Le soir

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21 november 1918
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s.n. 1918, 21 November. Le soir. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/542j679g20/
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^MHld5—Bmm— LE SOIR a étû parUculièrcmont fruité par les Allemands, qui lui ont enlevé la presque totalité do son matériel. Des 80 bons «le réquisition a ou devrait avoir on sa possession, un seul constate l'enlèvement de près de 60 moteurs électriques * d'autres de 200,000 icllos du papier, qui ont été pris pour être livrés au* journaux censurés, Nous paraîtrons donc jusqu'à nouvel ordro »voc des moyens de fortune. Nos lecteurs nous excuseront. Ues machines, un outillage complet ont été commandés il y a six mois aux Etats-Unis, et nous permettront de paraître bientôt dans des conditions meil-•ures que celles de 1914. Les abonnements sont provisoirement suspendus, l'ennemi nous ayant enlevé nos approvisionnements. Us seront rétablis sous peu, notre papier arrivant à la suite de l'armée. Nous déduirons du prix de l'abonnement nouveau la valeur des mois non servis en 1914 iwraamta d'em,,1c., (tarif réduit) . . . a poUU» lignes. " Toute ligne en plus . . , , # > ^ 0 Toutes autres rubriques ou annonce» commerciales , ' o*6fi! ,>,«» j».parti») iaJte„,; 12, ~ Cpar"e - 6-<»> — (3°" partie) — * 00 Sport et Réparations judiciaires .... ! Nécrologies * * — 3 50 Itéclames avant les annonces | * " * ~ j'™, Théâtres et Spectacles . _ Téléph. : Annonces: A 591 — Adminiat. : A *738 — Réd.iA IS6et A8S4»"" Rédaction et Administration : 23, Place 4e Louvatn, BruieUes. édiliona : AB à 3 h. el B A O II. Le SOiR ne peut être vendu plus de 10 centimes. Nous prions nos lecteurs de nous signaler les vendeurs qui en demanderaient an prix supérieur. NOTRE RESISTANCE « Sommes-nous prêts?» se demandait le «Soir» pendant les mois q,ui ont précédé la guerre. On sait quelle réponse alarmante il donnait à cette question et comment son amère cla:/\oyance fut, hélas! confirmée par les événements. Non, certes, nous n'étions pas prêts... Du moins, nous n'étions pas prêts à nous défendre. Nous n'avions ni les gros effectifs, ni les gro3 canons qu'il nous aurait fallu. Nous n'avions ni bombes asphyxiantes, ni pastilles încendiaires, ni mortiers de tranchée, ni lance-flammes. Nous nous avancions, armés d'un bâton, contre un ennemi braquant sur nous un revol • à répétition. Et,- cependant, dans notre dénuement, il y avait une préparation qui ne nous manquait pas, sanj que nous la soupçonnions . c'est la préparation morale. Celle-là était en nous : elle coulait dans nos veines avec notre sang; elle nous imprégnait tout entier; elle se ra-Ynîfia't avec nos nerfs; elle se tendait avec nos muscles; elle se ramassait, prête à bondi ir, dans les replis les plus secrets da notre cerveau. Et nous, nous l'ignorions. Nous étions vis-à-vn d'elle comme un hercule qui n'a jamais fait l'essai de ses forces et qui, soudain, à sa propre surprise, rompt sans effort les barreaux de sa prison. Nous étions comme Achille, confondu parmi les filles, à qui la vue d'un glaive révèle son sexe et annonce sa destinée. A cette préparation morale nous devons d'avoir résisté aux Boches comme jamais, — disons-le sans fausse modestie, car c'est la vérité, — comme jamais un peuple ne résista à la tyrannie. Dès le premier moment, dès l'ultimatum, nous les avons bravés. Et nous les avons bravés davantage quand ils ont été chez nous, quand ils ont été les maîtres. Et, après quatre' ans, nous les bravions encore, notre résistance ne faiblissait pas, notre énergie n'avait pas cédé d'un pas. Ils ont tout fait, tout essayé pour nous réduire. Ils ont usé de l'armé la plus dangereuse : la division. Ils ont employé la ruse el la force, la séduction et la menace. Ils cnl prodigué l'or — c'était le nôtre ! — à pleines mains. Ils ont menti, menti avec une audacc incroyable, menti à décourager tous lès menteurs de l'avenir... Et tout cela a été inutile Tout cela s'e l brisé contre le bloc inébranla bîe *le mépris, de dédain, de raillerie, d'or guell que nous leur opposions. Cent assaut; ne l'avaient pas entamé. Derrière l'abri d( cet inexpugnable bastion, nous avions faim nous avions froid, nous souffrions éperdû ment dans l'âme et dans la chair : nous pieu riong nos morts, nos fusillés, nos déportés nos prisonniers, nos soldats absents; nouî voy&ng nos patrimoines s'effriter, nos mai sons dépouiller, nos industries s'effondre] l'un» après l'autre. A de certaines heures, le: plus douloureuses, la joie bruyante de l'en nemt célébrant ses victoires, nous forçait l douter même de l'avenir. Mais cette angoisse ce deuil, ces souffrances, ah ! comme jalouse ment, pudiquement, héroïquement, nous le* gardions pour nous ! Comme nous eussions préfiré mourir plutôt que d'exhaler une plainte dont l'oppresseur se fût réjoui I Têtes obstinées, «indécrottables», ainsi que nous baptisait élégamment feu von Bissing, nous résistions avec un plaisir âpre, avec une ar dente et ironique volupté. Qu'est-ce donc qui nous donnait oette force' Cette force qui a fait l'étonnement et l'admi. ration du monde ? Cette force qui nous éton nera nous-mêmes quand, dans quelque* mois, nous serons revenus à une situatior normale ? Tout simplement, tout uniment notre mau vais caractère... Car nous avons, ô Belges un caractère épouvantable. Nous sommes grognons, discuteurs, disputeurs, rouspé teur% éternellement malcontents, toujours Î>rête à nouj dresser sur nos ergots et è Ou ex* Je l'ongle et du bec. Eh î j>ui, on dit aussi que nous sommes de bons «arçons, voire de trop bons garçons: trop >ite oublieux des injures, trop vite dis poség \ passer l'éponge sur les méfaits donl nous jivons été victimes. Et cela est vrai, triai* .gette qualité, qui va jusqu'à l'excès! ©'est Jas en contradiction avec le défaut pré. cisé Saus haut et dont, à son tour, l'excès fnêms fait un . qualité. Soyez assurés que les foncûionneurs sont presque toujours de bons Jfarçûns et qu'il n'y a guère de bourru qu fie «ait bienfaisant. ïtous avons donc mauvais caractère. Nous Avons l'échiné raide. Nous n'avons rien du rofeau de la fable : nous ne plions pas. Et d'où nous vient cette raideur? Qui nous Insuffle cette ardeur de coq de combat en face de la force insolente et de l'oppression Victorieuse ? C'est la cendre des morts, de pas morts, qui bat dans notre poitrine comice les cendres de Claes battaient dans 1e eoeur d'Uelenspiegel. Nos morts, tous nos morts, depuis des siè-çles et des siècles! Tous ceux qui sur ce sol Ensanglanté ont tenu tête à 1 envahisseur, au conquérant, au tyran, au maître étran: ger! Si nous fûmes capables de résister à l'Allemand, c'est à vous tous que nous le devons, Belges indécrottables, dont la poussière renaît en notre chair, dont les âmes brûlent dans nos âmes; à vous, indomptables, que César dut décimer, disperser, vendre à l'encan; à vous que la botte du prince ne pouvait pas jeter à genoux : communiera farouches de Bruges et de Gand, Liégeois au sang plus chaud que la lave des cratères, Dinantais toujours écrasés, toujours redressés, Bruxellois, Anversois, qui, dans les supplices, railliez vos bourreaux. 11 n'est pas un peuple sur la terre qui ait été foulé aux pieds comme le nôtre. Il semble que les nations de tous les temps se soient donné le mot pour le piétiner tour à tour. Notre histoire, jusqu'en 1830, n'est que le long récit de notre résistance à toutes les oppressions. Nous avons la résistance dans les moelles. En temps ordinaire, cela fait de nous de mauvais coucheurs. Mais dans les moments critiques, cefa nous transforme en héros. Un homme, un Bruxellois, incarne magnifiquement, à l'heure présente, cette disposition séculaire. En l'âme frondeuse, ironique, Souple et solide comme l'acier d'un Adolphe Max, il y a quelque chose de l'âme de tous rios révoltés de jadis et de naguère. Nous avons eu un grand bourgmestre en 1914 parce qu'ainsi le voulait le vœu obscur de notre racé, parce qu'en lui revivaient tous ceux qui, à travers les siècles, résistèrent, comme il l'a fait, aux vaines entreprises de la tyrannie étrangère ! GRINGOIRE. —-«11 11 LE SOiR, manquant de machines et de papier, ne peut servir ni ses abonnés de Bruxalles au nombre de 00,000, ni ses abonnés de province au nombro de 34,000. M ne peut assurer que sa vente au numéro. v-e- ftWdS PETITE GAZETTE Une épée d'honneur au roi Albert Bientôt no3 Souverains rentreront à Bruxelles, Des Belges restés ici sous la botte ennemie ont conçu dès 19i4 l'idée touchante d'offrir à la Heine un Voile en or, et au Roi,au moment où il ferait sa « Joyeuse Entrée »» dans la capitale reconquise, une épée d'honneur, symbole des luttes héroïques soutenues par lui pour la défense de la Patrie, glorification do l'armée tout entière en la personne d'un chef aimé qui n'accepterait pas d'hommage auquel ses soldats ne seraient pas associés. L'épée a été confectionnée à Paris sur les dessins du sculpteur Matton. Elle est magnifique, au dire de ceux qui l'ont vue. Dans le corps diplomatique. Mme Allizé et ses enfants, venant de La Haye, sont arrivés en automobile à Bruxelles pour assister à l'entrée de Sa Majesté le Roi des Belges. M. Allizé, ministre de France, son mari, arrivera d'un instant à l'autre. Ils logent tous à la légation royale d'Espagne. Les négociations de paix Les préliminaires des négociations de paix — et vraisemblablement la signature finale — auront lieu à Versailles. Une partie des travaux de la Conférence se tiendrait entretemps à Bruxelles. La Belgique a renoncé â. la nsutralitê Un de nos confrères fait observer que le gouvernement belge n'a pas encore pris officiellement position dans la question de l'abandon du régime de neutralité garantie que nous avons subi pendant plus de quatre-vingt-cinq-ans. C'est une erreur. Le gouvernement a, dès 1915, avisé nos agents u l'étranger qu'il avait pris une décision formelle en ce sens. Ajoutons que les journaux américains ont publié récemment une note ainsi conçue : » La légation de Belgique a Washington a fait connaître officiellement l'intention du gouvernement belge de renoncer, à l'avenir, à la garanâe de neutralité. ■« A la Chambre Ainsi que nous le faisions pressentir, M. Léon Théodor sera élu président de la Chambre. M. Louis Bertrand sera un des vice-présidents. Au Sénat A côté de M. de Favereau, réélu président, figurera un autre sénateur du Luxembourg, M. Col-leaux, dont la conduite lut si particulièmcnt héroïque au cours de ces quatre-années de guerre. La journée Adolphe Max. Une heureuse idée vraiment que celle d'organiser au profit des œuvres qu'il désignera lui-même une « journée Adolphe Max » au cours de laquelle on vendra au prix d'un franc une médaille portant l'effigie de notre cher maïeur. Elle sera due au, maitre médailleur Godefroid De Vreese, et c'est tout dire. Le salut de Paris à M. Adolphe Max. M. Mithouard, président du Conseil municipal de Paris, vient d'envoyer à M. Max l'adresse suivante : « Mon cher bourgmestre, » Au moment où, libéré des geôles allemandes, vous rentrez dans votre cité, et reprenez possession de votre magistrature, nous voulons être les premiers à vous adresser notre salut et notre hommage, en attendant qu'il nous soit donné de vous faire, à Paris et dans notre Hôtel de Ville, une réception digne de vous, digne des sentiments qui emplissent nos cœurs. » Honneur au héros du devoir, au noble fils de la sublime Belgique, qui, inaccessible à la séduction comme à la crainte, ne cessa d'élever en face de la barbarie triomphante la protestation de la conscience outragée ! Honte à la barbarie qui ne sut répondre à tant de.-fier Qourage que par l'exil, la prison et la torture ! Vive et prospère à jamais la libre Belgique, entourée du respect et de la reconnaissance du monde entier. » Adrien MITHOUARD, Président du Conseil municipal de Paris. » L'armée betge. Notre armée était placée sous le haut commandement du Roi qui, depuis l'offensive victorieuse de septembre commandait en chef les armées du Nord, ayant comme chefs d'état-major les généraux Gillain. chef d'état-major de l'armée belge ; Desgouttes, chef de corps de l'armée française, et Plumer, chef des divisions anglaises. Elle était, comme en août 1914, composée de six divisions : La première placée sous les ordres du lieutenant général Bernheim ; La deuxième, lieutenant général Drubbel ; La troisième, lieutenant général Jacques ; i La quatrième, lieutenant général Michel ; La cinquième, lieutenant général Rucquoy ; La sixième, lieutenant général Biebuyck. La fraternité dans l'armée. Rien n'aura donné aux Bruxellois une idée plus précise de la fraternisation que le service général et personnel a amenée dans l'armée entre officiers et soldats que ce spectacle vu, cent fois depuis deux jours, de sous-lieute-nants, de lieutenants se promenant côte à côte, bras-dessus, bras-dessous souvent, avec des sous-offleiers, de simples soldats, quand ils ne s'en allaient pas ensemble boire une chope. Nous sommes loin de- l'époque où le soldat ne pouvait entrer dans l'établissement fréquenté par ses chefs. Et c'est cet esprit nouveau qui a donné à notre armée sa cohésion, son remarquable entrain et son élan... Prescriptions nouvelles. Un ordre émanant du général Gillain, chef d'état-major de l'armée, prescrit des dispositions pour les régions qui se trouvent dans la zone des cantonnements de l'armée de campagne. Des mesures seront prises par les autorités communales pour la vérification et au besoin lo remplacement des cartes d'identité. Quiconque loge une personne étrangère doit en aviser l'autorité communale. Toute autre circulation que la circulation à pied est interdite, sauf autorisation donnée par l'autorité militaire. On ne peut quitter sa commune que muni d'un sauf-conduit délivré par l'autorité communale et valable pour quinze jours. On ne peut circuler entre 8 h. du soir et 5 h. du matin. Toute lumière doit être masquée après 5 h. du soir. Les cafés doivent être fermés de 10 h. 30 à midi et de 5 h. à 7 h. 30. Voilà les prescriptions qui intéressent particulièrement le grand public. Il en est d'autres concernant le colportage, la photographie, la saisie des documents et objets laissés par l'ennemi, l'usage des moulins à vent, etc. Une question se pose : Toutes ces prescriptions s'appliquent-.elles encore à présent ? Elles datent en effet, du 17 octobre dernier. La délivrance continue De bonnes nouvelles de province. Au 18 novembre, les Anglais ont occupé Char-leroi, Seneffe, Hal, LaLouvière, Soignies, Enghien, le sud de Ninove ; les Français étaient à Hoffagne, Bertrix, Straimont, Jamoigne, c'est-à-dire au sud de Neufcliateau ; enfin les Américains étaient à Virton, Etajle et Saint-Léger. La délivrance ! Une heureusa initiative. « L'Adoption », œuvre nationale d'aide aux éprouvés de la guerre mettra en vente, le jour de la rentrée à Bruxelles, de notre Roi bien-aimé et de sa valeureuse armée, les paroles authentiques de la Brabançonne et de Vers l'Avenir. Voilà certes un succès assuré. Nos charbonnages Le travail a été repris des lundi dans les charbonnages. Provisoirement, le travail de nuit a été supprimé, équipes do nuit et do jour alternant. Les installations n'ont généralement pas souffert.Le congrès socialiste Cest le 25 décembre qu'aura lieu le congrès extraordinaire du Parti Ouvrier belge. Nous aurons du charbon. A la suite des démarches pressantes de la Société coopérative des Charbonniers bruxellois, des trains de charbon voni être organisés au moyen du matériel des Associations charbonnières du Centre et de Charleroi. Ces trains arriveront à l'adresse des Charbonniers bruxellois dans les gares de Bruxelles. Ils circuleront avec l'autorisation de l'état-major général. Les explosions de dimanche Un avis important Sous la conduite de M. le juge d'instruction Van Damme, accompagné d'un collège d'experts composé de MM. Cattoir, Devos, Préguet et Van Ham-mée, lo parquet a fait hier une première descente sur les lieux des accidents causés par le dernier crime allemand à Bruxolles. Toutes les communications de la part des per-sonn s qui auraient été lésées par les explosions de dimanche dernier, doivent être adressées par écrit à M. l'expert P. Devos, 38, rue Murillo. Le tarit des chemins de fer lout a renchéri, lo charbon, les huiles, les produits métallurgiques, la main-d'œuvre. D autre part, il va falloir réfectionner les voies, racheter tout le matériel volé par les Allemands — bref tout est à refaire. Personne ne s'étonnera donc que le tarif des chemins de fer doive être notablement augmenté. Nous voyagions pour rien en Belgique. Il a été établi, à diverses reprises, et notamment dans les rapports remarquables de l'homme d'Etat qui vient d'accepter la charge formidable de « refaire » nos chemins de 1er, postes, télégraphes, téléphones — c est à-dire tout ce qui a été anéanti chez nous par l'ennemi — que l'Etat exploitait à perte. Cela ne se peut plus. 11 n'y aura pas un Belge pour le vouloir. Le temps où l'électoralisme voulait cela, comme il voulait que nous payions des contributions inférieures aux nécessités de l'Etat, est passé. Nos tramways. Il s'en faudra encore de quelque temps avant que nos tramways bruxellois retrouvent leur belle organisation d'avant la guerre ! L'absence de toutes matièrec premières — ils ont tout pris, MM. les « Boches » — fait que tout accroissement dans les services actuels est impossibles pour le moment. Et, par malheur, l'usage intensif du matériel a privé la Compagnie de 136 voitures motricesNcs concitoyens connaissent les vexations dont la direction des tramways fut l'objet au cours de cette guerre. Malgré tout, elle résista, et les Allemands ne purent atteindre leur but qui était d'exproprier les Belges, et d'exploiter eux-mêmes les tramways. Ils savent aussi que la société sut se montrer généreuse vis à vis du personnel, auquel elle accorda ime indemnité mensuelle de vie chère de 90 francs par homme, 45 par femme, et 20 par enfant. Vendredi, à l'occasion de l'entrée du Roi, chaque agent de la Compagnie recevra une gratification de 50 francs, et il y aura, de 8 heures du matin à 5 heures de relevée, congé général, c'est-à-dire qu'entre ces heures, les trams ne circuleront vas vendredi prochain. Pour les évacués. Les routes étant libres, tous les évacués des localités non entièrement détruites, peuvent regagner leurs- foyers. Ils doivent se faire inscrire à l'Université où il leur sera délivré des bons de pain ainsi qu'une déclaration qui servira de passe-port. Les soldats anglais, français, italiens et russes, hospitalisés dans des maisons particulières doivent se faire inscrire à l'Université. Cette mesure s'impose afin que le Comité central des réfiw és soit à même de renseigner les divers consulats dès que ceux-ci seront régulièrement rétablis. Les journaux reparaissent En même temps que les quotidiens, voici les hebdomadaires qui nous reviennent, le Pourquoi Pas ? en tète. Des trois * moustiquaires » un seul, George Garnir,, est resté, mais il était de taille à ressusciter, à lui seul aussi, la vaillante et spirituelle revue. Le premier numéro, numéro spécial et de circonstance, allie heureusement l'humour bruxelloise à la haute psésie, représentée par un admirable poème d'Albert Giraud, Aux soldats belges morts -pour la patrie. Voici encore L'Eventail, qui renaît avec quelques beaux articles et des informations théâtrales intéressantes. Nous apprenons ainsi que M Reding, directeur du théâtre du Parc, a accepté et jouera, pour sa réouverture, « Les Semailles », de M. Gustave Van Zype, puis en alternant, une œuvre de Maeterlinck; a L'Hélène de Sparte », de Verhaeren, qui ne fut jamais représentée à Bruxelles ; une œuvre en vers de M. Albert Giraud, Eros et Psyché et une pièce nouvelle de M. Paul Spaak. 11 a également reçu une pièce en trois actes de M. Georges Rency, La Dernière Victoire. Le Parc jouera aussi L'Elévation, de M. Henri Bernstein. M. Francis de Croisset a promis également à M. Reding sa dernière œuvre, représentée aussi au Théâtre français. Enfin, M. Léon Dubois, directeur du Conservatoire, organise, sous le patronage de l'Administration communale, une représentation de la Muette de Portici, au théâtre de la Monnaie. Un lapsus. Le groupe monumental qui s'élève sur la pelouse du Parc, et qui est l'œuvre de M. Jules Lagaë, représente un lion tenant écrasé sous ses pattes un aigle, et non nègre, comme uir lapsus nous l'a fait imprimer dans notre numéro de lundi. La rectification s'imposait. Les quarante en aéroplane. La guerre aura donné à l'aéroplane son essor définitif. On annonce qu'un avion vient de survoler Londres pendant une demi-heure, transportant... devinez combien de passagers ? Quarante et un ! Pour se préserver contre l'accident toujours possible, les passagers avaient pris avec eux un fétiche, sons les espèces d'un ouvrier qui porte le glorieux nom de Foch. Après ce record, on peut dire que la limite des transports aériens est reculée. La vie aérienne cesse d'être individuelle. Elle devient sociale. Les Quarante de l'Académie française peuvent se réunir non pas sous, mais au-dessus de la coupole, et ils n'ont même pas à craindre un accident, puisqu'ils sont « immortels ». M. Herbert Hoover. Lne dépêche de Washington annonce que M. Hoover, l'organisateur de ia Commission for Relief in Belgium, devenu ensuite dictateur des vivres aux Etats-Unis, est parti vendredi dernier pour l'Europe, afin d'étudier sur place le problème du ravitaillement de la Belgique, du Nord de la France, des pays-orientaux et des Etats centraux. M. Hoover viendra certainement à Bruxelles, qui sera heureux de fêter en lui un des principaux soutiens du pays pendant quatre années de guerre. Nos trois couleurs. Connaissez-vous spectacle plus émouvant que celui des bannières multicolores flottant aux frontons des monuments comme le signe de la victoire au front des héros ? On aurait pu croire que tout Bruxelles avait vendu ses draps de lit et ses tissus aux spéculateurs. Et pourtant que d'oriflammes, que de te nture, que de drapeaux ! La lessive qui a servi à. les teindre ferait certainement un océan (le joncrxul1* d'amarante et de noir. Et leur forme ? Dame on voit bien que chacun a eu recours aux moyens de fortune. Ici Fétoffe manque, et le rouge, ou le jaune, ou le noir occupe la moitié du rectangle ; là une nécessité inéluctable a forcé à donner au petit drapeau la forme d'un fanion, d'un oriflamme ou d'une banderolle. Quelques-uns de nos concitoyens ont pris des licences viaiment audacieuses avec nos trois couleurs : Dans la banlieue d'Ucclc un patriote plus ?:elé qu'informé a arboré un immense drapeau de sa confection, dont les couleurs sont disposées dans l'ordre suivant : noir, rouge, jaune. Mais qu'importe ; ridicules, grandioses, petits ou superbes, ils sont tous au même titre le symbole de la Patrie. L'harmonie de leurs couleurs dont nous avons été privés si longtemps, solide, riche, forte comme la sonorité des cuivres des Brabançonnes jubilaires font vibrer plus rapidement nos rétines et sauter plus fortement nos cœurs ! LE misïù umm M. Delacroix a été reçu hier par le Roi, et la liste suivante a été arrêtée : MM. Léon Delacroix, chef do cabinet, ministre des finances j Emilo Vanderveldo, justice ; de Broqueville, intérieur ; Paul Hymans, affaires étrangères ; F. M;isson ou Paul Emile .Janson, défense nationale ; Jules Renkin, chemins de fer ; Henri Jaspar, sciences et arts ; Ed. Anseele, industrie et travail ; J. Wauters, alimentation ; Harmignies, affaires économiques ; L. Franck, colonies. Un confrère assure qu'à la dernière minute M. Vande.Vyvero aurait mis à son acceptation la condition de voir diviser l'armée en régiments flamands et en régiments wallons ! 11 serait, par le fait, écarté do la combinaison, l'unité nationale excluant la possibilité d'un pareil projet. Lo gouvernement fut unanime à le reconnaître, lorsque, en février dernier, au cours d'un conseil des ministres tenu à La Panne, sous la présidence du Roi, MM. Helleputte et Vandevyvere—-que M. Pcullet, indisposé, avait appuyés par lettre — proposèrent pareille dislocation de l'armée. Le S. U. pur et simple à 21 ans Lo nouveau gouvernement proposera aux Chambres l'instauration uu S.- U. pur et simple à 21 ans, la question du uroit de vote pour la femme étant du ressort de la loi électorale. Le Sénat serait organisé sur la base de la représentation des intérêts, un tiers do ses membres étant désigné par le gouvernement du Roi. Le nouveau Président (lu Conseil M. Léon Delacroix, bâtonnier des avocats à la Cour de Cassation, débuta au barreau en qualité de stagiaire de feu Alexandre de Burleb et d'Alphonse De Becker. Par la suite, il fut le collaborateur d'Auguste Beernaort, qui lui conlia la plupart de ses grandes affaires. Président de la Conférence du Jeune Barreau, il succédait, encore tout jeune, à M0 Vauthier en qualité d'avocat à la Cour de Cassation. Comme son ainé Jules Renkin, M. Delacroix débuta dans la politique en qualité de conseiller communal d ixelles. Son éloquence claire, précise, sa dialectique sûre lui permettront de défendre,avec aisance etpréc.sion les grandes questions — spécialement celles qui ressortissent au département des finances qui seront à l'ordre du jour. » T — —:— : Le retour du Roi Le premier appel de M. Maso à ses concitoyens L'appel suivant a été placardé sur les murs de la ville : Chers concitoyens, J'ai la joie d'annoncer à la population que le Roi fera s'x rentrée à Bruxelles vendredi prochain 22 courant, « ;'s 10 heures du matin, Notre Souverain sera accompagné de la Reine, des jeunes Princes et de la princesse Marie-José, 11 sera à la tête de deux divisions de l'armée belge, à laquelle se joindront des détachements des armées alliée?. Le cortège, arrivant par la chaussée de Gand, suivra l'itinéraire ci-après : Porte de Flandre, rue de Flandre, place Sainte-Catherine, rue Sainte-Catherine, rue Marché-aux-Poulets, boulevard Anspach, place de Brouckère, boulevard du Nord, oulevard du Jardin Botanique, rue Royale, rue de la Loi, place de la Nation. Après avoir assisté à une séance du Parlement, et a\ oir vu ensuite les troupes défiler devant la place de la Nation, le Roi gagnera le Palais par la rue de la Loi et la rue Royale. Le même jour, dans l'après-midi, il se rendra à l'Hôtel de Ville par la place des Palais, la place Royale, la Montagne de la Cour, la rue Coudenlerg, la rue de la Madeleine et la rue de la Colline. La capitale, par son accueil enthousù s le, témoignera sa reconnaissance et son admiration au Souverain qui lui revient couvert de la gloire la plus pure ; à la Reine, qui vécut pendant toute la guerre au milieu dj nos soldats, leur prodiguant les trésors d'une bonté et d'un dévouement sans limites ; aux Princes, qui symbolisent à nos yeux l'avenir de la Patrie ; aux troupes héroïques et victorieuses qui ent chassé l'ennemi de notre territoire et auxquelles la Belgique doit d'avoir repris sa place parmi les Nations libres et indépendantes. Vive le Roi ! Vive la Belgique ! Vive la Famille Royale ! Vive l'Armée Belge ! Vivent les Alliés ! Bruxelles, le 19 novembre 1918. Le bourgmestre, ADOLPHE MAX. LA SEANCE DES (MÎMES Le Roi et les membres de la Famille Royale assisteront à la séance solennelle des Chambres réunies, qui aura lieu vendredi, a midi. Les membres des deux Chambres recevront les Souverains. La séance sera présidée par le doyen d'âge, M. Visart^de Bocarmé, bourgmestre et député de Bruges. Aux sénateurs et députés. Les questeurs du Sénatet de la Chambre (les représentants nous prient d'inviter MM. les sénateurs et députés à so trouver au Palais do la Nation, le vendredi 22 courant, à onze luures et demie, pour la séance i oyale des Chambres réunies. Notre Armée Bruxelles attend avec impatience l'arrivée de l'armée belge. Des troupes détachées, cyclistes, pontonniers, guides, pénétïyit, les unes après les autres dans notre ville, pïir détachement ou par escadron. Mais ce n'est pas là l'Armée véritable, dont on veut voir défiler dans les, rues la masse compacte et magnifique. L'Armée, notre armée 1 Avec quel sentiment d'orgueil prononçons-nous ce mot 1 Après les années d'oppression que nous avons traversées, et où l'ennemi nous fit si cruellement sentir notre passagère faiblesse, la faiblesse des civils sans défense, une joie nous transporte à la pensée de cette force qui est la nôtre, de cette puissance qui nous virilise. Nous sentons que vnous avons le droit d'être fiers de cette armée. A peine l'avons-nous vue, que nous découvrons des motifs de nous enorgueillir. Nous la trouvons belle, élégante même, dans l'équipement de ses soldats, dans la santé fleurie de ses hommes, dans la bonne ordonnance du train de ses équipages, et jusque dans l'allure.aisée de ses transports qui, pour reinplir un but aussi pratique, n'ont rien de la grossièreté massive de ceux de l'ennemi. D'instinct, nous comparons | larmée belge à l'armée allemande, tant vantée, et nous trouvons la nôtre si bien équipée, 91 saine, nous dirions même si honnête — notre honnêteté — qut nous comprenons sa victoire. Bt puis cette armée, encore vague, encore lointaine, n'est-ce pas une partie de nous-mêmes, nos lils, nos frères, nos amis, un membre qui aurait été détaché de notre corps, une partie de notre chair et de notre sang, qui nous serait rendue. Pendant plus de. quatre ans, quelques lieues à pefne nous séparaient d'elle, et ces lieues formaient un mur infranchissable. La légende l'environne, notre armée 1 Nous savons qu'elle fut vaillante, héroïque, qu'elle nous fera demain, le récit do ses exploits qu'elle précisera dans la réalité et dans la gloire. C'est comme un voile qui se déchire devant nos yeux éblouis. Nos soldats, qui ont souffert dans les tranchées, sur les champs de bataille, reviennent triomphants. Nous Fetrouvons en eux ceux que nous admirions jadis, eeux oui redeviendront, nos proches et nos amis. Nous les attendons avec joie et non sans anxiété. Et, comme il faut toujours que ia douleur se mêle au bonheur, il est des mères et des épouses qui, devant les régiments passant au son des fanfares, interrogeront les rangs pressés des soldats, demanderont s'il est là, et, ne recevant pas de réponse, revêtiront les longs habits de deuil. O gloire, gloire qui nous transporte aujourd'hui, c'est là ta rançon. MARSILE. L'appel des Classes Le gouvernement, désireux de licencier lo plus tôt possible les vétérans qui viennent de fournir tant de mois de campagne, a décidé d'appeler les jounes classos sous ies armes. Un rapport au Roi exprime on ces termes les raisons de cet appel : «Les héroïques soldats de Votre Majesté ont reconquis une partie importante du sol national. Un certain nombre de civils d'âge militaire ont été ainsi libérés après quatre années d'uno détestable oppression.La plus belle ardeur patriotique les anime. Us brûlent du désir de prendre place dans les rangs de notre g!o< rieuse armée. Il est urgent de les appeler sous les armes. La loi de milice du 30 août 1913 est inapplicable danj les circonstances actuelles car elle suppose une organisation administrative intacte et elle exige une procédure longue et minutieuse. D'autre part, les arrêtés-lois de milice pris en 1915, 16, 17 et 18, ont en vue, dans la plupart de leurs dispositions nos compatriotes réfugiés à l'étranger et leuj situation spéciale. Une législation nouvelle est donc nécessaire. L'arrèté-loi permettra de recueillir en peu de temps les éléments d'une nouvelle armée. Aces soldats de demain incombera la noble mission de participer à la victoire définitive. Et puis, quand aura sonné l'heure de la paix, la présence de ces recrues sous les drapeaux facilitera lt retour rapide ù leurs foyers,si longtemps désertés,de noj admirables vétérans qui méritent à tant de titres la reconnaissance et la sollicitude de la Patrie. N ' L'arrivée des troupes A la Bourse hier, une sonnerie de clairons ! Or se regarde, c'est à n'y pas croire. Depuis quatre ans, ce bruit n'a plus frappé nos oreilles La sonnerie continue. On se précipite. Ce sont les grenadiers, non plus les soldats d'antan au noir coibackj mais des grenadiers en khaki. Quel enthousiasme ! Voilà la musique qui arrive, On accourt, on est transporté, puis on crie. Beaucoup ont les larmes aux yeux. Les superbes soldats défilent en répondant à l'élan de la foule. Divisé! on deux détachements, l'un allant au Petit Château, L'autre à la caserne Baudouin, les deux régiments traversent la ville au milieu d'une double haie d< spectateurs enthousiastes. L'après-midi, nouvelle alerte. Cette fois, c'est 1î trompette qui se fait entendre, la trompette stridente de notre cavalc: io. Et peu- la ruo Royala l'àr. tillerie à cheval de la division de cavalerie s'avance, sabre au clair, montrant ses beaux cavaliers, ses beaux chevaux, ses canons camouflés aux couleurs de la terre. La foule fait le même accueil chaleureux aux artilleurs. On applaudit tout, les hommes, le matériel et jusqu'aux chiens que plusieurs soldats portent sur leurs genoux. Bravo ! Hourrah ! Sur le bouclier des canons, trois noms sont inscrits : Haelen, Stuyvekenskerke, Reigersvliet, noms glorieux de combats où la division de cavalerie a versé son sang pour la patrie. Vive l'armée ? On arrête les députés Augusteyns et Henderickx Le parquet d'Anvers, à son tour, est entré en action Dès à présent, les aktivisies dont les noms suiren ont été arrêtés : Les députés Ad. Henderickx et" Léo Augusteyns, Di Martin Rudelsheim, le pharmacien Gilles, Flor. Pee-ters, l'avocat Quakkelaer, Hipp. Mausens. L'adjoint de police Volckerick, qui a fait poursuive plusieurs patriotes, et le commerçant Nyssens, de l'avenue du Commerce, qui trafiquait avec les Allemands, sont également incarcéré». Nos victoires en Afrique Ce n'est pas seulement sur les champs d€ bataille de Liège, de Haelen, d'Anvers et de TYzer que nos admirables soldats se 6ont distingués. En Afrique aussi, ils ont été d'un héroïsme magnifique, et partout la viotfoire £ couronné leurs efforts. Douze cents officiers et sous-officiers, choisis parmi l'élite de notre jeunesse, encadraient la belle armée noire due aux efforts et à la téna cité de Léopold II et que commandaient le général Tombeur, les colonels Henri et Molitor. Le Ruanda, la plus riche province de l'Est Africain, dont, le roi Musinga est devenu le grand ami des Belges ; l'Urundi, Tabora furent corquis de haute lutte, par nos troupes chassant devant elles les Allemands qui n'avaient pas craint, en dépit des traités de la Convention de Berlin, — chiffons de papier, n'est-ce pas ? — de provoquer cette guerre monstrueuse en Afrique I Au moment où la guerre éclata, tout étail à faire pour la mener à bien. Conformément à l'acte de Berlin, la force publique n'était pas un instrument de guerre mais une force de police. Sa réorganisation s'imposait. Il fallait remanier les unités, le6 former en vue de la guerre, appeler les réserves, donner à l'armée un puissant cadre européen, la doter d'un matériel moderne, l'équiper à nouveau, créer les multiples services qu'exige une grande cajn-pagne, pourvoir à la défense des lacs, s'efforcer d'en arracher aux Allemands la maîtrise, et pour cela installer au lac Tanganika une escadrille d'hydravions, y transporter une artillerie puissante et des bateaux, y construire un port, y monter et y lancer un grand steamer, faire construire sur le lac Kivu une canonnière et un canot à moteur, qui les forceraient à quitter l'île Kwidjwi dont ils s'étaient emparés par surprise, construire mille kilomètres de lignes télégraphiques, assurer l'armement et l'approvisionnement de l'armée en vivres et en munitions, améliorer les routes anciennes et en créer de nouvelles. •Ma.is le succès couronna nos efforts. Nos frontières furent opiniâtrement défendues jusqu'en avril 1916, tandis qu'au Came-roum un contingent belge participait avec les forces franco-britanniques à la conquête de cette colonie et qu'en Rhodésie et en Uganda, no6 détachements secoondaient nos alliés britanniques dans la défense de leure frontières. En 1916 l'offensive contre l'Est Africain allemand commença. Les Belges occupèrent tout le Nord-Ouest de la Colonie allemande, les rives du Tanganika jusqu'aux environs de BismaTkburg, et le 19 septembre, ils prirent Tabora, réalisant ainsi la conquête de 200,000 kilomètres carrés de territoire ennemi. Et lorsque les Belges eurent conquis Tabora, c<Tdé ànos alli<?s anglais, comme les Allemands do von iittow revenaient à la charge contre eux éditions : AB à 3 h. el B à O II. nos alliés, une nouvelle armée, commandé# par le colonel Huyghé, partit au secours des* Anglais, et cette fois encore, les Allemandal n'eurent que le temps de fuir. Rien ne pourra mieux dire la valeur des1 exploits de nos troupes que les éloges enthou-j siastes dont leur action fut l'objet de la partfj des généraux anglais et spécialement du gé-' néral boer Smuts. < Nous manquerions à toute justice en ne di- ' sant pas combien fut superbe d'énergie l'action du ministre des colonies Jules Renkin, au 1 cours de ces années de guerre, et le concours I excellent qu'il trouva dans les gouverneurs généraux Félix Fuchs et Henry. A lUieure présente, les immenses territoires conquis par les armées du roi Albert comport tent une étendue équivalent à huit foie le territoire de la Belgique. C'est le général Malfeyt, ancien vioe-gouver-neur général, qui exerce, depuis le jour de la victoire, à Udjidji-Tabora, les fonctions de hauit commissaire royal des provinces con-. quises. La prospérité de la Colonie Avec la victoire de nos troupes a concordé! une prospérité magnifique de notre Congo. Au début de la guerre, un instant, les importations s'arrêtèrent. Malgré l'effort réalisé par le gouvernement belge pour assurer ia neutralité du bassin conventionnel, les Allemands attaquèrent le Congo belge. La crise fut bientôt surmontée par les mesures prises par le gouvernement pour faciliter les transports et les transactions. La réorganisatien administrative du Congo s'est poursuivie malgré la guerre. Le nomibre des postes et partant le nombre de6 administrateurs territoriaux se sont augmentés. Les mesures propres à enrayer la maladie du sommeil furent renforcées. Les travaux de construction des lignes de chemin de fer ont continué. La Compagnie des Grands Lacs a terminé en 1915, la ligne de 270 kilomètres qui relie Kabalo, sur le Haut Congo, à. Albertville, sur le lac Tanganika et qui rendit le6 plus grands services peu-' dant la campagne de l'Est Africain. La ligne de 400 kilomètres qui doit relier Bukama, situé sur le fleuve, à Elisabethviiie, chef-lieu de la province du Kantanga, est sur le point d'être achevée. La Colonie a construit 2,130 kilomètres de lignes de chemin de fer, au cœur de l'Afrique équatoriale. en une période relativement courte. Un chantier de constructions navales a élé^ créé au Havre, pour construire les unités fluviales nécessaires au développement du trafic, et le programme prévu est en tiré en voie de réalisation dès 1916. Plusieurs unités ainsi construites sont déjà en service en Afrique à l'heure actuelle. Plusieurs nou veaux postes de T. S. F. et près de 2,000 kilomètres do lignes télégraphiques ont été construits pendant la guerre. Les mines de cuivre du Katanga, qui en 1914) avaient donné 10,720 tonnes, ont élevé leur pro-i duction à 22,000 tonnes en 1916, et l'exportation prévue pour 1917, est d'environ 30,000 tonnes. de métal. Les mines d'or du Kilo et de la Moto, dans la Province orientale, ont fourni 1,800 kilogrammes en 1914 et 3,200 kilogrammes d'or en 1916. Dans le district du Kasai, une Société où un groupe d'Américains est intéressé, extrait des diamants. La production qui était de 15,000 carats en 1913, est passée à 54,000 carats en 1916 et l'évaluation du produit de 1917 est de 85,000 carats. i Au point de vue agricole, les premiers mois de 1918 donneront à la Belgique 20,000 tonnes de riz produits au Congo. En 1916, 22,390 tonnes de noix palmistes, 3,850 tonnes d'fiuile de palme et 3,017 tonnes de caoutchouc ont été l'appoint fourni aux usines de guerre des Alliés. Les exportations qui étaient de 53 millions / en 1914. ont -nftiisé an 1915 à 72 millions et or» \ 1916 à 129 millions de francs. ' Le produit de l'impôt indigène, cependant très modéré puisqu'il varie entre 12 et 13 tir, par an et n'atteint que les indigènes adultes a passé de 8 millions, chiffre de 1914 à 12 nul- y lions de francs en 1917. f L'ARMISTICE ( Conformément aux conditions de l'armistice, les troupes du général von Lettow-Vorbeck ont capi- M tulé le 14 novembre au matin sur lo Zambèse, au sud de Kasama et dans la Rhodésie du nord. Le rétablissement ^ du service postal. qk Notre servie» postal se réorganise. Bien mieux il commence déjà à fonctionner. Tout le personnel valide est rappelé à l'activité à l'exception, bien entendu, de tous ceux qui ont directement ou indirectement, pactisé aveo l'ennemi. îous les bureaux'postaux qui fonctionnaient au l#r août 1914, seront rétablis dès que les circonstances , le permettront. Les bureaux seront ouverts de 8 à 6 heures avec interruption de deux heures au milieu do la i journée. ) Les tarifs resteront provisoirement, les mêmes i qu'avant la guerre. , Les timbres-poste en usage au moment de la déclaration de gnerre 11e sont plus valables, ia question de leur remboursement sera réglée ultérieurement. f Quant aux timbres-poste boches, il va de soi qu'ils n« I ■ont plus valables. Il est donc bien recommandé au pu-blic de ne plus s'en servir pour l'affranchissement des '• correspondances. Les bureaux postaux ne tarderont pas à être pourvus des nouveaux timbres et cartes postales. Provisoirement, leurs opérations se limiteront à l'expédition et à la distribution de la correspondance ordinaire.Jusqu'à nouvel ordre, aucun bureau ne sera ouvert au public les dimanches et jours fériés. Un grand nombre d'agents occupent actuellement des emplois dans les comités d'alimentation et autres organismes d utilité publique, où leur remplacement serait fort difficile en ce moment. L'administration en tiendra compte en apportant un certain tempérament dans le rappel à l'activité de cette catégorie d'agents. . Quant aux agents dont l'attitude a été blàmablç ou simplement douteuse, l'autorité belge statuera sur leur sort après enquête. Une lettre pastorale du Cardinal Mercier Une lettre du grand et admirable patriote, chef de l'épiscopat belge, a été lue dans toutes nos églises. C'est la conclusion magistrale d'ufie suite' d'écrits courageux et si élevés dûs à la plume de Mgr Mercier. Nos lecteurs liront avec intérêt cet extrait de la nouvelle lettre pastorale : Vous souvient-il, mes bien chers frères, des derniers jours du mois d'août et des premiers jours de septembre 1914? Nous étions alors sous le coup d'une invasion qui, avec la fougue d'un ouragan, s'était abattue sur nos provinces. de Virton et de Dînant jusqu'à Louvain, Aerschot, Diest, Haelen, le Limbourg ; notre gouvernement s'était retiré à Anvers, le gouvernement français à Bordeaux ; l'armée du général von Kluck était à quelques kilomètres de Paris. A l'enthousiasme qu'avait suscité dans la conscience nationale la réponse du Roi aux a propositions de marchandage de l'envahisseur: « Non, vous ne passerez pas! » avait succédé une inquiétude sombre qui se traduisait en murmures contre la divine providence : Si Dieu était juste, disaient les impatients, permettrait-il qu'un envahisseur parjure triomphe et que l'envahi, innocent, soit martyr? . Et, chose bizarre, ceux qui sommaient le plus impérieusement 1e Dieu suprême de leur accorder un miracle, pour faire resplendir, sur, l'heure, la justice, étaient ceux-là môme qui nient le plus insolemment les miracles chaque ■ fois qu'il plaît à la divine Providence d'en produire.Non, mes frères, Dieu n'a pas nos impatiences. Il agit avec force et douceur. I] laisse or- 82' JEUDI 21 tfOVElMlSRX; lois ÉDîT'"" -\ n r i ■ • I i. m,, tui.A3 Le numéro provisoirement : Hdî LE sont a étô imrtieuIU»rcnnmt Irajjyé par les Allemands, qui ~~ ^, , , ,,. i ■ ' lui ont enlevé la presque totalité do son matériel. ■"■■■■ ]V» 4:

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Dit item is een uitgave in de reeks Le soir behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1887 tot onbepaald.

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