Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 11 April. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9s1kh0g707/
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1" ANNÉE. — N° 19. 10 Sentîmes le naméro 11 AVRIL 1918. LE PEUPLE WALLON ARRÊTÉ-LOI (Moniteur belge 13 avril 1917) • Que sauf dispositions contraires, les arrêtés-lois, arrêtés, règlements et en général toutes les dispositions prises par le pouvoir légal sont obligatoires dans toute l'étendue du Royaume. Les autorités administratives et judiciaires en poursuivront l'application au fur et à mesure de la libération du territoire sans nouvelle publication. » (11 s'ensuit donc, dit la ■ Pairie Belge » de mai 1917 : < que l'état de siège se poursuivra même à ïa libération de la Patrie et que tous les citoyens seront encore soumis aux tribunaux militaires. » ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle-Vae, BRUXELLES ABONNEMENTS-(On s'abonne à tous les bureaux de poste) : Un an, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne Secrétariat du journai. a Charleroi : J. LSUSIER, 40, Rue Léon Bernas, OPPORTUNITÉ IV. Clôturons, par cés dernières observations, ce chapitre, auquel Hé né Branquart a apporté un concours inattendu, définitif et sans réplique. —o— Ceux qui parmi nous attendent avec une bonne foi naïve le retow du gouverne!» :ït belge, et, ajoutent-ils avec une pointe sentimentale très bien venue, celui du « leurs n. braves soldats, — ne sont-ils pas à eux? —. ont-ils réfléchi, sérieusement, à l'attitude et à lu manière gouvernementales de demain contre toute idée de séparation, mitigée ou radicale. Nous avons démontré ici à suffisance la mentalité des gens du Havre. Ils ont tout excusé : l'Internationale, Stockholm, Iluysmans. Tout et tous étaient pardon-nés, absous, qui faisaient amende honorable d'anti-séparation. Il y a un seul crime inexcusable : il ne sera jamais excusé. C'est le séparatisme. Mous avons dit pourquoi. Il s'attaque aux petites personnes gouvernementales, et à leurs petits intérêts. Albert, lui-même, qui riait des manifesta-tations contre le ben scolaire, de celles pour le suffrage universel, n'a jamais tremblé.qu'à Liège et à Mons, lorsqu'on criait à ses chausses : « Vive kt séparation... Vive la Wall»nie\ » —o— En outre, ces gens ont autour d'eux une clientèle de soutiens tarifés et défendant, ù bons gages les idées chères — oui, très chè&s — à leurs maîtres. Comme ils ont le Pouvoir, ils ont tous les pouvoirs. Celui de faire transporter en auto, jusque dans les tranchées, le XXe Siècle de Neuray. Celui de censuier à outrance J'Opinion Wallonne.Celui d'interdire eï niênfte de supprimer. On a assassiné le journal La Wallonie parce que séparatiste. On a assassiné le Peuple Belge parce que démocrate. On a même voulu étouffer la calme et inoffensive Indépendance Belge. Aujourd'hui on a obtenu du gouvernement néerlandais l'interdiction du Sociali-te Belge dans les camps des réfugiés. On regrette ne pouvoir le tuer, il est hors de poitée. Que reste -t-il pour éclairer, informer, pour hausser à la vérité des faits et des choses, nos amis à nous, ces braves soldais, dont on déforme, ailleurs et systématiquement le jugement, dont on bride les instincts d indépendance, et que l'on « cuisine » d la manière gouvernementale, cléricale, annexionniste et... unitaire ? —o— Pendant quatre ans, gens du Ilavre, vous avez trompé l'opinion du monde, et l'opinion des nôtres... ■Pendant quatre ,ans, vous avez organisé autour de mus la corruption et le chantage ; vous vous êtes créé une basse clientèle dont Desom-biaux, Dumont-Wilden, Terwagne, Piérard, d'autres, tous renégats, tous salisseurs des idées saines et propres..., sont les plus beaux ornements.■ Pendant quatre ans, vous avez opprimé, étouffé, tué, quiconque se dressait confie vous, dans la plénitude de ses droits de justice et de vérité ! Pendant quatre ans, vous avez dupé et envoûté, étourdi tous ces braves camarades, tous ces braves soldats, aux oreilles de qui vous sonniez, à plein orchestre de toutes vos fanfares salariées ; la Brabançonne, Vers l'avenir, et les variations sur l'Unité Belge ! Maintenant vous «oui promettez l'état de siège, les gendarmes ! Et c'est à votre jugement, et à celui des vôtres, que nous nous en remettrions pour faite examiner en pleine justice, l'idée séparatiste, notre idée 'de salut et de sauvegarde ! ! ! —o— Amis, ne soyons pas dupes ! De tels hommes ne peuvent pas être justes, parce que les uns, ceux du pouvoir, ont vécu d'injustice ; les autres, hors du pouvoir, ont vécu d'erreurs. Ceux qu'on a trompés nous reviendront, sans doute... Ils seront avec nous. Q'est vrai. Mais les autres, les professionnels du mensonge, de la corruption, testeront nos ennemis. Toujours. Et quand ils reviendront — s'ils reviennent ils auront fait de nos soldats, de nos frères, leurs gardes-chiourme, leurs gendarmes..■ —o— Mais supposons-les de bonne foi. Acceptons qu'on nous dise : « Vous avez en nous des juges conscients et honnêtes. Gagnez votre cause 1 » Gagner notre cause' I La présenter, la défendre ! —o— Fous souuienl-il, amis Wallons, de notre activité, de notre vie de groupes avant la guerre ? Nous étions nombreux, certes, mais minorité quand même. A l'intérieur de nos partis, nous invoquions, en protetitai et, nos droits wallons. Contre nous, nous avions les chefs. On en avait amené quelques-uns, comme par surprise, à V a Assemblée Wallonne t. Ils y étaient venus dépités des élections de 1912, espérant trouver dans le wallonisme une issue fai>o--rable à leurs intérêts électoraux. Au lendemain de 191/|, il y eut des lachages. Certains, d'ailleurs, n'avaient jamais rien compris à la séparation. Ils n'y voulaient et n'y pouvaient rien comprendre. ■ Contre eux, nous invoquions, déjà alors, le droit des minorités conscientes. Aujourd'hui, n'est-ce pas pareil? Les politiciens d'hier, ennemis classés, se sont réconciliés dans la grande union alinun-taire et patriotique. Ce sont les manitous des comités et des sous-comités nationaux. Ce sont les profi'.eurs du tripartisme. Les anticléricaux acceptent avec jouissance la douce revanche du pouvoir partagé que lut-offrent enfin, — après combien d'attente 1 — leurs anciens maîtres indomptés d'hier et de toujeurs. —o— Tel serait donc ce tribunal à juges gouvernementaux, à jurés gouvernementaux, devant lequel l'idée wallonne, l'idée de la minorité, consciente, viendrait soutenir sa défense ? Derrière elle, puisqu'elle est lire idée jeune: pas d'effectifs organisés ni disciplinés. Les groupes séparatistes n'avaient que des programmes d'idées. Ils n'avaient pas de secrétaire permanent. Pas de syndicats. Pas de coopératives. Ne constituant qu'un parti de principes, ils n'avaient qu'une arme : la véri'é ! qu'une force : l'enthousiasme I C'est peu, chez les Belges. Et nous refuserions alors ce qui s'offre à nous ? Non. Acceptons la chance. Nous n'avons pas le droit de nous payer le risque d'une juridiction belge. Notre cause n'est pas à défendre devant des intérêts coalisés. Elle serait guillotinée. Nos seuls juges sont des principes. Nos seuls arguments sont : nationalité et démocratie I Et tout ceci, ce n'est pas du s belge t. —o— Oui. Acceptons la chance du fait créé par d'autres. Acceptons-la, si nous voulons décidément en finir avec toutes ces querelles, toutes ces compétitions, tous ces énervements qui empêchèrent le développement normal de not e corps social. N'avons-nous /xis assez souffert pour ne pas avoir enfin mérité, chez nous, la paix. Au moins la paix linguistique ? Nous aurons mieux à faire demain. Penser à élever notre p<iys à la hauteur des dithyrambes officiels. Ne vous reste-t-il pas tant à faire pour mériter nos propres éloges. Commençons par le suffrage universel, par l'instruction sérieusement obligatoire et complète. Créons un régime d'assurance et de prévoyance digne de nos classes travailleuses. Organisons ■ notre production agricole et industrielle. Encowageons les initiatives, haussons nous enfin aux exigences du devoir de, demain. /I l'égard de notre peupla, la dette M'hier s'est accrue. Elle doit être largement réglée et il faut que cette génération qui a tant souffert ait déjà sa part de satisfaction. Il y a urgence d'agir, et de bien agir. Pour ceci, la clarté est nécessaire. Elle sera lumineuse, si nous adaptant au génie de notre race, nous proposons des solutions qui lui sont propres. La lutte des tangues comme les autres, doit être du passé. Nous avons ù réaliser, à construire et à nous entendre. La séparation nous situant chacun chez nous, facilitera cette grande besogne d'union et d-progrès.Ne tardons pas à l'accepter. Et donnons d nos camarades de là-bas, quand ils reviendront, la joie d'un^foyer, le leur, le vrai, où on ne pensera plus à la dispute, parce qu'on sera tous entre frères. D. De Pkro.w L'Autonomie Flamande et la Walionig 1 VI. Ij grande ressemblance enlrc l'Etat fédéral et la confédération d'Etats, ressemblance qui les fait parfois englober tous deux 60its une même dénomination, celle d'Etat ledératifi (lato sensu), c'est, comme l'indique la racine commune des deux mots , fédéral » et « confédération » la présence dans chacune de ces formes d'organisation, d'un élément commun, l'élément fédératif. Cet élément fédératif consiste dans la participation des Etats membres à la formation de la volonté centrale. Cette participation qui existe dans tous les. Etals fédéraux, existe égaljemeiit, mais dans une proportion beaucoup plus fo t1 encore, dans toutes les confédérations d'Etats. L'existence dans les deux formes d'organisation fédérative d'un élément commun, celui d'où elles tirent leur nom, tel est le caractère essentiel qui relie entre elles ces deux sortes d'unions, d'ailleurs si -différentes l'une de l'autre. En dehors de ces points de rapport, il n'exista entre l'Etat fédéral e! la confédération d'Etits quo des différences, différences nombreus s et importantes, mais qui se résument foutes en une seule, l'existence ou la non existence de la souveraineté dans l'être central. Ici encore la controverse e t grande et nombreux sont les critériums qui ont été proposés, mais tous les auteurs reconnaissent que l'Etat fédéral constitue un I'tat, mais non la confédération d'Etats. Il est donc tout naturel de rechercher La différence entre l'Etat fédéral et la confédération d'Etats dans le caractère essentiel de l'Etat, dans ce qui le distingue des autres formes d'association humaine. Or, ce caractère essentiel c'est, on l'a vu, la notion da la souveraineté, qui se trouve à La base du droit public. Si l'on examine à ce point de vue les diverses forme; d'union fédérative, l'on remarque que, l'existence simultanée de plusieurs Etats sur un même territoire étant impossible, toutes les formes possibles se ramènent nécessairement à l'une des deux suivantes : union d'Etats souverains, où le pouvoir central ne peut, à raison de la souveraineté de ses membres, posséder ni la souveraineté ni le caractère d'Etat, — Etat central souverain, dont les membres ne peuvent être que des collectivités publiques non souveraines. Mais si l'existence de la souveraineté permet seule d'établir une différence spécifique eiître la confédération d'Etats et "l'Etat fédéral, ce point a lui-même besoin d'être précisé, et il faut savoir quel caractère permet de reconnaître la présence de la souveraineté dans une collectivité publique. Ce caractère c'est, on l'a vu, le droit de déterminer librement sa compétence. Donc toute union fédérative où le pouvoir central, possède le droit de déterminer sa propre compétence vis-à-vis de ses membres constitue un Etat fédéral ; celle où les Etats particuliers ont conserVé la s compétence de la compétence. » est une confédération d'Etats. Telle est la différence fondamentale entre l'Etat fédéral et la confédération d'Etats, celle dont toutes les autres découlent. Du caractère d'Etat souverain que possède l'Etat fédéral, il résulte que dans cet Etat le pouvoir central peut se suffire à lui-même ; qu'il est indépendant de se3 membres au triple point de vue législatif, exécutif et judiciaire, et yetiî, par conséquent, lorsqu'il le préfère, agir directement sur les ressortissants des Etats particuliers ; enfin qu'il possède une compétence exclusive en ce qui touche les attributions essentielles de l'Etat et de ce nombre sont la plupart des attributions internationales. Dans la confédération d'Etats, au contraire, le - pouvoir central sera le plus souvent incapable de se suffire à lui-même; insuffisamment organise au point de vue législatif, exécutif et judiciaire, il est fréquemment obligé pour agir sur les ressortissants des Etats confédérés, d'avoir recoure à l'intermédiaire des autorités de ces derniers, et il se trouve ainsi dépendre complètement de ses membres. De plus, sa compétence est assez restreinte, les Etats confédérés se réservant, en généra!, parfois même au point de vue international, la plus grande part des attributions qui découlent de la souveraineté.Au point de vue du droit public interne, #t confédération d'Etats constitue une personne juridique, et de ce Èseul fait on pourrait conclure qu'elle possède aussi la personnalité internationale, car lo plus souvent, dans la confédération d'Etats, l'activité du pouvoir central se manifeste surtout dans ses rapports avec les puissances étrangères, et certaines confédérations n'ont d'autres attributions d'ordre interne que celles qui leur sont indispensables pour leur permettre de réaliser le but essentiel do l'union, la protection des Etats confédérés vis-à-vis de l'étranger. Mais les membres de la confédération possèdent également la personnalité internationale : comment s'effectue entre ces deux personnes juridiques la répartition des attributions d'ordre international, et quelle est par rapport aux Etats étrangers la situation respective du pouvoir central et des Etats confédérés ? (1) Voir les nos 3, 15, 16, 17 et 18. Lo droit de guerre, le droit de légation et le droit de conclure des traités, tels sont les points de vue auxquels on peut envisager les rapports de la confédération et de ses membres avec les Etats étrangers. I. Droit de guerre : Nous avons vu quo dans toutes les confédérations, le droit de guerre des Etats confédérés entre, eux leur est retiré d'une manière absolue .De hiême, >fans certaines confédérations, toute guerre entre les Etats particuliers contre les Etats étrangers leur est complètement interdite, et cet la confédé:ation seule qui possède le droit de déclarer la guerre et de faire la paix. C'était le cas dans la République des Provinces-Unies et dans la Confédération helvétique de i8o3. Enfin les Etats confédérés peuvent posséder le droit de guerre sans restrictions, concurremment avec le pouvoir central. C'est ce qui avait lieu dans la Confédération germanique de i8i5, au moins pour ceux des Etats confédérés qui avaient des possessions en biens en dehors (te la confédération. II. Droit de légation : La compétence des membres de la confédération au point de vue du droit de légation se trouve en général dans une relation assez étroite avec leur compétence au point do vue du droit de conclure des traités et d'entamer des négociations directes avec les puissances étrangères. Les Etats confédérés sont-ils privés de ce dernier droit, ils le sont aussi du droit de légation, qui ne pourrait en effet leur être d'auenne utilité. Mais la plupart des confédérations les Etats confédérés peuvent, au moins en certains cas, entrer directement en rapport avec les Etats étrangers; aussi le pacte fédéral leur reconnaît-il ordinairement le droit de légation actif et passif.La possession de ce droit leur est même absolument indispensable quand la confédération n'use pas elle-même de son droit de légation, comme ce fut le cas de la Confédération ' germanique. III. Droit de conclure des traités : Les pactes fédéraux no contiennent presque jamais de disposition générale applicable aux traités de tout genre. Il est impossible d'appliquer la même règle aux traités relatifs à des questions de voisinage ou de police, et aux traités d'ordre politique. Relativement aux traités d'ordre politique, est interdit tout traité de nature à porter atteinte à la sécurité de la confédération ou d'un de ses membres. Il se peut que le pacte fédéral établit une restriction entre certains traités déterminés qui restent permis aux Etats confédérés, par exemple, les traités en matière économique ou 3e police, et tous les autres traités, qui rentrent dans la compétence exclusive de la confédération. Il en résulte qu'il est impossible de poser en celte matière des règles précises applicables à toutes les confédérations; c'est là avant tout une question de droit positif qui se trouve diversement résolue dans chacune d'elles. L'INTERNATIONALISATION des questions wallonne et flamande Le malaise « belge ». « La question des langues continue à empoisonner notre vie nationale. Les dernières iois de conquête et de représailles votées par les Chambres, jointes à la crainte de celtes dont les Flamingants nous menacent encore ont profondément troublé notre atmosphère. Le vieux pacte d'alliance, auquel nous devons 1830, est bien près d'être rompu, sinon matériellement, du moins dans les esprits et dans les cœurs. Le flamingantisme tend à priver les Flandres de toute participation à la culture générale; il a profondément blessé l'âme wallonne. Les manifestations Insolites qui ont marqué la Joyeuse Entrée de nos Souverains à Liège ci à Mons ne peuvent nous laisser aucune illusion sur la gravité du mal. Si l'on n 'en arrête pas les progrès, l'œuvre de 1830 est à la merci de la première secousse internationale dont elle éprouverait le contre-coup. » (I). Rendons hommage à l'intuition du chroniqueur politique de l'Etoile Belge qui, passant en revue de fin d'année les événements de igi3, n eu la vision du grand drame qui se joue actuellement et prévu l'activisme. Par deux fois il aura élé bon prophète et en son pays, ce qui n'est point une banalité. Que notre pensée se reporte aux derniers jçurs do juillet 191/i et résumons en quelques •traits l'état «l'irrita lion qui 'animait Wallons et Flamands et provoqué par le Gouvernement belge en plein dans l'incohérence. Dans ce territoire dénommé faussement Belgique, où les habitants coulaient des jours paisibles et heureux à l'ombre du temple de la Concorde qu'on trouvait jusque dans le dernier des hameaux s'il faut en croire les dirigeants du Havre, les faits n'étaient pourtant point tels, mais le Gouvernement belge rompu à tous les cynismes continuera son système de duperie qu'il tient de sa nature jusqu'au joui- de sa disparition. Do plus en plus la Flandre affirme 6on caractère particulariste, les fêtes de Conscience, lors de la joyeuse entrée du Roi à Anvers, le Leeuiv van Vlaanderen (lo Lion de Flandre, chant populaire des Flamands) substitué à la (1) L'Étoile Belge, 29 décembre 1913. Brabançonne, le 35e Congrès Néerlandais d'Anvers où les Pays-Bas et le Transvaal sont représentés, les manifestations diiigées contre le concert français à l'Exposition de Gand, la commémoration de la bataille des Eperons d Or célébrée avec un éclat inaccoutumé dans le cadre d'une forêt de drapeaux flamands, le Gouvernement belge prenant en considération la proposition de loi tendant à la filarnandisation de l'Université gantoise et enlin l'importante association catholique d'Anvers, le Nederduitsche Bond (Ligue bas-allemande) acclamant l'avocat Van Roy venu défendre à sa tribune l'idée séparatiste, voilà des signes non équivoques d'une vitalité flamande incontestable. Et du côté wallon dos symptômes de l'éveil de notre rare se produisent. Le vieux drapeau de i83o qui a perdu tout symbole pour les Wallons est remplacé par Je drapeau au coq hardy rouge sur fond jaune, la fête nationale wallonne fixée au 28 septembre est adoptée et célébrée avec un enthousiasme délirant dans nos grandes cités et le nouvel étendard arboré à maints hôtels de ville. Les chers maîtres "du barreau de Liège se constituent en coroi'.é pour l'étude de la question des races et des langues tandis que la Fédération de l'Enseignement moyen, vieille rie plus d'un demi-siècle, est scissionnée par suite do la question des langues. La lutte des races s'ouvre un peu partout : des conflits s'allument entre Flamands et "Wallons, notamment à Anvers, à Mons et dans la région du Centre. Namur s'apprête à faire, à l'instar de Liège et de Mons, une éclatante démonstration de wallonisme à l'occasion de la joyeuse entrée du roi Albert en cette ville le 2 ajùt 1914 et le prolétariat de Wallonie, après une grève formidable, réclame plus que jamais le suffrage universel, base de son émancipation politique. Au Parlement, la réaction usant et abusant de ses victoires électorales iniques et frauduleuses, grisées par ses succès, entraînée dans le courant dirigé par le groupe des fanatiques, vote une loi scolaire qui est la déchéance de l'Etat en matière d'enseignement, l'accaparement de l'éducation des esprits par les Congrégations et une nouvelle atteinte à la Wallonie démocratique, fière de son enseignement communal. Ainsi, >oi< nous ramène Ipeu à peu à ce régime exécrable qu'un Constituant, Pierre Seron, député do Philippeville, dénonçait déjà à La Chambre le 14 septembre i835 : « ... l'instruction primaire est aujourd'hui abandonnée, dans un grand nombre 'de communes, aux magisters, aux bedeaux, aux sonneurs de cloche, pour le malheur de la jeunesse qui s'élève et que tes ennemis éternels de la raison, les partisans de tous les abus, veulent laisser dans l'ignorance et l'abrutissement afin de ramener parmi nous le bon vieux temps, dont ils rêvent la résurrection l » Claironnant la révolution, le sénateur Ch. Magnelte tout fulgurant larde de ses flèches le monstrueux projet scolaire : « C'est ce développement de l'enseignement public en Wallonie que le Gouverneinent Veut atteindre et détruire. » « Si on nous mettait en présence de l'oppression matérielle et morale, n'oublions pas que l'insurrection est le premier et le plus sacré des devoirs. » (2) Vains appels, inutiles menaces, le projet passa, l'opposition connue toujours s'inclina et la réaction triomphante put dire qu'elle avait réalisé le vœu d'un de ses chefs : « L'Etat doit préparer sa propre destitution en matière d'enseignement. » Et la Wallonie, une fois de plus, était vaincue. Au Sénat, dans ce milieu lénifiant qui symbolise l'aristocratie des privilèges et des richesses, le père conscrit Max Ilallet touché par la grâce séparatiste déclare solennellement quo « 90 o/o de la population en Wallonie se désaffectent de plus en plus du régime belge et réclameraient même leur annexion à la France. » Lo mandataire bruxellois souligne également le succès de l'idée séparatiste en Wallonie, tandis que le jeune et bouillant sénateur socialiste du Borinage, Rolland, confirme. Et la gauche de crier à ces messieurs de la droite : « C'est la Belgique qui n'est plus digne de la Wallonie. » Le tout ratifié chaleureusement par M. Libioulle. (3) Un an auparavant le sénateur Armand Fléchet déclare sur un ton lugubre ; « On va nous faire retourner aux plus mauvais jours d'avant 1830 1 » Georges Lorand annonce uno révolution.Ce n'est pas encore suffisant. Le Parlement nous dote d'une loi imposant le flamand aux officiera et gradés subalternes. C'est à ce propos que Destrée, félicité par ses amis, fait à la tribune la déclaration suivante : « Car si, dans le passé, nous (Wallons) avons toujours été féru de notre indépendance et de nos libertés, nous n'accepterons jamais un régime qui les diminue ; nous préférerions renoncer à la Belgique plutôt que d'accepter d'être la conquête flamande I 1 Et la proposition d'organiser des régiments flamands et wallons, émanant du député anver-sois Augusteyns, recueillit l'adhésion de 33 députés wallons, 10 députés flamands et l\ députés bruxellois. C'était bien là une première reconnaissant» (2) Manifestation des libéraux contre le projet scolaire Poullet, à Bruxelles, le» 14-12-13. (3) Séance du Sénat, 24 juin 1913.

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