, mais ! on se lancera, «en avant», car il paraît que c'est aller en avant que de se jeter dans l'inconnu. Une nouvelle expérience commence. Elle va se combiner avec l'expérience Poincaré.»Sans citer le «Nouvelliste de Bordeaux» (car la province donne!) qui va jusqu'à imprimer: «M. Raymond Poincaré est entré à l'Elysée dans des conditions exceptionnelles, qui lui donnaient une autorité morale de tout premier ordre; il avait en mains le formidable atout de la popularité. Regardez son œuvre: en bien, néant, ou, simplement, des discours et des voyages; en mal, tout le ministère Doumergue et les plus abondantes et cruelles déceptions... La crise politique ne tardera pas i entrer dans sa phase la plus mouvementée.» Je voudrais reproduire ici un article du «Soleil», aussi significatif que ridicule. Cet article a pour titre «Ponce-Pilate» et vous voyez d'ici l'allusion à «Poincaré-Pilate en train de se laver les mains, loin de Paris, sur les vilaines élections qui sont un soufflet sur ses joues incolores.» Le filet tout entier' est ians ce ton. Lisez cette fin: En définitive, Doumergue, Caillaux et leurs 51ections font autant de mal au pays qu'une guerre ruineuse. Et le nouveau Ponce-Pilate ïe l'Elysée s'en désintéresse avec une telle impudeur que les libéraux, qui persistaient jus-lu'ici à le regarder comme un sauveur, lui tournent le dos et le considèrent avec mépris. «Bientôt, Poincaré disparaîtra, honni par 'ous les partis. Le pays, désabusé, applaudira i sa chute, car il finit par haïr ceux qui trompent ses espoirs. Nul président n'eut une popularité aussi grande et aucun n'en aurait fait un si mauvais usage. Le «bon Lorrain» pouvait ;out oser pour le bien, pour la paix dès citoyens et la grandeur de la France, et il n'osa jue le mal contre ses promesses et son honneur.»On le constatera: Paris est un peu comme :es enfants gâtés qui se lassent vite de leurs plus beaux jouets... Tout nouveau, tout beau. \près... M. Poincaré pourrait bien faire hélas! quelque jour, la'ride expérience de ce sentiment là... Et pouiiantl $ * # Tous les revuistes sont dans la joie. Comme .a préfecture de police venait de leur interlire, sous les peines les plus sévères, de prononcer désormais le nom de M. ou de Mme 2aillaux, un gardien de la paix s'est dévoué pour leur procurer la scène-clou de leurs futures productions. Agé'de 36 ans, depuis onze ans au service le la police et gardien de la paix dans le [Xme arrondissemeiit, l'agent Costy est possesseur d'un privilège étrange: celui de compter sans le vouloir, le nombre de lettres contenues ians les mots que l'on prononce devant lui. C'est ainsi que si, l'abordant au coin d'une •ue, vous vous informez poliment: « La rue 3allu, s'il vous plaît ? » il vous répond « vingt-leux » avant de vous donner toute autre expli-:ation. Le professeur ■ Bérillon, aliéniste fameux, interviewé sur ce cas, a déclaré qu'il l'avait rien de surprenant et que cette mala-lie — c'en est une —, assez répandue, est connue sous le nom d'- arithmomanie ». Elle se guérit. Mais il y a danger pour tout le monde l compter comme on s'y amuse parfois, les pavés des rues qu'on traverse, lès lignes des .rottoirs, le nombre de personnes que l'on :roise, les fleurs d'un papier-peint, etc. L'arith-uomanie commence par une aptitude à dé-aombrer, puis devient une habitude, un besoin, une manie, et enfin upe obsession. Vous voilà prévenus ! Un humoriste de mes amis avec qui je causais tout à l'heure de cette maladie étrange et le la méthode dont use le docteur Bérillon Jour la soigner, (psychothérapie avec un peu ^ hypnotisme) m.6 dit tout à coup! « Iiricigingz-TOUS, mon cher, le premier contact de lisent -osty avec le morticole en question ? Le docteur. — Prenez un siège, mon ami-surtout ne vous troub'ez pas et dites moi l'âe-è lue vous avez ? 6 L'agent. — 67. Le docteur. — Mais non, vous n'avez pas soixante ans, c est à peine si vous en avez 36 — L'agent. — 61. Le docteur. — Taisez-vous ! Je vous prie de avant qUand 38 V°US dirai de le ^e. pas L'agent. — 65. Le docteur (furieux). - Cambronne ! L agent (tranquillement). — Cinq. Guy Marfaux LES FAITS DU JOUR INTELLECTUELS FRANÇAIS ET ALLEMANDS M. Emile Boutroux, de l'Académie française, a parlé samedi à l'Université de Berlin, sui ce sujet intéressant: «l'Esprit français et allemand». L ôminent philosophe fut introduit dans l'Aula par le recteur conseiller intime Planek, qui lui adressa quelques mots de cordiale • bienvenue. M. Boutroux répondit en allemand et expli- ' qua qu'il donnerait en français sa conférence, i En ce qui concerne la langue allemande,ajou- J ta-t-il, en citant le mot de l'étudiant Wagner dans le Faust de Gœthe, je puis dire: «Je le sais bien, je suis encore éloigné du but.» Suivant le compte rendu du correspondant du Figaro, à Berlin, pour M. Boutroux, ce n'est pas- le dualisme qui est le trait principal de 1 esprit allemand, comme on le dit souvent en France. L'idéalisme et le réalisme ne s'opposent pas, en Allemagne; ils semblent plutôt s'y contracter dans une synthèse vivante. Si 1 on rapproche la philosophie de Kant et l'art allemand, tel qu'il s'est manifesté dans Wagner, Beethoven, Schuman» et Schubert, si on étudie liùstoire allemande, la yie indi viduelle et la vie sociale en Allemagne, on peut arriver à cette conclusion: «L'unité de l'individu dans le tout.» L'esprit français, lui, considère l'idée de -l'homme comme un objet qu'il faut chercher à réaliser de la façon la plus parfaite. Français doivent donc apprendre à l'école de l'esprit allemand l'effort pour développer tout ce qui nous rapproche de l'infini divin ou de l'infini naturel; ils admireront avec profit la puissance que l'individu acquiert en se subordonnant à la communauté. D'autre part, l'esprit allemand étudiera avec fruit l'effort français qui cherche à réaliser une civilisation vraiment humaine ainsi que l'amour de l'esprit français pour la beauté de la forme, amour qui part du désir d'approprier l'expression non seulement à la matière dont on parle, mais aux esprits que l'on veut convaincre. Certes, l'esprit allemand et l'esprit français trouveront un gain à se rapprocher l'un de l'autre. Mais il faudrait se garder de vouloir les fondre en un type, car on risquerait de perdre par là ces. deux formes prime-sautières et fécondes de l'esprit humain et de ne plus trouver à leur place qu'un médiocre et froid compromis. La conférence de M. Boutroux a été très vivement applaudie. Le professeur Riehl le remercia dans un fort joli discours; « Une ligue des esprits, s'est-il écrié, vient d'être aujourd'hui fondée. Et voilà pourquoi cette heure est pour nous une heure vraiment vécue. » Fox. La politique allemande LE CHANCELIER BERLIN, 17. — On assure, dans les cercles bien informés de Berlin, que le chancelier da l'empire n'est nullement fatigué du pouvoiï et epi'il restera à son poste. Il demandera seulement à l'empereur un long congé lors des régates de Kiel. A ce moment, le secrétaire d'Etat à l'intérieur, M.. Delbrticls, et le secrétaire d'Etat aux affairés étrangères, M. voa Jagow, se partageront la direction politique intérieure et extérieure. Le chancelier reprendra en mains les affaires d'ici à fort peu de jours. LE CONGO FRANÇAIS CEDE A L'ALLEMAGNE BERLIN, 16. — Un mémoire remis par i'Oîff-ce des colonies à la commission du budget annonce la dissolution de 4 compagnies françaises concessionnaires au Congo qui possédaient un total de 4 millions d'hectares, à sa-v°ir: la Compagnie commerciale de colonisation du Congo français, la Compagnie fran-çaise de lOuhame et l'Anara, la Société de la Sangha Equatoriale, la Société de la Mam-nere-Sangha. Ces compagnies reçoivent comme dédommagements, sous certaines conditions des concessions qui seront au plus de l/10ûmé ae leurs anciennes possessions et qu'elles Deu- tlnuent avec mêmes" Les négociations con ht. la Compagnie forestière Sangha- Sangha1 aV6° la ComPa&nie ^ ^ N'Goko- La politique française LE ROI DE DANEMARK A PARIS ■ V' ~ Les souverains danois ont of. Il™ a midi, au domicile du ministre du Danemark, un déjeuner en l'honneur du président de la Republique et de Mme Poincaré. Les souverains danois, M. Poinearé et Mme Poincaré ont assisté cet après-midi aux courses de Longchamp, où ils sont arrivés à 2.50 neuies. Le temps est beau. L'assistance, très nombreuse, a fait aux souverains un accueil chaleureux. AU MAROC PARIS, 17. — Le «Temps» publie la dé-peche suivante : « Bab-El-Amama, à 20 kilomètres au nord-ouest de Tazza, transmis par le poste télégraphique de M'Soun, le .16, à 19.10 heures. — La jonction est faite. Les colonnes Gouraud et Baumgarten sa sont rencontrées ici a 11 heures. » La politique anglaise LES NATIONALISTES IRLANDAIS LIMERICK, 16. Le conseil fédéral du comté de Limerick a voté hier à l'unanimité un ordre du jour appuyant le mouvement pour l'enrôlement de volontaires nationalistes irlandais. Le député qui représente à la Chambre <' Communes le comté, dans un discours, a dit que lorsque le « Home Rule » deviendra définitivement loi, au mois de juillet, 200,000 volontaires parcourront les rues de Dublin pour empêcher toute tentative pour abrot-or une loi chèrement conquise. LES SUFFRAGETTES LONDRES, 17. — Des suffragettes ont incendié,la nuit dernière,les tribunes du champ de courses de Birmingham. Les dégâts sont évalués à plusieurs milliers de livres sterling. LES CONSPIRATEURS AUX INDES CALCUTTA, 17. — La police a opéré des perquisitions dans cinq maisons habitées par des Bengalis des classes aisées.Elle â saisi de nombreux livres et documents ainsi que deux fusils. Six arrestations ont été opérées. Aucun incident. La situation en Orient LES REFORMES EN ANATGLIE CONST fINOPLE, 16. — i,es inspecteurs senéraus éti'angei's discutent Atjs de

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Dit item is een uitgave in de reeks Le matin behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Anvers van 1894 tot 1974.

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