Le patriote

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16 augustus 1914
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s.n. 1914, 16 Augustus. Le patriote. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/g44hm53c79/
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Administration (tél. 1182) - Rédaction (tél. 382) BRUXELLES 13. Montagne-aux-Horbes-Potagèrée, 12 Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. ABONNEMENTS BELGIQUE : Un an, 10 fr. : 6 mois, 5 f» I 3 mois, fr. 3.80. Étranger : Un an, 30 fr. ; 6 mois, fr. 1S.50 ; 3 mois, 8 francs. Hollande et Grand - Duché de Luxembourg : !) moi<. fr 6.5U, t> mois t' '^.{>0, l an ir «j.UU. A l'étraninr. la Dlupirt rte? dureaui posteaui délivrent des ahonnpments a»ee réduction sur ce» prt*. LE PATRIOTE ANNONCES (téléphone H82) Elles sont reçues exclusivement au bureau du PATRIOTE, ii, rue Montagjie-aitx-Berbes-Potagères et à l'Agence Havas, S, place de» Martyrs, à Bruxelles. Sujets demandant place : 1 à 4 petites ligne* 0.7S DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS id. 1.00 — : de 1 à 8 lignes i.20 (Chaque ligne supplémentaire) 0.40 RECLAMES > ■' (av'les Bourses) la ligne 1.25, FAITS DIVERS (iomm*, milieu oufln): B,4ou 3.00 REPARATIONS JUDICIAIRES :1a ligne. . 4.00 NECROLOGIES : la ligne a.00 On ne garantit pas les dates d'insertion. j LA SITUATION SAMEDI, 14 HEURES. f Aucune communication officielle. A Louvain, d'aucuns croient à un engagement au delà de Diesto La nuit dernière, aucun fait. Une autorité française, répondant à quelqu'un qui lui soumettait l'hypothèse d'une ruée de la quasi-totalité des forces allefiian-des sur la France et la Belgique, dit: Cette hypothèse ne peut être fondée. D'ailleurs, il n'y aurait pas à s'en émouvoir. Les Allemands rencontreraient une opposition qu'ils ne soupçonnent pas, et ils commettraient une faute énorme en dégarnissant la frontière russe. On a parlé ces jours-ci, à Bruxelles et à l'étranger, d'un échange de lettres entre l'Empereur Allemand et notre Roi. Ne s'a-git-il pas, au vrai, d'une démarche, remontant à quelques jours, à l'initiative de la légation allemande à La Baye? Le représentant de l'Empereur a sollicité du diplomate d'une grande Puissance transatlantique qu'il voulût bien transmettre au Gouverne ment belge, de la part de l'Allemagne, l'offre de reconnaître après la guerre tous les droits de la Belgique si les forts de Liège capitulaient et si le passage vers la France était livré aux troupes allemandes. On dit que la proposition a été transmise non sans hésitation et qu'il y fut répondu sans aucun retard, de la même manière qu'à l'ultimâbum de M. de Below. Les troupes bavaroises ne sont pas parmi celles qui ont été envoyées Contre la Belgique. Elles seront dirigées partie oontre la France partie contre la Russie. C'est là, pensons-nous, l'effet d'une attention du Gouvernement bavarois envers notre bien-aimée Souveraine SAMEDI, 20 HEURES. La» situation de notre aimée est toujours fort bonne. Les combats qu'elle a menés victorieusement contre l'ennemi ont encore j relevé son moral. | Dans leur ensemble, les dispositions stratégiques sont telles que nous pouvons nous attendre au pis, à faire face à une attaque de l'adversaire et cela dans des conditions avantageuses pour nous. ' Toutefois,il n'est pas impocsibl» que noué ' né devions résister qu'à très peu de monde. Ï1 n'est paâ possible encore de préciser cè qui arrivera^ Ce qu'on peut dire, c'est que nôtre état-major a pris les dispositions nécessaires pour parer aux diverses éventualités.Ne pas s'alarmer si l'on entend pàr-ci par-là des détonations : on fait partout des destructions à l'aide de la poudre et l'on prend facilement le bruit de ces detonatiins pour des coups de canon. Il y a eu aujourd'hui, en divers endroits, contact entre Français et Allemands : l'avantage est resté aux premiers. Nos alliés ne sont plus loin de nous. Nos forts tiennent toujours et font le plus de mal possible aux Allemands. On cite qu'un de leurs commandants, qui a eu les cuisses traversées par des balles, continue son service en fauteuil roulant. Les récits des combats sont pleins de traits d'héroïsme de la part des nôtres dans lesquels on peut avoir pleine confiance. (CoiftOiuniqné à la presse par le département | de la Guerre). UN ESCADRON ALLEMAND MIS EN PIECES SAMEDI, 21 HEURES 1/2. i Un parti dé hussards allemands comprenant un escadron est revenu samedi aux environs de Diest. Tombé dans une embuscade que nos troupes lui ont tendue, il a été complètement haché. Quelques hommes seulement ont réussi à prendre la fuite. SAMEDI, 22 HEURES. Au grand quartier général, on ne fait ce soir aucun comiptuniqué à la presse. Tout est calme. Les adversaires s'observent et se retranchent dans leurs positions respectives.Les patrouilles de uhlans continuent à parcourir la ligné Beverloô-Huy (gauche de la Meusê). On en signale partout, mais elles ne dépassent guère le front de nos troupes qui les arrêtent ou les canardent. Un confrère, qui vient de parcourir cette région, conclut ; Moins que jamais, une trouée des Allemands, soit vers Bruxelles, soit vers Anvers, n'est à craindre en ce moment... Ce que nous pouvons dire, parce que nous l'avons vu, parce que nous avons parcouru toute la région, c'est que les Allemands n'y sont pas encore établis, qu'ils sont mè-; me moins prêts de l'être qu'il y a cinq ou six jours, et que ce temps gagné est si précieux | qu'il équivaut, à lui seul, à la plus belle des victoires. • La Belgique proteste La « Gazette de Cologne », feuille officieuse, accuse les populations belges de se livrer à des « actes abominables ». Son article est intitulé « Les atrocités belges » et a pour auteur un médecin de l'armée allemande. Il prétend que lés civils participent' à la guerre et que tous, hommes, femmes [ et enfants, tirent sur les allemands avec une haine aveugle. L'auteur conclut que les allemands ne pourront être blâmés « si des villages sont supprimés de la surface du globe » Toute la Belgique sait qu'à part de rarissimes et regrettables cas. rien de pareil ne s'est produit. Les allemands prisonniers en Belgique seront les premiers à protester contre ces imputations, dont le résultat le plus certain sera, hélas t d'exciter les soldats allemands contre les populations civiles belges. Le Gouvernement belge, en présence d'une accusation aussi injuste et aussi dom mageable, serait bien inspirée en demandant à tous les prisonniers de guerre une déclaration relative 1° à la manière dont ils sont traités en Belgique, 2° à l'attitude des populations et des autorités. ENTENDU On nous écrit: ...Dans l'église pleine, le salut « pour la guerre » va finir. Dans la foule des paroissiens, des ambulanciers, les femmes, les enfants des soldats prient avec une ferveur plus émue. Après les supplications des litanies de ; tous les saints, celles du Pace Domine ont intensité la prière de toutes ces âmes tendues, grandies depuis huit jours dans la rude discipline du sacrifice. Chez tous, par-dessus les anxiétés personnelles, par-dessus les affres et les espoirs des mères, des épouses et deB fiancées. des pères et des fils, une angoisse plane où la prière épand de lumineuses vagues d'espoir: le sort du Pays. D'ici huit jours sur le sol de notre petite Belgique, une partie se jouera dont l'enjeu redouta- ; ble le plus tangible, le plus immédiat pour nous belges, est l'intégrité du territoire, l'indépendance de la Nation. Dans l'église, ôîi l'ombre se fait douce, un prêtre à cheveux blancs s'avance au banc de communion : « Mes frères, dit-il, nous sommes à la veille de journées décisives. La Belgique a été attaquée injuste^ ment, le Bon Dieu fera triompher le Bon Droit Prions-Le d'abréger l'épreuve et pour obtenir le triomphe et la paix ne vous semble-t-ii pas qu'il serait digne de la piété et de la Foi de notre catholique Belgique de donner au Christ-Roi un solennel témoignage de sa confiance. Depuis plusieurs années un temple s'édifie à Koekelberg : la basilique nationale du Sacré Cœur. Faisons-en ta Basilique du Salut National. Pourquoi, d'un joyeux élan tous les Belges ne promettraient-ils point au Saeré-Gœur l'achèvement immédiat de son temple? Je n'ai cas mission de vous proposer la chose, mais il me semble permis de vous suggérer cette idée, puissiez-vous en être les propagateurs, et veuille le Sacré-Cœur bénir et protéger le Eoi, l'Armée, la Nation. » Ainsi parla ce prêtre... Et m'en retournant, dans le soir très doux, j'imaginais sur le ciel d'un couchant triomphal la silhouette de la Basilique, mémorial de la grande épreuve de mon Pays, et de la protection du Sacré-Cœur. ■ ♦ lois ei «ires a le guerre L'enquête quotidienne Bruxelles, 15. — Le Comité d'enquête sur l'observation des lois de la guerre signale les faits suivants commis par les troupes allemandes opérant en Belgique et qui sont dès à présent établis par des enquêtes: 1* Une troupe de uhlans occupant Linsmeau fut attaquée par quelques fantassins et par deux gendarmés déployés en tirailleurs. Un officier allemand fut tué. Les soldats allemands crurent que l'officier avait été attaqué par des civils. Le fait est absolument inexact^ les officiers belges savaient que l'officier allemand avait été tué par leurs hommes et ils avaient donné au . bourgmestre de Linsmeau l'ordre d'inhumer l'officier allemand. L'enquêté a porté spécialement sur ce point. Elle a établi, de la manière la plus tonnelle, que les habitants de Linsmeau se sont scrupuleusement abstenus de tout acte d'hostilité. Le bourgmestre de la localité s'en est à plusieurs reprises porté garant vis-à-vis au comman- j dant des troupes allemandes. I "Ce fut en vain. Le village dans la soirée du lundi 10 août fut envahi par une troupe très nombreuse de uhlanS suivis par de l'artillerie et des mitrailleuses. Ils détruisirent et incendièrent à coups de canon deux fermes et six ou sept maisons. Ils forcèrent tous les habitants mâles du village à sortir de leurs habitations et à remettre leurs armes. Us n'en trouvèrent aucune qui eut été récemment déchargée. Néanmoins, ils partagèrent les hommes en trois groupes. Les hommes d'un de ces groupes furent liés au moyen de cordes. Onze de ces pavsans furent placés dans une fosse oh on les a trouvés le crâne fracassé à coups de crosse. Tous ont succombé. Les autres furent placés entre les chevaux et emmenés à la campagne, menacés à tous moments d'être fusillés. Ils furent finalement relâchés, sous menace de destruction complète du village si l'un d'eux sortait la nuit de sa maison. 2° Dans la nuit du lundi 10 août au mardi Il août, les uhlaûs sont entrés très nombreux à Velm. Les habitants dormaient. Les allemands sans provocation aucune tirèrent dans la maison de M. Deglimme-Ge-vers, y pénétrèrent ensuite brisant les meubles, volant l'argent. Ils incendièrent la grange, la récolte, les instruments agricoles, six bœufs et la basse-cour y furent brûlés. Ils emmenèrent la femme, mi-nue à une demi-lieue de sa maison, la lâchèrent, puis tirèrent sur elle=ans l'atteindre. Ils emmenèrent le mari dans une autre direction, tirèrent Sur lui et le transpercèrent de trois balles. Il est irou-rant.Les mêmes uhlans ont également sa«cftgé et brûlé la maison du gardé barrière. 3° Les troupes allemandes ont saisi à l'agence de la Banque Nationale à Liège pour 400.000 francs de billets de cinq francs non griffés et qui ne devaient l'être que su» les ordres de la Direction de la Banque de Bruxelles La griffe était chez l'inlpi*iaiéU,r. L'autorité aJlemande a donné l'ordre de griffer ljes billets et elle emploie ceux-ci. j Notre ministre à Luxembourg explique son départ après l'arrivée des Allemands, Ainsi que nous l'avons dit, notre ministre à Luxembourg a dû quitter son poste et regagner Bruxelles, a la suite de l'occupation du territoire luxembourgeois par des troupes allemandes.Un de nos collaborateurs s'est présenté à l'hôtel de la rue de la Loi où est descendu le oomte van den Steen de Jehay et celui-ci, très aimablement, a bien voulu narrer les événements auxquels il a été mêlé. Voici son récit: Lé samedi 11 août, vers 3 heures de l'après-midi, M. Eyschen, membre du gouvernement luxembourgeois, se présents à l'hôtel de la légation et m'annonça que les autorités militaires prussiennes commandant la place de Luxembourg avaient manifesté le désir que je quittasse la ville.On me lâis-sait, pour gagner la Belgique, le choix entre l'auto et le chemin de fer, mais on me recommandait avec une insistance marquée, ce dernier moyen de transport. En tout cas, dans les 24 heures, je devais me présenter aux autorités militaires de Co-olenz. Al. Eyschen ajouta que la voie de Ço-blenz m'était indiquée parce que les autres voies vers la Belgique pouvaient offrir un certain danger. L'irrégularité du procédé saute aux yeux : on m'obligeait a quitter mon poste, alors que le Luxembourg n'était nullement en guerre avec la Belgique 1 Toutefois, devant un « désir » si formellement exprimé, je n'avais qu'à m'incliner. Mais je posai, pour mon départ, deux conditions : 1°) Je serais couvert par l'immunité diplomatique pendant tout le temps que je me trouverais sur le territoire de l'empire allemand; 2°) je serais rapatrié par la voie la piits directe possible. M. Eyschen fit part de ces conditions au général commandant le 8e corps d'armée, occupant le Grand-Duché. Ce général commença par déclarer qu'il ne pouvait prendre vis-à-vis de moi aucun engagement, si ce n'est en ce qui concerne le parcours Luxembourg-Coblenz. Quand on me communiqua cette réponse, je déclarai : « Dans ces conditions, je ne quitte pas Luxembourg. » On télégraphia à Berlin et finalement, le dimanche à 9 heures du matin, M. Eyschen vint m'annoncer qu'on m'accordait complète satisfaction et qu'en outre, on mettais à ma disposition, un wagon-salon, jusqu'à la frontière germano-hollandaise. Je devais quitter Luxembourg à 12 h. 18. Désirant être absolument en règle, je demandai un laissez-passer, dans lequel fieraient stipulés les divers points sur lequels nous étions d'accord. Ce lassez-passer me fut délivré; il était signé par le ministre d'Allemagne à Luxembourg, M. von Buch et contresigné par le général commandant le 8e corps d'armye, qui déclarait inadmissible toute visite Me mes bagages. 1 Dès lors, tout se passa régulièrement Kt, sauf quelques petites difficultés sans importance, je pus regagner la Belgique viâ Trêves, Coblenz, Cologne, Clèves et Crae-nenbourg (frontière germano-hollandaise). Naturellement, les voies des chemins de fer étant encombrées, le voyage fut long, les trains n'avançant que très lentement. En ce qui me concerne donc et, à part l'irrégularité initiale que je vous ai signalée tantôt, tout s'est passé de façon satisfaisante. je dois reconnaître même qu'on m'a traité avec une parfaite courtoisie La garde de la Légation a été confiée au gouvernement luxembourgeois, qui a bien voulu se charger aussi de la protection de nos nationaux. — Pouvez-vous, Monsieur le Ministre, me donner quelques détails sur l'arrivée, à Luxembourg, des troupes allemandes? — Votre journal a donné déjà, bien des détails, à ce sujet. Voici exactement, comment les choses se sont passées. C'est dans la nuit du 1er au 2 août que la guerre a été déclarée. Or, à 4 heures du matin déjà, le dimanche, le Gouvernement luxembourgeois apprenait par une communication téléphonique de la gendarmerie que le territoire avait été violé à Wasser-bilig. A 5 heures, la première aiito montée par des offioiers allemands apparaissait aux portes du Luxembourg, dans le faubourg de Clausen. Peu après, deux autos arrivaient au viaduc du chemin de fer; le major Van Dyck s'était posté, seul et sans armes, au pont du Bock ; les voitures, l'apercevant, firent demi-tour. Entre 9 et 10 heures, arriva, en gare de Luxembourg, un train blindé composé 4' une locomotive et de neuf wagons 150 soldats environ en descendirent et. sans s'inquiér ter des autorités, occupèrent la gare et les bâtiments de diverses administrations publiques.Les membres du Gouvernement étaient réunis. Comme personne ne se présentait auprès d'eux, le lieutenant Franck fut chargé de porter au commandant du corps d'occupation une protestation écrite; en même temps, il avait pour mission .de demander des explications sur le but, l'importance et la raison des mesures prises par l'autorité militaire allemande. Le lieutenant -Franck fut conduit auprès du major von Baerensprung qui, peu après, se présenta devant les membres du Gouvernement.M. Eyschen lui ayant demandé quels étaient ses ordres, il répondit qu'il avait pour mission d'occuper la gare et les lignes exploitées par l'administration des chemins de fer d'Alsace-Lorrâiné. Comme M Eyschen s'étonnait de ce que les deux autos aperçues le matin au pont du Bock, eussent rebroussé chemin, le major von Baerensprung expliqua: « C'est parce qu'on a tiré sur les autos 1 » M. Eyschen opposa à cette affirmation un démenti formel. Seul était là, dit-il, le major Van Dvck et il était sans armes. » « Je n'én sais rien, riposta ie major allemand. mais une patrouille nous a affirmé qu'on avait tiré. » Bref, malgré les protestations du Gouvernement, l'occupation militaire du Luxembourg devint de plus en plus importante. La ville de Luxembourg et le Grand-Duché furent inondés de troupes allemandes.Des barricades ont été dressées le long de la route vers Longwy ; les Allemands on» | fait évacuer le village de Merl, donnant aux habitants 24 heures pour quitter la commune : ils paraissent vouloir établir une base de défense qui leur servirait en cas de retraite éventuelle. Il n'est pas douteux qu'on ait fait croire aux officiers et aux soldats que les Français avaient,avant eux, occupé le Luxembourg. Un officier, en garnison à Trêves, arrivé un des premiers dans le Grand-Duché, disait: « Je croyais bien être tué avant le soir ! » Le général Tulff von Tschepe und Wei-denbach, commandant le 8me corps d'armée prussienne, avait rédigé et fait imprimer une proclamation dans laquelle il expliquait que « la France ayant violé la neutralité du Luxembourg » les trompes allemandes avaient dû entrer dans le Grand-Duché. Comprenant qu'il n'était pas possible d'afficher ces proclamations, le général allemand ordonna de détruire les affiches. Le chauffeur d'une automobile prussienne en possédait quelques exemplaires' et, ignorant la décision prise par l'autorité militaire, il les distribua. C'est ainsi qu'on en eût connaissance. M Eyschen a raconté cela à la Chambre. — Quelle fut._ Monsieur le Ministre, l'attitude des habitants de Luxembourg et tout particulièrement de nos compatriotes habitant le Grand Duché, à la nouvelle de l'invasion allemande 1 — Il y eut, et c'est naturel, une explosion d'indignation et aussi quelque affolement; les Beiges résidant à Luxembourg, accoururent en foule à la légation Je les rassurai le mieux que je pus. D'ailleurs, 1 'atti- j tude des Allemands fut correcte à l'égard des habitants Us paient ce qu'ils achètent,] mais la plupart du temps, ils soldent les grosses factures avec des bons de guerre. ] Ils ont promis que le Luxembourg serait indemnisé de tous les dommages causés, ( (D'après les journaux luxembourgeois.) L'INTENDANCE ALLEMANDE N'ETAIT PAS PRETE. Un communiqué a été remis à la presse le 8 août, à 10 h. 1/2, par M. le ministre d'Etat Eyschen. On y lit: ...les soldats (allemands) achètent des vivres en quantité considérable, et cela peut devenir un danger étant donné les difficultés do ravitaillement elc/no les circonstances actuelles. Le Gouvernement ayant fait à ce sujet des observations à l'autorité militaire allemande, on lui a répondu que t les services de manutention de l'armée ne sont pas encore pfêts, que les ravitaillements en Allemagne sont difficiles... » I ES TROUPES ALLEMANDES DANS LE GRAND-DUCHÉ. De l't Indépendance Luxembourgeoise », 4 août : Les troupes rassemblées à Merl constituent une masse assez considérable. Il y aurait là, dit-on, 3 régiments d'artillerie: le 22e, le 44-e et le 7e et un grand nombre de régiments d'infanterie entiers ou partiels.L'étât-màjor a établi son quartier général dans la maison de M. Lacaff. Dans les bois de Kopstâl, circulent des milliers de soldats. I.E GÉNÉRAL DU CORPS D'OCCUPATION ALLEMAND CHEZ LA GRANDE-DUCHESSE.Le général commandant du 8e corps d'armée allemand, Tulff V. Tocheppe Und Wei-denbach. a exprimé hier (samedi 8 août) à M. Eyschen, ministre d'Etat, le désir de se voir accorder une audience par S. A! R. la Grande duchesse de Luxembourg... Audience lui a été accordée dimanche à II heures. ON FUSILLE. — ON ARRETE. Les troupes allemandes ont fusillé à Wiltz un individu découvert à proximité de leur campement. D® nombreuses personnes ont été arrêtées dans diverses communes du Grand-Du-ché.LE CAPITAINE DE KOEPENICK. Samedi, dans l'après-midi, le cordonnier Voigt, plus connu sous le nom de capitaine de Koepenick, fut mené par une escorte mi litaire, au poste, se trouvant dans les bâ timents de l'écoie en face de la poste (de Luxembourg). Il fut relâché peu de temps aprèg. CENSURE. Une censure très sévère s'exerce sur les journaux luxembourgeois. Ceux-ci paraissent avec de grands espaces en blanc, notamment sous la^ubrique « France ». ODIEUSES INVENTIONS. Une personne dont la parole ne peut être mise en doute, nous assure avoir lu dans un numéro récent de la « Kôlnische Volk-zeitung » le récit d'atrocités qui auraient prétendûment été commises en Belgique,et notamment à Anvers. Dans cette ville, assurait le journal, deux jeunes filles allemandes ont été traînées dans la rue, dépouillées de leurs vêtements.M. Backen, directeur de la catholique « Kôlnische Volkzeitung », est incapable de mentir. Qui donc lui a conté cette horrible histoire ? Elle est imaginée de tout point. M. Backen a été mystifié. Un combat entre français et allemands au nord de Dinant. * Pendant la nuit de vendredi à samedi, un détachement de cavalerie allemande a tenté do franchir la Meuse au nord de Dinant, du côté de Bouvignes. Des Français* postés sur l'autre rive, ont ouvert un feu nourri sur l'ennemi qui a été repoussé après quelques heures de combat. On croit qu'il a eu des pertes considérables,/* N \ Le Tsar promet la liberté de conscience et l'autonomie politique aux Polonais. St-Pétersbourg, 15. — Le Tsar a adressé aux populations polonaises de Russie,d'Allemagne et d'Autriche, une proclamation I annonçant son intention de restituer à la Pologne son intégrité territoriale avec une complète autonomie et des garanties concernant l'exercice du. culte et l'emploi de la langue polo a aise. ' Le duc de Brabant et le comte de Flandre assistent à la distribution de la soupe scolaire. Ils sont acclamés ! Samedi, avant onze heures, la population du quartier des Marolles a fait une ovation enthousiaste au duc de Brabant et à son frère ie comte de Flandre, qui étaient ; venus assister, à l'école communale n° 2 rue Haute, à la distribution de la soupe scolaire. Les petits princes ont été reçus par M. l'échevin de l'instruetion publique et par les membres du Comité scolaire de l'école. Lorsque les enfants du Roi ont pénétré dans le préau de l'école, ils ont été reçus par la population enfantine aux cris de : Vive le Roi! Vive lâ Reine! Vive les Petits Princes! Vive la Belgique! La distribution de la soupe scolaire terminée, les princes, à la sortie de l'établissement, ont été de nouveau acclamés. Ils se sont rendus ensuite à l'éoole libre de la rue des Alexiens, tenue par les Frères des Ecoles Chrétiennes. Us y ont été reçu par le Révérend Frère Directeur et les professeurs de l'Institut. L'accueil réservé aux princes fut extrêmement chaleureux. Ce furent des acclamations sans fin. Les princes se sont retirés après la distribution de la soupe scolaire. A leur départ, les élèves et la foule massée dans le populaire quartier de la rue des Alexiens leur firent une ovation qu'ils n'oublieront pas de si vite. —« Contre les exploiteurs. M. Berryer, ministre de l'intérieur, vient d'adresser la dépêche suivante à tous les bourgmestres du royaume: En suite de la décision pris" par diverses administrations communales, fixant à 32, centimes le prix du kilogramme net du pain, j'ai fait vérifier dans un grand nombre de boulangeries le poids des pains d'un demi-kilo et d'un kilo. Il a été constaté que les pains des coopératives ont le poids exigé, mais que les pains fabriqués par les boulangers ne pèsent respectivement, ceux d'un demi-kilo, que 350 à 400 grammes et, ceux d'un kilo, que 800 à 850 grammes. J'estime, monsieur le bourgmestre, qu'il conviendrait de mettre un terme à cette exploitation du consommateur, particulièrement en refusant de fournir la farine des dépôts communaux aux boulangers dont les pains ne possèdent pas le poids voulu. Appel aux contribuables belges. Communiqué du Ministère des ^Finances ' Dans les circonstances actuelles, c'est un devoir patriotique pour les contribuables belges de verser au plus tôt leurs impositions, sans même attendre l'expiration des délais légaux et les échéances ordinaires, j Pour les innombrables besoins de l'heure présente il suffit de considérer la solde et le ravitaillement des troupes et l'indemnité àllouée aux familles des soldats. Le Gouvernement est convaincu que cet appel au patriotisme des contribuables sera entendu et qu'ils y déféreront avec empressement.«. Lettre d'un officier supérieur allemand Au lendemain de la bataille de Haelen, un officier supérieur allemand, prisonnier, a écrit à sa femme la lettre que voici : Haelen, le 13 août. J'ai écrit mardi soir d'Halken, où nous étions vers 3 heures en bivouac, la fatigue énorme des hommes et des chevaux nous j obligeant absolument à nous reposer. Je suis, comme je l'ai déjà écrit, très bien soigné.Je suis chez une paysanne qui m'a fait un dîner chaud excellent Nous nous sommes levés à 4 heures et à 6 heures nous nous trouvions au sud de Hasselt, où je me séparai de Swembad, qui a pris le commandement de la 9e division de cavalerie à la place de von Biilow. Nous sommes passés par Hasselt, où notre régiment était en avant-garde et nous occupons la place. Nous avons besoin de prudence, car plusieurs de nos patrouilles ont essuyé des coups de feu et ont disparu, notamme.it douze hussards. Il fait tranquille à Hasselt. A 10 heures, on reçut l'ordre d'avancer pour ->asser par Herck-la-Ville. Repos jusque 2 heures, car devant nous la 4e division de cavalerie se battait pour s'emparer de Haelen. On m-tend clairement le bruit du cbjioû et des fusils. Nous remontions en selle à 8 beuies Eour passer par Haelen par les filliaes de oxbergen. C'est plus vite dit que fait, l'ennemi ayant fait sauter 'es poa's de la Gette en se retirant. Nos pionniers ont refait un pont provisoire, à franchir avec la plus grande prudence, à passer au pas. Après cela, il fallait dominer ses nerfs pour traverser Haelen, que nous avions bombardé afin de pouvoir passer. Tout est couvert do morts, de blessés, chevaux errants, d'autres saignants, et autres scènes terribles. L'ennemi prit le village de Haelen, tcut opeupé par nos troupes, d'où nous eûmes grande peine à nous retirer, car il r .^ns avait pris comme cible pour ses obus et ses shrapnels. Ils éclataient près de nous. Je ne sais pas si. pendant que nous uc us apprêtions pour le combat à pied, nos troupes, qui étaient à l'intérieur au village, étaient endormies; toujours est-il que le carnage a été affreux. Notre retraite a été fortement paralysée par le grand nombre de chevaux errants et par les restes des régiments du 2e cuirassiers et du 9e uhlans, qui avaient été mitraillés.Gurmer (?) a dû se tromperen donnant les chiffres de l'effectif ennemi. En tout cas, il reste une attaque à faire sur un terrain rempli de haies, de ronces ét de fil de fer barbelé. Et nous sommes menés, et nous avançons comme en manœuvre impériale, mais pas comme si c'était la guerre. Cela nous coûte et nous a déjà coûté beaucoup de sang, et cela nous en coûtera encore énormément. Si c'est juste ce qu'a dit le caba-fetier. nous aurions dû laisser douze canons, car tous les chevaux ont /té rués. T 'armée oo.ltfA a&t /■p.i-fninnmnnf de beau.-» I( coup supérieure à ce que nous avions cru.', On entend tirer, on entend les balles sif-" fier, et l'on ne voit absolument paB d'ouj proviennent les coups. C'est ainsi que cela' nous est arrivé... ~ . ♦ Les déclarations d'un sous-! oHicier allemand. Il devaiti être à Lille le 4 août! Un maréchal des logis des cuirassiers de ' Poméranie, qui a été blessé à la cuisse et I fait prisonnier est actuellement en traite- 1 ment dans une ambulance de Bruxelles.,! Agé de 26 ans, il parle le français et sem-j ble appartenir à une bonne famille. Il a eu; une entrevue avec un de nos confrères; la' conversation suivante s'est engagée : ' — Vous souffrez? — Parfois. Mais je suis très bien soigné et je ne puis que remercier ceux qui, ici, s'intérea-sent à moi. i — Où avez-vous été blessé? — Au combat de Warsage. Ce fut très violent, et les soldats belges se sont bien battus. — Vous saviez que vous veniez vous battre contre nous? — Pas du tout. On nous avait dit que poux gagner la France, nous traverserions la Belgi-» que par chemin de fer. Grande fut notre surprise quand, arrivé à proximité de la frontière, mon régiment, par marches forcées, se dirigea vers la Belgique. On nous dit alors que nous allions devoir nous battre contre les Belges, ceux-ci nous empêchant de passer sur leur territoire. On ajoutait qu'il y avait là poux mon pays une question de vie ou de mort. Alors, vous comprenez, nous nous sommes battus contre vous malgré nous... — Et fa résistance fut vive? — Admirable, je dois le reconnaître en toute sincérité. Mon commandant a été tué à mee côtés. —• Vous avez perdu beaucoup des vôtres? — Enormément. Le tir des soldats belges est d'une précision remarquable. I Lorsque fut amené à l'hôpital le tnaré- ' chai des logis allemand, on le fouilla et oa; trouva sur sa poitrine un livret. Il ne pré-/ tendait pas le remettre. On s'en empara et on y trouva des indications précieuses, no-, tamment le parcours et les dates auxquelles, les Allemands devaient se trouver dans certaines localités. C'est ainsi que le 4 août ils devaient être à Lille... Si elle renonce à la neutralité, la Grèce se ralliera à la Triple Entente. Athènes, 14. — Le Roi a commencé à consulter les chefs des différents partis sur la situation politique et l'attitude que la Grèce devrait adopter.On croit qu'en présence des dispositions très nettes et très résolues de l'opinion publique en faveur de la triple-entente les hommes politiques recommanderont l'adhésion de la Grece à la Tri-. pie-Entente si elle était contrainte de renoncer à la neutralité. •; L'Embros dit que si la Grèce était obligée de choisir elle n'hésitera pas à se ranger du côté de la France et de l'Angleterre.Le « Patris » souligne l'imporanoe de l'acte anti-amical commis par l'Allemagne en faisant armer la Turquie contre ia Grèce et ajoute que puisque l'Allemagne abandonna sa neutralité envers nous, la Grèce doit également sortir de sa neutralité. Ravitaillement de la population1 Un arrêté royal du 14 août 1914, pris en exécution de la loi du 4 du même mois,fixe le prix maximum auquel peuvent être vendus la farine, le pain de ménage, les pommes de terre, le froment indigène, le sel,le sucre et le riz. t Il accorde aux Gouverneurs de province et aux Bourgmestres le droit de réquisitionner ces marchandises chez les producteurs et fournisseurs pour l'alimentation de la population. Des peines très sévères répriment l'acca-1 parement de ces produits et toutes les infractions aux dispositions de l'arrêté. Le prix maximum des denrées alimentaires est fixé comme suit : Farine blutée à 25 pour cent minimum, les 100 filos, 28 francs. — Pain de ménage, le kilogr. 0,32, sans distinction de qualité. — Pommes de terre, les 100 kilogr. 9 fr. du 15 août à fin septembre. Fr. 7,50 à 8 francs après cette période. — Froment indigène, les 100 k. 21 francs. — Sel, en gros, le kilogr 0,05 ; en détail, 0,08. — Sucre, en gros, le kilogr., 0,63; en détail, le fegr. 0,70. —• lliz, en gros, le kilogr. fr. 0,57; en détail* le kilogr. 0,63, « J La Ligue des pays neutres, i Paris, 15. — L' t Humanité » dit qu'il faut féliciter le Gouvernement belge de l i-uitiative prise de faire appel aux neutres. Cette intervention peut avoir pour l'avenir des conséquences imporantes non seulement en Allemagne qui, soijs peine de se mettre définitivement au ban de la civilisation, devra arrêter les actes de pillage et de vandalisme de ses troupes. Cette intervention préparera la constitution d'une ligue des pays neutres dont le nombre pourra aller en augmentant. * J UNE IDEE., On nous écrit : Les journaux répètent que les soldats allemands ont peur et ont la conviction que nous achevons les blessés et que nous tuons les prisonniers. Nos aviateurs, ainsi que ceux des armées alliées, ne pourraient-ils lancer du haut de leurs avions, en guise de lest au lieu de bombes, de simples cartes de visite portant en allemand une phrase du genre suivant » « Les Belges n'achèvent pas les blessés, ils les soignent. » « Les Belges ne tuent pas leurs prisonniers, ils les désarment et les nourrissen! jusqu'à la fin de la guerre. » « t La fixation du prix _ \ des denrées alimentaires. M. d'6 Broqueville prie les journaux d'annoncer aux populations qu'une commission interministérielie vient d'être nomtmée dans le but exclusif de défendre la nourriture du peuple contre la spéculation et l'accaparement.Le Gouvernement est décidé à agir désormais avec une extrême rigueur contre les sans-patrie qui tenteraient à s'enriohii aux dépens du sang de nos héroïques petits soldats et des larmes que versent en si> lence leurs mères, leurs femmes et leuM ^oeurgix" < muwu x aaûo&atus * oioh ih«i TWiWNr-it » r. -m ui., . k..,*.-. , ■ .t. y aaai ... - ■ .■ jCK y Dimanche 16 août 1914. 5 centimes le numéro pour toute la Belgique. Trente-unième anuée. — 228

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Dit item is een uitgave in de reeks Le patriote behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1884 tot 1914.

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