Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1916, 29 Mei. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/z89280695k/
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93» ANN'fi'R.— Série nrtmrf , —N'566 Le numéro: 1© Centimes (5 SENTIMESAti T.undi 29 Mat 1Ç RÉDACTION & ADMINISTRATION ISIn nia d« la Bourse — LE HAYBE Téléphone : Le Havre n* 14,05 Directeur : F1RMD ffiBRAI Tcvfts tes communications concernaA la rédaction douent être adressent »8ut,rue de la Bourse,Le Havre. LONDON OFFICE: 211 Panton Street LE XXe SIÉCLE ABONNEMENTS Franco 2 fr. 60 par mois. » 7 fr. 50 partrlmestf* Angleterre.... 2 ah.62. par *»>*• » .... Tsh.ttf. pae Astres pays.. I»r iw saoti • . s rr. » par trimestre PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration iurnal au Havre ou à Londrtn Ainonoas 4* page: Ofr. 40 la ligne Petltesa!inonc®94* paga: 0fr.30lallgne Les petites annonces sont également remues à La 9 >o/efé Européene de Publi- Ouoïicfiien ibeioe paraissant au Havre NOTES DU FRONT Les Mb aSÉiiis m s'apara I us ani-pisis ilfëpssipaM {De notre envoyé spécial.) iPar les routes bordées de quelques méfions en ruines et battues de temps en temps par l'artillerie ennemie, puis par les boyaux de communication, on accède facilement aux tnamahées de première ligne. Les routes sont bien sèches ; les bas-côtés, cloaque de bo»ue on hiver, sont maintenant praticables ; les boyaux sont en excellent état et les passerelles ne sont plus glissantes. Quelques petits engagements viennent d'avoir lieu ces derniers jours. Aux coudes que font les boyaux on peut encore remarquer sur le sol ou sur les passerelles quelques 'Haches rougeûtres : gouttes de sang qui marquent les endroits où les brancardiers ont ria.len.ti un moment en ^enlevant nfos blessés. A ces coudes également, les coiins des sacs à terre que l'on prend machinalement en main pour faciliter la marche en zigzags dans ces couloirs, s'effilochent, montrant parfois la terre déjà durcie comme du pisé. Les Allemands envoient encore quelques obus. L'un d'eux éclate à proximité dans l'inondiation. Un cri humain s'élève de l'eau. <> n'est que le coassement d'une grenouille. Non» voici arrivés h proximité de 1 endroit où l'ennemi a attaqué : Devant nous, le LcUi'K à pétrole, plus criblé de trous que jamais, avec, à cOté de lui, 1 autre tank (replié sur lui-même. Mais il faut arriver encore plus près, aller voir l'endroit çù les Boches ont pu prendre pied, mais d où ils ont été chassés immédiatement. Nous y voici, à dix-huit mètres de l'ennemi. D'ici le tank effondré se confond avec celui qui est encore debout :on croirait ne voir qu'un seul immense réservoir rouillé. Devant nous, très près, sur la même rive, sans aucun obstacle nous séparant, le poste ennemi qui regarde de ses huit meurtrières. Les balles viennent l'une après. > natte déchiqueter les sacs remplis de terre, les vidant littéralement de leur contenu. Sur le côté l'Yser, et pa/r delà encore les tranchées ennemies. Derrière aussi l'ennemi II faut être brave pour veiller sans crainte a/u boyau de l'Yser; aussi est-ce un poste de ehoix que tous nos braves envient. J'avais vu l'endroit quelque temps avant «ju'll eût été bombardé : il est maintenant méconnaissable, tant les obus l'avaient bouleversé. Maigre Je vi- 'lents bombardements, toutes tentatives de l'ennemi échouèrent de ce *ôté-la. Les nôtres se montrèrent toujours $ la hauteur de leur tâche. Un jour, vers 4 heures du matin, trois s piotte* i furent ensevelis dans leur bout de tranchée. Heureusement quelques madriers et des tôles les préservèrent partiellement. Ils conservaient même l'usage des bras. Deux heures nprès avoir été ensevelis, les pionniers belges réussirent à enlever une partie des terres qui les bloquaient. Quelle ne fut pas la stupéfaction des pionniers éii voyant surgir devant eux les trois fantassins, pistolet au. poing et grenades prêtes. Ils avaient pris leurs sauveurs pour des Boches et s'apprêtaient à les assaillir. Ces mêmes hommes, invités par leur chef à refoorner se reposer à l'arrière, lui répondirent : — Mais on est de garde jusqu'au soir ; on. ne s'en va pas '! L'héroïsme est d'ailleurs devenu chose si simple pour nos hommes que, ainsi que me le disait précisément h cet endroit le fils d'un de nos plus célèbres écrivains», mitrailleur à l'infanterie : — II est beaucoup plus facile d'écarter d'une compagnie les hommes qui ne sont •pas très braves qu.e d'e choisir ceux qui n'ont peur de rien. L'éta.t d'esprit des soldats était d'ailleurs excellent. Ils avaient tous le même sujet de conversation... l'attaque boche, croyez-wns ?... Erreur. L'efficacité du tir de représailles qud avait démoli sérieusjemenit les tranchées ennemies. Rien ne les console, d'un tir violent de l'ennemi, qu'un tir plus .•violent et plus prolongé de noire pan. Pendant la première quinzaine de mai, pas moins de vingt-quatre de nos piottes furent l'objet de distinctions à l'occasion de la bravoure dont ils firent preuve h cet endroit-là. Une compagnie, celle du capitaine De VI..., fui citée deux fois à l'ordre du jouir. Le sous-lieutenant P... le fut deux fois également. Citer bous les braves serait tirvp long, mais je m'en voudrais de ne pas reproduire la citation du sergent Jules iBrasseu/r. La voici : « Agé de trente-six ans, marié et père de lamille. n'a pas hésité à s'engager comme volontaire dès le début de la guerre. Après s'être distingué dans un bataillon de volontaires au cours de plusieurs rencontres, a rejoint l'armée de campagne sur l'Yser S'y est comporté en sous-officier modèle, donnant san± cesse lexemple de la bravoure de l"endurance et de iabnégafwn ; a été de-coré le 27 mars 1915, de VOrdre de Léo-void il et de la Croix de guerre en récom-vense de sa bravoure devant l'ennemi. A tté blessé le 30 avril 1916 d'une balle au poumon gauche. » Vous avez lu : 36 ans, marié et père de Xainille. Tâchez de comprendre aussi ! *** Les Allemands ont encore tenté de s'emparer d'un autre de nos avant-postes situé sur la rive droite de l'Yser, non loin de Steenstraete. . Après, un bombardement violent, tœois (Troupes de fantassins allemands ont Wté, sans y réussir, de prendre pied d'ans le poste. Pour le moment le calme regne dans ce secteur, où les arbres, dont les branches ont été "coupées par la mitraille, ne reverdiront Mus... Tantôt les Allemands ont envoyé quelques bombes de tranchée ; on leur a répondu par quelques rafales de 75 qui leur «csat immédiatement imposé silence. Le géné ral D... est venu faire son petit tour. A part j quelques balles qui sifflent de temps en temps, on se sérail cru à la caserne. D'autres avant-postes, près die Dixmule, mt été attaqués par l'infanterie allemande. Partout l'ennemi fut mis en échec et dut ba-ttre en retraite avant d'avoir pu aborder nos positions. Chaque fois que l'occasion s'en présenta, nos sokflats firent merveille. Fantassins, mitrailleurs, bombardiers, artilleurs et aviateurs rivalisaient d'a.udiace et unissaient leurs forces pour repousser l'ennemi. Et chaque fois îfeurs efforts furent couronnés du succès le plus complet. A. MATAGNE. Eb œ ?aM les iilinat» 8t les Mis Mes —D'UNE NOTE OFFICIEUSE ALLEMANDE CONVAINCUE DE MENSONGE L'acisnce Wolff, en réponse à la protestation des professeurs d'Université hollandais contre la déportation dos illustres historiens bedges Pi renne et Fredencq, <ians des camjps de prisonniers en Allemagne, a 1 répandu une information disant que cette protestation arrivait trop tard; vu que l'autorité allemande avait déjà spontanément transféré les deux professeurs belges dans une ville universitaire allemande, où ils pouvaient se livrer librement à leurs études ordinaires. Or le Nieuwe Rotterdarnsche Courant du 17 mai, en insérant ce communiqué, fait observer que, contrairement à ce que dit 1 agence allemande, le professeur Pirenne venait d'être transféré dte Crefeld au camp ^'internés civils de Holzmlnden (BrunswiclQ, c'est-à-dire à 70 kilomètres de Goettingen, la ville universitaire allemande la plus proche. On peut juger une fois de plus à ce trait du crédit que méritent 1rs informations intéressées de la propagande allemande. LE S FAIÎS DU J0Uh La GazetUa offioilale d'Italie publie un décret du lieutenant du roi déclarant que., le 3 juin, à minuit, Vheure légale sera avancée de 60 minutes. DVVVWMVUM Les autorités britanniques ont décidé de maintenir la loi martiale en Irlande, jusqu'à ce que certains districts aient repris complètement leur calme habituel. M'MairgBp'ritonrPMiM UNE INITIATIVE DELICATE L'Echo belge a publié c*rs jours-ci un ap- gïl signé (Je MM. Arthur Buysse, Francis elbeke, Laurent Fierons, chanoine Heyns-sens, W. Schmaliigang, Ma: tel Wynen &t Oh. Bernard. Les auteurs de cet appel ont eu la pensée de fonder 'm l'honneur du professeur Pi-renne urne œuvre originale. Le savant gantois avait écrit à un de ses amis qu'il désirait deux choses : des livres et des cigarettes. Les Belges dont nous avons cité les noms plus heut demandent à leurs compatriotes des dons qud serviront à faire des envois a.ux prisonniers belges et en ; tort premier lieu au professeur de l'Université de Gand. « Quand les sommes seront récoltées, disent les auteurs de cet appel, la rédaction dnj joumaJ publiera la liste des envois de livres ei d'« cigarettes dont l'acquisition sera, faite par les signataires du présent manifeste qui s'ins-pire:t>nt volontiers des indications que pourraient leur donner éventuellement les souscripteurs. Et puis on enverra au prisonnier Pirenne le paquet qui lui sera destiné et qui, mieux que tous autres, apparaîtra là-bas sous les aspects d'un « don d'amour ». [Belges de cœuir, allez-y donc du beau mouvement ! Aidez-nous à mettre un peu de poésie, de lumière et la fumée d'une ci-garettei qui restera ironique, dans cas murs qui servent d'e prison à l'historien de nos Libertés I Nous avions eu d'abord l'intention d'associer à cette œuvre M. le professeur Frede-:1cq. Mais nous avons tppris, de bonne source, que ce dernier jouissait d'un traitement bien moins rigoureux que celui auquel M. Pirenne est soumis. Dans ces conditions nous estimons qu'il fau-t avant tout chercher à adoucir* le sort du plus éprouvé et Vn I riymw da.vmnt.age notre sympathie et notre admiration h celui qui est plus spécialement l'objet des ri^wurs injustifiées du gouvernement allemand. » Les dons peuvent être adressés aux bureaux de VEcho belge, Voorburgwal, 234-240, Amsterdam. Nos listes de prisonniers •VM.WWYVW» L'accueil lait par le public à la liste des prisonniers que nous avons publiée naguère a montré qu'elle répondait à un besoin. Pour salis/aire au désir qui nous en a été exprimé, nous nous sommes vus obligés de procé/ler à un tirage supplémentaire. Ce tirage est naturellement réduit et nous engageons tous ceux qui désirent se procurer cette brochure à rwus envoyer sans retard leur souscription. Rappelons qu'elle contient, en VINGT-QUATRE PAGES DE GRAND FORMAT, [ les noms de quelques milliers de militaires belges dont les noms sont compris entre la ■ lettre A et DET inclus. Cette brochure, d'un si grand intérêt pour les Belges, sera expédiée franco, contre l'envoi de 0 fr. 60, en un bon postal, au bureau du journal, ruo do la Bourse, 28 ter. Le Havre. Pour l'Angleterre les demandes doivent être adressées à noire London Office, 21. Ponton Street (Leioester Square) London S. W. Joindre 6 pence. LES FETES FRANCO-BELGES DE ROUEN Emouvantes manifestations de sympathie en l'honneur de la Belgique. , Les fôtes qui ont eu lieu samedi à Rouen ont obtenu le plus grand succès et la sym-ptauliie que les Kouermais y ont témoignée à la Belgique laissera dans les cœurs de tous les lieiges un souvenir et une reconnaissance impérissables. A la Cathédrale Ces fôtes s'ouvrirent à la cathédrale métropolitaine dont une décoration somptueuse et discrète à la fois mettait en pleine valeur ia beauté architecturale. MÀi. les ministres Beyens, Carton de Wiart, Heileputte et Cooreman sont reçus à l'entrée de la oathédrale par M. le chanoine Le^ergeant, archiprôtre de la Métropole qui leur souhaita 1a bienvenue en termes choisis. MM. le comte Goblet d'Aiv.ei-la et Vandervelde s'étaient vus empêchés par des engvigeineaits antérieurs d'accepter j l'invitation qui Leur avait 'été adressée, j Les ministres belges prirent place clans i le chœur. De nombreuses autorités civiles ' et militaires se trouvaient dans la nef cen-! traie et l'église était tout entière emplie d'une foule où se mêlaient Français et Belges.Peu A.près, S. G. Mgr Dubois, archevêque de Rouen,faisait son entrée et la cérémonie se déroula suivant le programme très artistique que nous avons publié. Allocution de Mgr. Dubois Du haut des marches de l'autel, Mgr. Dubois prononça une allocution où le nouvel 1 archevêque qui vient de recevoir à Rouen un accueil si enthousiaste a mi« une exquise délica.tess© et des attentions touchantes pour notre pays. « Honneur, trois fois honneur h la Belgique s écrie réminent prélat. Tout entière, en un mo. ment tragique de son histoire, elle s'est levée, ré pondant h l'appel de son roi, pour affirmer et dé. fendre le droit, la justice, l'honneur, pour reven . diquer sa liberté. ! Honneur, trois fois honneur h la Belgique 1 L? : force a pu, pour un temps, avoir raison de l'héroïsme de l'armée belge. La B^ffique a été envn hie, elle a vu ses cités incendiées, son t^rritoir< dévasté, des milliers de ses fils exilés, jetés*hor< ' de l€ur patrie; mais dans son martyre immérité e i glorieux, elle est devenue plus grande qu'au cour: • de ses longues années de prospérité. Honneur i la Belgique ! La providence veille sur les peuple; ' comme sur les individus. La catholique Belgique I terre hospitalière et bienfaisante — nos coromu j nautés religieuses lui en sont très reconnaissan tes — reprendra bientôt sur son sol libéré, s; marche ascendante dans la voie du progrès' so cittl et elle continuera ainsi de servir de modèJ< aux natiens... » 5 Mgr Duibots termine son allocution er - évoquant l'incomparable figure de Jeann? d Arc et en priant la sainte de !a patrie poua i T1» vive la Belgique et que vive la France - Lz cérémonie se teirm.na par la bénédic "Lj11 T' S' Sacrem«nt. Aux portes de 1; -caitiédraJe des quêteuses recueillirent pou. > les réfugiés des aumônes dont le total s'éle | va à près de 8.000 francs. î A L'HOTEL DE VILLE • A travers les rues parvoisées, nos minis ' S, e,( !es autorités se dirigent ver: J1 hôtel de ville ou, au passage, les enfant; . des écoles les saluent d'une ardente .< Bra ' bançonna ». | Dans la salle du conseil, à côté des per J sonnaiités présentes à i église, on note en , 5?» la pr«euoe de MAI. le comte Goblo dAlvieila, Vandervelde, KlobukowskL Ta 1311' Je sous"P1'éfet du Havre, M. Benoist s M. Paul Painievé, ministde de l'instruc - tion publique et des beaux-arts et des in vantions intéressant la défense nationale ' arrive à son tour avec M. Steeg, sénateu président de 1 Alliance franco-beige, et M Morain, préfet de la Seine-Inférieure. M. l'adjoint Alorel souhaita fort aimable mont la bienvenue aux ministres et déclari • scellée l'alliance de nos deux peuples, « in 5 défectible parce qu'elle est née sur 1< champ de bataille dans 1a corpmunauté de larmes et du sang répandu pour la mém • cause. » M. Carton de Wiart remercia la munici ■ palitô de Kouen do son accueil fraternel e ^ après avoir évoqué la vie communale in tense qui est un des traits caractéristique ■ de la Belgique exprima la confiance de 1 Belges dans la victoire du Droit. Chacun signa le Livre d'Or et l'on se ren j dit au Conseil générai. AU CONSEIL GENERAL Dans leur salie de délibération intime comme un grand salon familial, les mem - bres du Conseil général reçoivent leur; hôtes belges. C'est leur président, M. Paul Oignon, qu exprime leurs sentiments en un discour: plein de cordialité où il rappelle que l'hia loire de la Belgique explique ses sacrifice héroïques d'aujourd'hui et où il fait le ser , ment oue « nul en France n'oserait songe , aux futures moissons de la paix,aussi long temps que le sol français et le sol belg* i n'auront pa= été délivrés et lavés de 1; i souillure allemande. » i M. Bignon annonce ensuite que la com 1 mission départementale, voulant,elle aussi r témoigner sa sympathie d'une façon effec i tive au comité de l'Alliance franco-belge, i voté en sa faveur une somme de 20,000 fr Cette décision est unanimement accla mée. J C'est M. HeLleputte qui répond au dis i cours de M. Bignon Le ministre de l'Agriculture et des Tra r vaux publies dit en excellents termes h - reconnaissance qu'inspire aux Belges l'hos i pitalité qu'ils reçoivent de la France et d. 3 ses autorités et il termine par ces parole chaleureusement applaudies : t « Nous garderons des souvenirs affreu: . de cette guerre — car il ne faut pas oublier i il faut que nos enfants se souviennent -] mais nous garderons aussi le souvenir d< ? .l'amabilité, de la générosité, du dévoue-mont dont nous avons été l'objet en France : et spécialement dans votre département. » i AU THEATRE DES ARTS < C'est dans la belle salle du théâtre des ; Arts — qui évoque légèrement réduit notre théâtre de la Monnaie, — à 8 h. 1/2 du ! soir, devant une salie bondée,qu'eût lieu la 1 conférence organisée par le comité franco-belge.M. le ministre Painlevé préside, ayant i ses côtés MM. Steeg et Vandervelde, derrière lui, nos ministres, l'archevêque, le préfet et à côté de plusieurs de nos officiers les représentants des corps constitués la Seine Inférieure. Discours de M. Steeg M. Steeg prend tout d'abord la parole. Il •rappelle qu'il y a un an l'alliance franco-belge tenait au Havre ses premières assises. L'anniversaire de cette réunion se fête dans le Département de da Seine Inférieure ! « qui garaera l'éternel souvenir d'avoir j abrité ie plus nooie exil qu'ait connu la ! conscience humaine ». Dans un beau mouvement d'éloquence, après avoir rappelé les tortures endurées par la Belgique depuis le début de la guerre, l'orateur faisant ï'ôloge de l'admirable attitude de la population belge, des ouvriers de chez nous, <( préférant mourir de faim, aller en prisun plutôt que de travailler pour les Allemands » évoque, aux acclamations de 1 n s-alle, les grandes figures du cardinal Mercier, .l'héroïque bourgmestre Max. Il rappelle aussi le testament de Louis Huys-mans, la disparition récente d'Emile Rover, « tombé du haut de ses dangereuses illusions quant à la Socialdemokrnt'e » et morts victimes de l'aggrcssion allemande. M. Steeç rappelle que la Belgique en se sacrifiant h Liège sauva P: ris, la France et l'Humanité et que devant le monde civilisé le service moral rendu par la Belgique immolée aura été beaucoup plus grand encore que le sacrifice matériel. Ln " que "dans cette guerre est, dit-il, la. ciel de voûte sublime qui arrête et qui retient le jugement d^ neutres et les a conquis à lia cause des alliés. Un* larre acclamation souligne la péroraison de ce beau discours. D5scour3 do M. Carton tîç Wiart I/e ministre de la Justice prend ensuite la parole et son discours provoque les ma-nifestations répétées de l'assistance. M. '"rut >n de Wiart rappelle les souffran ! ces de la Belgique et affirme que son affection est à jamais assurée aux grand pavs qui l'ont aidée à les supporter t'andis que ; ses malédictions iront toujours aux peu-, pies qui l'ont martyrisée. Apravor.r rappelé les liens d'amitié crai ont uni nos deux pays dans les siècles pâs-; sés, le ministre de la Justice redit tout ce que, depuis la guerre, la France a fait pour La Belgique. Il salue, en termes applaudis les autorités civils, militaires, religieuses, la population normande, les remerciant pour tout ce qu'elles ont faU ou qu'elles feront pour nos réfugiés pour ^ nos soldats. . 11 convie ses compatriotes à la patience . Tous doivent travailler pour la victoire : « C'#st en vain, dit-il en terminant, que la caste militaire allemande essaie encore de donner le change h des populations Inquiètes et réduites en répétant ipour se griser elle-même la devise de son fol et monstrueux orgueil : Dcutschland aber • ailes Non ! Non ! C'est le Droit qui est et qui restera le souverain du monde. 1 Et à cette devise orgueilleuse, nous pouvons opposer, avec une confiance sereine, dans la force • de notre volonté droite et continue, cette vérité qu'affirmait Mirabeau : « Au-dessus de tout, il y • a la justice. Et la justice armée d'un glaive ! » De longs applaudissements accueillent ce 3 discours. i ; DISCOURS DE M. GOBLET d'ALVIELLA ■ Très applaudi aussi le discours de M. le comte Goblet d'Alviella d'où nous détachons ce passage où il montre ce qu'il en coûte-J rait de s'arrêter avant l'heure dans la lutte actuelle : « L'Allemagne, déçue dans ses ambitions, mais non guérie de ses convoitises, anxieuse par dessus tout d'obtenir sa revanche, ne manquerai! pas de reprendre son rêve interrompu. Elle renouvellerait jusque parmi nous son travail de taupe, en môme temps que cher, elle elle consacrerai! , une fois de plus toutes ses ressources à la préparation d'une nouvelle guerre. De leur côté, les Alliés, instruits par l'expérience — une dure ex-, périenoe hélas ! — seraient bien contrainTs de la • suivre, plus étroitement que jamais, dans la voie ' des préparations militaires. Si bien que nous re-' tomberions fatalement, et avec aggravation, dans ^ cet/te émulation d'armements sur terre et sur mer qui a pesé si lourdement sur l'Europe depuis un demi-aièclc et qui a été à coup sûr une des causes 3 ayant déterminé la guerre actuelle par la néces-1 sité d'en finir avec une situation intolérable. Ainsi, ce serait en vain que la France, par ses " prodiges d'héroïsme, aurait brisé l'élan des enva. » hisseurs sur les rives de la Marne et devant les - murs de Verdun; en vain que la Belgique, pour i sauver sen honneur, se serait exposée à toutes • les horreurs d'une invasion qui, par ses dévasta- - tions et ses massacres, rappelle les pires excès des barbares dans l'écroulement du monde ro- - main; en vain que la Grande-Bretagne, avec une énergie et une ténacité sans précédents dans son - histoire, aurait jeté dans la mêlée la totalité rie \ sa population mâle en âge de servir, outre l'élite - de ses coloniaux: en vain, pour tout dire, que î neuf nations auraient arrosé de leur sang le' plus 3 précieux un front de bataille qui s'étend de la mer du Nord à la Caspienne et au Golfe Persique. ç L'unique moyen de nous, soustraire au cercle vi-, cieux_ d'une paix prématurée. . quelque - longues et ardues que soient les étapes encore à 3 frandhir, — d'y marcher jusqu'au bout, c'est-à- lire jusqu'à une solution dont nous rapprochent ihaquç jour davantage le nombre et la vaillance Le nos soldats, l'habileté de nos généraux et la onfiance de nos populations. » DISCOURS DE M. VANDERVELDE M. Vandervelde prend ensuite la parole ît prononce un discours dont nous citerons e -début : Ainsi que le disait tout à l'heure Monsieur steeg, nous continuons, en passant par Bouen, îotre tour de France. Nous avons parlé successivement à Paris, à Lyon, à Marseille, à Bnr-leaux, dans la plupart des grandes villes du Midi, st c'est avec une émotion reconnaissante que je îonge à l'émouvant accueil que nous ont fait es Français de toutes les provinces, de tous le? îartis, quand nous avens fait app*l, en faveur le la Belgique, à leur généreuse solidarité. Nos deux pays sont unis à tout jamais, par eur commune souffrance, par le sentiment pr> rond de la justice de leur cause, par le ferme propos d'exer er leur droit de légitime défense usqu'au moment où leur avenir et l'avenir de a civilisât:': n européenne seront définitivement issurés. Au mois d'octobre 19^-5, Monsieur Aristide 3riand disait au correspondant du « Times n : « La politique de la France se résume dans ;es mots : la paix par la victoire. La paix est ie rétablissement du droit de chaque pays de cultiver sa propre civilisation, et, par la victoire, j'entends l'écrasement du militarisme allemand ». Il n'est pas un de nos compatriotes, j'ose 1* dire, qui ne souscrira à ees paroles. Mais cette déclaration faite, et pour ne pas répéter ce que d'autres orateurs ont si bien dit avant moi, je voudrais profiter de la présence du savant illustre qui nous préside, du Ministre des Inventions, pour attirer son attention et la vôtre, sur ce qui me paraît devoir être une des conditions, je dirais presque la condition fondamentale de cette paix par la victoire à laquelle nous aspirons tous. On dit avec raison que le militarisme allemand doit être écrasé, mais il faut dégager de ces paroles la signification complète et les conséquences. La paix ne serait qu'une illusion si elle devait être éphémère; la victoire serait sans lendemain si le militarisme, qu'elle prétend écraser, pouvait relever la tête. Quand on parle, d'ailleurs, de détruire le militarisme allemand, cause de la présente guerre, en va qu plus pressé, mais on ne dit pas tout; il y a une épi-thète ethnique de trop. C'est le militarisme tout court qu'il faut faire disparaître, entendant par ce mot un ensemble d'institutions qui préparent à la guerre, alors que le but de toutes les institutions doit 5tre la conservation de la paix. Dès le début de la guerre mondiale, on a entendu proclamer qu'elle serait la dernière, que le remède sortirait cette fois de l'excès du mal, que les p>rcs se faisaient tuer ou mutiler dans les tranchées pour que leurs fils et leurs petits-fils ne soient pa3 obligés d'y descendre. C'est là un idéal qui n'est pas seulement commun à l'immense majorié des alliés, mais à 1 immense majorité des hommes. On applaudit fort l'éloquence de M. Vandervelde, puis M. Heileputte lui succède à la tribune. Discours de M. Heileputte Le ministre des Travaux publics parle en flamand, « Si j'ai été chargé de parler dans leur langue à ceux de mes compatriotes ]*ui ne comprennent pas bien le français, dit-il,c'est pour répondre à cette- affirmation impudente de M. de Bethmann-Holweg, disant récemmenl que la Belgique ne pouvait être un boulevard dirigé contre l'Allemagne. Nous no voulons pas nous que la Belgique soit un boulevard de l'Allemagne dirigé contre les alliés. (Acclamations.)Gomment ! On voudrait faire croire au monde rrui la France et la Grande-Bretagne voudraient asservir la Belgique alors qu'elle? sont venues à son secours pour assurer sa défense et sa liberté ! Mais le chancelier p ajouté — homme généreux ! — qu'il voulail venir au secours de la population flamande La population flamande n'a rien à demander au chancelier allemand, elle ne veut rien accepter de l'Allemagne ! (Applaudissements.' Toute la signification de cette séance esl que — tandis que les Allemands veulent déclarer la guerre à la culture française —- vous ne voulez pas vous, amis français, déclarer la guerre à la culture flamande. La knltui allemande, elle, est mise au ban d'e l'Humanité. Nous n'en voulons rien savoir ! Et nous Flamands, nous crions d'un seul cœur : Levé Frankrijk ! Vive la France ! » Ce cri se répercute longuement; puis, 1< ministre de l'Agriculture prononce en flamand un discours très applaud- dans lequel après avoir rappelé, en les récitant avec chaleur, les vers de Klokhe Roeland. qui figurent dans le manuel des « Chants du soldat ». il répète que le Flamands ne veulent pas de l'Université qu'ont prétendu leur donner les .Allemands. De vifs applaudissements saluent ce discours, puis l'on entend un Discours do M. Painlevé Le ministre français, à son tour, montre l'horreur des crimes allemands. Il déclare que la conscience humaine n'aura de reT>os que le jour où ils seront ^unis, que le jour où la Belaique et les départements français reconquis. l'Allemagne aura été refoulée che2 elle. Il fait l'éloge de l'admirable conduite du peuple belge, de son Roi, de son Gouvernement. Il montre que la seule faiblesse serai! de songer une seconde à vouloir mettre fin h cette guerre au moment où les Alliés s'approchent de la victoire définitive qui affranchira le monde du joug de la Barbarie. L'assemblée acclame ce discours, ainsi que le texte de deux télégrammes oui seronl adressés respectivement au Roi Albert et au Président Poincaré. T1 était minuit quand cette belle réunior prit fin. — La Grande Tuilerie, située à Ivry-6ur Seine, 6, rue Nationale, militarisée en partie pour la fabrication des creusets à métaus a été la proie du feu, la nuit de vendredi è samedi ; on évalue les dégâts à un millior de francs. — Un décret établit qu'à partir du 3 juir jusqu'à nouvel ordre, l'heure légale, en Ita^ lie, sera avancée de 60 minutes. Pour Sa reoiistitution de ia Bibliothèque de Louvain —— »0tt — La Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique vient de lancer une circulaire, adressée aux administrations publiques, aux savants, aux gens de lettres et aux bibliophiles, ei fassent appel à leur collaboration en vue cite reconstituer la bibliothèque de Louvain, incendiée par les Allemands les 25-26 août 191 i. (( La Société des Bibliophiles et IconophiLea — dit la qrrcuilaire — a l'honneur d'inviter tous les bibliophiles belges à examiner s'ils ne possèdent pas dans leur bibliothèque des imprimés» des revues, des estampes, etc., quils voudraient céder à la bibliothèque de Louvain. La Soaiete remettra aussi aux donateurs un ex-libris qui perpétuera dans ch.livre le nom du généreux donateur. Elle ura. relier ensuite les listes d ins i-tp, tion et les fera parvenir à la bibliothèque dfe Louvain. r> Cet appel est signé par le président, le prince de Ligne ; le vice-président, H. fia Backer; le secrétaire, A. Mîchot; le trésorier, J. Nève; et ies membres Dom Ursmer Berlière, O. S. B., le vicomte A. de Ghel-limck d'Eîseghem-Vaernewyck, E. de Witte, G. ï 'r- n i-tic, Th. Hippert, R. Waroc-qué et J. Willems. L'eanuiiistratiion communale de - la. villa d'Anvers a décidé de mettre à la disposition du Comité environ 800 livres, crue let grande bibliothèque possède en double. De son côté, l'éditeur hollandais connu, Martin Njhofft a fait sa.voir an Comité : (( J'offrirai volontiers en cadeau, à la bibliothèque de l'Université de Louvain, dès qu'il sera procédé à la reconstitution de celle-ci, un exemplaire de toutes mes éditions, qui pourront être utiles à cette bibliothèque. Ce-la sera en même temps et ar be-«oin une nouvelle preuve que nous, IIol-lendais, affectionnons de tout cœu.r votre •malheureux pays et votre malheureuse poKXilelion, et faisons volontiers tout ce qui est possible pour aider à diminuer les pertes ' 'ion vous a causées. * T«v<! comité a éU .«nsti+ué aussi 3a n s Tea Pays Bas, sous le nom de « Leuvemsch Boèt- "-nfrrnds r, qui s'est idressé à touvs les Hollandais et h toutes les institutions hollandaises d'e sciences et d'arts, pour que ceux-ci se déclarent dès à présent prêts à céder, après la guerre, des livres de leurs bibliothèques et des exemplaires d'ouvrages écrits om édités par *ux. Tous les biblibipbiles apprendront a.vesc satisfaction qnô, par un rieureux hasard, dix publications du> xvi° siècle appartenant h la bibliothèque détruite, se trouvent la b-^liothèque de la ville d'Anvers. Ces publications (sortant des presses de Jan van Ghelen, 15o6). étaient, lors de la catastrophe, dans les mains d'un archéologue an* ver-s'**"* oui le« avait empruntées, par l'intermédiaire de l'institution anversoise, à îa bibliothèque de Louvain. Quelques inclinables et dies- manuscrits, empruntés par la Wbviiot'héç^ifre en chef dfe. l'Université def Gand, ont également été conservés. h quîsHoa te frits Le ministre des Travaux publics françaiâ nous communique la note suivante ; Les accords préparés en Angleterre et en France pour réglementer l'approvisioo» nement de la France en charbon anglaH sont arrivés à leur conclusion. L'accord a été obtenu par la coopératif cordiale de tous les intéressés. Les mestt res auxquelles ils ont consenti compdtîeni l'établissement d'un tarif maximum de* frets, d'une échelle des prix d'achat max* ma des charbons, d'un tarif pour les ser vices rendus par les exportateurs de char, bons dans les divers districts. L'idée essentielle du projet est de fair< passer toutes les commandes de charbons venant de France par un bureau centrai â Paris, qui .les transmettra ensuite à des comités régionaux dans les divers districts charbonniers du Royaume-Uni. Ces comi' tés distribueront les* ordres et veilleront à leur exécution ; ils auront aussi à prendre les dispositions utiles pour tous les transports maritimes nécessités par l'exécution des ordres. Dans l'application des accords, tout le possible sera fait pour te maintien des organismes existants. Les nouveaux tarifs pour les frets du charbon entreront en vigueur dès Je 1OT juin. Un décret qui paraîtra incessamment au « Journal officiel » fixera le tarif dans ses détails. Ce tarif distinguera entre trois catégories de bâtiments (au-dessus de 1,000 tonnes, de 1,000 à 2,500 tonnes, de 2,300 tonnes et au-dessus). 11 indiquera, par catégorie, les frets pour chaque port îranoan'6 de la mer du Nord, do 'a Manche et de l'O céan, au départ de chacune des six zoneâ anglaises déterminées comme suit : Ie Tvne Hull et Ea*t Coast ; 2° Goele ; 3° Bristol Channel : 4* Livérpool ; 5° Cllyde; 6° Forth et Fife Ports. Les prix ci-dessous, indimiés à titre d'exemple, montreront quelle réduction considérable apporte aux frets commerciaux actuels l'arrangement qud vient d'être conclu. Pour les bâtiments de '2.500 tonnes et au-dessus ; Tvne-Rouen, 37 fr. 35 ; Car-diff-Rouen, 33 fr. 15 ; Tvne-Saint-Naznire, 4-9 fr. 35 ; Cardiff-Saint-Nazaire, 40 fr. 90 ; T vue-Bordeaux, 56 fr. 40 ; Cardiff-Bor-deaux, 47 fr. 95. En ce qui concerne les prix fixés pour l'achat des charbons aux mines anglaises, .comme en ce qui touche la constitution des organes chargés de grouper les achats en France et de les exécuter en Angleterre, des indications plus précises seront publiées à bref délai. COMMUNIQUE BELGE 27 mai. — La nuit dernière a été calme eî la journée d'aujoraid'hui n'a été marquée que par des actions d'artillerie réciproques sur tout notre Iront.

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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