Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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14 december 1916
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s.n. 1916, 14 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/fq9q23s10h/
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RÉDACTION & ADMINISTRATION 53, rua Joan-JacquesrRousseau, 33 PARIS Téléphone : Gutenberg 139.65 FLEAUX AU HAVRE: i u?, fis di la Botrs» — LE HAVRE ÎÊLÊPHONE :n,64BELQE UONDON OFFICE*. 21, CANTON STHBET Leicester Square, S. W, Sirectew : FERHARD 8EÏÏRAT Quotidien belge paraissant au Jtiavre et a JParis * \ 1 ABONNEMENTS v' ' Franc* 2 fr. 60 par mcf» • 7 fr. 60 p«r trlmestr* Angleterre . 2 ch. 6 é. par mots > .. 7 ch. 6 d. par trlmeatf* Autres paye. 3 fr. — par mole » . a fr. —. par trlmeit** PUBLICITÉ S'adresse? ï l'AdnisistratisB do Jeiffii ou à l'Ofîice de Loudre* Les petites annonees s*ni égetiemMHt reçues m ta Société 8ur«»teaiio dm Pcbllcit*. 10. rue de la Victoire, PvrU* «fut en a Se monopole pour Pmris. LA FIN D'UN RECIME / Le régime parlementaire passe présentement un mauvais quart d'heure. Il y a un an et demi, quand nous posions timideinert la question de savoir si, tel qu'il fonctionne actuellement en Belgique, en France, en Angleterre, en Italie, il a tout ce qu'il faut pour préparer et pour conduire la guerre, un cri d'horreur s'éleva, à notre «dresse, du sein de plusieurs cénacles Des Compatriotes nous appelèrent réactionnaire et césarien. Aujourd'hui, en France, des hommes de gauche et d'extrême-gauche réclament publiquement la dictature ; en Angleterre, M. Lloyd George démontre avec éclat qu'il est impossible de concilier la pratique du gouvernement parlementaire avec la vigueur et la promptitude exigées par la guerre. Faute d'avoir pu ou d'avoir voulu se réformer, le régime parlementaire risque de périr dans la tourmente. Ce serait un grand malheur. Nous supplions nos gouvernants ue ne pas rester insensibles à la leçon de l'événement. Du train où vont les choses, l'opinion publique chargera le régime parlementaire, après la libération du territoire, de tous les péchés de la paix et de toutes les calamités de la guerre. Il y a lieu de craindre qu'elle ne se porte aux extrêmes et. que, justement persuadée par Ides malheurs sans exemple que l'autorité dans l'Etat est le premier besoin des nations, elle ne sacrifie à cette divinité enfin restaurée les libertés les plus essentielles et les plus nécessaire?. ] ! 1 II semble qïïc la période mystique de la souveraineté populaire et du parlementarisme est finie, et pour jamais. Ce ne sera pas un des moindres étonnements des historiens de l'avenir que des nations cultivées aient été en proie, pendant un siècle et plus, à la superstition de l'onction populaire, et qu'elles aient attribué à des îiommes promus législateurs par la moitié plus un des suffrages de leur circonscription à peu près toutes les vertus que le sacre était censé conferer aux rois héréditaires au temps de la monarchie absolue. Encore l'onction de Reims se bornait-elle è rendre vénérable et sacrée, aux yeux de la multitude, la personne d'un homme qui devait à l'hérédité et à l'apprentissage de son métier de chef, sans parler de son intérêt et de celui de sa, famille, d'offrir à la nation le maximum de chances. Manquerons-nous de respect aux oints tlu suffrage populaire en constatant que ce in'est ni à leur préparation ni à leur compétence qu'ils devaient généralement leur investiture ? La fortune, l'influence locale, quelquefois l'éloquence, toujours le bongar-eonnisme et la serviabilité étaient le fondement ou le terreau de leur popularité. Il faut avoir vu, pendant les périodes électorales, le tremblement des comités et des candidats pour comprendre la misère et le danger du régime. Pour gagner ou retenir cent voix, quelles démarches, quelles concessions, quelles bassesses 1 Encore aggravée par la discipline des partis et des groupes, la sujétion du député à son arrondissement devait fatalement asservir les intérêts nationaux aux intérêts et aux passions eecondait'eS. Le comité de Jeandrain-Gen-drenouille, qui faisait et défaisait les députés, faisait et défaisait du même coup la défense nationale. Maître de son comité h— cela se voyait — il fallait que le député clairvoyant obtînt, pour parler et voler selon sa conscience, la permission de eon parti. L'histoire de nos lois militaires depuis 1887, ainsi que les crises provoquées par l'organisation de la défense nationale, illustreraient tristement ces tristes yérités. Emanation — c'était le mot consacré ! — et image de la représentation nationale, le gouvernement souffrait naturellement du même mal. Choisis dans le Parlement pour leur influence parlementaire et pour leur talent de parole plutôt que pour leur compétence, responsables devant le Parlement seul, c'est-à-dire irresponsables en fait, les ftieiileurs tombaient vite prisonniers d'un électoralisme qu'ils maudissaient assurément dans le secret de leur cœur, mais qui leur Imposait impitoyablement sa domination. Pourquoi tel homme de valeur, patriote clairvoyant et averti, a-t-il mis sa signature au bas de tel projet de loi, funeste à la sécurité et à la prospérité du pays ? Parce que le parti le voulait ainsi, parce qu'il fallait rallier une majorité hésitante. Biaiser, combiner, composer, même dans les questions les plus graves et à propos des intérêts les plus essentiels : voilà le sort fatal des gouvernements parlementaires. Nous en aurions vu d'autres, proba- i blement, si l'autorité royale n'avait corrigé de temps en temps, par des interventions | aussi fermes que discrètes, les mouvements d'une machine exposée par sa nature à tant d'accidents quotidiens. $ ^ if Avions-nous, tort de parler tout à l'heure 'de la superstition de la souveraineté populaire ? Croire que ce souverain choisira les meilleurs ou qu'il fera de la sagesse, de l'ordre, de la continuité, tout ce «fui est nécessaire à un Etat pour vivre et pour durer avec des éléments choisis et rassemblés de la sorte paraît aujourd'hui d'un fétichisme à peine supérieur au fétichisme africain. Pour réussir dans les comices et dans les parlements, il faut de l'amabilité, de la serviabilité, et surtout cet art stérile qui consiste à mêler le pour et le eontre dans des périodes redondantes et dans de savantes manœuvres. Pour gouverner un pays dans le sens plein du mot, pour le faire vivre et prospérer, pour l'armer en temps de paix, pour le défendre et le sauver en temps de guerre, il faut savoir agir, risquer, décider, commander, c'est-à-dire tout juste le contraire des qualités requises pour briller et avancer sur la scène politique. Vous qui gémissez sur l'é-clipse de l'autorité et de l'initiative, avez-vous reaéchi que notre régime politique conspire à étouffer, depuis quarante ans et plus, toute initiative et toute putwttê X S Hélas ! il aura fallu des torrents de sans et des monceaux de ruines pour que ce mysticisme cède enfin la place n la raisoii ot à l'expérience. L'opinion publique de- . mande enfin aux gouvernants de gouverner la chose publique comme un industriel intelligent administre son usine ou comme , un directeur de coopérative., même socialiste, surtout socialiste, mène sa boulangerie, sa brasserie, son magasin, un but précis, et tous les moyens, quels quils soient, d'y arriver, sans considération d a-mitié ou de parti. Ce n'est pas subversif. Dans l'intérêt du régime parlementaire, nous adjurons députés et sénateurs d accepter de bonne grâce ces idées salutaires A leur place, nous irions au devant de la limitation qu'un mouvement d'opinion chaque jour grandissant mettra tout à 1 heure à leur souveraineté. Ils se grandiraient et ils se sauveraient. Des niais et des malins travaillent à leur faire croire que, s ils se résignent, l'absolutisme renaîtra sur les ruines de toutes nos libertés. Fadaises. Dans une usine ou dans une coopérative prospère, il est de l'intérêt du chef de compter avec son personnel, de discuter avec 1 n et de prendre ses, avis. Mais quand il s'agit de trancher des questions de vie ou de mort, la parole est au ckei, et a lui seul. Personne ne songe à supprimer le Parlement. Il existe, il est nécessaire, c est une soupape pour les mouvements de 1 o-pinion, un baroiiètrc indispensable au pouvoir. Il ne s'«git que d'enlever à sa souveraineté, dans l'intérêt public, certaines provinces où sa sujétion vis-à-vis de 1 élec-teur et son incompétence ont fait trop de ravages. „ , o Si nous avons une formule en poche / Peut-être. Quoi qu'il en soit, il est trop tôt pour publier des plans de Constitution. La seule tâche en ce moment est de semer des idées et de préparer les esprits. 11 y a temps pour tout... Fernand NEURAY. 6 Le sort du capitaine du "Caleduniu" et les prisonniers allemands eu Angleterre Londres, 13 décembre. — Le Times, exprimant le même avis que le Daily M qu'il faut prévenir l'Allemagne que 1 Angleterre choisira parmi les prisonniers allemands '{Tes officiera du grade le plus élevé et les traitera dï la même manière que le capitaine Blailcie, du « Galédonia "> sera traité par les Allemands, ajoute : » Il faut que nous en finissions avec la théorie suivant laquelle le commandant d'un navire marchand crui essave d éper n-ner un soi^marin n'a pas droit au traite-mfiJ^ réservé aux belligérants. Nous prouverons que la vie des plus hauts prisonniers vauit pour nous celle de nos incomparables capitaines marchands. » > i —— Au jour le jour Front belge, ce 6 décembre 1916. Je ne puis, ce jour, détacher me» yeux et mes pensées du petit coin de terre, qui, plus que jamais, est nôtre. Il s'étend au delà du fossé de boue et de sang qui défigure la calme campagne flamande, et, de son sein opprimé sous le poids des bottes des soudards, s'élève un cri suprême de douleur... Les journaux nous apportent l'appel des ouvriers belges ! Que n'a-t-il plu au ciel que pareille supplique ne dût être lancée ! Mais le fait est là et ces lignes resteront pour le temps et l'éternité. C'est la plainte déchirante d'un peuple qu'on assassine, parce qu'il a préféré la mort au déshonneur, c'est le plus éloquent réquisitoire prononcé contre un criminel expérimenté qui sait doser le poison pour prolonger l'agonie de sa victime... L'Allemagne est marquée au fer rouge ; c'en sera fait d'elle comme nation ! Peut-on laisser vivre un peuple qui ne sait respecter sa propre parole ? « Jamais les jeunes gens belges ne seront emmenés en Allemagne, soit pour y être enrôlés dans l'armée, soit pour y être employés à des travaux forcés », déclarait en 1914 von der Goltz, et, deux ans après, c'est toute notre population ouvrière, depuis les jeunes gens de dix-sept ans jusqu'aux vieillards de soixante ans, qui est réduite en esclavage 1 Mais avant de subir cet outrage de la force, fiers de leur droit, fiers de leur douleur, nos ouvriers lancent à la face du monde un appel ; ils veulènt que la vérité soit connue, que l'on voie et les forfaits de l'occupant et la résistance héroïque des opprimés. Demain, quand la Belgique revivra indépendante, cette page où l'héroïsme parle éloquemment, devra. dans nos écoles, devenir classique. Mais est-il besoin d'attendre demain ? Il doit exister des établissements belges d'instruction en terre libre ? Que l'on y commente ces lignes pour que les petits, qui récolteront les fruits de notre liberté, sachent à » quels sacrifices sublimes ils les doivent, et aussi pour qu'ils n'oublient jamais ! Il est ■ maintenant « une haine sacrée » qu'il faut • faire entrer dans le cœur et dans la raison ; de tous ceux qui portent le nom belge. Il serait peu juste de ne pas l'aviver à l'exem-- pie des tortures imposées à nos travailleurs, i admirables dans leur esclavage, comme ils le : furent dans leur résistance. r Et à nous tous,, qui que nous soyons, quelle leçon ils nous donnent, ces braves, dans la phrase qu'ils mettent en conclusion à leur- appel : « Quant à nous, même si la force réussit un moment à réduire no? corps en servitude, jamais nos ûmes ne consentiront. Nous ajoutons ceci : Quelles que soient nos tortures, nous ne voulons la paix que dans l'indépendance de notre pays et le triomphe de la justice... N'est-ce l>as, du pays opprimé, l'écho à la mâle déclaration de M. Trépoff : « Jusqu'à l'anéantissement de l'Allemagne !» ? — M. H. Voir en 3e page nos dernières 1 nouvelles* Le piège allemand Si l'on veut savoir pourquoi les Aile-1 G mands demandent la paix, il faut se rappeler pourquoi ils ont fait la guerre. Pourquoi ? Pour écraser, pour démembrer la France ; pour humilier et amoindrir la Russie. . u Après avoir préparé la guerre pendant H! plus de quarante ans, l'Allemagne l'a dé- clanchée au moment qu'elle croyait le , plus favorable. Souvenons-nous du pro- ' gramme affiché, avant la guerre, par les ^ pangermanistes, et de l'ivresse conqué- rante de ses professeurs, de ses hommes , d'Etat, de son clergé, de ses socialistes. , ' Conquêtes et annexions à l'est à l'ouest ; !f conquêtes et annexions partout. Hier en- îl core, les plus importants journaux de 1 ■ l'empire exigeaient l'annexion de la Po- ,, logne et de la Belgique. Ce but a été manqué. Militairement, l'Allemagne a perdu la partie. Comme le 5 Pyrrhus de l'antiquité, elle est ruinée par a ses victoires même. Bloquée, affamée, im- 4 puissante à abattre ses ennemis, elle leur s, demande la paix. N'ayant pu obtenir par 1(j la force la domination européenne, elle se flatte d'arracher à la lassitude des Alliés une paix qui lui permettrait de garder le c, plus gros de son butin et de préparer le deuxième acte de la partie qu'elle n'a pu gagner en un seul. Toutes les phrases du Chancelier et du Kaiser sur les horreurs de la guerre ne sont que larmoyante rhé- " torique. Ces pleurs de crocodile ne trom- s* peront personne. Si la civilisation euro- ti péenne est en péril, c'est la faute de l'Ai- p lemagne. C'est elle qui a déchaîné le p fléau. C'est elle qui a forcé la main à a l'Autriche, un moment hésitante au bord jj du gouffre. C'est elle qui a brûlé des villes ouvertes, assassiné des hommes sans dé- ^ fense, des femmes et des enfants, appliqué & avec une férocité inouïe la plus féroce doctrine de guerre qui ait jamais été en- P seignée sous le soleil. ri Nous reconnaissons volontiers que le r; moment n'eût pas été mal choisi pour une à pareille manœuvre si l'Allemagne n'avait fait éclater elle-même son hypocrisie, un c mois avant d'inviter les neutres à sauver u avec elle la civilisation en péril, en fai- j( sant sur le sol belge les razzias d'esclave, qui ont frappé le monde d'indignation et d'horreur. Mais cette nation de sauvages e a montré, une fois de plus, la pauvreté s' de son génie. Se réclamer de la civilisa- " tion au moment où l'on en viole les lois s, les plus sacrées et les plus évidentes ! p Quelle dérision ! h On verra plus loin la réponse des e grands journaux de France et d'Angle- h terre. Elle a été telle qu'on l'attendait de la presse de ces deux nobles pays. En dé- a pit d'une propagande où la main de l'Allemagne est facilement reconnaissable ; en dépit d'une avalanche de fausses et déprimantes nouvelles qui s'abat depuis huit c jours sur toutes les provinces françaises, l'opinion est unanime à considérer les p propositions de l'Allemagne comme un piège et l'adresse du Chancelier aux neu- fc très comme une ruse grossière. Quelle joie d'entendre, dans la rue, dans les restau- j, rants, dans les boutiques, partout, le pe-Lt peuple de Paris manifester à ce propos le plus ferme bon sens. Mercredi, au Pa- r lais-Bourbon, M. le président du Conseil exprimait l'espoir que la France ne se a laisserait pas « empoisonner ». La France e avait, dès mercredi matin, justifié cette b confiance. La Belgique ne pensera pas, ne sentira q ' pas autrement que ses alliés. Qu'on se u rappelle l'émouvant appel de nos ouvriers c sur le chemin de l'esclavage aux ouvriers j, des pays neutres. Tout plutôt que de se soumettre et de se résigner !... La ruse aile-mande n'aura pas plus de succès en Bel- gique qu'en Angleterre, en France, en L Russie, en Italie. Que les Boches affichent ' sur tous les murs de nos villes captives 9 leur cauteleux appel à la pitié d'un monde v que leurs crimes ont frappé d'épouvante, s Nous voyons d'ici le joyeux frémissement Ti de nos frères captifs, v. S'ils demandent Q la paix, c'est qu'ils n'espèrent plus rien de la guerre... » Voilà la réponse du peu- j pie belge opprimé. Nul doute que ce ne soit la réponse de l'Europe civilisée. t ——— ■ y •»» < —-—■——— c Ii'heamse reneontFe ; 1 De Vlntransigcant : « C'était l'autre scsir, au théâtre^ un jeune soldat belge du 14° d'infanteive, avait trouvé son steupontin occupé par erreur par unie jeune femme; le mari de cette dernière, un civil 'de trente ans, veut à son tour faire asseoir le jeune soldat; celui-ci refuse • " Qu'à cela ne tienne, dit le ^ mari, vous n'êtes pa3 grand, vous allez -vous asseoir sur mes genoux. » Et, ins- s tallant son oamiâTaide, il ajoute : « Asseyez-vous à votre aisie, n'ayez pas peur < de peseir; ma jambe est solide; elle est en ^ bois. » Puis, une minute après, il dit encore : « Mon bras ne peut pas vous gêner, il n'y est pliis- » L'homme, en effet, était amputé d'un brais et d'une jambe, croix de guerre et médaille militaire discrètes, et son rire, son visage, toute son expression, toute son allure étaient d'un homme heureux. « ESt alors on causa, lui avait été lieutenant dans l'armée française, blessé à l'Yser où il combattait avec précisément les soldats belges du 14°, dont faisait partie son voisin; la conversation se poursuivit entre les daux hommes qui s'étaient par hasard retrouvés, et qui évoquaient, pour eux, à voix basse, avec une ardeur contenue, ces souvenirs de la grande lutte, plus passionnants, certes, pour le voisin i qui les entendait, que les gaudrioles de la j ( scène. » j Contre les déportations UNE PROTESTATION SOLENNELLE DE LËPISCOPAT FRANÇAIS Mercredi après-midi a eu lieu devant une assemblée tirés nombreuse la réunion solennelle d'ouverture des cours de l'Institut cathoflique de Paris. S. E- le cardinal Amette présidait entouré d'une vingtaine d'archevêques et évê-ques protecteurs du florissant établissement d'enseignement supérieur. Dans son rapport traditionnel, Mgr Bau-drillart avait raippelé très délicatement la lettre adressée de Rome « en des jours de liberté et de triomphe » par le cardinal Mercier à l'Institut catholique et des acclamations prolongées avai'tent souligné l'hommage rendu par l'éminent recteur au primat de Belgique et à son peuple. Avant de lever la séance favorisée d'un beau discours de Mgr Gibier dont nous aurons à reparler, te cardinal Amette a donné lecture d'une adresse solennelle qui sera envoyée au cardinal Mercier au nom des cardinaux, archevêques et évêoues protecteurs de l'Institut catholique. Voici le texte 3e cet impressionnant document : Emîncniissîme Seigneur, Dans sa douloureuse lettre du 7 novembre, Votre Eminence, s'élevant avec toute sa vigiceUr apostolique contre les déporta• tiontf du peuple confié à ses sollicitudes pastorales, écrivait : « Daigne la. Divine Providence inspirer à quiconque a une autorité, une parole, unie plume, de se rallier autour de notre hu-mble drapeau bel• ge, pour l'abolition de Vesclavage ewro• péen. » Les cardinaux, archevêques et évêques protecteurs de l'Institut catholique de Paris, réunis en leur séance annuelle, estiment qu'il est de leur devoir de répondre à votre appel. C'est pourquoi, la main sur leur conscience et les yeux suir l'Evangile, prêtant une oreille douloureusement attendrie à la plainte du peuple belge, fid&les une fois aie plus à faire écho à la parole solennelle et chère du Suprême Pontife, accomplissant une obligation de leur charge au nom de sVatreASeigneur Jêsus-Christ dont ils sont, suivant Saint-Paul les ambassadeurs près des sociétés humaines, ils flétrissent les déporta>tions criminelles commises soit en Belgique, soit dans nos provinces envahies du Nord. Ces déportations doivent être tenues pour abominables. Elles sont contraires aux principes les mieux établis du droit naturel, du droit chrétien, du droit international; Elles brisent les familles, séparent les pères, les mères, les enfants; Elles exposent les jeunes filles cï l'O'w trage; Elles sont une régression vers la barbarie. L'Ancien Testament cite avec horreur les exemples qu'en donnèrent les tyrans de Ninive et de Babylone; Nos histoires exècrent les Iluns, les Vandales, les Turcs qui poussaient devant eux des troupeaûx humains pour d'horribles services; Elles rétablissent Vesclavage en contraignant des hommes libres à un travail devant lequel s'insurge leur dignité, non parce qu'il est le travail, mais parce qu'il est le travail hostile à leur vatrie. Nous supplions donc ardemment et d'une commune voix notre Père qui est dans les Cieux de prendre en mains les droits ou- 1 tragés de votre infortunée et sublime Belgique et ceux de nos chères provinces envahies', et nous vous offrons, Eminentis-sime Seigneur, la nouvelle expression de notre fraternelle sympathie et de notre admiration pour ce courage qui ne fléchit pas mais bien plutôt prandit avec les mal• heurs que la Providence lui donne à sup* porter, 1 L'assistance a accueilli par .des applaudissements chaleureux, la lecture de cette 1 adresse qui ira biemtôt, espérons-le, porter au chef die l'épiscopat belge un nouveau témoignage de l'affection et de la vénération de ses frères de France. — >-•»■■ < -, , ,. Un paquebot français torpillé en Méditerranée Marseille, 13 décembre. — Le grand paquebot Algérie, de la Société Générale des Transports Maritimes, a été coulé par un submersible ennemi. L'équipage et les passagers sont sauvés; cependant, 19 personnes ont disparu, dont 4 passagers, Â Hambourg des troubles auraient éclaté IL Y AURAIT UN MILLIER DE VICTIMES Londres, 13 décembre. —- Le Daily Express -dit apprendre de bonne source que des troubles graves ont éclaté jeudi, vendredi et samedi derniers à Hambourg. Plus ide 20.000 personnes y auraient pris part, .et. il y aurait eu un millier de tués ou blessési La police s® trouvant impuissante à établir l'ordre, des troupes durent être envoyées de Berlin, M.LloydSegrgeetLordDerby ils liât de Srsqueville l'amitié et la fidélité de l'âi§leierre M. Lloyd George a envoyé à M. de Bro-queville le télégramme suivant qui a été remis au chef du Cabinet par sir Francis Hyde Villiers, ministre d'Angleterre : d Le Roi m'ayant confié la constitution d'un nouveau gouvernement, je tiens im-TnécLiatemeîU ù. renouveler à votre Excellence l'expression de l'inébranlable volonté de ce pays de lutter par tous les moyens en son pouvoir pour la cause de la justice et de l'honneur en faveur de laquelle les Alliés ont recouru aux armes. « Le Gouvernement de Sa Majesté adhère à tous les engagements pris par mon prédécesseur vis-à-vis de la Belgique et fera tout ce qui lui est possible pour développer les étroites et amicales relations qui unissent les deux pays. u Lloyd George ». M ïïc Broqu-evillô a répondu : « J'ai reçu avec émotion le télégramme i par lequel Votre Excellence adhère à tous le,s engagements pris par son prédécesseur envers la Belgique et affirme l'inébranlable résolution qui anime la puissante Grande-Bretagne dans la conduite de cette guerre sans précédent. « Le peuple belge si durement éprouvé depuis plus de deux ans et qui vient d'être victime d'un outrage dépassant ce qu'on eût pu attendre du plus cruel ennemi, entendra avec reconnaissance les paroles viriles qui- font entrevoir le jour de la justice et de la réparation. « Les marques d'amitié que le Gouvernement de Sa Majesté britannique n'a cessé de nous donner depuis le début de la guerre "renforcent encore si possible notre volonté de lutter jusqu'au bout pour assurer l'intégrité de notre sol et de l'indépendance de la patrie. « J'adresse â Votre Excellence mes vœux les meilleurs. « Broquevilla ». De son côté, lord Derby, ministre de la Guerre, a envoyé à M. de Broquieville le télégramme suivant : d En prenant possession du sceau du secrétariat d'Etat pour la guerre, je prie Votre Excellence de croire combien hautement j'apprécie l'occasion oui m'est offerte de collaborer avec elle dans l'effort des Alliés pour le triomphe de la arande cause qui nous est commune à tous. « Lord Derby ». M. de Broqueville a répondu : « Je remercie Votre Excellence de son si cordial message. <( Au moment où nous devons redoubler nos efforts pour vaincre, je me réjouis de voir combien étroite est la collaboration de nos armées et de nos services et je me plais à espérer qu'il en réstiltera un grand fruit. « BroqueviLle ». LA SITUATION Nouveau recul des Rcumain>*- Jeudi, 1 heures du matin. Les nouvelles de Roumanie ne sont païf meilleures. Les troupes du roi Ferdinand, pressées par la 9e armée ennemie dans le Nord de la Moldavie, ont été obligées de céder encore du terrain.Les Austro-Germains se sont rapprochés de Buzeu, c'est ee qu'annoncent les états-majors allemand et autrichien. Le dernier communiqué russe ne dissimule nullement la situation. Les forces roumaines se. sont repliées sur la ligne Buzeu supérieur-Cioranya-Urziceni. La résistance offerte par nos alliés sur le Cricovu d'abord et dans la région de Mizilo ensuite n'aura été que d'assez courte durée. Les Allemands qui avaient traversé la Jalomitza entre Ferbinte et Lrzi-ceni ont pu tendre la main aux formatiflue. qui venaient d'être battues sur le Cricovu et rétablir ainsi au profit de ces dernières la situation un moment compromise. Les Roumains, conformément au plan der retraite, ont alors gagné la ligne du Buzeu supérieur. Plusieurs unités qui se trouvaient dans la région montagneuse ont pu être capturées par l'ennemi. Celui-ci annonce 4.000 prisonniers.On ne sait rien de ce qui se passe dans lai région comprise entre la Jalomitza moyenna et Cernavoda. L'ennemi et nos alliés sont éga.i lement muets. Sur le front transylvain (Moldavie et Car-pathes boisées), les Russes multiplient les at* taques. Dans la journée d'hier, ils ont obtenu un succès au sud du Trotus. Des hauteurs importantes sont tombées en leur pouvoir après une lutte acharnée. L'ennemi a llaissé sur le terrain des monceaux de cadavres. Les Russes ont fait plusieurs centaines de prisonniers. Le général Ludendorff s'efforce dans ses radios, de réduire le plus possible cette affaire dans laquelle les austro-allemands on! èu le dessous. *** Tous nos alliés sont aux prises avec l'ennemi sur le front de Macédoine. Le feu de l'artillerie fait rage dans le secteur de Mona;>-tir ainsi que dans ceux de Doiran et de l.n Strouma. Mais c'est dans le premier que les combats d'infanterie ont été le plus nombreux et les plus importants au cours des deux dernières journées. Les Bulgares ont essayé de remettre en cause les succès incontestables remportés depuis une quinzaine de jours par les Italiens â l'ouest de Monastir dans le massif des monts Muza. Mal leur en a pris. Nos alliés ont décimé les bataillons- ennemis dont les restes ont dû regagner, en hâte, leurs positions de départ. Les Russes, les Français et les Serbes d'une part, et les Anglais et les Italiens d'autre part, ont engagé de Virklar â la région au sud de Sérès des actions qui leur ont permis d'affirmer leur supériorité sur les troupes bulgaro-turques.L'aviation a été très active, notamment sur le front de la Strouma où il se pourrait que* nos alliés britanniques prissent l'offensive très prochainement, **-!• De la mer du Nord aux Vosges c'est encore l'artillerie qui a eu les honneurs de la jour-née. Sur le front belge, des tirs de destruction ont été exécutés avec un plein succès. L'ennemi a riposfé au feu de nos batterie* sans.pouvoir empêcher ces derniers de démolir des organisations allemandes sur l'Vser. Les Anglais ont montré une grande activité dans toute la région d'Armentières. Les Français ont fait de même au sud de la Sommtn (région de Biaches et de la Maisonnette). En x\rgonne, des groupes de la 4* armé»» française, hier encore commandée par le général Gouraud, ont réussi un coup de main) au nord du Four-de-Paris. M. DB JwftEHS. IiES SUGGESTIONS DE PAIX DE It ALLEMAGNE L'appel du chancelier ne trouve d'écho mille part f | En vérité, l'Allemagne ne iait \ pas de «proposition de paix » Le « raidio » de Berlin pouvait faire croi- * re que l'Allemagne, en même temps qu'elle { demandait l'ouverture de négociations de paix, formulait des propositions. Ce texte disait, en «Met : Dans la note remise aux pays neutres, les quatre puissanctes alliées proposent l'ouverture immédiate des négociations de paix El- , les sont fermement iconvaincues que les pro- ' positions qu'elles font pour ces. négociations ' constituent une base appropriée à l'établissement d'une paix durable. Or, dit le Temps, le résuimé officiel Wolff ! de la déclaration du chancelier au Reichs- < tag transmis aux journaux suisses est tout , à l'ait différent. Il est ainsi conçu : < Berlin, 12 décembre. Le chancelier de l'empire, a annoncé au Reichstag : » Les gouvernements de la Quadruple-Alliance -ont adressé aujourd'hui aux représentants diplomatiques des Etats chargés de la | protection de leurs ressortissants dos notes identiques, pour être communiquées aux puis- 1 sances ennemies, contenant la proposition d'entrer, dès à. présent, en négociations de : paix. <i Les notesi disent entre autres « Les propositions que les alliés apporteront aux négociations seraient, d'après leurs convictions, propres à servir de base au rétablissement d'une paix durable. Si, malgré cette offre, la lutte devait continuer, les quatre puissances alliées sont déterminées â lai 1 i conduire jusqu'à une fin victorieuse, en déoli' nant toute responsabilité. » Il résulte de là que l'Allemagne n'a pas formulé de « propositions » actuellemieni . «t qu'eue les réserverait pour des négt* j dations éventuelles. g Le discours du chancelier C'est devant une assemblée qui ooonp» taiit presque tous les membres du Reichs tag que le Chancelier a parlé. Voici son discours : L'espoir de voir ee produire prochainement « des événements favorables sur les champs da bataille nous a déterminés à ne pas ajourne! 7 davantage le ReMistag et à laisser le prési T' dent libre die fixer le jour d'une prochaine as semblée plénière. Notre espoir s'est réalisé rapidement et a» delà de ce que nous attendions. , Je serai bref. tes victoires allemandes l- L'intervention de la Roumanie dans la lut a te devait nous porter un coup fatal et s Orient, ainsi qu'à nos alliés. En mêmtt '=• temps, la gfande offensive de la Somme d© n vait rompre |otre front occidental, et d< a nouvelles attaques des Italiens devaient pa. ralyser l'Autriche-Hongrio. La situation était grave. Avec l'aide de Dieu, nos brillantes trou> 3- pes ont créé mie situation qui nous donne •s une sécurité plus grande que jamais. i- (Appl.) •é Le front occidental reste solide. Non seu-l- lement il résiste à l'ennemi; mais, malgré a. la campagne de Roumanie, reçoit plu*. 5.V ANNfiE - Série Nouvelle - N /f,J iO feûtow ÎB Seirtlm** «m JéadlM Décembre im il 1 1 —- -Y. -..

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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