Les nouvelles: journal belge quotidien publié à Maestricht par un groupe de journalistes liégeois

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13 september 1918
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s.n. 1918, 13 September. Les nouvelles: journal belge quotidien publié à Maestricht par un groupe de journalistes liégeois. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ht2g738f9f/
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5e Année — N° 20 Rédaction i Administration Turfmarkî 31 & 31 a La Haye — Téiéph. 216 Bureau à Maastricht : Hôtel Suisse,Vrijthor, Téléph.159 à Flessingue : Siljkstraat, 6 FRANÇOIS OLYFF . Directeur - Fondateur Les Nouvelles Vendredi 13 Sept. 1918 5 cents le numéro ABONNEMENTS : ,, , 1 florin par mois i ;oilar,ûe: „ __ .. _ 2.50 fl. parSmois | Etranger : port en sus ANNONCES : La ligne : 15 C. en 49 page Réclames permanentes à forfait Journal belge fondé â Maestricht en août 1914 IMPONIEREN I I ¥ I I \*J 3 « B L. S \ L— 1 ^0 par M. Maurice KUFFERATH I IMPONIEREN! C'étaif avant la guerre un de leurs vocables préférés. Ils en faisaient un usage immodéré, ils l'introduisaient à tout propos et surtout hors de propos, dans la conversation et sous les formes les plus diverses, "IMPONIEREN,, " IMPOSANT,,. Ils appuyaient fortement l'M et l'N, afin de rendre les syllabes plus sonores et retentissantes. Dans leur esprit, le mot s'appliquait à tout ce qui inspire l'admiration ou la stupeur, le respect ou la crainte, avec une nuance de duperie. IMPONIEREN ! imposer, en imposer, faire accroire, frapper vivement l'attention ou l'imagination, sans contrôle de la qualité de l'impression. Peu importait la valeur de la chose, du fait, de la parole, du personnage, de l'événement qui s'imposait ou en imposait; l'essentiel, c'était la soudaineté de l'effet et le trouble qu'il laissait. A force d'en user, le mot avait fini par devenir pour eux une maxime de conduite. C'était l'idéé qui réglait les gestes, qui déterminait les attitudes. Pendant un siècle, elle a fixé les mentalités. En toutes choses, l'Allemand n'avait qu'un but : affirmer sa force, sa puissance, sa supériorité : IMPONIEREN ! Toute la récente histoire morale, sociale et politique de l'Allemagne, tient dans les limites de ce mot. .Le besoin d'en imposer est à ia source de cette hypertrophie dans tous les domaines qui a abouti, en art, aux boursoufflures du grandiose et du COLOSSAL, dans la philosophie, aux extravagances confuses du SURHOMME; dans le commerce et l'industrie, aux entrepri-prises fallacieuses du GRUNDERTHUM et à la pléthore des surproductions; dans la politique, à ces manifestations tapageuses de la WELTPOLITIK qui, après nous avoir mis vingt fois en émoi, ont fini par créer l'atmosphère orageuse d'où devait sortir l'ouragan de fer et de feu qui bouleverse le monde. De nombreux observateurs ont note les multiples formes de la folie d'orgueil, de l'épidémie mentale qui a fait rétrograder peu à peu jusqu'à la barbarie un peuple qui par son ardeur au travail, par ses facultés d'organisation, par le génie de ses artistes et de quelques-uns de ses penseurs avait pris place au premier rang de Ta civilisation. L'enseignement universitaire a une p^rt énorme dans le développement de cette maladie mentale. On ne saurait trop insister sur ce point. Il ne faut pas se lasser de dénoncer l'erreur répandue par l'Université allemande. Depuis plus d'un siècle, elle n'a pas cessé, sous la pression des fondateurs et dirigeants de l'Etat prussien, de mener contre la conception d latine de la société une lutte qui continue et renouvelle celle de Luther contre la conception religieuse catholique-romaine. La science et la philosophie allemandes ont accompli de la sorte une oeuvre de désagrégation sociale dont nous commençons seulement à sentir les effets. En développant à outrance le subjectivisme avec Fichte et les autres disciples de Kant; en séparant ta religion de la morale avec Schleiermacher, Feuerbach et Schopen-hauer ; en exaltant lè sens créateur de la nature à la suite de Herder et de Jacobi, comme l'ont fait les romantiques, y compris Goethe et Novalis, la philosophie allemande a légitimité tous les instincts, »• elle a affranchi les passions de t®ute règle, elle a fait de l'homme un simple S rouage de l'univers, jetant ainsi les bases ipij du socialisme sous toutes ses formes et liuï de cette conception chimique de la société dans laquelle s'est illustré le pro-_ _ fesseur Ostwald. Pendant ce temps, la science allemande ' s'attachait à corroborer par ses investigations toutes les conjectures de la phi-jS losophie. Les Vogt, les Buchner, les No-leschott, les Haeckel n'ont fait qu'en tirer les ultimes conséquences. Toutes les l I énigmes de l'univers s'expliquent par la physique. L'homme est régi, exactement, par les mêmes lois que la plante, l'insecte et la bête. En tout, on lui applique les principes que la biologie a cru reconnaître et pouvoir dégager de la vie animale comme vérités essentielles. Ainsi la VOLONTE DE VIVRE s'est confondue f avec la VOLONTE DE PUISSANCE. Ce n'est pas la même chose pourtant ; cette dernière n'est qu'une paradoxale et vi-cieuse exagération de la première. Mais il s'est trouvé un grand écrivain, un pen-»i seur mordant, adversaire déclaré cepen-e < dant du matérialisme, Frédéric Nietzsche, — pour pousser à l'extrême l'exaltation du « vouloir vivre ou plutôt de la volonté de •i' puissance ; et sur la base de la théorie contestable de la survivance des espèces, due à la violence et au meurtre systématiquement organisés, s'est établie la con fusion entre les deux termes. Désormais l'essentiel est que la VOLONTE DE PUISSANCE soit affirmée et triomphe. Douceur, bonté, modestie, pitié, chasteté, sont des vertus méprisables, comme contraires à la VOLONTE DE PUISSANCE.,, "VOUS DITES QUE C'EST LA BONNE "CAUSE QUI SANCTIFIE MEME LA GUERRE. JE VOUS DIS QUE C'EST LA BONNE GUERRE QUI SANCTIFIE TOUTES CHOSES. „ Ainsi parle Zara-thustra.Ne pensez pas que ce soit là une vaine parole de. poète ou de rêveur : on sait de quelle façon elle a été comprise et mise en pratique par les hommes d'action. Ceux-ci d'ailleurs, depuis longtemps, prêchaient des vérités identiques, tirées par voie de conséquence de toute vcette philosophie scientifique. La foi en un monde meilleur, la croyance en un idéal de justice, de vérité, d'amour universel, étaient depuis longtemps pour eux des mensonges qu'il fallait détruire ; c'était des suggestions sentimentales qu'il fallait éviter d'écouter, des illusions bonnes tout au plus pour soutenir les faibles et dont les forts n'avaient nul besoin. Tant pis pour les faibles ! Ii était préférable de les voir disparaître ! Seul devait subsister le SURHOMME, ce SURHOMME qui n'est point une création fantaisiste et arbitraire d'un penseur isolé. Nietsche dans cette expression imagée n'a fait que synthétiser la pensée directrice de toute sa génération. Avant lui, ou en même temps que lui, Mommsen et Treitschke en historiens, les écrivains romantiques en poètes et en artistes, et en particulier le dernier et le plus puissant d'entre eux Richard Wagner, avaient évoqué ce SURHOMME dans l'Hercule des antiques forêts de Germanie pour qui le souverain bien c'est la force du corps et toutes les qualités qui font l'homme redoutable. v Par voie de conséquence, toute cette philosophie devait aboutir à la monstrueuse distinction entre la morale des individus et la morale des Etats. Le DROIT ne fut plus, comme dans la noble tradition latine, une discipline supérieure qui détermine, d'un point de vue désintéressé, la légitimité ou l'injustice de nos actes ; il est tout simplement une casuistique analogue à celle des Jésuites pour justifier tous les empiétements, tous les abus de la FORCE. 11 n'est que la métaphysique de la violence. II est la théorie mystique du matérialisme. Le Droit n'a plus d'autre mission que de réduire en formules légales et en principes juridiques les phénomènes créés par l'exercice intégral de la volonté de puissance. LA FORCE CREANT LE DROIT, la politique n'a plus à sa préoccuper du Droit afin de se conformer à ses principes ; l'Université allemande enseigne qu'au contraire le Droit doit se conformer AUX CONQUÊTES DE LA POLITIQUE. Malgré leur brutalité, ou peut-être à cause d'elle, ces théories avaient captivé beaucoup d'esprits. A la veille de la guerre, Maeterlinck proclamait encore l'Allemagne "la conscience de l'humanité,,. Sans la cruelle leçon des événements, combien d'intelligences continueraient à le croire. Même les derniers avatars de cette sophistique dans le domaine politique n'avaient pas suffi à ouvrir les yeux. Et cependant, quellss révélations n'aurait-on pas dû tirer des entreprises et des aventures de la PRESTIGEPOLITIK. Oh, ce mot ! N'est-il pas, lui, aussi, révélateur de toute une psychologie ? Bien entendu le PRESTIGE dont il s'agit ici n'a rien à voir avec la chose que ce mot désigne communément : l'illusion séduisante, le sortilège produit par l'art ou la valeur personnelle ; c'est tout uniment le BLUFF dans le sens le plus vulgaire du mot, un battage d'estrade qui correspond très exactement à IMPONIEREN, qui ne vise qu'à tromper l'adversaire par une attitude décidée, l'HISTRIONISME en un mot. Il est de tradition dans la maison des Hohenzollern. Le grand Fritz, l'ancêtre, en faisait ouvertement profession. Il estimait qu'un chef d'état de même qu'un général devait être COMEDIEN. L'historien qui était en lui s'amusait follement des bons tours joués à ses confrères couronnés de l'Europe d'alors. Le cynisme impertinent d'ancien régime avec lequel il parle des perfides machinations alternant avec les coups de terreur dont il accablait ses crédules adversaires, ne manque pas d'une certaine saveur. J'ai vu un jour l'autre ancêtre : Guillaume 1er, présider à l'inauguration de la, cathédrale de Cologne enfin terminée. Entouré des protagonistes de sa troupe, Bismarck, Moltke, von Roon, il eut une façon magnifique d'enlever son casque d'or dans un grand geste lent pour saluer d'une inclination profonde de la tête la croix chrétienne, dévoilée au haut des deux tours. Cela relevait encore du grand art. Jama'is je n'ai revu protagoniste d'une cérémonie royale, tenir son rôle avec cette dignité majestueuse et cette grandeur. Il s va moins d'allure dans les exhibitions ^ Tlu petit-fils. Celles-ci sentent la décaden-]• ce. La pièce ne vaut pas la mise en scène. Ce n'est plus qu'un exhibitionisme exas-l_ péré qui se manifeste par un besoin in-» tempérant de paraître, d'être partout, de E faire la parade sur les scènes les plus \ diverses, de gesficuier, d'agir, de parler, T de se montrer devant les foules ébahies. E Dès le début du règne, le mal s'était i- révélé par cette série ininterrompue de voyages accomplis par Guillaume II à e bord de son yacht blanc. Je l'ai vu it entrer ainsi dans le port d'Amsterdam, ;t puis dans celui d'Ostende, enfin arriver i. à Venise, debout sur la passerelle du :- commandement, costumé de blanc et ir coiffé du casque d'argent surmonté de )- l'aigle impérial aux ailes d'or déployées, le Plus tard, ce fut le voyage à Constanti-î, nople et en Palestine, sous le manteau it blanc et le turban du pèlerin oriental. !S Dans les capitales où cette présentation 5- maritime et pittoresque eût été irréali- sable ou déplacée, on le voyait changer is jusqu'à cinq et six fois de costume par ts jour, à la grande joie des badauds. :s Ces exhibitions personnelles se compli-ir quèrent par la» suite de démonstrations !- verbales ou écrites, d'une portée plus fâ-it cheuse : • tels la dépêche au Président in Kruger et le coup de canon d'Agadir, vains étalages de force qui devaient finir :e l'un et l'autre, par une reculade, comme > finit actuellement le bluff de la guerre ii, s0us-marine ; telles encore, les paroles et abominables adressées aux soldais paris tant pour la lutte contre les Boxers de et Cliine ou le discours adressé aux recrues s- prussiennes en 1891 : " Sous le libre nt ciel de Dieu, vous- m'avez juré fidélité, le et par là vous êtes devenus MES sol-ui dats... Vous ne devez plus avoir de vo-3S lônté propre, mais tous vous devez avoir ie une volonté, et C'EST LA MIENNE, il e, n'existe qu'un LE MIEN,,. Ou cet la autre encore, de 1893 : " DIEU ET le MOI nous avons entendu votre serment de fidélité... N'oubliez pas la 'SAINTETÉ la de ce serment. „ é- Cette hypertrophie du moi combinée te avec la grâce de Dieu, avec l'inspiration le de Dieu, le service de Dieu, la crainte te et le châtiment de Dieu, voilà depuis 2S vingt-cinq ans l'essentiel de son arsenal is oratoire; ce sont d'ailleurs les rouages la principaux de la théocratie militaire dont la il s'est proclamé le chef. Il commande >h au nom de Dieu, au nom du DIEU re ALLEMAND, il règne PAR LUI ET i" POUR LUI : " C'est de la grâce de Dieu :e que vient la royauté; aussi la royauté A n'est-elie responsable que devant le Sei-ie gneur ,„ a-t-il écrit sur une page du le LIVRE D'OR SECULAIRE DU PEUPLE r" ALLEMAND. re Pareillement, les falots empereurs de la décadence romaine s'étaient eux-mêmes divinisés. Cette manie est un indice à bien connu de régression intellectuelle et morale. Les journaux ont raconté, ces 'a jours derniers, qu'en parlant récemment re du roi de Roumanie, Guillaume II l'avait »• dédaigneusement appelé un Hohenzollern s> dégénéré. Le plus dégénéré des deux 'e n'est pas, probablement, celui qu'il croit. *e Tout, dans son règne, est marqué des signes évidents de la dégénérescence. On x- connaît le mot cyniquement terrible de ■*" Bismarck contre l'ANGLAISE ainsi qu'il îS appelait l'épouse du malheureux empereur Frédéric-le-Sage, la propre mère de Guillaume II : " la jument britannique qui :rj .avait contaminé le fier étalon allemand. „ c' Le mot est, d'ailleurs, injustifié autant que brutal. Il serait cruel d'insister. Les i" phénomènes morbides ne sont que trop 'a évidents par ailleurs. En Bavière circule un dicton populaire re qui les résume d'une façon prophétique : g- vj Komt der Kaizer mit der» Kurzen Hand ^ Folgen ihm Elend und Tod irii Land. E (Quand régnera l'empereur au court bras Mort et misère au pays l'on verra.) -s On le chuchotait naguère à voix bas-se: il vole aujourd'hui à haute voix, de :i~ bouche en bouche. Même les yeux jus-in qu'ici les plus obstinés à ne pas s'ouvrir 3" à la lumière commencent à percevoir la clarté. De doctes universitaires en Suisse, en Hollande, même en Allemagne confient \e aux journaux neutres leur désillusion et •I leurs doléances en voyant s'effriter leur nt idole d'avant-hier. Il y a beau temps, ce-a" pendant, qu'ils auraient dû être fixés sur ie son authentique valeur. Deux ans avant la guerre, on se félicitait à Vienne de il- ses maladresses ; hommes politiques et la, diplomates ne se cachaient pas pour dire e. que c'était à Guillaume II qu'Edouard VII e, devait les résultats les plus heureux de te sa politique ; les gaffes du neveu avaient te fait les succès de l'oncle. Il ne faut pas — - - | nos i i AU JOUR LE JOUR A la fareur du traitement fer--ySf rugineux et tonifiant auquel le maréchal Foch soumet l'Alterna-gne, il est curieux de voir fleurir là-bas, au soleil de la défaite, mille et une propositions de pair. Les champignons poussent moins vite sous la pluie d'automne. Et ceux-ci comme celles-là, doivent 8tre examinées avec une sage méfiance. Il y en a beaucoup de vénéneux. D'abord, les Boches ont imaginé qu'il suffirait de faire disparaître leur Hertling pour que les Alliés mettent bas les armes. Puis, ils ont mis en avant Soif, leur ministre des Colonies, dont la chancellerie devait complaire aux plus exigeants d'entre nous. Ce n'est pas fort. Enfin, ils parlent une fois de j^us de parlementariser — oh ! le vilain mot ! — leur gouvernement et d'y faire entrer Erzber-ger, le catholique, Scheidemann, le socialiste, et peut-être aussi Eichthofen, le libéral. Tout cela est enfantin, et les Allemands qui s'imaginent avoir quelque succès avec de pareils gobe-mouches prennent les Alliés pour des enfants ou pour des imbéciles. Que Hertling s'en a^lle, que Soif vienne, que Soif s'en aille à son tour et que Scheidemann lui-môme devienne chancelier de l'empire allemand, qu'est ce que ;jous voulez que ça nous fasse ? Il faut toujours en revenir à ceci, que ce n'est pas du tout de Berlin que se dirige l'Allemagne. Ce n'est pas davantage de Wilkelms-hoehe, où réside Guillaume II. C'est du grand-quartier général. Tous les ministres qu'on nommera à Berlin ne seront ministres que par la*grâce et la permission du grand-quartier et devront ou bien faire la politique du grand-quartier, ou tomber. Voyez Khûlmann. Voyez Bethmann-Hollweg. Or, une seule chose peut rainer l'influence du grand-quartier général. C'est la défaite. Done, la première chose,et même la seule chose que'doivent faire les Alliés s'ils veulent bien finir la guerre, c'est de battre les Allemands, l'armée allemande, le haut commandement allemand. Le reste viendra par surcroît. D'autres idées ont été émises relativement à la paix, notamment par le professeur Hans Delbrueck. Le professeur Delbrueck se range dans la catégorie des Allemands dits « raisonnables » et « clairvoyants », parmi ceux que la guerre n'a pas complètement affolés ou aveuglés. Et il voit très bien où le bât blesse son pays ; il détermine très nettement la nature du chancre qui le ronge et le tue. Nous sommes bien d'accord avec lui. Ce chancre, c'est le pangermanisme. Très bien. « Le monde exige et a le droit d'exiger, disait-il hier encore dans sa revue, que nous lui donnions une garantie à ce sujet, que nous lui prouvions que l'esprit pangermanique, c'est-à-dire l'esprit qui fait l'apologie de la violence, de l'ignorance et du paganisme (?) n'est pas l'esprit de l'Allemagne. » (Mieux eut valu écrire : « n'est plus....»). Et il ajoute : «Nous devons nettoyer l'Allemagne de tout l'esprit pangermaniste et le renier sans hésitation et sans restriction ». Cela ne manque pas de sens. Mais après ? Cela ne fait qu'un article de revue de plus, p*s davantage, et ce n'est pas avec des articles de journaux même signés Delbrueck qu'on chassera Luderidorff et Hindenburg du grand-quartier général. Pour cela il faut d'autres armes, d'autres moyens de pression. Quelques milliers de bons J^anks, par exemple, et quelques bonnes divisions américaines. Il faut toujours en revenir à ce que disait en novembre 1914, un homme qui s'est souvent trompé pendant la guerre — comme tout le monde — mais qui ce jour-là a été particulièrement bien inspiré. Je veux parler de M. Asquith, et de son discours _ du Guild-Hall. Ce jour-là il s'en est pris au militarisme prussien et il a dit que c'est ce militarisme qu'il fallait abattre si l'on voulait reconstituer le bonheur et la liberté en Europe et aussi en Allemagne. Le symbole de ce militarisme abominable c'est toujours Hindenburg, c'est 'Ludendorff, c'est le grand-quartier général allemand, c'est l'armée allemande. On les aura, c'est entendu, mais pas avec des articles de journaux ou des crises ministérielles. On les aura comme on les a eus sur la Marne, sur la Vesle, sur la Somme, à coups de canon! — E. F. désespérer de voir sous peu l'Allemagne | toute entière s'avouer que ces mêmes gaffes ont ligué contre elle le monde civilisé des cinq continents. Partout, les doutes s'élèvent sur la solidité de l'échafaudage de mensonge sur quoi s'était fondée l'hégémonie prusso-allem^nde. On commence à se convaincre que ce que Stendhal, il y a près d'un siècle, disait des savants allemands pourrait bien être exact : " Moins ils ont à dire, plus ils étalent leur grand magasin de principes logiques et métaphysiques. La vérité n'est pas pour eux CE QUI EST, mais ce qui, d'après leur système, DOIT ÊTRE.,, Le dogme de l'infaillibilité de la science allemande perd, l'un après l'autre, ses derniers croyants. Celui de l'invincibilité des armées allemandes est en train de subir les derniers et définitifs assauts. Le vaisseau de la PRESTIGEPOLITIK fait eau de toutes parts. La politique du bluff n'en impose plus à personne. IMPONIEREN est une chose et un mot qu'il faudra bientôt rayer du dictionnaire de la conversation allemande. Félicitons-nous et remercions le ciel de nous faire assister à ce spectacle reconfortant.Maurice KUFFERATH. de l'Académie Royale de Belgique. jien sinceres condoléances, Comment on s'échappe des Bagnes allemands Le Récit d'un Evadé Fait prisonnier sur l'Yser, le 31 mars 1915, avec quelques camarades, nous n'arrivâmes que le 7 avril au camp de Gôttingue, après avoir été maltraités et avoir souffert de la fair^ pendant tout le trajet. Au camp, on nous donna 300 gr. de pain par jour et des rutabagas à midi et le soir. Deux mois après, nous fûmes transférés au camp de Gusjrow, où les autorités voulurent nous forcer à travailler dans une usine à munitions. Ayant refusé, on nous renvoya au nombre de 23 à Bresen, dans un camp de correction, où nous restâmes un mois. La nourriture y était insuffisante; nous étions obligés de coucher sur la dure; tous les jours, pendant 5 heures, nos bourreaux nous attachaient au poteau. De Bresen, nous fûmes envoyés au camp de Himmelmoor, où nous dûmes travailler dans l?.s marais. Après un mois, oîji nous réexpédia au camp de Lindfor -den, où nous restâmes trois mois. Epuisés par un travail pénible dans les forêts et l'insuffisance de la nourriture, nous fûmes internés à l'île de Als, qui appartint jadis au Danemark. Après y avoir travaillé pendant dix-huit mois chez des fermiers nous résolûmes, à cinq camarades, de nous enfuir : C'était le 29 octobre 1917. Ail h. du soir, nous nous sauvâmes par le toit. Pendant que mes quatre camarades allaient, à une demie-lieue de là, retirer une barquette hors de l'eau et la charger sur un chariot, je détachais deux chevaux et rejoignis le groupe. Les chevaux attelés, nous partîmes vers la mer, dont nous étions séparés de 15 kilomètres. Il était 2 heures du matin quand nous jetâmes notre embarcation à l'eau, après avoir rendu la liberté à nos deux chevaux. N'ayant pas de compas, nous étions obligés de nous diriger à l'aveuglette. Après deux heures de navigation, un de nos camarades tomba inanimé. Deux hommes maniaient les rames, tandis que les deux autres devaient continuellement vider la barquette, qui se remplissait d'eau à chaque vague quelque peu forte. Enfin, après avoir lutté pendant dix heures contre le vent et les remous, nous abordâmes au Danemark : il était temps, car nous étions gelés et épuisés. Un pêcheur nous recueilHt et nous conduisit chez un fermier, qui, après nous avoir copieusement restaurés, nous donna quelques effets. L'après-midi, nous partîmes pour Assens et de là pour Copenhague, où nous fûmes excellemment reçus par le consul et le ministre de Belgique. Après quinze jours de repos, nous partîmes pour l'Angleterre, puis pour la France, et -enfin À\ nous fut donné de reprendre, à côté de nos camarades de l'armée belge, notre place au front de l'Yser. 53H NOS ECHOS Mort du baron Capelie On apprend de Belgique, occupée la mort, survenue à Bruxelles, du baron Capelie, ministre plénipotentiaire, directeur général au ministère des affaires étrangères. Le baron Capelie a succombé aux mauvais traitements qui lui ont été infligés par les bourreaux de la Belgique. Il était âgé de 68 ans. M. Roosevelt et la Belgique M. de Cartier de Marchienne, ministre de Belgique aux Etats-Unis, ayant adressé au nom de son gouvernement, une lettre de condoléances à M. Roosevelt, à l'occasion de la mort du fils de l'ancien président tué au iront, a reçu la réponse suivante : Cher Monsieur, Je suis profondément touché par le geste du gouvernement belge. Voulez-vous dire à ce dernier combien j'y suis sensible ? Ai-je besoin d'exprimer la joie que j'éprouve de ce que mes fils se battent pour la Belgique. Fidèlement votre, Théodore ROOSEVELT. Navires en béton Les Américains viennent de lancer un navire en béton de 7,500 tonnes. Ce navire, qui a pu tenir la mer par un très gros temps, a fait plus de 10 noeuds à^l'heure ; son coût total n'est que de 150,000 dollars, alors que le plus petit cargo en acier ou en bois en coûte 500,000. En présence des résultats obtenus, ! l'Amérique a commandé pour 50 millions | de dollars de navires en béton. cuœaaunaMciMiaïai ■ | Voir Nouvelles de ia Guerre et Dernière Hsure en 2e page. « ....«TB.HUUUJW. VV Càicmue,^l LA HAYE

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