Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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17 augustus 1914
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s.n. 1914, 17 Augustus. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 17 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/pn8x923583/
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J J ^ LUNDI 17 AOUT 1914 d UM L'UNION DANS L'ACTION VINGTIEME ANNEE - N° 229 ABONNEMENTS Pour toute la Belgique Un an. • ••••• fr. 9.01 Six mois . . . .... *.80 Troi» moi» •».».« 2.11 Gr.-Dnché de Luxcmb. 20.0# Union poitalt. ..... S 0.0© Directeur : Fernand NEURAY Edition (6 h. soir) Edition ifJf (10 h. soir) Edition (minuit) LE XXe SIÈCLE ANNONCES Annonces ordin., petite ligne , fl.|| Réclame* 0* page), la ligne. 1.59 Faits divers corps . . » 4.01 Faits dirers fin. . . » t.Of Réparations judiciaires » 3^X1 Nécrologies , v . • » S4W Les annonoee sont reçues eu bureau du journal 5eentlm«s le nuinéra Téléphones 3B4& et 3B8Q Insta^-ar* omnia ln Ohristo Rédaction et Administration : 4, impasse dè la Fidélité, 4, Bruxelles Avant la grande bataille *— Le il de gninze jours de perre »► Les conditions dans vont se r La bataille attendue va s'engager — si die ne l'est déjà. A la veille du choc monstrueux qui met aux prises plusieurs millions d'hommes, le ministère de la guerre français a tenu à faire part au public des résultats acquis à la veille de •la bataille et il lui explique ce que sera cette rencontre, sans précédent dans l'histoire. Pour que 'l'opinion puisse, dlàt 3ie communiqué, avoir une vue juste de la situation et ne se perde pas dans les nouvelles de dete.il, qui seules ont pu être données jusqu'ici, il convient de préciser les grandes lignes des événements et, sans préjuger la suite, d'enregistrer les résultats acquis ; I Les résultats acquis 1° Echec de l'attaque brusquée. On sait par les déclarations des Allemands eux-mêmes (général de Bernhardi, général de Falkeûhayn, maréchal von der olz, etc.). que leur plan oomportait en première Jig'ie 1 attaque brusquée de notre couverture du côté do Nancy. On sait également de façon non douteuse qu'une seconde attaque brusquée devait se produire par la Belgique avec ma"ïh5 immédiate sur la frontière française Une preuve décisive de la réalité de ce double plan se trouve dans ce fait que nombre de réservistes allemands' mobilisables du 5e au 15* j«ur de la mobilisation) avaient des fa.'.cioules te mobilisation leur enjoignant de rejoindre dans une ville française Verdun, Reims, Châlùns, etc. Or, cette double attaque Ijusquée a échoué. Celle qui devait être dirige sur Nancy s'est à peine dessinée. La force de notre couverture a déterminé les Allemands à y renoncer.Quant à l'attaque brusquée par la Belgique, on sait qu'elle n'a pis eu un sort meilleur. La résistance des f'.rts de Liège, la vaillance de l'armée belge et i'mtsrvention de notre cavalerie ont « u pour résultat que depuis huit jours les forces ail vmaides sent accrochées sur la ligne de la Meuse. Donc, échc# du plan allemand primitif : vtilà le premier résultat à enregistrer. 2° Régularité de notre mobilisation et de notre concentration. ' Grâce à cet échec, notre mobilisation et notre concentration ont pu se poursuivre dans une régularité parfaire. Les hommes ont été transportés au dépôt sans incidents, armés et équipés dans le délai minimum. Les transports de concentration se sont accomplis dans des conditions non moins satisfaisantes. Les craintes souvent et justement ressenties dans les années précédentes au sujet du trouble qu'une invasion allemande heureuse risquait de jeter dans notre concentration sont ainsi définitivement conjurées 3° Coordination de nos mouvements avec les armées alliées. Nous avons pu d'autre part coordonner nos mouvements avec les armées alliées. L'armée belge a joué avec éclat son rôle de eouverture. L'armée anglaise a pu débarquer son oorps expéditionnaire. Enfin l'armée russe, accélérant sa mobilisation,pourra opérer on même temps que les armées françaises, anglaises et bed'ge®. L'armée serbe, d'autre part, dès maintenant nlaîtresse de l'Herzégovine, fera hésiter l'Autriche à continuer les envois de troupes qu'elle a dirigées depuis huit jours sur la Haute-Alsace. 4° Sur mer. Le dernier résultat, et non le moindre, c'est la maîtrise de la mer. Les escaJrt»: anglaises et françaises ont assuré, dans \ r e sécurité complète, les transports des troupi s d'Angleterre sur le continent et a'Afrique en France. Les deux croiseurs allemands *)e la Méditerranée ©ont hors de jeu. Les ravitaillements des belligérants alliés de la France et de la France elle-même sont «-ertiins et faciles. Tels sont les résultats indiscutablement acquis à l'heure présente. Hs sont d'uue importance capitale et, s'ils ne -ufûseufc pas à déterminer la décision, ils la pripu'ent il a. <s les < " lions les meilleures. II Ce qne sera le choc des deux armées Après avoir ainsi résumé les avantages acquis, le ministère de la guerre indique les conditions de « la bataille d'armée » de de- iesquelies les armées encontrer main, c ce duel formidable, qui par son terrain et par son développement différera profondément des batailles d'autrefois ». La concentration s'est opérée avec une régularité entière, nous dit le rédacteur de ces remarquables explications, et c'est la tota lité de l'année française qui va se trouver aux prises dans la bataille d'armée avec la totalité de l'armée allemande, moins les corps allemands concentrés à la frontière orientale de l'Empire. La violation de la neutralité de la Belgi-queet la magnifique résistance des forts de Liège ont prolongé les lignes françaises et belges jusqu'à la frontière hollandaise. Le front de la prochaine bataille s'étendra donc de Baie à Maestricht, mettant en présence plusieurs millions d'hommes de chaque côté. C'est une énorme extension des effectifs et du front qui caractérise la bataille d'armée çt qui la différenciera profondément des batailles d'autrefois, bouleversant l'idée que l'opinion publique, dominée par les souvenirs de l'histoire, est portée à se faire de ces batailles. Quand deux adversaires se heurtaient sur un front de 30 ou 30 kilomètres, la ba-taille revêtait un double caractère, elle était rapide et elle était immédiatement décisive Avec un front de 400 kilomètres, il n'en peut être de même. Il est impossible, de toute évidence, ijue l'un des deux adversaires prenne un avantage décisif sur la totalité de ce front; nos opérations n'ont pas, d'un bout à l'autre de cette ligne, la même fortune. Nous aurons l'avantage sur un ou plusieurs points, les Allemands l'auront sur d'autres points. Il en résultera do part et d'autre, à la fin du premier choc, une sinuosité de la ligne de bataille qui, le lendemain et les jours sui-vànts, continuera à se modifier jusqu!à ce que l'un des deux adversaires réussisse, par la coordination de ses mouvements et la masse de son effort, à prendre sur un point la supériorité qui disloquera le fnont adverse et marquera la conclusion de la première bataille d'armée. L'opinion, conclut lia note ministérielle, doit s'attendre d'abord à recevoir des nouvelles inégales, dont les unes seront très bonnes, les autres médiocres, certaines peut-être mauvaises; co pour et ce contre sont inévitables, vu l'étendue du front et le chiffre des effectifs. L'opinion dois s'attendre, en second lieu, à ne recevoir les résultats décisifs qu'après un délai assez lonç, qu'on nV peut évaluer à l'avance, mais qui peut durer huit jours et même plus; cela encore résulte de la nature des choses et n'a rien que de logique. En terminant, le communiqué formule l'espoir que le public suivra avec clairvoyance et sang-froid a les phases du grand choc qui ne saurait tarder ». La situation militaire Résumant, de son côté, les nouvelles communiquées depuis le début de la guerre, le Temps juge ainsi la situation militaire : « Les forces allemandes, dont la droite a vu son mouvement sérieusement entravé par son éohec devant Liège, s'étendent de cette place à la région de Mulhouse, avec une densité marquee dans la partie nord. » Le front qu'elles occupent semble trace d'abord par 'e cours de l'Ourthe suit sensiblement la frontière qu'il ne franchit guère que dans la région Longwy-Briey. Utrue grande partie de ce front est renforcée pai des travaux de fortifications de campagne, notamment sur l'Ourthe et entre Metz et Sarrebourg. » La droite allemande, menacée par l'armée belge, a donné à la cavalerie de celle-ci une nouvelle occasion de remporter un succès vers H assoit. « Sur le front, nous sommes en contact. Vers le gauche allemande, nos troupes avam-cent dans les hautes vallées des Vosges, filles se sont emparées de la ville de Saales, ont enrayé l'offensive allemande en Haute-Alsace et même progressé de ce côté. » Em Lorraine, quelques escarmouches de pabrouilles et des engagements d'avant-postes ont eu lieu : à Chambery, notamment, qui est la première station en Lorraine annexée de la li^ne de Nancy à OhâteamSa-lins, deux compagnies du 18* régiment d'infanterie bavaroise ont été surprises par nos troupes et refoulées vigoureusement en laissant un assez grand nombre de morts et de blessés. » Avis important à nos lecteurs Le gouverneur militaire du Brabant a décidé que les journaux ne -pourraient plus avoir qu'UNE EDITION par jour et que les épreuves de cette édition qui devr ( paraître à 6 heures du soir, seront soumises avant tirage à Vautorité militaire, qui en expurgera tout ce qui concerne les opérations.Cette décision explique les conditions dans lesquelles est publié ce numéro. Souscription pour les familles des miliciens sous les drapeaux Syndicat des artistes musiciens, 50 francs; Léop. Ditesheim et frère, 50; collecteurs de la 7° division Bruxelle. (M. Bossché), 286; Crédit ] Anversois, 5,000, «Le Soir» (II® versement), i 1,598.55; Mlle de Hoffman,1,000; total : 7,984.55 francs. Total à ce jour : 461,213.20 francs. 1 Nos trophées —»o« L'ETENDARD DES HUSSARDS DE LA MORT EST A L'HOTEL DE VILLE DIEST. Le correspondant du « Daily Telegraph » signale de Diest deux faits intéressants : Un officier allemand du service de santé regardait avec mépris les officiers belges. L'un d'eux lui dotnna l'ordre de soigner les blessés allemands dans l'hôpital et le prévint qu'il était inutile d'essayer d'échapper. — « Monsieur, dit l'Allemand, je suis officier. « Silence! Les Belges sont ici officiers. Vous n'avez qu'à obéir », lui répliqua l'officier belge. » Le fameux étendard des hussards de la mort ;st aans l'hôtel de ville de Diest. ÀVÏS AU PUBLIC Le public ne doit pas s'alarmer s'il constate une certaine perturbation dans la remise des correspondances cela tient uni juement à la situation troublée des trans Dorts. Quelques ambulants ont dû être. , supprimés et le triage des lettres doit se 'aire dans des locaux où il ne se fait pas égulièrement-. Il y aura dans ces condi- ' ions pendant quelques jours, des retards névitables. - ■ Encore quelques détails sur le combat d'Eghezée Trois cents cavaliers allemands mis en déroute par nos cyclistes et cavaliers. Quelques détails encore recueillis par un j de nos collaborateurs sur la défaite que nos 1 troupes ont infligée jeudi à Eghez'e aux cavaliers allemands tentant de se rendre à Bruxelles : Nos troupes avaient fait une tra chée aux environs d Eghezée, mais, se troi vant trop en l'air, l'avaient évacuée. ' Trois cents cavaliers allemands soixante cyclistes, deux mitrailleuses meutées sur automobile, marchant sous le couvert de la Croix-Rouge et guidées par un oincier allemand genefre d'un industriel de l'endroit,sont arrivés à E-ghezée et ont occupé cette tranchée.Leur présence ne tarda pas à être signalée et un parti de cyclistes et de cavaliers se porta à leur encontre. Une quarantaine de cyclistes prirent par le sud, tandis que les cavaliers avec d'autres cyclistes les tournèrent. Le groupe cycliste entra le premier en contact avec l'ennemi. Les Allemands, des hussards,étaient en train de se laver et de manger. Nos hon^nes commencèrent; le feu et abattirent ur.5 quaran-• tame d'ennemis. Plusieurs tombèrent le torse nu, la figure et le cou pleins de savonnée, d'autres la tartine à la main. Les i litres pri- ( rent immédiatement la fuite. Au cours de la poursuite, une dizaine de cavaliers allemands furent enclore tués. Leur fuibe fut telle- I ment précipitée que le second groipe belge > ne dut pas intervenir. Au cours de l'engagement, le colonel von Hanstein et le lieutenant Ôchultze Moderow furent tués. Ces escadrons de cavalerie apartimnent au 15e hussard du Hanovre, régiment dit de la Reine Wilhelmine de Hollande. Les ennemis avaient essayé de placer un postp de T. S. F., mais ils n'ont :*as réussi drins leur entreprise. Leurs deux mitrailleuses, ainsi qu'un four de campagne automobile, ont été pris. Le lendemain, les Allemands sont revenus cheroher leurs morts. Sur un des soldats allemands oés on a trouvé un passeport belge. A leur retorfr à Eghezée, les cavaliers prussiens or t commis des atrocités. Ils ont notamment assassiné une jeune fille de seize ans. *** Un officier belge ayant vu un oe ses camarades fait prisonnier amené rar deux uhlans, réussit à s'approcher de Iri et à le délivrer après avoir abattu à couos de re- • volver ses deux gardiens. Nouveaux j engagements aux environs de Diest et de Tirlemont »o« Un parti de hussards allemands compre* nant un escadron est revenu samedi aux environs de Diest. Tombée dans une embuscade que nos trou* pes lui ont tendue, il a été complètement haché. Quelques hommes seulement ont réussi à prendre la fuite. Les patrouilles de uhlans continuent à par courir la ligne Beverloo-Huy (rive gauche de la Meuse). On en signale partout, maie elles ne dépassent guère le front de nos troupes qui les arrêtent ou les canardent. Samedi matin, près de Tirlemont, une patrouille de uhlans a été surprise par nos troupes. Cette patrouille était composée de 15 hommes, tous ont été tués. A Grimde, près de Tirlemont, une par trouille de six uhlans a été tuée. Un engagement a eu lieu la nuit à Lan-den. Les troupes allemandes ont été repoussées après avoir subi des pertes sensibles. De notre côté nous j'avons eu que quelques 1 blessés. Sur les bords 1 de la Meuse ^ 1 < Samedi matin un ayion allemand qui a sur- ] volé Namur a jeté huit bombes sur la ville ne f causant que des dégâts matériels. L'une d<* j ces bombes est tombée §nr le hall de la gare brisant de nombreuses vitres Un seul ouvrier de la gare a été légèrement blessé à la maiin droite d'un éclat de verre. Les autres bombes, des obus gyroscopiques, à hélices, n'ont causé que de très légers dégâts matériels. Les Allemands qui ont occupé Ciney sans f coup férir ont sommé le chef de gare de lui , livrer le montant de l'encaisse. Ce dernier s'est immédiatement exécuté, a ouvert son coffre-fort et leur a remis la somme de quatre ( francs... f ** * Du côté de Huy, les Allemands ont cons- É truit un pont de bateaux à hauteur de Flône 8 2t ont passé des troupes qui ont pris la direc- t tion de Villers-le-Bouillet. c Nos soldats ont fait sauter le pont de pierre f ît ont endommagé le pont du chemin de fer. s A Flône les Allemands ont naturellement r nis le feu à 5 ou 6 maisons. h \ Hommages \ et secours anglais \ —»o«— P Le numéro du « Times » poitant la date r le vendredi contient une pièce de vers dédiée iu roi Albert. D'autre part, le même numéro annonce ^ lue ie roi et la reine d'Angleterre ont en- c royé 7,600 fraoos à la Croix Rouge belge. Lord Rev^elstoke, de «on côté, lui a fait parvenir 50,000 francs. «rrdiiMe w « Encore un bel article du comte de Mun ians 1' « Echo de Paris » 3 Il ne faut pas nous lasser de crier noire admiration à l'armée belge. Elle offre m monde le plus magnifique exemple de courage militaire et de fierté nationale qu'il ait reçu depuis longtemps. J-'ai parlé, l'autre jour, à propos d'elle, des trois cents de La-îédémone. Et c'était à bon droit. Oe sont vraiment les Thermopyles de 1 Europe que iéfend cette petite et glorieuse armée. Quelle stupeur dans l'orgueilleuse Allemagne! Ses soldats étaient partis, avec l'ordre de route qui marquait, pour le troisième jour, l'étape de Bruxelles. Et les voilà qui, jour après jour, reculent devant la poussée victorieuse d'une troupe de héros. Car chaque engagement marque, pour eux, un succès nouveau ; pour les Allemands, un pas en arrière. Apres la défaite d'Haelen, au nord-Duest de Liège, voici la défaite d'Eghezée, au nord de Namur, et hier soir encore les combats de Geet-Betz et de Diest. qui déblayent le terrain à l'ouest de Bruxelles et de Louvain. Partout, les Allemands reculent, ils reculent en perdant leurs canons, en laissant aux mains des Belges tant de prisonniers qu'il nous faut donner l'hospitalité à ces premiers témoins de la défaite germanique. Ah I oui, quelle stupeur dans 1 orgueilleuse Allemagne l **« Je m'imagine, au bruit de ces exploits, l'impatiente et juste ardeur de nos troupes, à nous. Car l'émulation n'est pas la jalousie. Enfin, nous y sommes. D'importantes forces françaises, disent les dépêches d'hier soir, se portent dans la direction de Grembloux. Gembloux est à 60 kilomètres environ de la frontière française.Ainsi voilà les deux armées en étroite liaison, prêtes à rejeter les Allemands hors de la Belgique. Arrêtons-nous à cette pensée. Sur cette direction de Charleroi, la frontière belge fait une poche. C'est là qu'est Chimay, et c'est un des chemins par où l'armée allemande se flattait, en quelques jours, d'envahir la France, pendant que,vers Mont-médy, une autre colonne culbuterait notre couverture, préludes sanglants d'un second Sedan. Hier, j'ai montré les conséquencef du combat de l'Othain. Les victoires belges, la jonction des armées par Gembloux com plètent ces premiers résultats. Et je commence à croire, décidément, que la grande bataille n'aura pas lieu sur la terre fran çaise. Je commence à la croire sur toute la ligne. Notre position sur les Vosges est très forte. Le petit échec de Xures, que le gouvernement a très bien fait de communiquer, en témoignage de sa parfaite sincé; rité, ne change rien à la situation. Parmi les cols dont la dépêche d'avant-hier a annoncé l'occupation, il y en a un dont i1 faut noter l'extrême importance. C'est le col, ou plutôt la dépression de Saales. Vous ta trouverez sans aucune peine sur la carte, un peu au-dessus du ool de Hanz, au nord-est de Saint-Dié, et presque en face de Baccarat et de Raon-1' Etape : et vous verrez que , de là, nos avant-gardes dominent La vallée de la Bruche qui va se jeter dans l'TH. très près de Strasbourg, et le chemin de ter qui mène de Rothau à la capitale de l'Alsace, avec un embranchement sur fta-verne. C'est donc une position stratégique de première valeur. Et j'en reviens toujours aux mêmes constatations, parce que ce sont, pour les coeurs Français, les plus propres à assurer la con fiance. Cette occupation des passages des Vosges, c'est précisément le contraire de ce qu'avaient rêvé les Allemands, de ce qu'ils promettaient orgueilleusement, quand ils annonçaient. comme un fait acquis d'avance, leur entree dans Lunéville et dans Nancy f>our les premiers jours de la mobilisation. La campa-gne commence donc sur toute la ligne par une magnifique et heureuse of-rensive. Le général en chef anglais, sir John French, vient aujourd'hui prendre ici le contact avec le gouvernement. A l'autre bout de 'Europejes Russes culbutent les Autrichiens sur le Dniester, et commencent leur mouve-nent en Allemagne . Comme disait mon petit lieutenant d'hier : ( Tout va bien. » Et l'explication de ce pro-ligieux retour de fortune, c'est un prison-lier allemand qui l'a donnée : « Das ist pdcht ;in Volkskrieg, dast ist; ein offizierkrieg ». [ Ceci n'est pas une guerre du peuple, c'est ine guerre d'officiers ». Parole profonde ombée des lèvres fatiguées de ce psycholo-jue sans le savoir. *•* Oui, voilà bien la grande, la profonde dif-érence. La guerre qui va remplir l'Europe, :t peut-être le monde, s'il est vrai que le Ja->on veut y entrer à son tour, c'est une ruerre de carnage et de misère déchaînée jar l'orgueil des chefs militaires, follement iveugiés, et par l'ambitieuse présomption l'un empire avide de domination. Contre :ette provocation, l'Europe s'est révoltée. ?»t nous, destinés à la payer au prix de notie ndépendance, nous nous sommes levés, tous onfondus, faisant trêve à toutes nos divi-ions, parce que nous avons senti, jusqu'au ond de nos âmes, qu'il y allait de notre vie lationale. Chez nous, c'est la ®Yolkskrieg », la guerre lu peuple, du peuple entier debout pour la latrie. Ah ! ces lettres que les parents m'envoient it dont je ne recevrai jamais assez, si vous aviez comme elles sont belles, et fières, et ouchantes ! Aujourd'hui, ce n'est plus un ■fficier, c'est un simple petit dragon, un en-an t des campagnes de France, et si doux, i tendre à ceux qu'il laisse derrière lui, et ourtant si brave! Il date sa lettre : t En oute vers l'inconnu !» Et il dit : « Le soleil rille comme pour fêter notre départ. Faites otre possible pour ne pas être tristes. Soa-ez qu'une guerre comme celle-là n'est pas œuvre seule des hommes, mais que Dieu a permise. C'est pour une si belle cause ue nous allons combattre ! Soyez fiers. Pen-ez à la France d'autrefois, la première na-ion du monde ! Pensez que nous allons ven-er nos pères de 1870 et relever les défis ou-rageants de l'Allemagne! A quand le pre-îier combat? Vive la victoire et que la vo->nté de Dieu soit faite! » C'est un simple dragon. La voilà, la guerre u peuple. Us n'en reçoivent pas comme ela, en Pru-se ! Albert DE MUN, de l'Académie française. Un violent combat aurait eu lieu orès de Dinanl ■ D'après des informations qui ne sont pa^ encore confirmées, un violent combat aurait eu lieu samedi à Dinant et dans les environs. Les Allemands auraient tenté de passeï la Meuse en plusieurs endroits, notammenl à Bouvignes. Il en serait résulté un violenl combat d'artillerie à l'issue duquel les enne mis auraient été écrasés par l'artillerie française.Ils auraient fait une retraite précipitée vers Celles et Ciney, abandonnant sur le terraic plusieurs milliers des leurs. Une alerte.... Une alerte? Des gardes civiques viennent sur un ordre de monter rue de la Loi dans des autos qui les emportent rapidement dans la direction de l'Arcadt. Il est midi et demi, Que se passe-t-il ? Quelqu'un près de nous explique : On vient d'enjoindre aux gardes civique? d'aller renforcer les postes de l'avenue de Ter vueren. L'ennemi serait-il apparu ? Un taxi passe. Nous le hélons et nous voilà sur le sentier de la guerre. Au rond point de la rue de la Loi un bataillon de « bleus », pacifiques, est aligné devant des fusils en fais ceaux. Devant l'hémicycle de l'arcade, sur les pelouses riantes que domine 1e quadrige de Vinçotte, d'autres gardes sont mollement couchés sur le gazon. Au rond point de l'avenue de Tervueren, des gardes font les cent pas le long de la chaussée éventrée que bloquent db « remorquées » des Tramways Bruxellois pla cés en travers de la route, rlus loin, c'est le même calme, le même silence paisible troublé de temps à autre par l'appel rauque d'une trompe d'auto. Mais où est l'ennemi? — * Il » n'est pas encore là, vrais « il » pourrait venir, nous dit un garde mélancolique por tant le fusil en bandouillère. Il paraît qu'il 5 a eu un combat ce matin. . Alors vous com prenez, on nous envoie ici à tout hasard poui arrêter les fuyards, les uhlans affolés qui pour raieint arriver jusqu'ici jeter le trouble parm nos populations. S'ils arrivent ils seront bier reçus. A mille mètres sur l'avenue nous des cendrons les premiers et les autres n'auroni plus qu'à lever les mains. Et le patriote partit en sifflotant. Le grenadier Hubin Midi. Autour du ministère de la guerre où vont et viennent les autos, un grand grenadiei à barbe rousse, sanglé dans sa capote barrée d'u ngalon d'argent, cause au milieu d'un cercle de visages sympathiques. Le sergent est plein de santé et de vigueur. On le presse de questions auxquelles ii répond avec bonne humeur. Des députés, des ministres passent qui, ayant reconnu le soldat, se hâtent vers lui poua lui serrer la main et le féliciter de sa bonne mine. — Après 27 ans, dit le sergent Hubin en portant les mains aux épaules, j'ai retrouvé le sillon des bretelles du sac. Le député socialiste paraît très heureux de son nouvel état. — Groiriez-vous, dit-il, que je ne souffre plus de l'estomac depuis que j'ai repris l'uniforme? Je mange ou plutôt je dévore à l'heure du repas et la nuit, moi qui était sujet à l'insomnie, je dors comme un bienheureux. M. Schollaert, 'M. Helleputte, M. Van de Vy-vere s'attardent à bavarder avec le grena-dier, si redoutable dans l'hémicycle et si discipline sous la capote de soldat. Le grenadier Hubin est surtout ravi de la bonne surprise que lui a réservée sa femme. 11 montre avec un véritable plaisir les deux photographies qu'elle Kn a fait parvenir et qui la représentent entourée de son vieux père et de ses enfants. — Si. dit-il, je n'envisageais les événements qu'au seul point de vue égoïste, je serais presque tenté de m'en réjouir pour mes enfants qui ont pu voir (la guerre de près dans le pays de Huy et y ont puisé une magnifique leçon d'énergie et de virilité. — Mais, i-nsinue quelqu'un malicieusement, que vont donc devenir les partis politiques après la guerre? Il n'y a plus aujourd'hui qu'un seul parti, le parti national. Flamands et Wallons combattent côte à côte fraternellement unis, le citoyen Vandervelde est ministre du Roi et la Reine est acclamée à la Maison du Peuple? — Oh ! fait Hubin gouaileur, tranquitlisez-vous. Les partis se retrouveront plus tard. Pour 3e moment c'est la trêve, une trêve nécessaire. Mon service ne m'empêche d'ailleurs nullement de discuter politique là-bas avec mes camarades. Quand nous nous sommes bien disputés, nous avons tôt fait de nous réconcilier en jouant notre partie de carte... !Et le grenadier Hubin s'éloigna en faisant le salut militaire. ÇA ET LA LE MONUMENT ROCIER PAVOISÉ La statue de Charles Rogier, érigée place de la Liberté, a été ornée des couleurs nationales par les amis de la Ligug Wallonne du Brabant. DES OFFICIERS ANGLAIS ENLEVENT LES INSIGNES ALLEMANDS DE LEUR REGIMENT. On lit dans 1' c Evening Post » : Le ministre d'Angleterre à Berlin, sir Edward Goschen, avant son départ de cette ville, aurait reçu de l'empereur d'Allemagne une lettre dans laquelle celui-ci disait que jamais plus il ne se déshonorerait (sic) en portant l'uniforme anglais. Les officiers et soldats du 1er régiment des dragons légers de la reine Victoria ont enlevé les insignes V. R. I. de leurs uniformes. A PARIS, LE PREFET DE POLICE INTERDIT LA VENTE DE L'ABSINTHE Le préfet de police de Paris vient de rendre une ordonnance interdisant la vente de d'absinthe. Tout débitant de boissons qui contreviendrait aux prescriptions de cette ordonnance s'exposern t à !n r de son établissement.ON DEMANDE DIE LA LAINE L'administration communale prie les personnes qui disposent de laine à tricoter, de bien vouloir l'adresser en n'importe quelle quantité : 6e Division A, rue du Lombard, 24, afin d'en faire confectionner par les enfants des écoles, des chaussettes, des écharpes, etc., pour nos blessés et nos soldats.. la situation Les renseignements publiis ci-dessous nous sont communiqués par h grand itat-major de l'armée belge ou par le ministère de la guerre, et sont par conséquent OFFICIELS.DIMANCHE, 4 HEURES SOIR. La situation générale n'a pas changée depuis le dernier communiqué. Devant nous, on ne signale aucune masse importante de troupes allemandes. Notre armée n'est au contact direct avec l'ennemi en aucun point de son front. Dans l'ensemble, on a l'impression d'un arrêt momentané dans les opérations. — La résurrection de la Pologne Le Tsar promei à la Pologne de reconstituer son intégrité territoriale D'après une dépêche du « Times » 1e gé-: néral en chef des troupes russes a lancé un : communiqué annonçant aux soldats qu'ils avaient à respecter les populations polonaises de Russie, d'Allemagne ou d'Autriche. Les militaires qui ne suivront pas oett» instructif seront sévèrement punis. Les aviateurs allemands répandent, paraît-il, en Pologne des manifestes conseillant au peuple de se révolter, leur promettant l'indépendance et la liberté. D'autre part, on confirme que le Tsar a adressé aux populations polonaises de Russie, d'Allemagne et d'Autriche une proclamation annonçant son intention de restituer à la Pologne son intégrité territorial® avec une complète autonomie et des garanties concernant l'exercice du culte et l'emploi de la langue polonaise. Le Tsar désignerait un lieutenant gouverneur.LE TEXTE DE LA PROCLAMATION DU GRAND-DUC NICOLAS Voici le texte de la proclamation que le généralissime grand-duc Nicolas a adressé aux Polonais : « Polonais, l'heure a sonné où le rêve sacrl de vos pères et de vos aïeux peut être réalisé. Il y a un siède et demi que le corps vivant ck» la Pologne fut déchiré en morceaux, mais son àme ne mourut pas ! Elle vivait de l'espcrauce que pour le peuple polonais viendra l'heure de la résurrection et sa réconciliation fraternelle avec la grande Russie. Les troupes russes vous portent la Nouvelle solennelle de cefte réconciliation.Que le peuple polonais s'unifie sous le sceptre du tsar russe. Sous ce sceptre renaîtra la Pologne libre d%ns sa religion, dans sa langue et dans son autonomie. La Russie n'attend de vous que le respect des droits de ces nationalités auxquelles l'histoire vous a Jiés. Le cœur ouvert, la main fraternellement tendue, la Grande Russie vient à votre rencontre.Le glaive qui frappa les ennemis auprès d« Gruenwald n'est pas encore rouillé. Des rivages de l'océan Pacifique jusqu'aux mers septentrionales marchent les armées russes. L'aube d'une vie nouvelle commence pour vous. Que dans cette aube resplendisse le signe de aa Croix, le symbole de la souffrance et de ia résurrection des peuples. » « Le Tsar, affirme M. Hanotanx, y pensait déjà en 1896 ». Cette proclamation du Tsar, nue nous si- . gnalons ailleurs et qui est h la »?ois une étonnante affirmation de sa foi dans la victoire finale ot un admirable cadeau fait à l'Europe nouvelle, inspire à M. Hanotaux ces commentaires où l'on trouvera aussi des révélations curieuses : Je voofe encore lie vieil Henri Martin recevant, quelques jours avant k dtcliaration de (a guerre de 1870, ia dernière délégation po-1 omise venant implore* lie eecoaurs de U France. Quand la France fut abattue, c'en fut fait die m Pologne : « Finne Pcxfcmiœ!» Mails j'entendfe aussi ceux du lendemain, les historaens au regard profond, comme mon ami A liber t S oral, disant avec enjtêtement : « To*u<t cela finira pcbr la résurrection de La Pologne ». _ Mais où, par qw, comment 1 Qui eût pu penser que ce serait de la main du Tsar russe que ce miracBe serait accompli 1 Et, pourtant, un homme y pensait en Europe, et c'était précisément le tsar Nicolas ; je puis le dire, maintenant. Quand il vinè à Paris en 1896, jeune encore, réoenu»e«t monté sur îe trône, accafcrté et comme effaré des lourds devoirs quii pesaient, dès iors, sut ses frêles épaules, il daigna se confier à celui qui signe cet article ; il eut avec lAw un tong entretien où il lui ouvrit son cœur. Dans oet entretien mémorable, don*, je notai tous les détailte, il aborda, d«e i/ul-même, le sujet douloureux me d5t : « Je sais quels sont mes devoiifls envore nos frères slaves die PoLognie ». Pendant dix-hmit ans, je me suis tu ; je purâs parfler aujourd'hui... Depuis lors, j'aâ suivi ites sage» tit lentes manifestations de 4a voîtonté impé-niaie. A diverses reprises, des mesures d* a-douoksement, trop souvent contrariées par l'administration et par certains partie de la Cour qu-i ne savaient pas, eux, prouvaient que te maître n'avait pas oublié. Quand k tsar Niicolas prit l'initiative de lia pôumion de la Conférence de La Haye, je comprit qu'W cherchait, si possifcHe, le moyen d» réal&ser par ta paix oe qu'il n'eût pa* voulu payeri de la rançon d'une grand»© guerre ; et, tout récemment, quand, se mettant en travers de ha volonté.du Conseil de l'Empire, il promulguait « proprio motu », par un ukase 9ans réplique, que lia Majesté Impériale a voulait» que la Pologne conservât l'usage officiteiï1 ae sa langue et Èe recours direct à l'autorité suprême, je senti» bien que l'heurë des grandes irtéaltsaiâowi allait sonner. La libération, La résurrection de lia Pologne est donc le ré&iulftat d'un dessein longuement prémédité ; la mesure n'est pas une mesure de circonstance, improvisée poux le*

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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