L'express: journal littéraire et politique

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01 december 1918
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s.n. 1918, 01 December. L'express: journal littéraire et politique. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/n00zp3ws2t/
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1 ' DIMANCHE 1erDECEMBRE 1518 Adresser toutes los lettres et communication* à M. Gboröbs M ASSET Directeur de L'Exiges», 20, Ooulco. (VAvroy, Liège .L'EXPÏilSSS est, en ce moment, dans l'impossibilité matérielle do 801-vir à ses lecteurs son journal par abonnement. Il les prie do vouloir bien l'en oxcuser et croit pouvoir compter à cet égard sur leur amicale complaisance. H va de soi que ceux de ses abonnes qui ont paye un abonnement qui n'aura pu leur être servi retrouveront a leur crédit les sommes qui leur sont ,. Non que neus codions docilement à l'entraînement instinctif q-i, daus la victoire, jette les peuples nu pied âa* tiôues. Non que neus .subissions la séduction qui émane de votre fière Silhouette, do votre grande allure, de la Une bonne grâce, du charme si pur, de la bonté exquise qui caractérisent votre si m pie cornue. Non que noua oubliions un instant, pour vous aoeiamer, les hautes pensées récon'des dont nou^ avons p: is la garde .(epuis un peu plus d'un siècle et qui ont ►yé le monde. Non, Sire, nous ne désertons pas notre .faction. Si nous allons vers vous dans la foule heureuse, avec la foule conquise et trui clame sou grand amour, cost que, nous le sentons, vous êtes des nôtres, c'est que dans la banqueroute universelle du principe autocratique, vous nous : pparàissez comme le plus Républicain des rois. Dans voire belle carrière, déjà toute pleine de palmes et de lauriers, il n'est pas un mot, pas un ;;es;e qui n'indique le ferme vouloir d'observer fidèlement, strictement, le pacle qui fit de votre .grand-père le chef ail minis tra tit' supreme de la Belgique et interdit à lui comme à vous-même de suivre d'autres desseins que ceux de oe peuple qui vous fait fêle aujourd'hui, comprenant que nul moins que vous n'est disposé à les méconnaître et à les trahir. Dans cette guerre faite d'angoisses et de victoires on n*a pu surprendre en vos yeux nulle velléité de sortir, môme pour un moment, même dans des Circonstances ou on vous l'eut ceries pardonné, même «n présence de la miserable incurie de gouvernants défaillants,des ternies stricts d'une Constitution laite pour la paix et insuffisante pour la guerre. "Vous pouviez aisément, Sire, et peutêtre sans forfaiture, songer par moments qu/uü dieta-tean*u« titry, plus utile à son pays en ce» Ion-s mois de péril, qu'un monarque avant tout docile aux restrictions d'une'Constitution sévère. Vous n'en avez pas eu la tentation, Sire : vous êtes un honnête homme. > Vive le ,)i Nous ftVMtfïs quo nous pouvons avoir conôance, jialgré les flatteurs et les courtisans qui grouillent autour de vous et vous appellent < Souverain » saus prendre garde qu'ils vous font la pire dos injures, dans ce pays on il n'est d'autre souverain que le peuple et où le roi ue saurait, sans trahir, tenter d'usurper le pouvoir personnel. Même dans cette apothéose de victoire qui met autour do vous toutes les auréoles et pourrait soumettre tout autre homme aux plus dangereuses tentations, même dans cette crise qui rendrait possibles n'importe quels attentats coirt e la liberté, même au milieu de cette etfroyuble tempête qui secoue par;out le vieux, monde économique, préparant on ne sait quel avenir basé sans doute sur un [jeu plus de justice distributive, alors que tout ce reste de privilèges des temps anciens tremblent et se lamentent, to t prêts a demander aide et secours à n'importe quelle tyrannie et à lui prêter toutes les complicités, vous restez rigidement inaccessible à tout mauvais propos. Vous êtes le cocher au pied duquel vient mourir le ressac des flots impurs. Vive le Hoi ! Ce lamentable fantoche, qui s'est appelé pondant quatre ans le 'gouvernement; Jelge et qui a donné au momie le triste spectacle dont nos alliés eux-mêmes se sont si souvent,scandalisés, ce gouvernement misérable s'est effondré avant même d'oser affronter sa première rencontre avec le Parlement. Et, traducteuWoujours fidèle du pacte qui sert d'assise à nos lois, vous avez donné votre accord a une combinaison qui introduit entre les partis, qui se partageaient le pays, un très juste équilibre. On ne pouvait consulter immédiatement le peuple; s'en remettre du soin dele faireunent à ses anciens délé- gués eux-mêmes en évitant entre eux toute prédominance était ce qu'on pouvait faire de mieux. Vive le Roi ! Sans doute connaitrez-vous sous peu, Sire, qu'en ne proposant à votre choix aucun homme venu de cetto frémissante cité qui vous acclame en ce moment, et qui a si bien résisté au colosse d'Allemagne qu'elle en a gagné quelques droits rà prendre part à vos conseils, on a un peu [ surpris notre confiance. Vos Wallons Liégeois, Sire, demandent à avoir voix au charnu* et ü peut êtc*> dangereux pour le pajrs de ne pas écouter leurs plaintes. Vous le ferez peut-être, Sire, si vous j avez autour de vous quelqu'un qui veuille j prendre la peine do vous dire à quel point t il est fâcheux quo la grande ville qui j gai de, aux confins des marches teutonnes j la porte de la bello patrie gallo-romaine, j continue à être systématiquement éeartée j de la l'onction gouvernementale. Sans doute ne tarderez-vous pas à ro- j cou naître aussi qu'on vous égare en cher- ] chant â vous séduire en ce moment par j une solution simpliste du problème si j compliqué que créa en Belgique la coexis-tence de deux races diverses. No vous y trompez pas, Sire, les Liégeois n'apprendront pas le Flamand, quoi qu'on fasse. Ils n'apprendront pas le Flamand, et malheur à qui les y voudrait contraindre. N'avez-Vous pas vu briller dans leurs yeux tout a l'heure, tandis qu'ils vous acclamaient si bellement, un peu du soleil de Provence ? explique qui pourra les affinités do leurs lointaines origines. Mais il ne les faut pas nier, sous peine de soulever chez oux de mystérieux mouvements capables de les entraîner beaucoup plus loin qu'on ne peut croire. C'est une voix sincère, ô roi, qui ose V041S parler ainsi parmi ies «Vivats» d'un peuple enfin délivré et que vous avez vu en liesse, mais qui est avant tout jaloux de ses libertés, de ses tradition-, de son vieux langage et doses antipathies. Fiez-vous à son loyalisme, Sire. Mais défiez-vous de ses colères. Elles le pourraient emporter loin, bien loin, aussi Loin que vous pouvez le redouter, vo;ire même endehors du cycle d'attraction dans lequel il gravite depuis un' siècle. Souhaitons pour nous, pour le pays, pour vous même, que vous aperceviez ce danger qu'on vous cache ; nous savons que si vous Tap rcevez, vous saurez l'éviter et vous ayez bien vu que nul de nous ne doute de votre bonne volonté et de votre justice. «Vive le roi.» Tel e>t le seul eri que les Liégeois soient capables d'oateadro et do tolérer en cette belle journée. Mais il faut — il faut, veuillez bien m'eateadre, Sire — il faut qu'il soit proféré pliez eux en Françaj GEORGES MASSET C H O A partir de lundi tous les bureaux de poste do la rille seront ouverts de 8 h. à 12 h. et do 2 à 4 h; pour l'affranchissement en espaces-des correspondances ordinaires. L 'autorité militaire a adressé à MM. lès directeur* do service de l'administration des chemins de fer l'ordre de rassembler immédiatement tout le personnel des chemine de fer belges. Tous ies services seroni réinstallés et fonctionneront immédiatement sens l'autorité de leurs chefs respectifs. ÇJur la bass do renseignements de source •O autrichienne, les Autrichiens ont perdu pendant la guerre, jusqu'à mai 1918, quatre millions d'hommes. Les tués figurent dans co ro pour 17,000 officiers e(hommes L a Compagnie du Chemin de Fer du Nordcompte organiser incessamment, deLiègeLong4oz à Namur et viee-versa, deuxtrains journaliers de voyageurs; les premiersdéparis auront lieu probablement lundi pron 2 décernbre.>Dans les circonstances actuelles, c:auront forcément une eomlimitée, «t le public ne pourra, parconséquent^ les utiliser quo dans la mesure desplaces disponibles. Il ri'esj pas possible, d'autrepart, do garantir la régularité du service ; les 1res'qui seront traces ne seront donc, provisoiremenly qu'approximati Les départs seront îixés somme'suit, tant de Liég'0-IiOngctoz que de Namur: 7.30 es 1G heu res, et les .arrivées aux mômes gares, 10.45 et 19.lo heures. Pour les heures aux points i raédtaires et le?, taxes de transport, on est prié de s'adresser aux gares. A très bref délai auront lieu également des trains entre Namur et Dînant. %%%% A dieu torrôalino ! ton règne est terminé ; nous t'adresssns un dernier a au rc et merci»'; à la Bourse des Marchandises, à Anvers, on a traité un lot de 500 balles de café, ©n route du Brésil, livrable en la métropole, a,,, deux francs le kilo. wu L e ministre do la Justice, M. Vanderrelde, a déposé sur lo bureau de la Chambre un projet de loi réglant la question des loyers arriérés. Les loyers inférieurs à* 600 francs par an à Bruxelles, à 400 francs dans les villes de province ot à 200 francs dan» les campagnes, ne pourront pas être réclamés. Lc3 loyers supérieurs à ces sommes seront exigibles pour la moitié. Ce3 deux dispositions ne sent pas applicables quand on pent faire la preuve que le locataire a les moyens de payer. Des mesures spéciales somt prévaes pour Uis loyers arriérés des familles de soldats» E n combien ue leçons le kaiser a-t-il été mis knoc-out?4 ~- En Wilsenu * Ln conscience parle. On a enlevé toutes les armes à la- population. La police avait été préalablement désarmée par le Conseil des ouvriers et de soldats. La iiontière hollandaise sera sévèrement gardée L. EVACUAT S ON Les éléments avancés ont atteint la frontière allemands entre Stevctot et la région de Echo. Le nombre de canon3 allemands tombés en notre I par les alliés. La surveillance avait été complète pouvoir depuis le 11 novembre s'élève à 1,400.j ■> n supprimée au cours des derniers jours et c'est —__^—i que Ton vit des soldais hollandais en unifor- L'ex-imnéralrîcs en Hclîaade heures, un train spécial est en Hollande, le train se corn- - Hier matin, à 7 'arrivé d'Allemagne Les troupes englalsee, formant l'aîle gauche de 5;meflânccàtravers,C3rUesd'Aix-la-Chapelle, la grande armée alliée qui entre maintenant en ; Allemagne, se trouvent en bonne marche ver3 le [ Rhin, progressant au N.-E. du grand-duché de Luxembourg. Le but de leur avance est la grande cilé rhénane et place forte de Cologne, qu'elles occupe rent sous peu. Conformément aux conditions de l'armistice, ell occupera en outre une tête de pont posait d'un wsgon-lit; de trois fourgons à bagages et de trois voitures ordinaires de Ire et de 2e sur !a rive droite d'environ 35 kilomètres de rayon. A l'intérieur de la tête de pont de Cologne tombera Solingen, le "Sheffield,, de l'Allemagne. Dusseldorff et Elbcrfeld se trouveront en dehors, à la limite. Arrestation de pan-gsrmaina Berlin, 2§, — On annonce, que l'ex-chancelier von Bethmaon a été mis en état d'arrestation ainsi que d'autres personnages officiels que l'on considers comme responsables du la guerre. L'arrestation de von Tirpitz, "le fougueux amiral,,, et du député von Reventhcm, directeur du Deutsche Tages Zcïtung, organe pan-germaniste, est imminente. Ludendorf s'est enfui en Suède avec sa famille. trois voitures ordinaires de ire et ae {classe. Dans le Wagon-lit se trouvait l'ex-impératrice d'Allemagne, et quelques dames do sa suite, i La major Thornn et quelques homme3 de la fraaréchausséc prirent place dan3 le train qui, pen ...après, prit la route vers Amerongen, où l'eximpé-ratriçe est allée rejoindre l'ex-empereur à Eaous. berger, l'ex-impéi-airico descendit du train pour prendre place, avec sa suite, dans trois autos qui -la conduisaient au château. La Bavière rompt les relations svec Bsrlin Les nombreux journalistes anglais, américains et 'hollandais qui se trouvaient à la gare furent frappés par l'air triste et abattu d'Au^u^îa-Victoria. i. Aprè3 le départ des autos, on vida les fourgons qui contenaient une trentaine de malles de l'eximpératrice et autant de malles apparten ant aux | gens de sa suite. -- Les kleptomanes alîssnand*! à Bruxelles. Hier soir, le ministère des affaires étrangères bavarois a envoyé le télégramme suivant à l'ambassadeur bavarois ci Berlin, en le priant de le remettre au ministère des affaires étrangères I Avant leur départ, les Allemands ont cora[Vptótement[ pillé la bibliothèque de l'Académie i militaire il Bruxelles, lis se sont emparés d'une ['collection d'objets scieniiiiques de .grande vaA 1a suite des tentatives récentes pour se lem. AuPalaisdl'Académie, ils ont vêlé do [> précieuses collerions Hassart et Ducpitiaux et ■: détruit les archives. A la Bibliothèque royale d«s "spécialistes „ réquisitionné „, dès servir ds3 anciennes méthodes du départe ment des affaires étrangères et ce en vue de tromper à nouveau le peuple allemand, le ministère dö3 affaires étrangères bavarois se j délai1futur e ni voit obligé de rompre l^s relations aves les iIe3pr9nrfers jours de l'occupation, ies ouvrages des I dont i!» avaient besoin et qu'ils ont ewpcrlês eharrettes." Ce qu'ils recherchaient surtout c'était les j ouvrages flamingants qui attaquaient la France j" et les allié? et ceux gloriiiant 1a aJvultur„ aile1 mande. Kéeerament des caisses portant l'in• scription * Bibliothèque . de Laoa „ sont tassées par Bruxelles. Ln outre de nombreuses J représentants actuels du département affaires étrangères berlinois» (s.) Kurt Eisner Ua© proposition d'Ebtert i QZ de uom- y Franco sont arrivées par bateaux. Le conservateur du muses a fait constater aux allemands que ces caisses avaient été pillé*? on cours de rente. Au cours de la séance de mercredi, l'&sstpa blée des délégués d'Etat a voté la motionposée par E&er-t qui se résume à ig peinis : i. Toutes les souches germaniques sou-tiennentla république allemands unifiée. ■o La constituante sera convoquée d'urgence. J U3qu'à la constituante le pouvoir appartient aux Conseils d'ouvriers et soldats. Le Conseil d'Etat est prié d'obtenir d'urgence une paix préliminaire. L© bloc s'&f&rito ■ Munich, 2S. — Kurt Essen, chef du nouveau gouverncEacat bavarois, parlant de l'avenir, immédiat de I*Allemagne, dit que personne ne peut être aveugla au point de ne pas voir le danger de famine qui menace le pays, les approvisionnements n'étant suffisants que jusqu'au mois d'avril. L'idéal de la Bavière, dit-il, est de faire partie des ncuveaux Etats-Unis d'Allemagne qui comprendraient l'Autriche allemande. La Bavière désire vivement voir convoquer immédiatement une Assemblée constituante. A Berlin, le gouvernement exécutif est dans une situation quelque pau extraordinaire. Cependant, il encouragerait certaines tendances séparatistes qui ce sont déjà fait jour en Bavière. Pour l'instant, nous sommes de eccur et d'àrae partisans d'une Coafédiratioa germanique sur la baie des principes de 1848. L'envoyé bai-varois à Berlin, le conseiller d'ambassade von Schoen, a donné sa démission. Cette décision est motivée par la publication des documents de l'avant-guerre dont une partie a été fournie par von Schoen. Les Américains à Aix Les dernières troupes allemandes ont quitté Aix-la-Chapelle le 2i3 novembre. Elles furent imraédiat-ment suivies par le3 premiers soldats ciliés. Ce furent quelques centaines d'Américains qui, musique en tête, entrèrent d2H3 la vieille cité rhénane. D'après les" déclarations de l'Administration Communale, 2.000 Américains seront provisoirement casernes en ville. Ceperidant de nombreux contingents de Belges, d'Anglais et d'Américains traverseront la ville pour aller occuper les autres parties de la rive gauche du Rhin. Il y a beaucoup de monde dans les rues pour assister è l'arrivée des troupes, mais il règne un silence abattu parmi la population. Les nombreux drapeaux allemands et les bandcrolle3 portant "1* bienvenue à l'armée invaincue,, ont disparus. Çà et là apparait encore un drapcfcu reuge ou la bannière jaune et blanche du pape. U y a quelques jours, le Conseil des Ouvriers et Soldats a annoncé que l'ennemi occuperait la ville pour une durée illimitée. Il a exhorte la population â s'abstenir de manifestations, à ao montrer calmes et d'éviter les conversations avec les soldats ennemis. On a recommande cependant de se montrer polis avec l'ennemi, mais de lutter avec la fierté allemande pendant cette période difficile, pour faire voir que, quoi qu'il arrive, le cœur de la ville restera toujours allemand. Le restant du 4° corps d'arméo «Hemend est parti vers Gladbach via Hertzo£enrath. C'était une misérable troupe. Une heure pius tard, lea postes de garde étaient occupés par les Américains. Sur la demande du Conseil communal, les Américains sont venus plus tôt que cela n'était décidé, car les habitants ont une frayeur indicible des Belges et désiraient ardemment ne pas voir ceux-ci entrer les premiers 4e#£ une ville, Sans doute, la situation est très critique en Allemagne, mais elle n'est pas aussi mauvaise que le D* Soif la représente. En outre, à qui la faute ? Le DrSoif sait en effet que par suite de la guerre sous-marine, plusieurs milliers de tonnes de vivres et d'autres approvisionnements ont été perdus. En conséquence, les approvisionnements mondiaux de vivres ont été diminués d'autant. Le soulèvement des matelots aiÊeraands Le capitaine Pernis donne dans le Berliner Tag-Matt un compte-rendu détaillé des causes qui ont amené le relâchement do la discipline dans la flotte, ce qui a eu pour conséquence la rébellion et linalement la révolution. Pour ceux, dit Pernis, qui se trouvent en contact avec les matelots, il était évident qu'il régnait parmi coux-ci un grand mécontentement non pas seulement pendant les derniers mois do la guerre, mais même auparavant, même pendant la paix. 'Les subalternes so plaignaient fréquemment des mauvais traitements. Cependant, on doit reconnaître que depuis longtemps l'esprit militaire prussien avait été implanté dans la flotte et le petit lieutenant arrogant est pour une grande part la cause du mécontentement des équipages. Que l'on ne dise pas que les matelots étaient difficiles à manier. Avec un peu de cordialité, on aurait pu en obtenir tout ce qu'on désirait. Ajoutons qua ce mécontentement s'est trouvé encoie fortement accentué par l'action do von Tirpitz. Celuici, eu effet, a attiré a lui tous les pouvoirs, s'est occupé de questions d'orgatiisa lions qui n'étaient pas de son ressort, n'a passupporté la moindre contradiction de la part ses commandants de flotte. Les réclamations te l'équipage relatives à uns augmentation de dolde ot a uue amélioration de logement n'ont drouvé aucun appui chez lui. Il semblait n'avoir de l'argent que pour construire de grands navires. La flotte allemande de haute mer fut condamnée à l'inaction pendant la plus grande partie de cette guerre. Et la vie monotone à bord, l'accumulation dans uu espaça étroit, les mauvais traitements et surtout les punitions sévères infligées pour le plus petit manquement à la discipline, eurent un eiïët très déprimant sur le moral des soldats. Ajoutons que, petit à petit, la flotte fat persuadée que tont était inutile.parce que la marine allemande ne pourrait jamais so mesurer avec l'ennemi. On comprit ensuite que la guerre sous-marine était une mesure- détournée. Un dut assister au recul de corps d'élite, d'officiers de ports, d'ofiieiers de rôt srve, de spécialistes. Finalement, la nourriture ne cessa de diminuer et de devenir-plus mauvaise, alors que l'a-bondr-iico régait sur les tstbfcs des coiam«iudaixts et des oiriciers. Le moral «e s'améliora pas a la suite de la publication de communiqués comme : * Nous n'avons pas en de pertes en vies humaines, les dégâts matériel sont ïksignifiants. „ Car la vérité était bien différente. C'est ainsiqu'un jour un seul obus anglais tua 108 hommes d'équipage sur lo aSeidliiz „, La guerre soua-marine a causé de nombreuses victimes dans les équipages. Lorsque l'en tenta de forcer le passage de lie val, un amiral, qui se trouvait on sécurité sur un croiseur, lança saus nécessité sept torpilleurs sur des âiine3 et fit ensuite te reproche suivant-aux commandants des bateaux: " Si vpus n'aviez pas perdu tant de temps â sauver les hommes „ ; alors... C'est ainsi que l'état d'esprit empira de jour en jour, pour passer finalement â la révolte ouverte. Lc3 causes de la défaite allemande L'ancien ambassadeur d'Allemagne à Rome, le Comte Monts, relate dans le Berliner Tagcbladt les causes de la défaite allemande. Il rapporte que l'ctat-major allemand avait convenu avec l'état-major austro-hongrois du régler avant tout le sort de la France. Les états-majors étaient persuadés que plusieurs moi3 o'écouleraienl avant que le gros de l'armée russe ne put menacer les frontières orientales. Ils estimaient qu'en 3 mois la France serait hors d^ cause .et que 30 divisions allemandes pourraient aller au secours de l'armée austrohongroise. Première faute capitale des chefs militaires : l'étatmajor allemand lorsqu'il discuta le plan d'opérations contre la France, envisagea l'hypothèse d'une offensive par la Belgique et celle d'une attaque contre la ligne fortifiée de Verdun à Belfort ; finalement on résolut de passer par la Belgique, deuxième faute non moins grave que la première. Comme il fallait s'y attendre du bon allemand qu'est le Comte de Monts, ce n'est pas du point de vue moral mais du point de vue stratégique et politique, qu'il condamne cette faute dont la responsabilité atteint lc3 autorités politiques, la diplomatie et le gouvernement civil autant quo les autorités militaires. U était éyident, en effet, que l'invasion do la Belgique déterminerait l'entrée en guerre de l'Angleterre, mais on Crut pouvoir n'en pas ten r compte. Enfin, les dirigeants de l'Allemagne comptaient sur le concours do l'Italie : troti erreur ; néanmoins, l'Allemagne aurait pu gagner la partie grâce à la valeur do ses tr« Le comte de Monts ferait mieux de dire : grâce .in longue préparation de ae3 troupes, duo à la préméditation. Une dernière faute lui porta le coup fatal : ce fut la retraite do la Marne, geste prématuré, précipité, irréparable ; en continuant l'attaque, en reprenant l'offensive coûte que coûte, on aurait pu tout sauver. On dit qu'un jeune commandant fut envoyé sur le front occidental avec pleins pouvoirs pour ç* donner la reprise de l'attaque ou de la retraite. Ce commandant acheva de tout gâter. Le comte conclut qu'il était impossible de méconnaître plus complètement que ne l'a fait l'Allemagne, en 1914, la situation exacte de l'Europe. La diplomatie allemande l'appréciait plus sainement sans doute, mais elle n'a pas su faire partager 60s avis, elle a mal informé le souverain, elle a capitulé constamment devant les militaires. Le chancelier von Bathman-Holweg et son prédécesseur von Bulow ont commis par faiblesse des faute dont le poids écrasant retombe i«r eux. Lés déclarations du comte Monts complètent de façon saisissante les révélations de M. Kint Eisner» Elles montrent les erreurs psychologiques essentielles commises par l'Allemagne et qui ont defer» miné sa perte. Erreurs des autorités militaires qui crurent venir à bout de la France en trois mois, mésestime de la puissance militaire anglaise qui amena le gouvernement impérial à ne pas craindra de violer la neutralité belge, certitude du concoure de l'Italie, alors que cette puissance allait s'unir à l'Entente. Le comte Monts énumère comme autre erreur capitale celle de la retraite de la Marne. Il néglige de faire entrer en ligne de compte lea dévastations et les pillages en pays occupé, les torpillages et les pirateries des Sous-marins allemands qui amenèrent du côté des Alliés l'appoint dea Etats-Unis, qui devait fatalement causer l'eifondre» ment des empires centraux. Entin, le comte Monts ne devait pas oublier qu'à l'origine de toutes^ces erreurs'qui ont abouti à la défaite absolue de l'Allemagne et de ses ailiées, ii en est une, la pius grave de toutes > c'est l'erreur morale. LA V181TEJ0YALE A Ans ,Au petit jour un groupe nombreux d'ancien* du 14e de ligne gravissait la pente d'Ans ou il devait rencontrer le régimeot et lui remeliro une palme. Keçus par le colonel De Schryver commandant lo régiment qui leur a adressé quelques paroles aimables, ils ont assisté â Ja parade du drapeau. Le régiment s'est rangé le long de Ja rouie de Lonein. Le drapeau a eié présenté a la troupe tandis que les clairons sonnaient aux champs et que tout à l'extrémité, vers la gare, la I musiquo jouait une Brabançonne qui arrivait j comme assourdie au groupe des visiteurs. Ceue j cérémonie fut profondément couchante dans sa i simplicité. Un des Liégeois, M. Fivet s'avança, en corn. j pagnie do M. Uogaert, secrétaire» uo l'Associa| tion des Anciens du 14e de ligne, et daus | une allocation vive et bien sentie exprima les • sentiments des visiteurs à l'égard du Ho, l'admiration que les Liégeois éprouvent pour la division &■£, fer comme on l'a baptisée. Le Çoienal exprima aussi le plaisir de recevoir ceü homui«tge, au nom des soldats qui l'ont largement mérite, il donna un souvenir ému à ceux qui sont tombés pour la Patrie. Puis, la palme que le Liégeois avaient apportée fut placée à coté du drapeau et io régiment prit ses dispositions pour se ranger dans ie cortège qui devait accompagner'ie iioi. On attend Dès 8 heures du matin, la foule *^t «rande aux abords de la propriété Van Bortel, au sommet de la rue de Hosbaye, où lo roi sera reçu par les autorités civiles et mi.itairos et où, en «omnia, commencera lo cortège royal. II y a de la joie dans l'air; ou'seut que ce sera la vraie rentrée des troupes; l'autre a semblé être plutôt un retour incognito, une visite do famille. C'était bien là sou caractère. D'un autre côté, le veut l'étant maintenu au Nord, on peut espérer que la pluie nous lais* sera quelques heures de répit; at puis, i'aut-ij l'ajouter, on commence à se faire au nouvel aspect de nos poilus ; aussi, ce sera l'enthousiasme cincëre, l'enthousiasme exubérant qui persistera durant toute cette journée historique. Aux abords de la rue dô liesbaye et sur la plus grande partie du cortège, la foule des spectateurs était maintenue par un bataillon du llo de ligne, commandé par lo major Lahay-e. La police était faite par un peloton d'agents, sous la conduite de M. le eomtaissaire-adjoiu? Acrts, et les agents do la fcsûreté, qui avaient, d'ailleurs, mission d? veiller particuiéremenfi sur la reine, une précaution étant toujours bonne à prendre contre ce qui pourrait nous rester de ceux qui, pendant quatre ans, nou3 oui montré qu'ils sont capables do tout. De minute en minute, la foule grandit, mai? elle est dcollo et -accepte volontiers toutes Ici mesures prises pour assurer au cortège la libra disposition do tout le milieu dn la chaussée. Par exemple, eue s'est portée en masse sur les cotés et quelques buissons noueux de charmille qui bordent un terrain vague, en face de U propriété van Bortel, sont pris d'assaut. Toiw les gosses dos environs sont perchés dans les branches, et, hi.;oirodo ne pas eu perdre l'habitude .'.any doute et de nous conserver noire cachet local, ou tue ie temps à se lancer des lazzis. Beaucoup de soldats, quoique flamands, rient quand môme de confiance. Le moindre ineident fait patienter quelques minutes de plus. tjes missions étrangères près de l'armée belge sont l'objet d'une vive et sympathique curiosité. Il y a là le général anglais Sir Ashlone, le lieutenantgénéral sir Clauds Jabob, le générai américain Crey-son-, lo général français Kouq'. 'Iles, puis le chef do notre état-major générai L^iiain, ie général Jacques, qui était à la tète du 12e de ligne ici et à i'Yser et qui, a présent,-commande la 3e divisie.-:, la ''dm de fer,, comme un l'a glorieusement baptisée. On salue avec enthousiasme l'anivée des généraux français Dégoutte et Massenet, une ovation aussi au générai Léman, le valeureux défenseur de Liège, que les années d'exil ont vieilli saas pouvoir abattre eoii énergie morale, Les autorités civiles Une auto amène', peu avant 10 h., les autorités civiles : io gouverneur de la province, M. Delvaux: le bourgmestre RL Klcyer et Téchevin ff., M. Valère iiénault; lo gouverneur et lo bourgmestre sont en uniforme d'apparat, l'é-j chevin s'en est tenu à l'écharpe, insigne offl-\ ciel de ses fonctions. La cruelle opération n'a pas été faite pour rajeunir le bourgraestredeLiège, évidemment; • néanmoins, M. Kleyer a gardé meilleure mine qu'on n'eut pu supposer. Comme sa vue est encore très faible, ii doit s'aider d'une eannepour assurer ea marche, et son attitude lo fait ressembler, i la barbe f rès s'entend, a fen Lto-

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Dit item is een uitgave in de reeks L'express: journal littéraire et politique behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Liège van 1892 tot 1946.

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