Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1914, 06 Juli. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ns0ks6k72f/
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LUNDI 6 JUILLET 1914 L'UNION DANS L'ACTION VlPfcGTIEWIE ANNEE — N* 187 « abonnements Pour toute la Belgi<iu© Un an. • » « . • • 9«00 ^ix mois 4.110 Trois mois 2«33 Gr.-Duché de Luxemb. 20.00 Union poitale. ..... 30.00 Directeur : Fernand NEURAY Edition (6 h. soir) » Edition (10 h. soir} Edition (minuit) LE XXe SIÈCLE ANNONCES Annonces ordin.. petite ligne « #.41 Réclames (3* page), la ligne. I*5< Faits divers corps , * » 4.01 Faits divers fin. « • » 3.01 Réparations judiciaire» » 3.0i Nécrologies • * • • » 2411 Les annonces sont reçue» au bureau du journal 5 centimes le numécc Téléphones 3546 et 3B8Q Instai'.ï-are oznnia in Ohristo Rédaction et Administration : 4, impasse de la Fidélité, 4, Bruxelles EDITION UN AVEU qui vient à son henre L'école neutre est, de sa fondation, une entreprise antichrétienne et athée Le « Bulletin Antimaçonnique » a publié dans son numéro d'Avril un discours prononcé à Paris, le 23 juillet 1900 par le F.-. Huarfc, au Congrès des Loges maçonniques de la Région Parisienne. C'est un document plein d'intérêt où se trouvent réunis, pour nous,l'utile et l'agréable.Le F.*. Huart faisait rapport au nom d'une commission chargée par la franc maçonnerie d'étudier la question de « l'éduca-èion physique, morale et intellectuelle du peuple et les mesures à prendre pour com battre la réaction sous toutes ses formes ». Les rapporte de ce genre lus par des FF. \ de grade mirifique sont, généralement amusants.Dans leurs caueus secrets, les FF.*, se vengent entre eux des quolibets dont les ac câblent les « profanes » et s'accordent l'un à l'autre d'amples réparations. Ils ont pour eux-mêmes la plus grande considération. , C'est un d'eux qui trouva — rappelez vous — aux applaudissements de ses congénères, dans sa propre littérature de quoi démon1 trer à ses co-F.F. \ leur immense supériorité sur l'Académie Française. Celle-ci fut, en un tour de main, reléguée par l'Aliboron maçonnique au rang d'une bande de manettes oisives et sans culture. L'histoire s'ébruita et le populaire en fit des gorges chaudes. Les F.F. -, s'en consolè-. rent en célébrant quelques Cérémonies expiatoires et en conférant un grade rarissime à l'Aliboron méconnu. Le document publié par le « Bulletin Antimaçonnique » nous fait voir que le F \ Huart, inobranlablement fidèle à la loi de la veuve Hiram, a rehaussé de plusieurs tirades conçues dans le plus pur style ïïomais, la pompe du cuite maçonnique. Oyez ceci, à l'extérieur : « Et les cléricaux l'ont admirablement coin pris qui se sont évertues de tous temps à s'emparer de la direction de l'enseignement public, et qui, lorsque cette direction leur échappait, ont su pénétrer quand même dans d'école, s'y infiltrer avec cet esprit de perfidie que vous leur connaissez et finalement appesantir leur lourde main chargée de ténèbres sur ce pauvre cerveau de l'enfant du peuple cependant avide d'espace ej de lumière. (Applaudissements). • Et ceci encore : « ...la Ville de Bruxelles, administrée par une édilité libéralè, ayant eu l'ingénieuse pensée de racheter l'Ecole normrte eî de la prendre sous sa tutelle pour la soustraire au désastre dont la menaçait une détestable politique d'Etat,sous la férule d'un gouvernement de jésuites dont toutes les inspirations émanent en droite ligne des cabinets secrets du Vatican. (Applaudisse mènes). » «Lourde main chargée de ténèbres » nous plait infiniment. Quant aux « cabinets se crets du Vatican ». c'est une pure merveille. Le F.-. Huart serait-il ingénieur sanitaireî Comment, au spectacle des ailes déployées de ce Génie, né pas se sentir poussé par une force mystérieuse, à soulever son dhapeau et contraint à frotter ses pieds,- en signe de respect, sur quelque imaginaire paillasson! Telle est la grandeur de la pompe maçon nique que les cléricaux les plus obstinés et les plus endurcis se prosternent devant elle en cumulets aclmiratifs. E|2 aveu... Mais une fois acquitté ce juste tribut, le* « suppôts des ténèbres » ne croient point commettre d'indiscrétion en livrant au pu blic l'authentique pensée de la franc-maçonnerie sur l'enseignement neutre. Non point la pensée entortillée de papier d'argent de quelque F.-, en fâcheuse posture, ni celle des orateurs politiques affirmant en public leur amour de la liberté et leur respect de la. religion. Le rapport du F.-. Huart, destiné à rester secret, nous, dévoile la pensée véritable des F.F.\, celle qu'ils expriment quand ils sont entre eux, à huis-clos, celle qui les inspire et conduit leurs actes. Voici comme le F. \ Huart fait l'examen de conscience collectif des francs-maçons « Or, républicains et libres-penscûrsi faisons notre examen de conscience : Avons-nous suffisamment protégé l'école populaire contre cette INFILTRATION PERNICIEUSE DE L'ESPRIT RELIIEUX dissimulé sous l'étiquette hypocrite d'une morale étroite et sans larges horizons? Avons-nous maintenu avec assez d'énergie, autour de la chaire du maître d'école, un cordon sanitaire destiné à lui épargner LA CONTAMINATION NEFASTE DES CRIMINELLES RELIGIOSITES QUE LA .RAISON FLETRIT ET REPROUVE? A cette question, aucun de nous n'oserait répondre .par l'affirmative. (Très bien !) Nous avons chassé le prêtre de l'école; il y est rentré malgré nous, à notre nez et à notre barbe; il lui a suffi de quitter sa soutane et de prendre des habits civils. (C'est vrai 1). » Heureusement, pour consoler leur cœur contristé par les méchants curés, le F. •. Huart peut offrir à ses F.F.-, un réconfor-tant exemple : l'exemple de la Belgique. « J'appellerai, dit-il, en témoignage la Belgique, où, fils de proscrit, j'ai" eu !a bonne for-; tune d'être élevé, de faire toutes mes études, : d'abord à l'éoolë modèle, puis A L'ECOLE NORMALE DE BRUXELLES, SOUS L'EGI ! DE DE LA FRANC-MAÇONNERIE ELLE ! MEME, JE PUIS LE DIRE. » De mieux en mieux Et pour porter au maximum l'enthousiasme de ses F.F.-., le F.:. Huart raconte tout ce qu'il a vu à l'école normale do Bruxelles que dirige « un des plus illustres dignitaires de la maçonnerie beige » le F. -. Alexis Sluys. Il exhibe avec attendrissement une lettre que le F.*. Alexis Sluys lui a écrita : « Le chapitre de la morale, s'écrie-t-il, rédigé en termes philosophiques élevés, vaudrait à lui seul une lecture intégrale. Inutile de dire que L'HYPOTHESE DIVINE,CONDAMNEE PAR LA SCIENCE, EN iDEMEURE SOIGNEUSEMENT ECARTEE. » Mais le temps presse et le F. \ Huart ne peut lire qu'un court extrait de la lettre du F„\ Sluys. Le voici : « Quant à la question religieuse >— je cite textuellement le passage de la lettre-du F. -. Sluys, — voici un résultat réjouissant. La foi de 1895 nous impose le cours de religion, avec faculté pour les parents d'en exempter leurs fils. Or, sans aucune pression ni directe ni indirecte, j'ai 100 pour 100 d'exemptions ! (Bravos). Dans les écoles normales de l'Etat, écoles cléricalisées, il n'y a plus guère d'exemptions... Notre résultat est dû à l'ambiance, principalement à l'action persévérante de vingt-cinq années de laïcité et de neutralité. (Applaudissements.)^ » « J'ajoute à cette citation, continue le F.:. Huart, une déposition personnelle. J'ai fait récemment une tournée de conférences en Belgique. En visitant les LL. \ de Bruxelles, j'ai eu le très vif plaisir d'y retrouver un grand nombre de mes camarades d'école. Et cependant, le F.,;. Sluys m'affirma qu'il s'était fait un scrupule absolu de jamais provoquer une demande d'initiation de la part d'un de ses élèves prof.-.. C'EST QUE PAR SON ENSEIGNEMENT, ILS ONT ETE NATURELLEMENT ET FATALEMENT POUSSES VERS LA LUMIERE MAÇ. ET N'EST-CE PAS LE PLUS BEL ELOGE QU'ON PUISSE FAIRE D'UNE PEDAGOGIE AINSI COMPRISE? (Applaudissements). AUSSI L'ECOLE NO'RMALE DE BRUXELLES EST UNE VERITABLE PEPINIERE D;EDUCATEURS LIBRES-PENSEURS, QUI, EPARPILLES DANS LES ECOLES COMMUNALES, Y PREPARENT DES GENERATIONS ROBUSTES, EPRISES 'DE LIBRE-EXAMEN, CAPABLES DE REPOUSSER AVEC «MEPRIS LES SOLLICITATIONS DU DOGME pour n'obéir .qu'à leur seule raison, recherchant la vérité ià où elles saurons la trouver, c'est-à-dire dans l'étude des sciences naturelles, et pratiquant enfin les grands devoirs humains de solidarité sociale et universelle, tels qu'ils leurs sont enseignés par les principes de la morale indépendante ! (Bravos).» De ce bel exemple, le F -. Huart tire cette conclusion, à l'usage des maçons français : « Il faut refondre complètement nos program^ mes et déchirer notamment CETTE PAGE DE HONTE OU LA MORALE DIVINE EST ENCORE PRESCRITE aux maîtres d'école de France chargés d'apprendre à la démocratie en herbe d'épeler le premier verbe de la philosophie universelle (Bravos). » Approbation et félicitatious du F.-. Charles Magnette Çes citations nous dispensent de tout com mfcntaire. Elles mettent dans le plein joui le caractère véritable de l'enseignement laïque et neutre, donné par les maîtres d'écolc imprégnés par l'esprit maçonnique. Cet enseignement est, athée et foncièrement anticlérical : les aveux de Fr. \ Huart île lais sent aucun doute à ce sujet. Et qu'on ne croie pas que les opinions du sieur F.-. Huart et les entreprises du F. . Sluys, inspirées par un zèle aussi excessif qu'indiscret ne sont que des accidents individuels. Loin de là! Savourez le témoignage ap porté au F. \ Sluys, à l'école normale et aux écoles primaires de Bruxelles par le F.-. Magnette, qui vient d'être élu sérénissime grand maître national de Belgique pour la période triennale 1914-1917 : « En dehors des livres qu'il présente et venant les commenter d:une manière bien vivante et bien complète, n'y a-t-il pas l'Ecole modèle, à l'activité de laquelle le F. -. Sluys fut si étroitement lié; L'ECOLE NORMALE DE BRUXELLES, un centre pédagogique dont il est l'âme et qui est peut-être plus apprécié à l'étranger qu'en Belgique; LE PROGRAMME DES ECOLES PRIMAIRES DE BRUXELLES, un véritable traité de méthodologie pratique? ' N'EST-CE PAS LA, DANS SON ENSEMBLE, UNE ŒUVRE MAÇ.-, BIEN CARACTERISEE?C'EST MIEUX QU'UNE ŒUVRE MAÇ.:, C'EST L'ESiPRIT MAÇ.-. FILTRANT A TRAVERS LES MURS DU TEMP.-. ET S'EPANDANT PAR L'ECOLE DANS L'INTELLIGENCE ET DANS LE CŒUR DU PEUPLE... ». Ces propos sont authentiques. Ils sont extraits, mot à mot, du Bulletin du Grand-Orient de Belgique, année 1901, page 46. Conclusion De l'*veu de francs-maçons notoires, par lant à cœur ouvert et ex cathedra, l'Ecole normale et les écoles primaires de la ville de Bruxelles, payées avec l'argent de tous les contribuables, sont des entreprises de déchristianisation et des foyers rayonnants d'athéisme. Elles le sont en principe et en fait, par fondation e£ par définition. Au lendemain du vote d'une loi scolaire réparatrice, les aveux des Chers Fr.:. nous-réjouissent infiniment. C'est votre affaire, Logeards, Truellards, Pupelards, de vous mettre aiu rang des imbéciles en affirmant que la Science a démontré « l'inanité de l'hypothèse divine. » C'oct votre droit d'être sots, prétentieux, barbares, et de traiter de stupide superstition la religion qui a civilisé l'Europe, la religion de nos cathédrales, de nos aïeux et de nos morts. Mais c'est notre droit à nous de vous mo*ntrer tels que vous êtes, de vous contraindre à parler en public, de mettre en évidence votre 'haine antichrétien ne Cij votre hypocrisie. C'est surtout notre droit de mettre le peuple Catholique en état de soustraire ses enfants à vos écoles d'at-théisme en subsidiant les seules écoles où il puisse les faire élever dans sa foi. Coupable d'avoir dit que l'école neutre est un foyer d'athéisme, M. Godefroid Kurth fut insulté, six mois durant, à la Chambre et dans la presse, par tout un escadron cle politiciens de gauche. Mensonge, calomnie, abomination, criait M. Masson. Il faut que M. Masson retire ses injures ou qu'il désavoue le Sanitaire Huart et le sénateur Magnette. Il n'a pas d'autre choix.., Le Moniteur »0« DECORATION CIVIQUE. — La décoration est décernée aux membres effectif^ du comité de patronage des enfants moralement abandonnés et des condamnés libérés de l'arrondissement de Mons, dont les noms suivent : La croix de première classe, à M. Destrait, membre; la médaille de première classe, à MM. Delbruyère, président; Wouters, vice-président, Balot, membre; Faucon, membre; François, membre. ORDRE DE LEOPOLD II. — M. Lenoir, inspecteur général à titre personnel au ministère des finances, est nommé commandeur. FINANCES. — M. Lenoir est admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite. Le temps p'il îait... et celui qu'il fera Le baromètre monte légèrement sur l'Irlande, la péninsule hispanique, la Méditerranée, l'Autriche-Hongrie et la Russie, ainsi que sur l'ouest de la Scandinavie et le centre de la mer du Nord; il baisse partout ailleurs. Le vent est faible, de directions variées, sur notre pays, où la température est comprise entre 11°5 et 16°. Prévisions : Vent faible, de directions variées; orageux. bulle™ politique La -procédure révisionniste est ouverte i en Roumanie. Le Sénat et la Chambre viennent de -procéder à Vélection de deux commissions composées chacune de quarante-quatre membres, auxquels viendront s'adjoindre les membres des deux bureaux. A cette occasion, le roi, qui recevait ■< précisément la réponse de la Chambre à 1 son message récent, a prononcé une allocu- 1 tion dans laquelle il a fait appel au con- j cours patriotique et loyal de tous les partis. Il a exprimé le vœu de voir la Rounia■ i nie conserver la situation qu'elle s'est ac- : quise en ces derniers temps et en élargir ' encore les bases par un travail pacifique, ' par une bonne administration intérieure. < Le Roi, qui paraissait très ému, a terminé i en disant qu'il n'avait plus désormais j d'autre ambition que de pouvoir mourir tranquille avec la certitude de laisser après 1 lui une Roumanie puissante et un peuple i heureux. < •— La Chambre turque a entamé samedi 1 la discussion générale du budget. A cette 1 occasion le ministre des finances a exposé l'heureux résultat de ses négociations fi- 1 nancïères avec Paris. La Chambre a pris ! texte de ces déclarations pour faire une \ manifestation nettement francophile. ^ ' 1 Une inconvenance [ de M. VanderveldeF < 0>j«0>j<0 — ] Un certain nombre d'écrivains et de jour- * nalistes belges et français sont en ce moment 1 les hôtes de la nation anglaise. Leur voyage * destiné à faire connaître sur le£ continent les j beautés de la Grande-Bretagne, sert natu- • rellement de prétexte à d'innombrables et très sympathiques manifestations en l'honneur de l'Entente Cordiale. Il nous revient qu'au cours du grand ban* t quet officiel offert par le gouvernement, ; mardi dernier, et que présida M. Lloyd George, M. Emile Vandervelde qui fait par- - tie de la caravane a pris la parole au nom c des Belges. Après avoir — ce qui était fort bien — remercié l'Angleterre de son hospita- c, lité fastueuse, il a cru devoir y ajouter l'ex- l pression spéciale de « la gratitude de oes ' compatriotes pour la leçon plutôt dure mais j nécessaire qu elle a donnée à leur pays en matière coloniale ». £ Pour souligner cette inconvenance -M. *' Pierre Mille, du « Temps », qui se trouvait I à la table voisine et dont on sait la compli- £ cité morale dans la campagne anticongolaise ^ de M. Morel, — se leva à demi et cria : s « Bravo, Vanderveldè ! » Les Éelges présents et la plupart des i1 Français et des Anglais — qui ont du patrio- £ tisme une autre notion que le chef socialiste, 1: lequel pose là-bas à représenter notre pays c- ont été, nous dit-on, outrés de cette intem- s pestive manifestation. s LES NOUVELLES! La chabraque du roi Albert 1 A la revue du 20 mai, une pièce impor- 0 tante et fort voyante du harnachement de la monture du roi Albert. v Sous la selle d'ordonnance, paquetée com £ me toutes les selles des généraux belges en t grande tenue, était étendue, sur le corps du c cheval, une chabraque de dimensions énor- ^ mes en drap bleu tout couvert do broderies c d'or. f Personne ne se souvenait d'avoir jamais S vu cet ornement éblouissant. Et pour cause. ^ Cette chabraque fut confectionnée il y a " plus d'un demi-siècle pour Léopold Ier, qui ® s'en servit quelquefois dans des circonstan- | ces solennelles. A la mort de notre premier roi, la cha- J braque resta enfermée, avec beaucoup d'au- ^ très objets, lans les greniers du palais. Jamais Léopold II ne s'en servit. En connut- j: il même l'existence? Récemment, des afficiers de l'entourage du Roi découvrirent cette pièce à la fois j historique et superbe. On la montra au Roi ^ qui en fit renouveler le drap, fané et rongé, p, Les broderies somptueuses furent reportées Y sur un nouveau fond et, pour la première j, fois,, le 20 mai, la Chabraque fut utilisée. \ Cet un ornement de très grand prix et sa valeur est accrue encore par les lointains n souvenirs qui se rattachent à son origine. £ Les quais de !■ Escaut Le 14 septembre prochain aura lieu l'ad- a judication de 2,000 mètres de quais en eau profonde à construire dans l'Escaut. Il v s'agit d'un travail de très grande impor- e tance. Le cautionnement est fixé à 500,000 fj francs. —?— 1 Audiences consulaire» s Se tiendront à la disposition des intéres- S1 sés belges, au bureau officiel de renseignements commerciaux, rue des Augustins, ±o, ^ à Bruxelles : n M. D. Offert, consul-général de Belgi- \c que à Shanghaï, les mercredis 8 et 15 juillet, e: de 10 à 12 heures; ^ M. J. Mignolet, consul de Belgique à q Denver (Colorado, Etats-Unis d'Amérique), mercredi prochain, de 10 à 12 heures. ' e En verrerie j Le contre coup de la tentative de grève jle générale continue de peser lourdement sur rj l'industrie belge. On annonce,' en effet, I b qu'un four vient d'êtro éteint aux Verre-! b ries de Gemmapcs. C'est une détermination C qu'on ne prend qu'à la dernière extrémité, r< le rallumage d'un tel four coûtant, d'après b ses dimensions, de 30,000 à 50,000 francs. t< * O p Interruption d9 navigation d Le ministre de l'agriculture et des travaux publics fait savoir que, par déroga- 1' tion à son arrêté du 6 avril 1914, la navi- êi gation ne sera reprise : fi A. Que le 10 juillet 1914, sur la section de le la Meuse comprise entre l'écluse n° 14, à r< Ben-Ahin, et 1 écluse n° 19, à Jomeppe; ;d B. Que le 14 juillet 1914, sur la partiejp belge élu canal de Liège à Maastricht et 6ur la section de la Meuse s'étendant à l'écluse n: n° 22, à Hermalle-sous-Arg^nteau, à l'écluse 11' n° 23, à Visé. ]d M. de Broqueville, chef de cabinet, a prononcé, dimanche à Turnhont, on important discours politique Dimanche, 5 juillet, le baron de Broqueville, chef clu cabinet, s'est rendu à Turn-hout pour assister à une réunion de l'Association catholique de l'arrondissement. Il y a prononcé, eni flamand, un discours dont voici le résumé. L'honorable ministre de la guerre commence par dire un me»t des élections du 24 mai. « Nous avons perdu deux sièges, dit-il; mais notre majorité à la Chambre est exactement le double de celle que j'ai trouvée, en 1911, lorsque j'ai succédé à mon chef et ami M. Schollaert. Au Sénat, notre majorité, qui était de 13 voix, est de 20 aujourd'hui. » L'orateur fait ensuite l'historique et le procès du Cartel. « Avant le 24 mai, les libéraux on dit aux électeurs modérés : lo gouvernement ne court aucun danger; vous pouvez donc voter pour nous; vous le devez, car si les catholiques étaient trop forts, ils abuseraient de leur force. Bien que l'élite des députés libéraux aient voté la loi militaire, et bien que l'obligation scolaire ait toujours été au programme de la gauche, les politiciens libéraux ont ameuté le corps électoral à propos de l'une et de l'autre. Et ainsi nous avons assisté à la campagne la plus humiliante pour les libéraux qu'il nous ait été donné de voir depuis 1884. » L'honorable ministre rappelle lies circonstances qui ont rendu la loi militaire nécessaire.« On a vu se produire à l'étranger des 1 complications qui pouvaient mettre en pé ril P indépendance de la Belgique^ tout au moins qui pouvaient nous faire craindre la violation de notre territoire. Le gouverne- \ ment, soutenu par l'unanimité du parti ca- ■ thqlique, qui n'a jamais rien refusé pour-la d 6 t'en se nationale quand il était persuadé ' de la nécessité du sacrifice, a fait ce que lui 1 commandait son devoir. Il a fallu créer des 1 charges financières nouvelles. Elles sont la ' conséquence de la réforme militaire exclu- ' sivement. Ce qui le prouve, c'est que le pro- J duit de ces taxes n'est pas même suffisant ! pour faire l'aoe aux dépenses qui résultent. 1 de la loi militaire. { Les nouvelles prestations militaires sont 1 elles excessives? Mais sous le gouvernement J libéral, l'armée coûtait, si l'on peut dire, 76 mois de service par mille habitants; elle n'en coûte plus que 74 aujourd'hui. Sous \ le gouvernement libéral, le budget de la guerre absorbait le tiers des impôts directs -] et indirects. Aujourd'hui, il n'en absorbe plus que le quart! Pourquoi? Parce que le gouvernement catholique a réduit la durée du temps de service de 48 à 24 mois, de 3G à 15 et même à 12 et demi. Nous avons fait voter une loi scolaire qui iccorde aux pères de famille une entière li-3erté"dans le choix de l'école.Si nous y avons introduit l'obligation et Je 4° degré, c'est afin ïue nos excellents amis les campagnards ne soient pas inférieurs, au point de vue de P instruction proprement dite et de l'instruction orofessionnelle, aux populations des villes et les centres industriels. Ce résultat pourra Mire atteint sans tracasserie ni vexation d'aucune sorte. La transition se fera progressivement. Nous n'avons pas voulu, ainsi que le réclamaient nos adversaires, punir la non-?réquentation de la prison ni de la perte des iroits électoraux. En ce qui me concerne, j'étais partisan, h /ous le savez tous, puisque je m'en étais expliqué devait vous le 3 mars 1912,de l'obligation jusqu'à l'âge de 12 ans, pour laisser aux communes la faculté de l'étendre jusqu'à la quatorzième année si elles le jugeaient nécessaire. Mais le chef du gouvernement est parfois obligé de tenir compte des contingences, et j'ai cru pouvoir me rallier sur ce Doint à l'opinion de mes amis du gouverne nent. D'ailleurs, la loi permet de finir les îtudes primaires à 13 ans. D'autre part, avant 1919, aucun enfant ne pourra être retenu à l'école après la 13® année. D'autre part encore, le demi-temps peut être réglé de tello iaçon que, après douze ans, les enfants ne ievront fréquenter l'école que pendant la pé-ûode d'hiver, ou un demi-jour pendant tonte 'année. » M. de Broqueville expose ensuite les rétro-ictes de la loi sur les assurances sociales. [J dit en substance que le gouvernement est îécidé à examiner les différentes objections s aites au .Sénat et parmi l'opinion à l'assu- • •ance obligatoire contre l'invalidité et la, ma-adie avec le désir d'aboutir à une solution i la fois équitable et sociale. c « Quant à la loi sur les habitations à bon i narché, c'est la plus complète qui existe en t iurope. Elle favorisera, non seulement les r mvriers, mais aussi les petits bourgeois dont € e revenu est inférieur à 2,400 francs. Nous r ivons le droit d'en être fiers. » r L'orateur énumère alors les grands tra- j raux que le gouvernement se propose de faire i ixécuter dans l'arrondissemknt de Turnhout : e loublement de la voie Turnhout-Hérenthaïs; c îonstruction d'un chemin de fer Ghoel: c tferhout, de la ligne Anvers-Brecht-Hoog- r itraeten-Turnhout; création d'un camp d'in- r truction à Hoogstraeten, etc. e « Les légitimes revendications des popula- c ions flamandes n'ont jamais laissé le gouver- e. lemont indifférent. Nous avons fait voter une ? oi sur l'usage des langues dans l'armée qui c ist une des plus complètes qui aient été vo- i -ées en cette matière. Nous avons donné à la r piestion des langues à l'école primaire une c olution que nous croyons à la fois modérée s ît équitable, et qui a été votée par toute la r Droite sans exception. y Bien que le Parlement ait fourni, pendant t es deux derniàres sessions,un travail considé- t able et important, plusieurs lois indispensa- n des vont solliciter, dès la rentrée de novem- r >re, l'attention et l'activité de la Chambre, y 2e sont : un certain nombre de projets inté- c essant l'amélioration, du sort de la petite i >ourgeoisie; la crémation à Gand, à partir d'oc- x obre 1915, d'un enseignement supérieur com- n )let en langue flamande, qui sera organisé s le la manière la plus parfaite possible. f Ainsi que je vous l'ai dit en 1912,nous avons e 'espoir que cette question brûlante pourra r tre résolue dans un esprit de justice et sans ( roisser aucun intérêt respectable. Nous vou- c ons faire une œuvre de paix, nous voulons e econnaître le droit de tout citoyen belge n l'être instruit dans.sa langue maternelle de- t mis l'école primaire jusqu'à l'Université. » t M. de Broqueville aéclare\en terminant, au n nilieu des applaudissements enthousiastes de o 'assemblée, qu'il est fier d'être le député le la Campine et que sop dévouement est acquis, dans tous les domaines, aux popula tions laborieuses et patriotes de l'arrondisse ment de Turnhout. r La force constructive do christianisme lOi C'est elle qui a fait tle l'Europe c< qu'elle est, écrit dans une bells page 1. Paul Claudel. Le Théâtre de l'Œuvre de Paris vient de re présenter avec grand succès l'a Otage» de M Paul Claudel. A cette occasion, le «Temps» î demandé au grand écrivain catholique d'ex poser ses idées sur son art et ses tendances M. Paul Claudel répond de Hambourg, où i est consul général de France, par une admira ble lettre où il exalte la force constructive di christianisme dans le domaine moral : Je vous ferai part simplement de quelque? réflexions inspirées par l'accueil, un peu in attendu pour moi, que le public a bien vouli faire à ma dernière pièce, «l'Otage». Si cet accueil a été aussi favorable,c'est que les spectateurs, dont la plupart sans doute étaient étrangers à mes convictions religieuses, ont senti cependant la force tragique qui résulte de l'intervention dans notre vie individuelle et quotidienne d'un, appel extérieur et supérieur à nous. Les circonstances plus ou moins misérables au milieu desquelles nous vivons tous nous laissent cepencïant le sentiment qu'il y a en nous quelque chose d'inemployé, quelque chose ' qui n'est pas <« sorti », et peut-être précisément ce qu'il y a en r*)us de meilleur et de plus profond. C'est ce besoin, ce grand désir latent, auxquels pas plus que-les morales courantes, l'art courant d'aujourd'hui ne donne satisfaction. La morale naturelle, si étrange que cela paraisse, n'est qu'une morale de renoncement, une espèce de réduction du bouddhisme à l'usage des gens du monde. Elle se traduit toujours par une négation : « Ne fais pas ceci, ne fais pas cela, ne vole pas, ne bois pas. » Pourquoi 1 Pas de réponse, ou de vains bavardages. On nous laisse complètement seuls dans l'exécution de nos petits exercices callistliéni-ques. De même l'art a pris pour but unique ce que ses zélateurs appellent la beauté. Il s'agit de se placer clans une attitude agréable aux spectateurs où à la classe de spectateurs qu'on a spécialement en vue, de fabriquer industrieusement quelque chose qui leur plaise. Art mou, art fardé, art qui ne va nulle part, art où rien ne se compose, art privé do tout sens comme de toute vertu. Art qui loin d'utiliser l'homme tout entier en laisse le meilleur au rebut et n'aboutit cpi'au pessimisme et aux tristesses de l'impuissance. *** Tout ce défaut provient de ce que nous avons oublié la grande foi, la grande doctrine, la grande école d'énergie qui a fait l'Europe ce qu'elle est, qui fait que nous sommes des Européens et non pas des Hindous ou des Chinois, la grande maxime qui se traduit par ce vers de «l'Hymne au Saint Sacrement » que je viens d'entendre aujourd'hui à la messe : Quantum potes, tantum aude! de ce que nous avons cessé en un mot d'être chrétiens. La force du christianisme tout d'abord,c'est qu'il est un «principe de contradiction ». Ses exigences, en apparence,démesurées et déraisonnables,sont les seules cependant qui soient réellement à la mesure de nos forces et de notre raison. Elles ne mutilent rien, elles sont «catholiques», c'est-à-dire universelles, elles appellent à 1 homme tout entier son intélli-gence, sa volonté et sa sensibilité, elles nous obligent à un état permanent de mobilisation contre les passions, contre les doutes faciles, et pour cette guerre perpétuelle nous n'avons pas trop de toutes nos facultés. Pour avoir foi dans une vérité placée hors de la prise de nos sens et pour ta préférer, pour lui donner dans notre vie intellectuelle et dans notre vie pratique une importance supérieure à l'exigence de nos sens, aux conseils de l'habitude et aux basses évidences d'une espèce de raison primaire, il faut de l'intrépidité, il faut cete espèce d'humilité tendue que connaissent les athlètes, cette détermination qui survit à tous les échecs ; il faut enfin ces moyens que nous confèrent la grâce et les sacrements, par lesquels nos forces naturelles sont comme pénétrées et comme revêtues : informées. Ce principe de contradiction est également nécessaire à l'art. Seul, il lui donne le moyen de «composer»; le conflit essentiel que le christianisme anime en nous est le grand ressort, dramatique, comme il est la grande ressource de notre vie morale et sociale. 11 ne nous permet pas la paix, il ne nous permet pas les attitudes, il ne nous permet pas la complaisance et la satisfaction. Mais j'en aurais trop à dire à ce sujet. * * •if La seconde supériorité du christianisme, c'est qu'il nous propose un objet extérieur et, réel, non pas une idée plus ou moins arbitraire que nous modifions à notre gré, et qui n'est jamais qu'une idole, « cette chose faite et qui n'est- jamais née », non pas une idée mais un être vivant, autonome et précis comme nous, sur qui nous savons que repose la Divinité,et auquel nous sommes joints par des responsabilités et par un commerce intérieur eo journalier. Cette religion, au point cle vue de l'art, a deux avantages. Le premier est qu'en nous obligeant chaque jour a rentrer en nous-mêmes, à prier, à passer nos actions en revue, à les comparer à ce haut idéal qui nous est proposé, en décapant notre épidémie de cette crasse qu'y dépose la vie journalière, en suscitant en nous les mouvements les plus profonds de tendresse et d'affection, elle donne à notre vie intérieure une élasticité, une richesse, une délicatesse qui font tristement défaut aux oeuvres les plus variées de ce dix-neuvième siècle qui vient de finir. Le second avantage est qu'en augmentant nos L-essources intérieures elle nous empêche ce-oeudant de nous en contenter comme d'une tin et de nous complaire dans une introspection stérile. Nous savons que ce n'est pas [îous qui sommes intéressants, c'est le but que nous sommes construit pour atteindre et pour manifester, chacun à notre manière. Ce qu'il y a en nous ce ne sont pas des choses inertes dont il nous est loisible de faire inventaire et parade, ce sont des forces que nous devons exercer suivant toute leur puissance et au delà pour un combat où la défaite est payée de plus que la mort. Est-ce 3n regardant la force de son pied, deson genou, de sa cuisse, en mesurant son tour de poitrine, qu'un coureur se rendra compte de ce qu'il peut donner? Ou plutôt n'est-ce pa§ 3n courant? De même toutes nos facultés [îous demeurent comme inconnues, et parmi tous nos vains tracas nous avons cette sensation du néant qui accompagne l'oisiveté, si îous n'embrassons cette croix qui nous tend Je toutes part jusqu'à l'extrême. Je vous remercie, etc. Paul CLAUDEL. LES LIVRES — LES CONTEMPORAINS ETRANGERS ' par M. Maurice Muret, chez Fontemoing, Paris, 3 fr. 50. M. Muret, le distingué chroniqueur du « Journal des Débats », passe en revue, dans un ouvrage plein d'intérêt, les romanciers I étrangers dont le nom s'est imposé à la fin du xix° et au commencement clu xxe siècle. ! Il nous révèle d'abord Ladislas Ileymont, le premier romancier de la Pologne, auteur d'un roman qui est un clhcf-d'œuvre : « Les Paysans ». Reymont est un autodidacte. Tour à tour gardien de troupeaux, laboureur, employé du chemin de fer, s'essayant au théâtre, séjournant au noviciat des Pères Pau-lins de Tchenstochowa, il ne trouvait pas de profession conforme à ses goûts. Ses premières nouvelles publiées dès 1893 da-ns les journaux polonais, obtirirent un succès qui décida de sa vocation. Il est à craindre que « Les Paysans », de Reymont, ne soient pas traduits de sitôt en français, du mbins intégralement, car le roman ne comporte pas moins de quatre volumes et à notre époque, on recule devant, de tels monuments. Le ihéros de cette œuvre, ce n'est pas tel ou tel personnage déterminé, c'est le village lui-même. En cela, comme en d'autres choses du reste, l'œuvre est d'une conception très moderne. L'âme des paysans, y est rendue avec des accents émouvants. Si Reymont est un réaliste ce n'est point à la manière de Zola qui dépeint les paysans vivant comme des bêtes et se complaisant dans leur ignominie, il montre dans ses persemnages l'ange et la bête et si la bête parfois parle en eux plus haut que l'ange, ils cmt con» science au péché. S'ils n'agissent point selon les préceptes, c'est que la chair est faible et le diable puissant ; mais ils détestent leurs défaillances et sont prompts à confesser leurs erreurs. Le catholicisme, ses dogmes, ses cérémonies forment l'atmosphère spirituelle où évoluent les héros de M. Reymont; dans ses livres, la vie morale du village polonais est dominée par la religion nationale. Quand parut la traduction allemande « des Paysans », la presse allemande, si tiède d'ordinaire à l'égard de ce qui vient de Pologne, ne put retenir un cri cl admiration. Un critique de la « Deutsche Tageszeitung » déclara : « M. Reymont a composé une magnifique épopée au paysan polonais en regard de laquelle, nous autres Allemands, n'avons malheureusement rien à mettre. » *** . r * De Reymont. M. Maurice Muret passe à Luciano Zuccoli qui commence à être connu et traduit hors d'Italie. Romancier de talent, Zuccoli est aussi un excellent journaliste. Il a rompu bien des lances pour la cause conservatrice. A Modène où il avait fondé un journal de droite, son activité batailleuse contribua beaucoup à sa renommée. On dit que le journalisme fait du tort à un véritable écrivain. Il n'y paraît pas chez Zuccoli. Sa narration est alerte et rapide, son dialogue vif, pressé, piquant. Il est richement doué. Son imagination est féconde; il invente en se jouant; il gaspille même en de menus récits des sujets dont d'autres, moins prodigues, eussent fait des romans, lî dédaigne les « affres du style » qui ont stérilisé plus d'un écrivain ; il a horreur des exercices littéraires ; narrateur à la veine copieuse, il prend par le plus court, d'une marcîhe rapide, sans s'attarder aux buissons de la route. Ce n'est, ni un esthète, ni un précieux ; alors que la plupart des écrivains de sa génération ont subi l'influence de Gaj briel a'Annunzio, £1 a tout à fait échappé à la contagion, ce qui est déjà un signe d'originalité.Enrico Corradini, que M. Muret étudie ensuite, commença à subir l'influenep. de d'An-nunzio, Mais cela ne dura pas longtemps. Auteur de pièces de théâtre, notamment d'une « Charlotte Corday », pleine de force et de pénétration historique, il vit se monter contre lui une cabale à cause d'articles farouchement conservateurs et chauvins qu'il publiait alors. On l'accusa de «diffamer » Ma-rat. La pièce fut accueillie par une bordée de sifflets: ce fut une bataille mémorable! M. Corradini se mit alors à des romans nationalistes : la a Patrie lointaine » et la (( Guerre lointaine » dont le sujet ne fait point tort à la valeur artistique et littéraire.Il, a une très haute idée de la grandeur et de la mission de Rome. « Qu'est-ce qui vous a rendu nationaliste? » lui demandait-on. « La lecture de l'histoire romaine et la méditation de l'histoire du « Risorgimento », répondit-il. Ah ! certes, remarque M. Muret, l'histoire de Rome est celle de la grandeur de Rome et c'est l'histoire même de la plus noble des civilisations. Quant à l'épopée du Risùrgimento, il n'en est pas de plus belle après l'épopée napoléonienne; mais parce qu'il aime d'un tel amour la Ville Eternelle, M. Corradini souffre davantage de voir ce qu'en ont fait les politiciens. Et il adresse à 'la Rome de. son temps des invectives analogues à celles dont l'Aliglhieri accablait 'la Florence des xïii0 et xrvc siècles. Les personnages de M. Thomas Mann, un dr\s auteurs allemands les plus vraiment littéraires et artistes de ce temps, dit M. Muret, semblent en harmonie avec M. Mann lui-même. Fils d'un giros négociant de Lùbeck, il fut, dès l'enfance orienté vers Le négoce. . Bourgeois par atavisme et aussi, dans une large mesure, par volonté et raisonnement, Mann a profondément ressenti sa trahison à l'qgiard de ses ancêtres, les négociants han-séatiques. Avec lui une chaîne se brisait, une tradition mourait; il a dû faire de loin en loin sur sa destinée des retours attendris et attristés. Une angoisse, un mécontentement intime percent dans ses écrits. Son œuvre, très littéraire de forme, est très philosophique de fond. Il partage l'inquiétude sociale de la plupart des écrivains qui ont bu le lait amer du naturalisme. Au aelà des individus, il voit la classe à la-queille ih appartiennent et -cherche à faire révivre le milieu où ils évoluent. Son roman les Bxiddciïbrooks est la chronique d'une famille pendant plus d'un demi-siècle. Voici Mark Twain, cette énigme pour les lettrés de race latine, cet écrivain de grand mérite pour les Anglais, les Allemands et les Scandinaves. Si tout ce qu'il y a de relatif, d'impé'né-trable et surtout de régional dans les réputations littéraires avait besoin d'être démontré, écrit M. Muret-, la gloire de Mark Twain y suffirait, c'e<st incontestable. j Les Etats-Unis classent Mark Twain parmi ilos dheiSs de file de la « littérature | universelle i». Libre à elle. M. Muret bô

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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