Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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10 december 1916
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s.n. 1916, 10 December. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/r785h7cq7d/
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Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris RÉDACTION & ADMINISTRATION 83, rua Jtan-Jacquea-Roussaau, 3S PARIS Télsption* : Gut*nb«pg 138.Be »uf&AUX AU HAVRE: a*,f, tu d« la Bonrsi — lî EA7RS ÏÊLÉPHONE :n'64BELOE J.ONDON OFFICE ï 21, PANTON STKEET Laicisttr Squari, S. Ht. Sireciear : FÊMAM «EHRAT ABONNEMENTS Franc# 2 fr. 80 par mof« • 7 fr. 60 par trlmealp» Angfetorre.. 2 sh. 8 d. par mois t .. 7 «h. 6 d. par trlmtttf# Autres paya. 3 fr. — par mois a . S fr. — par irlmaatw PUBLICITÉ S'adresser à l'Âdniiistratios da Joiiml ou à l'Office de Londres Le* petites annonces sent éçtleménsi reçues « us Société 8vr«pé«itne d« Publicité, 10, rue dé t* Victoire, Pstri*, «ut en m te monopole pour Paris. ERREURS COUTEUSES . L,enseignement dans la Belgigue d'Hier f Gloire distingué collaborateur, M. l'abbé NVallez, publiera prochainement, sous le titre t* La Belgique (le demain et sa politique ». un intéressant ouvrage que nous recommandons fc l'attention de nos lecteurs. Nous empruntons dès aujourd'hui à ce volume quelques pages où l'auteur s'occupe spécialement de la question de l'enseignement. Nos lecteurs n'ont pas oumié la campagne entamée en Belgique à la veille de la guerre pour la réforme de l'euseignemeent gréco-latin. Cette campagne avait trouvé au sein d'une commission officielle le concours d'éléments très remuants où on remarquait, par exemple, ce Herr Hoffmann qui préside actuellement aux destinées de l'université von Bis-ping. Dans Je pays, elle bénéiieiait, tant dans l'enseignement officiel que dans l'enseignement privé, d'appuis avoués ou sournois qui, consciemment ou inconsciemment, orientaient peu ù peu notre jeuiies.se intellectuelle vers l'Allemagne. I)uns ce temps-là, la confiance ifjue notre neutralité et notre bonne foi nous inspiraient à l'égara «es étrangers était telle que nul ne songeait, par exemple, à s'étonner ile voir confier à un Allemand comme l'eu le clwnoine Krekelberg l'inspection de l'enseignement dans les collèges du Hainaut. D'autres erreurs du même ordre dans la direction de notre enseignement officiel ou privé laissaient indifférente une opinion qui n'en percevait pas le danger. Demain ne pourra évidemment pas revoir fes errements d'hier et c'est pourquoi j* importe de nous pénétrer des maintenant des vérités qui, dans ce domaine comme dans loua les autres, doivent noàs sauver : Nous ne céderons pas à la tentation puérile de le dissimuler. Depuis plusieurs années, les relations'entre l'Etat et l'élite de nos professeurs de collèges et d'universités ^'étaient pas bonnes. L'Etat, représenté par une majorité de parlementaires et de fonctionnaires qui n'appartenaient d'aucune façon aux collectivités enseignantes et par une minorité de professeurs, prétendait réaliser deux ré-formes.m j'j?ne à suDprhner ou à ré duire dans des proportions qui équivalaient n une suppression, l'étude des littératures classiques. L'autrfe, à modifier la hiérarchie • des matières restant inscrites au program-l me et A leur assigner, dans la formation de la jeunesse, un rôle que les pédagogies ) éprouvées se refusent à leur reconnaître. Le grec et le latin pouvaient fournir encore des étymoîogies aux esprits curieux des origines et des ressources de notre langue, mais les langues modernes, au premier rang desquelles la plupart des « réformateurs » mettaient l'allemand, devaient les supplanter en fait et permettre à nos enfants d'écrire ou de parlêr couramment avec des étrangers. Dés mathématiques, de la chimie et de la physique, on se tlattait de retirer des données immédiatement utilisables dans la vie quotidienne. Bref, on visait à transformer le type « liumanistique » dans un sens utilitaire, ou mieux, à le détruire. Nous ne nierons pas que notre enseigne ment moyen avait perdu, dans plusieurs d: ses parties, presque tout contact avec le réel, et se complaisait aux verbalités. C'esl de lui que vient cette bande de rhéteurs qui se considèrent comme détachés de tout lier psychique et physique avec le milieu donl ils vivent, qui se prévalent de leur qualitc d'« intellectuels » pour mépriser le peuple le conduire et l'exploiter, qui s'abstraien! du temps et de l'espace, et profèrent, sans les penser, puisqu'ils ne pensent pas, toutes les billevesées, les plus folles et les plus ruineuses, les plus directement attentatoires ù notre production, à notre race, à notre passé et à nos ambitions. Mais dans le corps professoral lui-même Il y avait des hommes pénétrés du dégoûi Je plus profond pour tout ce monde imbécile et pédant, désireux d'aborder les réalités avec un esprit lucide et un cœur résolu ils ne concevaient pas la culture classique comme un intellectualisme superficiel, opti miste, déraisonnable et vieillot, mais comme une passion ordonnée et profonde poui les pensées vraies et les sentiments beau> qui procèdent de l'expérience hardie, sage et longue des meilleures générations. Si or les avait écoutés au lieu de les ignorer el 0e les combattre, l'immense majorité des élèves de notre enseignement moyen se serait détournée des rhéteurs qui discourenl sans aucune notion du réel, et des a pions x qui n'admettent que le positivisme le plu? lerre-à-terre. Elle aurait évité la vulgarité de l'esprit et du cœur et la candeur en face tïe la niaiserie des « avocats ». Par 1< contact avec la pratique des élites du passé elle aurait acquis l'habitude de juger décidées, des hommes et des institutions ave< exactitude, force et linesse. Elle aurait ac quis aussi un « appétit insatiable de gran îjeur héroïque, de grandeur politique et d< grandeur juridique,ferment réel et authentique de ce progrès dont nos laïques ont pleii Ja bouche et qu'ils paralysent avec leur idéa de petits rentiers retirés des affaires. Le; yeux qui ont aperçu et contemplé la lu jjiière antique, l'âme qui a ét£ soulevée pai Je souffle large, fort et libre de la cité an tique, l'esprit qui a reçu les leçons d'art He philosophie et de droit d'Athènes et d< jRome, ces yeux, cette âme, cet esprit nt peuvent plus s'habituer à la médiocrité el cherchent infatigablement la grandeur historique ». (E. Berth : « Les méfaits des intellectuels », pp. 61 et 62.) Nous n'avons pas à choisir, nous sortirons de la médiocrité et nous prendrons flans l'Occident la place à laquelle nous klestinent la nature, l'histoire, nos droits nos intérêts et nos forces, ou nous tomberons dans la stérilité, la servitude et h mort. Afin que nous vivions libres el grands, il faut que le règne du pédagogue fhéteur ou terre-à-terre finisse et que ce fui des classiques réalistes et hardis com-£000*Sellez* LES PROTESTATIONS DU DROIT Les déportations violent les conventions de la Haye DEMONTRE LE PROFESSEUR NYS * Nos lecteurs ont vu hier que l«s parlementaires belges invoquaient à 1 appui de leur protestation contre les déportations l'avis formulé par M. le professeur Nys dans une lettre au ff. de bourgmestre -de Bruxelles. Voici le texte de la lettre de réminent juriste : Bruxelles, le 6 novembre 1916. 3y, rue St-Jean. Monsieur l'Echevin Lemonnier, ff. de Bourgmestre de Bruxelles. C'est avec raison que votre collègue, sou-lient que, si la quatrième Convention de La Haye de 1907 ne renferme pas de texte précis relativement au déplacement, de la population civile non combattante, il ré-suite cependant, de l'esprit de cette convenu tion que pareille mesure n'est pas légi-tune.Semblable mesure est en contradiction, complète avec la notion de l'occupation de guerre. Cette notion a remplacé Vancienne théorie de la conquête, qui faisait du vainqueur le souverain du pays conquis.Dans les guerres actuelles, la population paisible a des droits; le vainqueur est Vadministraiewr provisoire; il doit respecter les droits des habitants paisibles. Tout cela a. été indiqué fort bien, en 1874, à la Conférence de * Bruxelles, notamment par le délégué de VEmpire allemand, le général Voigts-Rhotz. Le projet de Cent» vention de 1K7<t n'a pas été ratifié; mais son texte a servi aux travaux des Conférences du la Haye de 1897 et de 1907t et ces deux conférences s'en sont inspirées et sur le point qui nous occupe, elles n'r,vi voiiit varié- En 4899, n la preuuere c&rqt i ence fie La Haye, le Président de la Commission pour le règlement des lois et coutumes de la guerre sur terre, Frédéric de Martens (.7° . partie, page 92, de l'édition de 1907) parlant des nécessités de la guerre, pronon> çait ces paroles : K C'est noire désir unanime que les armées des nations civilisées soient non seulement pourvues des armées les plus perfectionnées; mais qu'elles soient également pénétrées des notions du droit, de la jkstice et de Vhumanité, obligatoires même sur le territoire envahi et même d Végard de Vennemi ». Ce langage n'est point ulopique; il concède suffisamment à la réalité; mais il admet aussi les exigences du cœur et les aspirations de la civilisation moderne. Tel sera l'avis impartial de tout juriste. Veuillez agréer, Monsieur le Bourgmes• tre, l'expression de mes sentiments de hau• te considération. Signé : E. NYS, Professeur à l'Université. La mort tragique du capitaine Styczynski I.e « XX® Siècle » a signalé lo terrible accident qui a mis fin le dimanche 3 courani en gare de Trappes, aux jours du capitaine Styczynski,du régiment, des grenadiers. L in humation provisoire du malheureux officie] a eu lieu mercredi à. Versailles, où les hon neurs militaires ont été rendus à sa dé pouille mortelle. Aux funérailles assistaient de nombreux officiers de la garnison. Le commandant Van Yperzele de Strihou, délégué du commandant, de la place belge de Paris, a rendu hommage, dans un discours ému, aux nobles qualités et à la vaillance du défunt. M. Styczynski, qui vait le grade de lieutenant au régiment des grenadiers, était capitaine de l'armée coloniale ; il faisait partie de l'Etat-Major du général Tombeur. Avanl de partir pour l'Afrique,il avait fait dans soi régiment les premiers mois de la campagne de Belgique. ; sa belle conduite a l'Vser lui avait valu la Croix de guerre ; il était titulaire en outre de l'Etoile Africaine et avaii éié honoré de deux citations ti l'ordre di jour. Il avait obtenu un congé de convalescence après les fatigues de la campagne d'Afrique, et il résidait avec sa famille à Ville-d'Avray. C'est dans la soirée de dimanche que le déplacement d'air provoqué par le passage d'ui mpide le précipitât sur les rails, dans la cemi-obscurité de la gare de Trappes, près oe Saint-Cyr! Nous présentons à sa veuve éplorée nos îespectueuses condoléances. ! Les complices de Von Bissing Encore deux nominations à l'Université de Gand Deux nouveaux professeurs viennen d'être nomraé9 à l'Université de von Bis sing. M. H&yndrickx, docteur en droit t Saint>NicoIas (Waès), esft désigné commi professeur ordinaire de droit administratif M. Ten Horn, docteur en médecine, anciei directeur de la section de chirurgie et d'uro logie de l'hôpital de la marine au Heldei , (Hollande) est nommé professeur extraordi , aaire de chirurgie,. APRÈS LE DISCOURS DU PAPE indignation a Rome contre tes déportations Autour du consistoire. — Un aveugle incurable. — Succès belges à Rome (Corrcspondance particulière du XX' Siècle) , Rome, 4 décemÈrê. Le consistoire secret est fini et il marque une date dans l'histoire de l'Kglise. tai c'est la. première fois que du haut <io la chaire de Saint-Pierre a été prononcée uik condamnation aussi directe-des crimes allemands. Je vous ad telégrrcphlé les premières impressions de journaux catholiques et libéraux; on est unanime à relevei que dans une allocution dont 'a partie londamentalÈ traite du droit canonique, la condamnation de ceux qui violèrent le Droit et la Justice, est particulièrement à sa place. i C'est tout naturellement que le Pontife est porté à condamner « facinora <1 uœ horrore animuvi et segntudine perfun-dunt. si Tels sont dans l'énumération précisé du Satni-Père n vel res sacras, sacra-runrique aidministros, etiam dignitate prœstentcs, quumvis divino ac gentium ture sanctissimos, indigne violari; vel quie-tos cives complures procul a domo, main-bus coniugibus filiisque eomplorantibus, abripi; vel urbes non munitas ac multiui-dines indefensas aëriis potissimum incur-sionibus vexori; passim terra manque pu-trari facinora ». Qui viola les choses sacrées, les ministres du culte, même revêtus d'une grande dignité (lisez : card. Mercier) 1 L'Allemagne et 1 Autriche I Qui déporta en esclavage des citoyens , pacifiques ? L'Allemagne et l'Autriche ! Qui bomSarda les villes ouvertes et tes , populations paisibles ? A L'Allemagne et l'Autriche 1 , Qui torpula sans pitié pour los femmes /rt les enfants ? .- ' iVAilOïlliigli-e et l'Au'iiH-ili; : 1 Qui.esst donc flétri et condamné par le Souverain Pontife ? L'Allemagne et l'Autriche ! Voilà ce que tout le mondo dit à Rome, et on remarque à juste titre que ce furent les déportations belges qui déterminèrent le pontife à prononcer ce jugement net, précis, droit comme une épée; les derniers crimes allemands ont fait déborder -la coupe. On affirme que lorsque les premières nouvelles des déportations parvinren. au Saint^Père par la voie des journaux, u eut un mouvement de surprise. Ces nouvelles, et elles n'étaient pas encore les plus douloureuses, lui semblèrent si graves qu'il ne voulait pas les croire. Mais lorsque ces nouvelles furent officielles, lorsque le ministre de Belgique se rendit deux fois au Vatican pour apporter des preuves et la lettre poignante des évê-ques belges, lorsque le Saint-Père eut reçu aussi d'autres nouvelles directes, il vit que oes choses incroyahles étaient malheureusement vraies, et aujourd'hui, avec sa par rôle d'autorité suprême, il les appelle facinora des crimes et il les condamne du haut du siège pontifical. La Belgique par son sacrifice, par le joug de ses martyrs, par les pleurs de ses femmes et de ses enfants, par son attachement à l'honnêteté, continue à rendre des services sans pareils à la cause de la Justice. Elle a acquis de nouveaux titres à la reconnaissance du monde civilisé. Annie Vivanti, une dame très intelligente qui a donné plusieurs œuvres remarquables à la littérature féminine italienne, vient 'le présenter au public d'un- théâtre do ÏÏûKè, une pièce TTFamatique « L.'lnva sore <• dans laquelle l'auteur envisage un cas très douloureux de maternité forcée. La scène se passe en Belgique, et l'auteui - exalte le patriotisme et l'héroïsme dies tem mes belges. Un critique anonyme, un dt ces rares specimens de boc-holâtres qui infestent encore l'Italie, a trouvé que la piè ce était trop réaliste. Cela n'excède pas sor droit, mais où la bocholâtric éclate c'est lorsque ce critique dit « si ces crimes étaient même arrivés ». Quoi î Vous n'y croyez pas encore ? Ces crimes existent seu. lement dans la fantaisie des auteurs dramatiques ? Ou bien peut-être sufflt-il qu'ur crime soit commis par un Boche pour qui; devienne un acte patriotique ? Cest question da simple appréciation... Le grand artiste balge Léon Jehan, c donné un concert dans la grande salle ro mairie de 1' 11 A-ugusteo » où chaque anaé< défilent les plus grands maîtres de la mu-sique.L'épreuve était difficile, car ce n'est pa; peu de chose que de se faire acclamer pa: un public habitué aux Toscanini aux Mo lonari et à leurs plus grands chefs étran gers. De cette épreuve, Léon Jehin est sorti vie torieux. Un public d'élite, le grand puMii iromain lui décerna un succès très flat teur. Pourquoi cependant, M. Jehin n'a-t-il pa: compris dans son pHogramme quelque; morceaux -belges ? * * * Repondant à l'appel du Corriere a ltalit l'association « Artistico overaia » l'une de: plus importantes organisations catholique: romaines a donné hier une séance ai profit des enfants beleres. On y joua uni pièce et M. Mario Cingotani fit une conté irence très intéressante sur les souffran ces endurées par la population belge. L. JRcà, te cardinal Mercier furent vivemen Qu'on recoure aux gens compétents A rapprocher des réflexions de M. Lé-pine que nous reproduisions l'autre jour, celles-ci que Lysis publie dans la Victoire, de Gustave Hervé (u° du 7 décembre) : Si le lecteur pouvait douter de l'existence des castes dont nous parlons (les castes auxquelles est confiée en régime démocratique l'administration du pays), nous le prierions de réfléchir un instant et de nous dire en prenant en considération le rôle phénoménale-ment important que joue la production des munitions et du matériel dans la guerre actuelle, en ayant présent à l'esprit que la victoire ou le salut du pays sont liés à l'énergie et à la science avec lesquelles ce département est conduit, nous inviterions, disons-nous, le lecteur à considérer si, raisonnablement, pratiquement, l'homme le plus qualifié pour diriger et pour intensifier une telle fabrication n'est pas un membre de la grande industrie pris parmi ceux qui ont organisé de vastes usines, qui sont en possession des connaissances, de la pratique, de l'intuition du métier dans lequel ils sont spécialisés, qui savent mener un grand personnel et s'en faire obéir, qui sont doués d'une volonté de fer et qui l'ont prouvé ? Formidables aussi sont los achats de vivres, de vêtements et de denrées que l'Etat effectue pour les soldats depuis le début de la guerre. A quels abus ces opérations ont donné lieu, avec quelle inexpérience elles ont été menées par une administration qui n'avait pas d'aptitude à s'en acquitter, qui ne le sait ? Cependant, il y a dans notre pays des négociants. Les directeurs de nos grands magasins sont en particulier des personnes qu'on présume avoir une pratique commerciale et qu'on suppose être au courant du prix des marchandises, de leur qualité, de leur provenance. On devait donc, semble-t-il, utiliser leurs lumières.On ne l'a pas fait, on ne le fait pas, on ne veut pas se servir de ces hommes : ils n'ont pas droit à la place. Tant pis pour eux, se dit-on. Hélas I non, tant pis pour nous î Ces réflexions sont le bon sens même. Mais le bon sens est malheureusement une denrée bien rare, même en temps de guerre. Est-il vrai, ainsi que 1' « Œuvre » le pré-tenda'1 avant-hier, que l'organisation de kl traction -sur ttxi dc.\ plus . de France a été confiée « a un très Honorante et très cligne fonc. tionnaire auquel des années de service donnaient droit à quatre galons et à une augmentation de traitement, par suite de sa militarisation. Il n'était jamais de sa vie monté ù bord d'un remorqueur et ignorait, au l"r janvier 1916, la composition d'un convoi de chalands ou de péniches, — ce qui ne l'a paî empêché, au mois de mars, d'être inopinément promu amiral d'eau douce et chargé de réglei tous les départs. »> Fâcheuse application, évidemment, du principe très juste de la militarisation des services publics en temps de guerre. Il ne suffit pas pour militariser utilement un service de placer à sa tête un militaire ou même n'importe quel civil militarisé. Ce serait trop facile, en vérité !... AU FRONT BELGE Les opérations delà semaine NOS AVIATEURS BOMBARDENT, DE NUIT, LA GARE DE ZARREN Communiqué hebdomadaire du Grand quartier général belge (du il au 8 décembre) Au cours de la semaine écoulée, l'acti vité des artilleries s'est localisée pa-rticu lièrement dans la région de Uixmude. Des tirs réciproques d'intensité plus fai ble ont été également exécutés au nord e au sud de Steenstraete. C'est également dans le secteur de Dix imide que les engins de tranchées ont éti le plus actifs. A, plusieurs reprises, s'est renouvelée su VYser une lutte à coups de bombes et è grenades qui prit un caractère de grand. violence dans l'après-midi et la soirée di 5 décembre. En divers points du front, le. patrouilles allemandes ont tenté, à la fa veur du brouillard et de la nuit, d'appro cher de nos postes avancés. Elles ont tt chaque fois repoussées. L'activité de nos aviateurs a été entra vée par le mauvais temps, mais néanmoin un bombardement de nuit a été exécut sur l'importante gare de Zarren, Tous no avions sont rentrés indemnes. acclamés par le public qui donna large ment pour la belle souscription du Cor. ricre. Bruzio Romano. Note de la rédaction. — Par une réservt à laquelle nous ne nous croyons pas tenu; notre correspondant romain s'est abstenv de citer le journal dont le critique théà tral reste incrédule à l'endroit des cruauté; dont ont souffert les femmes belges. Il s'a git — naturellement — de VOsservalort Romano. TScidément, cet observateur es incuraiblement aveugle... LES PROTESTATIONS DES PARLEMENTAIRES Outre les protestations que nous avonj déjà signalées, les parlementaires de l'ar rondissement d'Anvers en ont adressé uni eux aussi au gouverneur général allemand Leur lettre rappelle les engagements pri: en 1914 pair les autorités allemandes e insiste sur l'iniquité que constituent lei présentes razzias. Que veulent ces socialistes du Kaiser Une démarche bizarre des kameradea Scheidemann et Ebert Le Times a reçu d'Amsterdam la dépêche suivante qu'il a publiée dans son numéro de samedi ; -J'apprends cet après-midi de la Haye que ischeiuemann et LDeiu, représentant le parti socialiste allemand, sont arrivés hier de Berlin a la Haye en vue de conférer-avec le>s chefs du parti socialiste hollandais Troeîlstra et Van ivoL Le principal sujet des délibérations, pendant une partie desquelles Camille Ruymans était présent comme représentant la Belgique rut les déportations des Belges. ' Les envoyés allemands déclarèrent que les deux serions de la majorité et de la minorité du socialisme allemand condamnent les déportations et les croient tout à fait illégales Scheidemann dit que les protestaiions des neutres contre les déportations furent les bienvenues pour les socialistes allemands qui ont 1 intention de prendre 'toutes les mesures en vue d'assurer la révocation des édits et le rapatriement des civils déportés. Les conférences durôreœ toute la journée. Je désire appeler l'attention sur le fait oue la mission allemande ne peut pas avoir été entreprise sans la .permission du gouverne-roarn allemand et il edi improbable qu'elle n aat pas été précédée par un entretien mi. milieux de Scheidemann avec le chancelier. Cette mission e« trop la preuve que les protestations contre leurs méthodrts bnutales n'ont pas laisse indifférents les gouvernants alle-mands mais elle ne prouve pas que le loup se soit fait mouton. Cette visite, en fait n'est que do la poudre aux yeux pour les neutres. Les réflexions du correspondant du TU mes nous paraissent tout à fait just.Tiées. Chaque fois que Scheidemann et Ebert sont sortis d'Allemagne, c'est pour accomplir quelque mission du Kaiser ou de son chancelier.Qu'ont-ils donc été autorisés à aller faire en Hollande tandis que les soldats du Kaiser continuent à rafler par milliers les ouvriers belges ? Ils ont déclaré que les socialistes allemands condamnent les déportations ? Le bon billet ! Comme l'écrivaient les ouvriers les actes des socialistes allemands ? Lau-tre jour, lorsque le Reichstag a entendu partir de l'extrême gauche une timide protestation, une vingtaine de socialistes seulement sur la grosse centaine que compte le groupe sozialdemobrate ont eu le courage de refuser au gouvernement leur approbation.Les socialistes du Kaiser sont-ils allés à La Haye pour quelque manœuvre louche ? Dans ce cas, les ouvrière belges leur ont répondu d'avance en déclarant que « Quelles que soient leurs tortures, ils ne veulent la paix que dans l'indépendance de leur pays et le triomphe de la justice. » LA SITUATION La retraite russe-roumaine,] -• Daps les Carpathes, — En Macédoine Dimanche, 7 heure» da matin. Nos alliés roumains toujours pressés j par l'ennemi cèdent du terrain ; les formations russes qui les flanquent à gauche battent également en retraite. Et s'il faut s'en rapporter au communiqué bulgare, les trouves de la Dobrouaja auraient commencé leur mouvement de repli. II est à noter que le bulletin rédigé à Sofia dit que a les Russes se sont retirés de Si* listne et de Cernavoda à la suite des der* niers combats ». Les troupes qui se trouvaient dans ces deux villes avaient réussi à s'y infiltrer après l'opération heureuso qui avait rendu a nos alliés la tête de pont de Cernavoda. Au moment où s'engagea la bataille de l'Argesu, la situation des russo-roumains du Danube s'était améliorée : il est vraiment regrettable que la première armée roumaine commandée par le général Averesco n'ait pas eu le matériel d'artillerie suffisant pour résister à la poussée allemande dans la région de Pitesci ; si cette armée avait pu tenir,-la face des choses eût été, à coup sûr. modifiée. Les Allemands et les Autrichiens rc viennent encore sur le nombre des prisonniers faits par eux et leurs alliés bulgares et turcs. Ils annoncent ensuite avoir pris 184 canons et 120 mitrailleuses : ces cnif~ fres prouvent l'insuffisance du matérfc^ de guerre ro^mpîn. 120 mitrailleuses pout une armée de plus de 50.000 hommes c'est vraiment peu. Les Russes ont obtenu de nouveaux succès dans les Carpathes boisées et en Moldavie. Ils continuent d'à anccr le long des rives de la Tchébéniache. L'ennemi ne peut pas cacher ces succès, mais il les raconte à sa manière : « Entre Kirlibaba et la vallée de la Bis-tritza, dit-il, les Russes ont procédé à de-foires attaques. « Au nord de Dorna-Vatra, l'adversaire a payé cher le terrain qu'il a gagné : de même, au sur de la vallée du Tratrisul. » **. La question qui est sur toutes les lèvres est celle-ci : Après avoir refoulé les Russo-Roumains de l'autre côté du Buzeu les Allemands, qui auront raccourci leur front de plusieurs cefitaines~Qe kilométrés, se~reiourneront-£S contre l'armée de Salonique ? Oui ! disent les journaux allemands et notamment la Gazette du Rhin et de Westphalie. Les journaux suisses reproduisent cette note... Il ne faut rien préjuger des événements qui vont se dérouler sur tout le front de Macédoine, mais il est probable que d'ici peu il se passera des événements importants, tant dans le secteur de Monastir qu'en Thessalie où l'année grecque, décidément mobilisée, semble vouloir se rassembler.Sur les autres fronts, rien à signaler. M. DE Juziers. LES DÉPORTATIONS D'OUVRIERS BELGES )e nouveaux détails sur les scènes douloureuses dont la Belgique est le théâtre L'Allemagne contre le Vatican On télégraphie de Rome au « Journal des Débaits » : « Le « Messaggero » annonce que de Berlin on demande des explications au Vatican sur le discours du 4. Le Pape répondrait que ce discours est le dernier acte public d'une intervention diplomatique en faveur de 1a Belgique et du Nord de la France et qu'il est suffisamment clair. On ignore si l'Autriche tiendra à s'associer à cette protestation. Dans oe cas, la réponse poniîificale prendrait une forme plus importante et serait communiquée aux neutres, s LA PROTESTATION AMERICAINE On communique le texte suivant de la note américaine câblée le 29 novembre à Berlin et qui a été remise au chancelier de Bethmann-Hollweg par M. Grew, chargé d'affaires des Etats-Unis. C'est avec la plus grande douleur et le regret le plus vif que le gouvernement des Etats-Unis a appris la politique adoptée par le gouvernement allemand de déporter de Belgique une partie de la population civile a l'effet de la contraindre ù -travailler en Allemagne.Il est obligé de protester amicalement, mais solennellement, contre cette mesure qui est contraire à tous les précédents et aux principes humanitaires, de pratique internationale, qui ont été acceptés et suivis depuis longtemps par les nations civilisées pour le traltemflnt des non-combaliants. En outre, le gouvernement des Etats-Unis est oonvaincu que l'effai de cette politique, si elle est poursuivie, sera fatal à l'œuvre d'as, sistance aux Belges, projetée dans un esprit humanitaire et mise à exécution avec succès, ce qui serait déploré généralement, et ce qui, à ce qu'on assure, embarrasserait sérieusement 1e gouvernement allemand. LE REJET DE LA PROTESTATION BELGE Nous avons annoncé avant-hier que l'Allemagne a rejeté la protestation du roi d'Espagne contre les déportations des Bel ges en Allemagne, « comme dénuée de fon dement », Une dépêche de Madrid dit que la ré ponse allemande à la protestation faite au près du Gouvernement de Guillaume II. at nom du roi des Belges, par l'ambassadeui d'Espagne, est telle qu'on la pouvait pré voir. Elle affirme cyniquement que les coir veutions de la Hase n'ont pas été violées et que les besoins de l'armée justifiaient' toutes les réquisitions de matériel. IH LES RAZZIAS Les journaux belges ide Hollande nous/ apportent des détails sur les transports de déportés à travers le sol bêlge et en Allemagne. — Ces détails sont souvent navrants, mais ils apportent toujours la preuve de l'extraordinaire force de volonté eft de la résistance infrangible de nos compatriotes.Un ingénieur du pays -de Mons, qui avait refusé énergiquement de travailler, a été laissé pendant cinq jours sans nourriture dans une usine où on voulait l'obliger à. dessiner. Finalement, poussé par la faim, il s'est engagé comme allumeur de réverbères à Berlin ! On sait que les déportés emmenés vers l'Allemagne jettent le long des voies ferrées des billets pour qu'on prévienne leurs familles. Ces jours-ci, on a trouvé le long de la voie ferrée à ChÊnée, un faux-col en toile sur lequel on avait écrit au crayon î i; Je suis instituteur. J'ai 56 ans. J'habite à Mons, rue ... J'ai été enlevé sans aucun préavis pendant ma classe I Prévenez my femme et mes enfants. » Cela ne crie-t-il pas vengeance ? En passant, à Reydt-lez-Gladbaeh, sui territoire allemand, les déportés qui se 'trouvaient dans un train chantèrent à tue-tête la « Brabançonne ». Sur les quais de la' station, les Boches, étonnés et furieux, faisaient des signes désespérés dont nos compatriotes se moquèrent. On commença à huer les Allemands, à les injurier, à les siffler. Le machiniste mit sa machine en marche et le train s'ébranla, tandis que montaient les accents de la « Brabançonne » et de la « Marseillaise ». On en parlera longtemps à Reydt de cer manifestations ! DANS LE BORINAGE UNE RAFLE D'HOMMES A JEMAPPES Récit d'un témoin oculaire Un témoin oculaire qui assista en territoire occupé à plusieurs scènes d'enlèvement de Belges condamnés à la déporta- *** AKtviÊtï CA-!a MauvpIÎo N lL.&3Miix»éro lO Centimes (B Cernâmes eu FVotrCI Dimanche 10 Décembre T9T6

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Er is geen OCR tekst voor deze krant.

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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