Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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30 december 1914
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s.n. 1914, 30 December. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/br8mc8s59f/
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Feuille Luxembourgeoise d'Informations ARLON, LE 29 DECEMBRE 1914 LA DEFENSE DE LIÈGE Les derniers jours du fort ne Loncin Du » Courrier de l'Armée » : Le lort de Loncin a sauté mais ne s'est pas rendu Dans la lettre magnifique qu'il adressait au Roi, le généra! Léman annonçait qu'après avoir opposé à l'ennemi la plus admirable résistance, le fort de Loncin, défruit par une véritable catastrophe, due à l'explosion du magasin à poudre, était tombé aux mains des Allemands, ayant"". perdu les 8/10 de sa garnison. Un officier qui participa jusqu'à la fin à l'héroïque défense du fort, et qui, trouvé évanoui dans les décombres, fut fait prisonnier, puis transporté dans une ambulance d'où il parvint à s'échapper pour rejoindre l'armée à Anvers, nous a fourni, au sujet de la résistance de Loncin, les détails véri-diques qu'on va lire. On verra que la conduite de la garnison du fort, contre lequel l'adversaire mit en œuvre les plus puissants moyens dont il pouvait disposer, dépasse en bravoure, en stoïcisme et en énergie sublime tout ce qu'il est possible d'imaginer.Les forts abandonnés à eux-mêmes. Le général Léman reste l'âme de la défense Le général Léman vint s'installer au fort de Loncin. aussitûljiue certains intervalles ayant été forcés par l'ennemi, la 3e division d'armée, qui avait résisté avec une vaillance étonnantep endant les journées du 4, 5 et 6 août, dut se replier devant des effectifs supérieurs, évalués à 100.000 hommes, après leur avoir infligé des pertes considérables.L'ennemi ayant pénétré dans la _ ville de Liège, les forts étaient abandonnés à eux-mêmes. Aussi longtemps que des relations purent être maintenues entre eux, le général Léman continua à diriger l'ensemble des opérations de la défense. Ces relations étaient assurées par des soldats intrépides, qui risquaient cent fois leur vie pour porter des ordres, d'un ouvrage à l'autre. Rien ne passait à portée des canons d'un fort, sans être aussitôt détruit. Les forts pris à revers Bien qu'ils fussent maîtres de la ville, les Allemands se trouvaient dans une situation précaire. Il leur fallait à tout prix s'emparer des ouvrages qui continuaient à bombarder toutes les routes par où devaient passer les armées envahissantes et leurs charrois. Ils ne pouvaient pas sbnger à prendre d'emblée les forts d'assaut. Les tentatives exécutées lors des attaques sur la rive droite de la Meuse, leur avaient prouvé que l'opération était irréalisable, même au prix d'énormes sacrifices. Les Allemands résolurent donc d'amener devant les forts, leur matériel de guerre, afin de les mettre hors d'usage par un bombardement violent. Petit à petit, leur infanterie d'abord vint investir les ouvrages à distance, les isolant les uns des autres. Maîtres des intervalles, ils surent faire pénétrer dans la ville, durant la nuit et par des routes que le terrain accidenté soustrayait à l'action des forts, quelques-unes de leurs batteries les plus puissantes. Ils pouvaient ainsi bombarder, à revers, des ouvrages qui n'avaient pas été constitués en vue de résister à un tir d'artillerie dans cette direction, tandis que d'autres batteries bombardaient les forts de front, à grande distance. Le fort de Loncin Isolé Une huitaine de jours après l'attaque des Allemands sur Liège, le fort de Loncin s'aperçut qu'il était totalement isolé. Mille indices annonçaient qu'une attaque formidable se préparait. Sous la direction du général Léman et du commandant Naessens, commandant du fort, les préparatifs de défense se poursuivaient avec activité, nuit et jour, dans cet immense ruche de fer et de béton; chacun accomplissait sa tâche avec calme et entrain. Les canons, inlassablement, crachaient leur mitraille sur tout ce qui s'avançait à leur portée. Déjà la lutte s'engageait entre les grandes coupoles et les premières batteries ennemies de 10,5 cm., dont on avait pu, approximativement, déterminer l'emplacement. Des projectiles atteignaient le fort, éclatant avec un bruit de tonnerre, mais ne lui causant nul dommage. Placides et stoïques, les artilleurs de service dans les coupoles, pointaient leurs pièces avec calme «t précision, ne ijrant qu'à bon escient. Atmosphère d'héroïsme Electrisée par l'exemple de ses chefs, toute la garnison attendait, sans manifester la moindre inquiétude, le bombardement que, instinctivement, elle sentait proche. Quelle appréhension ! Et malgré tout, une confiance absolue chez tous et la résolution inébranlable de tenir bon jusqu'aux dernières limites. Chaque jour, d'ailleurs, le général Léman et le commandant Naessens adressaient aux hommes réunis une courte allocution empreinte de la plus noble énergie, leur faisant jurer de lutter jusqu'à la mort, plutôt que de se rendre. Une immense clameur: <i Vive le Roi », « Vive la Belgique » accueillait oes paroles, se répercutant sous les voûtes sonores du fort. A mesure que le temps passait, une lueur plus farouche illuminait les yeux, dans les visages déjà noircis par les premières traces de la fumée provenant du tir des coupoles et de l'explosion des projectiles ennemis.Dans les galeries obscures, l'obstruction de la cheminée d'aérage des générateurs empêchait l'éclairage électrique de fonctionner. Dans les locaux, aux fenêtres hermétiquement blindées, dans les magasins des coupoles, petit à petit, l'air se faisait plus lourd, chargé de l'âcre et cuisante odeur de la poudre. Mais, loin de déprimer les cerveaux et les cœurs, elle leur communiquait une ardeur nouvelle. Une ; atmosphère d'héroïsme enveloppait tous ces hommes unis par l'accomplissement du même devoir et plus décidés, à chaque heure, au sacrifice de leur vie. Un orage de feu. — Une garnison d'airain Puis soudain, le 14 août, avant 16 h., c'est le déchaînement du formidable orage attendu. Une artillerie de siège, invisible, bombarde le fort, sans répitr durant 26 heures. Toutes les minutes, 2, 3, parfois - quatre projectiles tombent, sans discontinuer, sur le massif central, avec un vacarme de tonnerre. Après des flammes, des nuages de rim' 1 tftj~7;riTya-: ■-1_■yj ■, fr-*— sures. Faute de pouvoir répondre aux batteries ennemies dont on ignore la position, les coupoles restent silencieuses. Les artilleurs de service sont rassemblés aux étages inférieurs, à l'exception des sentinelles blot-i ties à Lextérieur de l'ouvrage et qui veillent pour signaler l'approche possible de l'assaillant.Toute la garnison a été réunie dans la vaste galerie centrale, dont la voûte, épaisse de 2 m. 50 à 3 m., leur offre un abri sûr. Car les locaux du front de gorge sont rapidement devenus intenables, les lourds projectiles ennemis, lancés de la ville, atteignent le mur d'escarpe épais seulement de 1 m. 50, et le démolissent petit à petit. La garnison pourtant est encore indemne, nullement déprimée, calme et vaillante; elle attend stoïquement que cesse cet infernal orage, prélude de l'assaut qu'elle s'est jurée de repousser. Inlassablement, d'ailleurs, le général Léman, le commandant Naessens et tous les officiers présents,circulent parmi les hommes, trouvant, en ces heures tragiques, les paroles qu'il faut pour maintenir haut et ferme le moral de ces soldats admirables. Ils sont calmes, confiants, sûrs d'eux-mêmes et tout bonnement sublimes. L'énergie surhumaine du général Léman s'est communiquée à toute la garnison, ce ne sont plus des hommes, mais des blocs d'airain. Pourtant, par les brèches du mur de masque, des projectiles pénètrent à présent ; dans les locaux du fond de gorge, y faisant explosion et lançant des débris de muraille dans toutes les directions; mais le restant du fort résiste magnifiquement à l'ouragan de fer qui s'abat sur lui. Profitant, durant la nuit, d'une accalmie dans le bombardement, le commandant du fort fait examiner l'état des coupoles. Les plus grosses n'ont subi que peu de dégâts; la plupart sont simplement calées par des éclats de fer et de béton qui se sont logés entre la cuirasse et l'avant-cuirasse. Dès que le feu se ralentira, il sera possible d'y remédier. Les petites coupoles à tir rapide sont intactes: aucun projectile ne les a atteintes. C'est la certitude de pouvoir repousser l'assaut. A l'aube, le bombardement reprend avec ■ une nouvelle violence; la garnison reste toujours intacte et stoïque et s'occupe d'éteindre quelques débuts d'incendie dûs à des boiseries et literies qui ont pris feu. La confiance la plus admirable ne cesse de" régner dans le fort; les hommes prennent leurs repas, sans se départir de leur calme; d'autres, vaincus par la fatigue, dorment à poings fermés, malgré le vacarme infernal qui les environne. On souffre un peu d'être entassé dans la galerie centrale que la fu- i mée envahit, mais les courages ne faiblis-: sent pas, et tous attendent l'heure pro- ■ chaine de s'élancer à leur poste de com-l bat, car on prévoit l'assaut pour la nuit. Et voici tout à coup que se produit l'é-: pouvantable catastrophe! Vers 17 h., une explosion formidable ébranle le fort jusque ; dans ses fondements! C'est le magasin à : poudre, qui a pris feu à la suite, suppose-t-: I on, d'un incendie brusque et inaperçu.Rien au monde ne pourrait rendre les effets ter rifiants de cette explosion qui fit s'écrouler toute la partie centrale du fort, dans un nuage indescriptible de feu, de fumée et de poussière. C'est une' dévastation sans nom, un amoncellement inouï de blocs de béton, de fragments de coupoles achevant d'écraser, dans leur chute, la presque totalité de la garnison déjà déchiquetée par la violence de l'explosion. D'ans cet enchevêtrement fantastique s'échappent, par quelques issues, des ton ente- de fumée suffocante. On sauve ie général Léman, — Les Allwdnds ne peuvent retenir admiration Au tonnerre infernal de l'explosion a succédé un silence d ; mort que seuls interrompent quelques gémissements de blessés. L'artillerie allemande a cessé son feu. De toutes parts accourent des fantassins ennemis; sur leur visage se lit l'épouvante qui succède aux grandes catastrophes. Ce ne sont plus des soldats acharnés à détruire, mais des hommes accourant au secours d'autres hommes ensevelis sous, des ruines fumantes. Avec des précautions infinies, l'ennemi pénètre dans ce qui reste du fort; il ne songe même pas au succès imprévu que la catastrophe lui vaut, mais à dégager des décombres les survivants qui pourraient s'y trouver. Guidés par l'officier qui fait ce récit et qui, trouvé évanoui, a bientôt repris ses sens, des pionniers et des fantassins allemands dégagent des morts et des blessés. Ils découvrent ainsi le général Léman, qu'un de ses adjoints et ses ordonnances, miraculeusement échappés à la mort, s'occupent déjà à retirer des débris qui l'ense-. velissent. Tous sont méconnaissables; leur visage est noir de fumée, leurs vêtements sont en lambeaux,leurs mains ensanglantés. ' Le général Léman est placé sur une ci-j vière, qu'au-dessus des obstacles amonce-j| les on parvient à porter hors du fort, où un I médecin prodigue ses soins au glorieux héros qui a perdu connaissance. A peine a-t-il repris ses sens qu'il serre la main des deux officiers belges qui l'accompagnent et leur dit: «C'est fini, on s'est bien défendu ! »... , Un officky s!'ea«nd s'approche, se.décou- -;i . '-'p.ialirpmhl an tr- ri'érno- tion, lui dit ces mots: « Général, ~ ce que" vous avez rait est admirable » — Il me semble que ces paroles réconfortent un peu l'illustre défenseur de Liège, que, peu après, un auto transportait dans une ambulance de la ville. Le sauvetage se poursuit. — Une poignée de héros Entre-temps, la recherche des derniers survivants se poursuit dans le fort. S'éclai-rant au moyen de falots et de lanternes, un groupe d'Allemands s'engage dans une galerie qui a.résisté à l'explosion. Du fond du couloir, soudain, quelques coups de feu crépitent. Le petit groupe ennemi assiste au spectacle le plus poignant et le plus sublime qui se puisse décrire. Une poignée de défenseurs du fort, 20 à 30 hommes peut-être, miraculeusement échappés à la catastrophe, ont trouvé là un refuge. On ies distingue à peine, à la lueur des falots qui parviennent à percer l'épais nuage de fumée dont la galerie est envahie. Ils n'ont plus forme humaine: noirs de poudre, le visage ensanglanté, couverts de brûlures, les vêtements en lambeaux, les mains crispées sur des tronçons d'armes, la plupart hors d'usage!..., ces formidables héros, à face de démons, attendent là, sans chefs, à demi asphyxiés, blessés ou mutilés; ils rassemblent ce qui leur reste de force pour tenir tête encore ! une clameur rauque s'échappe de leurs poitrines haletantes: « Vive le Roi! » « Vive la Belgique! » La scène est d'une si tragique grandeur que l'adyerW're. s'arrête, ébloui par tant d'héroïsme, et incapable de porter la main sur ces glorieuses loques humaines qui, l'une après, l'autre, s'«ffondrent eou» le» effets de l'asphyxie. On se précipite à leur secours et l'on porte hors du. fort ces dernier» héro» d'un» résistance sublime. Cette fois, c'est fini! Le fort de Loncin, en ruines, s'est tu pour toujours! Des 500 hommes qui composaient la garnison, 300 au moins sont morts. Une centaine sont blessés grièvement; 40 à 50 à peine n'ont que des blessures légères. Dans le lointain, le canon gronde inlassablement. Ce sont les autres forts qui tiennent toujours. Leur grosse voix répète, à tous les échos, que l'armée belge périra tout entière plutôt que do faillir à son devoir. LES MÈRES De Lucien Descaves, ces lignes pathétiques : Entre femmes qui se connaissent et se rencontrent, la parole que l'on entend le plus souvent, par le temps qui court, est certainement celle-ci : — Et vous? Avez-vous des nouvelles du vôtre? La question est posée timidement... Un malheur est si vite arrivé \ Pas de nouvelles ne veut pas dire : bonnes nouvelles. Le silence, cependant, est la porte entre'ouverte à l'espoir..// n'est peut être que prisonnier..Il va faire connaître le lieu de son internement.. fre la patience.©n cite dos .exempltsjon rasstire 1m autres pour 6e rassurer soi-même... Ce .sont des mères qui causent. Elles vivent de peu... Elles vivent d'une lettre vieille de quinze jours, d'un mois, six semaines... d'un croûton de lettre ! La lettre ne les quitte point; non pas qu'elles aient besoin de la relire ; elles la savent par cœur... ; mais elles la font lire.C'est la dernière reçue.Elle est sale aies je 'uoAbjo ne 'q^ouw; «I suup -4JJO? jioav.p d'avoir passé de main en main... Les étrangers la déchiffrent, avec peine; mais, dès qu'ils hésitent ,1a mère dit le mot qu'ils n'ont pas pu lire. Il ne lui suffit pas de porter la lettre sur elle ;c'est dans sa chair qu'elle est imprimée. C'est un tatouage ineffaçable ! Je demandais de# mots héroïques. Les mèree m'e* ont envoyés: les leurs... et, puis ceux de leurs enfants, des fragments de lettres, des lettre» entière» composées, en effet, det mots tous héroïques, puisqu'ils respiraient le mépris du danger et la confiance. Une admirable femme, que je ne connais pas et iont le fils n'est guère sorti du lycée Condorcet que pour s'engager dans les dragons, me communique l'étincelle qu'elle a reçue d'une lettre. « Voyez, m'écrit-elle ,comme ces grands enfants rouvent moyen de nous arracher un sourire à travers ios armes ...Ci-joint une enveloppe timbrée pour ^ue vous me retourniez la lettre après l'avoir lue. e ies garde toutes. La dernière en date m'aide à at-endre la suivante, qui pourrait, hélas»*! ne jamais venir! » Je me trouvais, l'autre jour, au guichet d'un bureau de poste. Une ouvrière qui portait ses quarante- j jinq ans comme un fardeau au-dessus «le sas forces, ; s'approcha de moi et me dit : — Je ne sais pas écrire... Voulez-vous oavoyor peur moi ua télégramme ? — Bie* volontiers. Elle me dicta troia meta , trois met* eeuleaaeat : « Ton frère mort». — C'est votre fils qui a été tué ? lui demandai-je. — Oui, Je n'avertirais pas son frère, s'il était aol-•iat aussi... Ça pourrait le décourager; mais il Mt malade de la poitrine et réformé. Et je signai pour elle le télégramme : «Veuve B...» Aucune plainte amère. Pas de larmes. De l'héroïsme civil au meilleur marché : vingt-cinq 60us par jour... si celle-là les touche, comme secours de chômage ! 11 y a, dans la famille française, des drames quoti-. diens terribles. On m'en raconte un d'hier. ' Une femme n'a plus que son fils au monde. La ,u- •*—^li-^e^-genv^mbre». encore, il donne de ses nouvelles. Après ,il n'en donne plus, impossible de savoir ce qu'il est devenu. La mère a écrit partout et n'a pas reçu de réponse ou n'a reçu que des réponses vagues. Ses amis l'entourent, la réconfortent, et, de leur côté, se renseignent. Ils apprennent enfin, par une voie détournée, que l'enfant jsl mort quelque part vers Ypres... Justement sa mère est attendue à dîner. Va-t-on lui dire la vérité... ju bien prolonger quelque temps encore la lueur d'espoir qu'elle conserve?... On ne sait à quoi se résoudra. tille arrive. On se met à table... et cette femme, .jui cherche à s'étourdir, est la plus gaie des convives 1 Les autres, embarrassés, se retiennent .baissent la voix, comme dans une chambre où il y a un îort. Il y en a un... et cette malheureuse, sa mère est la seule à ne point le voir ! Ne disait-elle pas tout à l'heure qu'elle avait les meilleures raisons de croire qu'il était prisonnier?... Si c'est vrai tout de même?... Et le doute qui fait qu'elle parle gagne ses amis et fait qu'ils continueront à sa taire. Mères vaillantes,mères résignées,mères douloureuses,on ne vous défend pas de porter le deuil de vos en îants car de quelque façon que vous le portiez,on sait que le spectacle n'en sera jamais déprimant. La mère que nous avons connue exaspérée, révoltée, à l'idée seule qu'elle étevait un fils pour les boucheries,cette mère a presque disparu. Elle était l'ornement de la oaix; elle ne ferait qu'ajouter aux tristesses d'une guerre que nous n'avons point cherchée et que noue subissons comme une épreuve inéluctable. L'indigna-ion des mères gronde en dedans; elles l'exhaleront plus tard. Mais, ainsi que la paix la guerre a aussi son orne--nent, et voici celui que la tendresse filiale d'un soldat m'envoie de la frontière de l'Est. 11 est à l'hôpital, légèrement blessé, et il m'écrit : <«Je suis caporal. En petite patrouilla j'ai tué un annerai et je m'en suis vanté à ma mère. Elle me répond : «J'ai pleuré en lisant ta lettre. Cet Allemand a une mère et peut-être une femme qui vont l'attendre.. Est-ce que vous ne pourriez pës les blesser seulement? Ce serait bien assez...» Ah! chère femme, à qui dites-vous cela? Mais à qui plutôt ne le dites-voua paa? La guerre et la vie de demain C'est le sujet d'une conférence que vient de faire & Paris, devant un auditoire extrêmement nombreux, M. Emile Boutrcux, de l'Académie française, et qui a fait sensation en raison de la philosophie sereine dont elle était empreinte: — Certes, a dit en substance M. Emile Boutroux, nous devons en ce moment, avant tout, appliquer la maxime de Hoche: « Age quod agis ». Mais faire la guerre ce n'est pas oublier l'avenir, c'est y subordonner, y sacrifier, s'il le faut, le présent. Et, dans la vision d'une vie plus belle pour nos descendants, nous puisons des forces nouvelles. D'ailleurs, qui peut dire combien durera cette guerre? La vie de demain, peut-être, sera encore, pendant un temps n*t«l»l«, la continuation de la vit d'aujeor- d'hui. Notre sujet est donc très actuel. De la guerre, comme de toutes choses, la raison conseille de tirer le meilleur parti possible. La guerre est une destruction. Mais il côté de tant de destructions déplorables, il en est d'utiles. D'une manière générale, la crise actuelle favorisera une poussée nouvelle de la vie; et, à construire sur une table rase, nous pourrons donner pleine satisfaction aux exigences de l'hygiène, nous ouvrirons à l'art une libre carrière. La guerre a créé et maintient parmi nous de précieuses habitudes. Elle nous apprend la sobriété, l'endurance, toutes les viriles vertus physiques. Elle guérit nos intelligences de la sophistique et du dilettantisme, en confrontant à chaque pas nos idées avec les réalités. Elle nous fait oublier no# divergences d'opinion et pratiquer la coopération, l'aide mutuelle, la fraternité active; ces vertus, il «'agira de lés conserver. Enfin, la guerre nous donne de grandes leçons: ne point s'endormir dans une fausse sécurité; réaliser la coopération de l'Etat, des sociétés libres et des individus; envisager toutes les questions 1 un point de vue non seulement national, mais international, etc. Leçons que nous devrons nous garder d'oublier. C'est donc un véritable renouveau de toutes nos activités vitales qui peut résulter de la présente épreuve. Plus nous méditons sur les enseignements de cette guerre, plus nous sommes fondés à penser que, dans l'intérêt du monde comme dans notre intérêt propre, il est à souhaiter que notre action s'inspire, plus que jamais, de notre idéal national, des idées de liberté, de droit, d'humanité, de beauté et de grandeur moral#. Le Comité national d'Alimentation et de Secours i président de la Commisaioft de Secours pour la Belgique, a donné dernièrement , au cours d'une conférence à Londres, des indications intéressantes concernant les opérations de est organisme.Au mois d'octobre dernier ,un Comité composé de personnalités importantes et de fonctionnaires belges fut constitué pour parer à la famine qui menaçait la population civile belge tout entière. Ce comité de manda à M. Whitlock, ministre des Etats-Unis à Bruxelles, et au marquis de Villalobar, ambassadeur d'Espagne, de coopérer à son œuvre. Des négociations furent entreprises avec les autorités allemandes à Bruxelles. Il fut fait aussi appe'. aux bons offices de l'ambassadeur des Etats-Unis à Berlin et aux ministres américain et espagnol à Londres. Ces démarches aboutirent finalement à un accord en vertu duquel l'importation de produits alimentaires pourrait se faire sous certaines condition© par la. Hollande, et sous le contrôle dés puissances neutres, jusqu'au moment où cea produits parviendraient à la population civile. La population se trouvant encore en Belgique a été évaluée à 6 1/2 à 7 millions d'âmes. La consommation de blé seule est normalement de 270.00c tonnes par mois, dont 230.000 tonnes proviennent de l'importation. Or, depuis le 15 août dernier, 11 n'y a eu pratiquement aucune importation en Belgique. L'armée occupante et la population ont consommé les stocks existants et en ce moment il n'y a plus de pain en dehors da celui fourni par la Commission de Secours. Quant à la viande et aux légumes,les quantités 6e trouvant dans le pays, consommées avec écomonie, suffisaient pour deux ou trois mois. On s'est basé sur une ration de pain de 335 grammes par jour et par personne, ce qui, bien que ne formant que le tiers de la ration allouée au soldat, semble suffisant pour assurer l'existence. II fauî donc importer environ 80.000 tonnes de blé par mois, soit pour environ 30 millions de francs y compte les frais de transport. Le problème consistait à trouver ces quantités de céréales sous forme de dons en nature, ou bien d'ar^ gent nécessaire pour les payer. Il fallait aussi trouver les moyens de transport et organiser les répartitions proportionnellement aux besoins. Les renseignements que chaque commune de Belgique possède sur ses habitants ont permis assez fa ciiement de déterminer les besoins de la population. La Commission a reçu de divers gouvernements et de plusieurs institutions des subsides pour environ 7 1/2 millions de francs. En outre, certaines banque: belges et certaines personnalités ont garanti la réu-.ion d'une quinzaine de millions et l'organisation des transports. La Commission est fntervénûe auprès de3 Comités locaux de secours pour obtenir qu'ils transforment leurs ressources en produits alimentairM k délivrer par le Comité central. Les dons en nature des peuple» américain* ot canadiens atteignent de 7 à 10 millions de dollars. Le mouvement de charité en Amérique a dépassé toi. ce qui s'était vu jusqu'à présent, et même l'élan qui s'était produit lors du tremblement de terre de S:..* Francisco. Déjà 32 navires sont prêts pour le trtrvù-port: jusqu'ici 50.000 tonnes de vivres d'une valeur de 13 millions de francs ont été délivrées, dont pré, de 5 millions proviennent de dons. La Commission a encore des chargements te ï prêts pour environ 50 millions de francs, dont la mc4* tiô est f sur nie par las dons. N* 8 Le Numéro 10 centimes Mercredi 30 Décembre 1914

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Dit item is een uitgave in de reeks Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Arlon van 1914 tot 1916.

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