L'indépendance belge

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22 oktober 1915
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s.n. 1915, 22 Oktober. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/8p5v699872/
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S6ème année. No. 250 L'INDÉPENDANCE KOYÀUME-UNI « ONE PENNY BELGE. CONTINENT : J5 CENTIMES. (HOLLANDE : 5 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: TUDOR HOUSE. TUDOR ST., LONDON, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAU A PARIS : 11, PLACE DE LA BOURSE. TFL„u . (31 1-57 e* TELEPH.. j 238-75. LONDRES, VENDREDI 22 OCTOBRE 1915. ABONNEMENTS: .3 MOIS, 9 SHILLINGS. , J 6 MOIS, 17 SHILLINGS. [ CONSERVATION PAR LE PROGRES. 11 AN, 32 SHILLINGS. » S O M M A I R E. LA SITUATION : Progrès inquiétants des Bulgares.—Offres alléchantes des Alliés à la Grèce.—Nouveaux succès russes. — Attaques allemandes repoussées en Champagne. — Vapeurs allemands coulés dans la Baltique. . Le problème du change.—Jules Coucke. Lettre de Suède.—J. H. En ces temps de douleurs et d'espoir (xxxv.).—C. R. Juste et vibrante riposte.—E. Carton de Wiart. La " Commission for Re= lieî en Belgium."—E. Carton de Wiart. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Vendredi, midi. L'offensive germano-austro-bulgare contre les Serbes fait de rapides progrès, et on ne songe plus à nier la gravité de la situation faite à nos héroïques Alliés. Ceux-ci ont, on le sait, massé leurs principales forces dans le nord pour parer au danger le plus imminent : celui de voir s'opérer la jonction des forces germano-bulgares. Malheureusement, la pression devient de jour en jour plus forte, et les Serbes, tout en combattant pied à pied, cèdent lentement du terrain. Les correspondants allemands qui sont admis à suivre les opérations de l'armée du général von Mackensen rendent hommage à la vaillance des troupes serbes qui tirent admirablement parti de la nature accidentée du terrain, et qui en se retirant chaque fois sur des positions nouvelles, obligent les Allemands à n'avancer qu'avec une extrême prudence. Au sud de Belgrade, les Austro-Allemands ont atteint Stepoyevatz, Lesko-vatz et Baba, et se trouvent par conséquent à plus de 40 kilomètres au sud de la capitale serbe. Sur la Morava, ils progressent dans la direction de Selevatz, sur la rive gauche et dans la direction de Vlaskido, sur Ra-novatz, sur la rive droite. En même temps, les Bulgares, opérant à la /routière roumano-serbe, avancent ,sur Négotin, dont les habitants ont pria la fuite, et, plus au sud, sont arrivés depuis le 19 à Kniashevatz, sur la ligne de chemin de fer qui, de Nish, descend vers le Danube en passant par Négotin et Prahovo. Au sud-est de Nish, avançant par la vallée de la Nisava, le long du chemin de fer Sofia-Nish, un point stratégique d'une certaine importance, situé à proximité de Pirot-, est tombé entre leurs mains. Autour de Vrauja, au sud de Nish, îa ligne do chemin de fer Uskub-Nish est occupée par l'ennemi sur une distance d'une vingtaine de kilomètres, et le bulletin bulgare parle de la capture à Vranja de quantité de cartouches, de tabac et de foin abandonnés par les Serbes, qui, ajoute-t-il, sont poursuivis rapidement dans la direction de Kuma-novo.Un télégramme d'Athènes au " Morning Post " affirme même que les troupes bulgares sont arrivées dans cette dernière ville qui n'est distante d'Uskub que d'une quarantaine de kilomètres. La population serbe évacue rapidement cette ville de peur de tomber entre les mains des troupes bulgares dont, parait-il, le passage est marqué par de nombreux actes de violence à l'égard de la population civile des contrées envahies. Au sud d'Uskub, avançant par le couloir de la Bregalnitza, les Bulgares ont occupé toute la vallée et le plateau adjacent d'Ovtche Polyc. Istip et Radovitz sont entre leurs mains et aux dernières nouvelles ils avançaient dans la direction de Veles, dans le but évident de couper à l'armée serbe toute retraite vers Monastir et la frontière grecque. Des nouvelles parvenues à Londres hier soir affirment que Veles serait déjà occupé par les Bulgares. Quant aux troupes Iranco-britanniques, qui opèrent du côté de Stroumitza, nous sommes sans nouvelles d'elles depuis qu'elles ont occupé cette ville. A en croire des informations d'Athènes, le chiffre des troupes alliées débarquées a Salonique serait de beaucoup inférieur a celui publié il y a quelques jours, et dans les milieux grecs on dit que tout dépend du nombre des troupes que les Alliés pourront débarquer cette semaine et en voyer sur le front avant le milieu de la semaine prochaine. Les Grecs attendent toujours l'arme au pied. Des offres alléchantes pour décider le cabinet Zaïmis à remplir ses obligations vis-à-vis de la Serbie ont été faites par la Grande-Bretagne, qui s'est déclarée prête à céder à la Grèce l'Ile de Chypre, dont la possession réaliserait un vœu que l'Hellénisme n'aurait jamais osé formuler ouvertement. En outre, les Puissances de l'Entente ont assuré la Grèce d'un concours militaire et financier adéquat. Le cabinet grec aurait, affirme-t-on. déeliné cette offre, mais on ne possède à ce sujet aucune information officielle. Sur le front russe nos Alliés ont infligé un sérieux échec aux troupes du prince Léopold dans les environs de la jonction de chemin de fer de Baranovitchi, au nord des marais du Pripet, où 3,552 soldats et 85 officiels allemands ont été faits prisonniers. L'ennemi avoue également le succès de la nouvelle offensive de l'armée du général Ivanoff sur le Styr-Moyen, où les Allemands reconnaissent avoir dû battre en retraite, laissant aux mains des Russes plusieurs canons et abandonnant la rive gauche du fleuve. Du côté de Riga, les troupes du général Hindénburg se sont encore rapprochées de plusieurs kilomètres de la ville, faisant 1,700 prisoniers et capturant plusieurs mitrailleuses. On estime en Russie que la prise de Riga par les Allemands ne leur serait pas d'une grande utilité tant que la flotte russe garderait la maîtrise de la Baltique. Sur le front français, do nouvelles attaques allemandes dans la région de Reims ont été repoussées avec des pertes énormes, malgré l'usage de gaz asphyxiants. C'est la huitième attaque en qua-rante-huit heures dans ce secteur. . Sur le front méridional, les Italiens poussent très activement leur mouvement offensif dans le Trentin. Les troupes du général Cadorna ont fait des progrès importants sur les rives du Lac de Garde, et on s'attend de ce côté à des événements intéressants. Les sous-marins britanniques ont fait plusieurs nouvelles victimes dans la Baltique, où trois vapeurs allemands ont été coulés hier. Les Allemands essayent de donner la chasse aux sous.-marins, mais ils n'ont réussi jusqu'à présent qu'à mettre à mal un sous-marin suédois qu'ils avaient pris pour un submersible britannique. La peur des sous-marins est devenue telle en Allemagne que même les flottilles de pêche n'osent plus sortir, et il en est résulté un renchérissement considérable du prix du poisson. LE PROBLÈME DU CHANGE. Pour aider efficacement au prompt réveil de l'activité industrielle et commerciale, il ne suffit pas de doter la Belgique d'un organisme monétaire souple s'a-justant étroitement aux besoins et aux mouvements de la circulation intérieure. Ce n'est là qu'un des aspects du problème à résoudre, car il ne faut pas perdre de vue que celui-ci présente un caractère international en ce qu'il affecte d'rectement l'état des changes étrangers. Nous ne pouvons songer, en effet, a utiliser pour le règlement de nos dettes extérieures, des billets inconvertibles en espèces dont l'emploi est restreint aux échanges nationaux. L'excédent de nos importations sur nos exportations devra se payer en monnaie internationale, c'est a dire en pièces d'or ou du moins en ti-ties représentatifs de pièces d'or. Comment y pourvoi^ comment, pour main- tenir la solidarité de notre cr?tiit, conte-rii les variations du change clans des limites normales? Si ardues que ces ciiestions puissent paraître à première vue au public non initié, nous croyons utile, eu égard à leur grande importance, d'en -dégager les lignes essentielles et de donner sur le mécanisme du change quelques explications techniques élémentaires. On sait que le règlement des dettes réciproques entre nations ne se fait pas par l'envoi de numéraire, mais par des remises d'effets négociables: traites, chèques et autres titres de crédit d'une place sur l'autre. Quand, par exemple, nous avons un paiement à effectuer en France, nous demandons à notre banquier un chèque sur Paris, sans que l'idée no-us vienne de faire un enivoi d'espèces; et Inverse ment .un industriel français, qui doit une certaine somme à un fabricant belge, s'acquittera envers ce dernier en se procurant une traite sur Bruxelles. Chèque et traite sont les titres représentatifs de deux créances que possèdent respectivement un Belge à charge d'un Français et un Français à charge d'un Belge. Si les effets tirés de Bruxelles sur Paris compensaient exactement ceux tirés de Paris sur Bruxelles, il y aurait équilibre parfait, et il va de soi que le change serait au pair. Mais, en fait, .il y a toujours un écart plus ou moins important; nos dettes l'emportent généralement sur nos créances, et le papier sur Paris qui en permet le règlement, étant insuffisant par rapport à la demande, est recherché. On dit alors qu'il fait prime, sans que cette prime, en temps normal, puisse dépasser les frais de transport et d'assurance d'un envoi de numéraire ; car, sinon, au lieu d'acheter des traites sur Paris, il y aurait avantage à expédier en France de la monnaie métallique. La limite à laquelle doit théoriquement s'arrêter la prime du papier sur l'étranger est appelée par les Anglais, le " golden point," mais, depuis la guerre, cette limite est sensiblement dépassée. C'est ainsi que la livre sterling se paie en France environ Fr. 27.50, le dollar Fr. 5.80, alors que leur "golden point" respectif est de Fr. 25.40 et de Fr. 5.22. C'est l'excédent considérable des exportations anglaises et américaines sur les exportations françaises qui provoque, sur le marché financier de Paris, la rareté et par conséquent la cherté des traites sur Londres et sur New-York. Mais il faut chercher la raison de 3a prime anormale payée en sus du "golden point " — Fr. 2.10 pour la livre, Fr. 0.85 pour le dollar — dans ce fait que l'exportation de l'or est prohibée et que, ne le fût-elle pas, les frais d'assurancede la monnaie se sont accrus dans des proportions inusitées à-raisoa des risques exceptionnels de guerre. Ce taux particulièrement élevé du change provient, disons-nous, d'un déséquilibre entre le montant des achats et des ventes de la France sur las marchés anglais et américains : c'ets en effet par centaines de millions que se chiffre de déficit commercial, surtout vis-à-vis des Etats-Unis auxquels ont été passées des commandes énormes de munitions et de vivres pour subvenir tant aux nécessités de la guerre qu'aux besoins de la consommation intérieure. En vue de remédier à cette hausse inquiétante du change, M. Ribot, le ministre des Finances françaises, a négocié, dès le mois d'avril dernier, un arrangement avec le chancelier de l'Echiquier anglais : en exécution de cet accord, la Banque de France a envoyé à Londres 500 millions en or, en échahge d'un crédit de 1,500 millions ouvert par le gouvernement anglais pour permettre à la France d'acquitter ses dettes aussi bien en Grande-Bretagne qu'en Amérique. Le montant des paiements en monnaie d'or à effectuer dans ce dernier pays par les soins de Ja Banque d'Angleterre à-la décharge du Trésor français nécessitait, à titre de compensation, l'envoi par la Banque de France d'une somme de 500 millions. Telle était, en. substance, l'économie de cette opération dont la portée restreinte ne pouvait apporter une modification durable à l'état du change américain, si l'on songe que les achats français effectués aux Etats-Unis s'élèvent à plusieurs milliards de francs. Aussi fallut-il bientôt recourir à un autre procédé, l'emprunt, pour faciliter les règlements de compte avec l'Amérique. L'Angleterre se trouve, elle aussi, dans une situation fâcheuse sous le rapport du change vis-à-vis de New-York, parce que la balance du commerce lui est extrêmement défavorable à raison des fournitures considérables de matériel de guerre faites par les Etats-Unis. C'est ce qui permettait à Luigi Luz-zatti, l'homme d'Etat et l'économiste italien, de dire récemment au cours d'une interview : " Quand je regarde le cours du change, je trouve que le mouvement de ce pouls ne correspond pas à la bonne santé des nations. Il faut prendre des mesures promptes et extraordinaires pour éviter l'absorption monétaire de l'Europe par les nouveaux continents." Si l'on se reporte à un an -en arrière, on constate un renversement complet de l'état du change par rapport au mouvement actuel de ce pouls de la vie économique, pour reprendre le mot expressif de Luzzatti. En temps normal, la livre est rarement cotée à Londres aux-dessus de 4.89 dollars; mais, au début de la guerre, elle valait 5 dollars, puis 6 dollars, et finalement elle enregistrait le cours de 7 dollars qu'elle n'avait jamais .atteint: c'était au moment où la dette de l'Amérique envers l'Europe avait grossi au point de prendre des proportions jusqu'alors inconnues. Bientôt cependant, au fur et à mesure de l'accroissement des achats effectués par l'Angleterre aux Etats-Unis, le papier sur New-York devint plus recherché, si bien qu'en mars 1915 la livre ne cotait plus que 4.79 dollars et qu'elle finit même par s'obtenir pour 4.50 dollars, perdant 0.36 dollar sur le cours du pair, qui est de 4.86 dollars.'C'est précisément dans le dessein de remédier à la dépréciation continue du change que l'Angleterre et la France ont contracté en Amérique un emprunt solidaire de 500 millions de dollars, dont nous avons à souligner la portée et à dégager l'enseignement. JULES COUCKE. (A suivre.) LETTRE DE SUÈDE. LA MISSION DE MADAME HORTA. II Ainsi d'après les milieux sociaux, je connaissais pour ainsi dire d'avance les sympathies qui viendraient à ma cause. Insensiblement elles allaient grandissantes. A Haparanda, la ville, adminis-trativ-qment parlant, la plus septentrionale de la Suède, j'eus le plaisir de voir accourir à moi tout le monde, grâce à un événement imprévu parmi tous les événements imprévus qui me font cortège depuis que je parcours ce pays. Le bruit de ma campagne m'y avait précédé.Haparanda, ville frontière. Haparanda est en temps ordinaire une petite ville paisible de quelques milliers d'habitants, dans le fond du golfe de Bothnie. Elle est séparée de la Finlande par l'embouchure du fleuve Tornéo, qui ; descend des lointaines montagnes de la Norvège. A présent elle fourmille, comme sa voisine d'en face, de militaires, de médecins, de nurses et d'organisations de toute espèce installées dans des bâtiments nouveaux grands et petits. Sa surface et l'intensité de la circulation en sont p'us que triplés. Grâce donc à sa situation, cette ville joue actuellement un rôle humanitaire important : c'est là que s'échangent les blessés russes et allemands définitivement déclassés. Il en passe par milliers, venant de loin dans d'énormes trains-ambulanciers. Des Russes, retour d'Allemagne, à l'aspect minable, couverts de guenilles et dévoilant toutes les misères, qu'outre leurs blessures, on leur a fait souffrir en captivité ; des Allemands non moins 'éclopés mais sur le visage et la tenue desquels nulle trace de cruauté ne se lit. Entre ces hommes qui sortent de la Russie " barbare " et ceux qui reviennent de l'Empire de 'la " Super-kultur," le contraste est si fraippant que le peuple d'ici—.peu suspect d'excès d'amitié pour les Russes — critique amèrement la différence des régimes appliqués.A mon arrivée à Haparanda une lettre du général russe, le comte de Schw..., qui commande la ville de Tornéo sur l'autre rive, m'attendait. J'étais invitée à parler, en terre alliée, devant le corps des officiers de la garnison finlandaise. J'interrompais mon voyage pour satisfaire à cette aimable invita-tation.Entre deux rives. Le surlendemain je fus admise, seule exception jusqu'ici, depuis -la guerre la navigation étant supprimée entre les deux pays, à traverser le fleuve-fron-tière sur le bateau qui ramenait au pays 250 invalides russes, dont trois colonels aveugles et estropiés. La traversée, point longue, fut un véritable calvaire par l'horrible de la scène, qui, passant par-dessus l'effet immédiat des batailles, montrait sur le vif un horrifiant ensemble de leurs conséquences finales pour ceux qui doivent les conduire. Le pont du bateau était grouillant. Autour de moi bruissaient, plus pénibles à entendre -que des cris de douleur, des respirations rogues et haletantes, retenues ou forcées; s'étalaient, plus affreuses à voir que des plaies saignantes, des infirmités inguérissables, des cicatrices horribles, des faces ravagées, déchiquetées, recousues. Des êtres informes, mutilés, amputés de bras ou de jambes, s'essayaient à se redresser ; des sourds se contorsion-naien-t pour surprendre quelque bruits; des aveugles tâtonnaient dans le vide. Deux cent cinquante épaves humaines, elles nié semblaient être mille, dorénavant aussi incapables de vivre que de mourir, cherchaient d'une voix éteinte à jamais ou brisée par la souffrance à se faire comprendre ou à crier quand même le bonheur de revoir la Patrie. Spectacle atroce! Effroyable et indescriptible vision, qui sur l'heure me tordit le cœur et qui depuis charge mes pensées de Haine et de Malédiction. I. A Tornéo. Cependant, le bateau approchait du quai décoré de mats et de guirlandes de feuillage. Tout l'arrière-plan du site a pris un air de fête : ...L'armée et le peuple accueillent leurs braves. Les officiers, les soldats, général en tête, présentent les armes ; les clairons et les tambours sonnent et battent aux champs ; la musique joue l'Hymne national ; à l'accostage, de toutes les poitrines sort un cri guttural immense dont la répercussion va de la terre sur le fleuve et du fleuve sur la terre : Hurrah ! liurrah ! Hurrah pour la Russie ! Le général vient à nous; il donne l'accolade aux colonels, me remercie d'être venue ; le débarquement -s'opère. Entre une double haie de soldats le cortège des invalides, des nurses et des infirmiers se traîne vers l'église construite pour la circonstance. Les prêtres porteurs d'Icônes s'avancent.Une cérémonie religieuse nous attend et prend, à mesure qu'elle se déroule, dans le décor bruyant des couleurs vives et des ors neufs opposé aux misères de ces martyrs de la guerre, un caractère de solennité grandiose autant qu'inoubliablement triste. Quand les dernières prières s'achèvent, au milieu d'un silence impressionnant, le général se lève et en un long et vibrSnt discours il remercie les hommes, au nom du Tsar et de la Patrie d'avoir rempli vaillamment leur devoir. Et puis dans cette église si lointaine, au milieu de cet émouvant tableau et de ces coutumes curieuses et étranges on me pria de parler, afin, disait-on, qu'en manière de souvenir, les invalides que j'avais accompagnés entendissent prononcer quelques mots de français, la langue aimée de leurs Grands Amis. On leur traduisit ce que je dis, et soudain, dans la sévérité du lieu et comme si mes pauvres paroles leur étaient tombées du Ciel, un triple hurra s'éleva de la foule et retentit en l'honneur de nos braves soldats. Dans l'après-midi, au Mess des officiers, un grand banquet nous fut servi pendant lequel le général félicita les trois colonels de leur héroïsme et de leurs actions d'éclat, puis en français célébra la gloire de la Belgique. Je répondis sans savoir, mais la magie des mots, dans des circonstances comme celle-ci, est si puissante d'elle-même, que des yeux de ces géants du Nord, devenus pour nous des frères, je vis tomber de vraies larmes au souvenir de nos malheurs et de nos espoirs. Sur la route du retour à Mora. Le lendemain je parlais, au nom de la charité, à Haparanda, de la guerre infâme, de l'amitié des Russes, de la fraternité des peuples et je fus, ma foi, très bien accueillie ! J'ai repris depuis le cours de mes déplacements. Maintenant les villes succèdent aux villes ; les succès et les ennuis aussi. Ici on me prie de venir, là certains ne demanderaient qu'à me voir passer. Il n'en importe pour moi, le monde en entier n'est plus après tout qu'un vaste champ de bataille où chacun doit savoir prendre sa part d'espoir et sa part de fatigue. Les miens vont bon train. Je me repose et j'écris, le plus souvent, en chemin de fer, les distances étant énormes. Entre deux de ces repos je parle autant qu'une femme sait parler ! Quand on me questionne je réponds et je requestionne quand j'ai fini de répondre. Souvent sans fatigue cérébrale, car dans la plupart des cas ce sont les menues questions qui me reviennent : Pourquoi n'avei-vous pas laissé passer les Allemands? pourquoi l'A ngleterre qui est la cause de vos malheurs laisse-t-elle souffrir vo'; pauvres et vos réformés? Ce sont les leit-motive des adversaires et c'est pourquoi après vous en avoir déjà parlé ie dois me répéter. Vous savez donc les réponses que j'y fais. Ces questions démontrent surtout com

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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