Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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22 november 1917
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s.n. 1917, 22 November. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/jd4pk0880m/
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LE XX' SIÈCLE PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone i Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, *** * 7/» monohole hour Paris. QUOTIDIEN BELGE LE HAVRE 28ter, Rue de la Bourse, 28t<* Téléphone ; 64 Belge ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays• 3 fr. par mois — x • 9 fr. par trimestre Directeur- : Fernand NEURAY LA RUSSIE dans le chaos PAR Jacques BAINVILLË Il y a une page de Macaulay, célèbr< "en Angleterre, sur les premières fautes et les premiers excès que ne manque pas de commettre un peuple en révolu ♦ion. Macaulay compare les homme: qui arrivent à la liberté à des prison niers sortant d'un cachot obscur. La lu mière les éblouit d'abord et ils ne sa vent pas trouver leur chemin. Est-ce donc une raison pour supprimer les ou Miettes ? Les Anglais aiment beaucoup cette image, un peu trop simple, de leui grand essayiste. Ils n'ont pas manqué de la reprendre à l'usage de la révolution russe qu'ils avaient saluée d'abord avec un enthousiasme assez imprudent, si même ils ne l'avaient pas appelée de leurs vœux comme un moyen de régénération. En présence de l'anarchie où la Russie est tombée, anarchie qui s'est considérablement aggravée depuis le coup de force maximaliste, il a pourtant fallu reconnaître que la révolution russe était autre chose que la révolution française, et qu'au lieu de galvaniser i les énergies elle les décomposait. L'erreur consistait à raisonner de la Russie comme de la France. Lorsqu'elle a fait sa révolution, la France était parvenue à un tel degré d'unité politique et morale qu'elle pouvait résister aux plus graves secousses. Mais, aux siècles précédents, la même expérience, déjà ébauchée, aurait tourné bien mal si elle s'était prolongée : la Fronde, la Ligue, la guerre des Armagnacs et des Bourgui-gnonsen sont témoins. La Russie çst peut-être, de tous les Etatf du glotte, celui qui comprend le plus <2tT faces «averses e: mai r-uuctues, sinon irréductibles. L'Autriche elle-même, avec son bariolage de nationalités, est un paradis en comparaison. On parle, d'un bout à l'autre de la Russie, vingt langues nettement différenciées, et une centaine d'idiomes. Ce n'est pas Une bonne condition pour l'éclosion du sentiment national. Or c'est justement le sentiment national qui est le plus malade en ce moment en Russie, et la révolution, au lieu de le réveiller, semble lui avoir porté le dernier coup. * * Les libéraux russes, qui vivaient trop sur des illusions, n'avaient pas assez tâté le pouls de leur pays. Ils prêtaient à l'immense foule russe leur idéalisme et leur patriotisme. C'était une funeste erreur. Quelques-uns d'entre eux, comme Milioukof, emprisonné par les maximaliste après l'avoir été jadis sous le tsar, doivent assister avec désespoir à cet écroulement de leur rêve de liberté.Le malheur qui leur arrive et qui ■frappe en même temps la Russie et les 'Alliés me rappelle une anecdote qu'on a beaucoup racontée à Paris autrefois. Quand Napoléon III eut décidé de changer ses méthodes de gouvernement ef d'entrer dans la voie de l'Empire libéral, il choisit comme ministre M. Du-ruy, l'historien, qui arriva rempli des idées les plus généreuses de réforme et d'émancipation. Ûn jour, voulant se rendre compte de tout par ses yeux, Duruy visitait un asile d'aliénés lorsqu'un détenu s'approcha de lui, lui dii que son internement était injustifié el qu'il jouissait de toute sa raison. Aussitôt, le ministre convaincu insista poui que le prétendu fou fût libéré. « Mais. Excellence, disait on vain le directeui de l'hospice, il faut absolument que cel homme reste enfermé, sinon il commettra des malheurs. » Duruy s'obstina voulut même que son protégé quittai l'asile en même temps que lui. Et com me on franchissait la porte, le fou, poliment, laissa passer le ministre, mais à ce moment, succombant à une tenta tion irrésistible, ne put se retenir de tomber à coups de pied et à coups de poing sur son bienfaiteur. Voilà exactement la reconnaissance qu'ont eue les Russes pour les libérau: •qui les ont affranchis du tsarisme. Nou: le disons sans ironie pour des homme! généreux, qui aiment leur patrie et qu ont fait pour la sauver ce qu'ils ont cri juste et bien. Ils auront eu le granc chagrin de constater qu'ils s'étaien trompés. Tout à leurs théories, ils ne regar daient pas assez autour d'eux. Leui rêve était d'appliquer à la Russie le: mêmes institutions qu'à l'Angleterre oubliant tout simplement que l'Angle terre était une île. Rude est le rappe à la réalité. f * fi Il y avait bien des reproches à adres eer à l'ancien régime russe. Tel quel et aussi longtemps qu'il a duré, iî"; maintenu la Russie. Lui disparu, 1« chaos et l'anarchie dont les ancien: tsars étaient venus à bout après de long efforts ont remonté à la surface. M Kerensky lui-même, à la Conférence d' .Moscou, avait menacé da sévir « pat ]> fer et par le feu », exactement comme Ivan le Terrible. Il n'a eu ni le moyen, ni le pouvoir, ni l'énergie de le faire et nous voyons sous nos yeux ce qui est advenu. C'est une justification par les J faits qui réhabiliterait le tsarisme, si \ celui-ci ne s'était suicidé d'abord par sa faiblesse et par ses vices. L'armature bureaucratique tenait la Russie debout. Il est vrai qu'elle était corrompue. Mais les Russes, en se plaignant d'elle, ressemblaient à l'ataxique qui se plaint de sa colonne vertébrale. re Evidemment elle est mauvaise, mais il es n'en a qu'une, et quand elle sera tout à ue fait brisée, il n'aura plus qu'à tomber u" par terre. es Tel est le secret de ces obscures et n" alarmantes nouvelles qui nous parvien-u" nent de Russie. La désorganisation du corps politique aboutit à la décomposi-ce tion nationale parce qu'il n'y avait rien u" qui pût suppléer l'autorité défaillante du tsar. L'idée de l'Etat, l'idée de la loi ne sont comprises que d'une poignée d'intellectuels occidentaux. L'Eglise or-Je thodoxe, qui aurait pu servir de point u" de ralliement pour les masses, se tient -'P à un niveau moral trop bas pour rem-plir un pareil rôle. C'est ainsi que le ré-e,e gime libéral s'est effondré dans le vidé, e~ exactement comme le trône de Nico-1(? las II. ^ L'anarchie intellectuelle de la Russie 1S devait entraîner son anarchie politique r" totale, une fois tombé le pouvoir maté-,n riel qui étayait ce château branlant. De in là le succès des maximalistes. Même si 3r leur coup de force est réprimé, leur formule : la paix et les terres, aura fait a des ravages immenses dans des foules -e auxquelles manque le sens de la na-r" tionalité. ^ Ce sens primordial et vital, il y a *s une élite russe qui le possède et qui le e" cultive. C'est elle que nous devons en-]' courager et soutenir, car c'est en elle p" seule que réside l'espoir d'une renais-a sance (le la Russie, espoir auquel les patriotes russes ne renoncent pas plus que les Alliés, îs Jacques BAINVILLË. le es Jacques BAINVILLË. le ■ »■'—■■ — — e- LES DERNIERS ESPOIRS j Les Cosaques fu marchent sur Moscou îs et sur Pétrograde la Haparanda, 21 novembre. Des télégrammes parvenus ici indiquent au'à la suite d'un bref combat les troupes )n du ciéitérai Kaledine se sont emparées de Viazama, au sud de Moscou. nt On assure qu'une armée de cosaques n„ comprenant plus de aq,qqq hommes, mar-'i comprenant plus de 30,000 hommes, mar-chc sur Moscou. L'émotion qui règne dans 5-" s'attend généralement à ce que les troupes. maximalistes n'opposent quune [aible rc-us sistance à l'attaque des cosaques de Ka->ir ledine. h- Le bruit court également qu'un autre détachement de cosaques ,plus important en-ui cotc Que le premier, se dirigerait directe-es ment sur Pétrograde. (Radio.i ?n LA PAIX SEPAREE? 1S. n_ Londres, 21 novembre. et Les nouvelles qui parviennent de Russie )é- aujourd'hui semiblent toutes inspirées par u- Berlin Qu'elles viennent de Stockholm ou [es de Copenhague, elles s'accordent à parler et d'une paix séparée prochaine entre l'Alle-se magne et la Russie. x Les dépêches de Copenhague avouent L,• leur source berlinoise, celles de Stoekholm ^ 7 sont de source diplomatique douteuse, pf D'après les mêmes informations, les am-bassades et légations étrangères seraient défendues par les troupes polonaises. !ir Le nombre des espions allemands a aug-menté à Haparanda. Ils tentent de passer uT. la frontière qui est rigoureusement fermée, -.et un seu<l réussit à arriver à Tornea, mais et- il fut aussitôt arrêté et mis en prison. iRa-ia, dio.\ iM. . ' —~ I t .. HWW 'I. Lire en quatrième page : LA VIE MILITAIRE ^ __ w/ww " Entr comba ; Le voyage âe Msr fleylea a Rome J priricii c positio 5 A propos de ce voyage que nous avons A cô 3 signalé dans nos dernières nouvelles champ i d'hier, la « Croix » publie ce télégramme exéouit , daté de Rome le 20 novembre ; a,Ent" 1 Mgr Heylen, cvêque de Namur, est arrivé à l'ennei t Rome lundi soir, accompagné par M. le cha- lignes, noine Schmitz, secrétaire de l'évêché. Il est &u.r descendu) à l'hôtel de la Minerve, où il séjour, nemi " nera dix à douze jours. breux r On se rappelle qu'en janvier 1916 l'évêque arrête ; de Namur avait fait un voyage analogue, et lame: que durant son séjour à Rome il s'était oc- Les ' cupé spécialement d'organiser la subsistance bat, p: - des prêtres des diocèses français occupés, sont r l que le Souverain Pontife avait confiés à sa pne sollicitude, et qui sont environ 500. Nous sa- été pe vons que Mgr Heylen a pu assurer mensuellement à chacun cinquante francs et l'intention de la messe quotidienne. La distribution " de ces sommes a été établie avec précision, , malgré les difficultés des communications, », et les reçus en parviennent avec régularité , à l'évêché de Namur. Mgr Heylen a pu aussi, . J dans des ca.s fréquents, fournir a nos prêtres situât s du vin de messe, bien qiie la Belgique souffre I.aw 1 S de la disete de vin de messe comme de cire (( j . et d'encens. -, cf Migr Heylen a conféré longuement avec le -1 <-L 9 cardinal secrétaire d'Etat ce matin. Il sera P1'®®; B TSCU! par Benoît XV demain, à 10 11 la, conte Brillante dans ie Gambrésis *4—; Une oltaive tapée enfance la lipe HMenMrj Hoit villages lires - Plusieurs milliers île prisonniers LES VAINQUEURS SONT A SEPT KILOMÈTRES DE CAMBRAI Officiel britannique. • Mercredi après-midi. Hier matin, la troisième armée, commandée par le général Sir Julian Ryng, a attaché en un certain nombre de points de St-Quientin à la Scarpe. L'attaque, exécutée sans préparation d'artillerie, a partout pris l'ennemi par surprise. Nos troupes, pénétrant dans les positions allemandes de six à huit kilomètres en profondeur sur un large front, ont fait plusieurs milliers de prisonniers, capturé un certain nombre Ue canons. Les opérations se poursuivent à l'heure actuelle. Au moment de l'assaut, de nombreux tanks, précédant l'infanterie sur le front principal de l'attaque, ont brisé lès lignes successives des réseaux qui étaient très épais et très forts. Les régiments anglais, écossais et irlandais, à qui un passage se trouvait ainsi ouvert, ont balayé les avant-postes ennemis et enlevé, §ur toute l'étendue du front, le premier système de défense de la ligne Hindenburg. Poursuivant leur avance, conformément aux ordres reçus, l'infanterie el les tanks se sont emparés du deuxième système de défense à plus de quinze cents mètres de là. Ce second système porte le nom de « ligne de soutien Hindenburg ». Au cours de cette avance, les troupes des comtés de l'Est ont pris,, à la suite d'un violent combat, le hameau de BON AVI S et le bois de Lateau. Les régiments de fusiliers et l'infanterie légère anglise ont enlevé LA VAC-QUERIE et les formidables ouvrages de l'éperon connu sous le nom de « Welsh Ridge ». D'autre part, les troupes des comtés anglais ont pris d'assaut le village de RIBECOURT et se sont ouvert un passage à travers le bois de Couillet. I es bataillons territoriaux des Highlands, franchissant le grand ravin, ont pénétré dans FLESQUIERES où s'est déroulé un violent combat. Pendant que les territoriaux du Westriding s'emparaient d'HAVRINCOURT et des systèmes de tranchées au nord du village, les bataillons de VVlster, qui couvraient leur flanc gauche, suivirent en direction du, nord la rive Ouest du Notre avance s'est poursuivie au d,e. la matinée et des progrès ra pides ont été réalisés sur ces voints. Rjs bataillons anglais, écossais, irlandais et gallois ont pris possession des passages du canal à MASNIERES et se sont emparés de MARCOING et du Bois Neuf. Les troupes du Westriding, après avoir pris Havrincourt, ont effectué une avance importante à l'est du Canal du Nord, enlevé les villages de GRAINGOURT el AN N EUX et, en liaison avec les troupes de l'Ulster opérant à l'ouest du canal, prirent possession de la totalité de la ligne allemande jusqu'à la route de Bapaume-Cam-brai, au nord. Les territoriaux du West-Lancashire ont pénétré dans les positions ennemies à l'est d'Epehy et les Irlandais ont pris d'importants éléments de la ligne Hindenburg entre Bullecourt et Fcntaine-lez-Croisilles. Il est encore impossible d'évaluer le chiffre des prisonniers, des canons et l'importance du matériel enlevé. La période du beau temps sans soleil qui a favorisé nos préparatifs d'attaque, a pris fin dès le début de la journée d'hier.. Il a plu, fortement cette nuu et le temps est orageux. Cette carte représente le secteur c Avant l'attaque, le front passait à l'Est sait à Boursies la route de Bavaume à ( . passant entre ce villaf/e et Hcrmies, et le , mètres environ de cette ligne il dessine a Marcoing (sur l'Escaut) et Anneux. L'avsu des Allemands . L'ennemi reconnaît ses pertes de terra et de matériel Genève, 21 novembre. Le bulletin allemand de cet après-mi signale dans les termes suivants 1 offensi britannique : Entre Arras et Saint-Quentin un viole combat d'artillerie a été suivi dune attaq i anglaise dont le choc principal s est prodi entre les routes qui conduisent de Bapain ' et de Péronne à Cambrai. Par cette acti principale, l'ennemi cherchait à percer n positions dans la direction de Cambrai. \ côté die celles-ci, au nord et au siud cihamp de bataille principal, des attaqi: exécutées près de Riencourt et Vendhui avaient de.s objectifs locaux limites. ^ Entre Fontaine-lès-Crodsilles et Riencou l l'ennenli n'a pu dépasser nos trois premiè) lignes.^ terrain de rattaque principale, l'e nemi & réussi, sous 19. j>rot6ctj.on {lie no breux tanks, à progresser. Nos réserves c i arrêté l'attaçius sur des positions situees t l'arrière. Les localités situées dans la zone de co * bat, parmi lesquelles Graincourt et Majcou sont restées en possession de ! ennemi. I Une partie du matériel fixe de tranciitees . été perdue. « C'est un très grand succès » 1 Londres. 21 novembre. Chambre des Communes 3 En réponse à une question concernant s situation sur le front occidental, M. Bon 3 I.aw déclare : e « Je ne puis rien ajouter pour le^mon e à ce qui a déjà été communiqué pa: % presse, mais l'attaqîue d'hier constitue £ contredit un très grand succès. » >ù avance britannique est le plus, marquée, de Croisilles, Noreuil et Lagnicourt, traversai brai, gagnait le bois d'Havrincourt en lis .lit Tres.cault derrière lui; à huit kilo- ujevrd'hui une large courbe par Masnières, -*■ Une oifansive brusquée in Un correspondant de auerre télégraphie iu. front britannique, le 20 no-vembre, les détails suivants sur la façon dont s'est dé-zlenchée l'attaque de nos alliés : di ve A l'heure zéro, ce matin, c'est-à-dire à ''heure fixée pour l'assaut, tous les canons (rassemblés sur le front d'attaque et qui pétaient jusqu'à ce moment demeurés muets, jit révélèrent leui- présence par un bombarde-ne aient éjpouvantable. on Immédiatement derrière le barrage de los l'artillerie s'avançaient 'majestueusement duun grand nombre de tanks dont les fenê-^ très crachaient le feu sur les Allemands lie ahuris. Puis tenait l'infanterie et oe cortège diabolique, barrage, tanks, fantas-_rt. sins, marchait à la même cadence et plus "es loin sur les routes de l'arrière l'armée du n- matériel et les réserves marchaient elles m. au-ssi à la cadence fixée d'avance, c'était >nt!un ébranlement de toutes choses par lequel ànous autres spectateurs nous avions l'im-pression d'être entraînés, submergés. Va pour la première ligne, la ligne des 'avant-postes, pensions-nous, mais parve-anus au fosst, d;Hindenburg ii.1 faubra bien s'arrêter; on ne s'arrêta point. Toujours en tête, le barrage de l'artillerie, qui se moque des accidents du terrain, franchit le premier fossé, puis le second. Mais le flot, passait emportant les villages, , raflant des centaines de prisonniers et i'ar-,mée marchait de l'avant. Nous étions émus jusqu'au plus profond de nous-mêmes de marcher avec elle sans savoir jusqu'où elle leinous conduirait. r 1 >ai On trouvera en Dernière Heure de nouveaux détails, sur çet.te brillante opération, t!S 8ÉBUI510 CABINET CLEMENCEAU : [[ LANGAGE!)! « De notre Chroniqueur parlementaire « Ce sera l'honneur du nouveau président du Conseil d'avoir incarné en une heure pathétique entre toutes le sentiment de la patrie o>, .écrit M. Alfred Capus. Cette formule lapidaire résume assez bien l'émouvante séance de mardi. M. Clemenceau a été porté au pouvoir par l'opinion publique; il a tenu le langage que celle-ci attendait, et la Chambre a vibré à l'unisson du pays. Un vieux journaliste parlementaire écrit qu'il n'a pas souvenir d'une déclaration ministérielle ayant obtenu un pareil succès. C'est, en réalité, il. Clemenceau qui a abtenu ce magnifique succès. Le vote final a répondu aux applaudissements qui ont accueilli sa déclaration et qui n'ont cessé de le soutenir pendant son discours. r « 1 P • Pour mesurer toute l'étendue, toute l'importance de cette victoire parlementaire, il faut se reporter, une fois de plus, à cette soirée où fut reconstitué le vieux bloc pour vingt-quatre heures. 11 y a nioins de huit jours, le groupe socialiste, renforcé de délégués de la commission administrative du parti et de la C. G. T., d'une paît, le groupe radical-socialiste, mené par le comité de la rue de Valois, d'autre part, prononçaient l'exclusive contre M. Clemenceau. Les républicains socialistes venaient bientôt compléter le bloc. Ces trois groupes parlementaires forment à eux seuls plus de la majorité de la Chambre. Résultat final : M. Clemenceau obtient 418 voix contre 65. Les radicaux-socialistes se sont ralliés en masse au nouveau cabinet. On ne trouve parmi eux qu'un seul opposant et une dizaine d'abstentionnistes groupés autour de MM. Caillaux et Malvy. Vingt-cinq socialistes se sont abstenus qui ne demandent qu'à se rapprocher de M. Clemenceau. L'article de AI. Alexandre Va-renne sur la séance d'hier n'est point d'un opposant irréductible, mais bien plutôt d'un admirateur disposé à jse laisser con--. —: -- ■'... _ C'est une expérience intéressante qui coni-rrreirce, concîiit-il. La Chambre, semble-t-il, consent à ce qu'elle ait lieu dans les meilleures conditions possibles. M. Clemenceau a pu s'expliquer hier en pleine liberté. Il est sorti de ia salle des séances avec une majorité formidable. Nous lui souhaitons de la 'justifier.U s'en est fallu de bien peu que le Tigre, dont le nom pauir d'aucuns signifiait guerre civile, n'ait, pour ses débuts, rétabli l'union sacrée, comme aux premiers jours de la guerre. Et cependant, le président du Conseil a parlé avec une rude franchise. L'extrême-gauche a deux dadas que les gouvernements précédents ont plus ou moins flattés pour se concilier ses sympathies. Elle veut, dès maintenant, fixer les buts de guerre et constituer" la Société des Nations. Les buts de guerre se résument dans la formule chère au Soviet : « Ni indemnité ni annexion ». Quant à la Société des Nations, les Austro-Boches en feront de droit partie, après bien entendu, que le militarisme allemand aura -été brisé. « Meis buts de guerre, c'est de vaincre » a répondu M Clemenceau. «Je rie crois pas que la Société des Nations soit une des conclusions de la guerre actuelle. Si vous me -proposiez d'y faire en-, trer l'Allemagne, je n'y consentirais pas. Quelle garantie m'offririez-vous ? Sa signature ? Allez demander aux Belges ce qu'ils en pensent. » U fallait entendre le ton, voir la mimique de l'orateur. Jamais M. Clemenceau ne fut plus mordant, plus spirituel, plus vivant. Ses phrases brèves étaient autant de flèches ,\Les ripostes cinglantes ou gaies suivaient les interruptions comme" si elles avaient été préparées d'avance. Et l'on ne savait trop ce que l'on devait le plus admirer die l'énergie et de la décision de ce vigoureux vieillard ou de l'esprit agressif du redoutable polémiste. r » i * * Ce langage de cheï de guerre a conquis la Chambre. Comme l'opinion publique, elle cherchait un homme; elle croit l'avoir trouvé. Il dépend de l'homme qu'elle lui soit fidèle. M. Albert Thomas a voulu répondre à M. Clemenceau. Comment cet homme fin et avisé, qui a joué un rôle, et qui aspire à en jouer un plus important, n'a-t-il pas compris que l'heure était mal choisie pour exposer ses conceptions ? Ses amis eux-mêmes ne l'ont soutenu que faiblement. Finalement, son intervention inopportune a souligné le succès du président du Conseil et lui a donné toute sa signification.Jamais tant d'espérances ne reposèrent sur un «Mil homme. Quelle désillusion pour l'opinion publique, et quelle chute pour M. Clemenceau, si elles n'étaient ipas réalisées ! Mais rien n'autorise cette appréhension. Restons à la joie de cette journée et aux espérances qu'elle permet. A. VIREY. rjr* —— ■ vwivt m LIRE EN 2° PAGE : Un succès français sur l'Aisne ; Un écrivain de la guerre : Adrien Bernard ; Les troubles de Zurich ; Deux chefs du boloïsme arrêtés on Italie ; Après la lettre de lord' Northoliffe ; La Saint-Albert ; Nos Echos. LA GENÈSE r DE L'ACCORD 1 DE RAPALLO La lettre de Lord Northcliffe à M. Lloyd George est fort bien accueillie en Amérique. La presse des Etats-Unis l'accompagne de précisions, dont beaucoup sont des révélations, sur la genèse de l'accord de Rapallo. L'American de New-York, par exemple, publie dans un article de trois colonnes les déclarations d'un personnage officiel de Washington. Dès le début de l'été 1917, dit ce dernier, le président Wilson fit savoir aux membres de l'Entente qu'il considérait comme une nécessité primordiale, l'établissement d'un Conseil supérieur de guerre tel au'on vient de le créer. Cet organisme devait dresser un budget de sruerre commun à tous les Alliés, budget sur lequel toutes les demandes d'argent adressées aux Etats-Unis par les divers gouvernements devraient être basées. M. Mac Adoo, secrétaire des finances de Washington, — au nom du président Wilson déclare-t-il — écrivit dans ce sens à Lord Northcliffe et à M. André Tardieu-, respectivement hauts commissaires anglais et français aux Etats-Unis.Les délégués alliés réunis à Paris lors de la conférence de juillet acceptèrent cette suggestion. Seulement, l'Angleterre refusa de ratifier les décisions de la conférence, sous prétexte que son gouvernement ne pouvait aliéner la prérogative essentielle de la direction financière du pays. Le président Wilson, continue !e même personnage, revient à la charge. Il envoie à la prochaine Conférence de Parts — elle se tiendra le 23 novembre — le colonel House avec mission de réclamer ta reprise du programme adopté en juillet et non exécuté. Les Etats-Unis demandent l'ihsti-tntion d'un Conseil supérieur de guerre « muni de toute l'autorité nécessaire pour établir les plans stratégiques qui guideront les chefs d'armées ». Ce Conseil aura à coordonner et régler les approvisionnements. 11 définira les besoins financiers de chacun des belligérants. Lord Northcliffe et M. André Tardieu sont revenus de Washington pour prévenir leurs gouvernements respectifs des dispositions de l'Amétique._ Leur^interven^g^^ d'après les bruits recueillis dans les sphères officielles, il écrit : « On ne doit pas être loin de la vérité en disant que, quand le premierministre M. ! Lloyd George mit en avant son projet de créer un état-major général des Alliés, il avait reçu de Lord Northcliffe, le haut com-missaire anglais au Etats-Unis, de M. André Tardieu, le haut commissaire français et du coloneal House, l'assurance qu'en faisant adopter ce projet, il serait appuyé fermement par le président Wilson. » On comprend dès lors la lettre de Lord Northcliffe. Il refuse d'entrer dans ie cabinet qui ne veut ou ne peut donner à l'Amérique la satisfaction qu'elle réclame. Lord Northcliffe se déclare absolument convaincu que l'Amérique a raison. Il dit nettement à ses concitoyens ctue. si l'on ne se montre pas conciliant avec le président Wilson, celui-ci sera amené à exiger. L'acte de Rapallo au reste, fout important qu'il soit, est notoirement insuffisant. L'Amérique veut plus qu'un conseil consultatif. Et elle le veut fermement. Nous le disions il y a huit jours. Ou les .Alliés organiseront eux-mêmes leur unité, ou ils la subiront. Ils l'ont compris et le premier pas a été fait à Rapallo. PERCY. » wivw» " i - www ■' — COMMÉMORATION ' Les «illesde l'Vser YPRES (Suite tf fin) par Jean d'Ardenne • i- iu Le 7 octobre — Anvers allait tomber et ses défenseurs traversaient l'Escaut pour commencer leur repli sur l"Yser —, Ypres était occupé par une division allemande is qui y passa la nuit. Ces visiteurs furent ,e, reçus avec tous les égards que l'on doit ir au vainqueur. Ils s'en allèrent le lende-ixi main dans la direction de Bailleul, bien repus et copieusement désaltérés, sans né-• gliger d'emporter, selon l'usage de Boohie,-: l'argent de la caisse communale- Celle-ciy, par hasard, contenait 65,000 francs, — ri-chesse inaccoutumée. . Une semaine plus tard, le 14, les avant-j® gardes alliées paraissaient et la bataille d'Ypres s'engageait. Bientôt, elle faisait rage autour de la ville et, le 26, les pre-P" mières bombes arrivaient, semant la pa-.. nique et provoquant l'exode des habitants. Ce ne furent pas les moindres, comme on pense, qui ouvrirent le défilé. h,Au débat de novembre, en l'absence de kfus les membres de la municipalité, un comité provisoire se constitua afin de pour-voir aux besoins de ce qui restait d'admi-a" nistrés dans la cité bombardée. Le cha-?t noine de Brouwer, doyen de Saint-Martin, prit l'initiative de cette mesure. Quelques courageux citoyens, dont je regretta de ne pas retrouver en ce moment les " noms au bout de ma plume, assumèrent la tâche ingrate et douloureuse s'il en fut d'assurer la vie de la cité en cette crise suprême. La population se trouvait ré-„ duifce, dès lors, à environ 2.000 habitants, Les vivres manquaient, la famine était menaçante. Les obus continuaient "de pleuvoir, mettant le feu un peu partout- n r«-i * •' Le 22 novembre est la journée tragique de l'incendie des Halles. Celle-ci, nous l'avons aasee entendue remémorer avec htrr-jrenc* assez d'jmascea suggestives nom gqfc QUATRIEME ANNEE Ue Numépo : 10 centimes JEUDI 22 NOVEMBRE 1917 —- N° 2025

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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