L'indépendance belge

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16 oktober 1916
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s.n. 1916, 16 Oktober. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4m91835262/
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S7ème année, NO 245 L'INDEPENDANCE ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE: 6 CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : IUDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDON. E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAU A PARIS : 11. PLACE DE LA BOURSE. TEtEPH.:/^!\:*l et LUNDI 16 OCTOBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le samedi 14 OCt. f 3 MOIS. 9 SHILLINGS. ABONNEMENTS : { 6 MOIS. 17 SHILLINGS. 11 AN, 32 SHILLINGS. | Conservation par le Progrès. LA SITUATION. Samedi, midi. Les nouvelles de Roumanie sont, aujourd'hui, plus rassurantes. Bucaresl parle de six attaques allemandes repoussées dans le nord-est de la Transylvanie et d'une autre à l'est de Brasso. Des engagements dans la régior de la passe de Predeal se sont terminés également à l'avantage de nos Alliés, qu défendent avec la plus grande bravoure l'approche des passes dont le général von Falkenhayn veut se rendre maître coûte que coûte. Berlin reconnaît que l'avance des Austro-Allemands rencontre une très vive résistance et le dernier communiqué ne spécifie aucun succès, à part la capture de deux canons et de quelques prisonnier' au sud-est de Brasso. Dans la Dobroudja la situation est inchangée et le général Mackensen a dû très vraisemBlablement idétacher d'importants contingents pour aller renforcer les Bulgares qui, sur la frontière macédonienne, sont obligés de céder constamment du terrain devant l'avance victorieuse des Alliés. Sur la Strouma les autos blindées anglaises rendent d'excellents services en allant reconnaître les positions avancées de l'ennemi, qui occupe maintenant la ligne Seres-Barakli-Jenimah. Sur la Tchernatet dans les secteurs adjacents les Serbes ont capturé des tranchées bulgares et ont fait des prisonniers. Sur cette partie du front Ja présence de renforts se fait sentir, et on s'attend même à une contre-offensive pour diminuer la pression dont Monastir est menacé. En Grèce une légère détente se manifeste.Les représentants diplomatiques des Alliés ont pris contact avec les membres du nouveau cabinet qui a ae-cepté, après un conseil de la Couronne, les nouvelles ikmandes présentées par l'Entente. Celles-ci comportaient le contrôle de la p-^ice, l'interdiction pour les civils de porter des armes, la défense d'expédier du matériel de guerre en Thcssalie et d'en exporter du blé. L'entrée en contact des représentants diplomatiques des Alliés avec le cabinet d'Athènes est une dernière planche de salut tendue au roi Constantin qui peut encore, d'un geste, écarter le grave danger qui menace l'unité nationale grecque. Car si les Puissances reconnaissent le gouvernement provisoire de M. Vénizélos, la situation du Roi et de ses ministres deviendra intenable. On dit que M. Vénizélos s'est déclaré prêt à dissoudre le cabinet provisoire— qui a derrière lui toutes les îles et la Macédoine—si le roi consent à appeler au pouvoir un cabinet d'affaires. L'heure décisive a sonné et la semaine qui s'ouvre verra ou bien une Grèce unie sous un roi respectueux de la Constitution, ou une Grèce disloquée qui pâtira fatalement de toutes les erreurs commises par (les hommes d'Etat incapables. Entretemps, on apprend d'intéressants détails sur le " complot royaliste " dont la trame a été découverte à Athènes et qui a donné lieu sans doute aux nouvelles demandes des Alliés. Ainsi les Français, dit le correspondant du " Morning Post," ont débarqué juste à temps un détachement de troupes à la gare d'Athènes (sur la ligne de Larissa), pour empêcher le départ d'un long wre*.-*: ■A.Pi ^.1J1UJ mw > m ■1 KVMUgJw .»«■} J-' train de munitions et d'approvisionnements pour Larissa, ainsi que de deux batteries complètes d'artillerie de campagne pour la même destination ! Or, ces envois répondaient, paraît-il, à un plan concerté dont les royalistes ne font aucun secret et qui serait mis à exécution au cas où les Alliés voudraient contraindre la Grèce à se joindre à eux ou obliger le roi à appeler M. Vénizélos au pouvoir. Plutôt que de se soumettre aux Alliés, le roi se retirerait avec son armée vers le nord le long du chemin de fer. L'armée grecque" se concentrerait— c'est toujours le correspondant du "Morning Post" qui parle—à Trikhala (à l'est de Janina), où elle attendrait, en se retranchant, l'arrivée de contingents allemands (promis probablement par le fameux baron Streit), après quoi les troupes germano-grecques attaqueraient ensemble les Alliés ! • Si les projets existaient réellement— et les singuliers mouvements de troupes semblent le prouver — l'ultimatum des Alliés les a sûrement contrariés. D'ailleurs, les Français, pour éviter des surprises, toujours possibles avec un état-major ouvertement germanophile, ont occupé les dépôts de munitions établis dans les îles de Leros e;t de Kyra (golfe de Salamis), et un officier de marine français a inspecté les forts du Pirée, de Caste.lla et de Saint-Basil, pour s'assurer si les promesses de désarmement faites aux Alliés avaient été scrupuleusement exécutées. Le débarquement de contingents italiens en Albanie et en Epire n'est sans doute pas totalement étranger à tous ces incidents qui ont donné naissance au bruit—démenti aujourd'hui—d'après lequel l'Italie se serait "opposée'" à la participation de la Grèce à l'alliance des Puissances occidentales. Tous les Alliés, est-il besoin de le rappeler, poursuivent le même but et tous leurs actes doivent être, et sont, subordonnés à l'accomplissement de la tâche commune. Celle-ci est, avant tout, d'ordre militaire, et il est superflu de parler de politique tant que le but militaire n'est pas atteint. C'est à cette tâche que s'applique le général Cadorna qui, dans de nouveaux combats, dans le Carso, a enlevé à l'ennemi tout le terrain situé entre la première et la deuxième ligne de tranchées, tout en augmentant de 400 le chiffre des prisonniers faits en trois jours et qui atteint 9,000 hommes. Pétrograd se borne à signaler des attaques ennemies repoussées sur la Shara (tributaire du Niémen), et sur la Na-rajowka (Galicie), et Paris et Londres ne rapportent que des combats locaux sur la Somme. Les aviateurs se sont distingués, une fois de plus, au cours des trois jours de beau temps qui ont suivi les récentes pluies. C'est ainsi que du 29 septembre au 1er octobre, 16 appareils ennemis ont été détruits ou obligés d'atterrir, dont 7 sont a porter au compte d'un seul aviateur (britannique). Une escadrille franco-britannique qui est allée bombarder les usines Mauser à Oberndorf (sur le Nec-kar), dans le grand-duché de Wurtemberg, sur lesquelles quatre tonnes d'explosifs ont été lancées, a, outre cet exploit, descendu six appareils allemands ! Voilà qui est mieux et plus efficace que les raids de Zeppelins ! LES ALLEMANDS NAGENT DANS LE FROMAGE !... Témoignage de ceux qui sont au fro t. (De notre, envoyé spécial.) En Hollande. Les congés sont ouverts et non seulement pour les soldats du front. ayant plus revu ma famille depuis dix mois, moi aussi j'ai demandé une permission de huit jours et je me suis embarqué pour la Hollande. Visite intime cartes, mais à peine ai-je donné quelques heures à des êtres qui me sont cWs, je m'aperçois que j'arrive à propos pour couper court à de§ bravades allemandes aussi malséantes que grotes-(Juement mensongères. Le journal socialiste "Het Volk" publiait dernièrement un article d'un socialiste néerlandais venant d'Allemagne, te neutre fit un tableau très sombre mais fidèle des privations qu'endurent le soldat et le peuple allemand. Alors que Ja crise économique en Allemagne ne lait plus de doute pour personne il s'est ' >ouvé un socialiste allemand pour démentir cette vérité aveuglante. Il est lr!*i que ce paladin du militarisme allemand n'est autre Que le député Wendel, le même qui avant la guerre s'écria en plein Reichstag : "Vive la Franoe!" et qui lors de l'investissement de Bruxelles eut l'impudence de venir en uniforme saluer ses "camarades" belges à la Maison du Peuple, où, d'ailleurs, il fut fièrement ©conduit. S'il est vrai qu'une fois dans la mauvaise voie l'on glisse inévitablement sur la pente fatale, Wendel ne fait pas mentir l'axiome. N'a-t-il pas osé aller jusqu'à répliquer que les affamés d'Allemagne se portent bien et que les soldats allemands se gaussent de ceux qui prétendent qu'ils sont mal nourris. Mal nourris ? Des blessés de Verdun lui ont certifié qu'ils marchèrent au feu pourvus de provisions abondantes. Us étaient même gratifiés chacun de 6 kilos de fromage de Hollande ! Le ridicule tue. Le ridicule tue. Aussi la rédaction du "Volk," ne l'envoie pas dire au Kame-raad" d'Allemagne. Elle déclare carrément qu'il est scandaleux qu'il se trouve encore un socialiste allemand pour nier les privations des Allemands alors que des trains d'enfants d'Allemands sont organisés à destination de la Hollande. A cause du manque de nourriture convenable, ces enfants dépérissaient dans leur propre pays. Encore tout étourdi du coup qu'il reçoit ainsi, Wendel attrape un nouveau ooup de massu-e. C'est un dirigeant du Syndicat du Vêtement néerlandais qui s'en charge. Il publie dans " Het Volk " le rapport d'une enquête faite par lui au cours d'un voyage en Allemagne. Il oonfirme la pénurie et la cherté des vivres et l'insuffisance nutritive des aliments destinés au peuple, d'où détraquements d'estomac et affaiblissement générale de la constitution des individus. J'ai toujours eu de la commisération pour ceux qui ont " trinqué." Je me garderai bien de in'acharner sur un adversaire qui a reçu son "compte." Que l'on ne m'en veuille donc pas si je pousse la mansuétude jusqu'à raffraîchir la mémoire de celui qui vient de si piteusement tomber. Je dois cela à l'histoire et à mon penchant de vouloir amener mes adversaires à une nption plus digne de la vérité. " Het Volk " dirige contre Wendiel un réquisitoire venant d'Allemagne, je veux le compléter par des témoignages recueillis sur la Somme et près de Verdun. Ce sont des lettres, des notes de carnets trouvés sur les prisonniers et les morts allemands et soigneusement classées par l'autorité militaire française. Toutes dénotent les difficultés d'alimentation de la population d'Allemagne et de son armée. Lettres éloquentes. Voici des extraits de lettres qui donnent quelques indications sur les émeutes que la presse allemande n'a pu entiè-rerïient passer sous silence, mais qui semblent avoir eu un caractère de généralité plus marqué qu'il n'a été dit: Bielefeld fWastpha'îie), 14-5.—Jeudi do la semaine dernière, les femmes ont pris d'assaut l'hôtel de ville. Six femmes ont été arrêtées. Toutes criaient: "A bas la guerre! Donnez-nous du beurre et de la graisse!" Et maintenant les paysans ne veulent plus vendre leur beurre. Leipzig, 15-6.—Cette semaine on n'a pas eu de pommes de terre, c'est pourquoi hier grand tumulte sur la Kônigsplatz, tu sais à peu près ce qui s'est passé. Oppeln (Silésie), 22-6.—Mon cher neveu, les choses vont beaucoup plus mal que l'an dernier. Les femmes font du tapage quand elles vont pour acheter des pommes de terre et n'en ont pas. Les plus mauvaises jurent contre la police et contre les messieurs, elles voulaient briser les vitres et ont crié : "Qu'on nous donne des vivres pour nous et nos enfants, et s'il n'y en a pas nos hommes laisseront les messieurs et leurs princes faire la guerre tout seuls." Et quand les femmes des villages viennent avec du beurre ou la volaille les agents de police les conduisent au bur«au de police et on leur paie la moitié de ce qu'elles demandent et il n'y a rien à acheter pour le peuple, les femmes ont dit qu'elles n'apporteraient plus rien à la ville et maintenant on n'a rien que sur carte. 26-6.—Nous t'envoyons un paquet. Je fen-verrai aussi un journal mais il y a beaucoup de mensonges dans 1'"Anzeiger," je te le fais tenir seulement pour que tu voies ce qu'il y a à manger, pour tout il faut avoir des cartes, il n'y a pas de pommes de terre dans toute la ville, cela doit être la même chose partout, cela a causé des désordres, mais il n'y a rien de tout ça dans le journal, c'est tous les jours un escamotage. Ober-Schôneweide (près de Berlin).—Il n'y a bientôt plus rien en Allemagne. Pense qu'on a par tête tous les trois jours une livre de pommes de terre et aussi peu de viande, pour le beurre, c'est simplement rien, du tout. Nous pourrons bientôt nous produire comme ar-tistes-jefineurs, tâchez d'en finir bientôt pour qu'on puisse redevenir des hommes, sinon nous mourrons de faim... Mardi soir il y avait de nouveau une grande démonstration à Potz-damer Platz pour Liebknecht, car il veut savoir la vérité et ils veulent lui fermer la bouche, tu sais ce qu'il en est, personne ne veut et ne doit entendre la vérité. Cobourg, 21-6.—Dans les grandes villes il y a souvent des émeutes, militaires et police doivent intervenir. Nous sommes malheureux. Une femme écrit à son mari: Furtli, 23-7-16 (il y a plusieurs Fiirth en Allemagne).—J'ai appris aujourd'hui que la poste aux armées a arrêté à nouveau les correspondances. Notre voisine a reçu une lettre de son mari, envoyée par l'entremise d'un permissionnaire. Si tout ce qu'il dit est vrai, vous avez dû beaucoup souffrir. Qui sait où vous serez encore envoyés. Dieu sait ce qui peut encore nous advenir avant que cette terrible guerre soit finie. Tu ne peux pas savoir combien nous sommes malheureux et cela empire tous les jours. Nous n'avons bientôt plus rien à manger. On vient de créer des cartes pour les œufs : 1 œuf par semaine pour trois personnes; comment faire la cuisine sans viande, sans saucisses, sans rien. Les boucheries n'ouvrent plus, les laiteries sont fermées, cela ne peut pas continuer ainsi. Vous, pauvres hommes, avez à souffrir de la guerre au dehors et nous, à la maison, avons à regarder à ne pas mourir de faim. Qu'en pense Wendel? Mais nous n'avons pas fini. Nous continuerons. E. P. LETTRE D'ITALIE. (De notre correspondant.) Rome, octobre. Actes de chevalerie. La presse italienne a souvent protesté contre la bienveillance et l'empressement dont sont l'objet, de la part des autorités et des populations, les prisonniers autrichiens, et qui forment un pénible contraste avec les mauvais traitements et les privations auxquels sont soumis les ^prisonniers italiens en Autriche. Le bruit avait même couru que, dans une grande ville fortifiée du Piémont, on réservait, chaque soir, au théâtre, une loge pour les officiers autrichiens. Dans une autre ville, on les invitait aux cercles, aux bals, et on leur procurait toutes sortes de passetemps récréatifs pour adoucir autant que possible les ennuis et l'amertume de leur captivité. Ces actes de chevalerie partaient d'un bon sentiment, mais, par leur excès, ils frisaient le don-quichottisme et n'étaient qu'une regrettable caricature des procédés de bienséance qui doivent présider aux relations entre la population civile et les autorités d'un pays et les prisonniers pris à un ennemi qui, en fait de chevalerie, n'a su offrir à l'Italie que les témoignages de la plus répugnante brutalité. Les faits que je viens de citer ont été démentis, mais si on a pu les inventer c'est que l'ensemble des gâteries prodiguées aux représentants de la soldatesque austro-hongroise autdHsait leur invention et leur donnait un certain caractère de vraisemblance. Un de nos confrères de la presse milanaise, M. Bottappi, du "Corriere délia Sera," a voulu en avoir le cceur net et a fait une enquête dont il a publié les résultats dans le grand organe de la presse lombarde. M. Bottappi a visité tous les samps de concentration dans les diverses régions du royaume et a pu recueillir des données dont l'étrangeté dépasse même bout ce qu'on -avait inventé jusqu'à ce jour, à supposer que les faits que je viens de citer aient été réellement inventés et que les démentis qu'on leur a opposés n'aient pas été dictés par un sentiment de pudeur très compréhensible. Dans les camps de concentration. M. Bottappi nous apprend donc que, dans presque tous les camps de concentration, il y a des bains, des salles d'é-jritures, des lieux de récréations où on se livre à tous les divertissements spor-tiques compatibles avec les circonstances locales et où on joue aux boules et au tennis. Dans les camps de concentration les moins importants, les prisonniers sont réunis dans des casernes et dans d'anciennes prisons où on les entoure de tout le confort désirable. En certains villes, on les a même logés dans les séminaires et dans les chartreuses, comme à celles de Padula et de Monréale, qui contiennent de trésors d'art et de précieux monuments historiques. Ces hôtes sont cajolés, comblés de prévenances, ne travaillent point, ne sont point forcés de suivre toutes les règles de la discipline militaire, et la captivité n'est pour eux qu'une manière de villégiature de guerre. On ne leur refuse rien, pas même ce qui est le dernier mot du luxe ou, pour mieux dire, de la bombance, et ceux qui ont de l'argent peuvent à leur aise se procurer des liqueurs, du Champagne, des cigares de luxe... et le reste. Il leur est même permis de se fâcher et de se livrer à des manifestations antiitaliennes, et à des actes de fidélité et d'hommage, en l'honneur de leur empereur. Voici quelques détails qui prouvent avec quel sentiment d'affectueuse délica-tesse on s'efforce d'atténuer les souffrances morales de ces défenseurs de la dynastie des Habsbourg et même de leur offrir le moyen de profiter de leur séjour en Italie pour compléter leur éducation esthétique et perfectionner leur goût artistique. A Orvieto, dans la verte Ombrie, on a soin de les mener chaque jour à la promenade et de les fair arrêter, au retour, devant la magnifique façade du Dôme, où un cicérone improvisé leur explique toute la beauté de ce chef-d'œuvre de la Renaissance italienne. Complaisance outrée. A Forli, on a forcé les soldats italiens à évacuer la caserne la plus confortable, de la ville pour faire place aux prisonniers qui, jusqu'à il n'y a pas longtemps, étaient l'objet de toutes sortes de cajoleries. On poussait même la compliance jusqu'à leur servir de guides, la nuit venue, pour aller passer quelques heures agréables dans des maisons où l'on ne va pas, ordinairement, pour faire des études de bonnes mœurs. Les officiers de la garnison et une partie de la population étaient indignés de ces procédés et l'autorité militaire a fini par faire cesser cet abus humiliant. Mais on a quand même continué à avoir pour ces prisonniers les plus exquises délicatesses et le jour où la ville célébrait la victoire de Gorizia on a empêché la démonstration d'approcher de la caserne afin que les cris de joie des manifestants n'attristassent point ces hôtes intéressants qui, eux, quelques jours auparavant, avaient pu brûler un drapeau italien qu'ils s'étaient procuré on ne sait trop comment. Pour la nourriture, on faisait d'abord deux cuisines : une pour les soldats italiens et une pour les prisonniers. Puis, on songea à n'en faire qu'une pour des raisons d'éoonomie, mais alors la question se posa de savoir s'il fallait donner la préférence au risotto, préféré par les Italiens, ou au ragoût de pommes de terre, qui est le plat de prédilection des Austro-Hongrois, et on poussa l'amabilité jusqu'à choisir le menu recommandé par ces derniers. Mutins non punis. A Forli, les prisonniers ont pu, je viens de le dire, brûler un drapeau italien. A Orviéto, ils se sont mutinés, parce qu'en face de la caserne où ils sont logés on avait arboré, à une fenêtre, le tricolore national. Ils réclamaient la disparition de cet emblème dont la vue blessait leur sentiment et leur fierté patriotiques. Cette fois-ci, on ne leur a pas donné satisfaction, mais les fauteurs 'le la mutinerie n'ont subi aucune punition. Lorsque, au début de l'offensive autrichienne dans le Trentin, ils purent croire un instant que leurs camarades étaient victorieux, ils ne se gênèrent point pour organiser de bruyantes manifestations de joie sous les yeux des soldats italiens auxquels on impose une tolérance qui frise la bêtise et qui les irrite. A la chartreuse de Padula, le jour où arriva la nouvelle dë la prise de Gorizia, la fanfare des territoriaux qui revenait d'une marche entonna les hymnes nationaux, mais, pour ne pas froisser l'amour-propre des prisonniers logés dans la chartreuse, on envoya au chef de musique l'ordre de changer incontinent de répertoire. En dernier lieu, on a attribué aux officiers italiens les pires logements, véritables cellules de pénitence, qu'un chartreux ne voudrait pas habiter, tandis que les officiers autrichiens ont les installations les plu; ronfortables. Mansuétude exagérée. A Santa Maria Capua Vetere, le bruit avait couru qu'il y avait plusieurs princes parmi les prisonniers parce que, quand ils envoyaient faire des emplettes, ils ne prenaient jamais le reste de la monnaie. Toujours est-il qu'ils se portaient à merveille et qu'ils ne se refusaient rien. Cependant, il s'est trouvé des gens pour s'apitoyer sur leur r'ort et pour trouver qu'il fallait leur procurer an surplus de bien-être. Ces braves gens avaient eu la délicate pensée de leur ménager une fois par semaine quelques conversations tendres avec des demoiselles, qui estiment qu'en amour les distinctions de nationalité n'ont aucune raison d'être. Et dans ce même camp de concentration, un sergent a été sévèrement puni pour n'avoir pas suffisamment sucré le café de ces messieurs. Au monastère de Santa Maria Nuova, à Monreale, près Palerme, où a été logé un groupe de prisonniers, on a constaté des actes de vandalisme impardonnables : les précieuses mosaïques ont été endommagées et ce monument qui est un des plus beaux documents de l'art byzantin, est journellement souillé par ces habitants de rencontre qui ne respectent ni le caractère religieux ni l'importance et la valeur artistique de l'édifice. Indignation juste. La presse italienne a publié les résultats de cette enquête et s'est indignée. Elle réclame des mesures immédiates et le gouvernement s'est ému de ces justes protestations. On annonce qu'il va prendre des mesures et donner des instructions pour faire cesser ces abus grâce auxquels les sujets des Habsbourg sont traités comme des hôtes désirables et non comme des vaincus, alors que, en Autriche, les prisonniers italiens, privés de nourriture, mal logés, sont traités durement et subissent un traitement dont la sévérité et la brutalité ont déjà provoqué de nombreuses plaintes. On attribue l'indulgence avec laquelle sont traités les prisonniers autrichiens à un excès de sentimentalité et à un esprit de chevalerie dont on croit pouvoir se faire gloire; mais quand ces dons sont poussés si loin, ils changent de caractère et, ainsi que l'ont dit plusieurs journaux, ils frisent plutôt la stupidité, preuve qu'au fond de l'âme d'un Latin sommeille toujours un don Quichotte. fULVIQ„

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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