Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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31 augustus 1916
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s.n. 1916, 31 Augustus. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/rn3028qn9g/
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23e ANNEE « Série nouvelle. 1S°662 Jeudi 31 Août 1915 RÉDACTION & ADMINISTRATION 3tor, rai di U Baarsi — LE HAYRB TÉLÉPHONE :n'64BELGE BUREAUX A PARIS » 33, tu9 tloan-Jacques-Rousseaïi 33 -.nO«—— LONDON OFFICES II, PANTON STBEET Leicester Square, S. W. SMo; : OTA8B 5SK4I AWWWWtVt 10 cent, le ° LEXXESIÈCLE ABONNEMENTS Prcrtcs...... 2 fr. 50 par mots > ...... 7 fr. BO par UJmastr» - Angleterre.. 2 sh. 6 d. par mois » .. 7 sh. 6 d. par trimestre Autres pays. 3 fr. — par mois » . 8 fr. — par trime«lr« PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration do Journal Les petites annonces sont également reçue* à la Société Européenne do Publicité. 10. rue de la Victoire, Pa.ru, qui en a le monopole pour Paris. M 0«" " S cent, au front Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris La fin de l'Autriche Hongrie En mémo temps que l'heure de la Roumanie, a s an né le glas de l'empire austro-hongrois. La débâcle du complice de l'Allemagne n'est plus qu'une question de jours. Encore quelques semaines, et la tâche dès Allés sera partiellement accomplie : l'une des deux nations qui ont déchaîné la guerre aura reçu Vb châtiment qu'elle mérite ; privée d'un allié qui a fouirai à la coalition quatre millions de soldats, des 'armes et des munitions innombrables, l'autre penchera vers la ruine.. En tant que puissance ger-mano-sl-ave, l'Au triche -H ongïie a virtuellement cessé d'existei. Pour les nationalités qu'elle opprime, voici enfin la délivrance. Italiens, Serbes, Dalmates, Croates, Polonais, Tchèques et Roumains vont secouer le joug. Dans l'Information du 4 mai 1915, le professeur Giraud évaluait èi plus de vingt-deux millions la population des provinces autrichiennes que devait libérer la victoire de l'Entente : 8 millions en Galieie, 800.000 en Bukovine, 2 millions i^ri Bosnie-Herzégovine, 650,000 en Dai-matié, 2,620,000 en Croatie et en Sla-voaie, 40,000 à Fiume, 526,000 en Car-niole, 900.000 dans le district de Trieste, 200,000 dans le. Trentin, deux millions et demi enfin en Transylvanie. Il faut ajouter la Bohême, qui souffre depuis deux ans la pîus cruelle, la plus abominable persécution.'Une campagne de presse semble avoir commencé en Angleterre, il y a quelques semaines, en faveur de la quasi-intégrité <Js l'Autriche-Hongrie. Il nous est impossible, pour notre part, de nous y associer, fût-ce simplement par le silence. Vante qui veut le u libéralisme » et la magnificence des Hongrois. Sans compter qu'ils ont toujours tenu le premier rang, parmi les oppresseurs de peuples, pour l'arrogance e! pooir 'a dureté, comment pourrait-on oublier-que c'est chez eux que l'Allemagne a trouvé ses amis les plus dévoués et ses suppôts tes plus fidèles ? ' En attendant que 3'Histoire pronopee qui, de Vienne, ou de Buda-Pestb, a eu la plus grande part dans le crime et qui, de Rerchtold ou de Tisza, & été le meilleur ouvrier de l'alliance austro-aUemaide, l'intérêt de. l'Europe, pour ne rien dire de' la Jus.tide, commande aux Alliés vainqueurs de détacher In Hongrie de l'Aufriché et, «e la Hongrie, les nate'ona-, lités qu'elle u fait décimer, après les avoir réduites en esclavage, pou.r la satisfaction de ses ambitions et de ses appétits. On peut relire, un h un ét ligne par ligne, tous lea articles publiés par le XX" Siècle' sur la question d'Autriche : on n'y trouvera rien qui ne concorde avec ce programme, que le plus élémentaire sens des réalités impose auix vainqueurs ds demain. L'éminent minisire de Roumanie auprès du gouvernement beige a bien voulu nous rendre justice, ici même, à cet égard. Battue par les Serbes, les Italiens.^ lfls Roumains et les Russes, il faut que l'Autriche-Hongrie subisse la loi d:- tous ses vainqueurs. Ainsi l'exige, en même temps que la Justice, l'intérêt de lEurope, Il faut notamment qu'elle soit expulsée de la mer Adriatique, où elle faisait fonction de sen-tifiéGe et de satellite de l'empire allemand. ■Mais qu'on ne. s'y trompe pa.s, le compte de l'Autriche une fois réglé, le plus font ne sera pas fait, la plus grosse moitié de la tâche commune restera à: accomplir. Pourquoi ? Parce que le principal ennemi de l'Europe c'est, non pas l'Autriche-Hongrie, mais l'Allemagne prussifiée. Il y a lieu de présumer quie l'Allemagne, sOn compilée abattu, fera à l'Entente de formelles propositions de paix. Sa presse, aux Etats-Unis, multiplie dequis-quelques jours les exhortations è la paix. Elle supplie lés puissances européennes, au nom de l'humanité et même au nom du Christ, de mettre fin au carnage. Nous vallons la voir escompter la lassitude des Alliés et l'ivresse même" des vainqueurs de l'Autriche. Nous nous attendons à ce qu'elle leur offre de les a-ider à dépecer son complice d'hier, sa victime d'aujourd'hui. Pour avoir l'a morceau qu'elle convoite depuis longtemps ; ces provinces allemandes travaillées, il y a une vingtaine d'années, par les missionnaires de son protestantisme et où les catholiques sont à présent les plus actifs pionniers du germanisme, elle est capable d'offrir l'Als ace-Lorraine à la France, dies colonies à l'Angleterre, une indemnité à la Belgique délivrée. Manœuvre dangereuse entre toutes. Le destin de l'Europe va dépendre de cette minute tragique. Selon quie les diplomates de l'Entente prêteront ou non l'oreille aux sirènes de Berlin, le temple de Janus s'ouvrira ou se fermera pour l'Europe. L'Autriche d'abord, l'Allemagne ensuite voilà quel doit être le mot d'ordre des Alliés. Après le glacis, la forteresse. Ce n'est pas pour le glacis seulement, que des millions de jeunes hommes sont morts courageusement ; c'est pour que, la forteresse étant détruite à jamais, l'espoir d'une paù durable se lève enfin pour l'Europe. Permettre à ,rAllemagne prussifiée- d'ajouté; è sa .population dix "ou douze millions d'Ai le.ma.nds d'Autriche, tout à l'heure aussi germanisés et aussi redoutables que les Silè-siens et les Bran rjebourgeo : s, équivaudrai! à .permettre à l'Alternagne de recommencer la guerre, avant quinze ans d'ici, ave:c de? chances de succès, pou-r peu que les liens de l'Entente se soient relâchés d'ici là. Il $ a des catholiques, çà et là, qui semblent vouloir se faire les courtiers de cette opération, sou-s prétexte que !">s catholiques, dans l'emiaiine ainsi agrandi, _ dépasseraient en nombre leurs compatriotes protestants, Après ce què nous savons des catholiques impériaux, de leur servïïisme, de leur cruauté, de leur germanicité, quel homme de bon sens oserait s'en remettre à eux de la pacification et de l'amendement de l'Allemagne ? La défaite d* l'Autriche doit être le prélude de la défaite de l'Allemagne. Le démembrement de l'Alîemasne doit être le dénoue-ment du drame dont le démembrement rlc l'Autriche sera le premier acte. Pour beaucoup de publicisfes. le fin d" fin ser--"t#A-faire servir l'Autriche amputée h cette fin piincipaîe, dont le caporalisme prussien suffit à rendue évidentes l'urgence et la nécessité. Que l'Autriche vaincue livre ses fusils, ses canons, ses arsenaux, ses places italles, les routes et les chemins de fer qui mèneront les Alliés aux frontières d'Allemagne. Que l'Autriche démembrée serve, après la paix, à tenir séparés, sous 3a surveillance et le contrôle de l'Europe, les Etats Allemands arrachés à la Prusse. Que l'Autriche soit, à la fois le divi-■seur et le gendarme européen de .l'ancien empire prussien. Voilà comment il est question de * i' sauver » l'empire d'Autriche. S'il existe un meilleur moyen de désarticuler l'Allemagne et d'empêcher ses morceaux de se rejoindre, qu'on nous le dise. L'essentiel est que tout le monde soit d'accordi sur l'étape finaie. Fernanî» N EU RAY. Lire en 2* page : DANS L'ARMÉE ; NOMINATIONS. UN PORTRAIT ds M. de Broqueville L'Heure a publié cri tête de son numéro du. 29 août un excellent portrait de M. d# Broqueviîle. On en lira certainement avec intérêt quelques passages : ...Le baron de Broqueviîle avait vécu des heures inoubliables d'angoisse patriotique. l'I avait suivi le développement de la crise d'Agadir avec une attention anxieuse. Combien de nuits passées sans dormir, dans la crainte du crime que les- Allemands ne devaient consommer qu'en 1914e! Jusqu'à cette crise, îi croyait encore à la loyauté allemande. Mais des renseignements certains venaient de lui ouvrir les yeux. Le Roi et lui avaient vu le danger qui menaçait ia Belgique. Malgré la premàere réforme militaire due aux courageux efforts de M. Schollaert, l'annee n'était guère en état d'y l'aire face. Et cependant, ces deux hommes attendirent les événements avec l'inébranlable résolution de faire leur devoir, tout leur devoir. L orage s'éloigna ; mais, dès ce moment, le baron de Broqueviîle, d'accord avec son souvaran, s'était juré de consacrer tous ses Wffoi%s a doter la JÊJe'igique d'une solide armée de cà'iiipagne, il entreprit d'abord tiiié uiuvre sérieuse ce rajeutiuBsement. Puis, fort de sa victoire finale, il osa proposer de nouvelles charges militaires au pays. Après avoir rallié à ses idées réformatrices tous les membres de son cabinet, il entreprit la tâche difficile de convaincre sa majorité. Il y réussit pourtant et obtint même le cwncoiirs d'une fraction» de là gauche libérale conduite par M. Paul Hymens, au-jouidliui membre du conseil des ministres et ministre de Belgique à Londres. Mais queils prodtges d'adaesse et de ténacité dut-il déployer pour poursuivre sa route à travers l'obstruction des gauches et l'inquiétude cie la droite' L'année suivante, à l'occasion'de la visite du roi de Danemark, une division de l'armée nouvelle, devenue une armée vraiment nationale, défilait au complet sur i avenue do Tervufcran. D'enthousiastes acclamations accueillaient le Roi à cheval. Au ori de : « Vive le Roi ! », la fouie ajoutait celui, bien rare autrefois, de : « Vive l'arrosa ! ». Aucune note discordante ; la cause était gagnée devant l'opinion publique. Amis et adversaires ne ménagèrent ■point leurs félicitations au ministre de la Guerre. Les nianœurvres du camp de Be-verloo accentuèrent cette impression favo-. rable. Je ne parlerai point des événements de 1914 qui sont encore présents à toutes les mémoires. Mais ce quil faut répéter, c'est que* dan§ la sinistre nuit de 1 ultimatum allemand, le Roi et son premier ministre n'eurent pas une minute d'hésitation. Aucune voix ne s'éleva dans lie conseil des ministres pour insinuer que peut-être l'on pourrait se. contenter d'un simulacre de résistance. Les représentants du peuple et la Belgique tout entière se grandirent à la hauteur des circonstances. Et, aujourd'hui, le Roi et le baron de Broqueviîle, silrs d'étie les fidèles interprètes du peuple tout entiei, déclarent fièrement : « Nous ne regrettons rien 1 ». On a qualifié de «< mâfadfc; ' belfee » la réorganisation de l'année du roi Ai-^ert en terre d'asile. Lorsque éclata ta guerre, cette armée était en pleine période de transformation. « En somme, écrivait .récemment la Revue militaire suisse, la crise qu elle subissait s'est dénouée au milieu du cata-. clysme. 11 faut s'étonner et admirer, au point de vue exclusivement objectif et militaire, que la' Belgique ait pu, en pH-eine ' guerre, constituer cette armée dont lord Northcliffe écrivait, l'autre jour, que c'est . «une armée parfaite®». M. de. Broqueviîle a mené à bien une autre réforme qui paraissait malaisée : il . a constitué un ministère d'union nationale. Sans doute, il ne serait pas difficile de trouver des catholiques, des libéraux et des socialistes décidés à collaborer ensemble pour le salut du pays. Mais ce qui était ' compliqué, c'était de réaliser cette union (sacrée en l'absence du Parlement, sans vicier les usages parlementaires: M. de Broqueviîle a fait entrer dans son cabinet les deux qhefs du parti libéral, MM. Goblet d'AUviella et Paul Hymans, et le leader du parti socialiste, M. Vandervelde, sans perdre un seul dte ses anciens collaborateurs. Cela, c'est un tour de force que tous les Belges devraient être unanimes à applau.-, dir. Ajoutons que ' Heure a changé de direction, il y a quelques semaines. La rédac-. lion de l'Heure belge a été confiée à; notre excellent confrère M. Louis Maurice, qui était correspondant, parisien de l'Etoile beïg(e avant la guerre. C'est ce qui explique ■ que l'Heure belge s'inspire désormais du plus ardent patriotisme et des idées d'union sacrée. Quant à ta politique française de l'Heure, i ce n'est pas notre affaire de l'apprécier. * ■ i■ ■■m ■ .ÏM lirrrrr1 1 " ■ ■■ • [NOTES DU FRONT f Devant Drie-Grachten COMMENT QUATRE DE NOS BRAVES ENLEVÈRENT UN POSTE D'ÉCOUTE (De notre envoyé spécial.) Entre Noordschoote qu'occupent nos troupes et. Drie-Grachten où sont installés les Allemands, s'étend l'inondation. L'Yperlée, petit ruisseau qu'un athlète franchirait d'un bond, y déborde et près de huit cents mètres de marais séparent les aimées. Mais la route pavée qui va de Noordschote à Drie-Grachten n'est pas sous eau. Aussi les postes avancés belges et allemands sont-ils très rapprochés l'un de l'autre et établis sur la. route elle-même. De nos positions avancées, on remarque facilement le poste d'écoute ennemi, grâce à l'épais réseau de fils de fer barbelés qui le précède. A cent mètres environ derrière le poste d'écoute, se dresse, en avant de la ligne des tranchées, un bloc-kaus, solide construction bétonnée d'environ 30 mètres sur 10, que notre artillerie a sérieusement endommagée en ces derniers temps. L'ennemi n'a pu jusqu'à présent que le réparer tant bien que mal au moyen de sacs de terre, dont la couleur sombre tranche sur la blancheur du béton. Devant lo blockaus se drossent quelques troncs d'arbre d'inégale longueur, déchiquetés par les obus. * * Or donc, on avait résolu d'aller voir chez les Boches ce qui s'y passait et de ramener quelques prisonniers. La tâche était ardue, car pour arriver jusqu'au poste d'écoute il n'y avait d'autre chemin que la route, bordée de chaque côté par l'inondation.Un rusé piotte, un type ni petit ni grand, ni gros ni maigre, un piotte comme tous les piottes, se mit à peser les chances qu'il v avait de réussir. 11 mit son commandant au courant de ses projets et deux jours de suite il se glissa, à travers iss hautes herbes, la boue et l'inondation, jusqu'à proximité du poste d'écoute ennemi afin d'en étudier les abords et de connaître les habitudes de ceux qui l'occupaient.. Il put constater que l'ennemi avait pris toutes sers précautions. Le réseau des fils de fer "était des plus dense. L'herbe qui croissait, feur la. route avait été 'soigneusement coupée en avant du poste. En outre l'ocorce des arbres bordant la. rouie, avait été enlevée du côté bôchc de façon que la silhouette d'un homme s'approchant de nuit du poste d'écoute, se détachât nettement sur le fond blanc des arbres. Rien à faire de vive force se dit Van De Waille. Ainsi s'appelait notre héros. Mais la ruse pouvait réussir. Van De AVaile choisit trois « castards » de son acabit, nommés Nicolav, Hugé et Burion, il leur exposa son plan. Tous trois réfléchirent un moment, partirent d'un grand éclat de rire et ensemble s'écrièrent : « Ça va ! » Vous voudriez peut-être que je vous expose le plan des quatre copains. Non, Rien à faire. Tout ce que je puis vous dire, c'est que nos gaillards réussirent à se glisser entre le poste d'écoute boche inoccupé en plein iour et, le blockaus. Ils restèrent là- i bas tapis dans les hautes herbes, l'œil au guet, l'oreille tendue, le doigt sur la détente du fusil. La nuit arrive, la lune se lève. On voit à plus de cent mètres. Des pas se font entendra Ce sont les sentinelles boches qui viennent au poste d'écoute. Un homme passe, puis un second. En voici maintenant trois ensemble. L'un d'eux charge son tu-sil en dirigeant le canon vers le bord de la route. Sans s'en douter il tient Nico-lay au bout de son arme^ à moins de deux mètres. Mais voilà encore deux autres Bo-ctoes qui arrivent et s'installent à mi-chemin entre le blockaus et le poste. Lfes ennemis sont donc à sept contre quatre. La partie sera dure. Tout à coup notre artillerie se met à arroser les tranchées ennemies situées derrière le gros abri bétonné. Pendant troi3 quarts d'heure-les obus ne cessent de siffler. Soudain le tir se raccourcit et deux coups arrivent en plein dans le blockaus. A ce moment, Van De Walle donne le signal. Nicolay qui parle fort bien l'allemand se lève et crie aux cinq Boches qui étaient au. poste d'écoute : ^ — Les mains en l'air et rendez-vous ! Les Boches so retournent et regardent de son côté. Il répète plusieurs fois son ordre. Les Boches ne bougent pas, croyant, ainsi ' qu ils l'ont avoué plus tard, que leurs remplaçants qui viennent les relever veulent leur faire une farce. Pour appuyer sa sommation, Nicolay vise le Boche le plus proche de lui, à 3 ou à 4 mètres et tire. L,e coup rate et le Boche riposte : la 'balle va. se perdre dans la terre. A ce moment Van De Walle voyant que les choses paraissaient se gâter, se jette. sur les Boches avec Hugé et Burion et lance une grenade dans le poste. Un des ennemis s'ef-i'ondre gravement blessé. L'effet est immédiat : — Kamarade ! Nicht schiessen 1 Mais les deux sentyjelles ennemies qui sont entre le poste d'écoute et le blockaus se metteiii à tirer: Il-faut filer avec les prisonniers. On no peut emporter le blessé. Nicolay prend son sachet de pansement et le lui applique. Tout le monde retourne le plus rapidement possible vers les lignes belges. Les prisonniers boches sont les plus pressés, c'est à croire que ce sont eux qui entraînent nos hommes. Les voici au poste avancé belge, le commandant F... y attend'ses hommes. Il a. précisément au poing un énorme pistolet lance-fusées. Le premier Allemand qui l'aperçoit, croit sa dernière heure venue et se précipite dans ses bras en criant : ' — Nicht schiessen. Nicht schiessen ! L'officier à toutes les peines du monde à le rassurer. Depuis cette affaire les -Boches de Mer-ckem ont visiblement la frousse. i ê A. MATAGNS. L'offensive Roumaine Nous ne savons pas si l'intervention rou-' maine raccourcira la durée de la guerre, mais nous croyons bien qu'elle nous est une garantie nouvelle de la ferme exécution de la décision des gouvernements et des états-majors alliés de mener la guerre jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à l'écrasement des Empires Centraux. Mener la guerre jusqu'au bout : c'est ce que l'imagination populaire traduit en cette vue pittoresque des Cosaques bivouaquant sur le Prater à Vienne et des chasseurs d'Afrique défilant tà Berlin, Unter der Linden, — oubliant ainsi que Frédéric II fut vainqueur pendant la guerre de Sept Ans bien que les Russes fussent entrés a Berlin, et que Napoléon, encore qu'il eut reçu les clés de Vienne, dût encore vaincre par après la Coalition à Auterlitz ; tant il est vrai qu'une seule chose compte à la guerre : détruire ou mettre hors de cause la force armée de l'ennemi, peu importe le lieu de la défaite. * « * La destruction de la force armée de nos ennemis exigera encore de longs et formidables allons ; mais elle est si bien entreprise de tous côtés et avec de tels facteurs ci'exécution, quelle ne peut manquer d'aboutir. L'entrée en ligne d'une vingtaine de divisions roumaines et d'un nombre inconnu mais important de divisions fraîches, constituant l'armée du général lva nof, formée de Russes et de Serbes, rompt définitivement Iéquilibré des forces sur le front oriental et balkanique. Les Autrichiens disposaient, au déout du mois de juin, d'une quarantaine de divisions contre les Busses. Toutes ces divisions ont été terriblement maltraitées et leurs vides ont été plus ou moins comblés par la formation hâtive de bataillons de marche dans les dépôts qpi. de ce fait, ont dû être épuisés ou presque de tous leurs éléments combattants. Avec ces quarante divisions, les Autrichiens, soutenus par quelques divisions allemandes, ne peuvent que faire face à l'année du général Broussilowe. D'autre part, il v a l'armée bulgare, mais celle-ci ne compte que 14 divisions, — dont deux sont de nouvelle formation et il n'est pas téméraire de croire que dix ou onze d'entre elles sont accrochées en Albanie et sur i le front de Saioniquû^ Il ne reste donc que trois ou quatre divisions bulgares disponibles soutenues par quelques divisions turques, pour garder la rive du Danube et la frontière de la Dobroudja que l'occupation de Silistrie par les Roumains, à la suite du traité de Bucharest de 1913, a sérieusement affaiblie du côté bulgare. * * * Il semble bien que Roumains et Russes ont l'intention de prendre l'offensive à la fois par ja Dobroudja et par la Transylvanie. Les premiers événements nous môn-'• fc'iw, i&n iiusses traversant la Roumanie du nord au sud et les troupes I roumaines attaquant à l'ouest par les pas-! ses des monts transylvains. | La Transylvanie forme un saillant qui : donne a la Roumanie l'aspect d'un fer à ! cheval. Un saillant est une ligne géomètri-; que qui. comme on le sait, eàl aussi t'avo rable à l'offensive que défavorable à la défensive puisqu'elle permet une attaque concentrique. Or, il parait certain que les Autrichiens en sont réduits à disputer simplement aux Roumains les routes des montagnes qui d<$»uchent sur le territoire hongrois.^ Ces troupes autrichiennes île peuvent- être fort nombreuses. On les évaluait généralement, au début de l'offensive rus se, en juin dernier, à une division d'infanterie. renforcée par des unités de lands-turm. Dès lors, à la supériorité des conditions géographiques de l'attaque, les Rou mains joignent la supériorité du nombre et du matériel. Ce n'est cependant point à dire que la marche offensive en Transylvanie puisse (être aisée.' La lutte difficile que les Russes du général Letchitsky soutiennent dans les Carpathes du sud, immédiatement au nord du front roumain, en est la preuve. Ces montagnes de Transylvanie sont élevées, escarpées, âpres, sauvages. Aussi, là, pas plus qu'au Trentin et au nord de Sa-lonique, n est-il question de' l'établissement d'un front continu. On se bat et on se battra pour la possession des passes et de leurs débouchés. Mais il est évident que si les Roumains savent tirer tout le parti possible du bénéfice de la surprise, ils pourront se saisir de gages précieux, notamment par des actions combinées partant de la base Valaque-Craïova-Bucharest en direction de Temesvar, d'Herrha.nnstadt et de Kronstadt (Brasso). Des succès dans ces directions seraient d'autant plus importants qu'ils menaceraient les bases de l'armée de von Koevvess qui lu Me dans les Carpathes du sud contre l'armée Letchitsky. Mais tout cela n'est que simple prévision et il convient d'être circonspect, les leçons de ceite guerre nous ayant appris qu'il y a toujours loin de la coupe" aux levres. Paul CROKAERT, Encore un hommage à l'armée belge C'est dans un journal danois, le National Tidende (numéro du 12 août), que nous le ' 'trouvons. Constatant que, dans ces derniers temps, les communiqués belges ont parlé fréquemment de duels d'artillerie et de tirs de destruction exécutés contre les lignes allemandes, le correspondant parisien du jour- ' nal de Copenhague remarque que l'armée belge n'est pas, comme beaucoup le pen- ' Isent, une fiction entretenue en l'honneur 'du valeureux peuple belge et de son couple royal si populaire, mais une réalité, une 1 ■farce qui est prête é contribuer pour sa part à la lutte déoisive pour la libération de la Patrie belge. Ses effectifs ont été complétés par les réfugiés et par des milliers de feu,nés gens qui, au péril de leur vie, ont passé la frontière de la Belgique occupée et sont venus s'enrôler. De plus, l'armée belge est abondamment pourvue d'armes et. d« tous les rôuàges accessoires que comporte l'administration m Ri taire : écoles pour officiers, camps l'd'instruction, intendance, service de ganté, etc. Encore des arrestations Le Belgisch Dagblad, annonce que les j Boches ont arrêté M. l'avocat Pierre Ver-haegen, conseiller provincial de la. Flandre orientale. Le crime d-e M. Pierre Verhaegen est d'avoir' écrit et répandu en Flandre une j brochure où i,l signalait le caractère anti- ' belge de l'université gantoise de von Bis- j singt j On sait que le père de M. Pierre Verhaegen, M. le député Arthur Verhaegen, a. été lui-même déporté en Allemagne à raison , de son patriotisme. D'autre part, une lettre de Bruxelles annonce qu'un quatrième professeur de l'Institut Saint-Louis, M. l'abbâ Boon, nommé professeur durant la guerre, a été i arrêté par la police allemande On voit que le patriotisme belge est, malgré la persécution, plus vivace que jamais. Honneur aux vaillants qui maintiennent par leur courage les plus belles traditions de notre peuple. PAlfVRES DIPLOMATES ALLEMANDS !.. L'entrée en scène de la Roumanie ne sera pas pour relever'Outre-Rhin le crédit de, la j diplomatie allemande- Un rédacteur du « Vorwaerts » constatait j précisément ces jours-ci un revirement si- j gni-ficat-if dans l'opinion allemande sur j l'utilité dos diplomates. Le journaliste so- j cialiste constatait qu'avant la guerre, per- | sonne dans les milieux bourgeois n'aurait ; déclaré inutiles les ambassades et les légations. Or, voici que la presse du- Centre elle-même, par l'organe de la « Tremosiia » d."s Dortmund, et de la » Volkszeitung » j d'Essen, déclare surannée l'institution diplomatique et demande sa oppression, j » attendu que rien ne justifie plus cette institution de pur luxe. » Cet accès de mauvaise humeur ne suffirait-il pas à lui seul à nous prouver qu'on est loin de voir tout en rose chez nos ennemis ? Rappelez-vous le temps où la presse allemande assurait tous les matins que le prince de Rulow ne ferait qu'une bouchée de tous les diplomates de l'Entente. IL Y A DEUX ANS... « Le nationalisme ou la mort » —»G«—■— PELLE EST LA LOI DES DYNASTIES ET DES MONARCHIES, ECRIT LE MONAR- QHISTE CHARLES MAURRAS. Très bel article de M. Charles MaUiras, iJÉs l'Action française du 29, à propos de l'entrée en guerre de la Roumanie et de la tragédie dont la Grèce est l'objet et le prix. L'article est intitulé : Nations et ItjnasUes. On y admirera, tout de suite, après l'éloquent énoncé d'une loi politique trop souvent contestée, un hommage aussi délicat que touchant à l'héroïsme de notre reine Elisabeth. « les natioiis ne renversent pas les dynasties parce qu'elles se sentent assez fortes, assez persuasives et assez résolues pour les entraîner dans la direction de leurs affaires véritables et de leurs intérêts rée!sv écrit M. Maurràs. » A leur tour, les dynasties ne renoncent pas aux habitudes et traditions de ces mariages internationaux qui représentent de grands avantages à côté de certains inconvénients ; nous venons de voir la maison régnante de l'Angleterre ébaucher un projet' de mariage italien. Pourquoi cela ? Parce que, si forts que soient les liens du sang de maison à maison royale, ceux d'un peuple à sa maison régnante sont plus puissants encore. Les premiers peuvent être dénoués quand ils ont assez servi, mais ?es seconds sont infrangibles. Les premiers représentent, u,n apport extérieur, une possibilité d'échanges européens très précieux; les seconds finissent à peu près toujours-par subordonner absolument ces échanges à leur activité et en recueillent plus dac-cVoissement <*1 ^enrichissement qu'ils r,e peuvent en recevoir de dommages. » Le royaume de Grèce semble avoir été aventuré jusqu'à la limite des risques par l'union de son roi avec la sœur du plus puissant souverain de l'Europe. Il faut soohaiter que, l'aventure arrêtée la, les événements se succèdent selon l'ordre excellent adopté par la Roumanie. » Les volontés, les raisons, les sentiments, les biens généraux '\>t lo Grèce sont assez nombreux et puissants pour agir au sein de le famille royale do manière à neutraliser l'influence allemande ou à la renverser. , » Cfrtes, il eût été beau, rjvr, le '/"*'*• mièr ioûr, l'Orient possédât la répliqué vivante de cette reine Elisabeth qui. entre s'fit naissance allemande et le devoir belge, n'hésita point. Mais il est de l'essence des modèles complets et purs d'avoir peu, de pareils et de briller comme le font les belles étoiles au fond d'un espace désert. A défaut d'un, héroïsme de prime saut, peut-être reste-t-il aux souverains grecs de pouvoir prendre le parti de la Sagesse et de ses utiles et graves délices. S'il n'est pas trop tard, il n'est que temps. Les dynasties et les monarchies ont leur loi. Elle serait terrible s'ils la méconnaissaient, car elle leur dit : — Le nationalisme ou la mort. w Mais en revanche il leur suffira de s'identifier avec la nationalité de leur peuple. pour être «n mesure d'escompter, presque de défier l'avenir. Le tableau dè l'Europe au lendemain do tant d'événements capitaux nous enseigne deux choses : comme d êmoerffitiîe, comme forme pofliti que de souveraineté, le vœui populaire n'est rien et il ne peut rien : comme nationalisme, >1 crée, soutient ou em,porte tourt. » Le martyre de l'Ardenne belge » " ' 1 '*** ■ " « , Comment les Allemands mirent à feu et à sang les pays de Gedinne et de Paliseui Uno violente bataille se déroula du 21 ar 23 août dans les environs de Daverdisse. Porcher esse, iJaliseul, etc._ et sous le déluge des projectiles, les habitants des village* compris dans la zone de feu durent fuii .leurs foyers dévastés et chercher un refuge dans les bois et parfois même jusqu'en France. Bien leur en prit, car les Allemand» voulurent, comme partout ail leurs, répandre la terreur et se venger sui des gens inoffénsifs et surtout sans défense des pertes fort lourdes qu'ils avaient su bies dans la région. PORCKERSSSE DETRUIT DE FOND EN COMBLE . Porcheresse-en-Ardeunes, fut complètement détruit. On raconte que le 21 août, au soir, une troupe française de 3.000 hqm-mes environ vint cantonner à Porcheresse. mais de nombreuses forces ennemies arrivaient dans toutes les directions, les sentinelles se rabattaient donnant l'alarme el le régiment français semblait irrémédiablement cemé, lorsqu'une ruse d'officiers français amena, les troupes ennemies parvenues sur les crêtes dominant le village à ouvrir le feu sur le versant opposé qui était également occupé par des troupes allemandes sans liaison. Une véritable bataille s'engagea à laquelle l'artillerie prit part et. à la faveur de laquelle le régiment français parvint à se retirer, en suivant le cours du ruisseau par Gembes et Prazv, sans perdre un homme, et à arriver à la voie ferrée Gedinna-Paliséûl où il organisa une défense solide. Pendant ce temps la bataille continuait à faire rage vers Porcheresse, et ce n'est qu'au matin que les Allemands s'aperçurent de l'erreur qui leur coûtait de lourdes pertes, Dana leur rage, ils dôtruisire: le village de fond en comble, puis se mirent à la poursuite des Français, qui bien. : organisés dans les eléblais et remblais ue . la voie ferrée, les tinrent en échec faisant ■ une véritable hécatombe d'assaillants, et ne ■ se retirant que lorsque parvint l'ordre de retraite. Ils se replièrent alors par les bois Totienne, bois des Cordes, les deux Hêtres vers Houdremont etc. Un témoin oculaire raconte qu'un sol-: dat français retranché derrière le mur d'un jardin près de la brasserie Stefpin et ayant ir-> magnifique champ de tir sur les routes aboutissant à l'église de Bièvre aurait à lui seul abattu près de cent ennemis avant d'être lui-même frappé à mort. On pouvait voir à cet endroit plusieurs centaines de douilles vide». Tous les chariots de ferme furent réquisitionnés pour relever les milliers de blessés et de morts allemands; ces derniers furent incinérés dans les maisons de Bièvre, Louette, Houdremont, etc., ei, dans les décombres, on retrouva des quantités considérables de boutons militaires. INCENDIES ET MASSACRES X BIEVRE ET A HOUDREMONT Bièvre fut aussi une victime de l'invasion. On y compte 72 maisons brûlées, 18 . personnes tuées, 20 blessés et on y vit tout , le cortècre d'excès et de pillages qui accompagna le passage des troupes allemandes dans nos villages. En novembre 1915, il manquait encore une centaine d'habitants pour la plupart réfugiés en France. Les maisons incendiées sont celles de MM. j HoUben. Alfreel Istasse, Edmond Sterpin, ' Gérard Wilmotte, Tirttin^er, Edmond Compère, JoseiVh Al aime, Veuve Bertrand. ' Jea\i-Baptisf e Danloy, Léon Balfroid, itThéophile Jaumotte, Louis Clarinval, Al-

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Dit item is een uitgave in de reeks Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1895 tot 1940.

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