L'indépendance belge

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04 december 1918
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s.n. 1918, 04 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/m901z42v3b/
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Mercredi 4 décembre 1918. t%& wnnrux^j 89° année. L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONEi Direction.. .. .. M • • •• A 2278 Administration .. •• .. .. B 73 Rédaction B 75 Adresse télégraphique j LINDEBEL - BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 ABONNEMENT > BELGIQUE s Un an, 24 fr. ; six mois, 12 fr» ; trois moi*, 6 francs. ÉTRANGER t Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr.j trois mois, 12 francs. L'Escaut et les Traités Le principe -de la liberté des fleuves, dé-srété par la France de 1702,- est juste -et rationnel. Peu de questions cependant ont tubi autant que celle-là l'assaut des controverses juridiques. Tous les auteurs sont d'accord .pour reconnaître que les fleuves Internationaux font partie intégrante des Territoires qu'ils longent ou qu'ils traversent.Si la propriété des fleuves appartient aux Etats qu'ils traversent ou qu'ils longent, chacun pour la partie qui les concerne, elle resle soumise à leur souveraineté, mais celle-ci, conforme au principe nouveau instauré par la Révolution, ne peut être absolue. C'est pour en régler l'exercice qu'après le trait é de Paris de 1814, le Congrès de Vienne s'occupa de et gros problème international. L'article 109 de l'acte final décrétait que a la navigation dans tout le coure des rivières (internationales), du point où chacune d'elles devient navigable jusqu'à son embouchure, sera entièrement libre et ne pourra, sous le rapport du commerce, être interdite à personne », à condition, hien entendu, que l'on se conformât aux règlements relatifs'à la police de cette navigation, u lesquels seront conçus d'une nia-tlière uniforme pour tous et aussi favorable que possible au commerce de toutes les Rations ». L'article 109 a provoqué une foule de discussions juridiques. On s'est demande d'abord s'il s'appliquait aussi bien au> temps de guerre qu'aux périodes de paix. On a dû reconnaître que le traité de Vienne ne s'occupait que de la navigation e ,m-merciale, sans assurer à celle-ci un régime spécial pour l'état de guerre. La rédaction .définitive du traité de Vienne fat préparée par des commissions qu: examinèrent la situation particulière de; grands fleuves internationaux. On peut, conclure, sur de point, que le liberté d'action des navires marchands doit rester entière, même en temps de ■guerre, le traité de Vienne n'ayant p:-'.i aucune suspension de cette liberté « sou* le rapport du commerce », en ce C{ui con cerne tes fleuves dont il a. Arrêté le régim< international. Il est cependant,d'autre part tout aussi incontestable que le traité d< Vienne n'a en rien voulu tenter une régie mentation de l'exercice dé la navigatioi militaire en temps de guerre. . Un autre point délicat, a été très discuti par les auteurs. C'est celui de savoir si i; liberté de navigation des fleuves interna tionaux proclamée par le traité de Vienm doit s'appliquer à « tous » les Etats ou ; ceux seulement .dont les. territoires son fengés ou traversés .par ces rivières. Eu 1868, la Convention de Mànntieni adhéra à la « théorie » de ta liberté pûm tous les pavillons, tout en .la" restreignant «en fait »■ aux seuls riverains.. L'acte -di la Conférence de Berlin de 1385, — ce trai té fut appliqué a:iissi au Niger, — stipule en son article 13, que la navigation di fleuve Congo, « sans exception d'aucun de; embranchements ni issues do ce fleuve es et restera « entièrement libre » pour le: navires marchands' en charge, -ou en lest « de toutes les nations », tant pour le trans port des marchandises que pour celui de: voyageurs. » L'article 25 maintient .ei temps de guerre l'application de l'acte di navigation et ajoute : u En conséquence la navigation de toutes les nations, neutre: ou belligérantes, sera libre, en tous temps pour les usages du commerce. » Une autre cause de conflit réside dan: le caractère que l'on peut donner aux em bouchuree de l'Escaut. Ces embouchures sont-elles un bras de ruer ou .simplemen l'extrémité du fleuve 1 En 1831. un confli surgit à ce sujet entre la Hollande et les au 1res Etats riverains du Rhin. La Conven tion de Mayen-ce s'occupa de cette ques tion. Faut-il considérer le Hondt comme une crique indépendante élu fleuve? Faut il considérer les embouchures des flè'uvee comme des bras de mer et' non pas -"ommi une explosion impétueuse de la rivière ai moment de déverser ses torrents dans l'o céan? Tout est là. Les partisans de l'in terprétatdon ' admise par la Convention de Msyence font d'ailleurs valoir que- le fa meux traité de Munster parlait ' « des rivières die l'Escaut hollandais ». Est-ce pê remptoire Le traité définitif de 1839 porte dans sor article 9 : « Les dispositions des articles X0{ jusqu'au 117 inclusivement de l'acte général de Vienne relatives à la libre navigation des fleuves et rivières navigables seront appliquées aux fleuves et-rivières navigables qui séparent ou traversent à 1e fois le territoire belge -ot le territoire Hollandais. » Le paragraphe 2 de cet article décrétait . que le pilotage et le balisage, ainsi que la conservation des passes en aval d'Anvers devaient être soumis « à une surveillance commune » et établissail le principe de droité d'e pilotage modérés, — les -mêmes pour les navires de toutes 'et nations, — à fixer également de commun accord. Les deux gouvernements s'engageaient à conserver les passes navigables de l'Escaut et de ses embouchures et à y placer et à y entretenir les balises et bouées n nécessaires. « chacun dans sa partie du fleuve ». Le même traité appliquait "des péages modérés à la navigation des eaux intermédiaires entre l'Escaut et le Rhin et vice-versa, navigation dont, la liberté était reconnue. Enfin, des commissions se réunirent pour établir le montant définitif des péages et le règlement général poulies dispositions essentielles, comprenant « l'exercice du droit de ' pèche et du commerce de pêcherie dans toute l'étendue «de l'Escaut, sur le pied d'une parfaite réciprocité et égalité en faveur des sujets des deux pays ». Comme le jeune Etat, belge avait quelque raison de douter des bons sentiments de sa voisine, le paragraphe S de l'article 9 du traité de Paix, disait :« Si des événements naturels ou des travaux d'art venaient, par la suite, à rendre impraticables les voies de navigation indiquées au présent acticle, le gouvernement des Pays-Bas assignera à la navigation belge d'autres voies aussi sures et aussi bonnes et commodes en remplacement des dites voies de communication devenues impraticables. » Le régime financier instauré par le traité du 19 avril 1839 vécut jusqu'en 1863. Dès l'origine de ce régime, la Belgique pour favoriser son port national avait restitué aux navires venant d'Anvers ou s'y rendant, les taxes dont le fisc hollandais les grevait. Le gouvernement de I 'o-pold I™, préside par Rogier, et dont Frère-Orban faisait partie, résolut d'obtenir « l'affranchissement de l'Escaut, avec l'appui d'hommes tels que Vandeweyer à Lon dres et Lamberrnont à Bruxelles. La solution avait été préparée par Lambermont, par l'insertion dans les conventions conclues a.vee la plupart des Etats maritimes d'une clause qui réservait à la Belgique le droit de s'exonérer du remboursement des taxes à l'égard des navires de'ces Etats le jour où elle cesserait de l'effectuer au profit de ses propres vaisseaux. Les négociations furent longues, souvent difficiles avec la Hollande et l'Angleterre. La charge, résultant pour- la Belgique du remboursement des droits, par suite des développements du trafic, avait atteint le chiffre de près de 2 millions par an. La somme fut capitalisée et le rachat fixé à 36 millions dont le paiement devait incomber pour un tiers au Trésor belge et pour les deux autres tiers aux Etats maritimes. Une convention fut conclue le 12 mai 1863 avec les Pays-Bas, qui dédiraient renoncer à jamais aux péages établis sur la navigation du fleuve et le traité général du 16 juillet suivant consacra définitivement l'accord dont les avantages furent complétés par l'abolition' des droits de tonnage et la réduction des droits de pilotage. En 1910.. -le désir du gouvernement hollandais de fortifier l'Escaut, occidental provoqua de vives alarmes et d'ardentes polémiques. Il n'était plus question des conventions purement commerciales, mais le problème se posait, nettement sur 1 terrain du droit international et des conséquences à en tirer au point de vue Utilitaire. La controverse fût d'autant plus chaude que quel/ques-uns de nos auteurs voyaient dans les projets de nos voisins une entrave à la. garantie éventuelle de notre neutralité par le concours de vaisseaux alliés. Le conflit éclaira des aspects que 1 on s'était peu ou mal. préparé à considérer avec toute l'attention désirable. Ainsi, en pleine paix, niais peu. avant' la conflagration européenne, dont l'échéance inéluctable se dérobait dans les ombres de l'avenir, surgit un problème dont l'examen intéressait a.u plus haut point-les garanties juridiques, attachées à la condition internationale de la Belgique. Le Roi aux troupes d'ooeupation Le Roi a adressé aux troupes belges qui . vont, occuper des territoires allemands, 1 or-! dre du jour suivant : Officiers, sous-officiers et soldats, ! En 191-1, l'armée belge s'est levée contre l'en-1 vahisseur pour défendre l'honneur de la na-' tion.- Pendant plus de. quatre aimées, vous avez combattu loyalement un adversaire qui, I' se basant sur sa force, a. commis tous les abus. La victoire a. récompensé vos efforts, Vous allez maintenant, pénétrer, sur le,terri 1 toira ennemi', non pas pour y procéder à des ' représailles, mais pour assurer l'exééutièn d« ' clauses- .de l'armistice. >• Soldats de l'honneur, vous ne:ternirez pas ' l'éclat de votre gloire.Vous continuerez à rem i pin- vos devoirs .avec fermeté, mais aussi avee 1 la même loyauté. ' En respectant, les populations, en sauvegar-' dant les propriétés, vous achèverez de con. > fondre l'adversaire et de vous élever dans l'es-i time de nos alliés. Officiers, sous-officiers et soldats, je compte ; que vous resterez dignes de la Belgique. J ALBERT. : iiBim iiE i _____ Un de nos éionnémerits au retour de nos soldats, fut de les voir si solides, si sains, bien : campés, avec ces figures rouges qui nous émerveillaient, et ce sourire de bonne humeur . qui adoucissait leur regard. Alors c'était çà, les grands guerrier? ; c'était , ainsi qu'ils sortaient des tranchées, sans pa-. raitre en avoir trop souffert ? La guerre, alors, ; n'était pas la chose horrible qu'on avait cru ; > ce n'était pas le crime affreux qui. non seulement tué et mutile, mais diminue la race, affaiblit les hommes et prépare des générations débiles? C'était donc, comme certains -le , criaient déjà, un sport capable de fortifier, de rendre plus sain, plus apte aux buts de la vie ? C'était donc une bonne chose, presque une nécessité? La guerre « fraîche et joyeuse « que voulait le , criminel héritier de l'empire all°mand, la guerre pour 1a. guerre, pour la joie de faire des hommes solides, résistants aux durs labeurs, c'était donc une vérité ? Déjà-, quelqu'un avait écrit, jadis : " La guerre est une sélection où seuls les faibles succombgnt ». Et dans l'éclat du soleil de' novembre, pail-letant d'or I?s drapeaux orgueilleux; dans la clameur des foules ivres de la délivrance, on ne voyait plus que ces beaux gars, portés sur les bras de la victoire, ces gars qui revenaient, joyeux, des grandes batailles, où ils avaient, à coups multipliés, brisé les chaînes du despotisme.Eh bien, non, la guerre n'est pas joyeuse; elle n'est pas fraîche ; elle n'est pas ce que certains voudraient nous faire supposer. Toujours, elle fut. un crime contre la vie humaine, un attentat odieux contre la joie d'être, contre l'amour, contre la beauté. Et cette guerre, qui vient de finir, plus peut-être que ses sœurs ainêes, plus peutrêf.re que toutes celles dont les hommes souffrirent naguère, apparaîtra bientôt comme un monstrueux sursaut des instincts de meurtre et de rapine dont l'ba-manité n'est pas encore parvenue à se dépouiller tout à fait. Ce qu'elle fut, cette guerre, nous, civils, nous n'en savons lien. Sans doute, nous avons connu, des vexations, nous avons souffert d'inactions sans nombre ; nous avons subi de humiliations multiples; sans doute, nous avons payé cher les denrées de première nécessité, nous avons senti se rétrécir notre intellectua-lité. Mais qu'est-ce donc tout cela, au regard de ce qu'ont souffert les soldats €n i*ampa,?.ie? C'est a eux qu'il fauf. parler de ces choses; c'est eux qu'il faut écouter, quand .on veut toucher au fond de 'l'abomination meurtrière. — Oui, oui, nous disait l'autre jour un officier supérieur un grand officier qui vécut trois années de tranchées, qui fit tout son devoir, plus que son devoir, et qui gardait, en nous parlant, un sourire d'amertume aux lèvres. Oui, vous êtes étonnés de nous voir si bien portants : On dirait même que vous en êtes jfiloux. Je sais, ce n'est pas cela, mais vous n'en revenez pas tout de même. Vous vous dites : — « quels bougres ! » Mais vous ne savez rien de ce que nous avons corinu. Là-bas, sur l'Yser. dans "la. boue jusqu'aux genoux, par la pluie, la neige et la gelée, nous avons creusé des tranchées dans la boue; nous avons élevé des remblais de boue. Autour de nous, partout, c'était la boue. Une mer de boue, où l'on se couchait, avec des balles pardessus la tête et des obus qui s'enfonçaient avec un bruit mou. On ri-scaU l"i, ali-.npé pendant des heures; et quand on était de re lève, n'ayant pas dormi plusieurs jours et plusieurs nuits de suite, il fallait souvent que quelqu'un nous aidât à marcher pour sortir de cet enfer gluant. Vous ne vous doutiez pas de cela, sans doute, ou, si vous y pensiez, -c'était sans rien approfondir.Oui, nous sommes forts, nous sommes sains, nous,sommes beaux. Mais savez-vous ce que nous avons laissé derrière nous? Savez-vous combien d'entre nous sont restés là-bas, non pas seulement tués par ia. mitraille, mais tués par la maladie, par le froid avec .des cœurs hypertrophiés, des cœurs de vieillard, gros comme çà ? Avez-vous compté le nombre de nos victimes ? Avez-vous vu déjà tous :nos invalides, tous nos mutilés, cour des miracles qui nous arrache, à nous, endurcis cependant, des larmes" d'attendrissement ? Non, n'est-ce pas ? Vous ignorez là guerre. Vous ne voyez d'elle aujourd'hui que la victoire, le retour des beaux gars. Mais il y a les beaux gars, qui ne sont pas revenus avec nous, qui sont restés dans la boue. Il se mit à rêver une seconde, les yeux pleins de .cette vision qu'il rapportait de là-bas. Et tout-à-coup, d'une voix sourde : — Ah ! ia guerre ! quelle horrible chose ! Mais nous l'avons tuée, et nos sacrifices ne sont rien. Elle est bien morte, et c'est notre récompense la plus haute d'en avoir débarrassé l'humanité... Puisse-t-il avoir dit vrai ? En tous cgs, il serait bon qu'on eùséignàt à nos enfants," d&ns lés écoles, l'horreur sacrée pour tout ce qui peut rappeler la tragédie d'aujourd'hui. Il serait. bon qu'on leur donnât une morale nouvelle, plus hautaine et plus pure, qu'on ieur rappelât les souffrances subies, afin que de telles tortures ne puissent plus, ne puissent jamais plus se renouveler, et que la guerre, enfin, soit, bien morte, enfouie dans la boue des tranchées, où les vainqueurs d'aujourd'hui ont voulu l'enterrer. POUR LA RECONSTITUTION Des ministres dans la Flandre occidentale L'une des préoccupations de l'heure consiste à s'intéresser à l'état et an sort des"territoires dévastés par la guerre. Dans quelle mesure et de quelle faon va-t-on procéder aux réfections nécessaires. î Dans combien de temps la métamorphosé sera-treUe opérée.? Ce sont des questions auxquelles M. Anseele, ministre des travaux publics, n'est pas en état de répondre. Mais' ce que l'on sait., c'est que son département prend des dispositions pour préparer des décisions qui. ne tarderont pas à être arrêtées.C'est ainsi que. aujourd'hui matin, à la première heure, le département des travaux publics Organise une excursion dans la Flandre occidentale dont le but est de se rendre compte de la situation produite par les horreurs de la guerre. Fercuit partie de rette délégation: MM. ler> ministres .Anseele, R.uzett« et Harmigjiîe, M. le gem-vemôur Bèc* et M. le sénateur Yinck, dirigeants de l'Union des villes et communes.belges, et tous les fonctionnaires que leurs attributions désignent spécialement pour participer à cette enquête.Toutes les cofnpétencèç et toutes les bonnes vo* lontés seront groupées pour arriver à un résultat prompt et sérieux. M. Anseelé emporte avec lui tous les rapports qui lui ont été transmis du littoral, de Bruges, de Gand et qui seront, examinés et contrôlés sur place. Cette excursion durera deux jours. • M. Anseele compte bien, dans cette question si urgente, hâter les solutions. Déjà des projets des plus intéressants lui sont parvenus de la part de divers ingénieurs et des installations, maritimes de Bruges. Tous ces problèmes sedient intimement à oelui de la reprise du travail, qui a été longuement examiné au conseil des-ministres mJjdi matin. Ce que l'on veut, c'est réduire de plus en plus en plus le chômage en décrétant de grands travaux nécessaires pour lesquels il faut peu de matériaux. Le ministère des chemins de fer a promis son plus efficace appui à son collègue des travaux publics et l'on espère, pour la fin de l'année, arriver à rétablir la vie normale dans une très large mesure. ECHOS Le conseil des ministres s'est réuni, mardi matin, à dix heures, au ministère des Finances, sous !à présidence de M. Delacroix, premier ministre. le conseil, dont les délibérations ont duré plus de deux heures, s'est occupé des mesures à prendre en vue de hâter la reprise du travail pour amener la restauration financière du pays. . Rappelons que la prochaine séance de la Chambre se tiendra mercredi 11 décembre. A l'ordre du jour de la séance figure Thom-mage aux députés décédés au cours de la guerre, ia discussion de l'adresse en réponse aux discours du Trône, la validation des pouvoirs de MM. Rahlenbeck, suppléant de M. Lorand, et de M. Mark, suppléant de M. de Meester, député d'Anvers, devenu sénateur. La commission de. la Chambre chargée de préparer l'adresse qui sera, votée en réponse au discours du Trône &e réunit aujourdhui, mercredi, à 2 h. 1/2, au Palais de la Nation. Cette commission est composée de MM. Tibbaui, du Bus de Wamaffé, Huyshauwer et de Liedeker-ke, de la droite; Paul-Emile Janson et Devèze, de la gauche libérale, et Bertrand et Brunet, de la gauche socialiste. Cette commission est présidée par.M. Poul-let, président de la Chambre. i Toutes les archives et les documents relatifs aux services de la. Chambre de3 Représentants inentrent e Bruxelles. De grands camions-automobiles militaires procèdent à ce transport qui a commencé mardi. Le hall du Palais de la Nation était, vers 4 heures, tout encombré de malles, de paniers et-de caisses. On se serait cru dans les couloirs d'un .palace..., La Chambre des députés du grand-duché .de Luxembourg a. -adressé, le 22 novembre au président. de la. Chambre belge un télégramme qui a subi de longfc retards. En voici le. texte : « Au moment où le peuple luxembourgeois, avec une reconnaissance émue, acclame les Libérateurs de son territoire, la Chambre des députés du Grand-Duché est heureuse de s'associer aux transports enthousiastes du peuple belge à l'occasion de la rentrée glorieuse de Leurs Majestés le roi et la reine des Belges dans ,'eur capitale libérée.. Elle adresse à la Chambie des représentants belge 'expression de sa sympathie la plus cordiale. Un fort courant se manifeste dans tous les partis qui siègent à la Chambre en faveur de l'adoption des réformes du travail parle mentaire- On semblé d'accord pour admette ! la nécessité de limiter la durée des discus sions et du temps de parole. D'autre part, i est fortement question de ne faire siéger 1< Chambre que deux jours par semaine. Ce n< serait, pas, comme on l'a cru, une mesur< transitoire, mais bien une méthode définitif dont se félicité déjà les députés de province Le Conseil académique de l'Université d< Gand a conféré.hier le diplôme de docteu: -Honoris Causa» de l'Université Cle Gand ai président Wilson, à MM. Clemenceau et Lloyt George, aux maréchaux Foch et Joffre, à l'a mirai Beatty, au général Léman et au cardi iia-l Mercier. Une touchante démarche du Roi et de le Reine.: jeudi dernier, à l'insu de tous, les sou verains sont descendus de leur .auto, avenui dé Tervueren, et, à pied, se sont dirigés ver: le Tir national. Le but était.la tombe de mis: Câvell, sur laquelle la Reine a déposé une cou ronne portant, les mots: «A Edith Cavell, Eli sabet.h ». Le Roi a déposé une couronne su; les tombes en souvenir des braves qui repo sent là. Ce geste émouvant a. été accompli dans li plus grande discrétion. Un arrêté royal inséré au « Moniteur » c< mardi, interdit, pour toutes l'es frontières d terre et de mer, l'exportation et le transit pour quelque destination que ce. s'oit du lin e des filés, .de lin. M. Girard, secrétaire général honoraire z-ministère des chemins de fer, est nbnifiié mèrn bre du conseil d'administration de la Sociér nationale des Chemins .de fer vicinaux. Le Conseil' communal de Bruxelles, voulan atteslei'. par un hommage pub.ic les sentiment de reconnaissance , qu'éprouve la population pour les services éminents'rendus à la capital .pendant la durée de l'occupation allemande pa S. Exc. le marquis de Villaaobar, ministre d'Ei pagne, ainsi que par S. Exc. M. Brand Whlt lock; ministre des Etats-Unis, et .par M. Vai Volleniroven, qui fut, avec le rang "de ministre chargé des affaires de la légation des Pays BcL5, a décidé de leur offrir le titre de « Boui geois- de Bruxelles ». Le diplôme, dont l'exécuticn constituera on œuvre d'art, leur sera remis à l'Hôtel de Ville au cours d'une cérémonie solennelle, spéciale ment organisée en leur hônneur. Depuis quinze jours, l'hôtel de "ville nè dés emplit pas de visiteurs militaires, surtout de Canadiens, des. Australiens, dés Anglais, qu viennent admirer nos. trésors esthétiques. Ils passent, graves, sévères, la cravache à 1. main; sérieux comme s'ils accomplissaient un* besogne nécessaire. Et devant; l<?s grands portraits des ducs, de, rois d'Espagne, du premier consul, qui ornen içs murs de notre hôtel de ville, devant le toiles héroïques de Paelinck, de Van Orley de Stalpa.ert, .et de tant d'autres, ils s'arrêtent admirati-fè. Ce sont les vainqueurs d'à présent, face ; face avec les maîtres d'hier.. Le nettoyage continue partout... AU.- Cori^ci des Hospices, l'administration vient' cie. réy'o quer-deux de 'ses fonctionnaires qui, duran l'occupation, avaient fait œuvre d aklivisme.. Les inconscients, où qu'ils soient, sont , soii la cravache actuellement. Juste retour... Des nouvelles rassurantes concernant notr ravitaillement ont été données, lundi après midi, au Comité de secours et d'aliment,âtioi du Grand-Bruxelles, qui s'était réuni rous 1; présidence de M. Francqui, ministre i'Ftat. 'On a appris, notamment, que nous possé dions une réserve de farine jusqu'au 4janvie prochain. Les hôteliers recevront" 200 rammes de paii pai: voyageur qu'ils hébergeront, — et, afii de provoquer une baisse sérieuse sur les pri: des-denrées alimentaires, on a "appris que le; Magasins communaux vont encore diminue le tarif de leurs marchandises. On annonce l'arrivée, à Flessingue, du stea mer "Xlara », apportant des vivres pour l'ar mée. D autre part, on attend sous peu de jouis, i Anvers, un steamer de la ligne Harwich, va nant.de Flessingue, avec des oassagers hol landais. Hier, le steamer « Marylebene » est arrivé ayant à bord Sir Cecil Hertslett, consul ,d< Grande-Bretagne , à Anvers," et"le 'directeur di Great Eastem, qui furent salués par réchevir Straus, au .nom du bourgmestre. L'occupation allemande vient à peine de cesser et, déjà, il y. a des signes certains de l'amélioration des conditions des affaires dans notre pays. C'est ainsi que le « Times », dans sa der nière chronique financière, signale qu'à le date du 28 novembre les transactions concernant lé change belge ont repris à la Bourse d< Londres la place qu'elles occupaient avant la guerre. Le taux du change de Bruxelles sui Londres était quoté de-25,95 à 26 francs. Des mesures ont été prises pour le rapatrie ment, des réfugiés belges originaires d'Anvers et des environs se trouvant en Angleterre. Les premiers bateaux partiront de Southamp-ton et de Grimsby vers le 10 décembre. Dès que les moyens de transport en Belgique k permettront, les Belges, originaires d'autre; régions du pays, y seront ramenés également. M. le baron de Broquevllle, ministre de l'Intérieur, est parti pour Anvers, en compagnie du major Maes, chef de la sûreté militaire, et de plusieurs officiers, en vue de prendre, d'accord avec lea autorités civiles a-nversoises, toutes les mesures propres à faciliter le retour au pays des réfugiés. Le ravitaillement et le logement nécessaire seront assurés aux réfugiés jusqu'au joui- où il sera, possible de les transférer dans les différentes provinces du pays. , Dans lavant-dernière.année de !a guerre, en mars 1917, l'Association, pour l'avancement'des études grecques en France, qui a son siège a Paris, a décerné son prix annuel au « Dictionnaire étymologique de la. langue grecque étudiée dans ses rapports avec les autres langues européennes »- de notre compatiiote M. Emile Boisacq, professeur à l'Université de Bruxelles. C'est pour le manuscrit, de ce lexique, gros de 1,200 pagés et dont l'impression s'est achevée à Paris en 1915, que M. Boisacq s'est vu naguère attribuer par l'Académie royale de Belgique le prix Gantelle, d'une valeur de 3,000 .francs. Impression londonienne, à Bruxelles, aujourd'hui." en passant Grand'Place. Il-y avait iâ, parmi les autos militaires anglaises qui y stationnent ces jours-ci, un de ces magnifiques « bus » dont le Sirand et Fleet street fourmil-. lent. Vision de ;a Cité, avec son animation si particulière, son cortège actif et ininterrompu, de véhirues 1 Sur la haute impériale, des r-o!-dats anglais avaient pris place, attendant le ! départ — et regardant le public... de haut. Cer- - les, plusieurs d'entre eux, de cette place, de- l vaient se remémorer les « bus » soufflants et i bruyants de leur capitale. Un peu de nostalgie : peut-être, dans leurs cœurs — mais ragaillardis ! par le chant populaire : « This a long way i to... » Le chemin n'est plus long aujourd'hui! i Une petite histoire, pas méchante, mais amu- • santé, qui vient du front. i On sait que le rôle des gendarmes a toujours l été de ramener dans les rangs les « brebis éga- ■ rées » 1 Or, il paraît que nos pandores met- ■ talent à appliquer le règlement une rigueur que les circonstances, s'il faut en croire les «poilus», ne justifiaient pas toujours. 1 Immédiatement-, un surnom tut trouvé pour ■ ces gardiens de l'ordre à la limite des zones ' permises. On les appela irrespectueusement « piottes pakkers ». Ils l'apprirent, et se plaignirent. Alors on 'défendit l'emploi de l'expression. Les soldats, qui prétendaient avoir le dernier mot, obéirent, mais ne se tinrent pas pour battus et quand une colonne 'en marche rencontrait des gendarmes, on entendait sortir des rangs, un peu par-1 tout, deux" lettres, deux initiales ; « P. P. » 1 Chacun savait ce que cela voulait dire. Tout le } monde était content et l'honneur était sauf! La modestie des soldats français que l'on j interroge 'est vraiment déconcertante. Ils ne veulent pas convenir qu'ils ont accompli des actions admirables Et cependant !... À Watermael. la semaine dernière, les habi-1 tante se pressaient autour des Français, can-' tonnés dans la localité. Ils les félicitaient, les J acclamaient. Une dame, avisant la fourragère ornant l'épaule d'un * poilu », voulut savoir pourquoi le régiment l'avait obtenu. ^ — Mon Dieu, Madame, dit-il, çà ne vaut pas la peine d'en parler. Toute l'armée l'a méritée aussi bien que nous !... En désignant un de ses camarades qui se tenait modestement à l'écart : — Demandez plutôt à celui-là ce qu'il cache dans sa poche!... Eh! l'ami, montre donc à la dame!... & — Ben quoi ? fit l'autre tout gêné. Et comme on insistait, il retira de sa poche trois décorations : la Légion d'honneur, la Croix de guerre et la Médaille de blessé. — Vous savez, moi, répondit l'homme, je n'aimé pas beaucoup de me faire remarquer ! — Oh ! dit la dame. Pourquoi ne portez-vous pas- vos décorations ? Un de nos amis qui vient « d'essayer » d'aller à Gand et qui a mis trente-six heures pour i arriver à Qùatrecbt, à 5 kilomètres en deçà de cette ville, nous fait part dés impressions, plu-. L tôt fâcheuses, que lui a-laissé-ce voyage exté-, nuant. Le .tram, qui manque tout-à-fait de confortable, marche à une allure de tortue, ; sur des voies de fortune, peu sûres. Celui i dans lequel il se trouvait, a déraillé-deux fois. 5 Les wagons sont archi-combles. Où il y a t Place normalement pour huit personnes s'en entassent vingt-cinq. . Des scènès pénibles énervent les voyagéûrs. , Des petits enfants ont faim, soif et froid. Us pleurent. Les parents se désolent. Et il n'y a rien à faire : le train stationne parfois pen-j- dàoit de? heures en. pleine -campagne, loin de ' toute habitation. Par humanité,.il.faut décon-t sèiller aux gêhs • de voyager en■ ce moment,• à moins qu'il hry ait absolue nécessité. -Que les évacués français écoutent l'avis qu'on leur a donné, et cessent de vouloir, à tout prix, re--tourner ohez eux. Un peu de patience encore! , Dans quelques semaines, tout ira mieux. " Le théâtre du front de la 3° division canadienne. donnera deux représentations à Bruxelles, vendredi 6 et samedi 7 décembre, dans la salle du Trocadéro, avenue. de la Toison * d'Or, au profit de Œuvre nationale des Invalides de Ja guerre. La troisième division canadienne a combattu pendant de longs mois en Flandre; elle est une de celles qui ont le plus souffert lors de la dernière offensive. C'est elle qui a repris Mons aux Allemands, quelques heures avant la. signature de l'armistice. Son œuvre de libération de notre territoire est à peine achevée que, déjà, elle songe à venir en aide à nos invalides. Tout son théâtre de campagne sera transporté à Bruxelles. ' La représentation du 6 décembre se donnera à 8 1/2 heures du soir ; celle du 7 décembre, à 3 heures de l'après-midi. La location sera ouverte dès aujourd'hui ; mercredi. Le poète français Edmond Rostand souffre depuis quelques jours d'une atteinte d'ih-fluenza, qui a pris un caractère assez grave; heureusement, le dernier bulletin qui nous arrive de Pairis annonce que l'auteur de « Cyrano » va plutôt.mieux; et on espère qu'il n'y aura pas de complication. Les Chasseurs alpins Leur arrivée à Bruxelles Pour voir et complimenter l'armée française ». les Bruxellois bravent les intempéries.En dépit du vent qui soufflait en tempête et de la désagréable petite pluie fine qui tombait, des milliers de personnes se pressaient hier matin sur le parcours de la 77e division, commandée par le général de Serrigny. Une surprise, le général et ses officiers d'état-major portent le béret des chasseurs alpins. Cette crâne et glorieuse coifi'ure leur va du reste à merveille.La 77e division est, en effet, composée de deux bataillons de chasseurs à pied, de deux régiments de chasseurs alpins, d'un bataillon du génie et de deux groupes d'artillerie, lourde et légère. Parmi les troupes d'élite qui ont traversé Bruxelles, celles-ci méritent une mention spéciale. C'est la 77e division qui a fait,à côté des Belges,toute l'offensive' des'Flandres, depuis la forêt d'Houtliulst jusqu'à Deynze. C'est elle qui a forcé le passage de la Lys et de l'Escaut. La foule le savait-elle ? Si elle l'ignorait, son instinct l'a servi, car .elle a réservé à ces soldats un accueil particulièrement enthousiaste. Elle a fleuri le général, les officiers, les drapeaux, les canons. A tout instant, de la rangée des spectateurs, une jeune fille se détachait, allait offrir des fleurs aux soldats. Le général de Serrigny avait glissé dans son . ceinturon une magnifique orchidée qui s'épanouissait sur sa poitrine. Le défilé a été splendide de correction et d'entrain. Les musiques jouaient. 1' « Entre-Sambre-et-Meuse », avec accompagnement de trompettes. Très joli, très pittoresque, le gracieux moulinet que font les trompettes avant d'emboucher l'instrument...Les ovations succédaient aux ovations. Electri-sée, la foule acclamait'saus interruption, agitant mouchoirs et chapeaux. Très émus, les officiers saluaient du sabre et envoyaient des baisers. Aux cris mille fois répétés de : " Vive la France », les soldats ripostaient par de vibrants « Vive la Belgique ». Après le passage do l'artillerie lourde où l'on se montrait trois énormes pièces portant les noms de « Nénette », « Titine » et « Rintintin », un vaste cercle se forma autour des généraux et une impressionnante « Marseillaise » fut chantée, suivie d'interminables acclamations. Les Bruxellois font tout ce qu'il? peuvent pour manifester à la France leur sympathie et lei^l- admiration. m 1*. Une Bonne Cachette ! Pour charmer leurs loisirs pendant l'occupation, les Bruxellois ont eu la ressource de .chercher des cachettes. Il en fallait beaucoup... Il en fallait pour le cuivre, pour la laine, pour le cuir, pour le vin, pour le linge. On cherchait, et l'on trouvait. Cer-< taius de nos intérieurs étaient truqués et machinés comme un décor d'opéra. De ces cachettes, les Allemands en ont découvert beaucoup. Ils avaient fini par composer leurs équipes d'hommes de métier : architectes, entrepreneurs, menuisiers et maçons. Ces professionnels avaient tôt fait de mesurer l'épaisseur dos murs et de démasquer les fausses cloisons». ' Cependant, il y avait quelque part une cachette qui défiait toute l'ingéniosité et 1$ compétence dès chercheurs. On connaît le conte d'Edgard Poë, intitulé « La Lettre volée », où l'on voit cette lettre échappe^* à toutes les perquisitions parce qu'elle a été simplement "déposée dans un vide-poches, exposé à tous les yeux et dans lequel nul ne s'avise d'aller la chercher. Telle est la cachette en question, ainsi qu'on va s'en apercevoir. Au début de la guerre, un Bruxellois de nos amis, ayant de grands intérêts en France, était parti pour Paris avec toute sa famille. Sa maison restait sous la garde de son chauffeur et de sa femme. 1211e fut bientôt occupée par un fonctionnaire allemand4 qui couserva le chauffeur en qualité de valet de chambre. Ce dernier, né malin — généralement, on n'est pas bête dans cette intéressante corporation — ne tarda pas, à apprendre que son nouveau patron, était un haut personnage, investi de la mission importante de diriger, dans l'agglomération bruxelloise, là saisie et la réquisition du cuivre. Le brave homme entendait amis et voisins se consulter* se conseiller mutuellement des cachettes prétendument introuvables. Il lui vint alors une idée géniale : — « Où nos cuivres, se dit-il, seraient-ils mieux en sûreté que dans la maison même de celui qui doit les saisir ! On les cherchera partout, sauf là ! » Et Aussitôt il se mit en campagne, alla trouver tous les amis de son maître, leur fit part de son projet qui, comine vous le pensez, fut accueilli avec enthousiasme. Tous, l'un après l'autre,aux heures nocturnes, s'en vinrent déposer mystérieusement chez l'Aile-, m and leurs bassines, leurs lampes, leurs bronzes, leurs clenches, leurs appareils d'éclairage. U y en eut, en peu (te temps, des centaines et des centaines de kilos, que le chauffeur rangeait méthodiquement, au fond du jardin, dans le grenier d'un hangar sans emploi. Plus tard, ce fut le tour de la laine. Des dizaines de matelas vinrent mollement s'abattre sur les tas de cuivre. Comme le bonhomme l'avait prévu, il n'y eut pas de visite domiciliaire dans la maison occupée par l'Allemand. Et, chaque soir, en servant, son hôte forcé, le chauffeur pouvait se payer le plaisir ineffable do lui dire « in-petto )) : — « Si tu savais, mon vieux, ce qu'il y a au fond du jardin, tu n'aurais pas l'air si content de toi f » L'Allemand ne quitta Bruxelles qu'au tout dernier moment. On eut dit que, jusqu'à la dernière minute, il voulait veiller, sur le dépôt qu'on lui avait confié... A présent, les heureux possesseurs du cuivre et de la laine viennent reprendre leur bien. Et les voisins regardent avec stupeur sortir tous ces ma- • telas et tous ces cuivres tintinabulants de la maison où, il y a quelques jours à peine, régnait une des grosses légumes de l'admi* nistration allemande ! Le Ravitaillement du Grand-Duché Nous avons annoncé déjé que la Belgique allait s'efforcer de ravitailler le Luxembourg. Un train de ravitaillement a quitté hier Bruxelles. Deux délégués du Comité national d'alimentation, MM. des Cressonnières et Flagey, ' se trouvent depuis' plusieurs jours à Luxembourg . pour préparer la répartition. Dés la mi-octobre le gouvernement belge, qui n'a jamais cessé de se préoccuper des intérêts dé nos frères du Grand-Duché, avait obtenu des, Etats-Unis de pouvoir ravitailler, dés le départ de l'ennemi, le petit pays voisin, victime de la même agression que la Belgique. Lorsque le gouverne-, ment luxembourgeois demanda récemment à notre ministre des affaires étrangères de venir eu aide au Grand-Duché, le train du Comité national était déjà prêt. Les négociations ne furent donc pas longues. ORGANISATION et Producîivisme industriel La rénovation de l'industrie belge s'impose. Il ne suffit pas que nos entreprises industrielles renaissent des ruines de la guerre. L'ambition na» tionale exige davantage. La productivité de no* ouvriers et de nos machines doit sortir grandie de la crise. C'est à ce prix seulement que la Belgique conservera le prestige que lui ont valu dans le monde entier ses quatre années d'héroïsme. Ce prestige est une force qui aidera plus puis* samment notre expansion industrielle et commerciale que les plus coûteuses campagnes de publicité. Or, il serait compromis si nos entreprise» industrielles ne produisaient dans les meilleures conditions de façonnage et de prix de revient les multiples articles que leur demanderont les consommateurs nationaux d'abord et les 'acheteurs étrangers ensuite. Ce serait faire injure à nos vaillants chefs d'en*» treprises que de laisser croire qu'ils n'apportaient pas h leur gestion tout le souci de leur renommée. Est-ce à dire que la Belgique industrielle fut connue dans les pays voisins et surtout dans les pays d'outre-mer autant que l'eut justifié l'activité de son infatigable labeur? S'il est vrai que de grandes usines belges étaient brillamment réputées à l'étranger, il n'en était rlas de même de

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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